- gauvain31Empereur
frederic.moreau a écrit:Non, mon choix n'est pas absolument définitif, mais comme j'ai déjà enclenché mon départ, je pense qu'il le deviendra ...
Je rêve encore à l'égalitarisme républicain : tous les enfants naissent égaux en droit et bénéficient des mêmes chances, mais la nation distingue les plus méritants.
Ce monde là est mort, je dois arrêter de me faire des illusions.
Non il n'est pas encore tout à fait mort, sinon, plus personne ne viendrait enseigner. Par contre nous nous battons chacun de notre côté pour que nos enfants en 2019 bénéficient du monde que tu décris et qui est rudement mis à mal surtout depuis 10 ans
- BachNiveau 1
Je suis quand même assez surpris par cette quasi-unanimité pour recommander de fuir l'EN
Etant en projet de reconversion du privé vers l'enseignement je ne me rends peut-être pas forcément compte de toutes les difficultés du métier d'enseignant, cela dit j'ai l'impression que certains idéalisent un peu le secteur privé. Oui les perspectives de carrière, la rémunération y est plus attractive, mais en France plus de la moitié des cadres travaillent 50 heures par semaines, ont une pression dingue de leur hiérarchie, n'ont presque plus de vie privée car on les appelle les week-ends et pendant les vacances.
Certains seraient surpris du nombre de banquiers, informaticiens, cadres sup en tout genre qui plaquent leur confort matériel pour des métiers moins bien payés mais qui permettent une meilleure qualité de vie et qui ont plus de "sens" pour eux.
Il n'y a pas de bons ou mauvais choix par défaut, mais en effet si quelqu'un ne supporte pas les ados, désire mener un train de vie élevé et ne craint pas de quitter le bureau à 20-21h alors oui l'enseignement n'est peut-être pas fait pour lui. Mais comprenez que chacun voit midi à sa porte et qu'au fond tout est question de choix et de convenance personnelle
Etant en projet de reconversion du privé vers l'enseignement je ne me rends peut-être pas forcément compte de toutes les difficultés du métier d'enseignant, cela dit j'ai l'impression que certains idéalisent un peu le secteur privé. Oui les perspectives de carrière, la rémunération y est plus attractive, mais en France plus de la moitié des cadres travaillent 50 heures par semaines, ont une pression dingue de leur hiérarchie, n'ont presque plus de vie privée car on les appelle les week-ends et pendant les vacances.
Certains seraient surpris du nombre de banquiers, informaticiens, cadres sup en tout genre qui plaquent leur confort matériel pour des métiers moins bien payés mais qui permettent une meilleure qualité de vie et qui ont plus de "sens" pour eux.
Il n'y a pas de bons ou mauvais choix par défaut, mais en effet si quelqu'un ne supporte pas les ados, désire mener un train de vie élevé et ne craint pas de quitter le bureau à 20-21h alors oui l'enseignement n'est peut-être pas fait pour lui. Mais comprenez que chacun voit midi à sa porte et qu'au fond tout est question de choix et de convenance personnelle
- LeclochardEmpereur
Bach a écrit:Je suis quand même assez surpris par cette quasi-unanimité pour recommander de fuir l'EN
Etant en projet de reconversion du privé vers l'enseignement je ne me rends peut-être pas forcément compte de toutes les difficultés du métier d'enseignant, cela dit j'ai l'impression que certains idéalisent un peu le secteur privé. Oui les perspectives de carrière, la rémunération y est plus attractive, mais en France plus de la moitié des cadres travaillent 50 heures par semaines, ont une pression dingue de leur hiérarchie, n'ont presque plus de vie privée car on les appelle les week-ends et pendant les vacances.
Certains seraient surpris du nombre de banquiers, informaticiens, cadres sup en tout genre qui plaquent leur confort matériel pour des métiers moins bien payés mais qui permettent une meilleure qualité de vie et qui ont plus de "sens" pour eux.
Il n'y a pas de bons ou mauvais choix par défaut, mais en effet si quelqu'un ne supporte pas les ados, désire mener un train de vie élevé et ne craint pas de quitter le bureau à 20-21h alors oui l'enseignement n'est peut-être pas fait pour lui. Mais comprenez que chacun voit midi à sa porte et qu'au fond tout est question de choix et de convenance personnelle
Choisissent-ils l'enseignement ? J'ai un gros doute. De ce que j'ai pu lire, ils tiennent un gite, deviennent artisans, ouvrent un commerce qui touche à un domaine qui les passionne, créent une entreprise etc... On essaye de gagner ce qu'on n'a pas: un enseignant va très rarement chercher à devenir policier, gardien de prison ou infirmier.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- BachNiveau 1
Leclochard a écrit:
Choisissent-ils l'enseignement ? J'ai un gros doute. De ce que j'ai pu lire, ils tiennent un gite, deviennent artisans, ouvrent un commerce qui touche à un domaine qui les passionne, créent une entreprise etc... On essaye de gagner ce qu'on n'a pas: un enseignant va très rarement chercher à devenir policier, gardien de prison ou infirmier.
Je n'ai pas l'impression que les reconversions vers l'enseignement soient si rares que ça, surtout dans les disciplines professionnelles et technologiques. Et tu as raison quand tu dis que chacun essaye d'obtenir ce qu'il n'a pas, mais personne n'a les mêmes manques à combler
- exvivoNiveau 8
Leclochard a écrit:Choisissent-ils l'enseignement ? J'ai un gros doute.
Oui, je confirme qu'il y en a. Souvent ils cherchent le "sens" dont parle @Bach. Et souvent ils le trouvent.
- gauvain31Empereur
Je pense que pas mal de collègues du primaire et de LP vont essayer de rejoindre le secondaire.... En LP cela va devenir insoutenable pour les matières générales. En 10 ans cela s'est dégradé très vite. Le lycée général est bien parti pour suivre. Cela me fait penser au sort des collègues de Physique appliquée...
- LeclochardEmpereur
Ils découvrent aussi le système des mutations qu'on connaît, la satisfaction d'un traitement à l'échelon 3 et la joie de rencontrer des enfants qui n'ont pas été élevés avec les mêmes principes que les siens. A 45 ans, ça doit faire bizarre.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- exvivoNiveau 8
Tout à fait. Mais le plus de "sens" prime souvent sur le salaire, surtout quand il y a un ras-le-bol ou tout autre situation intenable. Et souvent à 45 ans on est en couple et on a éventuellement des enfants, ce qui aide quand même pour les mutations. Enfin ça dépend bien sûr de la région visée et de la matière, mais c'est sûr que la mutation peut en décourager plus d'un, c'est certain.
- LeclochardEmpereur
exvivo a écrit:Tout à fait. Mais le plus de "sens" prime souvent sur le salaire, surtout quand il y a un ras-le-bol ou tout autre situation intenable. Et souvent à 45 ans on est en couple et on a éventuellement des enfants, ce qui aide quand même pour les mutations. Enfin ça dépend bien sûr de la région visée et de la matière, mais c'est sûr que la mutation peut en décourager plus d'un, c'est certain.
Sans aucun doute. Reste que diviser par deux ou trois un revenu (le principal ?) de la famille n'est pas anodin. Une fois que la maison est payée, je veux bien. Avant, c'est un peu chaud. Il y a souvent les études des enfants à payer. La dégringolade suppose qu'on modifie beaucoup sa façon de vivre (partir à la campagne ?).
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- exvivoNiveau 8
C'est sûr. Je ne connais pas tous les profils des reconvertis mais le certain nombre que je connais a un conjoint avec un salaire confortable et suffisant.
- Ajonc35Sage
Le "plus de sens" il n'existe pas. En tout cas pour moi. Je suis en lep et ce qu'on nous demande n'a plus de sens. Les e.eves passent d'une classe à l'autre et ce qu'ils apprennent est indigent. C'est indigent car nous partons de rien , de ce qu'ils ont appris au collège, ils n'ont plus rien ou presque. C'était soit fragile soit pas acquis et ils ont passé de classe en classe. Je m'étonne aussi du faible niveau d'élèves de seconde générale qui viennent nous rejoindre. J'ai beaucoup de mal pour les faire progresser.exvivo a écrit:Tout à fait. Mais le plus de "sens" prime souvent sur le salaire, surtout quand il y a un ras-le-bol ou tout autre situation intenable. Et souvent à 45 ans on est en couple et on a éventuellement des enfants, ce qui aide quand même pour les mutations. Enfin ça dépend bien sûr de la région visée et de la matière, mais c'est sûr que la mutation peut en décourager plus d'un, c'est certain.
Quand j'ai commencé les élèves qui arrivaient en lep étaient pour beaucoup cabosses mais arrivaient avec un minimum vital et on pouvait les faire progresser. Il y a de beaux parcours parmi mes plus anciens qui n'ont pas eu un diplome du superieur au rabais. Mon métier à de moins en moins de sens. Je dois être une grincheux. Il faut du courage ou de la chance pour y rester.
- muonNiveau 6
Le "plus de sens" me laisse aussi sceptique. En bac techno sciences, j'ai le sentiment de plus faire de la garderie et de l'occupationnel que de l'enseignement, avec des classes d'élèves de plus en plus rétifs à tout effort et toute concentration, et sur lesquels connaissances et compétences ont glissé depuis l'école primaire sans jamais les atteindre . Quand en fin de première il faut réexpliquer à chaque cours la conversion g en kg , m en km, ou inversement , comment dire....?
Rajoutez, comme le dit le post initial, la quasi impossibilité d'évacuer les 3-4 perturbateurs qui pourrissent les ambiances de classe et qui semblent en effet exercer une certaine fascination sur les CPE et la direction, parce que bon, dans un système qui tournerait rond, au bout de dizaines de rapports d'incidents, on s'attendrait à autre chose que "je l'ai reçu cet élève, il est sympathique", "non, vous ne pouvez pas l'exclure de la classe" et autres billevesées bienveillantes (au sens dévoyé du terme bien sûr), pas de vagues, etc . Pas étonnant que la France soit en fin de classement en terme de climat scolaire, le laxisme est institutionnalisé.
Venir chercher de la nouveauté dans sa vie professionnelle après une première carrière , ça me parle, et c'est bien plus facile dans ce sens que dans l'autre pour un prof.
Venir chercher du sens, je suis plus prudent, en tous les cas d'après mon vécu et l'évolution du métier. Qu'il y ait des bullshit jobs dans le privé je n'en doute pas, même à bac +5, mais certains postes de profs peuvent sans doute être qualifiés aussi de la sorte.
Rajoutez, comme le dit le post initial, la quasi impossibilité d'évacuer les 3-4 perturbateurs qui pourrissent les ambiances de classe et qui semblent en effet exercer une certaine fascination sur les CPE et la direction, parce que bon, dans un système qui tournerait rond, au bout de dizaines de rapports d'incidents, on s'attendrait à autre chose que "je l'ai reçu cet élève, il est sympathique", "non, vous ne pouvez pas l'exclure de la classe" et autres billevesées bienveillantes (au sens dévoyé du terme bien sûr), pas de vagues, etc . Pas étonnant que la France soit en fin de classement en terme de climat scolaire, le laxisme est institutionnalisé.
Venir chercher de la nouveauté dans sa vie professionnelle après une première carrière , ça me parle, et c'est bien plus facile dans ce sens que dans l'autre pour un prof.
Venir chercher du sens, je suis plus prudent, en tous les cas d'après mon vécu et l'évolution du métier. Qu'il y ait des bullshit jobs dans le privé je n'en doute pas, même à bac +5, mais certains postes de profs peuvent sans doute être qualifiés aussi de la sorte.
- exvivoNiveau 8
Je suis d'accord, on peut trouver/manquer de sens d'un côté comme dans l'autre.
- AurevillyHabitué du forum
Cette unanimité dans l'analyse des problèmes est frappante. Pourquoi notre hiérarchie refuse-t-elle d'affronter cette réalité ? Et ce n'est pas une question de "moyen" (comme le martèle depuis des décennies certains syndicats). C'est une volonté de se poser des questions et ...de les résoudre.muon a écrit:
Rajoutez, comme le dit le post initial, la quasi impossibilité d'évacuer les 3-4 perturbateurs qui pourrissent les ambiances de classe et qui semblent en effet exercer une certaine fascination sur les CPE et la direction, parce que bon, dans un système qui tournerait rond, au bout de dizaines de rapports d'incidents, on s'attendrait à autre chose que "je l'ai reçu cet élève, il est sympathique", "non, vous ne pouvez pas l'exclure de la classe" et autres billevesées bienveillantes (au sens dévoyé du terme bien sûr).
- CasparProphète
muon a écrit:Le "plus de sens" me laisse aussi sceptique. En bac techno sciences, j'ai le sentiment de plus faire de la garderie et de l'occupationnel que de l'enseignement, avec des classes d'élèves de plus en plus rétifs à tout effort et toute concentration, et sur lesquels connaissances et compétences ont glissé depuis l'école primaire sans jamais les atteindre . Quand en fin de première il faut réexpliquer à chaque cours la conversion g en kg , m en km, ou inversement , comment dire....?
Rajoutez, comme le dit le post initial, la quasi impossibilité d'évacuer les 3-4 perturbateurs qui pourrissent les ambiances de classe et qui semblent en effet exercer une certaine fascination sur les CPE et la direction, parce que bon, dans un système qui tournerait rond, au bout de dizaines de rapports d'incidents, on s'attendrait à autre chose que "je l'ai reçu cet élève, il est sympathique", "non, vous ne pouvez pas l'exclure de la classe" et autres billevesées bienveillantes (au sens dévoyé du terme bien sûr), pas de vagues, etc . Pas étonnant que la France soit en fin de classement en terme de climat scolaire, le laxisme est institutionnalisé.
Venir chercher de la nouveauté dans sa vie professionnelle après une première carrière , ça me parle, et c'est bien plus facile dans ce sens que dans l'autre pour un prof.
Venir chercher du sens, je suis plus prudent, en tous les cas d'après mon vécu et l'évolution du métier. Qu'il y ait des bullshit jobs dans le privé je n'en doute pas, même à bac +5, mais certains postes de profs peuvent sans doute être qualifiés aussi de la sorte.
Ah oui ça c'est la phrases qui me vrille les nerfs...Qu'un CPE ou un cde ne comprenne pas qu'un élève n'est pas le même seul dans un bureau et au sein d'une classe de 25 ou 35 élèves: :decu:
- TivinouDoyen
Bach a écrit:Je suis quand même assez surpris par cette quasi-unanimité pour recommander de fuir l'EN
Etant en projet de reconversion du privé vers l'enseignement je ne me rends peut-être pas forcément compte de toutes les difficultés du métier d'enseignant, cela dit j'ai l'impression que certains idéalisent un peu le secteur privé. Oui les perspectives de carrière, la rémunération y est plus attractive, mais en France plus de la moitié des cadres travaillent 50 heures par semaines, ont une pression dingue de leur hiérarchie, n'ont presque plus de vie privée car on les appelle les week-ends et pendant les vacances.
Certains seraient surpris du nombre de banquiers, informaticiens, cadres sup en tout genre qui plaquent leur confort matériel pour des métiers moins bien payés mais qui permettent une meilleure qualité de vie et qui ont plus de "sens" pour eux.
Il n'y a pas de bons ou mauvais choix par défaut, mais en effet si quelqu'un ne supporte pas les ados, désire mener un train de vie élevé et ne craint pas de quitter le bureau à 20-21h alors oui l'enseignement n'est peut-être pas fait pour lui. Mais comprenez que chacun voit midi à sa porte et qu'au fond tout est question de choix et de convenance personnelle
C'est curieux, parce que cette phrase s'applique à un prof de lettres, même si je veux bien reconnaître que la pression de la hiérarchie soit plus gérable dans l'EN (et encore, je ne parle que de l'établissement dans lequel je travaille).
- LefterisEsprit sacré
Pour ma part, je ne parlerai pas du "privé", qui doit d'ailleurs recouvrir bien des situations, mais je suis moi-même reconverti venant du public. J'avais aussi métier où je faisais beaucoup d'heures (et surtout beaucoup de disponibilité), avec des responsabilités, et ce n'est pas ça le pire. Mais même dans la fonction publique, largement mieux payé à grade égal. Je ne suis parti que sur un imbroglio trop long à expliquer, et je me consolais en me disant qu'au moins je baignerai dans ma discipline. Perdu, celle-ci a quasiment disparu entre temps, plus que les yeux pour pleurer.Bach a écrit:Je suis quand même assez surpris par cette quasi-unanimité pour recommander de fuir l'EN
Etant en projet de reconversion du privé vers l'enseignement je ne me rends peut-être pas forcément compte de toutes les difficultés du métier d'enseignant, cela dit j'ai l'impression que certains idéalisent un peu le secteur privé. Oui les perspectives de carrière, la rémunération y est plus attractive, mais en France plus de la moitié des cadres travaillent 50 heures par semaines, ont une pression dingue de leur hiérarchie, n'ont presque plus de vie privée car on les appelle les week-ends et pendant les vacances.
Certains seraient surpris du nombre de banquiers, informaticiens, cadres sup en tout genre qui plaquent leur confort matériel pour des métiers moins bien payés mais qui permettent une meilleure qualité de vie et qui ont plus de "sens" pour eux.
Il n'y a pas de bons ou mauvais choix par défaut, mais en effet si quelqu'un ne supporte pas les ados, désire mener un train de vie élevé et ne craint pas de quitter le bureau à 20-21h alors oui l'enseignement n'est peut-être pas fait pour lui. Mais comprenez que chacun voit midi à sa porte et qu'au fond tout est question de choix et de convenance personnelle
Et je cite Muon , entre autres remarques pertinentes
J'ai moi-même bien essayé de faire demi-tour, mais peine perdue, une fois titulaire, c'est un peu comme une nasse à écrevisse : la sortie est quasi impossible, à moins de tout recommencer à zéro, repasser des concours. Et encore pas toujours avec les limites d'âge, l'impossibilité de re-dérouler une carrière, etc., ce qui est un cas fréquent quand on est déjà reconverti et plus de première fraîcheur. Il faut bien penser aussi à ce paramètre. Quant aux horaires, ça peut être l'enfer. Déjà les amplitudes, qui dépassent largement les heures de cours, lesquelles déjà peuvent être éprouvantes. Pas des heures de bureau, on sort rincé de trois ou quatre heures de cours en REP. Je ne parle pas pour toutes les matières, mais en lettres, 50 heures, c'est quasiment un plancher dans certaines situations, on les dépasse largement dans certains établissements, lorsqu'on débute et qu'il faut tout créer. Pour peu qu'il y ait des sollicitations extérieures, comme les "projets" très à la mode, on passe sa vie dans l'établissement. Il y a aussi la réunionite, élevée dans ce métier au rang de passion institutionnelle. Un truc très surprenant quand on n'a pas élé élevé dans le sérail. La jacasserie doit passer pour magique et augmente à proportion de la dégradation du système. Et ça, c'est chronophage, ça pourrit des journées en créant des amplitudes affreuses, tout en ajoutant à l'épuisement et à l'ennui.Muon a écrit:Venir chercher de la nouveauté dans sa vie professionnelle après une première carrière , ça me parle, et c'est bien plus facile dans ce sens que dans l'autre pour un prof.
Ils le comprennent, mais il y a des choses qui ne se disent pas dans ce métier plein de tabous, de pensée officielle, d'éléments de langage. Nier ou minimiser les problèmes permet aussi de les évacuer ,de ne pas trouver de solutions, et même de le faire retomber sur le ou les enseignants. Car implicitement, si un élève est "gentil", c'est finalement l'enseignant qui pose problème, ne sait pas se faire aimer, a tort de l'obliger à se taire ou à travailler.Caspar a écrit:
Ah oui ça c'est la phrases qui me vrille les nerfs...Qu'un CPE ou un cde ne comprenne pas qu'un élève n'est pas le même seul dans un bureau et au sein d'une classe de 25 ou 35 élèves: :decu:
Au mieux, on reconnaît les problèmes et on continue comme avant, après avoir mis en place quelques réunions supplémentaires.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Lefteris a écrit:Je ne suis parti que sur un imbroglio trop long à expliquer
Si ce n'est pas trop indiscret, pourrais-tu expliquer ?
Je t'imagine un peu comme un type en complet veston (et une montre à gousset) avec des pompes cirées, un gros cigare, et un bureau d'angle avec une vue (sur quoi je ne sais pas), bref comme un directeur de qqch, qui aurait décidé de se jeter dans la fosse aux lions pour des raisons mystérieuses...
- LefterisEsprit sacré
Un peu indiscret, surtout sur le forum général. Disons que suite à des activités syndicales, j'ai subi ce qu'on appeler une sanction déguisée : muté dans l'intérêt du service, mais dans un placard ou plutôt une "poubelle", ce qui a eu d'autres incidences très très négatives. Comme j'avais passé et obtenu le capes antérieurement, une année de suppressions de postes (mais finalement j'avais renoncé, la situation étant réparable), je me suis dit que je pouvais me tirer immédiatement en catimini en faisant ce que je savais faire, et aviser après... En fait, je n'ai pas réussi à rétablir la situation, il aurait fallu passer par de longues années de contentieux administratif, ou alors être détaché plus d'un an pour régler ça (encore une fable, la mobilité : avec les bonnes relations, on peut être détaché 5 ans, après l'obtention d'un concours, le couperet tombe au bout d'un an). Après, j'ai passé l'agreg, mais avec le recul je me dis que c'était peut-être une erreur, car les détachements sont très difficiles à obtenir car pas beaucoup d'équivalences en cat A (Ceci dit,je n'ai pas lâché la proie pour l'ombre).LaMaisonQuiRendFou a écrit:Lefteris a écrit:Je ne suis parti que sur un imbroglio trop long à expliquer
Si ce n'est pas trop indiscret, pourrais-tu expliquer ?
Je t'imagine un peu comme un type en complet veston (et une montre à gousset) avec des pompes cirées, un gros cigare, et un bureau d'angle avec une vue (sur quoi je ne sais pas), bref comme un directeur de qqch, qui aurait décidé de se jeter dans la fosse aux lions pour des raisons mystérieuses...
En tout cas, je n'avais ni pompes cirées, ni cigare, ni fortune, même si j'étais mieux payé que dans la garderie nationale.Mais si j'avais pu prévoir la suite, et notamment les réformes des quatre fléaux à partir de Châtel (inclus) , j'aurais pris mon mal en patience.
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- CarmenLRNeoprof expérimenté
Ce que je trouve particulièrement impressionnant, c'est de parvenir à garder un contact étroit avec sa discipline quand on ne l'enseigne pas, c'est-à-dire en faisant un autre métier, qui n'a rien à voir avec les lettres, l'anglais, la géographie, etc.
J'ai l'impression, peut-être fausse ?, que seul l'enseignement permet de garder ce contact étroit, propre à nourrir cette passion, et qu'étudier Stendhal, Twain ou Marc-Aurèle après une journée ordinaire en tant qu'inspecteur des impôts (pour prendre l'exemple d'un métier éloigné de ma discipline) est bien plus difficile que quand on enseigne les lettres ou l'anglais, pour ne prendre que ces deux exemples.
L'exemple du parcours de Lefteris dit le contraire. Bravo pour ce contact fin avec les lettres dans une autre carrière. C'est contre-intuitif pour moi, peut-être parce que je suis trop perméable au milieu dans lequel j'évolue ??
J'ai l'impression, peut-être fausse ?, que seul l'enseignement permet de garder ce contact étroit, propre à nourrir cette passion, et qu'étudier Stendhal, Twain ou Marc-Aurèle après une journée ordinaire en tant qu'inspecteur des impôts (pour prendre l'exemple d'un métier éloigné de ma discipline) est bien plus difficile que quand on enseigne les lettres ou l'anglais, pour ne prendre que ces deux exemples.
L'exemple du parcours de Lefteris dit le contraire. Bravo pour ce contact fin avec les lettres dans une autre carrière. C'est contre-intuitif pour moi, peut-être parce que je suis trop perméable au milieu dans lequel j'évolue ??
- msegalenJe viens de m'inscrire !
Bonjour Frédéric
Peut-être je suis hors sujet, mais je prépare mon capes interne pour l'année prochaine et puisque tu viens d'avoir ton écrit je souhaite un peu d'aide... c'est possible?
Peut-être je suis hors sujet, mais je prépare mon capes interne pour l'année prochaine et puisque tu viens d'avoir ton écrit je souhaite un peu d'aide... c'est possible?
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
CarmenLR a écrit:Ce que je trouve particulièrement impressionnant, c'est de parvenir à garder un contact étroit avec sa discipline quand on ne l'enseigne pas, c'est-à-dire en faisant un autre métier, qui n'a rien à voir avec les lettres, l'anglais, la géographie, etc.
J'ai l'impression, peut-être fausse ?, que seul l'enseignement permet de garder ce contact étroit, propre à nourrir cette passion, et qu'étudier Stendhal, Twain ou Marc-Aurèle après une journée ordinaire en tant qu'inspecteur des impôts (pour prendre l'exemple d'un métier éloigné de ma discipline) est bien plus difficile que quand on enseigne les lettres ou l'anglais, pour ne prendre que ces deux exemples.
L'exemple du parcours de Lefteris dit le contraire. Bravo pour ce contact fin avec les lettres dans une autre carrière. C'est contre-intuitif pour moi, peut-être parce que je suis trop perméable au milieu dans lequel j'évolue ??
J'ai eu beaucoup plus de facilités à repréparer les concours d'enseignement quand je n'étais plus enseignante. J'avais beaucoup moins de stress. Je n'étais pas à l'état de loque humaine le soir.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je veux bien le croire.
Toutefois, peut-être est-ce différent car tu avais un but professionnel, avec un programme, etc.
C'est le maintien d'un rapport quotidien avec sa discipline de prédilection quand on ne l'enseigne pas qui m'interroge...
Toutefois, peut-être est-ce différent car tu avais un but professionnel, avec un programme, etc.
C'est le maintien d'un rapport quotidien avec sa discipline de prédilection quand on ne l'enseigne pas qui m'interroge...
- LefterisEsprit sacré
C'est plutôt moins difficile : d'abord, on lit pour le plaisir, donc quand on peut , qu'on est disponible, et quand on ne peut pas, tant pis. Ensuite, on ne fait que ce qui plaît vraiment, on choisit ses auteurs, on suit sa propre logique de lecture, et comme on a l'esprit disponible à ce moment là, on se cultive, on mémorise mieux. Enseignant, on lit essentiellement pour le boulot, et pour ce qui plaît, il reste moins de temps, pour ne pas dire pas du tout quand on est surmené (comme quand j'ai débuté par exemple). Je n'ai jamais fait aussi peu de grec, ma matière "de base", depuis que je suis enseignant, hormis en passant l'agreg où je m'y suis remis, sans toutefois retrouver mon niveau antérieur. Et encore, même là, il faut faire des efforts démesurés sur d'autres matières qu'on ne pratiquait pas, (ou différemment je ne me suis jamais amusé à faire une explication, une leçon , ou couper des cheveux en quatre sur mes lectures en français, sans compter les auteurs que je n'aurais jamais ouverts ou immédiatement refermés Very Happy ) et réduire le volume.CarmenLR a écrit:
C'est le maintien d'un rapport quotidien avec sa discipline de prédilection quand on ne l'enseigne pas qui m'interroge...
Je crois que ça peut être la même chose pour les enseignants de langues vivantes, par exemple, ou d'histoire, ou de matières artisitiques. Ils peuvent lire les auteurs qu'ils aiment en se passant totalement des agréments de l'EN . Je suppose que c'est plus difficile pour des matières demandant un labo, des manipulations...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'ai l'intuition que dans mon cas ce serait bien plus difficile. En arrêt une bonne partie de l'année dernière, j'ai eu une période où je me croyais sûr de vouloir me reconvertir dans la programmation. Je passais mes journées à apprendre, et le soir je reprenais mes livres. Mais je ressentais alors comme une forme d'amertume, il me semblait vain de continuer de lire et d'essayer de retenir toutes ces choses, d'y réfléchir, pour mon seul plaisir. Le plaisir était moindre, abandonnée l'idée que cela nourrissait mon métier de professeur. À aucun moment de ma vie en réalité les choses ne m'ont passionné comme intransitivement. Adolescent, ma passion de l'histoire nourrissait le désir d'être historien. En découvrant l'art et la littérature, je me suis découvert d'autres désirs. Mais cultiver une passion pour moi seul... Suis-je un animal rare ? Suis-je empoisonné à l'injonction de ne rien faire qui ne soit utile ?
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je comprends ce que dit Lefteris et je comprends aussi ce que dit Sylvain.
Je pense que la perspective de pouvoir partager (un peu) sa découverte avec les élèves ou les collègues permet de porter une envie, de justifier en quelque sorte la passion par laquelle on est animé. Peut-être qu'un certain nombre d'enseignants fonctionnent comme ça en se disant qu'il vont en faire un petit quelque chose ?
Il faut pouvoir accepter de ne pas partager ses intérêts ou sa passion ou de les partager et de leur donner du sens autrement ? Mais comment ?
Je pense que la perspective de pouvoir partager (un peu) sa découverte avec les élèves ou les collègues permet de porter une envie, de justifier en quelque sorte la passion par laquelle on est animé. Peut-être qu'un certain nombre d'enseignants fonctionnent comme ça en se disant qu'il vont en faire un petit quelque chose ?
Il faut pouvoir accepter de ne pas partager ses intérêts ou sa passion ou de les partager et de leur donner du sens autrement ? Mais comment ?
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