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- User17095Érudit
Philomène87 a écrit:A titre perso, mon inspecteur peut venir quand il veut voir mon cours, je ne lui demande même pas de prévenir...
D'une manière générale, la culture de la porte fermée ne me semble pas faire beaucoup de bien au métier.
Les regards portés sur l'enseignant sont rarissimes, toujours associés à une idée d'évaluation, de contrôle, voire de malveillance, là où ils devraient être normaux. C'est quand même stupéfiant qu'un métier qui s'exerce face à un public, les élèves, ne se conçoive que si difficilement devant d'autres.
Au contraire, plus de visites par ses pairs, par d'autres métiers, d'échanges, aideraient chacun à progresser.
- RendashBon génie
Akissi a écrit:Bonjour,
Mon chef d’établissement est allé dans le cours d’un collègue sans le consulter. Il l’a découvert sur le pas de sa porte. Le cours ne s’est pas idéalement déroulé.
Est-il dans son droit ? Je précise que le collègue en question est vacataire.
Merci de vos réponses
Ce n'est pas très courtois, mais oui, il en a le droit, ça fait partie de ses prérogatives.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
Akissi a écrit:Philomène87 a écrit:Il a autorité sur tous les personnels de l'établissement, fonctionnaires ou pas. D'ailleurs, c'est lui qui va évaluer la suppléance du contractuel.
Ce que tu dis me permet de rebondir sur la deuxième partie de ma question : le chef a convoqué cet enseignant pour un entretien pour un retour sur cette séance.
Nous avons conseillé à notre collègue de ne pas y aller seul, connaissant l’esprit retors du proviseur.
Donc peut-il y aller accompagné ?
Et à quoi devons-nous ou doit-il être attentif lors de cet entretien ?
Ce chef d’établissement s’attaque assez efficacement et avec prédilection aux personnels les plus fragiles et je cherche des armes pour défendre notre collègue.
Oui, ton collègue a le droit de se faire accompagner, et ça me semble être une bonne précaution dans ce cas précis.
Qu'il se montre plus courtois que son chef, en annonçant son désir d'être accompagné
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Philomène87Grand sage
[quote="pogonophile"]
C'est sûrement lié au fait que certains inspecteurs sont effectivement malveillants, et on peut comprendre que des enseignants se méfient par principe. Je n'ai été inspectée qu'une fois (pendant mon année de stage), et ça s'était bien passé, je n'ai donc pas vraiment de recul dessus.
Philomène87 a écrit:
Les regards portés sur l'enseignant sont rarissimes, toujours associés à une idée d'évaluation, de contrôle, voire de malveillance, là où ils devraient être normaux.
C'est sûrement lié au fait que certains inspecteurs sont effectivement malveillants, et on peut comprendre que des enseignants se méfient par principe. Je n'ai été inspectée qu'une fois (pendant mon année de stage), et ça s'était bien passé, je n'ai donc pas vraiment de recul dessus.
- scot69Modérateur
Philomène87 a écrit:pogonophile a écrit:Philomène87 a écrit:
Les regards portés sur l'enseignant sont rarissimes, toujours associés à une idée d'évaluation, de contrôle, voire de malveillance, là où ils devraient être normaux.
C'est sûrement lié au fait que certains inspecteurs sont effectivement malveillants, et on peut comprendre que des enseignants se méfient par principe. Je n'ai été inspectée qu'une fois (pendant mon année de stage), et ça s'était bien passé, je n'ai donc pas vraiment de recul dessus.
Tout à fait, il ne faut pas qu'il se plaignent que certains finissent par développer une forme de paranoïa.
Pour revenir à la question initiale, à l'époque où je passais pour le pestiféré du lycée et où mon ex CDE voulait me faire gicler, j'aurais vraiment aimé qu'il vienne justement assister à un de mes cours et qu'il me donne un retour avec des idées concrètes, plutôt qu'il se base sur des bruits de couloirs pour décréter que j'étais un prof pourri.
- pseudo-intelloSage
Philomène87 a écrit:Le problème, c'est que l'enseignante ne l'a sûrement pas fait pour cette raison, et elle a dû passer un mauvais moment en entretien. Et j'espère qu'elle n'était pas stagiaire.
Par ailleurs, si l'on peut critiquer la façon dont se comportent certains inspecteurs, je suis assez favorable à l'idée que notre travail doive être évalué. Après tout, quel salarié n'a aucun compte à rendre à son employeur ?
Ce qui est regrettable, c'est que des enseignants, trop peu sûrs d'eux-mêmes sans doute, fassent une séance spéciale inspection (et stressent à s'en rendre malades), comme s'ils avaient des choses à cacher.
A titre perso, mon inspecteur peut venir quand il veut voir mon cours, je ne lui demande même pas de prévenir...
Le souci, c'est que quand les inspecteurs sont très fans des pédagogies qui ne fonctionnent pas, quitte à raconter des trucs totalement à l'encontre des textes (en prétendant que siiii, ils sont dedans, c'est toi qui as mal compris), tu donnes aux inspecteurs ce qu'ils veulent voir, et le reste du temps, tu instruis tes élèves, car après tout, c'est ton métier et tu es payé pour.
Pour ma part, j'ai remarqué que mes élèves ressortent un peu moins ignorants de mes classes en juin qu'ils n'y étaient en septembre, et ce depuis que j'ai décidé qu'après tout, [modéré]. L’instruction des élèves et ma santé mentale sont plus important que les directives à la mode (en plus, la mode, ça se démode...).
Ceci étant, j'avoue que depuis le PPCR et la suppression de nos notes, ceci dit, je me préoccupe beaucoup moins de savoir quand l'inspecteur est susceptible de passer, et de ce qu'il va dire. Je n'ai pas le profil pour être promue classe exceptionnelle (quand on regarde les critères, on a tout compris), donc qu'il dise ce qu'il veut. Mais je n'ai pas vu d'inspecteur depuis 10 ans et demi.
Pour le coup, d'ailleurs, mes chefs ont une opinion très proche de la mienne en termes de pédagogie.
- MalagaModérateur
Si tous les IPR venaient inspecter dans le but d'être de vrais conseillers, d'une manière totalement honnête, je pense qu'on craindrait moins les inspections. Mais franchement, quand on voit ce qui ressort de certaines inspections (pas toutes heureusement), je comprends totalement la crainte d'être inspectée puisqu'on peut se faire critiquer pour ne pas appliquer la dernière lubie à la mode (alors même que les élèves progressent en classe avec d'autres méthodes).
Sinon, je crois que lorsqu'un établissement reçoit une visite de quelqu'un de plus haut, le CDE en est informé à l'avance, non ? C'est comme pour les enseignants, cela me semble être de la courtoisie.
Sinon, je crois que lorsqu'un établissement reçoit une visite de quelqu'un de plus haut, le CDE en est informé à l'avance, non ? C'est comme pour les enseignants, cela me semble être de la courtoisie.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- nitescenceÉrudit
Je ne sais pas ce qu'il en est concernant les vacataires, mais je rappelle que le CdE n'a pas de compétences pédagogiques en ce qui concerne les titulaires : s'il estime qu'il y a un problème, il peut demander une inspection. Mais j'ai toujours refusé ce type de discussion avec mon supérieur ADMINISTRATIF, même s'il y a une tendance récente à vouloir étendre leur champ de compétences...
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- User17095Érudit
Oui le CdE est juste responsable des murs, des ramettes de papier, et accessoirement des sanctions parce qu'il faut bien un père fouettard, c'est pourquoi tous les textes qui définissent la fonction parlent de politique pédagogique et éducative
Débat aussi dépassé que cette idée d'un rôle uniquement administratif et réglementaire, témoin d'une conception obsolète des métiers de l'éducation.
Débat aussi dépassé que cette idée d'un rôle uniquement administratif et réglementaire, témoin d'une conception obsolète des métiers de l'éducation.
- nitescenceÉrudit
Justement! La politique pédagogique, c'est l'organisation des bacs blancs et pas de mettre son nez dans la conception des cours, ce dont il est incapable n'étant pas un prof multivalent. D'ailleurs pour les stagiaires il évalue leur posture en classe, pas la pédagogie. Et toc !
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- User17095Érudit
nitescence a écrit:La politique pédagogique, c'est l'organisation des bacs blancs
Correction : à "conception obsolète" je dois ajouter le qualificatif "et bouffie de mépris."
- nitescenceÉrudit
Ben tu fais une réponse ironique, moi aussi
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- oxaNiveau 9
pogonophile a écrit:
D'une manière générale, la culture de la porte fermée ne me semble pas faire beaucoup de bien au métier.
Les regards portés sur l'enseignant sont rarissimes, toujours associés à une idée d'évaluation, de contrôle, voire de malveillance, là où ils devraient être normaux. C'est quand même stupéfiant qu'un métier qui s'exerce face à un public, les élèves, ne se conçoive que si difficilement devant d'autres.
Au contraire, plus de visites par ses pairs, par d'autres métiers, d'échanges, aideraient chacun à progresser.
Le strip tease pédagogique n'est jamais très agréable pour personne. C'est la moindre des courtoisie que de prévenir.
L'évaluation n'est pas malveillante, elle est conditionnée par une austérité budgétaire programmée.
Ceci étant dit, moi j'irai bien rendre visite à mon CDE des fois, mais la porte de son bureau est toujours fermée.
Et le soir, les mots croisés de l'abonnement de l'établissement "Le progrès" sont fait avec une régularité et un sérieux qui force le respect.
Je le sais, c'est moi qui les récupère pour ma cheminée
- RendashBon génie
Je vois mal comment un chef d'établissement pourrait me dire comment concevoir mes cours et mes évaluations, s'il n'a pas lui-même enseigné ma discipline. Et même dans ce cas, d'ailleurs : il n'avait qu'à mieux travailler à l'école et devenir inspecteur. Pour le moment, aucun de ceux que j'ai fréquentés n'a eu cette idée saugrenue, cela dit.
En revanche, porter un regard sur le déroulement d'un cours et sur une gestion de classe, c'est évidemment de son ressort.
Et des feutres Veleda, et des photocopies couleur
En revanche, porter un regard sur le déroulement d'un cours et sur une gestion de classe, c'est évidemment de son ressort.
pogonophile a écrit:Oui le CdE est juste responsable des murs, des ramettes de papier, et accessoirement des sanctions parce qu'il faut bien un père fouettard, c'est pourquoi tous les textes qui définissent la fonction parlent de politique pédagogique et éducative
Et des feutres Veleda, et des photocopies couleur
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- keroGrand sage
pogonophile a écrit:Philomène87 a écrit:A titre perso, mon inspecteur peut venir quand il veut voir mon cours, je ne lui demande même pas de prévenir...
D'une manière générale, la culture de la porte fermée ne me semble pas faire beaucoup de bien au métier.
Les regards portés sur l'enseignant sont rarissimes, toujours associés à une idée d'évaluation, de contrôle, voire de malveillance, là où ils devraient être normaux. C'est quand même stupéfiant qu'un métier qui s'exerce face à un public, les élèves, ne se conçoive que si difficilement devant d'autres.
Au contraire, plus de visites par ses pairs, par d'autres métiers, d'échanges, aideraient chacun à progresser.
Je suis plutôt d'accord. Je pense même que cette gêne vient justement du manque d'habitude d'être vu en classe.
- zigmag17Guide spirituel
Le mantra de l'un des mes anciens CE était "Je suis le premier pédagogue de l'établissement", répété ad nauseam. Cette conviction -peut-être renforcée par des textes officiels par rapport à la fonction? je ne sais pas- assortie de méthodes de management éprouvantes et de déni de la plupart de nos difficultés rencontrées en classe, rendaient cette position insupportable.
Ceci étant, je me souviens que fraîche émoulue de la fac et alors MA (je suis vieille ), j'ai très bien vécu la venue du chef d'établissement de l'époque dans un de mes cours. Il s'était présenté comme un conseiller, venu là pour m'apporter des pistes de réflexion sur ma pédagogie, ce que j'avais apprécié puisque lâchée dans le grand bain avec des loustics de LP industriels pas faciles, j'avais bien besoin de conseils. Mes collègues, qui l'avaient appris après coup, étaient outrés. C'était il y a trente ans.
Aujourd'hui, je serais outrée aussi, car le contexte professionnel a changé: en bout de chaîne et confrontée aux difficultés de terrain, on nous demande de rendre des comptes en permanence pour tout, l'infantilisation à tout crin règne, et j'ai de plus en plus l'impression d'être considérée comme du petit personnel qui occupe un espace-classe, non pas comme une professionnelle qui exerce un vrai métier toute la journée.
A ce propos, je ne comprends pas comment on peut dire que notre porte pourrait être ouverte à quelqu'un qui voudrait venir voir comment se déroulent nos cours. A l'inverse du one-man show, le cours se prépare pour un public non acquis d'avance (c'est un euphémisme), et la position par rapport à ce public se construit jour après jour dans un climat de confiance qui peut très vite être mis à mal par la présence d'une autre entité dans la classe. Il n'est qu'à voir le temps qu'il faut pour reconstituer le groupe-classe quand un nouvel élève arrive en cours d'année par exemple. La pésence d'un tiers dans une classe en change tout de suite l'atmosphère.
Et au vu de la tournure que prennent les choses, je doute fort qu'une quelconque venue dans nos classes, ici de la hiérarchie, soit le fait d'une volonté de reconnaître nos problèmes quotidiens et de nous apporter de l'aide et des conseils.
Ceci étant, je me souviens que fraîche émoulue de la fac et alors MA (je suis vieille ), j'ai très bien vécu la venue du chef d'établissement de l'époque dans un de mes cours. Il s'était présenté comme un conseiller, venu là pour m'apporter des pistes de réflexion sur ma pédagogie, ce que j'avais apprécié puisque lâchée dans le grand bain avec des loustics de LP industriels pas faciles, j'avais bien besoin de conseils. Mes collègues, qui l'avaient appris après coup, étaient outrés. C'était il y a trente ans.
Aujourd'hui, je serais outrée aussi, car le contexte professionnel a changé: en bout de chaîne et confrontée aux difficultés de terrain, on nous demande de rendre des comptes en permanence pour tout, l'infantilisation à tout crin règne, et j'ai de plus en plus l'impression d'être considérée comme du petit personnel qui occupe un espace-classe, non pas comme une professionnelle qui exerce un vrai métier toute la journée.
A ce propos, je ne comprends pas comment on peut dire que notre porte pourrait être ouverte à quelqu'un qui voudrait venir voir comment se déroulent nos cours. A l'inverse du one-man show, le cours se prépare pour un public non acquis d'avance (c'est un euphémisme), et la position par rapport à ce public se construit jour après jour dans un climat de confiance qui peut très vite être mis à mal par la présence d'une autre entité dans la classe. Il n'est qu'à voir le temps qu'il faut pour reconstituer le groupe-classe quand un nouvel élève arrive en cours d'année par exemple. La pésence d'un tiers dans une classe en change tout de suite l'atmosphère.
Et au vu de la tournure que prennent les choses, je doute fort qu'une quelconque venue dans nos classes, ici de la hiérarchie, soit le fait d'une volonté de reconnaître nos problèmes quotidiens et de nous apporter de l'aide et des conseils.
- User17095Érudit
@Rendash
Entre la prétention d'être spécialiste de toutes les disciplines, et l'absence de compétence pédagogique, il y a la place pour deux trois nuances et rôles à jouer tout de même...
@zigmag17
Ce "mantra" était déjà employé par Jules Ferry, et ne conditionne rien la façon de manager les équipes.
Je suis interpellé par ton propos, et me demande comment des conseils que tu avais bien reçus et trouvé utiles, seraient devenus aujourd'hui un motif d'outrage. Cela semble relever d'une position de principe, pas d'un simple pragmatisme qui voudrait que tout le monde puisse progresser, et que le conseil extérieur puisse être bienvenu.
Les CdE ne sont pas le ministre - au contraire, nous bénéficions d'une relative autonomie dans l'établissement, et nous la défendons jalousement - et n'ont pas pour motivation première le fait de prendre des enseignants en défaut pour les casser. On a le droit de se faire confiance mutuellement (et oui je sais que le mot confiance est employé à tout crin en ce moment mais ça reste un principe important dans la relation professionnelle).
Par ailleurs, chacun parle d'une observation du cours comme celle d'un CdE ou d'un IPR, mais j'évoquais aussi les visites entre pairs. Qui a déjà assisté au cours d'un collègue, juste pour s'inspirer, ou pour du conseil mutuel ? Qui a déjà invité un CPE à son cours ? Pourquoi est-ce si rare, si difficile à envisager ?
@oxa emploie l'expression de "strip tease pédagogique", je la trouve très intéressante. Il faudrait croire qu'avoir un adulte dans la salle revient à une mise à nu, une rupture de la pudeur, même avec un pair ? Cette pudeur est-elle bien fondée, apporte-t-elle quelque chose au métier ?
Entre la prétention d'être spécialiste de toutes les disciplines, et l'absence de compétence pédagogique, il y a la place pour deux trois nuances et rôles à jouer tout de même...
@zigmag17
Ce "mantra" était déjà employé par Jules Ferry, et ne conditionne rien la façon de manager les équipes.
Je suis interpellé par ton propos, et me demande comment des conseils que tu avais bien reçus et trouvé utiles, seraient devenus aujourd'hui un motif d'outrage. Cela semble relever d'une position de principe, pas d'un simple pragmatisme qui voudrait que tout le monde puisse progresser, et que le conseil extérieur puisse être bienvenu.
Les CdE ne sont pas le ministre - au contraire, nous bénéficions d'une relative autonomie dans l'établissement, et nous la défendons jalousement - et n'ont pas pour motivation première le fait de prendre des enseignants en défaut pour les casser. On a le droit de se faire confiance mutuellement (et oui je sais que le mot confiance est employé à tout crin en ce moment mais ça reste un principe important dans la relation professionnelle).
Par ailleurs, chacun parle d'une observation du cours comme celle d'un CdE ou d'un IPR, mais j'évoquais aussi les visites entre pairs. Qui a déjà assisté au cours d'un collègue, juste pour s'inspirer, ou pour du conseil mutuel ? Qui a déjà invité un CPE à son cours ? Pourquoi est-ce si rare, si difficile à envisager ?
@oxa emploie l'expression de "strip tease pédagogique", je la trouve très intéressante. Il faudrait croire qu'avoir un adulte dans la salle revient à une mise à nu, une rupture de la pudeur, même avec un pair ? Cette pudeur est-elle bien fondée, apporte-t-elle quelque chose au métier ?
- OlympiasProphète
La porte de ma salle est très souvent ouverte. Et j'ai régulièrement des observateurs...des étudiants en master qui viennent voir tel type de cours ou le traitement d'une question ("l'histoire des femmes et de leurs droits" avec une étudiante en sociologie qui est restée deux semaines).
- gauvain31Empereur
zigmag17 a écrit:Le mantra de l'un des mes anciens CE était "Je suis le premier pédagogue de l'établissement", répété ad nauseam. Cette conviction -peut-être renforcée par des textes officiels par rapport à la fonction? je ne sais pas- assortie de méthodes de management éprouvantes et de déni de la plupart de nos difficultés rencontrées en classe, rendaient cette position insupportable.
Oui les deux vont généralement ensemble. Je ne dirais pas que c'est une conviction de sa part mais une "protection" de sa part: quand on n'est très peu sûr de soi, on compense avec de l'agressivité et cette phrase de "premier pédagogue" (qui ne veut rien dire d'ailleurs) pour couper le sifflet à d'éventuelles contestations et /ou mieux manipuler en faisant douter les enseignants. Et cette phrase permet pour ce CDE de justifier son attitude agressive. Ce sont des personnes toxiques à fuir.
Quand on est sûr de soi, à l'aise avec soi-même et sa fonction de chef d'établissement, on n'a pas besoin de dire qu'on est le premier pédagogue; si on le répète , c'est qu'on a au fond un problème avec soi-même et avec sa place dans ce métier.
Sur la trentaine de chefs d'établissements que j'ai connus , un seul utilisait cette phrase et c'était aussi le seul qui avait une méthode de management agressive (propos insultants, humiliants et vexatoire en conseils de classe). La très grande majorité des autres faisaient bien leur boulot sans jouer les coqs. J'ai même pu rencontrer quelques excellents CDE : doués d'une intelligence et un recul rares sur leur métier, ils étaient humbles, discrets et très efficaces les trois vont toujours ensemble. L'un deux était venu me voir en classe lors d'une inspection; j'avais très bien pris la chose, car c'était quelqu'un de très bienveillant et ... élégant (il m'avait prévenu qu'il viendrait)
- nitescenceÉrudit
Pogonophile, tu postules la compétence pédagogique du CdE, tu ne la prouves pas. Par exemple, je serais incapable de donner le moindre conseil à un prof de mangues. Je ne vois pas ce qui est différent pour un VdE : sont-ce des demi dieux qui ont la science pédagogique infuse ?
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- sifiÉrudit
Je suis assez d'accord avec Pogonophile: personnellement, je fais cours la porte ouverte (vieille habitude de ZEP), donc qui veut écouter mon cours l'écoute. Je n'ai rien à cacher et je suis au clair avec ce que je fais.
Après, clairement, la politesse veut que l'on demande, ou que l'on prévienne avant: il m'est déjà arrivé d'accueillir un CPE qu voulait voir le comportement de certains élèves en cours, ou un stagiaire d'une autre matière qui voulait diversifier. Pas plus tard que cette semaine, j'ai invité la CPE à rester parce qu'elle est venue en avance pour attraper un élève à la sonnerie, que nous étions en plein travail d'écriture et je l'ai invitée à rester voir les productions des élèves, qui étaient ravis d'avoir quelqu'un à qui les montrer.
Mon ancien chef d'établissement avait pour habitude de patrouiller dans le couloir pendant certains cours, et restait parfois derrière ma porte ouverte à écouter mon cours. Cela me perturbait au début, mais quand j'ai compris que c'est parce qu'il le trouvait intéressant, ma foi, pourquoi pas?
Je trouve finalement ces visites "spontanées" mais toujours dans le cadre de la politesse, c'est sans doute ce qui coince ici, plus intéressantes qu'une inspection qui relève d'une certaine "mise en scène". Lors de l'une de mes premières inspections, j'ai voulu montrer à l'inspecteur un "cours normal" comme ceux auxquels pouvaient assister d'autres personnes, et j'ai bien compris ensuite qu'il s'attendait à un "cours modèle", pas un cours réel. Depuis, en cas d'inspection, je me fends d'un "cours modèle", qui n'est finalement pas la réalité.
Après, clairement, la politesse veut que l'on demande, ou que l'on prévienne avant: il m'est déjà arrivé d'accueillir un CPE qu voulait voir le comportement de certains élèves en cours, ou un stagiaire d'une autre matière qui voulait diversifier. Pas plus tard que cette semaine, j'ai invité la CPE à rester parce qu'elle est venue en avance pour attraper un élève à la sonnerie, que nous étions en plein travail d'écriture et je l'ai invitée à rester voir les productions des élèves, qui étaient ravis d'avoir quelqu'un à qui les montrer.
Mon ancien chef d'établissement avait pour habitude de patrouiller dans le couloir pendant certains cours, et restait parfois derrière ma porte ouverte à écouter mon cours. Cela me perturbait au début, mais quand j'ai compris que c'est parce qu'il le trouvait intéressant, ma foi, pourquoi pas?
Je trouve finalement ces visites "spontanées" mais toujours dans le cadre de la politesse, c'est sans doute ce qui coince ici, plus intéressantes qu'une inspection qui relève d'une certaine "mise en scène". Lors de l'une de mes premières inspections, j'ai voulu montrer à l'inspecteur un "cours normal" comme ceux auxquels pouvaient assister d'autres personnes, et j'ai bien compris ensuite qu'il s'attendait à un "cours modèle", pas un cours réel. Depuis, en cas d'inspection, je me fends d'un "cours modèle", qui n'est finalement pas la réalité.
- ZeSandmanFidèle du forum
Toujours ce fameux mythe du CDE premier pédagogue...
Les actes pédagogiques des personnels de direction relèvent essentiellement de l'organisation des services des enseignants dont ils ont la charge (emplois du temps, répartition de la DHG) ; on peut ajouter qu'il dirige la rédaction du projet d'établissement, ce qui relève aussi du pédagogique.
Les CDE sont aussi dans leur rôle quand ils mettent sur la table des débats d'ordre pédagogique (classes sans notes, place du numérique...), de manière informelle ou formelle, au conseil pédagogique (qui n'a aucun pouvoir décisionnaire) voire au CA.
Rien n'interdit non plus de parler pédagogie avec un CDE : avec celle du collège où j'exerce, c'est intelligences multiples, bien que je lui aie expliqué maintes fois l'inanité du bouzin, et constante macabre d'Antibi, histoire de montrer toute la confiance qu'elle porte aux enseignants. Du coup je ne cherche pas à aller sur ce terrain avec elle.
Le point commun à tous ces exemples est qu'ils se font tous en concertation avec l'équipe pédagogique de l'établissement (enseignants et vie scolaire).
L'équipe quoi ? PEDAGOGIQUE !
Ce n'est pas manquer de modernité dans la conception de votre métier pogonophile que de dire que le CDE n'a pas à évaluer les pratiques pédagogiques des enseignants de son équipe (sauf cas exceptionnels où lesdites pratiques seraient dangereuses ou illégales). Et quand bien même le CDE serait un ex-enseignant, il n'est pas habilité à juger des pratiques des collègues qui enseignent la même matière qu'il a jadis enseignée, comme le rappelle judicieusement le Renne.
Mais l'on note clairement, dans les nouvelles générations de perdir, cette certitude qu'ils ont d'imaginer qu'ils sont légitimes même dans ce domaine, je suis bien curieux de savoir ce qu'on leur raconte en formation pour qu'on en soit arrivé là. En tout cas c'est aussi la conception du SNPDEN sur ce sujet, bien qu'aucun texte ne légitimise ce point de vue.
J'ai hâte (ou pas plutôt) de voir ce que ça va donner quand, grâce à la loi de transformation de la fonction publique, un CDE contractuel issu du privé, ancien chef d'entreprise n'ayant jamais mis les pieds dans un EPLE depuis qu'il a quitté l'école, viendra m'expliquer, en bon manager qu'il est, comment mener mon cours de mathématiques (grève demain grève demain !!)
Les actes pédagogiques des personnels de direction relèvent essentiellement de l'organisation des services des enseignants dont ils ont la charge (emplois du temps, répartition de la DHG) ; on peut ajouter qu'il dirige la rédaction du projet d'établissement, ce qui relève aussi du pédagogique.
Les CDE sont aussi dans leur rôle quand ils mettent sur la table des débats d'ordre pédagogique (classes sans notes, place du numérique...), de manière informelle ou formelle, au conseil pédagogique (qui n'a aucun pouvoir décisionnaire) voire au CA.
Rien n'interdit non plus de parler pédagogie avec un CDE : avec celle du collège où j'exerce, c'est intelligences multiples, bien que je lui aie expliqué maintes fois l'inanité du bouzin, et constante macabre d'Antibi, histoire de montrer toute la confiance qu'elle porte aux enseignants. Du coup je ne cherche pas à aller sur ce terrain avec elle.
Le point commun à tous ces exemples est qu'ils se font tous en concertation avec l'équipe pédagogique de l'établissement (enseignants et vie scolaire).
L'équipe quoi ? PEDAGOGIQUE !
Ce n'est pas manquer de modernité dans la conception de votre métier pogonophile que de dire que le CDE n'a pas à évaluer les pratiques pédagogiques des enseignants de son équipe (sauf cas exceptionnels où lesdites pratiques seraient dangereuses ou illégales). Et quand bien même le CDE serait un ex-enseignant, il n'est pas habilité à juger des pratiques des collègues qui enseignent la même matière qu'il a jadis enseignée, comme le rappelle judicieusement le Renne.
Mais l'on note clairement, dans les nouvelles générations de perdir, cette certitude qu'ils ont d'imaginer qu'ils sont légitimes même dans ce domaine, je suis bien curieux de savoir ce qu'on leur raconte en formation pour qu'on en soit arrivé là. En tout cas c'est aussi la conception du SNPDEN sur ce sujet, bien qu'aucun texte ne légitimise ce point de vue.
J'ai hâte (ou pas plutôt) de voir ce que ça va donner quand, grâce à la loi de transformation de la fonction publique, un CDE contractuel issu du privé, ancien chef d'entreprise n'ayant jamais mis les pieds dans un EPLE depuis qu'il a quitté l'école, viendra m'expliquer, en bon manager qu'il est, comment mener mon cours de mathématiques (grève demain grève demain !!)
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- alanneFidèle du forum
Une ancienne proviseure avait assisté à un de mes cours en entrant à la dernière minute. Finalement , quand nous avions fait le bilan de la séance , elle m'avait dit qu'elle s'excusait d'être venue sans me prévenir (oubli) , que mon cours était intéressant et qu'elle avait appris des choses (elle n'avait pas enseigné cette matière). Je pense qu'elle aurait pu faire des remarques sur la forme du cours (non sur le fond), je les aurais acceptées.
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Wait and see
- User17095Érudit
nitescence a écrit:Pogonophile, tu postules la compétence pédagogique du CdE, tu ne la prouves pas. Par exemple, je serais incapable de donner le moindre conseil à un prof de mangues. Je ne vois pas ce qui est différent pour un VdE : sont-ce des demi dieux qui ont la science pédagogique infuse ?
Ben en fait on la prouve devant le jury du concours.
En pédagogie il n'y a pas que la didactique disciplinaire, il y a tout ce qui est transversal. Par exemple, tu n'as pas besoin d'être spécialiste d'une discipline pour voir la cohérence d'une séquence et d'une évaluation, pour qualifier une approche pédagogique ou la mise au travail des élèves, pour voir ce qui facilite ou entrave les apprentissages, etc.
C'est notamment pour ça que je visite au moins deux trois fois tous les stagiaires et contractuels débutants, dont la première question à la pré-rentrée est toujours "par où je commence ?".
@sifi
Tu montres par ton vécu que c'est surtout une question d'habitude et de banalité (et qu'une visite n'est pas synonyme d'évaluation ou de contrôle). @zigmag17 parlait de la difficulté à remettre le groupe au travail quand il y avait un élément nouveau, mais quand un adulte dans la classe n'est pas un phénomène exceptionnel, ça ne perturbe plus personne.
- gauvain31Empereur
nitescence a écrit:Pogonophile, tu postules la compétence pédagogique du CdE, tu ne la prouves pas. Par exemple, je serais incapable de donner le moindre conseil à un prof de mangues. Je ne vois pas ce qui est différent pour un VdE : sont-ce des demi dieux qui ont la science pédagogique infuse ?
Non , mais je veux bien assister à ses cours : comment les consommer, les cuisiner , j'y trouverai de bonnes idées
- JennyMédiateur
Il m’arrive d’aller voir d’autres collègues et j’accueille souvent des collègues dans mon cours (par contre, j’ai horreur de ne pas être prévenue.)
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- Quel adulte peux assister à ton cours sans ton consentement ?
- le co-enseignement peut-il être imposé par un chef d'établissement ?
- Un conseil de discipline peut-il décider une sanction plus lourde que celle proposée par le chef d'établissement ?
- Un chef d'établissement peut-il retirer ses classes à un stagiaire ? Pourquoi, comment ?
- Un chef d'établissement peut-il contraindre un enseignant à être professeur principal ?
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