PP et charge administrative ?

Une passante a écrit:

pogonophile a écrit:

Simeon a écrit:
Si c'est le travail du secrétariat, pourquoi ne pas avoir un secrétariat proportionné à la tache ?

Il ne t'aura pas échappé que les postes de fonctionnaires ces dernières années... Tous les métiers sont touchés par l'accroissement de la charge et les effets de la réduction des postes.

Sauf qu'en l'occurrence, nous avions autrefois deux secrétaires qui s'occupaient de tout, et aujourd'hui, nous en avons deux et demi qui s'occupent de moins de choses...
C'est clair que l'an prochain, je ne serai plus PP !

Justement, tu peux peut-être annoncer la couleur clairement si ton CDE commence à vouloir t'imposer des tâches qui ne sont pas du ressort d'un PP. Voire démissionner (ed la fonction de PP, oeuf corse) et le laisser en plan avec ses saisies et les tâches dévolues au PP.

Comme je le pense: l'EN fonctionne aujourd'hui en grande partie grâce à notre côté brave bête. Ils le savent très bien là-haut, ils comptent là-dessus. Dans une moindre mesure, nos CDE aussi.
Or, comme il est désormais bien établi que nous n'avons plus rien à attendre de bon pour nous à donner ainsi de notre personne - je viens de passer mon entretien de carrière, ce fut un grand moment de désespoir -, et si nous ne voulons pas finir comme le Malabar d'Orwell, il faut refuser toutes ces tâches. Sans complexes.
Depuis que nos missions de PP ont depuis cet octobre été alourdies sans revalorisation de la prime, celle-ci est devenue bien ridicule.
Qu'ils se débrouillent.

Orlanda a écrit:il faut refuser toutes ces tâches.
Qu'ils se débrouillent.

En l'occurrence, pour les saisies Affelnet, on ne peut pas juste dire "on ne le fait pas". Le CDE va impulser des pratiques et pousser à ce que ce soit telle ou telle personne qui le fasse, mais c'est quelque chose qui ne peut pas ne pas être fait (contrairement à des tas d'autres choses   ). Dans un établissement où il y a de nombreuses classes de seconde, il va nécessairement falloir que plusieurs personnes s'y collent. Après, lesquelles, vaste débat...

Gryphe a écrit:

Orlanda a écrit:il faut refuser toutes ces tâches.
Qu'ils se débrouillent.

En l'occurrence, pour les saisies Affelnet, on ne peut pas juste dire "on ne le fait pas". Le CDE va impulser des pratiques et pousser à ce que ce soit telle ou telle personne qui le fasse, mais c'est quelque chose qui ne peut pas ne pas être fait (contrairement à des tas d'autres choses   ). Dans un établissement où il y a de nombreuses classes de seconde, il va nécessairement falloir que plusieurs personnes s'y collent. Après, lesquelles, vaste débat...

Et si, par extraordinaire, l'ensemble des PP de seconde refuse, le CDE le fera-t-il lui-même ?

Rendash a écrit:Et si, par extraordinaire, l'ensemble des PP de seconde refuse, le CDE le fera-t-il lui-même ?

Oui, ou il chargera plusieurs personnes au secrétariat de le faire car encore une fois, c'est quelque chose qui ne peut pas ne pas être fait. Mais, les journées n'ayant que 24h (et celles de travail que 11 heures), cela fera du temps en moins pour le reste (rencontrer les professeurs, gérer les problèmes de vie scolaire, diriger l'établissement d'une manière générale).

Spoiler:

pogonophile a écrit:@frimoussette77
Nous en sommes tous là, c'est bien le problème...

Justement non, mais il faut être à l'extrémité de la chaîne hiérarchique pour s'en rendre compte:
- il y a trop de boulot, le rectorat s'en décharge en grande partie sur les établissements, donc sur le CDE
- il y a trop de boulot, le CDE s'en décharge en partie sur le secrétariat et la vie scolaire (qui fait de plus en plus d'administratif)
- il y a trop de boulot, le secrétariat, le CDE et la vie scolaire s'en déchargent en partie sur les enseignants
- il y a trop de boulot, les enseignants...ben ne s'en déchargent sur personne, ils sont en bout de chaîne

pogonophile a écrit:

Simeon a écrit:
Si c'est le travail du secrétariat, pourquoi ne pas avoir un secrétariat proportionné à la tache ?

Il ne t'aura pas échappé que les postes de fonctionnaires ces dernières années... Tous les métiers sont touchés par l'accroissement de la charge et les effets de la réduction des postes.

Cela n'a échappé à aucun enseignant: prise en charge d'élèves qui relèveraient d'une structure spécialisée ou d'un AVS, mise en place et exécution de dispositifs d'aide (PPS, PPRE, PAP,...) de plus en plus nombreux et chronophages, coordination imposée entre discipline (EPI, enseignements d'exploration, AP), prise en charge de l'orientation, organisation d'épreuves locales d'examens (en langue, en sciences, en français), j'en oublie sûrement. Énormément de choses se sont ajoutées à la charge de travail des enseignants. Sans compensation, évidemment.

Nous avons largement eu notre part du fardeau, et nous n'avons personne sur qui nous en décharger.
Au nom de quoi devrions-nous supporter la part des autres ?

Simeon a écrit:Attribuer des tâches qui ne correspondent pas aux compétences/salaires c'est juste perdre beaucoup d'argents sur le long terme même si sur l'instant on peut avoir l'impression d'en avoir plus pour moins.
Et il me semble plutôt sain de rappeler ce que devrait être un fonctionnement normal même au sein d'un système habitué au dysfonctionnel.

Perdre beaucoup d'agents, surtout.
A force de charger la mule des PP, de plus en plus de collègues refusent cette mission - et en ont parfaitement le droit.
Jusque là, dans mon établissement, le CDE parvenait à convaincre d'accepter d'être PP un nombre juste suffisant de collègue.
La réforme du lycée aura a l'évidence raison de cet équilibre:
- elle alourdit encore la charge de PP (avec ParcourSup, l'orientation en terminale, et maintenant les choix de spécialité et l'orientation en 2nde et en 1ère)
- des enseignants qui avaient toute une classe n'auront maintenant plus qu'un groupe de spé, et pourront difficilement être PP
- les heures sups en augmentation font bien réfléchir avant d'accepter une charge supplémentaire, surtout quand on a 2 ou 3 nouveaux programmes à gérer la même année
- les suppressions de postes ont bien braqué les collègues
- elles entraînent aussi le non-renouvellement des effectifs: les départs en retraite ne sont pas remplacés par de petits-jeunes-soucieux-de-plaire (comme je l'étais en début de carrière), plus malléables. Ceux qui restent en place sont parfaitement capable de citer de mémoire le décret 93-55 à un CDE qui chercherait à imposer une charge de PP.

Lagomorphe a écrit:

pogonophile a écrit:@frimoussette77
Nous en sommes tous là, c'est bien le problème...

Justement non, mais il faut être à l'extrémité de la chaîne hiérarchique pour s'en rendre compte:
- il y a trop de boulot, le rectorat s'en décharge en grande partie sur les établissements, donc sur le CDE
- il y a trop de boulot, le CDE s'en décharge en partie sur le secrétariat et la vie scolaire (qui fait de plus en plus d'administratif)
- il y a trop de boulot, le secrétariat, le CDE et la vie scolaire s'en déchargent en partie sur les enseignants
- il y a trop de boulot, les enseignants...ben ne s'en déchargent sur personne, ils sont en bout de chaîne

Entièrement d'accord avec ça, Lagomorphe.

Rendash a écrit:

Gryphe a écrit:

Orlanda a écrit:il faut refuser toutes ces tâches.
Qu'ils se débrouillent.

En l'occurrence, pour les saisies Affelnet, on ne peut pas juste dire "on ne le fait pas". Le CDE va impulser des pratiques et pousser à ce que ce soit telle ou telle personne qui le fasse, mais c'est quelque chose qui ne peut pas ne pas être fait (contrairement à des tas d'autres choses   ). Dans un établissement où il y a de nombreuses classes de seconde, il va nécessairement falloir que plusieurs personnes s'y collent. Après, lesquelles, vaste débat...

Et si, par extraordinaire, l'ensemble des PP de seconde refuse, le CDE le fera-t-il lui-même ?

5 classes de seconde, c'est un petit établissement ! Là, il s'agit de mobiliser deux personnes (la secrétaire et le PP) alors qu'avant une seule suffisait (la secrétaire), à moins qu'il ne s'agisse de pallier l'insuffisance de la secrétaire, dans ce cas c'est un problème de recrutement dont les PP ne devraient pas avoir à pâtir.

Et on peut ajouter la charge de PP de terminale avec tout le délire Parcoursup couplé à la disparition des Conseillers d'Orientation, avec l’indemnité la plus faible par rapport à tous les autres niveaux (y compris 5ème donc). Ici, le CdE nous demande de remplir sa partie (avis + appréciation par voeu) sur Parcoursup...

Fires of Pompeii a écrit:

Lagomorphe a écrit:

pogonophile a écrit:@frimoussette77
Nous en sommes tous là, c'est bien le problème...

Justement non, mais il faut être à l'extrémité de la chaîne hiérarchique pour s'en rendre compte:
- il y a trop de boulot, le rectorat s'en décharge en grande partie sur les établissements, donc sur le CDE
- il y a trop de boulot, le CDE s'en décharge en partie sur le secrétariat et la vie scolaire (qui fait de plus en plus d'administratif)
- il y a trop de boulot, le secrétariat, le CDE et la vie scolaire s'en déchargent en partie sur les enseignants
- il y a trop de boulot, les enseignants...ben ne s'en déchargent sur personne, ils sont en bout de chaîne

Entièrement d'accord avec ça, Lagomorphe.

👍

Et puis, au bout d'un moment, si on supplée toujours, comment faire remonter les dysfonctionnements ? Puisque ça passe, finalement ?

C'est contre productif, à long terme...

Une passante a écrit:En tant que PP de seconde, on me demande de saisir, avec la secrétaire, les vœux d'orientation des élèves de la classe dont je suis PP. Je n'ai jamais eu à faire cela auparavant et je me demande s'il s'agit d'une pratique courante.
Avez-vous déjà eu à faire cela ? N'est-ce pas normalement du ressort de la secrétaire seule ?

On le fait toujours ensemble. Si des fiches ne sont pas clairement remplies, cela permet d'en discuter et aussi de vérifier les erreurs de saisie au cas où.

Kilmeny a écrit:

Une passante a écrit:En tant que PP de seconde, on me demande de saisir, avec la secrétaire, les vœux d'orientation des élèves de la classe dont je suis PP. Je n'ai jamais eu à faire cela auparavant et je me demande s'il s'agit d'une pratique courante.
Avez-vous déjà eu à faire cela ? N'est-ce pas normalement du ressort de la secrétaire seule ?

On le fait toujours ensemble.

Nous aussi.

Si les profs arrêtaient de faire ce pour quoi on ne les paie pas, je suis sûre que nos dirigeants finiraient par nous payer! Parce que sinon le train éducation nationale ne fonctionnerait pas!

Non, ils finiraient par le mettre dans nos obligations de service sans un centime en plus.

Ils osent le mettre dans nos obligations de service sans un centime de plus et sans craindre de vague de protestation genre tsunami ( les vaguelettes de protestation les font bien rire) parce que ce travail était déjà effectué par beaucoup....