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Philomène87
Grand sage

Transidentité et transition à l'éducation nationale. - Page 2 Empty Re: Transidentité et transition à l'éducation nationale.

par Philomène87 Lun 29 Avr 2019 - 19:48
pogonophile a écrit:
Cléopatra2 a écrit:Je pensais à un PACS, un mariage, des signatures chez le notaire, le décès du parent du conjoint, la garde d'enfants du conjoint exceptionnellement, événement qui nécessitent un justificatif, pas du tout une maladie!
Tout comme malheureusement les CDE savent aussi si on est marié/pacsé, si nos enfants vont bien ou pas etc.

"Malheureusement"... ça fait partie de la vie, on partage plus que des mails et des problèmes.

Après, les autres (collègues, cde) savent ce qu'on a bien envie de leur dire Wink
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User17095
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par User17095 Lun 29 Avr 2019 - 19:48
Le seul rapport, c'est que ce sont des choses que l'on apprend sans le demander, et que l'on n'a pas besoin de connaître.
Cléopatra2
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par Cléopatra2 Lun 29 Avr 2019 - 20:06
Katy95 a écrit:

Dire ou expliquer à tout le monde de l'établissement, force la personne trans à devenir un ou une militant(e)de la transidentité, or je ne me sens pas capable d'expliquer mon sentiment intérieur à chaque fois, ni être la TRANS du lycée ou du collège.
Ne rien dire sur mon genre, n'est pas mentir non plus.

En tout cas, je conçois tout cela comme hyper discriminant.
Assumer qui je suis, deviendrait l'aboutissement d'un vrai martyr dans ce cas là.
Personne n'informe sur son état de santé à son employeur (cancer, VIH etc...) ni même de son orientation sexuelle. A mon avis, parler de sa transidentité au travail c'est automatiquement bafoué le droit des libertés individuelles.


Je réagissais à ça. Je n'assimile ni la transition, ni l'homosexualité à une maladie. Je conseillais au départ à Katy d'en parler à son CDE pour des raisons administratives car un changement de nom dans le cadre du mariage hétéro est déjà fort compliqué, alors un changement d'identité doit à mon avis être géré en amont pour limiter la folie administrative.
Ensuite, je ne disais pas qu'il fallait aller voir son CDE pour lui dire "salut, je suis gay", mais que parfois, il y avait des situations de la vie qui faisaient qu'on devait avertir son CDE. Exemple : le mariage. On a droit à des jours, et il faut fournir un justificatif. Donc le CDE va bien voir le nom de la personne avec qui on se marie et savoir donc l'orientation sexuelle de la personne.
Quand on est malade, on le dit souvent au CDE pour justifier des absences. Idem quand on a un enfant handicapé.
Pogonophile, je disais malheureusement dans le sens où parfois ce sont des personnes avec qui on n'a pas du tout envie de partager ce genre d'info privées justement.
Si vous arrivez à ce que votre CDE ne sache rien de votre orientation sexuelle ou de votre état de santé sur l'ensemble de votre carrière, bravo.
Dans le cas de Katy, j'ai aussi rappelé que l'état de transition étant par nature temporaire, les CDE suivants n'auraient absolument aucune connaissance du fait qu'elle était auparavant un homme, sauf à regarder spécifiquement dans son dossier (et encore peut-être que toutes les pièces seront réadressées avec son nouveau nom).
pseudo-intello
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par pseudo-intello Lun 29 Avr 2019 - 20:11
Ça se saura tôt ou tard, j'imagine, mais je pense qu'être précédé par la rumeur (être affiché par le trans avant même que les collègues ne t'aient croisé) et la précéder (tu es Mme Machin, au bout de quelques mois ça finit par se savoir, mais à ce moment, tu es madame Machin, point, et passé l'éventuel haussement d'épaules d'étonnement, le "ah ben jsavais pas" ou le "oh ben j'aurais pas cru", il y a davantage de probabilités pour que ça en reste là,

Pogonophile me corrigera si je me trompe, mais j'imagine qu'un CDE mis au courant peut aller gentiment et posément mettre les choses au clair avec la secrétaire, sur le "pas d'indiscrétion", pour te permettre de gagner le plus de temps possible avant que la rumeur arrive. Plus tard elle arrivera, plus ça ressemblera au non-sujet que tu souhaite,s parce que les gens t'auront solidement rangé dans la case "femme" dans leur tête et te connaîtront comme telle.

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sookie
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par sookie Lun 29 Avr 2019 - 20:17
Cléopatra2 a écrit:
Katy95 a écrit:

Dire ou expliquer à tout le monde de l'établissement, force la personne trans à devenir un ou une militant(e)de la transidentité, or je ne me sens pas capable d'expliquer mon sentiment intérieur à chaque fois, ni être la TRANS du lycée ou du collège.
Ne rien dire sur mon genre, n'est pas mentir non plus.

En tout cas, je conçois tout cela comme hyper discriminant.
Assumer qui je suis, deviendrait l'aboutissement d'un vrai martyr dans ce cas là.
Personne n'informe sur son état de santé à son employeur (cancer, VIH etc...) ni même de son orientation sexuelle. A mon avis, parler de sa transidentité au travail c'est automatiquement bafoué le droit des libertés individuelles.


Je réagissais à ça. Je n'assimile ni la transition, ni l'homosexualité à une maladie. Je conseillais au départ à Katy d'en parler à son CDE pour des raisons administratives car un changement de nom dans le cadre du mariage hétéro est déjà fort compliqué, alors un changement d'identité doit à mon avis être géré en amont pour limiter la folie administrative.
Ensuite, je ne disais pas qu'il fallait aller voir son CDE pour lui dire "salut, je suis gay", mais que parfois, il y avait des situations de la vie qui faisaient qu'on devait avertir son CDE. Exemple : le mariage. On a droit à des jours, et il faut fournir un justificatif. Donc le CDE va bien voir le nom de la personne avec qui on se marie et savoir donc l'orientation sexuelle de la personne.
Quand on est malade, on le dit souvent au CDE pour justifier des absences. Idem quand on a un enfant handicapé.
Pogonophile, je disais malheureusement dans le sens où parfois ce sont des personnes avec qui on n'a pas du tout envie de partager ce genre d'info privées justement.
Si vous arrivez à ce que votre CDE ne sache rien de votre orientation sexuelle ou de votre état de santé sur l'ensemble de votre carrière, bravo.
Dans le cas de Katy, j'ai aussi rappelé que l'état de transition étant par nature temporaire, les CDE suivants n'auraient absolument aucune connaissance du fait qu'elle était auparavant un homme, sauf à regarder spécifiquement dans son dossier (et encore peut-être que toutes les pièces seront réadressées avec son nouveau nom).

Dis ainsi , je comprends mieux ce que tu voulais dire (ce n’était pas très clair au début)
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Transidentité et transition à l'éducation nationale. - Page 2 Empty Re: Transidentité et transition à l'éducation nationale.

par User17095 Lun 29 Avr 2019 - 20:24
pseudo-intello a écrit:Pogonophile me corrigera si je me trompe, mais j'imagine qu'un CDE mis au courant peut aller gentiment et posément mettre les choses au clair avec la secrétaire, sur le "pas d'indiscrétion", pour te permettre de gagner le plus de temps possible avant que la rumeur arrive. Plus tard elle arrivera, plus ça ressemblera au non-sujet que tu souhaite,s parce que les gens t'auront solidement rangé dans la case "femme" dans leur tête et te connaîtront comme telle.  

Ben oui on va mettre les choses au point, "ça va sans dire mais ça va mieux en le disant"... il n'empêche que ça peut toujours filtrer, et que compter sur la discrétion absolue de tout le monde est hasardeux.
pseudo-intello
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par pseudo-intello Lun 29 Avr 2019 - 20:26
Oui. Le principe, c'est que plus tard ça arrive, et plus ça semblera anecdotique pour la plupart des gens.

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par User17095 Lun 29 Avr 2019 - 20:29
pseudo-intello a écrit:Oui. Le principe, c'est que plus tard ça arrive, et plus ça semblera anecdotique pour la plupart des gens.

Certes, je le soulignais juste parce qu'il faut bien que @Katy95 oublie qu'elle pourra ne pas verbaliser la situation... même si c'est injuste.
Poupoutch
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par Poupoutch Lun 29 Avr 2019 - 20:30
GaliNéo a écrit:La première des questions que je poserai c'est : où en es-tu de ta transition ? Es-tu sous traitement hormonal ou es-tu vraiment à l'ultra-début du processus ? Es-tu physiquement féminine ? Car si oui, effectivement à nouvel établissement nouvelle apparence et tu te dois de contacter ton chef d'établissement. Avertir les collègues serait sûrement un plus.
GaliNeo, c'est assez maladroit comme question : il y a plein de collègues qui n'ont pas faire de transition de genre et ne sont pas particulièrement "féminines". Moi même, je ne suis pas particulièrement "féminine", y compris quand je me mets en jupe Wink ... Je comprends l'idée derrière ta question, en fait ("est-ce que tu "passes" pour une femme") mais, à mon avis, elle est assez révélatrice de la raison pour laquelle Katy se demande si elle doit ou non avertir ses collègues.

Katy95 a écrit:Merci à tous et à toutes d'avoir répondu à mon questionnement. La majorité des réponses tendent à dire qu'il faut absolument avertir, prendre contact avec le CDE.
Il faut au moins mettre quelqu'un au courant, dans la maison des secrets!!!

Ensuite, j'ai bien entendu le débat entre vie privée et vie publique. L'argument selon lequel le genre relèverait du public est à mon avis, encore débattable, dès lors qu'une transition est considérée comme un continuum avec pour but ultime de concorder l'apparence physique, le genre et le sexe.

Dire ou expliquer à tout le monde de l'établissement, force la personne trans à devenir un ou une militant(e)de la transidentité, or je ne me sens pas capable d'expliquer mon sentiment intérieur à chaque fois, ni être la TRANS du lycée ou du collège.
Ne rien dire sur mon genre, n'est pas mentir non plus.

En tout cas, je conçois tout cela comme hyper discriminant.
Assumer qui je suis, deviendrait l'aboutissement d'un vrai martyr dans ce cas là.
Personne n'informe sur son état de santé à son employeur (cancer, VIH etc...) ni même de son orientation sexuelle. A mon avis, parler de sa transidentité au travail c'est automatiquement bafoué le droit des libertés individuelles.

Quelqu'un peut être androgyne, intersexe, qui va aller regarder dans son pantalon ou sa culotte?, voire même dépasser cette pensée, et en demander l'exactitude à la personne.
Avoir une tâche sur ses vêtements ou un bouton sur le nez gêne un enseignant lamba, ne pensez-vous pas que c'est autant plus gênant et là discriminant de mettre carrément l'étiquette "transgenre ou transsexuel" à quelqu'un.

Concernant l'étape de ma transition, je commence les hormones dans sous peu, je me vêtis en femme tout le temps, en dehors de mon établissement ( ce pour quoi je souffre énormément: devoir me travestir en homme, pour aller travailler), ma vie sociale est celle d'une femme, mes parents, proches me genre au féminin.

Merci encore à vous de participer à ce questionnement,

Katy.
Katy, je pense que tu fais bien de changer d'établissement. Dans un monde idéal, ce ne serait pas nécessaire. Mais dans notre monde, loin de l'être, cela me semble sage. Une de mes élèves a entamé une transition M to F l'an dernier, sans changer d'établissement et en cours d'année. Elle a dû expliquer son choix à sa classe, elle a fait face à des insultes, moqueries, voire pire (crachats...). Elle a raté un mois et demi de cours en début d'année et est revenue, elle "tient" malgré la difficulté de sa situation. Quand bien même les élèves sont désormais au courant, quand bien même elle a des camarades (et des professeurs) tolérants sur qui se reposer, elle reste l'objet de regards, et c'est très pesant pour elle. Dans ce contexte, j'admire sa capacité à poursuivre sa transition (elle se maquille de plus en plus, a teint ses cheveux et les laisse pousser...) et je me réjouis de la voir s'épanouir. Mais je sais que, du point de vue administratif, c'est difficile (documents pour le bac, pour le lycée qui avait remis son nom masculin en début d'année...). Rien ne t'oblige à assumer tout cela si tu ne souhaites pas être un "emblème" mais il est très difficile de ne pas être érigé en emblème si les gens sont au courant (j'avoue avoir fait malgré moi peser cette responsabilité sur mon élève - notamment en me disant "j'espère qu'elle n'abandonnera pas le lycée car ce serait un message important à envoyer aux élèves plus jeunes qui s'interrogent sur leur genre").
C'est pourquoi, en t'appuyant sur les conseils avisés de Pognophile, je dirais qu'il faut que tu mettes l'administration au courant (DRH/DPE et CDE) en demandant la plus grande discrétion. Pour les collègues, j'éviterais l'annonce en plénière ; tu mettras peut-être certains au courant en apprenant à leur faire confiance, mais cela ne me semble pas indispensable. Comme je le disais à GaliNéo, toutes les femmes ne "font pas femme" (et tous les hommes "ne font pas homme") et on ne se demande pas systématiquement s'ils sont trans. Ceci étant, cela suppose que l'information ne "fuite" pas.
Ce que m'a expliqué mon élève (mais tu le sais sans doute déjà), c'est que la transition physique n'est pas "spectaculaire" avec les hormones (elle l'est, d'après elle, plus dans le sens F to M). Le processus est long, notamment pour l'épilation définitive au laser, la modification de la voix, etc. Mais peut-être as-tu déjà, puisque tu est déjà engagée dans la transition hors du travail, commencé ce travail pour revenir au genre qui est le tien? Je reste aussi persuadée que le fait de se sentir à son aise dans ses vêtements et sa coiffure (ce qui, comme tu le dis parfaitement, signifie pour toi porter tes vêtements féminins) influe énormément sur la perception des autres. Cela rejoint un peu ce que dit Zagara :

Zagara a écrit:

Se pose alors la question de qui a "nécessité à en connaître", comme diraient les militaires. Le chef d'établissement c'est certain, parce qu'il faut lui demander s'il peut changer les papiers internes, sans lesquels ce sera difficile. Ça nécessite de le prévenir un peu à l'avance pour qu'il ait le temps de faire la modification. Les services du rectorat peut-être, mais c'est discutable puisqu'ils n'auront à en connaître qu'en cas de difficulté, par exemple si, par malheur, tu tombes sur un CdE prêt à discriminer. A mon sens, ça s'arrête là, surtout si tu "passes" ordinairement et que ton but est d'être une femme normale et non "une trans". Faire de ce genre de choses un non-sujet me semble être assez efficace pour garantir une forme de tranquillité, parce qu'une majorité de gens n'ont en fait pas d'avis sur la question, ou au pire préfèreront ne pas l'aborder si le sujet n'est pas explicitement posé sur la table.

Prends toutefois tout ce que je dis avec un gros point d'interrogation, puisque je n'y connais pas grand chose.
Je suis d'accord avec ça : à mon sens (mais peut-être suis-je moi aussi trop optimiste), si tu es désignée à tous comme "madame" et si tu portes des vêtements féminins dans lesquels tu te sens à l'aise et non déguisée comme actuellement quant tu t'efforces de faire "monsieur", quand bien même certains se poseraient des questions, l'immense majorité des gens se contentera d'accepter ce qu'on lui dit, et de se dire que tu es une femme (quand bien même ils trouveraient que tu ne fais "pas si femme que ça").
Mais comme tu l'as vu, j'en suis à peu près au même point de connaissance que Zagara Smile

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