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- MariekeNiveau 7
Bonjour,
Désolée par avance pour le roman.
J'enseigne une matière professionnelle à une classe de 2 nd, ainsi que l'éco-droit. Concrètement, je passe 12 heures avec eux, 5h en classe entière et le reste en groupe. C'est une classe que l'équipe pédagogique qualifie unanimement de difficile, avec une poignée de 5 élèves meneurs. Tous les collègues sont d'accord pour ne pas reprendre cette classe l'année prochaine. Pire, certains y viennent à reculons et disent les "subir".
Il y a un élève qui me pose plus particulièrement problème.
Cet élève conteste systématiquement mon autorité, mon organisation, mes notations, mes devoirs sur table, m’interrompt sans cesse, il rit, bavarde constamment, parfois chante, interpelle ses camarades à travers la classe, refuse le plus souvent de s’installer et sortir ses affaires. Il se déplace pendant le cours, ne respecte pas le plan de classe établit par l’équipe enseignante. Il refuse souvent de travailler, ou de travailler en même temps que ses camarades de classe, il ne note pas les corrections de cours ou de devoirs. Toutes les situations sont une bonne occasion pour lui de se plaindre, hurler, crier, rire, contester, me répondre.Toutes mes remarques sur ses comportements le font rire. Il ne me respecte pas, et se positionne dans une toute puissance du fait de l’absence de sanctions. Lorsqu’il n’est pas satisfait d’une note, il me demande des comptes. Il refuse de reporter la discussion à la fin du cours, quel que soit le sujet, et n’a de cesse de parler, argumenter pour contester sa note. Il peut également se rapprocher physiquement de moi de manière intimidante, et je suis dans l’obligation de lui demander de reculer, ou de le faire moi-même. Il se positionne dans la provocation. Lorsque je traverse la cantine avec mon plateau, je me fais insulter par ses copains.
Enfin, il me menace quasi systématiquement de se plaindre de moi auprès du Proviseur, du Rectorat, voire du Ministère de l’Éducation Nationale, que ses parents vont écrire « des courriers », et que « je vais voir ce que je vais voir ». Il me dit également régulièrement que « je n’ai rien à lui dire puisque je ne suis pas leur PP ».
Il a un ascendant certain sur les autres élèves, et ses menaces sont également reprises par d'autres sans raison particulières. Bref...J'ai rédigé un rapport, et pour l'heure, rien ne bouge. Les parents ont été vus, des contrats de bonne conduite ont été passés
Un pallier a été franchi cette semaine. Lors du dernier conseil de classe, les élèves perturbateurs ont reçu des avertissements au comportement, y compris ceux avec de bonnes notes. Il en fait partie. Il a réussi à liguer la classe contre moi. Maintenant, la classe (presque entière) refuse de venir à mes cours. "Ils" m'accusent d'injustice, et de ne pas être aimable. Me rendent responsable des avertissements reçus.
Je conteste bien évidemment la notion d'injustice. Les notations en attestent. Pour le reste, je ne sais plus... J'arrive en cours en moon walk. Je ne réussis plus à prendre sur moi le concernant. Même si je tente de l'ignorer, du coin de l’œil, je le vois. Cette semaine, c'était la casquette sur la tête, couché sur la table, il a rangé, puis sorti ses affaires à plusieurs reprises pour être certain que je le vois, s'est déplacé de table...etc.
Je ne sais pas comment rattraper le coup. Avant les vacances d'hiver, j'avais craqué. Je me sens un peu plus forte aujourd'hui, mais sur une pente glissante. Si je ne remets pas en cause mes cours, je remets en cause tout le reste. Et je creuse. Je pense que j'ai eu un niveau d'exigence trop élevé, et je suis trop rigide.
Voili, voilou. Vos conseils, même non bienveillants (au sens EN) sont les bienvenus.
Merci
Désolée par avance pour le roman.
J'enseigne une matière professionnelle à une classe de 2 nd, ainsi que l'éco-droit. Concrètement, je passe 12 heures avec eux, 5h en classe entière et le reste en groupe. C'est une classe que l'équipe pédagogique qualifie unanimement de difficile, avec une poignée de 5 élèves meneurs. Tous les collègues sont d'accord pour ne pas reprendre cette classe l'année prochaine. Pire, certains y viennent à reculons et disent les "subir".
Il y a un élève qui me pose plus particulièrement problème.
Cet élève conteste systématiquement mon autorité, mon organisation, mes notations, mes devoirs sur table, m’interrompt sans cesse, il rit, bavarde constamment, parfois chante, interpelle ses camarades à travers la classe, refuse le plus souvent de s’installer et sortir ses affaires. Il se déplace pendant le cours, ne respecte pas le plan de classe établit par l’équipe enseignante. Il refuse souvent de travailler, ou de travailler en même temps que ses camarades de classe, il ne note pas les corrections de cours ou de devoirs. Toutes les situations sont une bonne occasion pour lui de se plaindre, hurler, crier, rire, contester, me répondre.Toutes mes remarques sur ses comportements le font rire. Il ne me respecte pas, et se positionne dans une toute puissance du fait de l’absence de sanctions. Lorsqu’il n’est pas satisfait d’une note, il me demande des comptes. Il refuse de reporter la discussion à la fin du cours, quel que soit le sujet, et n’a de cesse de parler, argumenter pour contester sa note. Il peut également se rapprocher physiquement de moi de manière intimidante, et je suis dans l’obligation de lui demander de reculer, ou de le faire moi-même. Il se positionne dans la provocation. Lorsque je traverse la cantine avec mon plateau, je me fais insulter par ses copains.
Enfin, il me menace quasi systématiquement de se plaindre de moi auprès du Proviseur, du Rectorat, voire du Ministère de l’Éducation Nationale, que ses parents vont écrire « des courriers », et que « je vais voir ce que je vais voir ». Il me dit également régulièrement que « je n’ai rien à lui dire puisque je ne suis pas leur PP ».
Il a un ascendant certain sur les autres élèves, et ses menaces sont également reprises par d'autres sans raison particulières. Bref...J'ai rédigé un rapport, et pour l'heure, rien ne bouge. Les parents ont été vus, des contrats de bonne conduite ont été passés
Un pallier a été franchi cette semaine. Lors du dernier conseil de classe, les élèves perturbateurs ont reçu des avertissements au comportement, y compris ceux avec de bonnes notes. Il en fait partie. Il a réussi à liguer la classe contre moi. Maintenant, la classe (presque entière) refuse de venir à mes cours. "Ils" m'accusent d'injustice, et de ne pas être aimable. Me rendent responsable des avertissements reçus.
Je conteste bien évidemment la notion d'injustice. Les notations en attestent. Pour le reste, je ne sais plus... J'arrive en cours en moon walk. Je ne réussis plus à prendre sur moi le concernant. Même si je tente de l'ignorer, du coin de l’œil, je le vois. Cette semaine, c'était la casquette sur la tête, couché sur la table, il a rangé, puis sorti ses affaires à plusieurs reprises pour être certain que je le vois, s'est déplacé de table...etc.
Je ne sais pas comment rattraper le coup. Avant les vacances d'hiver, j'avais craqué. Je me sens un peu plus forte aujourd'hui, mais sur une pente glissante. Si je ne remets pas en cause mes cours, je remets en cause tout le reste. Et je creuse. Je pense que j'ai eu un niveau d'exigence trop élevé, et je suis trop rigide.
Voili, voilou. Vos conseils, même non bienveillants (au sens EN) sont les bienvenus.
Merci
- ernyaFidèle du forum
As-tu vu le proviseur ?
Vu ce que tu dis, cet élève mérite d'être exclu de cours. L'as-tu déjà fait ?
Que s'est-il passé suite aux insultes ? Tu dois demander un conseil de discipline !
Vu ce que tu dis, cet élève mérite d'être exclu de cours. L'as-tu déjà fait ?
Que s'est-il passé suite aux insultes ? Tu dois demander un conseil de discipline !
- IllianeExpert
ernya a écrit:As-tu vu le proviseur ?
Vu ce que tu dis, cet élève mérite d'être exclu de cours. L'as-tu déjà fait ?
Que s'est-il passé suite aux insultes ? Tu dois demander un conseil de discipline !
+1. Au vu de ce que tu dis, cet élève devrait être régulièrement exclu de cours, et pas que chez toi s'il a le même comportement partout. Exclusion de cours + heure(s) de retenue, et ce jusqu'à ce qu'il y ait réaction (de sa part ou de celle de l'administration) ; il faut faire remonter tous les problèmes, toutes les incivilités (et cela vaut pour tous tes collègues) afin de pouvoir obtenir des sanctions plus fortes, et même un conseil de discipline. L'administration est-elle du type à vous soutenir ou à planquer la poussière sous le tapis ?
- MariekeNiveau 7
Oui, j'ai vu le proviseur avant les vacances. Il m'avait promis une exclusion provisoire de 5 jours, puis s'est rétracté à la rentrée. Il me dit vouloir au préalable s'entretenir avec la PP et la CPE. Cette dernière, que j'ai vu hier, me dit que "j'exagère".
J'exclus cet élève de cours quand je suis à bout, même si à chaque fois cette exclusion est maintenant vécue par l'ensemble de la classe comme une injustice. Il se fait passer pour ma victime.
J'ai demandé son exclusion dans mon rapport d'incident, mais le rapport date du 1 février, et je suis toujours en attente.
Si on peut compter habituellement sur le proviseur, du côté CPE, c'est plutôt mou avec pour seul mot d'ordre "bienveillance"....
J'exclus cet élève de cours quand je suis à bout, même si à chaque fois cette exclusion est maintenant vécue par l'ensemble de la classe comme une injustice. Il se fait passer pour ma victime.
J'ai demandé son exclusion dans mon rapport d'incident, mais le rapport date du 1 février, et je suis toujours en attente.
Si on peut compter habituellement sur le proviseur, du côté CPE, c'est plutôt mou avec pour seul mot d'ordre "bienveillance"....
- IllianeExpert
Et tes collègues, ils en disent quoi ? Vous serez plus forts si vous êtes nombreux à faire remonter des problèmes, à demander des sanctions, etc.
- MariekeNiveau 7
Mes collègues ont aussi fait des rapports d'incident. En vain pour l'instant.
- ProvenceEnchanteur
Êtes-vous soudés, solidaires? Il me semble qu'une réaction collective de l'équipe aurait plus de poids que celle d'un seul professeur.Marieke a écrit: C'est une classe que l'équipe pédagogique qualifie unanimement de difficile, avec une poignée de 5 élèves meneurs. Tous les collègues sont d'accord pour ne pas reprendre cette classe l'année prochaine. Pire, certains y viennent à reculons et disent les "subir".
L'exclus-tu de cours dans ces cas-là?Cet élève conteste systématiquement mon autorité, mon organisation, mes notations, mes devoirs sur table, m’interrompt sans cesse, il rit, bavarde constamment, parfois chante, interpelle ses camarades à travers la classe, refuse le plus souvent de s’installer et sortir ses affaires. Il se déplace pendant le cours, ne respecte pas le plan de classe établit par l’équipe enseignante. Il refuse souvent de travailler, ou de travailler en même temps que ses camarades de classe, il ne note pas les corrections de cours ou de devoirs. Toutes les situations sont une bonne occasion pour lui de se plaindre, hurler, crier, rire, contester, me répondre.Toutes mes remarques sur ses comportements le font rire. Il ne me respecte pas, et se positionne dans une toute puissance du fait de l’absence de sanctions. Lorsqu’il n’est pas satisfait d’une note, il me demande des comptes. Il refuse de reporter la discussion à la fin du cours, quel que soit le sujet, et n’a de cesse de parler, argumenter pour contester sa note.
Quelle est la position de l'équipe de direction? Il me semble qu'elle ne fait pas son travail, là.
T'a-t-il déjà touchée, bousculée?Il peut également se rapprocher physiquement de moi de manière intimidante, et je suis dans l’obligation de lui demander de reculer, ou de le faire moi-même.
As-tu fait des rapports d'incident, demandé des sanctions? As-tu des témoins? Envisages-tu de porter plainte?Lorsque je traverse la cantine avec mon plateau, je me fais insulter par ses copains.
Rapproche-toi d'un syndicat si ce n'est déjà fait.
Qu'ils écrivent...Enfin, il me menace quasi systématiquement de se plaindre de moi auprès du Proviseur, du Rectorat, voire du Ministère de l’Éducation Nationale, que ses parents vont écrire « des courriers », et que « je vais voir ce que je vais voir ».
Quelle est la réaction de l'administration?Maintenant, la classe (presque entière) refuse de venir à mes cours.
Ce que tu vis est insupportable.Avant les vacances d'hiver, j'avais craqué. Je me sens un peu plus forte aujourd'hui, mais sur une pente glissante. Si je ne remets pas en cause mes cours, je remets en cause tout le reste. Et je creuse.
J'ai surtout l'impression que cet établissement est mal géré et que le règlement de la crise ne dépend pas de toi. Quand bien même tu aurais été trop exigeante, cela n'aurait en rien justifié cette escalade d'irrespect, de provocations et de violence.Je pense que j'ai eu un niveau d'exigence trop élevé, et je suis trop rigide.
- AmalricNiveau 2
Effectivement, à chaque remarque insolente, comportement inapproprié, toujours faire un rapport d'incident. Il est bon de pouvoir s'appuyer sur un dossier solidement constitué en conseil de discipline.
Demander une mesure conservatoire est-ce possible (du moins dans tes cours) ? Demande au CDE de ne plus reprendre cet élève en cours, jusqu'à la fin de l'année (qui devrait être proche pour les secondes), cela devrait à terme calmer le jeu avec les autres puisque c'est lui le meneur.
Comment réagissent tes collègues face à ses incivilités ? Le problème a t-il déjà été soulevé en conseil de classe ? Et cette CPE, pourquoi pense-t-elle que tu exagères ?
Tu dis être insultée à la cantine par ses camarades. Participe-t-il aux insultes ?
Bon courage.
Demander une mesure conservatoire est-ce possible (du moins dans tes cours) ? Demande au CDE de ne plus reprendre cet élève en cours, jusqu'à la fin de l'année (qui devrait être proche pour les secondes), cela devrait à terme calmer le jeu avec les autres puisque c'est lui le meneur.
Comment réagissent tes collègues face à ses incivilités ? Le problème a t-il déjà été soulevé en conseil de classe ? Et cette CPE, pourquoi pense-t-elle que tu exagères ?
Tu dis être insultée à la cantine par ses camarades. Participe-t-il aux insultes ?
Bon courage.
- scot69Modérateur
Je suis vraiment triste pour toi lire tout ça et je t'envoie plein plein de gros câlins.
Je pense qu'au prochain cours, tu devrais annoncer la couleur dès le début en anticipant leurs éventuelles revendications. Du genre: "je vous préviens que le premier débordement entraînera une exclusion de cours immédiate, vous êtes prévenu, et si vous avez le culot de contester ou de demander des comptes, c'est une retenue en plus". Tu fais ton cours et tu te tiens à ce que tu as dit: tu exclues le premier gamin qui te pose soucis. Et s'il te dit quoi que ce soit, tu le remballes très sèchement car il ne faut surtout pas permettre le moindre dialogue ou la moindre ouverture. Précise bien que c'est non négociable.
Courage en tous cas.
Je pense qu'au prochain cours, tu devrais annoncer la couleur dès le début en anticipant leurs éventuelles revendications. Du genre: "je vous préviens que le premier débordement entraînera une exclusion de cours immédiate, vous êtes prévenu, et si vous avez le culot de contester ou de demander des comptes, c'est une retenue en plus". Tu fais ton cours et tu te tiens à ce que tu as dit: tu exclues le premier gamin qui te pose soucis. Et s'il te dit quoi que ce soit, tu le remballes très sèchement car il ne faut surtout pas permettre le moindre dialogue ou la moindre ouverture. Précise bien que c'est non négociable.
Courage en tous cas.
- IllianeExpert
Effectivement, ne surtout pas laisser de place au dialogue dans ces cas-là : ce serait une brèche dans laquelle les élèves s'engouffreraient pour contester bêtement et faire n'importe quoi. C'est triste à dire, mais il faut se montrer intraitable et sanctionner toutes les dérives sans jamais laisser filtrer la moindre once de faiblesse (plus facile à dire qu'à faire, c'est sûr). Comme l'ont dit d'autres personnes ici l'équipe pédagogique doit faire front : continuer les rapports, et pourquoi pas même une délégation dans le bureau du principal pour demander de fortes sanctions. Bon courage en tout cas face à cette situation terrible !
- Manu7Expert spécialisé
C'est délicat de donner des conseils. On ne connait pas l'équipe ni l'établissement. C'est en effet une situation inacceptable. Il faut être solide, bon courage. Je suis inquiet d'entendre qu'on puisse insulter un prof dans une cantine. J'ai été pion, et je devais surveiller la cantine. Un tel comportement ne peut pas passer inaperçu. Il y a plein de témoins donc tout le monde sait. Et si le CDE ne le sait pas c'est grave et s'il le sait et ne fait rien c'est encore plus grave. Je me demande si un prof tout seul peut rétablir une telle situation.
- MariekeNiveau 7
Je vais essayer de répondre individuellement à toutes les questions.
A force, j'avais l'impression que tout était de ma faute. Vous me rassurée. Merci.
Oui et non. Avec la PP oui, mais elle ne subit pas la même chose. Cet élève me réserve le meilleur de lui-même. Mais je sais pouvoir compter sur un certain nombre de collègue.Êtes-vous soudés, solidaires? Il me semble qu'une réaction collective de l'équipe aurait plus de poids que celle d'un seul professeur. a écrit:
Oui. La réaction de la direction est proche du néant.L'exclus-tu de cours dans ces cas-là? Quelle est la position de l'équipe de direction? Il me semble qu'elle ne fait pas son travail, là. a écrit:
Touchée, pas coulée... Je plaisante. Non, pas encore.T'a-t-il déjà touchée, bousculée? a écrit:
Oui, j'ai fait des rapports, mes collègues aussi. Nous avons demandé des sanctions. Aucune n'a été prise. Je n'envisage pas de déposer plainte. J'ai oublié de préciser que je suis contractuelle, et je me sens d'autant plus fragilisée par cette situation. Une visite conseil qui s'est remarquablement bien déroulée m'a rassurée cependant.As-tu fait des rapports d'incident, demandé des sanctions? As-tu des témoins? Envisages-tu de porter plainte? Rapproche-toi d'un syndicat si ce n'est déjà fait. a écrit:
Les élèves se sont "réfugiés dans la classe de ma collègue, nous les avions en demi groupe. Le proviseur adjoint l'a obligé à les accepter en cours.Quelle est la réaction de l'administration? a écrit:
C'est en écrivant et en racontant que je réalise... J'ai 2h de route pour rentrer chez moi en voiture. Je les ai fait en pleurant hier.Ce que tu vis est insupportable. a écrit:
Un élève a déjà été exclu après m'avoir menacé physiquement. Il a fait appel, on a failli le revoir. Ce que nous vivons est monnaie courante dans cet établissement. Jet d'objets divers dès que tu as le dos tourné, tutoiement, insultes, graves manque de respect, dégradations, bagarres. Nous sommes en plein cœur du 93 où nous avons perdu le sens de ce qui est juste acceptable et ce qui ne l'est pas ou plus, ce que nous devons ou pas accepter.J'ai surtout l'impression que cet établissement est mal géré et que le règlement de la crise ne dépend pas de toi. Quand bien même tu aurais été trop exigeante, cela n'aurait en rien justifié cette escalade d'irrespect, de provocations et de violence. a écrit:
Bien sûr que non, ce serait trop facile...Tu dis être insultée à la cantine par ses camarades. Participe-t-il aux insultes ? a écrit:
"On" nous dit que la place d'un élève est en cours.... Dixit les CPE. Ceci étant, tous les collègues exclus. Lors de mes dernières formations, on nous dit que l'exclusion doit être une mesure exceptionnelle. C'est bien sur papier, mais dans la réalité, c'est une toute autre histoire. Ici, on est au cœur du 93.tu exclues le premier gamin qui te pose soucis. a écrit:
A force, j'avais l'impression que tout était de ma faute. Vous me rassurée. Merci.
- ShajarVénérable
C'est clairement un problème au niveau de la direction et de la vie scolaire, qui donnent à l'élève - et par ricochet à la classe - un sentiment d'impunité. Il faut faire front avec l'ensemble des collègues concernés (pas seule, puisque tu es contractuelle et donc d'un statut plus fragile) et aller dans le bureau de la direction exiger un conseil de disc. S'il y a assez de rapports d'incident, c'est tout à fait argumentable. Ou tu refuses systématiquement de le laisser entrer en cours, tu notes absents les élèves qui ne sont pas dans ton cours (réfugiés chez une autre collègue, franchement, on aura tout vu) et tu leur mets des retenues.
- ThucydideNiveau 1
Bonjour,
Au delà du fait que tu as tout mon soutien, quelques trucs à essayer :
Heure de vie de classe avec présence PP et CPE pour crever l'abcès, que tu puisses t'exprimer et que les élèves puissent s'exprimer. C'est à double tranchant, car tu vas entendre des choses qui ne vont pas te plaire sur ta gestion de classe, mais ça te permettra peut-être aux élèves également de comprendre qu'il y a un vrai problème et de les placer en face de leurs responsabilités et de leur posture d'élève.
Rendez-vous bi hebdomadaire avec les parents de l'élève et l'élève pour faire le point, fixer des objectifs de travail et de comportement, et ce jusqu'à ce que la situation se normalise.
En classe : éviter ce qui aggrave l'obstruction au cours : les secondes, à cette période de l'année, doivent prendre le cours,faire leurs exercices, sans qu'on ait besoin de leur répéter nommément. Donc indiquer ce que tu attends en terme de travail en début de cours. Ne pas s'adresser à cet élève nommément, voire, le laisser ne rien faire, mais prévoir ensuite en fin de cours ou pour la fois suivante une activité qui fait qu'il aura besoin de ses cours. S'il est intéressé par ses notes, il y prendra vite intérêt. Tu peux notamment indiquer que tu ramasseras et notera sur 5, soit la prise de note,soit la démarche de recherche sur exercice, un exercice lui même , etc... Bref ça te demandera du travail de conception et de correction, mais c'est un moyen de mettre les élèves au travail et de leur faire prendre les bonnes habitudes de travail.
Enfin, lors des séances de correction, travailler sur la correction d'abord, mais sans remettre les copies, et rendre les copies uniquement à la fin du cours : cela te permettra de ne pas pourrir ton cours. Puis, permettre que pour le cours suivant, les élèves volontaires te remettent un travail de correction en vert, où ils pourront réinvestir ce qu'ils auront écouté, et leur octroyer un nombre de points supplémentaires que tu auras défini à l'avance, s'ils atteignent les objectifs de correction que tu as fixé (toujours donner 1 pt à l'élève qui aura fait un véritable effort, travail, même s'il arrive mal à se corriger, et au moins 3 pts pour celui qui aura atteint les objectifs fixés ). Ainsi, tu pourras peut-être inverser le rapport à la notation. Attention à être super clair dans ton barème et dans tes attendus, de manière à ne pas prêter de prise à la contestation. Cela peut passer par un barème très détaillé et précis, imprimé et collé sur la copie.
Enfin, pour chaque comportement inapproprié par rapport à l'adulte, signaler l'intimidation par un rapport écrit adressé à la vie scolaire, au chef d'établissement et à la famille.
Bon courage !
Au delà du fait que tu as tout mon soutien, quelques trucs à essayer :
Heure de vie de classe avec présence PP et CPE pour crever l'abcès, que tu puisses t'exprimer et que les élèves puissent s'exprimer. C'est à double tranchant, car tu vas entendre des choses qui ne vont pas te plaire sur ta gestion de classe, mais ça te permettra peut-être aux élèves également de comprendre qu'il y a un vrai problème et de les placer en face de leurs responsabilités et de leur posture d'élève.
Rendez-vous bi hebdomadaire avec les parents de l'élève et l'élève pour faire le point, fixer des objectifs de travail et de comportement, et ce jusqu'à ce que la situation se normalise.
En classe : éviter ce qui aggrave l'obstruction au cours : les secondes, à cette période de l'année, doivent prendre le cours,faire leurs exercices, sans qu'on ait besoin de leur répéter nommément. Donc indiquer ce que tu attends en terme de travail en début de cours. Ne pas s'adresser à cet élève nommément, voire, le laisser ne rien faire, mais prévoir ensuite en fin de cours ou pour la fois suivante une activité qui fait qu'il aura besoin de ses cours. S'il est intéressé par ses notes, il y prendra vite intérêt. Tu peux notamment indiquer que tu ramasseras et notera sur 5, soit la prise de note,soit la démarche de recherche sur exercice, un exercice lui même , etc... Bref ça te demandera du travail de conception et de correction, mais c'est un moyen de mettre les élèves au travail et de leur faire prendre les bonnes habitudes de travail.
Enfin, lors des séances de correction, travailler sur la correction d'abord, mais sans remettre les copies, et rendre les copies uniquement à la fin du cours : cela te permettra de ne pas pourrir ton cours. Puis, permettre que pour le cours suivant, les élèves volontaires te remettent un travail de correction en vert, où ils pourront réinvestir ce qu'ils auront écouté, et leur octroyer un nombre de points supplémentaires que tu auras défini à l'avance, s'ils atteignent les objectifs de correction que tu as fixé (toujours donner 1 pt à l'élève qui aura fait un véritable effort, travail, même s'il arrive mal à se corriger, et au moins 3 pts pour celui qui aura atteint les objectifs fixés ). Ainsi, tu pourras peut-être inverser le rapport à la notation. Attention à être super clair dans ton barème et dans tes attendus, de manière à ne pas prêter de prise à la contestation. Cela peut passer par un barème très détaillé et précis, imprimé et collé sur la copie.
Enfin, pour chaque comportement inapproprié par rapport à l'adulte, signaler l'intimidation par un rapport écrit adressé à la vie scolaire, au chef d'établissement et à la famille.
Bon courage !
- Stanislas RNiveau 5
Manu7 a écrit:C'est délicat de donner des conseils. On ne connait pas l'équipe ni l'établissement. C'est en effet une situation inacceptable. Il faut être solide, bon courage. Je suis inquiet d'entendre qu'on puisse insulter un prof dans une cantine. J'ai été pion, et je devais surveiller la cantine. Un tel comportement ne peut pas passer inaperçu. Il y a plein de témoins donc tout le monde sait. Et si le CDE ne le sait pas c'est grave et s'il le sait et ne fait rien c'est encore plus grave. Je me demande si un prof tout seul peut rétablir une telle situation.
A mes débuts, j"ai fait un remplacement en segpa et l'une des classes était pour le moins agitée, sans aller jusqu'à ce que tu as connu c'était sportif: l'un des élèves bénéficiait d'impunité du fait d'un ascendant très défavorablement connu de la police. L"élève en lui-même n'avait pas un mauvais fond mais des années d'une "éducation particulière" en avait fait tout sauf un élève. Je passerai sous silence les circonstances qui ont mené à une situation d'urgence, pour garder l"anonymat, toujours est-il que j'ai dû m'interposer entre le classe et une arme. Je l'ai signalé au directeur de la segpa ainsi qu'au CDE. Les collègues bien que compréhensifs sont restés passifs. Je contactais le rectorat qui continua à répéter les mêmes répliques du cde et du directeur ("Il vous a blessé, touché? Non, dieu merci"). Je n'ai pas pensé à porter plainte à l'époque et je n'ai plus fait cette erreur. Devant l'absence de réaction, je suis allé voir mon médecin en lui expliquant la situation, je fus arrêté pour 8 jours et prévenais que je prolongerais tant que je ne serai pas déplacé, ce qui fut fait au bout d'une semaine. J'ai appris plus tard que l'élève fut exclu le mois suivant après avoir menacé le cde et le directeur.Shajar a écrit:C'est clairement un problème au niveau de la direction et de la vie scolaire, qui donnent à l'élève - et par ricochet à la classe - un sentiment d'impunité. Il faut faire front avec l'ensemble des collègues concernés (pas seule, puisque tu es contractuelle et donc d'un statut plus fragile) et aller dans le bureau de la direction exiger un conseil de disc. S'il y a assez de rapports d'incident, c'est tout à fait argumentable. Ou tu refuses systématiquement de le laisser entrer en cours, tu notes absents les élèves qui ne sont pas dans ton cours (réfugiés chez une autre collègue, franchement, on aura tout vu) et tu leur mets des retenues.
Donc voilà, si tu ne vois aucune réaction de tes collègues et qu'on te laisse gérer une situation ingérable. Pense à ta santé, si le généraliste ne veut pas, voit un spécialiste.
- nitescenceÉrudit
Le problème ne vient pas de toi mais d'une direction clairement défaillantes et de collègues paillasson. L'arrêt maladie renouvelé me semble la meilleure solution et est d'ailleurs parfaitement justifié : tu es au bout du rouleau à cause du manque de soutien de la hiérarchie. Que le CDE récolte ce qu'il a semé.
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- scot69Modérateur
Notre collègue est vacataire, j'aurais peur que l'AT ne lui porte préjudice...
- Pat BÉrudit
Ça dépend si c'est dans une matière déficitaire ou pas...
Mais dans l'absolu, songer qu'un arrêt maladie puisse porter préjudice est tout simplement révoltant.
Bon courage, et je rejoins le conseil donné : ta santé avant tout, fais-toi arrêter si tu es au bout du rouleau et n'a pas de soutien, ça peut aussi leur montrer à quel point la situation est grave.
Mais dans l'absolu, songer qu'un arrêt maladie puisse porter préjudice est tout simplement révoltant.
Bon courage, et je rejoins le conseil donné : ta santé avant tout, fais-toi arrêter si tu es au bout du rouleau et n'a pas de soutien, ça peut aussi leur montrer à quel point la situation est grave.
- scot69Modérateur
On est entièrement d'accord, mais malheureusement, c'est un critère pour certains CDE. Ce n'est pas normal, on est bien d'accord.
- Stanislas RNiveau 5
Je ne pense pas que laisser les contractuels faire office de soupapes soit productif à long terme, l'année scolaire terminée, ces élèves seront encore plus pénibles l'année suivante. C'est comme ça, qu'un établissement agréable devient un repoussoir.
- CathEnchanteur
Bon, je ne ferai pas dans la dentelle si j'étais à ta place car ce que tu vis est intolérable.
Je rédigerais un (long) rapport sur cet élève, en précisant qu'il doit être lu comme un condensé de tous les rapports que cet élève mérite depuis le début de l'année.
J'en parlerais au cde pour prendre la température.
Ensuite, si rien ne change, j’exclurais cet élève et refuserais de le reprendre tant que quelque chose n'a pas été engagé : convocation des parents, engagement écrit de l'élève, commission de prévention ou que sais-je.
Et je ne le reprendrais pas en cours. S'il se présente, je l'exclurais à chaque début de séance. Je ne le reprendrais pas si on me le ramène (je l'ai déjà fait).
Au bout d'un moment, ça suffit.
Je rédigerais un (long) rapport sur cet élève, en précisant qu'il doit être lu comme un condensé de tous les rapports que cet élève mérite depuis le début de l'année.
J'en parlerais au cde pour prendre la température.
Ensuite, si rien ne change, j’exclurais cet élève et refuserais de le reprendre tant que quelque chose n'a pas été engagé : convocation des parents, engagement écrit de l'élève, commission de prévention ou que sais-je.
Et je ne le reprendrais pas en cours. S'il se présente, je l'exclurais à chaque début de séance. Je ne le reprendrais pas si on me le ramène (je l'ai déjà fait).
Au bout d'un moment, ça suffit.
- PointàlaligneExpert
N'importe quoi, lui !Marieke a écrit:
Les élèves se sont "réfugiés dans la classe de ma collègue, nous les avions en demi groupe. Le proviseur adjoint l'a obligé à les accepter en cours.
Autant dire aux élèves qu'ils ont raison !
Franchement, c'est n'importe quoi, il y a de quoi s'user la santé. Si la direction te laisse tomber comme cela et que les collègues ne font rien, à part l'arrêt de travail, je ne vois pas quoi faire. Il faut avant tout te préserver. Deux heures de route en pleurant ? Va voir ton médecin, il comprendra que cet établissement est en train d'avoir ta peau et t'arrêtera.
Bon courage à toi.
- MariekeNiveau 7
Merci pour ces conseils !Thucydide a écrit:Bonjour,
Au delà du fait que tu as tout mon soutien, quelques trucs à essayer :
Heure de vie de classe avec présence PP et CPE pour crever l'abcès, que tu puisses t'exprimer et que les élèves puissent s'exprimer. C'est à double tranchant, car tu vas entendre des choses qui ne vont pas te plaire sur ta gestion de classe, mais ça te permettra peut-être aux élèves également de comprendre qu'il y a un vrai problème et de les placer en face de leurs responsabilités et de leur posture d'élève.
Rendez-vous bi hebdomadaire avec les parents de l'élève et l'élève pour faire le point, fixer des objectifs de travail et de comportement, et ce jusqu'à ce que la situation se normalise.
En classe : éviter ce qui aggrave l'obstruction au cours : les secondes, à cette période de l'année, doivent prendre le cours,faire leurs exercices, sans qu'on ait besoin de leur répéter nommément. Donc indiquer ce que tu attends en terme de travail en début de cours. Ne pas s'adresser à cet élève nommément, voire, le laisser ne rien faire, mais prévoir ensuite en fin de cours ou pour la fois suivante une activité qui fait qu'il aura besoin de ses cours. S'il est intéressé par ses notes, il y prendra vite intérêt. Tu peux notamment indiquer que tu ramasseras et notera sur 5, soit la prise de note,soit la démarche de recherche sur exercice, un exercice lui même , etc... Bref ça te demandera du travail de conception et de correction, mais c'est un moyen de mettre les élèves au travail et de leur faire prendre les bonnes habitudes de travail.
Enfin, lors des séances de correction, travailler sur la correction d'abord, mais sans remettre les copies, et rendre les copies uniquement à la fin du cours : cela te permettra de ne pas pourrir ton cours. Puis, permettre que pour le cours suivant, les élèves volontaires te remettent un travail de correction en vert, où ils pourront réinvestir ce qu'ils auront écouté, et leur octroyer un nombre de points supplémentaires que tu auras défini à l'avance, s'ils atteignent les objectifs de correction que tu as fixé (toujours donner 1 pt à l'élève qui aura fait un véritable effort, travail, même s'il arrive mal à se corriger, et au moins 3 pts pour celui qui aura atteint les objectifs fixés ). Ainsi, tu pourras peut-être inverser le rapport à la notation. Attention à être super clair dans ton barème et dans tes attendus, de manière à ne pas prêter de prise à la contestation. Cela peut passer par un barème très détaillé et précis, imprimé et collé sur la copie.
Enfin, pour chaque comportement inapproprié par rapport à l'adulte, signaler l'intimidation par un rapport écrit adressé à la vie scolaire, au chef d'établissement et à la famille.
Bon courage !
- MariekeNiveau 7
Le problème c'est que tout cela a déjà été fait. Un rapport long comme le bras, les parents avaient déjà été convoqués à l'issu du premier trimestre, puis appelés à plusieurs reprises par téléphone. Le CDE m'avait promis de l'exclure une semaine.Cath a écrit:.Je rédigerais un (long) rapport sur cet élève, en précisant qu'il doit être lu comme un condensé de tous les rapports que cet élève mérite depuis le début de l'année.
J'en parlerais au cde pour prendre la température.
Puis....rien.
De ce que je sais, la CPE a rué dans les brancards parce que je ne suis pas passée d'abord par elle. Sauf qu'elle fait preuve d'une bienveillance dégoulinante. Donc, elle fait obstacle avec une petite crise d'égo écorné. Cependant, la situation était tellement grave, qu'effectivement, j'ai jugé urgent de voir le CDE, et c'est même ce que tous mes collègues m'avaient conseillé.
- MariekeNiveau 7
Effectivement, je suis dans une matière très déficitaire avec un profil très demandé. Cela me rassure sur mon avenir proche, et ma capacité à faire bouillir ma marmite à l'automne prochain.Pat B a écrit:Ça dépend si c'est dans une matière déficitaire ou pas....
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