- turbuletteNiveau 4
Bonjour à tous,
Voilà c'est la première fois que ça m'arrive en 10 ans mais cette année, les Fourberies de Scapin, ça ne passe pas avec une de mes classes de cinquième!
Pourtant j'ai de très bons élèves dedans mais avec le profil "réservé", qui chuchotent malgré mes suppliques et mes exhortations (quant à mettre le ton...) Je crois aussi que ces très bons élèves sont aussi plus "conscients d'eux-même" que ceux que j'ai pu avoir avant: ils ont peur du ridicule, n'aiment être au centre de l'attention et se prennent un peu au sérieux.
J'aurais pu me rattraper avec des faibles qui aiment faire les clowns mais là encore nada: j'ai des faibles timides. C'est ce genre de classe mutique où je fais des acrobaties pendant une heure...pour pas grand-chose en terme de participation! (toujours les trois mêmes)
D'où ma question: comment les "décoincer" pour obtenir des lectures avec le ton? avez-vous des astuces qui fonctionnent? Parce que je commence à avoir l'impression de faire un one-woman show...
Voilà c'est la première fois que ça m'arrive en 10 ans mais cette année, les Fourberies de Scapin, ça ne passe pas avec une de mes classes de cinquième!
Pourtant j'ai de très bons élèves dedans mais avec le profil "réservé", qui chuchotent malgré mes suppliques et mes exhortations (quant à mettre le ton...) Je crois aussi que ces très bons élèves sont aussi plus "conscients d'eux-même" que ceux que j'ai pu avoir avant: ils ont peur du ridicule, n'aiment être au centre de l'attention et se prennent un peu au sérieux.
J'aurais pu me rattraper avec des faibles qui aiment faire les clowns mais là encore nada: j'ai des faibles timides. C'est ce genre de classe mutique où je fais des acrobaties pendant une heure...pour pas grand-chose en terme de participation! (toujours les trois mêmes)
D'où ma question: comment les "décoincer" pour obtenir des lectures avec le ton? avez-vous des astuces qui fonctionnent? Parce que je commence à avoir l'impression de faire un one-woman show...
- Hardy-LaclosNiveau 9
Un exercice très drôle consiste à prendre une phrase et à la prononcer avec des tons différents : amoureux, comme un vieillard, surpris, fâché, euphorique, rieur...
Un exemple parmi d'autres : "Je vais me fâcher !"
Succès garanti, de la 6ème à la 3ème.
Tu les places en ligne face à la classe et hop, chacun un ton !
Un exemple parmi d'autres : "Je vais me fâcher !"
Succès garanti, de la 6ème à la 3ème.
Tu les places en ligne face à la classe et hop, chacun un ton !
_________________
- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- sifiÉrudit
On déblaye les tables, ou on squatte une salle où ils sont debout. On se met au milieu, on les fait lire en déambulant, sur plusieurs tons différents.
- PoupoutchModérateur
C'est bien la preuve qu'on ne s'improvise pas prof de théâtre
Un ou deux exercices à faire au préalable pour "décoincer" les timides :
- le samouraï. Tu places les élèves en cercle. Un premier lance une attaque à l'épée (mimée, évidemment) en levant les bras au dessus de la tête et en criant "Ha !", il vise un camarade du regard. Les 2 voisins du camarade en question miment un coup de sabre dans le ventre de la victime en criant "Hi !" et la victime se plie en deux en criant "Ho !". La victime lance l'attaque suivante. Au bout d'un moment, on commence à éliminer les moins rapides à réagir. Travaille le regard, la concentration, l'écoute et le relâchement (on n'arrive pas à faire l'exercice quand on est trop tendu). A faire assez longtemps pour que tout le monde y "rentre" et se prenne au jeu.
- marches et démarches. Tu fais circuler les élèves dans la salle, et tu commences par des consignes simples (quand je tape dans les mains on s'arrête/saute à pieds joints/fait demi tour) puis, quand tout le monde est "rentré" dans le jeu, tu leur demandes d'imaginer la démarche de Scapin, ou tout autre personnage. Puis, tu leur demandes de prendre une réplique et d'imaginer comment la dit leur personnage.
Tu peux ensuite passer au cercle de proferation tel que le conseille ThomCarver.
Puis, lecture.
Normalement, ils se seront décoincés.
Tu ne peux pas juste les mettre debout face à la classe et espérer qu'ils se décoincent, cela ne fonctionnera pas, et contribuera surtout à leur donner une mauvaise image du théâtre (comme une contrainte ou une souffrance).
Un ou deux exercices à faire au préalable pour "décoincer" les timides :
- le samouraï. Tu places les élèves en cercle. Un premier lance une attaque à l'épée (mimée, évidemment) en levant les bras au dessus de la tête et en criant "Ha !", il vise un camarade du regard. Les 2 voisins du camarade en question miment un coup de sabre dans le ventre de la victime en criant "Hi !" et la victime se plie en deux en criant "Ho !". La victime lance l'attaque suivante. Au bout d'un moment, on commence à éliminer les moins rapides à réagir. Travaille le regard, la concentration, l'écoute et le relâchement (on n'arrive pas à faire l'exercice quand on est trop tendu). A faire assez longtemps pour que tout le monde y "rentre" et se prenne au jeu.
- marches et démarches. Tu fais circuler les élèves dans la salle, et tu commences par des consignes simples (quand je tape dans les mains on s'arrête/saute à pieds joints/fait demi tour) puis, quand tout le monde est "rentré" dans le jeu, tu leur demandes d'imaginer la démarche de Scapin, ou tout autre personnage. Puis, tu leur demandes de prendre une réplique et d'imaginer comment la dit leur personnage.
Tu peux ensuite passer au cercle de proferation tel que le conseille ThomCarver.
Puis, lecture.
Normalement, ils se seront décoincés.
Tu ne peux pas juste les mettre debout face à la classe et espérer qu'ils se décoincent, cela ne fonctionnera pas, et contribuera surtout à leur donner une mauvaise image du théâtre (comme une contrainte ou une souffrance).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- AmaliahEmpereur
Je ne comprends pas bien quelque chose : c'est Scapin qui ne passe pas? ou juste la lecture avec le ton?
Si tu veux obtenir quelque chose de correct pour le ton, il faut y passer du temps en faisant faire différents exercices de mise en voix, si possible en demi-groupe, et si possible sur des répliques courtes dans un premier temps.
Si ton objectif n'est pas qu'ils lisent avec le ton, mais qu'ils étudient la pièce, à quoi t'escrimer sur le peu d'heures dont on dispose? Tu fais toi-même un rôle et donnes les autres rôles aux meilleurs lecteurs ou mieux encore, tu leur passes une mise en scène.
Si tu veux obtenir quelque chose de correct pour le ton, il faut y passer du temps en faisant faire différents exercices de mise en voix, si possible en demi-groupe, et si possible sur des répliques courtes dans un premier temps.
Si ton objectif n'est pas qu'ils lisent avec le ton, mais qu'ils étudient la pièce, à quoi t'escrimer sur le peu d'heures dont on dispose? Tu fais toi-même un rôle et donnes les autres rôles aux meilleurs lecteurs ou mieux encore, tu leur passes une mise en scène.
- turbuletteNiveau 4
@ Poupoutch: Loin de moi la prétention de m'improviser professeur de théâtre… Prof de français qui essaie de faire partager le plaisir de la lecture expressive, ça suffira bien! Je les ai laissés à leur place pour commencer (je suis capable d'imaginer le stress que ce serait de venir devant toute une classe au pied levé) et ensuite cette lecture fait suite à un travail approfondi pour les guider! Je te rassure, je pense quand même être parvenue quelques fois à faire apprécier le théâtre , ne serait-ce qu'à ma deuxième cinquième qui rit de bon cœur. Non là, j'ai l'impression que c'est plutôt un problème de personnalités: c'est une classe particulièrement introvertie, je crois.
@ Amaliah: non, la pièce leur plait assez, c'est oser lire qui pose problème. Mon objectif est qu'ils lisent la pièce en entier bien sûr ET qu'ils soient capables de lire certaines scènes en particulier avec le ton, dans la mesure où savoir lire en mettant le ton révèle que le texte a été bien compris.
Je travaille sur le quiproquo entre Léandre et Scapin, en fait. J'ai évidemment commencé par lire moi-même avec les meilleurs quelques fois, puis nous avons fait 1h de lecture analytique sur l'extrait pour bien comprendre le comique de situation, puis j'ai montré la captation. Et là, après tout ça, j'ai décidé de solliciter un peu d'autres élèves pour essayer de lire (excellents lecteurs par ailleurs) et… zéro expressivité!
Bon je rassure Poupoutch, je n'ai traumatisé personne. C'est resté très ludique, ils ont ri d'eux-mêmes (et de moi qui surjouait) Mon objectif final est une lecture expressive évaluée de la scène du sac. Cette scène me sert habituellement de "tremplin" pour entrer dans le jeu mais là ça bloque c'est tout
Enfin merci pour vos conseils, je vais essayer de voir si c'est jouable tout ça dans une salle sans trop de bazar...
@ Amaliah: non, la pièce leur plait assez, c'est oser lire qui pose problème. Mon objectif est qu'ils lisent la pièce en entier bien sûr ET qu'ils soient capables de lire certaines scènes en particulier avec le ton, dans la mesure où savoir lire en mettant le ton révèle que le texte a été bien compris.
Je travaille sur le quiproquo entre Léandre et Scapin, en fait. J'ai évidemment commencé par lire moi-même avec les meilleurs quelques fois, puis nous avons fait 1h de lecture analytique sur l'extrait pour bien comprendre le comique de situation, puis j'ai montré la captation. Et là, après tout ça, j'ai décidé de solliciter un peu d'autres élèves pour essayer de lire (excellents lecteurs par ailleurs) et… zéro expressivité!
Bon je rassure Poupoutch, je n'ai traumatisé personne. C'est resté très ludique, ils ont ri d'eux-mêmes (et de moi qui surjouait) Mon objectif final est une lecture expressive évaluée de la scène du sac. Cette scène me sert habituellement de "tremplin" pour entrer dans le jeu mais là ça bloque c'est tout
Enfin merci pour vos conseils, je vais essayer de voir si c'est jouable tout ça dans une salle sans trop de bazar...
- yranohHabitué du forum
Si la cours s'y prête, on peut faire cours dehors sur une heure. Ça peut les mettre plus à l'aise. Sur Scapin, mon travail de jeu préféré :
la scène du spadassin (II, 6, je crois, de "Je ne donnerai point les 200 pistoles" à "je me résous à donner les 200 pistoles")
Préparation pour les forcer à aller au bout de leur jeu :
images fixes, seuls, en quatre temps (de quelques secondes) sur un sentiment :
- sûr de soir - inquiet - effrayé - terrorisé (pour préparer le jeu d'Argante)
- contrarié - fâché - en colère - furieux (pour préparer Silvestre)
On lit le texte, en faisant noter les battements de cœur d'Argante, de 60 à 200, aux endroits stratégiques, et en demandant pourquoi (donc on parle de l'évolution de Silvestre en même temps).
On joue la scène :
un Scapin, un Argante, et tous les autres en Silvestre, chacun prenant en charge , quand il veut, un bout de répliques entre deux signes de ponctuation (ou bien, on prépare à l'avance, comme dans mon doc en spoiler, mais pas nécessaire, ce n'est pas du tout gênant qu'ils soient plusieurs à parler en même temps, au contraire, même, sur la fin). Pour les rôles, moi je procède par tirage au sort, mais pour le rôle de Scapin, tu peux tricher si tu tombes sur un faible lecteur. On rappelle la nécessaire progressivité de Scapin et de Silvestre. On distribue un bout de tissu à mettre en bandeau, en cachant l'oeil comme un pirate, à chaque Silvestre (ça les amuse et les fait mieux entrer dans le personnage, et ça symbolise le déguisement de Silvestre).Je leur dis de faire avec leurs poings des gestes de boxe. Il faut une organisation nette des Silvestre (un arc de cercle me semble le mieux, aves Scapin et Argante face à eux). On les prévient que quand on tape dans les mains, on commence à s'approcher doucement d'Argante, pour lui faire encore plus peur (au milieu de la tirade, à peu près. Si les Silvestre peuvent être en hauteur, sur un gradin par exemple, c'est top : quand on frappe dans les mains ils sautent).
Et on joue.
C'est intéressant pour se rendre compte de l'évolution de la scène et de l'importance des personnages qui ne parlent pas.
Moi je fais ça en 6e en lien avec le thème de la ruse.
la scène du spadassin (II, 6, je crois, de "Je ne donnerai point les 200 pistoles" à "je me résous à donner les 200 pistoles")
Préparation pour les forcer à aller au bout de leur jeu :
images fixes, seuls, en quatre temps (de quelques secondes) sur un sentiment :
- sûr de soir - inquiet - effrayé - terrorisé (pour préparer le jeu d'Argante)
- contrarié - fâché - en colère - furieux (pour préparer Silvestre)
On lit le texte, en faisant noter les battements de cœur d'Argante, de 60 à 200, aux endroits stratégiques, et en demandant pourquoi (donc on parle de l'évolution de Silvestre en même temps).
On joue la scène :
un Scapin, un Argante, et tous les autres en Silvestre, chacun prenant en charge , quand il veut, un bout de répliques entre deux signes de ponctuation (ou bien, on prépare à l'avance, comme dans mon doc en spoiler, mais pas nécessaire, ce n'est pas du tout gênant qu'ils soient plusieurs à parler en même temps, au contraire, même, sur la fin). Pour les rôles, moi je procède par tirage au sort, mais pour le rôle de Scapin, tu peux tricher si tu tombes sur un faible lecteur. On rappelle la nécessaire progressivité de Scapin et de Silvestre. On distribue un bout de tissu à mettre en bandeau, en cachant l'oeil comme un pirate, à chaque Silvestre (ça les amuse et les fait mieux entrer dans le personnage, et ça symbolise le déguisement de Silvestre).Je leur dis de faire avec leurs poings des gestes de boxe. Il faut une organisation nette des Silvestre (un arc de cercle me semble le mieux, aves Scapin et Argante face à eux). On les prévient que quand on tape dans les mains, on commence à s'approcher doucement d'Argante, pour lui faire encore plus peur (au milieu de la tirade, à peu près. Si les Silvestre peuvent être en hauteur, sur un gradin par exemple, c'est top : quand on frappe dans les mains ils sautent).
Et on joue.
C'est intéressant pour se rendre compte de l'évolution de la scène et de l'importance des personnages qui ne parlent pas.
Moi je fais ça en 6e en lien avec le thème de la ruse.
- Fichiers joints
- MyrrhaNiveau 9
Bonjour Je relance ce sujet, car je compte faire du théâtre pour les quatre semaines qui me restent (8h) avec mes 6e et mes 5e. Je n'ai pas encore fait de théâtre avec eux cette année, et ils attendaient ce chapitre avec impatience, il me semble donc important d'en faire un peu en cette fin d'année particulière, tout en alternant avec des révisions grammaticales.
Le truc, c'est que je ne suis pas super à l'aise avec le théâtre. Je n'en ai jamais fait, ça n'a jamais été mon genre préféré, bref je maîtrise moins ce genre que d'autres. Mais les élèves adorent, et j'ai envie de m'améliorer, et d'apprendre à aimer enseigner le théâtre, et faire pratiquer le théâtre, car même si je suis prof de français et pas de théâtre, on est amené, surtout au collège, à étudier mais aussi à faire jouer un peu de théâtre.
Je viens donc chercher des idées d'activités autour du théâtre qui soient compatibles avec le protocole sanitaire (le mètre de distance, les masques, pas d'échange de matériel donc pas de bâton de parole, d'accessoire, etc.). Pas de changement de salle, de tables poussées, de déambulations dans la salle non plus... Pas de petit papier qu'on distribue, pas de photocopies... Bref pas grand chose !
Voilà ce à quoi j'ai pensé pour le moment :
- lire une même phrase avec plusieurs intonations (chacun peut très bien le faire depuis sa table)
- des exercices pour bien articuler (?)
- des petites scènettes à jouer à 2/3 au tableau (tant qu'on respecte le mètre de distance ça devrait aller) : une scène ou un petit passage de la pièce qu'on est en train d'étudier ou alors une petite scènette qu'ils ont écrite.
J'imagine qu'il existe plein d'autres activités sympas pour découvrir le théâtre, mais là je sèche... que feriez-vous ou qu'allez-vous faire si vous êtes dans la même situation que moi ?
Bonne journée
Le truc, c'est que je ne suis pas super à l'aise avec le théâtre. Je n'en ai jamais fait, ça n'a jamais été mon genre préféré, bref je maîtrise moins ce genre que d'autres. Mais les élèves adorent, et j'ai envie de m'améliorer, et d'apprendre à aimer enseigner le théâtre, et faire pratiquer le théâtre, car même si je suis prof de français et pas de théâtre, on est amené, surtout au collège, à étudier mais aussi à faire jouer un peu de théâtre.
Je viens donc chercher des idées d'activités autour du théâtre qui soient compatibles avec le protocole sanitaire (le mètre de distance, les masques, pas d'échange de matériel donc pas de bâton de parole, d'accessoire, etc.). Pas de changement de salle, de tables poussées, de déambulations dans la salle non plus... Pas de petit papier qu'on distribue, pas de photocopies... Bref pas grand chose !
Voilà ce à quoi j'ai pensé pour le moment :
- lire une même phrase avec plusieurs intonations (chacun peut très bien le faire depuis sa table)
- des exercices pour bien articuler (?)
- des petites scènettes à jouer à 2/3 au tableau (tant qu'on respecte le mètre de distance ça devrait aller) : une scène ou un petit passage de la pièce qu'on est en train d'étudier ou alors une petite scènette qu'ils ont écrite.
J'imagine qu'il existe plein d'autres activités sympas pour découvrir le théâtre, mais là je sèche... que feriez-vous ou qu'allez-vous faire si vous êtes dans la même situation que moi ?
Bonne journée
- EdithWGrand sage
La lecture simple en répartissant les rôles, c’est déjà un bon début. Quand je fais répéter un texte aux élèves (pendant l’atelier cdi que j’ai dans chaque classe), je leur fais jouer avec le texte dans les mains dans un premier temps, en faisant tourner les rôles, y compris garçon /fille, c’est très intéressant et ils ne renâclent pas en général. Une fois que le texte est fluide, les mots et le contexte compris, je leur demande comment ils joueraient la scène avec les rôles, un metteur en scène et un observateur. Et on fait tourner. Ça fonctionne très bien en 5e par exemple. Et de vrais talents se révèlent, acteurs mais aussi scénographe ou critique! Il faut de la place et une salle pas trop sonore.
- zigmag17Guide spirituel
Tardieu, "Finissez vos phrases", ça marche toujours! Je crois que le texte intégral (très bref) est en ligne et libre de droits , tu peux donc le videoprojeter pour que tes élèves le lisent sur l'écran, si tu veux éviter les distributions de photocopies.
Très sympa à faire (testé et approuvé), et cela peut donner lieu simultanément à des exercices sur les intonations.
Très sympa à faire (testé et approuvé), et cela peut donner lieu simultanément à des exercices sur les intonations.
- cannelle21Grand Maître
Voici quelques idées d'exercices et de textes
- Samouraï:
Hi ha ho ou l’exercice du samouraï
Exercice expérimenté lors d’un stage animé par Benoît Lambert autour de la pièce Le jeu de l’amour et du hasard.Descriptif :Former un cercle. Trois mouvements :Hi : les bras en l’air en forme de triangle au-dessus de la têteHa : Les deux personnes à côté de la personne qui a été nommée, doivent avec leurs bras faire un mouvement de sabre vers la personne nommée.Ho : La personne qui a les bras en l’air doit redescendre ses bras et désigner une autre personne en faisant Ho.La personne désignée par le « ho » doit repartir en « hi » et ainsi de suite.à Il s’agit d’un exercice qui est une sorte de parallèle avec le jeu théâtral : la parole adressée, l’investissement dans le corps, l’importance du rythme, du regard…
- 1,2,3 Soleil:
1, 2, 3 Soleil
Exercice expérimenté lors d’un stage avec la compagnie Les encombrants.Objectif : Exercice ludique pour développer la concentration.à Cet exercice illustre l’état d’alerte d’un comédien quand il est en jeu. L’état pour jouer doit être un état où toute la concentration est rassemblée et recentrée vers un même objectif. On pourrait utiliser comme image celle d’un chat qui va bondir.à On explore à travers cet exercice l’importance d’avoir conscience de son entourage. Le théâtre se joue avec un partenaire.Espace : Symboliser une ligne de départ avec deux chaises et garder un espace assez long et large entre le mur et les chaises.
- Déambulation et équilibre du plateau:
- ü Déambulation et équilibre du plateauExercice expérimenté lors d’un stage sur le théâtre jeunesse avec Christian Duchange.Descriptif :Le déplacement dans l’espace, sur le plateau, permet la détente et casse les habitudes. C’est un travail d’échauffement, de concentration mais aussi de mémoire de l’espace, d’occupation, de prise de marques.Quand le comédien se déplace dans l’espace, il doit toujours avoir un objectif de marche. Le regard doit être focalisé. Il faut éviter de tourner en rond, de se suivre, de laisser des espaces vides. Le meneur de jeu délimite avec ses bras étendus un espace qui se rétrécit ou s’étire à l’envi. Aucun joueur ne doit passer derrière lui.Le plateau doit rester équilibré, comme un disque posé sur une pointe (assiette chinoise). Plus les comédiens sont aguerris, plus on peut faire des changements rapides.N.B. : Le comédien peut imaginer qu’il se trouve dans une bulle. En se rapprochant trop des autres, il risque de la faire éclater.
- Déambulation et centre moteur:
- Déambulation et centre moteurExercice expérimenté avec Myriam Crouzel.Descriptif :Déambulation en explorant les centres d’équilibre : comme si votre buste vous entraînait, comme si votre tête vous entraînait, votre bassin, vos pieds, votre nez, votre poitrine…à Le travail sur les centres moteurs permet de passer par le corps pour construire une psychologie des personnages. Un personnage qui aurait son centre moteur dans le nez, en viendrait à mettre son nez partout, comme un fouineur…
- Se détacher à l'avant scène:
- ü Se détacher à l’avant-scèneExercice expérimenté lors d’un stage animé par Christian Duchange sur le théâtre jeunesse.Descriptif :Le groupe marche en fond de scène. À un moment, l’un des comédiens s’échappe du groupe et vient à l’avant-scène :- soit pour fixer un point- soit pour regarder le public- soit pour regarder le groupe (de loin).Pour le groupe, c’est un évènement. Tous s’arrêtent pour fixer le comédien à l’avant-scène. Le comédien dit son texte (texte, travail de pioche…) puis revient dans le groupe et relance le groupe : revenir est quelque chose qu’il faut construire (il est plus facile de s’échapper du groupe).
- Mise en voix au pupitre à trois:
- ü Mise en voix au pupitre par troisExercice expérimenté lors d’un stage animé par Christian Duchange sur le théâtre jeunesse.Descriptif :Étape 1 : Forme avec deux de tes camarades, un chœur. Placez-vous chacun devant un pupitre où sera placé le texte à mettre en voix. Sans vous être concertés au préalable, lisez le texte à voix haute, à tour de rôle, en découpant l’extrait en segments. Vous serez attentifs aux silences, aux respirations, pour prendre le relais de la parole.Étape 2 : Avec les mêmes consignes, tu peux à présent, être en chœur avec tes camarades. Par moment, votre parole se relaiera, et à d’autres moments vous parlerez en même temps.Étape 3 : Tu peux maintenant répéter certains mots qui te semblent importants, comme un écho.Étape 4 : Enfin, tu peux illustrer ton texte par un geste. Ce geste interrompra le texte et sera repris par tes trois camarades.
- Carré des émotions:
- Carré des émotionsExercice expérimenté lors d’un stage sur le comédien avec Leïla Rabi et Olivier Martinaud.Descriptif :Le texte est d’abord lu de façon neutre.On découpe le plateau en quatre zones : neutre, colère, tristesse et joie. A chaque claquement du meneur de jeu, les comédiens changent de zone. Dans cet exercice, il ne faut pas hésiter à sur-jouer : vrais pleurs, vrais rires….Enfin on relit le texte, mais sans les zones, assis, en essayant de retrouver les émotions, de redonner du rythme.à Cet exercice tord le texte d’une telle façon qu’un autre sens peut surgir. A certains moments, il y a des hasards heureux : certaines émotions paradoxales sont plus intéressantes que le registre dicté par le sens. C’est une bonne manière de découvrir un texte sans a priori.
- Phrase de gestes:
- ü Phrase de gestesExercice proposé par Guy Martinez pour un travail sur Holloway Jones. Exercice réinvesti pour le spectacle Possession.Descriptif :Étape 1 : Place-toi en file indienne avec tes camarades. L’élève 1 vient se placer au centre du plateau. L’élève 2 devant un pupitre où est placé le texte. L’élève 2 lit le premier vers, tandis que l’élève 1 propose un geste. L’objectif est de ressentir quelque chose et surtout ne pas être dans l’illustratif.Étape 2 : L’élève 1 va se placer au bout de la file. L’élève 2 prend la place de l’élève 1 au centre du plateau. L’élève 3 prend la place de l’élève 2 devant le pupitre. L’élève 3 lit les vers 1 et 2 tandis que l’élève 2 reprend le geste de l’élève 1 et ajoute son propre geste.Étape 3 : Le travail se poursuit pour l’ensemble du poème. Il faut être très attentif pour se souvenir de tous les gestes qui ont été faits précédemment. L’exercice permet de trouver ce que l’on peut faire dans le texte. Il faut qu’il se passe quelque chose dans l’imaginaire. C’est une technique qui permet d’éviter le piège de l’illustration.
- Travelling:
- ü TravellingExercice expérimenté lors d’un stage avec Les encombrants.Objectif : être disponible, avoir confiance, travailler la concentration.à Cet exercice explore la question des priorités au théâtre. Il permet de comprendre la notion d’état de jeu qui correspond à l’équilibre entre une concentration extrême pour faire son parcours d’actions et de textes et en même temps être disponible et à l’écoute du présent et de l’environnement, de son partenaire, par exemple.Matériel : 10 bâtons, un texte apprisDescriptif : Installer au sol un parcours ponctué de bâtons, à distance régulière, avec de chaque côté du parcours, des participants. Le schéma au sol est similaire à un travelling de cinéma. Le meneur vérifie que le parcours est équilibré en le pratiquant les yeux fermés. Une personne se positionne au début du parcours et l’autre à l’arrivée. Les autres participants restent autour du parcours en « haie d’honneur »Étapes :Étape 1 : La personne qui traverse le parcours ne doit jamais quitter du regard la personne en face.Étape 2 : La personne, en respectant la 1ère contrainte, doit reproduire les gestes du protagoniste d’en face, comme un miroir, lors du parcours.Étape 3 : La personne doit, à présent réciter son texte de manière à contrôler le rythme de sa diction par rapport à la distance à parcourir. Le texte doit être fini à l’arrivée.Étape 4 : Avec les contraintes précédentes, la personne doit être à l’écoute des commentaires du meneur qui peut poser des questions comme « 4X3= ? » auxquelles le participant répondra à la fin de son parcours.Étape 5 : Les participants autour du parcours vont devoir proposer des éléments à la personne qui effectue le parcours, qu’elle devra restituer à la fin (toucher un endroit de son corps, faire entendre un bruit, montrer un objet…)à Les contraintes sont cumulatives. Il faut donc déterminer un sens relatif des priorités : le regard, la marche, les gestes…
- La sierra:
- ü La sierra ou marche militaireExercice expérimenté lors d’un stage avec Les encombrants.Objectif :Exercice qui permet d’entrevoir la question de « l’épuisement ». Le théoricien du théâtre Jersy Grotowski s’est intéressé à une méthode de travail pour les acteurs : « Pour Grotowski, l’entraînement physique de l’acteur était un moyen pour accéder à autre chose de plus subtil, de méta-corporel. Il pousse ses acteurs à l’extrême pour diminuer les résistances intérieures de ceux-ci, c’est la via negativa. Le don total de l’acteur pour le jeu organique et immédiat, que le maître polonais nomme translumination, fait de lui un acteur saint. L’acteur est une fin, alors que le rôle est secondaire ; le rôle est un attribut du théâtre, et pas un attribut de l’acteur. Pour transmettre sa vision du théâtre, il distingue la lignée organique de la lignée artificielle ; sans privilégier l’une ou l’autre, il découvre que ces deux approches ouvrent des sentiers d’expérimentation très fertiles. »à Cet exercice demande de la concentration, de l’écoute et permet de déployer les états et le texte.à Exercice répétitif et physique.Descriptif :Étape 1 : Un groupe de 7 personnes vient se placer en ligne au fond face au public. Le groupe doit avancer en ligne droite en effectuant 12 pas. Il doit faire un aller et retour et au moment de tourner, il doit repartir du pied droit.Étape 2 : Le groupe doit faire un aller-retour en regardant le public.Étape 3 : Le meneur ajoute des cycles de rythme en divisant la ligne en trois groupes. Chacun doit respecter son cycle.- 12, 12, 8, 4, 12, 12,- 12, 12, 6, 6, 12, 12,- 12, 12, 5, 7, 12, 12,Étape 4 : Le meneur donne des états aux personnes. Celles-ci doivent faire monter leur état lors de la marche : tristesse, colère. Il faut expérimenter ce qui nous traverse. L’état permet de faire naître des personnages.Étape 5 : Au moment du top du mener, les participants doivent dire leurs textes dans l’état où ils se trouvent.
- Ils se marièrent et eurent:
- Ils se marièrent et eurent beaucoup, de Philippe Dorin
L’amour c’est pas compliqué. Soit t’es un garçon, soit t’es une fille. Si t’es un garçon, pas de problème ! Si t’es une fille, c’est un peu plus difficile. Soit t’es belle, soit t’es moche. Si t’es belle, pas de problème ! Si t’es moche, c’est un peu plus difficile. Soit t’es riche, soit t’es pauvre. Si t’es riche, pas de problème ! Si t’es pauvre, c’est un peu plus difficile. Soit t’es en pantalon, soit t’es en jupe. Si t’es en pantalon, pas de problème. Si t’es en jupe, c’est un peu plus difficile. Soit tu sais parler anglais, soit tu sais pas parler anglais. Si tu sais parler anglais, pas de problème ! Si tu sais pas parler anglais, c’est un peu plus difficile. Soit tu cours très très vite, soit t’es un peu longue à la détente. Si tu cours très très vite, pas de problème ! Si t’es un peu longue à la détente, c’est un peu plus difficile. Soit tu lui colles une tarte de la main gauche, soit tu lui en colles une de la main droite. Y a pas d’autres solutions.
- Ces filles là:
- À Sainte-Hélène, on est des petites filles civilisées.Nous, les humains, on est bien plus intelligents que les poules.On n’a pas besoin de se battre.On le connaît, l’ordre hiérarchique.Qui est en hautQui est au milieuQui est en basToutes les filles de toutes les écoles de la ville le savent.Assises chacune dans leur classe, à se jaugerÀ se reniflerÀ trouver leur place dans la hiérarchie, une place qui déterminera le reste de leur vie.Moi, je suis au milieu.Une place confortable.Je la conseillerais à toutes les filles de cinq ans comme étant la plus sage.C’est sûr.Scarlett est en bas.C’est tout.
- Le bruit des os qui craquent:
- ELIKIA NARRATEUR :Le petit était arrivé au camp à la tombée de la nuit avec les autres recrues qui portaient le butin du pillage. Le petit portait un sac de riz, cinquante kilos.JOSEPH NARRATEUR :Le sac est tombé… sur ses bottes pleines de boue.ELIKIA NARRATEUR :Il était vraiment petit. Il s’est effondré sur le sac à mes pieds.JOSEPH NARRATEUR :Ils m’ont frappé et ont ri à chaque coup qu’ils me donnaient.ELIKIA NARRATEUR :Ce soir-là, je n’ai pas ri avec eux. J’étais fatiguée. J’avais faim.J’ai vu comme dans un miroir la peur que j’avais quand je suis arrivée.Je connaissais son histoire, c’était mon histoire… et celle de tous les enfants qui arrivent à la nuit tombante.C’était le plus petit à arriver jusqu’ici.JOSEPH NARRATEUR :Je m’étais collé sur le sac de riz pour éviter les coups. Je retenais mon souffle pour ne pas attirer l’attention.ELIKIA NARARTEUR :Il était pieds nus et ses pieds étaient recouverts de plaies, sales, infectés. Pour l’éloigner du sac de riz, Killer lui a donné des coups de botte.JOSEPH NARRATEUR :Je n’aurais pas dû crier…ELIKIA NARRATEUR :Killer s’est déchaîné. Il hurlait :« Tu penses que tu peux m’échapper ? Tu es à moi, sale petite chose, et je fais ce que je veux de toi. Si je veux te tuer, je te tue. »JOSEPH NARRATEUR :Il me disait : « Petite merde » et frappait, frappait.ELIKIA NARRATEUR :Joseph l’a regardé pour le supplier d’arrêter.Parce qu’il ne savait pas qu’il ne faut jamais regarder en face un tueur.Killer est devenu fou. Il a dit la phrase fatale : « Tu veux prendre ton destin en main ? Je vais te montrer ce qu’on lui fait à celui qui veut prendre son destin en main ! »Moi, je savais ce qu’on lui faisait. On lui coupait la main. On lui mettait la main morte sur l’épaule et on lui disait : « Essaie de prendre ton destin en main maintenant. »JOSEPH NARRATEUR :Il levait sa machette quand la fille aux bottes s’est mise entre nous deux.ELIKIA :Ça suffit ! Rambo n’a pas attribué les recrues. C’est lui qui décide et si tu touches un cheveu de sa tête, je t’abats comme un chien galeux !
- Les discours de Rosemarie:
- 1- Hubert – Il faut l’éliminer. On a très peu de temps. Qu’est-ce que tu vois contre lui ?2- Rosemarie – Il n’y connaît rien.3- Hubert – Ce n’est pas un argument !4- Rosemarie – Il parle mal.5- Hubert – Tout le monde s’en fiche !6- Rosemarie – Il est nul en classe.7- Hubert – On l’estime rebelle !8- Rosemarie – Il est mal habillé.9- Hubert – Certains le trouvent charmant !10- Rosemarie – Il ne parle qu’aux garçons.11- Hubert – Il devient mystérieux aux filles !12- Rosemarie – Je ne vois rien, je ne vois rien…13- Hubert – Il faut découvrir, il faut découvrir…14- Rosemarie – Il a les cheveux bouclés.15- Hubert - Ça met en valeur son front !16- Rosemarie – Il louche.17- Hubert - Ça donne une petite étrangeté à son regard !18- Rosemarie – Il joue au foot.19- Hubert – Oui, c’est bien le problème !20- Rosemarie - Il joue mal.21- Hubert – C’est faux !22- Rosemarie – Il joue trop bien.23- Hubert – Intéressant …24 – Rosemarie - Il joue perso.25- Hubert – Pas vraiment…26- Rosemarie – Il est gardien de but !27- Hubert – Oui… Il est gardien de but, c’est ça …28- Rosemarie – Il est gardien de but, c’est ça ? Mais en quoi ça le rend antipathique.
- Le livre de ma mère:
- Je ne la veux pas dans les rêves, je la veux dans la vie, ici, avec moi (…)Elle m’a porté pendant neuf mois et elle n’est plus là.Je suis un fruit sans arbre, un poussin sans poule, un lionceau tout seul dans le désert, et j’ai froid.Si elle était là, elle me dirait : « Pleure, mon enfant, tu seras mieux après. »Elle n’est pas là et je ne veux pas pleurer.Je ne veux pleurer qu’auprès d’elle.Je veux aller me promener avec elle et je veux l’écouter comme personne ne l’écoutait.Tu es Dieu, prouve-le, je veux être malade et qu’elle m’apporte des médicaments à elle.Des graines de lin torréfiées, moulues et mélangées à du sucre en poudre.« C’est bon pour la toux, mon enfant. »Je veux qu’elle brosse mes costumes, je veux qu’elle me raconte des histoires.J’ai été mis sur terre pour écouter les interminables histoires de ma mère.Je veux sa partialité pour moi, je veux qu’elle se fâche contre ceux qui ne m’aiment pas.Mais je veux aussi être son petit garçon d’autrefois.Je veux qu’elle me dessine son bateau qui transporte un gros nougat.Je veux qu’elle me dessine ces fleurs ingénues que j’essayerai de recopier.Je veux qu’elle renoue ma cravate et qu’elle me donne une petite tape après.Je veux être le petit garçon de maman, un petit garçon très gentil qui, lorsqu’il est maladeAime tenir le bas de la jupe de maman assise auprès du lit.Lorsque je tiens le bas de sa jupe, personne ne peut rien contre moi.
- Les malheurs de Sophie:
- Sophie était étourdie ; elle faisait souvent sans y penser de mauvaises choses.Voici ce qui lui arriva un jour :Sa maman avait des petits poissons pas plus longs qu’une épingle et pas plus gros qu’un tuyau de plume de pigeon. Mme de Réan aimait beaucoup ses petits poissons, qui vivaient dans une cuvette pleine d’eau au fond de laquelle il y avait du sable pour qu’ils pussent s’y enfoncer et s’y cacher. Tous les matins Mme de Réan portait du pain à ses petits poissons ; Sophie s’amusait à les regarder pendant qu’ils se jetaient sur les miettes de pain et qu’ils se disputaient pour les avoir.Un jour son papa lui donna un joli petit couteau en écaille ; Sophie, enchantée de son couteau, s’en servait pour couper son pain, ses pommes, des biscuits, des fleurs, etc.Un matin, Sophie jouait ; sa bonne lui avait donné du pain, qu’elle avait coupé en petits morceaux, des amandes, qu’elle coupait en tranches, et des feuilles de salade ; elle demanda à sa bonne de l’huile et du vinaigre pour faire la salade.« Non, répondit la bonne ; je veux bien vous donner du sel, mais pas d’huile ni de vinaigre, qui pourraient tacher votre robe. »Sophie prit le sel, en mit sur sa salade ; il lui en restait beaucoup.« Si j’avais quelque chose à saler ? se dit-elle. Je ne veux pas saler du pain ; il me faudrait de la viande ou du poisson... Oh ! la bonne idée ! Je vais saler les petits poissons de maman ; j’en couperai quelques-uns en tranches avec mon couteau, je salerai les autres tout entiers ; que ce sera amusant ! Quel joli plat cela fera ! »Et voilà Sophie qui ne réfléchit pas que sa maman n’aura plus les jolis petits poissons qu’elle aime tant, que ces pauvres petits souffriront beaucoup d’être salés vivants ou d’être coupés en tranches. Sophie court dans le salon où étaient les petits poissons ; elle s’approche de la cuvette, les pêche tous, les met dans une assiette de son ménage, retourne à sa petite table, prend quelques-uns de ces pauvres petits poissons, et les étend sur un plat. Mais les poissons, qui ne se sentaient pas à l’aise hors de l’eau, remuaient et sautaient tant qu’ils pouvaient.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- MyrrhaNiveau 9
Merci pour vos conseils !
@cannelle21 un grand merci pour toutes ces ressources ! la plupart ne sont pas applicables en état avec le protocole sanitaire, mais je les garde dans un coin de ma tête pour les années prochaines.
Pour l'instant j'ai testé des exercices de diction (vire-langues) et d'intonation (lire "Le Grand Combat" de Michaux ; dire une même phrase avec plusieurs tons et plusieurs intentions). Avec un groupe c'était vraiment laborieux (tôt le matin, très endormis, aucune motivation...), avec l'autre groupe très drôle !
Avec mon tuteur on a imaginé une activité d'impro. Un binôme doit jouer une petite scène : chacun a un rôle, ils ont une situation (par ex. le père et le fils veulent épouser la même femme) et doivent improviser et faire deviner l'intrigue aux autres élèves. Ça permet de travailler sur la scène d'exposition, la double-énonciation, l'improvisation, et de faire bosser aussi ceux qui écoutent. Je vous dirai si ça a marché !
@cannelle21 un grand merci pour toutes ces ressources ! la plupart ne sont pas applicables en état avec le protocole sanitaire, mais je les garde dans un coin de ma tête pour les années prochaines.
Pour l'instant j'ai testé des exercices de diction (vire-langues) et d'intonation (lire "Le Grand Combat" de Michaux ; dire une même phrase avec plusieurs tons et plusieurs intentions). Avec un groupe c'était vraiment laborieux (tôt le matin, très endormis, aucune motivation...), avec l'autre groupe très drôle !
Avec mon tuteur on a imaginé une activité d'impro. Un binôme doit jouer une petite scène : chacun a un rôle, ils ont une situation (par ex. le père et le fils veulent épouser la même femme) et doivent improviser et faire deviner l'intrigue aux autres élèves. Ça permet de travailler sur la scène d'exposition, la double-énonciation, l'improvisation, et de faire bosser aussi ceux qui écoutent. Je vous dirai si ça a marché !
- PoupoutchModérateur
Le samouraï ou le carré des émotions, par exemple, sont faisables en respectant les mesures barrière : dans les deux exercices, la distance est respectée.
L'exercice d'impro, si les élèves sont plutôt réservés, ça risque d'être compliqué. Tu peux prévoir un petit échauffement, peut-être.
Je te conseille également de laisser un temps de préparation (1 à 2 minutes) aux élèves qui vont improviser, en leur imposant de réfléchir à ces quatre questions : qui (qui est mon personnage, son caractère), où (dans quel lieu je me trouve), quoi (situation) et comment je sors (prévoir une fin d'impro, mais attention, en ayant conscience qu'elle peut "bouger"). Tu peux y ajouter cette règle de base de l'impro : on ne dit pas non (un des torts des joueurs en impro est de refuser les propositions des autres en pensant que l'impro fonctionnera mieux si on garde la ligne qu'on avait fixée ; or, c'est en acceptant de dévier que l'impro dévoile tout son potentiel. On ne dit pas non en impro). Enfin, l'intérêt de ton impro ne devrait pas (je crois) simplement être de faire deviner la situation. Je crois que tu peux aussi proposer un rejeu avec des suggestions des élèves spectateurs : qu'auriez-vous changé pour rendre cette situation plus claire ? Plus comique ?
Enfin, n'oublie pas que tu peux les diriger. En match d'impro, on fixe un temps, et on prévient 1 minute puis 30 sec avant la fin de ce temps. Il faut qu'ils aient une fin.
Amusez vous bien !
L'exercice d'impro, si les élèves sont plutôt réservés, ça risque d'être compliqué. Tu peux prévoir un petit échauffement, peut-être.
Je te conseille également de laisser un temps de préparation (1 à 2 minutes) aux élèves qui vont improviser, en leur imposant de réfléchir à ces quatre questions : qui (qui est mon personnage, son caractère), où (dans quel lieu je me trouve), quoi (situation) et comment je sors (prévoir une fin d'impro, mais attention, en ayant conscience qu'elle peut "bouger"). Tu peux y ajouter cette règle de base de l'impro : on ne dit pas non (un des torts des joueurs en impro est de refuser les propositions des autres en pensant que l'impro fonctionnera mieux si on garde la ligne qu'on avait fixée ; or, c'est en acceptant de dévier que l'impro dévoile tout son potentiel. On ne dit pas non en impro). Enfin, l'intérêt de ton impro ne devrait pas (je crois) simplement être de faire deviner la situation. Je crois que tu peux aussi proposer un rejeu avec des suggestions des élèves spectateurs : qu'auriez-vous changé pour rendre cette situation plus claire ? Plus comique ?
Enfin, n'oublie pas que tu peux les diriger. En match d'impro, on fixe un temps, et on prévient 1 minute puis 30 sec avant la fin de ce temps. Il faut qu'ils aient une fin.
Amusez vous bien !
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ElaïnaDevin
En tant qu'élève harcelée au collège, timide, mal dans ma peau et donc fatalement pas très jouasse à l'idée de "lire du théâtre avec le ton", j'ai toujours profondément haï les profs qui imposaient aux élèves de se "décoincer" (merci pour le jugement par ailleurs, hein).
Tu ne sais pas pourquoi un élève n'a pas envie de parler. Peut-être que c'est un bon élève qui se prend moqueries, insultes voire pire dès qu'il ouvre la bouche parce que ses camarades le harcèlent par ailleurs. C'est peut-être quelqu'un qui est mal à l'aise en public, et le forcer à parler ne fera qu'empirer son malaise.
Je te conseille vivement, donc, d'arrêter de les prendre pour des "coincés" (encore une fois, te rends-tu compte du jugement que tu portes sur eux ? ils se "prennent au sérieux" ? c'est quoi ce genre de remarques ?) et de lâcher l'affaire. Ce sera peut-être un peu moins fun pour toi, mais tant pis. S'ils avaient choisi de suivre un cours de théâtre, on comprendrait, mais là, c'est un cours de français, ils sont là pour faire du français. Pas jouer les Gérard Philipe.
Et j'édite avant qu'on me fasse l'objection classique : "oui mais ça les prépare à l'oral". Merci mais non. J'ai toujours refusé, sauf obligation (= zéro si non réponse) de "participer" en classe. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir 16/20 à l'oral de français, 20/20 à l'oral en grec, et d'avoir obtenu trois concours dans le supérieur avec des oraux plus qu'exigeants. Et si je suis prof aujourd'hui, c'est que j'arrive à aligner des phrases en public. Par contre pendant quatre années de collègue, ouvrir la bouche en classe me faisait récolter insultes, coups et vols d'affaire dans l'heure qui suivait. Certains profs m'ont prise pour une "coincée", d'ailleurs j'ai eu parfois des appréciations tout à fait délectables dans mes bulletins, inutile de dire que si je croise un jour les profs concernés, je ne leur dirai probablement pas des choses bien gentilles.
Tu ne sais pas pourquoi un élève n'a pas envie de parler. Peut-être que c'est un bon élève qui se prend moqueries, insultes voire pire dès qu'il ouvre la bouche parce que ses camarades le harcèlent par ailleurs. C'est peut-être quelqu'un qui est mal à l'aise en public, et le forcer à parler ne fera qu'empirer son malaise.
Je te conseille vivement, donc, d'arrêter de les prendre pour des "coincés" (encore une fois, te rends-tu compte du jugement que tu portes sur eux ? ils se "prennent au sérieux" ? c'est quoi ce genre de remarques ?) et de lâcher l'affaire. Ce sera peut-être un peu moins fun pour toi, mais tant pis. S'ils avaient choisi de suivre un cours de théâtre, on comprendrait, mais là, c'est un cours de français, ils sont là pour faire du français. Pas jouer les Gérard Philipe.
Et j'édite avant qu'on me fasse l'objection classique : "oui mais ça les prépare à l'oral". Merci mais non. J'ai toujours refusé, sauf obligation (= zéro si non réponse) de "participer" en classe. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir 16/20 à l'oral de français, 20/20 à l'oral en grec, et d'avoir obtenu trois concours dans le supérieur avec des oraux plus qu'exigeants. Et si je suis prof aujourd'hui, c'est que j'arrive à aligner des phrases en public. Par contre pendant quatre années de collègue, ouvrir la bouche en classe me faisait récolter insultes, coups et vols d'affaire dans l'heure qui suivait. Certains profs m'ont prise pour une "coincée", d'ailleurs j'ai eu parfois des appréciations tout à fait délectables dans mes bulletins, inutile de dire que si je croise un jour les profs concernés, je ne leur dirai probablement pas des choses bien gentilles.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- zigmag17Guide spirituel
Elaïna a écrit:En tant qu'élève harcelée au collège, timide, mal dans ma peau et donc fatalement pas très jouasse à l'idée de "lire du théâtre avec le ton", j'ai toujours profondément haï les profs qui imposaient aux élèves de se "décoincer" (merci pour le jugement par ailleurs, hein).
Tu ne sais pas pourquoi un élève n'a pas envie de parler. Peut-être que c'est un bon élève qui se prend moqueries, insultes voire pire dès qu'il ouvre la bouche parce que ses camarades le harcèlent par ailleurs. C'est peut-être quelqu'un qui est mal à l'aise en public, et le forcer à parler ne fera qu'empirer son malaise.
Je te conseille vivement, donc, d'arrêter de les prendre pour des "coincés" (encore une fois, te rends-tu compte du jugement que tu portes sur eux ? ils se "prennent au sérieux" ? c'est quoi ce genre de remarques ?) et de lâcher l'affaire. Ce sera peut-être un peu moins fun pour toi, mais tant pis. S'ils avaient choisi de suivre un cours de théâtre, on comprendrait, mais là, c'est un cours de français, ils sont là pour faire du français. Pas jouer les Gérard Philipe.
Et j'édite avant qu'on me fasse l'objection classique : "oui mais ça les prépare à l'oral". Merci mais non. J'ai toujours refusé, sauf obligation (= zéro si non réponse) de "participer" en classe. Ce qui ne m'a pas empêché d'avoir 16/20 à l'oral de français, 20/20 à l'oral en grec, et d'avoir obtenu trois concours dans le supérieur avec des oraux plus qu'exigeants. Et si je suis prof aujourd'hui, c'est que j'arrive à aligner des phrases en public. Par contre pendant quatre années de collègue, ouvrir la bouche en classe me faisait récolter insultes, coups et vols d'affaire dans l'heure qui suivait. Certains profs m'ont prise pour une "coincée", d'ailleurs j'ai eu parfois des appréciations tout à fait délectables dans mes bulletins, inutile de dire que si je croise un jour les profs concernés, je ne leur dirai probablement pas des choses bien gentilles.
Pour ma part je répondais au message de Myrrha, posté le 7 juin 2020, qui remontait le fil initié par Turbulette le 4 avril 2019.
Myrrha n'a pas exprimé le moindre jugement de valeur - encore moins négatif -, sur ses élèves, et si quelqu'un a estimé que les élèves étaient "coincés" ce n'est pas elle.
Je réagis car un tel message laisserait entendre que je cautionne ce genre de jugement et ce n'est pas le cas (ancienne archi timide moi-même je n'aurais pas non plus apprécié ce genre d'activité menée par un enseignant trop peu au fait des inhibitions potentielles de ses élèves).
- ElaïnaDevin
Dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi poster dans un fil sur les "élèves coincés".
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- MédéeÉrudit
Sans doute pour ne pas créer un nouveau fil qui parlerait de la difficulté de faire jouer du théâtre aux élèves ?
Sinon, je suis d'accord avec ce que tu dis Elaïna. Personnellement, j'ai aussi mal vécu cela au collège, donc je ne fais jouer que les élèves volontaires et si c'est noté, c'est en bonus.
Sinon, je suis d'accord avec ce que tu dis Elaïna. Personnellement, j'ai aussi mal vécu cela au collège, donc je ne fais jouer que les élèves volontaires et si c'est noté, c'est en bonus.
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Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- e-WandererGrand sage
Assez d'accord aussi. Il n'y a pas que la question de savoir si on est à l'aise ou pas à l'oral : certaines choses se font difficilement sur commande, et encore moins en public, surtout quand ça touche à une pratique artistique. Pour moi, imposer le jeu de théâtre à des élèves qui ne sont pas volontaires, c'est un peu du même ordre que les cours de flûte à bec que toute ma génération a subis en classe de musique : aucune appétence particulière, un niveau technique de débutant, des instruments en plastoc de qualité médiocre : la cacophonie assurée. Ça ne pouvait que dégoûter les élèves (heureusement, les concepteurs des programmes ont renoncé à cette pratique). J'ai également détesté ma prof d'hypokhâgne le jour où elle s'est mis en tête de nous "faire écrire" (j'entends, avec des prétentions artistiques), comme ça, hop, sur commande, vous avez une heure… J'avais torché une sorte de pitrerie, par dérision, ce qui l'avait fâchée. Mais elle l'avait bien cherché.
Ce qui fait la magie du théâtre, ce n'est pas seulement un beau texte, c'est aussi un espace, un éclairage, les costumes, la communion avec un public venu pour ça. Là, on ne garde que les aspects les plus rébarbatifs : pas de costumes, la lumière des néons et le superbe mobilier de grand style Vallaud-Belkacem en guise de décor, un public goguenard et le regard scrutateur du prof, la quasi-assurance de massacrer un beau texte avec une voix d'adolescent en mue. Bref, ça ne fait pas envie. À la rigueur, oui, jouer au Samouraï ou défoncer un texte de Lagarce, pourquoi pas… "Ta gueule" sur tous les tons, ça ne manque pas de chic. Mais certains élèves ont une sensibilité précoce aux grandes œuvres : pitié, pas Racine !
Ce qui fait la magie du théâtre, ce n'est pas seulement un beau texte, c'est aussi un espace, un éclairage, les costumes, la communion avec un public venu pour ça. Là, on ne garde que les aspects les plus rébarbatifs : pas de costumes, la lumière des néons et le superbe mobilier de grand style Vallaud-Belkacem en guise de décor, un public goguenard et le regard scrutateur du prof, la quasi-assurance de massacrer un beau texte avec une voix d'adolescent en mue. Bref, ça ne fait pas envie. À la rigueur, oui, jouer au Samouraï ou défoncer un texte de Lagarce, pourquoi pas… "Ta gueule" sur tous les tons, ça ne manque pas de chic. Mais certains élèves ont une sensibilité précoce aux grandes œuvres : pitié, pas Racine !
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
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