Mise en œuvre réforme voie pro

Bonjour,

Ce mois-ci, plusieurs de nos collègues ont été convoqués pour une réunion de travail avec plusieurs inspecteurs pour réfléchir aux modalités d'application de la réforme.
Aucune voix ne s'est élevée contre, parmi les collègues, et les inspecteurs en ont même vanté les mérites.

Par ailleurs, dans notre établissement, une journée banalisée a été mise en place pour la mener à bien à la rentrée.
Idem...Deux ou trois voix ont protesté, très vite muselées par le CDE, arguant que tout était sur les rails, et que si cela nous déplaisait, mieux vallait changer de métier !

Voilà où notre inertie collective nous a menés...A la catastrophe !

Journée de grève aujourd'hui. Elle ne sert peut-être  à rien, mais je la fais quand même !


Si votre bahut projette aussi de banaliser une journée comme chez nous, exprimez-vous ! Ne faite pas comme nous, pauvres robots ! J'avais demandé à mes collègues une sorte de grève du zèle...on va à la réunion, mais on n'y fait rien. On lit le journal, on textote, ou mieux encore, on passe la journée entière sur un point de détail (comme les douaniers à l'aéroport qui fouillent très très très minutieusement les bagages provoquant de lourds retards !)

En gros...mobilisons-nous ! Il n'est pas trop tard !

Plusieurs journées banalisées (dans divers établissements) ont été houleuses, dont la notre. Après, si on veut continuer à baisser sa culotte on peut toujours le faire.
Ce n'est pas mon cas.
Là nous sommes nombreux à être convoqués, dans mon établissement, à diverses réunion. On nous a annoncé que "nous serions accompagnés" par d'autres formations. Sauf que leurs formations sont totalement creuses, vides, rien de plus que ce que l'on trouve sur les sites officiels.
En  fait l'administration se couvre, prétend  nous préparer, mais n'a rien préparé sauf de nous faire perdre des heures de cours en catastrophe et au pire moment de l'année, alors que les examens approchent à grand pas.
Là encore nous sommes dans la communication pure et dure. Chaque rectorat rempli ses petites cases, convoque et convoque pour pouvoir justifier ensuite que ce sera de notre faute, la catastrophe à venir.
La journée banalisée, la semaine dernière pour moi, hier pour un autre établissement, demain pour mon ancien établissement, n'est en fait qu'une pitrerie durant laquelle on nous fait défiler un diapo disponible sur le site officiel. Ils n'ont rien à dire, aucune réponse, aucune précision.
Tous sont muselés et heureux de l'être, à nous de ne pas l'être et de leur signifier clairement ce que nous pensons de cette escroquerie de réforme  mensongère.

Malheureusement, ceux qui n'acceptent pas cette "réforme" sont minoritaires...Pourtant, quand on lit le tissu d'âneries des vademecum pondus d'en-haut, y a de quoi pleurer et se révolter!

La résignation semble avoir pris le dessus. Preuve en est le nombre de collègues qui se manifestent ici...C'est le désert !

Chez nous trop d’éléments se « télescopent » en ce moment... c’est tellement chaud que la réforme en passe presque au 2nd plan... je ne veux pas en dire trop pour conserver l’anonymat, mais en arrive à ne même plus parler de la réforme, pourtant je suis totalement contre.

les réunions inutiles se suivent et s'enchaînent...je n'en peux plus !!

Comme on est en plus en périodes de suivis des élèves en stage/organisation des CCF/journées portes ouvertes/ parcoursup/ préparation de la rentrée/conseil d'enseignements/etc...bref on ne donne plus de cours..on passe de réunions à des réunions.

Je constate que l'on ne parle à peine entre collègues de cette réforme de la voie pro...autour de moi, les collègues titulaires en poste depuis des années sont dégoutés, les collègues contractuels de plus en plus nombreux n'en passent rien et sont dociles.

Et moi...je cherche à partir pour me reconvertir...je vais utiliser mon CPF et je demanderai une dispo...je ne tiendrai pas longtemps à travailler dans ces conditions...je ne suis plus professeur, je suis devenue "animateur/éducateur/psy/médiateur familial" pour jeunes ..et ça me déprime alors les " co-intervention" et " chef d'oeuvre" c'est quoi ce foutage de G....

C'est bien simple : après m'être lancée avec enthousiasme contre cette réforme, j'ai constaté que :
1/ Nombre de grévistes en janvier : 8 sur 80 profs
2/ En février, idem
3/ Nombre de 20/20 ou coeff zéro : négligeable
4/ Profs répondant à l'enquête lancée sur les modalités d'action ou pas, après relance : moins de la moitié
5/ Profs refusant d'assister à la grand messe de l'inspection : 5

Alors comment dire...

farfalla a écrit:Chez nous trop d’éléments se « télescopent » en ce moment... c’est tellement chaud que la réforme en passe presque au 2nd plan... je ne veux pas en dire trop pour conserver l’anonymat, mais en arrive à ne même plus parler de la réforme, pourtant je suis totalement contre.

C'est malheureusement le cas dans de nombreux établissements où les problèmes se multiplient. Du coup la contestation est parfois plus présente dans les établissements "tranquilles". Le problème est que certains CDE et peut-être les rectorats traduisent cela par le fait (faux) que la réforme serait mieux acceptée dans les établissements difficiles et donc que, conclusion fausse, ce serait la preuve que la réforme serait positive !

macassa a écrit:les réunions inutiles se suivent et s'enchaînent...je n'en peux plus !!

Comme on est en plus en périodes de suivis des élèves en stage/organisation des CCF/journées portes ouvertes/ parcoursup/ préparation de la rentrée/conseil d'enseignements/etc...bref on ne donne plus de cours.. on passe de réunions à des réunions.
[...]

Je viens de refuser une formation imposée pour la réforme indiquant à mon CDE que : ou il m'excusait pour raison de service (j'ai cours avec mes terminales ce jour et j'ai déjà eu de nombreuses heures déjà perdues pour des formations) ou je me mettais en grève ce jour (ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'appel à manifester qu'il n'y a pas de préavis de grève lancé sur la durée) et que je viendrais malgré tout faire cours à mes élèves. Je vais contacter mon syndicat pour vérifier jusqu'à quand courent les préavis de grève (parfois ils en balancent pour un mois entier), pour que s'il n'y a pas ils en lancent, et je me mettrai systématiquement en grève si on me convoque pour une formation concernant la réforme. Au pire, s'il n'y a pas de préavis ce sera "maladie" (je rattraperai mes cours pour ne pas avoir de journée de carence - pas d'arrêt maladie) ou la fausse crevaison, panne d'essence ou n'importe quoi. Et je vais proposer ce mode d'action a mes collègues des établissements du département.

Perdre des heures de cours pour des formations creuses et vides de sens c'est terminé pour moi.

Je me suis dressée contre cette réforme dès le mois de septembre. J’ai fait plusieurs jours de grève, suis allée aux manifestations, aux AG de mon syndicat et du lycée, participé aux HIS. Mais rien n’en est ressorti. Je suis lasse, fatiguée, résignée. Mes problèmes de santé aidant, j’ai jeté l’eponge : je commence un congé parental le mois prochain. Pour la suite, je verrai plus tard.
Courage aux collègues en souffrance qui n’ont pas la possibilité de s’ « échapper » et qui doivent subir toutes ces conner*es.

Même situation que toi (sauf pour le congé parental :flower: ), par contre je compte bien manifester mon opposition au rectorat ainsi. S'ils pouvaient avoir des réunions vides ou en partie seulement... Et je ne veux plus subir ces conneries et ces supposés formateurs hors sol !

Jacq, nous ne sommes pas un établissement difficile...

Je suis lasse...

Établissement difficile, je ne parle pas obligatoirement des élèves... Il peut y avoir d'autres problèmes.
Mais par contre, l'analyse qui nous a été donnée a été celle-ci.

Certains collègues d'un autre établissement ont prévu de boycotter la journée banalisée pour la mise en oeuvre de cette réforme.

Qu'en pensez-vous ? Et pourquoi pas une grève du zèle ? Un conseil d'enseignement doit clore la journée. Mais si chacun y met du sien (pour traîner les pieds) ce serait intéressant d'arriver devant le CDE avec ...rien à proposer !

Malheureusement, dans mon équipe, sur une douzaine de collègues, trois ou quatre étaient disposés à saboter ou boycotter carrément. Les autres...

Avez-vous des intentions identiques ? Des suggestions d'actions contestataires ? Merci d'avance !

Prof75 a écrit:Certains collègues d'un autre établissement ont prévu de boycotter la journée banalisée pour la mise en oeuvre de cette réforme.

Qu'en pensez-vous ? Et pourquoi pas une grève du zèle ? Un conseil d'enseignement doit clore la journée. Mais si chacun y met du sien (pour traîner les pieds) ce serait intéressant d'arriver devant le CDE avec ...rien à proposer !

Malheureusement, dans mon équipe, sur une douzaine de collègues, trois ou quatre étaient disposés à saboter ou boycotter carrément. Les autres...

Avez-vous des intentions identiques ? Des suggestions d'actions contestataires ? Merci d'avance !

Je l'ai fait, j'étais bien seul.

Tu as annoncé au CDE ton boycott de la journée ? Oralement ? Par écrit ?
Je ne pensais pas que c'était possible de faire grève tout seul !

Prof75 a écrit:Tu as annoncé au CDE ton boycott de la journée ? Oralement ? Par écrit ?
Je ne pensais pas que c'était possible de faire grève tout seul !

Je n'y suis pas allé, point.

J'aurais dû faire comme toi. Mais pour justifier mon absence il aurait fallu un certificat médical...ils acceptent que ça ici !

Pourquoi 3,14159 a écrit:

Prof75 a écrit:Certains collègues d'un autre établissement ont prévu de boycotter la journée banalisée pour la mise en oeuvre de cette réforme.

Qu'en pensez-vous ? Et pourquoi pas une grève du zèle ? Un conseil d'enseignement doit clore la journée. Mais si chacun y met du sien (pour traîner les pieds) ce serait intéressant d'arriver devant le CDE avec ...rien à proposer !

Malheureusement, dans mon équipe, sur une douzaine de collègues, trois ou quatre étaient disposés à saboter ou boycotter carrément. Les autres...

Avez-vous des intentions identiques ? Des suggestions d'actions contestataires ? Merci d'avance !

Je l'ai fait, j'étais bien seul.

Des préavis de grève ont été lancés jusqu'à la fin de l'année, donc il est tout simplement possible de faire grève (moins lourd qu'un arrêt maladie).

C'est la première solution : grève.
Selon moi la meilleure est d'aller à cette réunion et de poser les questions qui fâchent : comment faire du co-enseignement-animation-intervention lorsque nous avons des sections qui sont regroupées en matières générales (le cas de bon nombre d'établissements), quid du BEP ? quid des épreuves anticipées ? quelle application pour l'heure d'orientation-insertion ? quid de l'orientation en filière de métiers ? A tout cela ils ne veulent pas et en plus ne peuvent pas répondre ! Quid de l'AP en classe entière  (entre autre en matières pro, enseignement en groupes mais AP en classe entière) ? Quid des matières générales que l'on nous dit au cœur de la réforme mais dont les heures sont massacrées en réalité sur les trois ans (mais les IPR ne veulent communiquer que sur la première année) ? Je dois le dire, il faut les violenter (oralement, entendons nous) et leur mettre le nez dans leurs propres étrons !

Dans mon département il n'y a pas eu de boycott  complet mais :
- des réunions qui se sont passées correctement dans quelques établissements bien lèches-fions,
- des réunions  complètes mais houleuses,
- certains ont lu un texte commun et signé contestant la réforme avant de se retirer de la réunion,
- des réunions à 1/2 journées, les collègues refusant de se constituer ensuite (après-midi) en groupe de travail pour prémâcher le travail pour la rentrée.

Cette journée totalement inutile ne doit servir qu'à une chose : leur renvoyer la balle et leur faire sentir notre hostilité face à leurs mensonges. Notre IPR est reparti furieux, tant mieux ! A la fin il ne pouvait plus en placer une tellement tout le monde parlait et protestait. Faites cela, c'est le mieux, surtout lorsqu'ils n'arrivent plus à parler et nous expliquent que l'on peut faire de l'AP à 32 élèves sans aucun problème ! Ah oui, et vous vous n'arrivez même pas à tenir une quarantaine de prof à 4 (en comptant nos CDE) ?

Lundi dernier je suis allé observer la seconde demi-journée d'information. C'était pathétique des deux cotés. Ce qui restait de ma conscience professionnelle a disparu ce même jour. Que veulent-ils réellement ceux qui pondent ces âneries ?

Lundi je m'incruste dans une visite conseil entre l'IEN et le contractuel qui sert de prof. Je suis, sur le papier, son tuteur. L'IEN, un ancien collègue extrêmement performant m'évite depuis qu'il a atteint cette fonction. Je vais juste lui demander la CE, et, promis je mettrais que des bonnes notes aux élèves jusqu'à la fin de ma carrière (les promesses n'engagent que ceux qui y croient).

Pour le reste, bah je ne suis pas un personnage de Cervantes.

12 ans à tenir, 12 ans… :pleurs:

La réforme commence-t-elle dès l'an prochain en première ? Une de mes élèves de seconde générale veut aller en bac pro vente en première. Devra-t-elle choisir entre option A et option B ? Ou ne sera-t-elle pas encore concernée par la réforme ? Pour être vendeuse en magasin de sport, vaut-il mieux A ou B ?

A priori, les nouveaux programmes ne s'appliquent qu'aux classes de seconde lors de cette prochaine rentrée scolaire. Les autres (1ère et term bac pro) finiront leur cursus avec les programmes actuels. Cela posera un problème pour les -quelques- redoublants en fin de parcours, et pour nos postes évidemment (heures en moins).
Pour la vente, je ne peux pas t'aider, je ne sais pas quelles options recouvrent les lettres A et B

Ce n'est pas un "à priori", les nouveaux programmes (d'ailleurs pas officiels pour certains) et les nouveaux horaires ne s'appliquent que pour les classes entrantes, donc 2e bac pro et 1re année de CAP.

"A priori" était à prendre dans le sens de "si je ne me trompe pas", car je ne comprends pas toujours tout...

Et donc, tu ne te trompais pas..
Il nous reste encore deux années à faire cours avec plaisir avant que la catastrophe ne soit généralisée (sans compter les annonces pires qu'ils n'osent pas dévoiler actuellement).

Et quelles seraient ces horreurs pires? J'aime me faire mal: annualisation/globalisation, EDT gruyère, disparition de l'HG à partir de la première....

Merci beaucoup pour vos réponses !