Dissertation / inspection en lettres

beaverforever a écrit:C'est une idée intéressante.
Qu'est-ce que tu comptes faire comme séance méthodologique ?
Recherche de sujet, de problématique, de plan, d'exemple, d'argumentation ou correction d'un plan détaillé, d'un paragraphe ou d'une composition ?

beaverforever a écrit:Un dispositif que j'aime bien c'est :

1- Leur expliquer ce que je veux (en prenant le moins de temps possible, à ce moment seuls 20% des élèves écoutent vraiment);
2- Ils le font (la problématique, le plan détaillé, le paragraphe...) (c'est le moment où les 80% qui n'écoutaient pas échouent.);
3- Je corrige et je mets une note en chocolat (ou pas de note du tout);
4- Je donne aux élèves certains de leur travaux, anonymisés et dactylographiés. Nous discutons des critères de réussite : comment reconnaître une bonne problématique etc. Ils doivent, seuls ou en groupe, corriger les travaux, proposer des corrections et des améliorations;
5- Un élève ou un groupe tiré au sort vient présenter sa correction, je tire au hasard des élèves qui écoutent pour qu'ils justifient ou critiquent la correction. (C'est le moment où les 80% qui ont échoué comprennent - enfin j'espère.);
6- On fait un bilan des conseils à suivre pour réussir sa composition.

Les étapes 4, 5 et 6 peuvent servir de base à une séance d'inspection.

0massilia0 a écrit:Moi qui pensais qu'avec les nouveaux "rendez de carrière" on avait ces infos plus longtemps à l'avance.

tannat a écrit:Bonjour,
Je vois que tu es en HG pourrais-tu éventuellement me dire comment se présentent les introductions dans ta matière, s'il te plaît ?

En 2017, il y a 7,35 milliards d’êtres humains sur la Terre, dont deux milliards d’enfants, nombre qui devrait rester stable jusqu’en 2100. Or le comblement des générations et l’augmentation de l’espérance de vie, donc du niveau de développement à l’échelle mondiale, feront atteindre à la population mondiale le seuil de 11 milliards d’êtres humains, une fois les transitions démographiques achevées, si aucune politique malthusienne de contrôle des naissances ou de réduction de la population n’est appliquée. L’un des défis de l’avenir sera d’assurer le développement de cette population. Le développement est la capacité d’un pays à satisfaire les besoins primaires, donc vitaux, tels que l’alimentation, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement et l’éducation, et secondaires comme la mobilité, la communication, l’accès à un service de santé de haut niveau et aux produits de consommation, de sa population. Il implique que la dignité humaine est universelle et qu’elle dépend de la satisfaction des besoins humains, et a vocation à toucher progressivement toutes les populations, mais se diffuse de manière inégale selon les pays et les organisations sociales. Si ce développement ne durera pas nécessairement sur le long terme, il pourrait néanmoins devenir durable. Le développement durable est la capacité d’un pays à satisfaire les besoins primaires et secondaires de sa population sans compromettre la satisfaction des besoins des populations futures. Dans plusieurs pays, il fait l’objet d’un projet politique nécessitant la stabilisation de la population humaine et ayant pour ambition d’étendre le développement durable partout, et de le sécuriser, c’est-à-dire d’assurer les ressources à un développement généralisé. Pour certains, le développement durable ne sera possible que si la population se démocratise, et que notre utilisation actuelle des ressources se réduit, tandis que de nouvelles ressources doivent être mobilisées. La croissance démographique mondiale nous amène à nous poser la question : le développement peut-il organiser une transition vers le développement durable dans le monde ? Nous verrons dans une première partie que le développement actuel est en contradiction avec une transition vers le développement durable, puis dans une seconde partie, que néanmoins, certains aspects du développement durable peuvent permettre d’envisager l’organisation d’une transition ver le développement durable dans le monde.

beaverforever a écrit:

tannat a écrit:Bonjour,
Je vois que tu es en HG pourrais-tu éventuellement me dire comment se présentent les introductions dans ta matière, s'il te plaît ?

Je peux te dire ce que je conseille à mes élèves, je ne prétends pas détenir la norme pour la discipline.

Les sujets contiennent généralement un ou deux mots clefs, parfois plus mais c'est plus rare. Les liens entre les mots clefs sont cruciaux car ils montrent la réflexion des élèves/candidats. Exemples de sujet : "Monarchie et noblesse en France et en Espagne de 1559 à 1715" ou "Les systèmes agricoles et la malnutrition dans le monde".

L'introduction est en quatre étapes présentées généralement sous la forme d'un seul paragraphe. Elle est parfois décomposée en plusieurs alinéas dans le supérieur.

L'accroche pose le sujet : cela peut être une phrase générale, un exemple ou une citation. À la fin de l'accroche, il faut terminer par une articulation percutante des mots clefs qui montre que l'on a compris le sujet.
La définition des termes du sujet : il faut creuser les définitions des mots clefs, éventuellement explorer leur polysémie et surtout chercher les liens entre les deux mots clefs par le travail de définition. Les définitions doivent être articulées et préparer la problématique. Cela correspond à ce que certains collègues appellent la mise en tension du sujet.
La problématique est une phrase interrogative, reliant les mots clefs du sujet par un ou plusieurs mots-clefs judicieusement choisis et qui montre une réflexion approfondie : Le développement de systèmes agricoles fondés sur la chimie et la mécanisation a-t-il fait reculer durablement la malnutrition dans le monde ?
L'annonce du plan présente les deux ou trois axes de la composition, si possible sans trop de lourdeur. Une structure dialectique est bienvenue.

Je précise que j'ai donné les exigences maximales. Les secondes font des versions simplifiées où les articulations peuvent être moins approfondies.

Je te donne un exemple d'introduction de composition sur le sujet : développement et développement durable dans le monde

En 2017, il y a 7,35 milliards d’êtres humains sur la Terre, dont deux milliards d’enfants, nombre qui devrait rester stable jusqu’en 2100. Or le comblement des générations et l’augmentation de l’espérance de vie, donc du niveau de développement à l’échelle mondiale, feront atteindre à la population mondiale le seuil de 11 milliards d’êtres humains, une fois les transitions démographiques achevées, si aucune politique malthusienne de contrôle des naissances ou de réduction de la population n’est appliquée. L’un des défis de l’avenir sera d’assurer le développement de cette population. Le développement est la capacité d’un pays à satisfaire les besoins primaires, donc vitaux, tels que l’alimentation, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement et l’éducation, et secondaires comme la mobilité, la communication, l’accès à un service de santé de haut niveau et aux produits de consommation, de sa population. Il implique que la dignité humaine est universelle et qu’elle dépend de la satisfaction des besoins humains, et a vocation à toucher progressivement toutes les populations, mais se diffuse de manière inégale selon les pays et les organisations sociales. Si ce développement ne durera pas nécessairement sur le long terme, il pourrait néanmoins devenir durable. Le développement durable est la capacité d’un pays à satisfaire les besoins primaires et secondaires de sa population sans compromettre la satisfaction des besoins des populations futures. Dans plusieurs pays, il fait l’objet d’un projet politique nécessitant la stabilisation de la population humaine et ayant pour ambition d’étendre le développement durable partout, et de le sécuriser, c’est-à-dire d’assurer les ressources à un développement généralisé. Pour certains, le développement durable ne sera possible que si la population se démocratise, et que notre utilisation actuelle des ressources se réduit, tandis que de nouvelles ressources doivent être mobilisées. La croissance démographique mondiale nous amène à nous poser la question : le développement peut-il organiser une transition vers le développement durable dans le monde ? Nous verrons dans une première partie que le développement actuel est en contradiction avec une transition vers le développement durable, puis dans une seconde partie, que néanmoins, certains aspects du développement durable peuvent permettre d’envisager l’organisation d’une transition ver le développement durable dans le monde.