- ElyasEsprit sacré
Volubilys a écrit:Nous n'avons pas tous la même définition de "exigeant".
Je pense surtout que comme l'usage de l'adjectif "exigeant" dans notre profession est devenu aussi dévoyé que "bienveillant". Les gens l'utilisent à tort et à travers et c'est surtout de la rhétorique à la noix.
- VolubilysGrand sage
Pas faux.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Philomène87Grand sage
En même temps, pendant ma formation j'ai eu l'occasion de voir de nombreux cours avec des exercices très peu ambitieux intellectuellement (sur le moment je ne m'en rendais pas compte puisque je débutais, mais maintenant avec le recul...), parce que, dixit le prof, "faut pas les mettre en échec", "ils sont faibles", etc. Alors que c'était loin d'être des établissements compliqués. Et les moyennes, par contre, étaient élevées. Pour des élèves faibles.
- Ajonc35Sage
D'accord ++, mais. ll y a quelques années les SEGPA allait en CAP et c'est vrai s'en sortaient bien voire même très bien et ceux-là poursuivaient en bac pro. Les enseignants de SEGPA avaient fait du bon boulot. Aujourd'hui on en retrouve certains directement en bac pro, d'autres qui auraient dû faire SEGPA ont fait une 3ème Pro et on les retrouve aussi avec les 3ème qui n'ont pas été admis en seconde. Tout ce public manque sérieusement de bases quelles que soient les disciplines et si on était pas "bienveillants" très peu auraient leur diplôme et ce serait la faute des enseignants. On peut toujours élever nos exigences mais en LP avec l'indigence des horaires c'est compliqué. Sans compter avec les astuces du ministère de l'agri pour faire cohabiter dans un même module des disciplines qui se compensent. Comment lutter?zigmag17 a écrit:Entièrement d'accord Lowpow29; mais désarmant toutefois, décourageant souvent. On leur ment sur leur niveau et quand un tuteur ou un patron les met enfin devant une certaine réalité (Tu as eu ton brevet? Tu as eu ton BEP? Tu as eu ton bac pro? Et tu ne sais ni lire ni écrire?), ça les fracasse.
Ici (l'Ouest, pas le Nord ), les anciens SEGPA vont plutôt en CAP et s'en sortent pas mal. Les Bac pro ont plus de mal, mais en tertiaire (GA en particulier) la dégringolade du niveau et des compétences en lecture/écriture de textes simples -je ne parle même pas de "littérature"- est avérée depuis un moment déjà. C'est le refus de l'effort a priori qui m'agace le plus.
Pour revenir à ton propos, mes collègues de CAP ont actuellement des élèves qui cumulent les difficultés : scolaires et comportementales. Il y a quelques années ils étaient dirigés vers un IMPro. Ce que je dis est un raccourci et comme tout raccourci ne tient pas compte des cas particuliers. Mais il faut intégrer tout le monde et au moindre coût.
- VolubilysGrand sage
La filière pro est la poubelle du général (d'un autre côté ce n'est pas nouveau mais le niveau des élèves envoyés s'est beaucoup détérioré) et les professions liées à ces CAP s'inquiètent de voir arriver des diplômés complètement inemployables.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- zigmag17Guide spirituel
Nadejda: les élèves qui n'ont pas le brevet des collèges, une fois inscrits en LP le repassent (brevet "pro", plus léger) et souvent l'obtiennent.
Ajonc35: ah l'indigence des programmes - et de ceux que l'on nous prépare- j'aime mieux ne pas y penser. Les CAP que j'ai cette année, bon an mal an, en dépit du cumul des difficultés (cognitives, comportementales, j'en passe) arriveront à tirer leur épingle du jeu car le travail se fait dans une atmosphère sereine et ils peuvent progresser, pas tous c'est sûr, mais j'ai de l'espoir pour eux dans le domaine scolaire s'entend; il est bien évident que les évaluations type CCF édulcorent les lacunes, et valident des compétences très relatives qui ne vaudront pas tripette sur le marché de l'emploi. Si je devais noter mes élèves dans l'absolu, aucun n'atteindrait 05/20, d'abord parce que la langue n'est pas maîtrisée, jamais (je dis bien: jamais).
En bac pro, les profils sont un peu différents, mais aussi les conditions de travail ne sont pas les mêmes: les élèves ont les mêmes lacunes que certains élèves de CAP mais si avec 15 CAP j'ai le temps de faire du différentiel, du transversal et même, ô joie! de travailler les fondamentaux (orth/grammaire), avec 30 voire 35 bac pro c'est du délire. Et dans ces classes lourdes on trouve de plus en plus d'individus carcatériels (je pèse me smots) qui empêchent tout le monde de travailler et se complaisent dans leurs manques. Ils veulent en découdre avec l'autorité, le savoir... et l'on revient à la notion d'effort, qui leur est étrangère et leur semble ennemie.
Là je rejoins Volubilys: aïe aïe aïe les tuteurs tremblent, car nos élèves de plus en plus cumulent les dysfontionnements: pas ou peu d'attitude professionnelle, pas ou peu de compétences, pas ou peu de connaissances, pas ou peu envie d'apprendre, pas ou peu envie de travailler... Ca fait beaucoup...
Ajonc35: ah l'indigence des programmes - et de ceux que l'on nous prépare- j'aime mieux ne pas y penser. Les CAP que j'ai cette année, bon an mal an, en dépit du cumul des difficultés (cognitives, comportementales, j'en passe) arriveront à tirer leur épingle du jeu car le travail se fait dans une atmosphère sereine et ils peuvent progresser, pas tous c'est sûr, mais j'ai de l'espoir pour eux dans le domaine scolaire s'entend; il est bien évident que les évaluations type CCF édulcorent les lacunes, et valident des compétences très relatives qui ne vaudront pas tripette sur le marché de l'emploi. Si je devais noter mes élèves dans l'absolu, aucun n'atteindrait 05/20, d'abord parce que la langue n'est pas maîtrisée, jamais (je dis bien: jamais).
En bac pro, les profils sont un peu différents, mais aussi les conditions de travail ne sont pas les mêmes: les élèves ont les mêmes lacunes que certains élèves de CAP mais si avec 15 CAP j'ai le temps de faire du différentiel, du transversal et même, ô joie! de travailler les fondamentaux (orth/grammaire), avec 30 voire 35 bac pro c'est du délire. Et dans ces classes lourdes on trouve de plus en plus d'individus carcatériels (je pèse me smots) qui empêchent tout le monde de travailler et se complaisent dans leurs manques. Ils veulent en découdre avec l'autorité, le savoir... et l'on revient à la notion d'effort, qui leur est étrangère et leur semble ennemie.
Là je rejoins Volubilys: aïe aïe aïe les tuteurs tremblent, car nos élèves de plus en plus cumulent les dysfontionnements: pas ou peu d'attitude professionnelle, pas ou peu de compétences, pas ou peu de connaissances, pas ou peu envie d'apprendre, pas ou peu envie de travailler... Ca fait beaucoup...
- scot69Modérateur
Alors, pour avoir du LT et du LP, je trouve que le niveau des élèves est pire en STMG qu'en bac pro. C'est surtout flagrant si on compare avec les sections indus. J'ai régulièrement des élèves de STMG qui sont incapables d'écrire autrement que phonétiquement, qui préfèrent dormir que de faire un contrôle... Ils ne savent pas la différence entre être et avoir, ne comprennent pas une consigne (même en français). Je trouve que c'est moins flagrant en bac pro (même en GA). Idem pour le comportement, je trouve que les STMG ont plus mauvais esprit. (après, ce n'est que mon point de vue)
- celitianSage
@scoct69 tu as tout à fait raison pour les bacs pro sélectifs, en STMG voire dans certaines filières générales maintenant on retrouve beaucoup de recalés de certains bacs pro., c'est le cas depuis de nombreuses années.
Ils sont généralement très motivés...
Ils sont généralement très motivés...
- AmaliahEmpereur
gauvain31 a écrit:Cela fait 6 ans maintenant que je ne suis pas allé en collège : je suis TZR et je me doute que le niveau a dû sacrément changé en 6 ans . J'ai eu bizarrement des 3ème prépa-pro il y a deux ans en lycée, mais qui, pour certains, se débrouillaient mieux que les collégiens "classiques".
Mais je crains beaucoup le retour en collège, j'aurais peur d'être décalé
Ce qui a beaucoup changé aussi depuis la réforme, ce sont les horaires : avant 2016, j'avais mes 6e 6h par semaine, je ne les ai plus que 4h30.
- frimoussette77Guide spirituel
Oui et avec plus de cas "lourds" à gérer puisque l'orientation SEGPA se fait en fin de cycle donc en fin de sixième. Certaines classes avec des AVS qu'il faut "gérer" aussi. Bref, je n'avance plus ...Amaliah a écrit:gauvain31 a écrit:Cela fait 6 ans maintenant que je ne suis pas allé en collège : je suis TZR et je me doute que le niveau a dû sacrément changé en 6 ans . J'ai eu bizarrement des 3ème prépa-pro il y a deux ans en lycée, mais qui, pour certains, se débrouillaient mieux que les collégiens "classiques".
Mais je crains beaucoup le retour en collège, j'aurais peur d'être décalé
Ce qui a beaucoup changé aussi depuis la réforme, ce sont les horaires : avant 2016, j'avais mes 6e 6h par semaine, je ne les ai plus que 4h30.
- gauvain31Empereur
Amaliah a écrit:gauvain31 a écrit:Cela fait 6 ans maintenant que je ne suis pas allé en collège : je suis TZR et je me doute que le niveau a dû sacrément changé en 6 ans . J'ai eu bizarrement des 3ème prépa-pro il y a deux ans en lycée, mais qui, pour certains, se débrouillaient mieux que les collégiens "classiques".
Mais je crains beaucoup le retour en collège, j'aurais peur d'être décalé
Ce qui a beaucoup changé aussi depuis la réforme, ce sont les horaires : avant 2016, j'avais mes 6e 6h par semaine, je ne les ai plus que 4h30.
Oui ça je sais que les professeurs de Français et de mathématiques ont morflé plus que les autres. En SVT, l'horaire reste inchangé à 1h30, mais je vois déjà en seconde de plus en plus d'élève qui sont dans l'incapacité intellectuelle à développer à argumenter. Quand j'ai abordé le problème avec les parents de ces élèves, ils m'ont dit qu'ils étaient surpris de voir au collège de si bonne notes pour si peu d'écrit.... Le plus faible niveau en français lié à la diminution des heures a des impacts forcément dans ma matière(et en HG également).
N'empêche 1h30 de français en moins dans ton collège, c'est énorme. C'est effrayant surtout. NVB est une irresponsable, car elle enlèves les leviers nécessaires pour réduire les inégalités en terme de maîtrise de la langue à l'entrée du collège. Plus qu'irresponsable, c'est criminel.
- Ajonc35Sage
Volubilis nous dit "La filière pro est la poubelle du général (d'un autre côté ce n'est pas nouveau mais le niveau des élèves envoyés s'est beaucoup détériorer) et les professions liées à ces CAP s'inquiètent de voir arriver des diplômés complètement inemployables."
Oui c'est déjà le cas. D'accord sur tout.
En ne travaillant pas, ils perdent le peu qu'ils avaient acquis en terme de compétences et sans connaissances ne peuvent répondre aux exercices. proposés.
Oui c'est déjà le cas. D'accord sur tout.
D'accord avec tout sauf que j'ai un peu de chance. Mes bac pro dysfonctionnent car absences pour cause de ? ( mais justifiées la plupart du temps par la famille ou la VS), n'écoutent pas et surtout n'apprennent pas, n'ont pas récupéré leurs absences. Mais je n'ai pas de vrais problèmes comportementaux, ce sont le plus souvent des gros balourds, gauches que l'on peut remettre encore en place et qui reconnaissent leurs erreurs. Et ils restent gentils en dehors du cours, reviennent vous voir quand ils passent à proximité du lycée ou lors des portes ouvertes ou parce qu'ils sont en BTS à proximité ou encore travaillent à côté.zigmag17 a écrit:Nadejda: les élèves qui n'ont pas le brevet des collèges, une fois inscrits en LP le repassent (brevet "pro", plus léger) et souvent l'obtiennent.
Ajonc35: ah l'indigence des programmes - et de ceux que l'on nous prépare- j'aime mieux ne pas y penser. Les CAP que j'ai cette année, bon an mal an, en dépit du cumul des difficultés (cognitives, comportementales, j'en passe) arriveront à tirer leur épingle du jeu car le travail se fait dans une atmosphère sereine et ils peuvent progresser, pas tous c'est sûr, mais j'ai de l'espoir pour eux dans le domaine scolaire s'entend; il est bien évident que les évaluations type CCF édulcorent les lacunes, et valident des compétences très relatives qui ne vaudront pas tripette sur le marché de l'emploi. Si je devais noter mes élèves dans l'absolu, aucun n'atteindrait 05/20, d'abord parce que la langue n'est pas maîtrisée, jamais (je dis bien: jamais).
En bac pro, les profils sont un peu différents, mais aussi les conditions de travail ne sont pas les mêmes: les élèves ont les mêmes lacunes que certains élèves de CAP mais si avec 15 CAP j'ai le temps de faire du différentiel, du transversal et même, ô joie! de travailler les fondamentaux (orth/grammaire), avec 30 voire 35 bac pro c'est du délire. Et dans ces classes lourdes on trouve de plus en plus d'individus carcatériels (je pèse me smots) qui empêchent tout le monde de travailler et se complaisent dans leurs manques. Ils veulent en découdre avec l'autorité, le savoir... et l'on revient à la notion d'effort, qui leur est étrangère et leur semble ennemie.
Là je rejoins Volubilys: aïe aïe aïe les tuteurs tremblent, car nos élèves de plus en plus cumulent les dysfonctionnements: pas ou peu d'attitude professionnelle, pas ou peu de compétences, pas ou peu de connaissances, pas ou peu envie d'apprendre, pas ou peu envie de travailler... Ca fait beaucoup...
En ne travaillant pas, ils perdent le peu qu'ils avaient acquis en terme de compétences et sans connaissances ne peuvent répondre aux exercices. proposés.
- CasparProphète
Petit HS mais je viens de recevoir pas mal de spécimens et en les feuilletant tous on constate la même choses: beaucoup de photos, des pages à moitié vides, peu de textes et surtout peu de textes longs (on en est à quinze ou vingt lignes en général). Reflet de la baisse du niveau ?
- scot69Modérateur
Même impression Caspar! Rien de bien intéressant. Tout est basé sur des "projets", des photos qui prennent toute la page avec des questions du genre: "note 3 mots que t'inspirent la photo puis compare avec ton voisin puis mets en commun avec ton prof". Moi qui déteste l'approche actionelle, je suis servi...
- zigmag17Guide spirituel
C'est vrai pour les STMG, à entendre ce qu'en disent les collègues et les amies qui en ont dans des lycées polyvalents, je crois qu'ils peuvent en remontrer à pas mal de nos bac pro. Bon cela dit pour l'instant les bac pro me suffisent largement
Pour revenir au titre du fil, j'aimerais bien savoir à quelle étape de la scolarité s'opèrent le désenchantement et les comportements aberrants qui vont avec, quand on est un élève... Et dans quelles proportions se trouvent en troisième par exemple, les élèves qui arriveront en LP: 5%, 10%? Davantage? Et avec quel profil constaté? ( difficultés de comportement? de compréhension? d'ajustement au système scolaire?)
Pour revenir au titre du fil, j'aimerais bien savoir à quelle étape de la scolarité s'opèrent le désenchantement et les comportements aberrants qui vont avec, quand on est un élève... Et dans quelles proportions se trouvent en troisième par exemple, les élèves qui arriveront en LP: 5%, 10%? Davantage? Et avec quel profil constaté? ( difficultés de comportement? de compréhension? d'ajustement au système scolaire?)
- gauvain31Empereur
Caspar a écrit:Petit HS mais je viens de recevoir pas mal de spécimens et en les feuilletant tous on constate la même choses: beaucoup de photos, des pages à moitié vides, peu de textes et surtout peu de textes longs (on en est à quinze ou vingt lignes en général). Reflet de la baisse du niveau ?
Pour les livres de seconde en SVT même impression: beaucoup de photos d'activités et très très peu de texte en Bilan. J'ai l'impression d'avoir dans les mains des livres de collège. Pour l'instant aucun spécimen n'a mes faveurs
- ysabelDevin
zigmag17 a écrit:C'est vrai pour les STMG, à entendre ce qu'en disent les collègues et les amies qui en ont dans des lycées polyvalents, je crois qu'ils peuvent en remontrer à pas mal de nos bac pro. Bon cela dit pour l'instant les bac pro me suffisent largement
Pour revenir au titre du fil, j'aimerais bien savoir à quelle étape de la scolarité s'opèrent le désenchantement et les comportements aberrants qui vont avec, quand on est un élève... Et dans quelles proportions se trouvent en troisième par exemple, les élèves qui arriveront en LP: 5%, 10%? Davantage? Et avec quel profil constaté? ( difficultés de comportement? de compréhension? d'ajustement au système scolaire?)
Notre Proviseur adjoint qui est arrivé l'an passé est resté des années en lycée pro : il nous a dit que les STMG étaient pires, et pas qu'un peu.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- scot69Modérateur
zigmag17 a écrit:C'est vrai pour les STMG, à entendre ce qu'en disent les collègues et les amies qui en ont dans des lycées polyvalents, je crois qu'ils peuvent en remontrer à pas mal de nos bac pro. Bon cela dit pour l'instant les bac pro me suffisent largement
Pour revenir au titre du fil, j'aimerais bien savoir à quelle étape de la scolarité s'opèrent le désenchantement et les comportements aberrants qui vont avec, quand on est un élève... Et dans quelles proportions se trouvent en troisième par exemple, les élèves qui arriveront en LP: 5%, 10%? Davantage? Et avec quel profil constaté? ( difficultés de comportement? de compréhension? d'ajustement au système scolaire?)
Quand j'étais stagiaire, je vais observer une des formatrices dans une classe de 1ere ou Term L. (les cours étaient loin d'être aussi parfaits qu'elle ne le prétendait). Je discute ensuite avec elle et je lui dis que je trouve que ces élèves n'ont pas du tout le profil littéraire. Elle me répond qu'elle est totalement d'accord mais qu'ils sont venus ici car il n'y avait plus de place en STMG.
- LeclochardEmpereur
Caspar a écrit:Petit HS mais je viens de recevoir pas mal de spécimens et en les feuilletant tous on constate la même choses: beaucoup de photos, des pages à moitié vides, peu de textes et surtout peu de textes longs (on en est à quinze ou vingt lignes en général). Reflet de la baisse du niveau ?
Dans les manuels de français, c'est très net que les photos occupent beaucoup d'espace.
Ce qui est le plus remarquable, depuis la dernière réforme, c'est la diminution de la batterie de questions. Autrefois, on avait facilement une dizaine de questions par texte. Aujourd'hui, c'est parfois deux à trois. On se demande ce que cela signifie. Suppose-t-on que les élèves sont incapables d'en traiter plus ? ou qu'on mène autrement le cours ? qu'on n'aura pas le temps d'en faire plus ? Je m'interroge sur ce changement.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- zigmag17Guide spirituel
Aberrations du système... Horreur. On est chez Orwell et Kafka depuis des années de toute façon. L'angoisse.
Chez nous le problème des Bac pro GA pour ne pas les nommer, c'est qu'ils sont inscrits dans cette filière fourre-tout sans l'avoir choisie. En plus ils sont censés savoir faire de la gestion et de l'administration (courriers...) alors qu'ils ne sont capables ni de compter ni d'écrire. Mais ce n'est pas grave: ils sont inscrits quleque part pendant trois ans...
Chez nous le problème des Bac pro GA pour ne pas les nommer, c'est qu'ils sont inscrits dans cette filière fourre-tout sans l'avoir choisie. En plus ils sont censés savoir faire de la gestion et de l'administration (courriers...) alors qu'ils ne sont capables ni de compter ni d'écrire. Mais ce n'est pas grave: ils sont inscrits quleque part pendant trois ans...
- LeclochardEmpereur
Elyas a écrit:Volubilys a écrit:"exigeant"?
Tout à fait. Quand on colle 32 questions à des gamins sur 5 textes à faire en 20 mn, on se croit exigeant mais on est surtout à côté de la plaque. Quand on colle en évaluation un exercice de réflexion alors que pendant tous les cours, on n'a jamais entraîné les élèves à faire cet exercice de réflexion, croyant que les travaux de prélèvement d'informations explicites ou les exercices de mémorisation suffisent, on est à côté de la plaque. La "pensée magique" est bien trop présente dans le métier. Je ne parle pas pour toi mais bien pour les collègues qui n'entraînent pas ou n'enseignent pas les processus qui aboutissent justement aux apprentissages exigeants intellectuellement. On peut me rétorquer ce qu'on me rétorque d'habitude mais je considère qu'on prend à la fois trop les élèves pour des idiots et qu'on les nourrit de façon ahurissante en classe. On leur demande de savoir repérer les ingrédients d'un plat subtil alors qu'on leur fait bouffer de la malbouffe toute l'année.
C'est vrai. On ne prête pas toujours attention au décalage entre ce qu'on demande et la préparation des élèves. Il y a un saut qualitatif qui est piègeux pour les plus scolaires.
Reste que je constate que les questions qui ne sollicitent que la mémoire sont trop souvent complètement ratées (conjugaison d'un verbe banal, restitution d'une définition, d'une date...). J'essaye toujours de consacrer pratiquement la moitié des points à ce genre de questions. Force est de constater que beaucoup ne font aucun effort.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- AmaliahEmpereur
frimoussette77 a écrit:Oui et avec plus de cas "lourds" à gérer puisque l'orientation SEGPA se fait en fin de cycle donc en fin de sixième. Certaines classes avec des AVS qu'il faut "gérer" aussi. Bref, je n'avance plus ...Amaliah a écrit:gauvain31 a écrit:Cela fait 6 ans maintenant que je ne suis pas allé en collège : je suis TZR et je me doute que le niveau a dû sacrément changé en 6 ans . J'ai eu bizarrement des 3ème prépa-pro il y a deux ans en lycée, mais qui, pour certains, se débrouillaient mieux que les collégiens "classiques".
Mais je crains beaucoup le retour en collège, j'aurais peur d'être décalé
Ce qui a beaucoup changé aussi depuis la réforme, ce sont les horaires : avant 2016, j'avais mes 6e 6h par semaine, je ne les ai plus que 4h30.
Je ne vois pas tout à fait les choses comme toi : les élèves qui pourraient aller en SEGPA y vont dès la 6e. Restent en 6e ceux dont les parents ont la plupart du temps refusé cette orientation et ont fait des pieds et des mains pour convaincre les parents de signer le dossier. En 6e, c'est le recours ultime. J'ai cette année un élève un garçon SEGPA avec 4 de moyenne partout mais le dernier d'une famille comptant 4 grandes soeurs et dont les parents refusent qu'il aille en SEGPA "parce que vous avez vu tous ces cas qu'il y a en SEGPA" mais leur gamin serait dans les pires de SEGPA quand je pense à d'autres mignons qui sont maintenant en SEGPA... Difficile d'être lucide. En tout cas sur 5 classes à 25 élèves, on doit avoir 9-10 dossiers SEGPA cette année. Quelques-uns seront pris, très peu en fin de compte.
Leclochard a écrit:Elyas a écrit:Volubilys a écrit:"exigeant"?
Tout à fait. Quand on colle 32 questions à des gamins sur 5 textes à faire en 20 mn, on se croit exigeant mais on est surtout à côté de la plaque. Quand on colle en évaluation un exercice de réflexion alors que pendant tous les cours, on n'a jamais entraîné les élèves à faire cet exercice de réflexion, croyant que les travaux de prélèvement d'informations explicites ou les exercices de mémorisation suffisent, on est à côté de la plaque. La "pensée magique" est bien trop présente dans le métier. Je ne parle pas pour toi mais bien pour les collègues qui n'entraînent pas ou n'enseignent pas les processus qui aboutissent justement aux apprentissages exigeants intellectuellement. On peut me rétorquer ce qu'on me rétorque d'habitude mais je considère qu'on prend à la fois trop les élèves pour des idiots et qu'on les nourrit de façon ahurissante en classe. On leur demande de savoir repérer les ingrédients d'un plat subtil alors qu'on leur fait bouffer de la malbouffe toute l'année.
C'est vrai. On ne prête pas toujours attention au décalage entre ce qu'on demande et la préparation des élèves. Il y a un saut qualitatif qui est piègeux pour les plus scolaires.
Reste que je constate que les questions qui ne sollicitent que la mémoire sont trop souvent complètement ratées (conjugaison d'un verbe banal, restitution d'une définition, d'une date...). J'essaye toujours de consacrer pratiquement la moitié des points à ce genre de questions. Force est de constater que beaucoup ne font aucun effort.
Depuis cette année, en 3e, je commence tout contrôle de fin de séquence (questions sur texte uniquement car je différencie les évaluations) par 3 ou 4 points de questions de cours données à l'avance.
- CésarionNiveau 6
Je partage toutes les idées énoncées sur ce fil. Je m'arrache les cheveux quand je relève les cahiers. Un quart au moins des élèves sont incapables de recopier correctement la trace écrite du tableau. Et le fait qu'à cet âge, par exemple pour le niveau 6ème que je connais particulièrement bien, il n'est pas encore toujours simple de recopier et comprendre ce qu'on recopie, n'explique pas tout. L'Education nationale est aussi en partie fautive et bien naïfs sont ceux qui ont cru que les dernières réformes allaient singulièrement révolutionner la situation. Je ne crois guère en l'école du socle et des EPI et pour une raison simple : on coche des cases à la louche et quand bien même il serait utile de connaître quelles sont les compétences réelles de nos élèves, celles-ci une fois identifiées, que fait-on ? Les heures dévolues au français, par exemple, sont clairement insuffisantes. On ressemble parfois à ces médecins qui mettent un nom sur la maladie mais sont incapables de l'éradiquer. Alors on continue de cocher comme l'EN noircit les cases pour les enseignants eux-mêmes lors des fumeux rendez-vous de carrière, avec les résultats que l'on sait et dont ce forum rend si bien compte par ailleurs. Ensuite, les réformes successives de l'EN ont dévalorisé l'enseignement disciplinaire sans parler de l'école ludique : il arrive un moment où il faut travailler, apprendre et je suis abasourdi par la passivité de nos élèves. Dans mon collège, je souffre aussi très clairement de cette hétérogénéité entre l'élite, celle des futurs ingénieurs, HEC et normaliens (ma ville abrite des établissements scolaires aussi bons qu'Henri iv et Louis Le Grand, dans le privé et le public) et les autres, qui n'ont pas réussi à progresser entre le début du cycle 3, par exemple, et le brevet (c'est donc une régression, qu'on le veuille ou non). Enfin, je crois beaucoup au facteur chance en dehors du vrai crédit à accorder au travail et la culture de l'effort. Quand on gratte un peu le vernis, les élèves en difficulté ont souvent des vies personnelles très compliquées : être logé à 5 dans quelques mètres carrés, parents morts ou très malades, soeur ou frère handicapés, la cruauté de la vie n'épargne pas toujours nos élèves. L'EN renforce les inégalités au lieu de les amoindrir et certains n'ont pas la chance de rentrer à la maison, après une journée bien remplie d'école ( 5 ou 6 heures de matières différentes, des langues, de la science, des maths, de l'H-G, du bourrage de crâne, parfois, pardon de le dire) et de trouver son père et sa mère poser les questions, j'allais dire essentielles, celles du réconfort et de l'amour, de la confiance en sa propre progéniture : tu as passé une bonne journée mon chéri ? Prends ton goûter. Je peux t'expliquer ce que tu n'as pas compris. Regardez aussi les enfants qui ont la chance de prendre le repas avec leurs parents, qui ont droit à un solide peut déjeuner avant d'affronter une journée de collège ou d'école (petit déjeuner qui est proposé désormais au sein de l'école elle-même, on aura tout vu !). Vous serez surpris. Bref, rien n'est décidément simple et pour le dire franchement, je ne suis pas surpris par tous ces événements qui secouent notre pays depuis plusieurs mois. Nous, enseignants, sommes en quelque sorte à" l'avant garde".
- VolubilysGrand sage
Arrêtons le misérabilisme. Oui, ces cas existent, il n'y en a pourtant aucun dans ma classe et en 15 ans, je n'en ai croisé qu'une dizaine... pourtant des élèves en très grandes difficultés (scolaire, comportementale...), complètement déconnecté que la société et des apprentissages, intolérant à la frustration, aux autres... j'en ai toujours 4 ou 5 par classe.
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- frimoussette77Guide spirituel
Dans l'une de mes quatrièmes, un quart des élèves sont placés en famille d'accueil, et je ne sais pas ce que vivent les autres mais la vie n'a parfois pas l'air d'être tendre avec certains d'entre eux.Volubilys a écrit:Arrêtons le misérabilisme. Oui, ces cas existent, il n'y en a pourtant aucun dans ma classe et en 15 ans, je n'en ai croisé qu'une dizaine... pourtant des élèves en très grandes difficultés (scolaire, comportementale...), complètement déconnecté que la société et des apprentissages, intolérant à la frustration, aux autres... j'en ai toujours 4 ou 5 par classe.
- VolubilysGrand sage
Cette situation n'est pas la norme.
Par ailleurs, car ils sont malheureux ne leur apprenons rien, n'exigeons rien d'eux, c'est pas grave?
Par ailleurs, car ils sont malheureux ne leur apprenons rien, n'exigeons rien d'eux, c'est pas grave?
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- Mathématiques : le niveau des collégiens français a reculé
- Face au comportement de certains collégiens, je suis perdue...
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- Rapport : la qualité de l'enseignement est fortement liée... au niveau de connaissance des enseignants et au niveau d'instruction des apprenants !
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