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Ascagne
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par Ascagne Ven 1 Fév 2019 - 20:08
Topic créé à partir de messages postés sur le fil
https://www.neoprofs.org/t121682p375-le-mouvement-des-gilets-jaunes#4628645


Tristana a écrit:On sait tous très bien (et d'ailleurs ça n'a jamais été le propos de Bourdieu) qu'on n'arrivera pas à lisser ces inégalités en baissant le niveau d'exigence.
Certes. Il est difficile de mettre en place un "écosystème" qui permette la méritocratie scolaire véritable, si l'institution donne des signaux contradictoires (le fameux X% de bacheliers, super... mais de gros taux d'échecs en licence - y aurait-il un problème ?), si elle ne considère pas comme une de ses missions de donner explicitement la connaissance des fameux "codes" qui permettent de diminuer l'écart avec les milieux favorisés, si elle n'est pas véritablement honnête avec les élèves, puis avec les étudiants... et si elle rencontre des difficultés, parfois énormes, du fait des défaillances parentales ou sociales. Désolé de l'écrire comme ça, mais je sors d'une journée de cours ratée précisément parce que des élèves sont malpolis, mal éduqués, se sentent libres de tout faire, et stagnent dans leur immaturité (qui n'est pas rare durant l'adolescence, certes) parce qu'ils n'acceptent pas d'avis extérieurs sur leur situation. Quand je fais la liste des séances et du temps perdus pour des raisons de gestion de classe, je frissonne et je compare avec la scolarité privilégiée dont j'ai pu jouir : l'écart, il se creuse aussi sur ce point.

Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?
Tristana a écrit:Je ne dis pas que ça a été un méga handicap dans ma vie, mais je ne doute pas que j'aurais fait des choix sensiblement différemment si j'avais été en classe prépa à 18 ans.
Cela peut jouer aussi sur la scolarité elle-même : se "préparer à la prépa" (voire préparer le concours général) peut permettre de se donner un objectif supérieur à celui du bac, de ne pas croire que se limiter aux seules attentes du secondaire est suffisant (si l'on a par ailleurs de bons résultats). Cela étant, supposer qu'il y aurait un tel écart entre la prépa et l'université est révélateur là encore des problèmes du système actuel, avec une université qui manque de moyens.
Tristana a écrit:il est grave d'oser imaginer que ces dérives sont dues à la sociologie, qui n'a jamais fait que mettre en avant des constantes, des formes de norme qu'on peut repérer par les statistiques et les trajectoires des individus.
Les dérives viennent plutôt de ce que l'on fait des données de la sociologie, et des idéologies diverses qui les environnent, plutôt, non ?
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par Tristana Sam 2 Fév 2019 - 16:06
Ascagne a écrit:Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je vivais en province, à la campagne ; ce n'était pas spécialement défavorisé comme milieu mais ce n'était pas non plus très bourgeois, et a priori peu d'enfants qui ont fait leur scolarité au même endroit que moi ont fini en prépa. En arrivant au lycée j'ai été confrontée à des camarades venant du péri-urbain et qui eux m'ont raconté plus tard que dès le collège l'objectif c'était la prépa après le bac.
J'imagine que ce n'était pas non plus dans l'imaginaire de mes parents, qui devaient savoir que ça existait mais n'imaginaient certainement pas être concernés.

Et bien sûr que la dérive vient de ce qu'on fait des données de la sociologie, mais parfois il y a un discours qui tend à dire que c'est Bourdieu qui a cassé le système scolaire. Faut quand même pas déconner : le mec était l'exemple même de la possibilité de s'élever de sa condition sociale et c'était un sacré bosseur. Jamais il n'aurait encouragé des gens à se lamenter sur leurs origines sociales en les rendant responsables de tous leurs maux.

En revanche Bégaudeau pose une vraie question : qu'est-ce qu'on fait de ceux qui ne sont pas méritants ? Je n'ai pas la réponse mais ça m'a interrogée.

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par Iphigénie Dim 3 Fév 2019 - 11:37
Tristana a écrit:
Ascagne a écrit:Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je vivais en province, à la campagne ; ce n'était pas spécialement défavorisé comme milieu mais ce n'était pas non plus très bourgeois, et a priori peu d'enfants qui ont fait leur scolarité au même endroit que moi ont fini en prépa. En arrivant au lycée j'ai été confrontée à des camarades venant du péri-urbain et qui eux m'ont raconté plus tard que dès le collège l'objectif c'était la prépa après le bac.
J'imagine que ce n'était pas non plus dans l'imaginaire de mes parents, qui devaient savoir que ça existait mais n'imaginaient certainement pas être concernés.

Et bien sûr que la dérive vient de ce qu'on fait des données de la sociologie, mais parfois il y a un discours qui tend à dire que c'est Bourdieu qui a cassé le système scolaire. Faut quand même pas déconner : le mec était l'exemple même de la possibilité de s'élever de sa condition sociale et c'était un sacré bosseur. Jamais il n'aurait encouragé des gens à se lamenter sur leurs origines sociales en les rendant responsables de tous leurs maux.

En revanche Bégaudeau pose une vraie question : qu'est-ce qu'on fait de ceux qui ne sont pas méritants ? Je n'ai pas la réponse mais ça m'a interrogée.
Le problème n'est pas Bourdieu ou la sociologie. La sociologie est une science humaine, c'est-à-dire imprécise et surtout liée à un contexte. Bourdieu a été  indispensable en son temps. Le problème d'aujourd'hui, c'est qu'on se sert de Bourdieu pour commodément confondre deux missions: celle de l'école qui est d'instruire, et celle de la société qui est d'intégrer. A force de se décharger sur l'école de cette deuxième fonction on a transformé le milieu scolaire en un hall de gare en jour de pointe avec une panne des réseaux.
Je suis frappée par un reportage entrevu hier à la télé sur "le stress" des écoliers", pendant que sur ce forum tout le monde se plaint de leur "je-m'en-foutisme": et pourtant nous réussissons l'exploit d'être effectivement la cause de ces deux phénomènes. Car ils sont liés, liés à une école qui ne sait pas où elle va.
Un peu de clarté ne nuirait pas pour résoudre ces problèmes. Dès qu'on parle d'élitisme, les réflexes, si bien ancrés depuis cinquante ans qu'on pourrait les croire naturels et innés, font réagir les uns par leur bienveillance transcendantale, les autres par leur rigidité systématique , alors qu'il ne devrait être question que de justice rendue objectivement à un mérite particulier: non pas le mérite de la naissance mais  celui de l'intérêt pour l'instruction (qui transcende les milieux sociaux en réalité: il y a des fil(le)s à papa qui n'en foutent pas une et des enfants d'ouvriers qui boivent les paroles du maître) et dans lequel j'ai la faiblesse de croire qu'il y a une part de liberté individuelle et de choix personnel . Mais aujourd'hui on ne vient plus chercher à l'école l'instruction mais on lui demande d'assurer une réussite financière au débouché, ce qui n'est pas de son ressort et on s'épuise à nous dire que nous échouons dans ce pourquoi nous n'avons aucune clé. D'autant qu'au débouché les "places" se raréfient, les inégalités se fortifient... Et cela a pour conséquence que nous dénaturons de plus en plus la contenu disciplinaire (notre seule raison d'existence) à la poursuite folle d'une solution miraculeuse ( l'inventivité pédagogique n'ayant aucune limite, surtout raisonnable) pour pouvoir faire digérer la même bouillie à tous, les rachitiques et les obèses, les allergiques et les affamés: et nous en perdons notre latin, au propre et au figuré (génie de la langue pour désigner la faillite d'une entreprise)... Que fait-on de ceux qui ne sont pas méritants, demandes-tu: on cherche le domaine où ils le sont, car il doit bien y en avoir un. Mais en sachant qu'il n'est pas forcément dans le fait de lire Marcel Proust ou de résoudre des équations. Le défaut principal du système français  c'est de croire et faire croire que la seule voie digne est la voie des études générales longues où on veut pousser tout le monde.
Pour ce qui est de l'information, par exemple sur l'existence des prépas, j'ai du mal à croire qu'il y ait aujourd'hui un élève en France qui ne soit pas informé des différentes orientations, ou alors il y a bien des PP et des CIO qui ne font pas leur boulot. Je ne pense pas que le problème vienne de là: d'ailleurs au moment où j'ai fait mes études (années 70), il y avait plus d'ouverture sociale dans les prépas alors qu'il y avait beaucoup moins de prépas et pas du tout d'information sur les orientations.
J'ai un peu l'impression que la sélectivité des prépas vient plus du fait qu'elles deviennent le refuge (donc séléctif par la pression des demandes) de ceux qui ne veulent pas d'un système qui se noie sous le quantitatif, de même qu'il y a des niches financières et des paradis fiscaux, on a créé des niches scolaires et des paradis éducatifs pour riches. Et les parcours soi-disant à la carte du nouveau lycée vont contribuer à multiplier les délits d'initiés... Bref tout est lié dans un système qui s'auto-détruit...
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par Jenny Dim 3 Fév 2019 - 12:03
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.
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par Elyas Dim 3 Fév 2019 - 12:08
Jenny a écrit:
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.

Personnellement, excellent élève au lycée, je n'ai découvert les classes prépa qu'en licence. On ne m'a parlé que BTS lors des temps d'orientation. En parlant avec mes amis de la cohorte, en fait, à aucun moment personne n'a parlé des classes prépa. Seuls ceux dont les parents avaient fait prépa savaient. Pas les bouseux comme mes amis et moi abi
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par Iphigénie Dim 3 Fév 2019 - 12:22
Elyas a écrit:
Jenny a écrit:
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.

Personnellement, excellent élève au lycée, je n'ai découvert les classes prépa qu'en licence. On ne m'a parlé que BTS lors des temps d'orientation. En parlant avec mes amis de la cohorte, en fait, à aucun moment personne n'a parlé des classes prépa. Seuls ceux dont les parents avaient fait prépa savaient. Pas les bouseux comme mes amis et moi abi
Je trouve ça très, très, très étonnant. Ici petit lycée de campagne une info préparée tous les ans avec des profs de cpge qui se deplacent tous les ans
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par Tristana Dim 3 Fév 2019 - 12:44
Iphigénie a écrit:
Pour ce qui est de l'information, par exemple sur l'existence des prépas, j'ai du mal à croire qu'il y ait aujourd'hui un élève en France qui ne soit pas informé des différentes orientations, ou alors il y a bien des PP et des CIO qui ne font pas leur boulot. Je ne pense pas que le problème vienne de là: d'ailleurs au moment où j'ai fait mes études (années 70), il y avait plus d'ouverture sociale dans les prépas alors qu'il y avait beaucoup moins de prépas et pas du tout d'information sur les orientations.
J'ai un peu l'impression que la sélectivité des prépas vient plus du fait qu'elles deviennent le refuge (donc séléctif par la pression des demandes) de ceux qui ne veulent pas d'un système qui se noie sous le quantitatif, de même qu'il y a des niches financières et des paradis fiscaux, on a créé des niches scolaires et des paradis éducatifs pour riches. Et les parcours soi-disant à la carte du nouveau lycée vont contribuer à multiplier les délits d'initiés... Bref tout est lié dans un système qui s'auto-détruit...

En ce qui me concerne, c'était il y a 15 ans et j'étais pourtant dans un lycée où il n'était pas rare que des élèves aillent ensuite en prépa.
Quand bien même des profs viennent les présenter, et il ne faut absolument pas nier le fait que ça peut ne pas faire partie d'un schéma de pensée : pour mon cas personnel, un prof m'en a parlé, mais ça n'a absolument pas fait changer ma résolution d'aller à l'université. Ce n'était pas dans mon schéma mental, ce n'était pas une réalité tangible dans le monde dans lequel j'avais grandi.
Quant au CIO, on ne m'y a jamais emmenée une seule fois dans toute ma scolarité. C'est dire leur utilité...

Iphigénie a écrit:Mais aujourd'hui on ne vient plus chercher à l'école l'instruction mais on lui demande d'assurer une réussite financière au débouché, ce qui n'est pas de son ressort et on s'épuise à nous dire que nous échouons dans ce pourquoi nous n'avons aucune clé. D'autant qu'au débouché les "places" se raréfient, les inégalités se fortifient...

Je crois que la faillite de l'école vient aussi de ce que la réussite professionnelle (et donc financière et donc sociale) ne se joue plus grâce au niveau d'études et aux diplômes obtenus. Quand on paye un maître de conférences même pas 1800€ en début de carrière alors qu'il est objectivement plus diplômé qu'un ingénieur, c'est bien qu'il y a une inadéquation entre les études et le statut social qui suit. A savoir si cette inadéquation est née du délitement du savoir à l'école ou s'il s'agit simplement d'une époque où on ne favorise plus que les héritiers au détriment des autres...

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par gauvain31 Dim 3 Fév 2019 - 12:47
Elyas a écrit:
Jenny a écrit:
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.

Personnellement, excellent élève au lycée, je n'ai découvert les classes prépa qu'en licence. On ne m'a parlé que BTS lors des temps d'orientation. En parlant avec mes amis de la cohorte, en fait, à aucun moment personne n'a parlé des classes prépa. Seuls ceux dont les parents avaient fait prépa savaient. Pas les bouseux comme mes amis et moi abi

Je réponds aussi à Ascagne : je ne connaissais juste que le terme de classe prépa (je suis aussi un bouseux, mais du Béarn  :lol: ). Pour moi, ces classes étaient uniquement destinées à ceux qui souhaitaient faire ingénieur, puisque le meilleur camarade dans la classe de Terminale où j'étais en avait fait la demande..... je m'étais juste renseigné à partir d'une brochure de l'Onisep. Quand j'ai fait ma prépa agreg à Toulouse à la fin de mes études; la responsable avait demandé au groupe (nous étions 20) qui avait fait un classe prépa. A ma grande surprise, plus des 3/4 avaient levé le doigt... je n'ai rien compris sur le moment..... Je ne pouvais pas concevoir qu'on pouvait faire des classes prépa pour devenir enseignant. A la fin de l'année de prépa j'entends parler pour la première fois de Normale sup qui fait une prépa agreg....
Mais effectivement au fur et à mesure de l'année de prépa agreg, j'ai mesuré l'écart qu'il avait entre ceux qui avaient suivi un cursus 100% universitaire et ceux qui avaient suivi une classe prépa. J'ai serré la mâchoire, car je n'avais pas envie d'être un Caliméro

Si j'avais eu ces informations , j'aurais au moins fait un dossier pour aller à Louis Barthou à Pau, mais bon, on ne va pas refaire l'histoire. Je n'ai jamais été PP de Terminale, mais si un jour je le suis, j'aurais forcément un regard particulier concernant les informations à donner aux élèves
Bref tout ça pour dire qu'un inégal accès à l'information contribue à maintenir les écarts entre les classes sociales privilégiées ayant accès à l'information par l'expérience des parents et classes populaires qui partent de plus loin (mon père avait quitté l'école à 12 ans en 1945 et ma mère était mère au foyer, la notion de classe prépa ne pouvait même pas s'imaginer  :lol: ...)


Dernière édition par gauvain31 le Dim 3 Fév 2019 - 15:10, édité 1 fois
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par Jenny Dim 3 Fév 2019 - 13:08
Iphigénie a écrit:Je trouve ça très, très, très étonnant. Ici petit lycée de campagne une info préparée tous les ans avec des profs de cpge qui se deplacent tous les ans

Ce n'est peut être pas le cas partout.
Pour tout te dire, je voulais me renseigner sur des études d'histoire, d'archéologie ou sciences po auprès de la COP du lycée qui m'a répondu "Quand on vient d'un milieu comme le vôtre, on fait des études courtes". Information sur les classes préparatoires 1665347707 Heureusement que ma prof de latin m'a fourni des infos sur les bourses et aidé à compléter mon dossier pour le CROUS.
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par Iphigénie Dim 3 Fév 2019 - 13:15
Je persiste à être étonnée de ce déficit d’information dans toutes vos expériences...! Et même si c’est vrai qu’il peut y avoir des freins psychologiques individuels il me semble qu’à 18 ans on aime à se démarquer des siens et de leur schéma mental, justement, alors pourquoi pas dans ce domaine aussi? Je suis peut-être  dans l’illusion  mais il me semble qu’on a quand même bcp  tendance à chercher des responsables forcément extérieurs  à, peut-être, juste un train qu’on n’a pas senti nécessaire de prendre. En tout cas pour ce que je connais, les élèves de prépa, dans les années 70, étaient loin, dans mon lycée, d’être tous des fils de bourges et dans mon travail j’ai toujours parlé de prepas aux élèves qui en avaient le profil (intellectuel, pas social!), aux autres aussi, d’ailleurs, mais avec moins d’insistance sans doute;-)


Dernière édition par Iphigénie le Dim 3 Fév 2019 - 13:27, édité 1 fois
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par Tristana Dim 3 Fév 2019 - 13:25
Iphigénie a écrit:Je persiste à être étonnée de ce déficit d’information dans toutes vos expériences...! Et même si c’est vrai qu’il peut y avoir des freins psychologiques individuels il me semble qu’à 18 ans on aime à se démarquer des siens alors pourquoi pas dans ce domaine aussi? Je suis peut-être  dans l’illusion  mais il me semble qu’on a quand même bcp  tendance à chercher des responsables forcément extérieurs  à, peut-être, juste un train qu’on n’a pas senti nécessaire de prendre. En tout cas pour ce que je connais, les élèves de prépa, dans les années 70, étaient loin, dans mon lycée, d’être tous des fils de bourges et dans mon travail j’ai toujours parlé de prepas aux élèves qui en avaient le profil( intellectuel, pas social) aux autres aussi d’ailleurs mais avec moins d’insistance sans doute;-)

Je ne cherche pas des responsables extérieurs. Je dis ce qui est : on ne m'en a que vaguement parlé en terminale et cela me semblait incongru, étant donné que je n'en avais jamais entendu parler à la maison, que mes parents m'incitaient à aller à l'université, etc.
Je ne me plains pas. Mais on ne peut pas s'étonner, comme le fait Ascagne, de ce que beaucoup ne connaissaient pas les prépas et en parlent ici, et ensuite venir nous dire que bon, on s'est mis des freins tout seuls. C'est un peu facile comme raisonnement.
Je n'accuse personne, ni ma famille, ni mes enseignants, personne. Je dis juste que c'était comme ça et que ça a été différent pour d'autres.

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par Iphigénie Dim 3 Fév 2019 - 13:31
J’entends bien mais je persiste à penser que notre époque a tendance à surinvestir après l’avoir longtemps ignorée l’explication par le « milieu » et que ce faisant d’ailleurs,  on a tendance à renforcer les barrières mentales plus qu’à les ouvrir en niantt la part des choix strictement individuels. Mais je me trompe peut-être ...je dis juste que ça ne correspond à aucune de mes expériences d’élève et de professeur.
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par Seifer Dim 3 Fév 2019 - 13:59
Elyas a écrit:
Jenny a écrit:
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.

Personnellement, excellent élève au lycée, je n'ai découvert les classes prépa qu'en licence. On ne m'a parlé que BTS lors des temps d'orientation. En parlant avec mes amis de la cohorte, en fait, à aucun moment personne n'a parlé des classes prépa. Seuls ceux dont les parents avaient fait prépa savaient. Pas les bouseux comme mes amis et moi abi

Pareil. Sauf le côté "excellent élève". Je ne pense pas que nous parlions de classes prépa pour des STG de toute façon.

Pour ma part, enfant d'ouvriers, j'ai su que cela existait à partir de la L2, quand j'ai croisé une personne qui avait justement fait une prépa.

Edit : D'ailleurs, quelques années auparavant, j'avais testé un petit test rigolo au sein de ma famille. Au fil d'une discussion avec une grande partie d'entre eux, je leur demandais s'ils avaient connaissance des prépas. Je crois que seulement trois d'entre eux/elles connaissaient leur existence, sur une vingtaine d'adultes de plus de 30 ans. Dans le 77.

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par Yazilikaya Dim 3 Fév 2019 - 14:04
J'avais entendu parler de l'école des Chartes par mon prof de français (mais j'avais pas envie et puis j'aimais pas l'Histoire à l'époque)
Et des écoles vétérinaires (mais pas les sous pour financer)
Ce fut donc fac de biochimie puis PE.
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par VinZT Dim 3 Fév 2019 - 14:09
euh … faudrait peut-être créer un fil dédié ce sujet, non ?

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par Hermiony Dim 3 Fév 2019 - 14:15
Jenny a écrit:
Ascagne a écrit:
Tu n'es pas la seule à témoigner du fait de ne pas avoir entendu parler des classes prépa avant un moment tardif de ta scolarité. À quoi attribues-tu cela @Tristana ?

Je réponds aussi. Classe difficile dans un lycée pas évident, la moitié de la classe a du avoir le bac. On est très peu à avoir été à la fac, il n'y a pas de classe prépa sur place. La PP comme la COP conseillaient uniquement des filières courtes. D'un milieu modeste, mes parents ne connaissaient que très peu les filières du supérieur.

Pour moi, milieu modeste (mon père, ouvrier à la chaîne, a arrêté l'école à 14 ans..ma mère était institutrice), lycée reculé, en limite de département, à 100 kilomètres de la ville universitaire. Je suis allée aux PO de la fac, mais rien d'autre. Personne n'est venu dans mon lycée et le CIO n'était que rarement ouvert. J'ignorais l'existence de la prépa jusqu'à ce qu'un camarade m'en parle, parce que lui, milieu favorisé, s'y destinait. Et encore, j'en ai eu une idée bien limitée parce qu'étais persuadée que c'était payant / seulement à Paris (il allait sur Paris, lui). Je pensais faire comme mes soeurs, aller à la fac, parce que c'était tout ce que connaissaient mes parents. Personne n'avait fait prépa dans la famille.
C'est mon PP de Tle qui a convoqué mes parents pour leur en parler. Grand bien lui en a pris.

Quand je suis rentrée en prépa, finalement, après le Bac, j'ai découvert avec stupeur que nous n'étions que 2 à venir d'un milieu modeste et que les autres avaient envisagé la prépa depuis longtemps et trouvaient ça naturel...


Dernière édition par Hermiony le Dim 3 Fév 2019 - 14:59, édité 1 fois

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par Tristana Dim 3 Fév 2019 - 14:19
Iphigénie a écrit:J’entends bien mais je persiste à penser que notre époque a tendance à surinvestir après l’avoir longtemps ignorée l’explication par le « milieu » et que ce faisant d’ailleurs,  on a tendance à renforcer les barrières mentales plus qu’à les ouvrir en niantt la part des choix strictement individuels. Mais je me trompe peut-être ...je dis juste que ça ne correspond à aucune de mes expériences d’élève et de professeur.

Bof. Je n'ai jamais estimé venir d'un milieu pauvre ou modeste (mon père était cadre, ma mère femme au foyer qui m'a toujours emmenée au musée, m'a acheté des livres, etc.), et ça a plutôt pris du temps pour moi de comprendre justement que sur cette question-là, il y avait probablement un facteur social au départ. Je ne ressens aucune honte de venir d'où je viens, j'ai probablement été bien plus favorisée que des tas d'autres, je n'ai jamais manqué de rien, j'ai pu faire des études longues, etc. Admettre que certains choix ne semblaient pas s'offrir à moi pour une raison de milieu social, véritablement, ce n'est pas simple à admettre.

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par Derborence Dim 3 Fév 2019 - 14:35
J'ai perdu le message de Jenny dans la division des sujets. :Quel boulet:

@Jenny a écrit:Iphigénie : 15 - 16 ans en terminale et pas 18 à vrai dire. Razz
Je suis un peu débrouillée toute seule, le contexte à la maison était bien lourd.
J’aurais bien aimé qu’on m’en parle au lycée, c’est tout. J’aurais peut être pu chercher plus, mais je ne pense pas m’être mis de frein.

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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois

"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
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Bouboule
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par Bouboule Dim 3 Fév 2019 - 14:43
Tristana a écrit:
Iphigénie a écrit:J’entends bien mais je persiste à penser que notre époque a tendance à surinvestir après l’avoir longtemps ignorée l’explication par le « milieu » et que ce faisant d’ailleurs,  on a tendance à renforcer les barrières mentales plus qu’à les ouvrir en niantt la part des choix strictement individuels. Mais je me trompe peut-être ...je dis juste que ça ne correspond à aucune de mes expériences d’élève et de professeur.

Bof. Je n'ai jamais estimé venir d'un milieu pauvre ou modeste (mon père était cadre, ma mère femme au foyer qui m'a toujours emmenée au musée, m'a acheté des livres, etc.), et ça a plutôt pris du temps pour moi de comprendre justement que sur cette question-là, il y avait probablement un facteur social au départ. Je ne ressens aucune honte de venir d'où je viens, j'ai probablement été bien plus favorisée que des tas d'autres, je n'ai jamais manqué de rien, j'ai pu faire des études longues, etc. Admettre que certains choix ne semblaient pas s'offrir à moi pour une raison de milieu social, véritablement, ce n'est pas simple à admettre.

Je crois que je te rejoins dans l'analyse Iphigénie. Je ne suis pas capable de refaire l'histoire de "quand les collègues étaient petits" mais j'ai au minimum ma vision d'enseignant depuis le siècle dernier.

Je prêche pour les CPGE tous les ans et pour toutes les filières que j'ai l'occasion de fréquenter (y compris pour les STI2D, STL, STMG). J'en trouve toujours qui disent "je ne suis pas au courant, personne ne m'en a parlé, je ne savais pas qu'il en existait dans ma ville" et pourtant quand on fait le bilan de l'information, comment peut-on passer à côté ? Peut-être parce qu'on ne se pose pas trop de questions et qu'on ne fait pas très attention à ce qui se passe autour de soi ?

Ensuite sur l'idée de candidater ou pas : on peut dire ce qu'on veut, il y a des élèves qui ne voudront jamais y aller (et les raisons sont très diverses, notamment celles qu'on s'invente comme "je n'étais pas au courant").
J'ai par exemple de plus en plus de cas de "bons élèves sérieux qui ont peur" alors que "le gentil glandeur avec des résultats juste suffisants" va y aller car il pense qu'il ne fera rien dans un système moins encadré.

Tristana
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par Tristana Dim 3 Fév 2019 - 14:56
Bouboule a écrit:
Tristana a écrit:
Iphigénie a écrit:J’entends bien mais je persiste à penser que notre époque a tendance à surinvestir après l’avoir longtemps ignorée l’explication par le « milieu » et que ce faisant d’ailleurs,  on a tendance à renforcer les barrières mentales plus qu’à les ouvrir en niantt la part des choix strictement individuels. Mais je me trompe peut-être ...je dis juste que ça ne correspond à aucune de mes expériences d’élève et de professeur.

Bof. Je n'ai jamais estimé venir d'un milieu pauvre ou modeste (mon père était cadre, ma mère femme au foyer qui m'a toujours emmenée au musée, m'a acheté des livres, etc.), et ça a plutôt pris du temps pour moi de comprendre justement que sur cette question-là, il y avait probablement un facteur social au départ. Je ne ressens aucune honte de venir d'où je viens, j'ai probablement été bien plus favorisée que des tas d'autres, je n'ai jamais manqué de rien, j'ai pu faire des études longues, etc. Admettre que certains choix ne semblaient pas s'offrir à moi pour une raison de milieu social, véritablement, ce n'est pas simple à admettre.

Je crois que je te rejoins dans l'analyse Iphigénie. Je ne suis pas capable de refaire l'histoire de "quand les collègues étaient petits" mais j'ai au minimum ma vision d'enseignant depuis le siècle dernier.

Je prêche pour les CPGE tous les ans et pour toutes les filières que j'ai l'occasion de fréquenter (y compris pour les STI2D, STL, STMG). J'en trouve toujours qui disent "je ne suis pas au courant, personne ne m'en a parlé, je ne savais pas qu'il en existait dans ma ville" et pourtant quand on fait le bilan de l'information, comment peut-on passer à côté ? Peut-être parce qu'on ne se pose pas trop de questions et qu'on ne fait pas très attention à ce qui se passe autour de soi ?

Ensuite sur l'idée de candidater ou pas : on peut dire ce qu'on veut, il y a des élèves qui ne voudront jamais y aller (et les raisons sont très diverses, notamment celles qu'on s'invente comme "je n'étais pas au courant").
J'ai par exemple de plus en plus de cas de "bons élèves sérieux qui ont peur" alors que "le gentil glandeur avec des résultats juste suffisants" va y aller car il pense qu'il ne fera rien dans un système moins encadré.

Donc je m'invente des excuses, c'est bien ce que tu es en train de dire ? Excuses que je ne cherche pas, ma vie a été très heureuse et j'ai réussi à faire ce que j'ai voulu, avec ou sans prépa.
J'imagine aussi que les témoignages de Gauvain et Hermiony sont eux aussi des mensonges venant de gens qui n'ont pas voulu regarder autour d'eux, qui n'ont eu que des enseignants qui leur parlaient systématiquement des prépas mais ils ne voulaient pas entendre, et dont le milieu social n'avait strictement rien à voir avec le fait qu'ils ne soient pas allés en prépa.
J'imagine que ça rassure de se dire ça. On en revient au propos de départ sur le mépris de classe et sur la méritocratie : si t'y arrives pas, c'est quand même bien de ta faute, non ? Ce qui est dingue, c'est qu'en plus, personne ne se plaint sur ce fil. On rappelle juste une réalité : dans certains milieux sociaux, la prépa n'est pas une option.
Mais pardon, c'est juste qu'on était des mauvais qui ne voulaient pas entendre.

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par Elaïna Dim 3 Fév 2019 - 15:00
Jenny a écrit:
Iphigénie a écrit:Je trouve ça très, très, très étonnant. Ici petit lycée de campagne une info préparée tous les ans avec des profs de cpge qui se deplacent tous les ans

Ce n'est peut être pas le cas partout.
Pour tout te dire, je voulais me renseigner sur des études d'histoire, d'archéologie ou sciences po auprès de la COP du lycée qui m'a répondu "Quand on vient d'un milieu comme le vôtre, on fait des études courtes". Information sur les classes préparatoires 1665347707 Heureusement que ma prof de latin m'a fourni des infos sur les bourses et aidé à compléter mon dossier pour le CROUS.  

Classique.
Dans mon bahut privé, le proviseur du gros lycée du coin se déplaçait partout pour parler de prépas, on était au courant.
Par contre quand, lors de mon stage de terminale, j'avais demandé son avis au conservateur du musée où j'étais, quelle était la meilleure filière, les Chartes ou l'école du Louvre, il m'avait répondu "laissez tomber, c'est pas pour vous, c'est seulement pour les bêtes à concours, le mieux c'est de faire court pour les études et d'entrer par la petite porte comme moi" (oui comme lui, rejeton d'une illustre famille du coin, alors sa petite porte, comment dire...).

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par VinZT Dim 3 Fév 2019 - 15:00
Maintenant qu'il y a un fil dédié, je peux y aller de mon expérience.
Mes parents (ni aucun parent proche) n'ont pas fait d'études supérieures, j'étais en TC (eh, oui Information sur les classes préparatoires 2289946511) au lycée de Gassin (St Tropez, quoi !) l'année des manifs contre Devaquet, autant dire que l'ambiance de travail était … particulière. J'ai entendu vaguement parler des classes prépas, mais sauf erreur, il n'y en avait qu'à Toulon, à l'autre bout du département, et on nous a clairement fait comprendre qu'elles ne concernaient de toutes façons que les très très bons (ce que je n'étais pas). Donc direction la fac (à Toulon aussi, puis Nice). Les gens issus de prépa, je les ai recroisés plus tard, en licence, maîtrise, puis DEA et thèse. Ils avaient incontestablement une technicité qui me faisait défaut, me semblaient tous issus de lycée de centre-ville mais pas forcément de CSP plus élevée que la mienne.
J'ai quand même le sentiment que tout cela a évolué, il existe maintenant beaucoup plus de prépas (de « proximité ») et aussi beaucoup plus d'écoles d'ingénieurs qu'à mon époque. Je pense également que l'information ne fait pas défaut aux élèves actuels. Simplement, la prépa, cela continue à faire « peur » (bah oui, il faut travailler), sur toutes les TS que j'ai eues (et j'en ai eu un paquet) j'estime le pourcentage d'élèves allant en prépa au alentours de 10 %. Très peu de fac de sciences aussi, une écrasante majorité ne jure que par PACES et une proportion non négligeable va en BTS.


Dernière édition par VinZT le Dim 3 Fév 2019 - 15:02, édité 1 fois

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adumbrate
Niveau 10

Information sur les classes préparatoires Empty Re: Information sur les classes préparatoires

par adumbrate Dim 3 Fév 2019 - 15:01
J'apporte mon témoignage. Excellente élève dans un petit lycée de campagne il y a un peu plus d'une quinzaine d'années. Père agriculteur et mère enseignante (mais issue d'un milieu modeste, et ne connaissant pas elle-même les classes prépas).
J'ai découvert l'existence des classes préparatoires vers le mois de février lors du forum des métiers en terminale : une copine m'a traînée à un stand en disant que c'était pour les "cales" comme moi. J'y suis finalement allée parce que j'hésitais entre lettres, langues, histoire, philo et droit (oui, ça fait beaucoup...) et que ça me permettait de différer mon choix.
J'ai été vraiment surprise, à la rentrée, de découvrir ce qu'était l'ENS et que certains s'y préparaient plus ou moins depuis des années.
Elyas
Elyas
Esprit sacré

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par Elyas Dim 3 Fév 2019 - 15:11
Non, franchement. Dans mon lycée, aucun professeur de CPGE ne s'est déplacé dans les années 90. La COP ne nous parlait que des BTS. Petit lycée de banlieue, ni riche, ni pauvre, on ne devait pas valoir la peine.

De toute façon, je ne regrette rien. Je n'aurais pas voulu faire prépa, c'était très loin de ce dont j'avais besoin : apprendre des nouvelles choses et avoir de l'autonomie et non plus devoir être suivi/materné pendant des années. Avec le recul, je pense même que c'est ça qui m'a permis de réussir ma carrière de ne pas avoir été en prépa.

Cependant, iphigenie et Bouboule, je suis désolé de m'inscrire en faux mais l'information pour la prépa n'était pas dans les années 90 si répandue que ça dans les milieux dont les enfants allaient au lycée grâce au collège unique. Enfin bon, je me souviens encore à la fac de ce PU qui me disait que ma place était à l'usine Information sur les classes préparatoires 558662839
Sylvain de Saint-Sylvain
Sylvain de Saint-Sylvain
Grand sage

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par Sylvain de Saint-Sylvain Dim 3 Fév 2019 - 15:13
Je me retrouve bien dans le témoignage de Tristana. Je n'ai entendu parler de prépa qu'en terminale, par mon professeur de littérature. Mais cela n'avait pas de ''réalité'' pour moi, ou du moins le peu de réalité derrière ce mot était écrasé par celle de l'université, dont mes parents me parlaient depuis longtemps, et avec quelque chose de puissant dans leur évocation qui tenait précisément dans le fait qu'ils n'y étaient jamais allés. En somme le mot université avait l'épaisseur d'un mythe. Épaisseur qui s'accroit d'un certain imaginaire séduisant de la vie étudiante et des représentations des teen movies. L'information ne suffit pas.
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