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Kilmeny
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Est-ce qu'enseigner les lettres classiques a encore de l'avenir ? - Page 2 Empty Re: Est-ce qu'enseigner les lettres classiques a encore de l'avenir ?

par Kilmeny Sam 19 Jan 2019 - 15:45
Melyne5 a écrit:
Monsieur_Tesla a écrit:Mon "post" est peut-être hors sujet, mais ayant fait deux ans de grec et six ans de latin, il serait dommage que l'enseignement de ces langues mortes disparaisse.


Option enterrée chez nous : collège et lycée ! 😕

Et personne ne riposte/ne tente quelque chose/ n'agit ?
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par Lefteris Sam 19 Jan 2019 - 16:17
erotokritos a écrit:Merci à tous pour vos nombreuses réponses. J'ai l'impression d'avoir toujours entendu parler de disparition du latin mais il est toujours là!
Je vous remercie de votre conseil HG avec spécialité latin. Je vais me renseigner car ça semble neuf. Ça peut etre une bonne idée pour être un autre creneau que le français. On peut se "consoler" si les heures sautent une année en espérant parler de civilisation antique en histoire en 6e...
Mon regret dans ce cas c'est que je vois qu'il faut faire le choix entre grec et latin (alors que j'aime tellement le grec...)
Concernant l'anecdote que j'avais citée d'élèves en surnombre qu'il avait fallu trier (et d'un cas de tirage au sort ) vu sur le forum, j'en déduis que c'est un cas isolé pas du tout représentatif?
Le latin est toujours là, mais réduit, et pas partout. Qui plus est, mis sur la sellette en permanence. Le grec, on ne sait même plus ce que c'est. Il y a encore six ans dans mon établissement - loin d'être des mieux servis -on montait à 17 ou 18 heures de langues anciennes, avec au besoin deux groupes par niveau, et du grec . C'est une époque définitivement révolue. Maintenant, si j'ai 5 heures de latin, six, c'est le bout du monde.
Professeur de LC, on va de déception en déception, sns compter les effets désastreux sur les postes, les mutations. Il y en aura d'ailleurs de moins en moins, plus de 1000 ont disparu en 5 ans (dixit rapport Charvet), soit plus de 10%.
Mon verdict est formel : études à faire pour le plaisir (ce que je faisais avant d'être enseignant, et tout aussi bien), métier à éviter.

Monsieur_Tesla a écrit:Mon "post" est peut-être hors sujet, mais ayant fait deux ans de grec et six ans de latin, il serait dommage que l'enseignement de ces langues mortes disparaisse.

Enseignant en sciences physiques, je fait beaucoup d'étymologie avec mes collégiens, ils adorent Very Happy

C'est justement une des raisons pour lesquelles on dit désormais ces langues "anciennes". Pour différencier le grec du tokharien, par exemple... Ou pour expliquer comment on forme de nouveaux mots dans une langue par exemple. "Arboricole" n'existe pas en latin, et pourtant...

Les pédagogistes excessifs sont des abrutis abi
Figure de style intéressante : redondance? pléonasme ? périssologie ? Very Happy

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Monsieur_Tesla Sam 19 Jan 2019 - 16:25
Lefteris a écrit:
erotokritos a écrit:Merci à tous pour vos nombreuses réponses. J'ai l'impression d'avoir toujours entendu parler de disparition du latin mais il est toujours là!
Je vous remercie de votre conseil HG avec spécialité latin. Je vais me renseigner car ça semble neuf. Ça peut etre une bonne idée pour être un autre creneau que le français. On peut se "consoler" si les heures sautent une année en espérant parler de civilisation antique en histoire en 6e...
Mon regret dans ce cas c'est que je vois qu'il faut faire le choix entre grec et latin (alors que j'aime tellement le grec...)
Concernant l'anecdote que j'avais citée d'élèves en surnombre qu'il avait fallu trier (et d'un cas de tirage au sort ) vu sur le forum, j'en déduis que c'est un cas isolé pas du tout représentatif?
Le latin est toujours là, mais réduit, et pas partout. Qui plus est, mis sur la sellette en permanence.  Le grec, on ne sait même plus ce que  c'est. Il y a encore six ans dans mon établissement - loin d'être des mieux servis -on montait à 17 ou 18 heures de langues anciennes, avec au besoin deux groupes par niveau, et du grec . C'est une époque définitivement révolue. Maintenant, si j'ai 5 heures de latin,  six, c'est le bout du monde.
Professeur de LC, on va de déception en déception, sns compter  les effets désastreux sur les postes, les mutations. Il y en aura d'ailleurs de moins en moins, plus de 1000 ont disparu en 5 ans (dixit rapport Charvet), soit plus de 10%.
Mon verdict est formel : études à faire pour le plaisir (ce que je faisais avant d'être enseignant, et tout aussi bien), métier à éviter.

Monsieur_Tesla a écrit:Mon "post" est peut-être hors sujet, mais ayant fait deux ans de grec et six ans de latin, il serait dommage que l'enseignement de ces langues mortes disparaisse.

Enseignant en sciences physiques, je fait beaucoup d'étymologie avec mes collégiens, ils adorent Very Happy

C'est justement une des raisons pour lesquelles on dit désormais ces langues "anciennes". Pour différencier le grec du tokharien, par exemple... Ou pour expliquer comment on forme de nouveaux mots  dans une langue par exemple. "Arboricole" n'existe pas en latin, et pourtant...

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Figure de style intéressante  : redondance? pléonasme ? périssologie ?  Very Happy

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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
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par Monsieur_Tesla Sam 19 Jan 2019 - 16:31
Je ne connaissait pas "périssologie" Very Happy Very Happy

Une nouvelle figure de style, je vais me coucher moins bête !

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par erotokritos Sam 19 Jan 2019 - 19:29
Je peux peut être préciser que j'ai un Deug de lettres classiques et qu'ensuite j'ai bifurqué et j'ai maintenant un Master de sciences politiques. Je viens de voir qu'il allait y avoir une otion géopolitique en terminale, mais qui donnerait les cours? D'ailleurs il est possible d'enseigner au collège et au lycee?
Une amie (adulte) est en train de passer son bac. Vous savez comment on fait pour enseigner pour les adultes? Il faut etre prof en fac?
Désolé je suis conscient que mes questions vont un peu dans tous les sens!

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par erotokritos Sam 19 Jan 2019 - 19:33
Merci Lefteris pour ta franchise!
Tu faisais quoi avant, sans être indiscret?

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par Lefteris Sam 19 Jan 2019 - 20:09
erotokritos a écrit:Je peux peut être préciser que j'ai un Deug de lettres classiques et qu'ensuite j'ai bifurqué et j'ai maintenant un Master de sciences politiques. Je viens de voir qu'il allait y avoir une otion géopolitique en terminale, mais qui donnerait les cours? D'ailleurs il est possible d'enseigner au collège et au lycee?
Une amie (adulte) est en train de passer son bac. Vous savez comment on fait pour enseigner pour les adultes? Il faut etre prof en fac?
Désolé je suis conscient que mes questions vont un peu dans tous les sens!
Je ne serais pas trop précis, je serais grillé , j'étais fonctionnaire de catégorie A dans un autre ministère, parti en cata dans des circonstances ne dépendant pas entièrement de ma volonté. Ce qui me consolait dans la dégringolade (car j'étais certifié au départ), c'était d'être dans ma discipline de violon d'Ingres. Ben ça, c'est fini (mais je l'ai connu un peu avec 2/3 d'EDT en langues anciennes). N'importe qui peut enseigner au collège et au lycée dans certains cas comme les cités scolaires non partitionnées, et les remplaçants, qui peuvent avoir une partie de leur service dans l'un et l'autre. Pour enseigner aux adultes, il y a des tas d'organismes de formation (privés souvent) , ou les Greta (mais il faut déjà être enseignant et avoir le filon, et c'est souvent de la formation générale, pur préparer des concours, des reconversions). Rien de tout ça pour les langues anciennes en tout cas, hormis le bénévolat , et sans doute les cours particuliers pour des gens qui préparent des concours bien précis (mais un demandeur de cours de latin doit être rare par les temps qui courent, de grec je n'en parle même pas). Reste le bénévolat pour le grec (ce que je fais occasionnellement).

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par Melyne5 Sam 19 Jan 2019 - 21:08
Kilmeny a écrit:
Melyne5 a écrit:
Monsieur_Tesla a écrit:Mon "post" est peut-être hors sujet, mais ayant fait deux ans de grec et six ans de latin, il serait dommage que l'enseignement de ces langues mortes disparaisse.


Option enterrée chez nous : collège et lycée ! 😕

Et personne ne riposte/ne tente quelque chose/ n'agit ?
Si bien sûr, depuis la réforme nous nous battons mais la dgh étant ce qu'elle est, c'est un combat perdu à moins d'accepter de nombreuses heures sup ou le partage de classes ou que des collègues aillent faire des compléments ailleurs...
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par erotokritos Dim 20 Jan 2019 - 17:07
Merci @Pointàlaligne je vais me renseigner sur ce qui se fait dans l'enseignement privé. D'ailleurs je pensais déjà plutôt au cafep comme ça ça me donnerait plus de chances d'être dans mon département et de ne pas faire deplacer toute ma famille.

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par erotokritos Dim 20 Jan 2019 - 17:19
Merci @Lefteris. Peut être que tu penses aux universités du temps libre pour les personnes retraitées. Je vais regarder ce que peuvent être sinon ces formations privées.
En tout cas je comprends que la situation du latin n'est pas glorieuse!

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par erotokritos Mar 22 Jan 2019 - 10:25
Merci @Cesarion de m'avoir donné la reference du texte je vis me renseigner!

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par Lefteris Mar 22 Jan 2019 - 11:06
erotokritos a écrit:Merci @Lefteris. Peut être que tu penses aux universités du temps libre pour les personnes retraitées. Je vais regarder ce que peuvent être sinon ces formations privées.
En tout cas je comprends que la situation du latin n'est pas glorieuse!
Non, je ne pense pas à ça, ça demande trop de temps , de déplacements, quand on travaille soi-même. Plutôt des associations, on intervient à distance, selon ses disponibilités, auprès d'autodidactes (j'ai d'ailleurs appris le grec comme ça). Pour la situation du latin, les fils sur le massacre des langues anciennes opéré par les différentes réformes sont éloquents. Pas plus tard qu'en ce moment avec la réforme du lycée, où est évoqué le sort sans issue de nombreux collègues. Il n'y a plus de porte de sortie pour les professeurs de lettres classiques, hormis tenir le coup jusqu'à la retraite comme professeurs de LM, ou se reconvertir pour les moins âgés.  Pour simplifier, je dirais que plus tu aimes ta discipline, plus tu es déçu par le métier, où l'on on te sabote tout, consciemment, volontairement : dotation horaires, programmes, bricolage dans les emplois du temps, passage de matière à "enseignement de complément" (comme un atelier poterie ou  scrabble), mise en concurrence avec des collègues, sarcasmes des autorités de tutelle.  C'est triste à dire, mais dans un monde de marchands, pensé par des marchands pour des marchands, ce sont des disciplines à abattre, et ça réussit. Avec les conséquences que cela aura à terme sur l'enseignement des lettres  en général, de la philo, de la recherche, de l'histoire et qu'on ne mesure pas encore clairement.

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par erotokritos Mar 22 Jan 2019 - 11:28
J'ai déjà proposé des cours de latin sur acadomia pour garder un lien avec la discipline mais je n'ai jamais été contacté.
Pour le Greta en effet c'est jepense une bonne formation mais je ne pense pas qu'il y zit du latin. Idem pour le cnam.
Sinon tu as peut être raison, les lettres anciennes peuvvent rester une passion a côté du travail. Il y a des seminaires interessants aux miliaires à Versailles ou même au Frigolet!

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par Lefteris Mar 22 Jan 2019 - 11:38
erotokritos a écrit:J'ai déjà proposé des cours de latin sur acadomia pour garder un lien avec la discipline mais je n'ai jamais été contacté.
Pour le Greta en effet c'est jepense une bonne formation mais je ne pense pas qu'il y zit du latin. Idem pour le cnam.
Sinon tu as peut être raison, les lettres anciennes peuvvent rester une passion a côté du travail. Il y a des seminaires interessants aux miliaires à Versailles ou même au Frigolet!
Non, pas de latin au Greta à ma connaissance. De toute manière, il faut déjà être enseignant titulaire pour y obtenir un poste par détachement.

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par Elaïna Mar 22 Jan 2019 - 14:00
Lefteris a écrit: Avec les conséquences que cela aura à terme sur l'enseignement des lettres  en général, de la philo, de la recherche, de l'histoire et qu'on ne mesure pas encore clairement.


Ah, pour l'histoire, on le sait. L'histoire antique et médiévale est en train de décéder joyeusement en France, faute de gens capables de déchiffrer les textes latins. J'ai par ailleurs été contactée par une camarade de lycée qui m'avait écrit, en substance, "coucou, je commence un M2 d'histoire médiévale, mais mon manuscrit est en latin, tu peux me le traduire ?" (euh... non en fait, j'ai déjà mon M2, j'ai pas envie d'en faire un autre). Le souci c'est que dans sa fac, on est prêt à tout pour garder un peu de médiévale ou de moderne, donc on accepte un étudiant en histoire médiévale même s'il est totalement nul en latin et fait donc des contresens monumentaux, ou bien on accepte qu'il se fasse faire la traduction par quelqu'un d'autre (au risque de rater complètement sa réflexion sur les textes). C'est une catastrophe.

_________________
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par Lefteris Mer 23 Jan 2019 - 15:48
Elaïna a écrit:
Lefteris a écrit: Avec les conséquences que cela aura à terme sur l'enseignement des lettres  en général, de la philo, de la recherche, de l'histoire et qu'on ne mesure pas encore clairement.


Ah, pour l'histoire, on le sait. L'histoire antique et médiévale est en train de décéder joyeusement en France, faute de gens capables de déchiffrer les textes latins. J'ai par ailleurs été contactée par une camarade de lycée qui m'avait écrit, en substance, "coucou, je commence un M2 d'histoire médiévale, mais mon manuscrit est en latin, tu peux me le traduire ?" (euh... non en fait, j'ai déjà mon M2, j'ai pas envie d'en faire un autre). Le souci c'est que dans sa fac, on est prêt à tout pour garder un peu de médiévale ou de moderne, donc on accepte un étudiant en histoire médiévale même s'il est totalement nul en latin et fait donc des contresens monumentaux, ou bien on accepte qu'il se fasse faire la traduction par quelqu'un d'autre (au risque de rater complètement sa réflexion sur les textes). C'est une catastrophe.
J'ai découvert il y a quelque temps en retournant en BU pour une recherche précise que la Revue des Etudes Grecques avait disparu. Le tarissement de la source entraîne aussi un tarissement universitaire, qui à son tour...
Pour me cantonner aux lettres, et aux conséquences immédiates , la fin de la transmission des langues anciennes -car c'est bien à une fin progressive de la transmission que l'on assiste - a des effets visibles. Des enseignants sortis d'une licence de lettres au rabais (ça devient un pléonasme, vu le discrédit de ces études et le niveau qu'ils ont de toute manière à l'entrée) sans latin ( j'ai même un exemple où ils se sont mobilisés pour ne pas en faire, et obtenir le module), n'ayant jamais lu les oeuvres patrimoniales antiques, même en traduction, et qui se retrouvent en difficulté dès les petites classes avec les textes fondateurs. La méconnaissance du latin leur pose des problèmes insurmontables d'étymologie, de lexique pour faire cours,et encore plus pour expliquer au pied levé. Je ne parle pas de leur formation en Ancien Français, qui est saccagée, surtout en MEEF. Je me suis vu être supplié d'aider une jeune future collègue (alors que ce n'est pas ma spécialité première), désemparée par l'indigence ou l'absence de formation (mais on leur fait visiter des bibliothèques et faire un "rapport réflexif"...). Et quelle "toile de fond" ont ceux qui, totalement ignorants de ces fondements, doivent expliquer des textes de la Renaissance,de l'époque classique ? Certains sont conscients de ça, voient que ça cloche, d'autres non et sont mûrs pour faire de l'animation.

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par Iphigénie Mer 23 Jan 2019 - 16:21
@Lefteris......n'ayant jamais lu les oeuvres patrimoniales antiques, même en traduction, et qui se retrouvent en difficulté dès les petites classes avec les textes fondateurs. La méconnaissance du latin leur pose des problèmes insurmontables d'étymologie, de lexique...
...de contextualisation et en définitive de compréhension.
C'est une catastrophe.
Et ne parlons pas de la perte d'imprégnation humaniste dans les formations de droit et de médecine. Des techniciens, c'est bien, mais dans ces domaines c'est très loin d'être suffisant pour éviter les dommages, voire les erreurs.
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par Kilmeny Mer 23 Jan 2019 - 16:25
Melyne5 a écrit:
Kilmeny a écrit:
Melyne5 a écrit:
Monsieur_Tesla a écrit:Mon "post" est peut-être hors sujet, mais ayant fait deux ans de grec et six ans de latin, il serait dommage que l'enseignement de ces langues mortes disparaisse.


Option enterrée chez nous : collège et lycée ! 😕

Et personne ne riposte/ne tente quelque chose/ n'agit ?
Si bien sûr, depuis la réforme nous nous battons mais la dgh étant ce qu'elle est, c'est un combat perdu à moins d'accepter de nombreuses heures sup ou le partage de classes ou que des collègues aillent faire des compléments ailleurs...

Ou que la direction demande plus d'heure pour être en accord avec la circulaire de janvier.

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par Voltigeur Mer 23 Jan 2019 - 18:43
Lefteris a écrit:
J'ai découvert il y a quelque temps en retournant en BU pour une recherche précise que la Revue des Etudes Grecques avait disparu. Le tarissement de la source entraîne aussi un tarissement universitaire, qui à son tour...

En guise de palliatif, modeste et assurément insuffisant, voir peut-être cette publication :

https://journals.openedition.org/rursuspicae/?utm_source=lettre

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par Elaïna Mer 23 Jan 2019 - 21:48
Lefteris a écrit:
Pour me cantonner aux lettres, et aux conséquences immédiates , la fin de la transmission des langues anciennes -car c'est bien à une fin progressive de la transmission que l'on assiste - a des effets visibles. Des enseignants sortis d'une licence de lettres au rabais (ça devient un pléonasme, vu le discrédit de  ces études et le niveau qu'ils ont de toute manière à l'entrée)  sans latin ( j'ai même un exemple où ils se sont mobilisés pour ne pas en faire, et obtenir le module), n'ayant jamais lu les oeuvres patrimoniales antiques, même en traduction,  et qui se retrouvent en difficulté dès les petites classes   avec les textes fondateurs. La méconnaissance du latin leur pose des problèmes insurmontables d'étymologie, de lexique pour faire cours,et encore plus pour expliquer au pied levé. Je ne parle pas de leur formation en Ancien Français, qui est saccagée, surtout en MEEF. Je me suis vu être supplié d'aider une jeune future collègue (alors que ce n'est pas ma spécialité première), désemparée par l'indigence ou l'absence de formation (mais on leur fait visiter des bibliothèques et faire un "rapport réflexif"...). Et quelle "toile de fond" ont ceux qui, totalement ignorants de ces fondements,  doivent expliquer des textes de la Renaissance,de l'époque classique ? Certains sont conscients de ça, voient que ça cloche, d'autres non et sont mûrs pour faire de l'animation.

Absolument. Et il m'est arrivé de découvrir, épouvantée, certaines aberrations dans les cours de jeunes collègues très ignorants. Rabelais transformé en soixante-huitard ("ah une abbaye c'est religieux ? je ne savais pas... ah bon fais ce que voudras c'est une allusion religieuse ? ah bah ça va pas coller avec mon III sur Rabelais et la liberté") (la même collègue dont le livre favori est Harry Potter, qui ne lit pas les classiques parce que c'est "has been", etc).

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par gauvain31 Mer 23 Jan 2019 - 21:55
Elaïna a écrit:
Lefteris a écrit:
Pour me cantonner aux lettres, et aux conséquences immédiates , la fin de la transmission des langues anciennes -car c'est bien à une fin progressive de la transmission que l'on assiste - a des effets visibles. Des enseignants sortis d'une licence de lettres au rabais (ça devient un pléonasme, vu le discrédit de  ces études et le niveau qu'ils ont de toute manière à l'entrée)  sans latin ( j'ai même un exemple où ils se sont mobilisés pour ne pas en faire, et obtenir le module), n'ayant jamais lu les oeuvres patrimoniales antiques, même en traduction,  et qui se retrouvent en difficulté dès les petites classes   avec les textes fondateurs. La méconnaissance du latin leur pose des problèmes insurmontables d'étymologie, de lexique pour faire cours,et encore plus pour expliquer au pied levé. Je ne parle pas de leur formation en Ancien Français, qui est saccagée, surtout en MEEF. Je me suis vu être supplié d'aider une jeune future collègue (alors que ce n'est pas ma spécialité première), désemparée par l'indigence ou l'absence de formation (mais on leur fait visiter des bibliothèques et faire un "rapport réflexif"...). Et quelle "toile de fond" ont ceux qui, totalement ignorants de ces fondements,  doivent expliquer des textes de la Renaissance,de l'époque classique ? Certains sont conscients de ça, voient que ça cloche, d'autres non et sont mûrs pour faire de l'animation.

Absolument. Et il m'est arrivé de découvrir, épouvantée, certaines aberrations dans les cours de jeunes collègues très ignorants. Rabelais transformé en soixante-huitard ("ah une abbaye c'est religieux ? je ne savais pas... ah bon fais ce que voudras c'est une allusion religieuse ? ah bah ça va pas coller avec mon III sur Rabelais et la liberté") (la même collègue dont le livre favori est Harry Potter, qui ne lit pas les classiques parce que c'est "has been", etc).

Cette évolution était hélas prévisible.... Et les IPR de Lettres qui font partie du jury au CAPES ne font jamais dans leur tête de "rapports réflexifs" sur ce qu'ils voient et sur ce qu'ils prônent lors des inspections ?
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par Lefteris Mer 23 Jan 2019 - 22:13
gauvain31 a écrit:

Cette évolution était hélas prévisible.... Et les IPR de Lettres qui font partie du jury au CAPES ne font jamais dans leur tête de "rapports réflexifs" sur ce qu'ils voient et sur ce qu'ils prônent lors des inspections ?
Les IPR de lettres ne peuvent remettent en cause le système auquel ils contribuent. Ca n'en empêche pas certains d'être impitoyables avec les défaillances disciplinaires, comme je le constate avec un stagiaire que je suis syndicalement, et qui subit un acharnement inouï, au point de craquer.
Les lettres, c'est la fin également, et pas que les lettres classiques : les fac sont désertées, les concours encore plus. Il va falloir prendre ce qu'on trouve, et leur f..tre la paix. Il faut que les IPR l'intègrent. Certains devraient être contents, puisqu'ils sont aussi tenants de l'idéologie "l"érudition c'st mal".

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par gauvain31 Mer 23 Jan 2019 - 22:30
Lefteris a écrit:
gauvain31 a écrit:

Cette évolution était hélas prévisible.... Et les IPR de Lettres qui font partie du jury au CAPES ne font jamais dans leur tête de "rapports réflexifs" sur ce qu'ils voient et sur ce qu'ils prônent lors des inspections ?
Les IPR de lettres ne peuvent remettent en cause le système auquel ils contribuent. Ca n'en empêche pas certains d'être impitoyables avec les défaillances disciplinaires, comme je le constate avec un stagiaire que je suis syndicalement, et qui subit un acharnement inouï, au point de craquer.
Les lettres, c'est la fin également, et pas que les lettres classiques : les fac  sont désertées, les concours encore plus. Il va falloir prendre ce qu'on trouve, et leur f..tre la paix. Il faut que les IPR l'intègrent. Certains devraient être contents, puisqu'ils sont aussi tenants de l'idéologie "l"érudition c'st mal".

Et la bienveillance hein, elle est où la bienveillance ?

Ils vont devoir de toute façon se remettre en cause car la réalité va leur revenir en pleine figure. Quand il n'y aura plus de professeurs de Lettres titulaires et que des contractuels se succèderont, ils vont devoir venir et revenir dans les classes répéter les mêmes conseils, et vont en avoir marre...... l'usure va les guetter. Lors d'une formation collège lycée à Toulouse il y a 7 ans , qu'est-ce que j'étais triste de voir une IPR de Lettres Classiques d'un certain âge à la mine déconfite quand elle entendait les élucubrations "compétencières" de l'IPR de Physique Chimie. Elle n'essayait même pas de faire bonne figure ; je me suis approché et je lui ai un peu parlé car elle semblait réelle triste ,pas dépressive , mais réelle triste. Dans le regard , dans la voix et dans la petite discussion que nous avons eue, elle portait cette tristesse
. Elle avait dû commencé sa carrière dans les années 80, à l'époque de la filière A, filière d'excellence. J'imagine très bien ce qu'elle doit ressentir en ce moment. J'espère juste qu'elle a pu partir à temps à la retraite.
Lefteris
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par Lefteris Mer 23 Jan 2019 - 22:51
gauvain31 a écrit:
Et la bienveillance hein, elle est où la bienveillance ?

Ils vont devoir de toute façon se remettre en cause car la réalité va leur revenir en pleine figure. Quand il n'y aura plus de professeurs de Lettres titulaires et que des contractuels se succèderont, ils vont devoir venir et revenir dans les classes répéter les mêmes conseils, et vont en avoir marre...... l'usure va les guetter. Lors d'une formation collège lycée à Toulouse il y a 7 ans , qu'est-ce que j'étais triste de voir une IPR de Lettres Classiques d'un certain âge à la mine déconfite quand elle entendait les élucubrations "compétencières" de l'IPR de Physique Chimie. Elle n'essayait même pas de faire bonne figure ; je me suis approché et je lui ai un peu parlé car elle semblait réelle triste ,pas dépressive , mais réelle triste. Dans le regard , dans la voix et dans la petite discussion que nous avons eue, elle portait cette tristesse
. Elle avait dû commencé sa carrière dans les années 80, à l'époque de la filière A, filière d'excellence. J'imagine très bien ce qu'elle doit ressentir en ce moment. J'espère juste qu'elle a pu partir à temps à la retraite.
Ils s'adapteront. Les pédagogistes  viendront à leur aide, avec des supports tout prêts, des QCM,  ou bien  le cours de lettres transformé en cours de lecture de journaux people, de rédaction de courrier, ou que sais-je. Le processus semble désormais irréversible sauf miracle. Les ministres (comme Chatel) qui se gargarisaient il y a encore quelques années d'avoir un réservoir inépuisable de professeurs de  français, contrairement aux maths, parce que les étudiants de lettres  ne "peuvent faire que ça" se fourraient le doigt dans l'oeil. Ils n'avaient pas prévu que les filières allaient se vider, précisément pour éviter ce cul de sac. De plus, les lettres n'intéressent plus grand monde. Un de mes parents est dans une grande école, rien ne l'ennuie autant que la littérature, chose inutile. Qui veut faire des lettres ? Je ne connais strictement personne  dans mon entourage familial ou autre, parmi les plus jeunes , que cela intéresse. La seule étudiante, fille d'une amie,  que je connaissais qui était en LC a brusquement bifurqué en licence et a passé un master pro puis un concours admnistratif, après avoir vu des aînées devenir profs. Je n'ai aucun autre exemple en tête. Dans  ma génération et encore plus celle d'avant, plein de monde avait fait des lettres. Plusieurs de mes collègues plus âgés, dans un métier n'ayant rien à voir avec l'EN,  avaient  fait LC .
Même des contractuels, ça va finir par être difficile à trouver dans une dizaine d'années, le temps d'écluser les stocks. Le paradoxe, c'est qu'on trouvera encore des étudiants valables en maths,  qui ne voudront pas plus que maintenant être enseignants, mais ils existeront.   Mais je vois venir le jour où quelqu"un qui saura expliquer un texte du Moyen -Age, de Montaigne , d'un auteur classique  sera  aussi rare qu'un connaisseur du sanskrit.

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par gauvain31 Mer 23 Jan 2019 - 22:59
Et après la suite c'est quoi? Dans 30 ans? Plus de filière Littéraire dans les campus ? Ou réservée dans les grandes facultés des grandes métropoles? Et ensuite? Jusqu'où ça ira ? La disparition de la discipline par manque de ressources humaines ? Et ça disparaîtra dans l'indifférence générale?
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par Lefteris Mer 23 Jan 2019 - 23:06
gauvain31 a écrit:Et après la suite c'est quoi? Dans 30 ans? Plus de filière Littéraire dans les campus ? Ou réservée dans les grandes facultés des grandes métropoles? Et ensuite? Jusqu'où ça ira ? La disparition de la discipline par manque de ressources humaines ? Et ça disparaîtra dans l'indifférence générale?
Ca ressemble à ça, ça peut aller très vite, même si l'on ne veut pas y croire. Il y a sûrement des gens sur ce forum qui ont connu les amphi de LC pleins à craquer, des étudiants n'ayant pas de place, des cours de thème grec bondés d'agrégatifs, il y a encore moins de vingt ans. Et pourtant les LC n'étaient déjà plus le fer de lance des lettres. Aujoud'hui c'est une maigre poignée à la Sorbonne. A qui le tour maintenant ?

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