- User17095Érudit
(ou comment la montagne a encore accouché d'une souris)
Le ministre a reçu aujourd'hui les recteurs et présenté quelques dispositions de son plan global contre les violences en milieu scolaire, en réponse aux nombreux messages postés sur le #pasdevague :
https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/31/apres-pasdevague-les-premieres-reponses-de-blanquer_a_23576727/
Je peine à voir en quoi ces mesures sont des nouveautés, ou ont un rapport avec le sujet évoqué, toujours est-il que les premières font tout reposer sur des épaules déjà bien assez chargées, celles des chefs d'établissement.
edit : le plan est paru sur Eduscol
http://www.education.gouv.fr/cid135637/page.html?
Le ministre a reçu aujourd'hui les recteurs et présenté quelques dispositions de son plan global contre les violences en milieu scolaire, en réponse aux nombreux messages postés sur le #pasdevague :
https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/31/apres-pasdevague-les-premieres-reponses-de-blanquer_a_23576727/
Je peine à voir en quoi ces mesures sont des nouveautés, ou ont un rapport avec le sujet évoqué, toujours est-il que les premières font tout reposer sur des épaules déjà bien assez chargées, celles des chefs d'établissement.
edit : le plan est paru sur Eduscol
http://www.education.gouv.fr/cid135637/page.html?
- ar_angarNiveau 9
Bah, ca n'a jamais été annoncé en grande pompe, donc c'est nouveau, ça fait la pub à pas cher et comme ça les profs ne pourront pas râler, la population a été averti que le grand ministre avait pris les choses en main, donc pas de quoi faire grève !
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- Isis39Enchanteur
Retour des lignes à copier, ce qui était interdit me semble-t-il ?
- Blan6ineÉrudit
La création du registre, de préférence (?) numérique, est une nouveauté. La vie scolaire tient généralement une sorte de registre mais la perspective de le rendre (facilement?) accessible à tous les personnels de l'établissement peut être un progrès. S'il est consultable par tous, ce peut être également un outil intéressant, c'est-à-dire un outil qui puisse aider à faire évoluer chacun : prendre conscience des difficultés pour ceux qui ne les voient pas, moins culpabiliser pour ceux qui ne cessent de se remettre en question….
- Prosper de BaranteHabitué du forum
Le CDE va se tourner vers la vie scolaire dont c'est une partie le travail et on n'avance à rien.
- ar_angarNiveau 9
Blan6ine a écrit:La création du registre, de préférence (?) numérique, est une nouveauté. La vie scolaire tient généralement une sorte de registre mais la perspective de le rendre (facilement?) accessible à tous les personnels de l'établissement peut être un progrès. S'il est consultable par tous, ce peut être également un outil intéressant, c'est-à-dire un outil qui puisse aider à faire évoluer chacun : prendre conscience des difficultés pour ceux qui ne les voient pas, moins culpabiliser pour ceux qui ne cessent de se remettre en question….
Certes, mais cela est deja possible via des outils de types pronote/ent, donc encore une fois, rien de bien neuf sous le soleil...
- Marie LaetitiaBon génie
Chaque jour, ils [les élèves qui reviendront d'une exclusion] devront faire le point sur leur comportement avec la direction de l'établissement.
Il y a des CDE qui vont être ravis. C'est vrai, certains se demandent quoi faire de leurs fins de journée... (en vrai, un de mes anciens CDE disait s'emmerder dans son bahut, en même temps, vu qu'il ne faisait pas son taf... L'actuel ne s'ennuie pas, je n'en ai pas du tout l'impression, pas le temps...)
C'est pour répondre précisément à cette inquiétude que le ministre va demander à tous les chefs d'établissements de créer un registre. Dans chaque école, collège et lycée, le professeur pourra signaler un incident, même le plus minime, et le consigner sur ce cahier qui sera le plus souvent numérique. La direction aura alors l'obligation d'y répondre. Il veut aussi qu'un membre de la direction accompagne systématiquement l'enseignant qui irait porter plainte auprès des forces de l'ordre.
Ça peut être intéressant rien qu'en collant dedans tous les rapports d'incidents, par classe... Mais entre l'annonce et les faits...
Quant au fait qu'un membre de la direction accompagne systématiquement l'enseignant qui irait porter plainte, je n'en vois absolument pas l'intérêt. Et en ZEP, les CDE ont autre chose à faire!
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- OudemiaBon génie
Chaque jour, ils [les élèves qui reviendront d'une exclusion] devront faire le point sur leur comportement avec la direction de l'établissement.
Cette obligation est une excellente chose : actuellement l'élève revient après ses jours d'exclusion, à l'aise Blaise, comme si rien ne s'était passé.
Edit : avec le CdE ou le CPE, non ?
- VaniaNiveau 4
Voilà que Russia Today s'empare du "pas de vague" sur la violence dans les écoles en France, omettant de traiter la tuerie de masse dans un de ses propres lycées en oct 2018.
Vous pouvez voir 4 enseignants sur le plateau. Avec une "pause" de 26' à 28' parlant: 1) du conflit israélo-palestinien(1 min) ; 2) d'Onfray éructant sur Macron et la photo avec le doigt d'honneur (1 min) ?! - la propagande de base qui remplace les pauses-pubs débiles habituelles, d'accord, mais c'est tout intéressant à questionner.
2 chiffres, au passage:
- 70,6 Mds d'euros en 2018 pour l'Ed; Nationale; source: http://www.education.gouv.fr/…/projet-de-loi-de-finances-20…
- 300 Mds d'euros pour le Ministère des Armées 2018. Je n'évoque même pas les montants des industries de fabrication et de vente d'armement. Source: https://www.lepoint.fr/…/augmentation-reguliere-du-budget-d…
Bonne émission:
https://www.youtube.com/watch?v=YPAXkP3SCZw&t=676s
Vous pouvez voir 4 enseignants sur le plateau. Avec une "pause" de 26' à 28' parlant: 1) du conflit israélo-palestinien(1 min) ; 2) d'Onfray éructant sur Macron et la photo avec le doigt d'honneur (1 min) ?! - la propagande de base qui remplace les pauses-pubs débiles habituelles, d'accord, mais c'est tout intéressant à questionner.
2 chiffres, au passage:
- 70,6 Mds d'euros en 2018 pour l'Ed; Nationale; source: http://www.education.gouv.fr/…/projet-de-loi-de-finances-20…
- 300 Mds d'euros pour le Ministère des Armées 2018. Je n'évoque même pas les montants des industries de fabrication et de vente d'armement. Source: https://www.lepoint.fr/…/augmentation-reguliere-du-budget-d…
Bonne émission:
https://www.youtube.com/watch?v=YPAXkP3SCZw&t=676s
- Blan6ineÉrudit
ar_angar a écrit:Blan6ine a écrit:La création du registre, de préférence (?) numérique, est une nouveauté. La vie scolaire tient généralement une sorte de registre mais la perspective de le rendre (facilement?) accessible à tous les personnels de l'établissement peut être un progrès. S'il est consultable par tous, ce peut être également un outil intéressant, c'est-à-dire un outil qui puisse aider à faire évoluer chacun : prendre conscience des difficultés pour ceux qui ne les voient pas, moins culpabiliser pour ceux qui ne cessent de se remettre en question….
Certes, mais cela est deja possible via des outils de types pronote/ent, donc encore une fois, rien de bien neuf sous le soleil...
Ce n'est pas neuf puisque, comme je l'écrivais, la vie scolaire tient ce genre de registre.
Il est écrit toutefois dans l'article cité plus haut :
> ça, c'est intéressant parce que c'est un moyen d'obliger les CDE qui seraient le moins à l'écoute à lire ce qui se passe dans les établissements.La direction aura alors l'obligation d'y répondre.
- PoupoutchModérateur
Oui, enfin, on a déjà un registre hygiène-santé-sécurité dans lequel il est possible de consigner ces faits (même si, dans la pratique, jamais personne ne sait dire où il se trouve) et qui implique une réponse écrite du CDE...Blan6ine a écrit:ar_angar a écrit:Blan6ine a écrit:La création du registre, de préférence (?) numérique, est une nouveauté. La vie scolaire tient généralement une sorte de registre mais la perspective de le rendre (facilement?) accessible à tous les personnels de l'établissement peut être un progrès. S'il est consultable par tous, ce peut être également un outil intéressant, c'est-à-dire un outil qui puisse aider à faire évoluer chacun : prendre conscience des difficultés pour ceux qui ne les voient pas, moins culpabiliser pour ceux qui ne cessent de se remettre en question….
Certes, mais cela est deja possible via des outils de types pronote/ent, donc encore une fois, rien de bien neuf sous le soleil...
Ce n'est pas neuf puisque, comme je l'écrivais, la vie scolaire tient ce genre de registre.
Il est écrit toutefois dans l'article cité plus haut :
> ça, c'est intéressant parce que c'est un moyen d'obliger les CDE qui seraient le moins à l'écoute à lire ce qui se passe dans les établissements.La direction aura alors l'obligation d'y répondre.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Blan6ineÉrudit
Alors, il faut courir voir les délégués syndicaux qui doivent avoir la réponse ou pouvoir la trouver s'ils ne l'ont pas !Poupoutch a écrit:Oui, enfin, on a déjà un registre hygiène-santé-sécurité dans lequel il est possible de consigner ces faits (même si, dans la pratique, jamais personne ne sait dire où il se trouve) et qui implique une réponse écrite du CDE...
- LefterisEsprit sacré
Aucun intérêt pour personne. Le fait de déposer plainte est un acte individuel, dissocié de celui de l'administration, représentée par le CdE éventuellement et dont la mission est plutôt d' appuyer pour engager la protection fonctionnelle. De plus l'enseignant peut tout à fait déposer plainte par courrier au procureur de la République, pour être certain que la plainte sera traitée, avec éventuellement constitution de partie civile.Marie Laetitia a écrit:
Quant au fait qu'un membre de la direction accompagne systématiquement l'enseignant qui irait porter plainte, je n'en vois absolument pas l'intérêt. Et en ZEP, les CDE ont autre chose à faire!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- SphinxProphète
Dans l'ENT des collèges des Yvelines il y a la possibilité de créer des "incidents" pour chaque élève. On y rentrait jusqu'alors les heures de colle et le CPE de cette année nous demande d'y rentrer également tous les mots dans le carnet (on ne recopie pas tout, hein, il y a des cases à cocher par type d'incident).
Avantages : on a une visibilité sur l'année pour chaque élève et chaque prof, de même que la vie scolaire, CPE et direction a accès à tous ses élèves.
Inconvénients : cet ENT est une usine à gaz d'usage complètement contre-intuitif et c'est la plaie à remplir. Je ne sais pas si on a la possibilité de rentrer les rapports et exclusions de cours (si c'est le cas, on ne pourra sans doute pas lire le contenu du rapport). Le fait de devoir cocher les cases manque de souplesse, tous les cas ne sont pas prévus : l'autre jour en rentrant une croix j'ai cherché en vain "insolence" dans les motifs Et si le CDE crée (avec quelles compétences informatiques ? En quoi est-ce son boulot ?) encore un registre informatique distinct à remplir, ça va être le double de boulot à remplir et donc double peine pour les profs et surveillants.
Avantages : on a une visibilité sur l'année pour chaque élève et chaque prof, de même que la vie scolaire, CPE et direction a accès à tous ses élèves.
Inconvénients : cet ENT est une usine à gaz d'usage complètement contre-intuitif et c'est la plaie à remplir. Je ne sais pas si on a la possibilité de rentrer les rapports et exclusions de cours (si c'est le cas, on ne pourra sans doute pas lire le contenu du rapport). Le fait de devoir cocher les cases manque de souplesse, tous les cas ne sont pas prévus : l'autre jour en rentrant une croix j'ai cherché en vain "insolence" dans les motifs Et si le CDE crée (avec quelles compétences informatiques ? En quoi est-ce son boulot ?) encore un registre informatique distinct à remplir, ça va être le double de boulot à remplir et donc double peine pour les profs et surveillants.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- fandorineNiveau 9
Pas grand-chose évidemment à attendre de Blanquer en la matière, mais peut-être nous épargnera-t-on dorénavant ce genre d'injonctions insupportables de niaiserie (article du Canard enchaîné de ce mercredi):
Le Canard enchaîné a écrit:
[...] le 11 octobre, une inspectrice de l'académie de Grenoble a adressé à l'ensemble des chefs d'établissement - collèges publics et privés - de l'Isère une circulaire "relative aux procédures disciplinaires", où elle exprime ce regret: "Dans notre département, le nombre de conseils de discipline dans les établissements publics enregistre une hausse constante depuis plusieurs années". [...] Ainsi, comme alternative à l'exclusion, l'inspectrice invite les chefs d'établissement à "poser le cadre de façon bienveillante" en favorisant "une approche plus positive de l'estime de soi des élèves" et en privilégiant la "médiation par les pairs, où la résolution des conflits passe par l'aide d'un tiers jouant le rôle de médiateur".
- VerduretteModérateur
Il y a déjà une registre Hygiène et Sécurité, mais personne ne sait où il est. (j'en ai parlé dans mon établissement la directrice ne avait même pas que ça existait aussi dans le 1er degré).
Le CE doit répondre par écrit , mais suite à un écrit qui doit figurer dans un cahier fantôme.
Si vous ne trouvez pas cela kafkaïen, moi, oui.
C'est pas moi, c'est l'autre.
Quid des établissements d'accueil pour les multi-exclus ? Ca, je trouve ça intéressant. Si ça voit le jour, évidemment; parole, parole, parole ...
Le CE doit répondre par écrit , mais suite à un écrit qui doit figurer dans un cahier fantôme.
Si vous ne trouvez pas cela kafkaïen, moi, oui.
C'est pas moi, c'est l'autre.
Quid des établissements d'accueil pour les multi-exclus ? Ca, je trouve ça intéressant. Si ça voit le jour, évidemment; parole, parole, parole ...
- PoupoutchModérateur
C'est moi le délégué syndicaux (j'investigue )Blan6ine a écrit:Alors, il faut courir voir les délégués syndicaux qui doivent avoir la réponse ou pouvoir la trouver s'ils ne l'ont pas !Poupoutch a écrit:Oui, enfin, on a déjà un registre hygiène-santé-sécurité dans lequel il est possible de consigner ces faits (même si, dans la pratique, jamais personne ne sait dire où il se trouve) et qui implique une réponse écrite du CDE...
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- User17095Érudit
Pour ce qui est de répondre à la communication de chaque incident... oui ben on peut toujours accuser réception pour tout mais ça nous mène où ? Quant au RSST, il ne sert pas à ça.
J'espère surtout que ça ne va pas demander une inscription systématique sur je ne sais quelle nouvelle application en ligne, en plus du traitement habituel des punitions et sanctions.
Accompagner pour déposer plainte... c'est assez courant. Le rendre obligatoire paraît un peu étrange, puisque même si c'est dans le cadre professionnel, ça reste une démarche individuelle.
La superbe "période probatoire", qui suppose que nous n'avons rien d'autre à faire au quotidien, a un nom formidable. Elle suppose que l'élève doit faire ses preuves... et s'il ne les fait pas ? Il se passe quoi ? C'est très bien de transposer des principes de Droit, mais quand ça devient singer le vocabulaire c'est moins convaincant.
Heureusement que la Justice ne s'inspire pas en sens inverse, la présomption de sincérité pour un adulte face à un enfant, c'est une pente glissante. D'ailleurs, je vois mal comment ça peut se traduire en réalité : on ne peut pas me forcer à croire quand je ne crois pas.
Le CD à six oh ben oui riche idée. Quand des enseignants considèrent que les membres de droit y ont trop de poids, c'est sûr que l'accroître mécaniquement répond à leur question.
Le problème de lourdeur n'a jamais été dans le quorum, il est intrinsèque à la procédure, et je ne vois pas comment on pourrait l'alléger sans compromettre les principes de Droit.
Bref, si vous cherchez un responsable et coupable universel, il suffit de trouver le bureau du CdE, il est là pour tout prendre, et à ce rythme vous pourrez le trouver à toute heure du jour et de la nuit, en train de faire le boulot des CPE.
Quant à la prévention, aux moyens, à l'accompagnement... non non un p'tit vademecum et au lit.
J'espère surtout que ça ne va pas demander une inscription systématique sur je ne sais quelle nouvelle application en ligne, en plus du traitement habituel des punitions et sanctions.
Accompagner pour déposer plainte... c'est assez courant. Le rendre obligatoire paraît un peu étrange, puisque même si c'est dans le cadre professionnel, ça reste une démarche individuelle.
La superbe "période probatoire", qui suppose que nous n'avons rien d'autre à faire au quotidien, a un nom formidable. Elle suppose que l'élève doit faire ses preuves... et s'il ne les fait pas ? Il se passe quoi ? C'est très bien de transposer des principes de Droit, mais quand ça devient singer le vocabulaire c'est moins convaincant.
Heureusement que la Justice ne s'inspire pas en sens inverse, la présomption de sincérité pour un adulte face à un enfant, c'est une pente glissante. D'ailleurs, je vois mal comment ça peut se traduire en réalité : on ne peut pas me forcer à croire quand je ne crois pas.
Le CD à six oh ben oui riche idée. Quand des enseignants considèrent que les membres de droit y ont trop de poids, c'est sûr que l'accroître mécaniquement répond à leur question.
Le problème de lourdeur n'a jamais été dans le quorum, il est intrinsèque à la procédure, et je ne vois pas comment on pourrait l'alléger sans compromettre les principes de Droit.
Bref, si vous cherchez un responsable et coupable universel, il suffit de trouver le bureau du CdE, il est là pour tout prendre, et à ce rythme vous pourrez le trouver à toute heure du jour et de la nuit, en train de faire le boulot des CPE.
Quant à la prévention, aux moyens, à l'accompagnement... non non un p'tit vademecum et au lit.
- So VoxNiveau 7
pogonophile a écrit:(ou comment la montagne a encore accouché d'une souris)
Le ministre a reçu aujourd'hui les recteurs et présenté quelques dispositions de son plan global contre les violences en milieu scolaire, en réponse aux nombreux messages postés sur le #pasdevague :
https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/31/apres-pasdevague-les-premieres-reponses-de-blanquer_a_23576727/
Je peine à voir en quoi ces mesures sont des nouveautés, ou ont un rapport avec le sujet évoqué, toujours est-il que les premières font tout reposer sur des épaules déjà bien assez chargées, celles des chefs d'établissement.
C'est pour répondre précisément à cette inquiétude que le ministre va demander à tous les chefs d'établissements de créer un registre. Dans chaque école, collège et lycée, le professeur pourra signaler un incident, même le plus minime, et le consigner sur ce cahier qui sera le plus souvent numérique. La direction aura alors l'obligation d'y répondre. Il veut aussi qu'un membre de la direction accompagne systématiquement l'enseignant qui irait porter plainte auprès des forces de l'ordre.
Ce "registre" existe déjà, sur Pronote. On peut y inscrire les "incidents" : chez nous limités à l'usage du téléphone portable...
Une période probatoire pour les exclus
ça existe déjà, le "sursis"...souvent prononcé mais rarement appliqué chez moi...
Toujours dans sa volonté d'entendre la colère des professeurs, Jean-Michel Blanquer a estimé que, en cas de problème, leur parole devait être davantage prise en compte. "J'accorde plus de crédit à leur parole qu'à celle de l'élève car il y a une présomption de vérité derrière la parole d'un adulte", a-t-il déclaré.
mouarf ! pipeau. Nous devons donner notre version pour justifier un simple rapport écrit... Principe du contradictoire... qu'on pourrait attendre de mettre en place durant la commission de vie scolaire et/ou durant le conseil de dis au pire....
Au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue de la réunion de concertation, le ministre de l'Education a également annoncé la création d'une période probatoire pour les élèves qui seraient exclus. A charge pour eux, à leur retour, de bien se comporter pendant un mois.
Un mois ?? non, pour le reste de l'année scolaire surtout, à minima...
Chaque jour, ils devront faire le point sur leur comportement avec la direction de l'établissement.
Tiens, on redécouvre la fiche de suivi... mise en place par les PP et suivie par le PP et CPE... même qu'elle doit être visée par les parents...
Dans la même idée, les conseils de discipline seront simplifiés avec la présence requise de six membres et non plus 14.
oui, déjà ça fera sauter moins de cours... pour la gestion d'un élève... du coup, quels sont les membres qui ne seraient plus utiles de convoquer ?
Comme prévu depuis quelques heures, aucune annonce n'a été faite sur la présence policière dans les établissements scolaires. Sur ce point qui est une pomme de discorde entre membres du gouvernement, l'heure est toujours au débat. Jean-Michel Blanquer n'a fait que confirmer qu'il n'était pas question d'avoir des policiers en continu dans les collèges et lycée mais de permettre au chef d'établissement de demander cette présence s'il la juge nécessaire.
Policiers...pfff, vous voulez encadrer des élèves, commencez déjà par un meilleur taux d'encadrement en mettant le paquet sur les adultes qui devraient déjà être présents dans les établissements scolaires : plus dAED (et formés correctement), de CPE, de profs (encadrer 30 à 36 élèves par classe différent de 15 à 25 élèves par classe), remettre les psy, le CIO, les infirmières ET médecins scolaires au sein des établissements, et après on voit...
perso, je veux bien que mon établissement soit "pilote" sur ce projet...
tin, ils nous prennent vraiment pour des lapins de 6 semaines...
- AudreyOracle
pogonophile a écrit:Pour ce qui est de répondre à la communication de chaque incident... oui ben on peut toujours accuser réception pour tout mais ça nous mène où ? Quant au RSST, il ne sert pas à ça.
J'espère surtout que ça ne va pas demander une inscription systématique sur je ne sais quelle nouvelle application en ligne, en plus du traitement habituel des punitions et sanctions.
Accompagner pour déposer plainte... c'est assez courant. Le rendre obligatoire paraît un peu étrange, puisque même si c'est dans le cadre professionnel, ça reste une démarche individuelle.
La superbe "période probatoire", qui suppose que nous n'avons rien d'autre à faire au quotidien, a un nom formidable. Elle suppose que l'élève doit faire ses preuves... et s'il ne les fait pas ? Il se passe quoi ? C'est très bien de transposer des principes de Droit, mais quand ça devient singer le vocabulaire c'est moins convaincant.
Heureusement que la Justice ne s'inspire pas en sens inverse, la présomption de sincérité pour un adulte face à un enfant, c'est une pente glissante. D'ailleurs, je vois mal comment ça peut se traduire en réalité : on ne peut pas me forcer à croire quand je ne crois pas.
Le CD à six oh ben oui riche idée. Quand des enseignants considèrent que les membres de droit y ont trop de poids, c'est sûr que l'accroître mécaniquement répond à leur question.
Le problème de lourdeur n'a jamais été dans le quorum, il est intrinsèque à la procédure, et je ne vois pas comment on pourrait l'alléger sans compromettre les principes de Droit.
Bref, si vous cherchez un responsable et coupable universel, il suffit de trouver le bureau du CdE, il est là pour tout prendre, et à ce rythme vous pourrez le trouver à toute heure du jour et de la nuit, en train de faire le boulot des CPE.
Quant à la prévention, aux moyens, à l'accompagnement... non non un p'tit vademecum et au lit.
Mazette! Si toi tu fais ça, crois-moi, tu es l'un des rares à le faire!
En 16 ans, 7 chefs d'établissement, AUCUN n'a accompagné quiconque au commissariat pour un dépôt de plainte! Et pourtant, y en avait 2 qui étaient (sont) de super chefs d'établissement.
Sinon, je partage ton avis pour le reste. Notamment, je ne vois pas en quoi réduire le nombre de membres au CD va simplifier ou améliorer quoi que ce soit. Ca n'a jamais posé problème de réunir ses membres quand il le fallait.
Pour la période probatoire, pareil. Il se passe quoi si l'élève (comme souvent...malheureusement) revient et continue sur sa lancée?
- LagomorpheFidèle du forum
pogonophile a écrit:
Bref, si vous cherchez un responsable et coupable universel, il suffit de trouver le bureau du CdE, il est là pour tout prendre, et à ce rythme vous pourrez le trouver à toute heure du jour et de la nuit, en train de faire le boulot des CPE.
Quant à la prévention, aux moyens, à l'accompagnement... non non un p'tit vademecum et au lit.
Vous ne vivez rien d'autre que ce que vivent les enseignants depuis des années. Un problème ? Bah on va demander aux enseignants de le régler, en alourdissant leur travail sans évidemment augmenter leur rémunération. Ce sera inefficace, mais au moins on aura fait semblant de faire quelque chose, et si ça ne marche pas ce sera de leur faute:
- pas assez de structures d'accueil pour des handicaps graves ? Décrétons l'inclusion pour tous, que les profs se démerdent
- les redoublements coûtent trop cher ? Supprimons-les, les profs n'ont qu'à "différencier" pour faire progresser des élèves en retard
- l'éducation parentale est parfois déficiente ? Faisons des profs des "éducateurs"
- les troubles de l'apprentissage et de la lecture sont en augmentation (ou leurs diagnostics le sont) ? Faisons appliquer au profs de plus en plus de PPRE et autres PAP
- les CO-Psy et les CIO coûtent trop cher ? Transférons aux profs la gestion de l'orientation.
- des élèves sont violents ? Les profs n'ont qu'à "adapter leur pédagogie" pour ne pas froisser l'ego chatouilleux des chérubins
- le secondaire coûte trop cher ? Supprimons des postes, les profs n'ont qu'à faire des heures sups, ça nous arrange
- la télé et internet font concurrence aux devoirs ? Faisons faire surveiller les devoirs par les profs après les cours.
Et j'en oublie sûrement...
Que ce soit les CDE qui prennent, cette fois-ci, ne me réjouit pas. Vous êtes arrosés sans être arroseur, vous n'êtes que les courroies de transmission de politiques éducatives délétères (courroies un peu trop zélées à mon goût, pour certaines). Je vous souhaite de trouver un moyen de renvoyer le problème dans les dents de l'échelon au-dessus, le nôtre est visiblement arrivé à saturation. Peut-être qu'au bout du compte #Pasdevague nous rapprochera.
- User17095Érudit
Tu veux qu'on en parle, de charge de travail, de rémunération, de maxima de temps de travail réglementaires explosés, d'un quart des perdirs en épuisement professionnel et 14,5% en burn-out (source rapport de Georges Fotinos)..?
Un instant j'ai cru la communication du ministre un peu balourde, tant ça semblait évidemment inepte, mais si on en est à "chacun son tour", finalement c'est tout à fait habile : le mécontentement collectif a été dirigé vers la bonne cible. Félicitations monsieur Blanquer.
Un instant j'ai cru la communication du ministre un peu balourde, tant ça semblait évidemment inepte, mais si on en est à "chacun son tour", finalement c'est tout à fait habile : le mécontentement collectif a été dirigé vers la bonne cible. Félicitations monsieur Blanquer.
- PointàlaligneExpert
Ce n'est pas une mauvaise chose pourtant. Cela montre le soutien de la hiérarchie au collègue agressé. La loi prévoit déjà avec la protection juridique du fonctionnaire que l'institution porte plainte quand l'un des siens est malmené, mais il est bien rare qu'un CDE en prenne la peine. Tout juste obtient-on parfois qu'il s'associe à la plainte une fois qu'elle a été déposée.Lefteris a écrit:Aucun intérêt pour personne. Le fait de déposer plainte est un acte individuel, dissocié de celui de l'administration, représentée par le CdE éventuellement et dont la mission est plutôt d' appuyer pour engager la protection fonctionnelle. De plus l'enseignant peut tout à fait déposer plainte par courrier au procureur de la République, pour être certain que la plainte sera traitée, avec éventuellement constitution de partie civile.Marie Laetitia a écrit:
Quant au fait qu'un membre de la direction accompagne systématiquement l'enseignant qui irait porter plainte, je n'en vois absolument pas l'intérêt. Et en ZEP, les CDE ont autre chose à faire!
- LagomorpheFidèle du forum
pogonophile a écrit:Tu veux qu'on en parle, de charge de travail, de rémunération, de maxima de temps de travail réglementaires explosés, d'un quart des perdirs en épuisement professionnel et 14,5% en burn-out (source rapport de Georges Fotinos)..?
Un instant j'ai cru la communication du ministre un peu balourde, tant ça semblait évidemment inepte, mais si on en est à "chacun son tour", finalement c'est tout à fait habile : le mécontentement collectif a été dirigé vers la bonne cible. Félicitations monsieur Blanquer.
Tu as dû me lire en diagonale (ou je me suis mal exprimé).
"Chacun son tour", si tu veux l'exprimer ainsi, est pour moi un simple constat. Pas un cri de victoire ou de vengeance.
Ce que je dénonce, c'est le procédé consistant, pour le ministère, à se décharger des problèmes sur les "échelons de terrain" (dans lequel j'inclus les CDE) sans la moindre considération pour la lourdeur que représente déjà leur travail, ni pour l'érosion constante de leur rémunération.
Quant à nos charges de travail et pathologies liées à l'exercice de nos professions respectives, je veux bien en parler si tu en ressens le besoin, mais certainement pas les comparer dans le but de déterminer qui en a le plus gros sur la patate. D'abord parce que nos métiers sont trop différents pour que ça ait un sens, ensuite parce que je ne vois pas où cela pourrait mener. Ce n'est pas parce que les CDE sont déjà sur-sollicités qu'il faut charger la barque des enseignants, ce n'est pas parce que les enseignants sont sur-sollicités qu'il faut charger la barque des CDE.
- User17095Érudit
Lagomorphe a écrit:Ce n'est pas parce que les CDE sont déjà sur-sollicités qu'il faut charger la barque des enseignants, ce n'est pas parce que les enseignants sont sur-sollicités qu'il faut charger la barque des CDE.
J'ai dû m'emporter à avoir la sensation que le piège grossier prenait ; au moins sur ce point nous sommes en accord (champagne !).
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