- InvitéInvité
Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Par ailleurs, détail piquant : la justification a posteriori de l'affectation d'un gendarme en tant que perdir à Stains.
Le titre laisserait supposer qu'on a mis un simple flic comme proviseur-adjoint.
C'est un commandant de gendarmerie (chef d'escadron) qui est détaché pour 3 ans dans l'EN.
Est-ce que cette nomination vous choque, comme cela semble être le cas des enseignants du lycée ?
Moi, non.
Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
- Ramanujan974Érudit
Tamerlan a écrit:Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Par ailleurs, détail piquant : la justification a posteriori de l'affectation d'un gendarme en tant que perdir à Stains.
Le titre laisserait supposer qu'on a mis un simple flic comme proviseur-adjoint.
C'est un commandant de gendarmerie (chef d'escadron) qui est détaché pour 3 ans dans l'EN.
Est-ce que cette nomination vous choque, comme cela semble être le cas des enseignants du lycée ?
Moi, non.
Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
Après, il n'est que adjoint. Il n'a pas autant de pouvoir décisionnaire que le proviseur.
- Ramanujan974Érudit
Tamerlan a écrit:
Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
On embauche bien des contractuels en maths qui n'ont pas fait d'études de maths, par exemple.
Au point où nous en sommes...
- doubledeckerSage
Ramanujan974 a écrit:Tamerlan a écrit:Ramanujan974 a écrit:pogonophile a écrit:
Par ailleurs, détail piquant : la justification a posteriori de l'affectation d'un gendarme en tant que perdir à Stains.
Le titre laisserait supposer qu'on a mis un simple flic comme proviseur-adjoint.
C'est un commandant de gendarmerie (chef d'escadron) qui est détaché pour 3 ans dans l'EN.
Est-ce que cette nomination vous choque, comme cela semble être le cas des enseignants du lycée ?
Moi, non.
Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
Après, il n'est que adjoint. Il n'a pas autant de pouvoir décisionnaire que le proviseur.
Oui bien sûr il n'est que adjoint mais pour côtoyer la fonction de l'intérieur je peux assurer qu'un adjoint s'il n'est pas au fait du fonctionnement d'un EPLE peut faire beaucoup de dégâts. Même sans pouvoir décisionnaire il est quand même en charge de l'organisation du travail de l'équipe et ça peut faire de beaux dégâts.
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If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- Ramanujan974Érudit
doubledecker a écrit:Ramanujan974 a écrit:Tamerlan a écrit:Ramanujan974 a écrit:
Le titre laisserait supposer qu'on a mis un simple flic comme proviseur-adjoint.
C'est un commandant de gendarmerie (chef d'escadron) qui est détaché pour 3 ans dans l'EN.
Est-ce que cette nomination vous choque, comme cela semble être le cas des enseignants du lycée ?
Moi, non.
Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
Après, il n'est que adjoint. Il n'a pas autant de pouvoir décisionnaire que le proviseur.
Oui bien sûr il n'est que adjoint mais pour côtoyer la fonction de l'intérieur je peux assurer qu'un adjoint s'il n'est pas au fait du fonctionnement d'un EPLE peut faire beaucoup de dégâts. Même sans pouvoir décisionnaire il est quand même en charge de l'organisation du travail de l'équipe et ça peut faire de beaux dégâts.
Un ancien PE n'est pas forcément très au fait du fonctionnement d'un lycée, non plus.
Ca fait un peu procès d'intention, laissons lui au moins sa chance. Surtout que sa nomination va être médiatisée et qu'on l'attend au tournant.
- MathadorEmpereur
Tamerlan a écrit:Personnellement oui. Pas le fait qu'il soit issu de la gendarmerie mais le fait que l'on considère de plus en plus que les cadres de l'éducation à tous les niveaux ne doivent pas forcément avoir été en position d'enseignant eux-mêmes. En terme de management cela va donner des choses intéressantes...
On a déjà des anciens CPE, et il ne me semble pas que ça choque grand monde. Et je crois que je préférerais un chef du monde extérieur qui a une vision globale et externe de mon boulot plutôt qu'un ancien PE qui se base sur son expérience du primaire pour me dire comment faire mon boulot dans le secondaire.
PS: je comprends le problème que peut poser un chef de l'extérieur qui serait coupé de la réalité. Mais pour moi la réponse adaptée n'est pas de recruter exclusivement en interne mais de donner une lettre de mission adaptée (assurer la sécurité des personnes et des biens, instaurer un cadre favorisant les apprentissages par exemple plutôt que 95% au bac etc.).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- pseudo-intelloSage
Je suis relativement d'accord. Certains anciens PLC oublient très vite ce que c'est d'avoir une classe devant soi, certains anciens PE sont très ouverts et très humbles (qui ne calquent pas tout), certains anciens CPE établissement des analogies discutables entre les situations professionnelles qu'ils ont pu vivre auparavant et ce qu'ils pensent que vit un prof, bref, ce n'est pas tant la carrière précédente qui compte.
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- Pat BÉrudit
Ayant eu un adjoint de direction (dans le privé) qui venait du monde de l'entreprise, quelque chose qui n'a rien à voir avec l'enseignement, je peux dire que ça n'a rien apporté de positif. On a été soulagés d'apprendre qu'elle partait (hélas pour prendre la direction d'un petit établissement, on les plaint).
Parmi les aberrations :
- très sensible aux discours médiatisés donc à fond pour l'informatique, les tablettes, les écrans partout, sans penser qu'on pouvait ne pas partager ce point de vue
- une incapacité à se représenter réellement ce que c'est de gérer une classe, un groupe : oui, dans son bureau, un-tel est plutôt poli et s'excuse de ses bêtises avec la bouche en coeur, mais une fois dans la classe c'est le leader négatif qui nous fiche en l'air tout le groupe... On a passé des années à lui expliquer qu'individuellement, les élèves sont tous (ou presque) charmants, mais que ça ne change rien au fait que telle classe est ingérable... et donc, une incapacité à prendre les mesures nécessaires (aucun conseil de discipline)
- une incapacité à se représenter la charge de travail qu'on a en-dehors des cours, qu'on refusait de voir augmenter pour des réunions absolument pas nécessaires
- des formations soi-disant venues du monde de l'entreprise pour apprendre à coacher nos élèves, dont on n'avait pas besoin et au cours desquelles on n'a rien appris, mais qui ont coûté un max à l'établissement
- une incapacité à comprendre l'énergie qu'il faut pour mener un cours. Du mal à comprendre qu'une fois fragilisés, on n'arrive plus à affronter la classe : deux collègues en burn-out sans qu'elle le sente venir. Du mal à comprendre qu'on a été incapables de reprendre nos cours dans l'heure qui suivait les obsèques d'un collègue ("oui mais moi j'ai bien repris !" "dans un bureau, on peut, devant une classe, non".)
Non, vraiment, c'est très important au contraire d'avoir au-dessus de nous quelqu'un qui a été enseignant (ou à la limite CPE, bref, quelqu'un qui a eu à gérer des groupes de collégiens / lycéens).
Je note que ceux qui pensent le contraire n'en ont pas eux-mêmes fait l'expérience...
Parmi les aberrations :
- très sensible aux discours médiatisés donc à fond pour l'informatique, les tablettes, les écrans partout, sans penser qu'on pouvait ne pas partager ce point de vue
- une incapacité à se représenter réellement ce que c'est de gérer une classe, un groupe : oui, dans son bureau, un-tel est plutôt poli et s'excuse de ses bêtises avec la bouche en coeur, mais une fois dans la classe c'est le leader négatif qui nous fiche en l'air tout le groupe... On a passé des années à lui expliquer qu'individuellement, les élèves sont tous (ou presque) charmants, mais que ça ne change rien au fait que telle classe est ingérable... et donc, une incapacité à prendre les mesures nécessaires (aucun conseil de discipline)
- une incapacité à se représenter la charge de travail qu'on a en-dehors des cours, qu'on refusait de voir augmenter pour des réunions absolument pas nécessaires
- des formations soi-disant venues du monde de l'entreprise pour apprendre à coacher nos élèves, dont on n'avait pas besoin et au cours desquelles on n'a rien appris, mais qui ont coûté un max à l'établissement
- une incapacité à comprendre l'énergie qu'il faut pour mener un cours. Du mal à comprendre qu'une fois fragilisés, on n'arrive plus à affronter la classe : deux collègues en burn-out sans qu'elle le sente venir. Du mal à comprendre qu'on a été incapables de reprendre nos cours dans l'heure qui suivait les obsèques d'un collègue ("oui mais moi j'ai bien repris !" "dans un bureau, on peut, devant une classe, non".)
Non, vraiment, c'est très important au contraire d'avoir au-dessus de nous quelqu'un qui a été enseignant (ou à la limite CPE, bref, quelqu'un qui a eu à gérer des groupes de collégiens / lycéens).
Je note que ceux qui pensent le contraire n'en ont pas eux-mêmes fait l'expérience...
- MathadorEmpereur
Ton ancien adjoint allait-il dans les salles de classe voir votre travail ? (j'imagine que non…)
Il me semble délicat d'être responsable de quelque chose que l'on délègue sans aller voir personnellement ce qui se passe, que l'on soit issu du métier ou pas.
Il me semble délicat d'être responsable de quelque chose que l'on délègue sans aller voir personnellement ce qui se passe, que l'on soit issu du métier ou pas.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- amethysteDoyen
Cette nomination semble peu appréciée :
https://actu.orange.fr/france/stains-un-gendarme-nomme-proviseur-adjoint-d-un-lycee-magic-CNT00000186iNI.html
"Nous ne reconnaissons pas l'autorité de ce nouveau proviseur"
Ils annoncent une grève à partir du 5 novembre sans préciser quand celle-ci prendra fin : "nous ne reconnaissons pas l'autorité de ce nouveau proviseur adjoint comme nous ne reconnaîtrons jamais, dans l'enceinte d'une école, l'autorité d'un gendarme".
https://actu.orange.fr/france/stains-un-gendarme-nomme-proviseur-adjoint-d-un-lycee-magic-CNT00000186iNI.html
- MathadorEmpereur
Et après on s'étonne de voir se répéter les antiennes à propos des profs gauchistes/68ards/bobos/etc.…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- VerduretteModérateur
Ce qui m'énerve, c'est le refus a priori. Pourquoi ne pas essayer, au moins ?
- RubikNiveau 10
Dans l'école maternelle de mes filles, la directrice (qui n'enseignait pas) était une ancienne gendarme. Elle était très sèche avec tout le monde et ça filait droit (plus de parents en retard le matin par ex), mais les enseignants n'avaient pas l'air de s'en plaindre.
- VerduretteModérateur
Une de mes collègues de l'an passé était une militaire reconvertie, et c'était une excellente enseignante.
- tchanq'Neoprof expérimenté
Dans le même article, il est dit que 50% seulement sera consacré à des missions classiques de proviseur adjoint. C'est plutôt cet aspect qui me dérange. Un lycée a besoin d'un proviseur adjoint efficace à 100% dans ses tâches. Il sera donc à mi-temps?
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Failure is not an option
- Night OwlNiveau 10
Il me semble que c'est surtout la manière dont le rectorat a mené les choses qui provoque la colère:
tribune des personnels du lycée
tribune des personnels du lycée
- roxanneOracle
Mais il prend la place de quelqu'un? S'il est "en plus" pourquoi pas? Je trouve que la grève annoncée avant même sa prise de fonction n'est pas du meilleur effet (même si elle peut se justifier) dans l'état actuel des choses.
- User17095Érudit
Il y a de nombreuses choses qu'on refuse a priori d'essayer, parce qu'on sait que c'est une mauvaise idée, ou parce que ça ne correspond pas à nos convictions, goûts, aspirations, etc.
Dans ce cas précis, l'idée même de nommer un gendarme sur un poste de direction dans l'EN me heurte à plusieurs niveaux.
D'abord, comme dit plus haut, il n'a pas un parcours qui lui donne une vision du fonctionnement de l'EPLE, des problématiques éducatives, du quotidien des personnels, des enjeux pédagogiques, du métier d'élève, et j'en passe, tout ce qu'on intègre dans un des métiers dont un exercice de cinq ans est un préalable au concours. La sécurité est une des missions des perdirs, certainement pas celles où ils excellent puisque rien ne les y a préparées, mais ce n'en est qu'une, si importante soit-elle. Il est nommé en surnombre, et je ne comprends pas qu'il le soit en tant que perdir, alors qu'il pourrait tout à fait être affecté en restant dans sa fonction.
On en arrive à ce qui me dérange au niveau même de ma profession : à quoi je sers, du coup ? Si un gendarme détaché, si compétent soit-il dans son domaine, peut faire mon boulot, à quoi bon - et encore, en n'y consacrant que 50% de son temps ! Et si la partie centrale (sécurité) qui supplante toutes les autres (pédagogie, éducation, management, fonctionnement des instances, budget, justice éducative...) au point de les rendre insignifiantes peut être suffisamment bien assumée pour que ça passe, alors je n'ai plus qu'à me reconvertir.
Le tout bien sûr en n'ayant qu'une idée très vague de ce en quoi va consister cette casquette sécurité. Rencontrer les partenaires extérieurs, réfléchir à la sécurisation du site, ça prend combien d'heures de la semaine au juste ?
A ce compte-là, on peut aussi remplacer les enseignants par des gendarmes moins gradés : ils jouent un rôle de sécurité en étant responsables des élèves in loco parentis pendant le temps de classe après tout.
Les enseignants se plaignent à juste titre d'être déconsidérés, mais le mépris ouvert envers les cadres est palpable également.
Et à côté, on laisse deux postes de CPE vacants, des postes d'enseignant, on enlève l'EMS... un non professionnel de l'éducation peut les remplacer, faut croire.
Il y a des gens en établissement, l'EMS, un conseiller sécurité, allez zou, tout ça sur le coté, laissez faire le vrai pro.
Parenthèse : cette question de Stains mérite je crois un sujet dédié ?
Dans ce cas précis, l'idée même de nommer un gendarme sur un poste de direction dans l'EN me heurte à plusieurs niveaux.
D'abord, comme dit plus haut, il n'a pas un parcours qui lui donne une vision du fonctionnement de l'EPLE, des problématiques éducatives, du quotidien des personnels, des enjeux pédagogiques, du métier d'élève, et j'en passe, tout ce qu'on intègre dans un des métiers dont un exercice de cinq ans est un préalable au concours. La sécurité est une des missions des perdirs, certainement pas celles où ils excellent puisque rien ne les y a préparées, mais ce n'en est qu'une, si importante soit-elle. Il est nommé en surnombre, et je ne comprends pas qu'il le soit en tant que perdir, alors qu'il pourrait tout à fait être affecté en restant dans sa fonction.
On en arrive à ce qui me dérange au niveau même de ma profession : à quoi je sers, du coup ? Si un gendarme détaché, si compétent soit-il dans son domaine, peut faire mon boulot, à quoi bon - et encore, en n'y consacrant que 50% de son temps ! Et si la partie centrale (sécurité) qui supplante toutes les autres (pédagogie, éducation, management, fonctionnement des instances, budget, justice éducative...) au point de les rendre insignifiantes peut être suffisamment bien assumée pour que ça passe, alors je n'ai plus qu'à me reconvertir.
Le tout bien sûr en n'ayant qu'une idée très vague de ce en quoi va consister cette casquette sécurité. Rencontrer les partenaires extérieurs, réfléchir à la sécurisation du site, ça prend combien d'heures de la semaine au juste ?
A ce compte-là, on peut aussi remplacer les enseignants par des gendarmes moins gradés : ils jouent un rôle de sécurité en étant responsables des élèves in loco parentis pendant le temps de classe après tout.
Les enseignants se plaignent à juste titre d'être déconsidérés, mais le mépris ouvert envers les cadres est palpable également.
Et à côté, on laisse deux postes de CPE vacants, des postes d'enseignant, on enlève l'EMS... un non professionnel de l'éducation peut les remplacer, faut croire.
Il y a des gens en établissement, l'EMS, un conseiller sécurité, allez zou, tout ça sur le coté, laissez faire le vrai pro.
Parenthèse : cette question de Stains mérite je crois un sujet dédié ?
- MathadorEmpereur
pogonophile a écrit:Dans ce cas précis, l'idée même de nommer un gendarme sur un poste de direction dans l'EN me heurte à plusieurs niveaux.
D'abord, comme dit plus haut, il n'a pas un parcours qui lui donne une vision du fonctionnement de l'EPLE, des problématiques éducatives, du quotidien des personnels, des enjeux pédagogiques, du métier d'élève, et j'en passe, tout ce qu'on intègre dans un des métiers dont un exercice de cinq ans est un préalable au concours. La sécurité est une des missions des perdirs, certainement pas celles où ils excellent puisque rien ne les y a préparées, mais ce n'en est qu'une, si importante soit-elle. Il est nommé en surnombre, et je ne comprends pas qu'il le soit en tant que perdir, alors qu'il pourrait tout à fait être affecté en restant dans sa fonction.
On en arrive à ce qui me dérange au niveau même de ma profession : à quoi je sers, du coup ? Si un gendarme détaché, si compétent soit-il dans son domaine, peut faire mon boulot, à quoi bon - et encore, en n'y consacrant que 50% de son temps ! Et si la partie centrale (sécurité) qui supplante toutes les autres (pédagogie, éducation, management, fonctionnement des instances, budget, justice éducative...) au point de les rendre insignifiantes peut être suffisamment bien assumée pour que ça passe, alors je n'ai plus qu'à me reconvertir.
Je ne suis pas sûr de comprendre. Dans ce lycée, on a observé des problèmes graves dans le domaine de la sécurité. La hiérarchie a décidé, en conséquence, de détacher un gendarme dans l'établissement (ce qui est certes fortement discutable, surtout comparé au fait de pouvoir les deux postes vacants de CPE) pour améliorer sa situation sécuritaire. Il me semble logique de le nommer sur l'emploi le plus adapté à cette mission, et je pense que l'emploi d'adjoint au CDE est celui qui correspond le mieux.
Il ne me semble pas ici que les compétences pédagogiques et éducatives du reste de la direction du lycée soient remises en cause, ni que l'on compte nécessairement demander au gendarme détaché d'exercer les missions pédagogiques des perdirs (il y a clairement de quoi l'occuper avec le reste).
Par contre, je suis tout à fait d'accord qu'étant donné le nombre de postes vacants dans l'établissement il y a ici un énorme foutage de gueule.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
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- Ramanujan974Érudit
Je ne vois pas ce que quelqu'un qui a été 10 ans PE en maternelle connait du fonctionnement d'un lycée, du quotidien d'un prof et du métier d'élève de 1re STMG.pogonophile a écrit:D'abord, comme dit plus haut, il n'a pas un parcours qui lui donne une vision du fonctionnement de l'EPLE, des problématiques éducatives, du quotidien des personnels, des enjeux pédagogiques, du métier d'élève, et j'en passe, tout ce qu'on intègre dans un des métiers dont un exercice de cinq ans est un préalable au concours.
Il y a un poste de chef d'escadron de gendarmerie de vacant, il me semble. Tu devrais postuler !pogonophile a écrit:On en arrive à ce qui me dérange au niveau même de ma profession : à quoi je sers, du coup ? Si un gendarme détaché, si compétent soit-il dans son domaine, peut faire mon boulot, à quoi bon - et encore, en n'y consacrant que 50% de son temps ! Et si la partie centrale (sécurité) qui supplante toutes les autres (pédagogie, éducation, management, fonctionnement des instances, budget, justice éducative...) au point de les rendre insignifiantes peut être suffisamment bien assumée pour que ça passe, alors je n'ai plus qu'à me reconvertir.
Comme le sergeant Hartman (Full Metal Jacket), par exemple.pogonophile a écrit:A ce compte-là, on peut aussi remplacer les enseignants par des gendarmes moins gradés
Personne n'est intouchable.pogonophile a écrit:Les enseignants se plaignent à juste titre d'être déconsidérés, mais le mépris ouvert envers les cadres est palpable également.
Bienvenue dans le monde réel.
- Ramanujan974Érudit
Pourquoi "moins gradés" ? https://www.emploi-collectivites.fr/grille-indiciaire-etat-Chef-d-escadron-de-la-gendarmerie-nationale/0/6102/10038.htmpogonophile a écrit:
A ce compte-là, on peut aussi remplacer les enseignants par des gendarmes moins gradés
Un agrégé échelon 8 équivaut à un chef d'escadron échelon 4
Un certifié échelon 9 équivaut à un capitaine.
- User20827Niveau 8
C'est vrai que l'enseignant qui est cadre, personne n'y croit, pas même un chef d'établissement.pogonophile a écrit:Les enseignants se plaignent à juste titre d'être déconsidérés, mais le mépris ouvert envers les cadres est palpable également.
Enseignant, c'est troufion de base ; et l'EN ressemble à l'armée mexicaine.
Ils te disent que tu es cadre, catégorie A pour faire joli sur le contrat. Pour ceux qui en signent.
- Mcready1Fidèle du forum
Parce que nous ne sommes pas, de fait, des cadres : https://www.neoprofs.org/t8036-les-enseignants-sont-ils-des-cadres
- User20827Niveau 8
Ah ben mea culpa alors.Mcready1 a écrit:Parce que nous ne sommes pas, de fait, des cadres : https://www.neoprofs.org/t8036-les-enseignants-sont-ils-des-cadres
C'était marqué cadre catégorie A, et j'ai cru que du coup c'était le statut. J'ai dû lire trop vite.
- VerduretteModérateur
J'ai lu la tribune signée par les "enseignants militants" de Stains; mais militants de quoi ? "Nous ne serons jamais l'antichambre d'un commissariat" ... la confiance béate dans la rédemption des élèves par la bienveillance de l'école laïque commence sérieusement à me chauffer les oreilles. Cette opposition de principe, presque caricaturale, aux forces de l'ordre est véritablement ridicule.
Et il y en a un que j'aurais volontiers étripé, c'est Luc Ferry ricanant sur les propositions du gouvernement en disant que la seule manière de supprimer la violence scolaire, c'était de "faire réussir quelque chose" aux élèves. Il y a été, aux manettes de l'EN, et qu'a t-il donc fait pour obtenir ce louable résultat ?
Je me demande jusqu'à quel point les personnels dérangés par cette nomination ne sont pas surtout dérangés par le fait qu'un œil neuf regarde leurs pratiques et leurs suggère -éventuellement- des modifications.
Et il y en a un que j'aurais volontiers étripé, c'est Luc Ferry ricanant sur les propositions du gouvernement en disant que la seule manière de supprimer la violence scolaire, c'était de "faire réussir quelque chose" aux élèves. Il y a été, aux manettes de l'EN, et qu'a t-il donc fait pour obtenir ce louable résultat ?
Je me demande jusqu'à quel point les personnels dérangés par cette nomination ne sont pas surtout dérangés par le fait qu'un œil neuf regarde leurs pratiques et leurs suggère -éventuellement- des modifications.
- MalagaModérateur
Personnellement, je comprends la colère des collègues de ce lycée. Ils réclament depuis plusieurs mois des postes de CPE, le remplacement d'enseignants absents ou jamais nommés et à la place, on leur donne une personne avec une fonction jamais qu'ils n'ont jamais réclamée. Cette décision me semble aussi utile que la décision de M. Blanquer de mettre des policiers dans les lycées pour endiguer la violence scolaire. C'est, pour moi, ne rien avoir compris au problème.
Comme d'habitude, les enseignants ne sont pas réellement entendus. Cela me fait penser à la situation de mon collège où l'on nous a annoncé en même temps que les effectifs de classe allaient fortement augmenter (passant de 24 à 28/29 élèves par classe, sans compter les élèves relevant d'ULIS) mais qu'on nous donnait plein d'heures pour les devoirs faits. Donc d'un côté on dégrade les conditions d'enseignements et de l'autre, on nous donne des miettes pour réparer ce qui a volontairement été gâché.
Comme d'habitude, les enseignants ne sont pas réellement entendus. Cela me fait penser à la situation de mon collège où l'on nous a annoncé en même temps que les effectifs de classe allaient fortement augmenter (passant de 24 à 28/29 élèves par classe, sans compter les élèves relevant d'ULIS) mais qu'on nous donnait plein d'heures pour les devoirs faits. Donc d'un côté on dégrade les conditions d'enseignements et de l'autre, on nous donne des miettes pour réparer ce qui a volontairement été gâché.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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