Re: Projet de pré-recrutement : des étudiants enseignant à tiers-temps en L3 et M1 ?

par Ramanujan974 Dim 6 Oct 2019 - 4:42

Lefteris a écrit:
Qui préparera des cours avec contenu disciplinaire ? Des universitaires ? Des agrégés survivants ? Il faudra entretenir une petite réserve quand même, sous peine d'être là aussi obligé d'importer.

J'ai vu récemment un article sur des étudiants anglo-saxons qui faisaient faire leurs dissertations par des Kenyans ou des Pakistanais. Entre 15 et 40 $ selon l'urgence.
On trouvera facilement des Sénégalais ou des Camerounais pour préparer des cours.
Vous prenez le salaire d'un prof de lycée ou de fac et vous rajoutez magnanimement 100 €.
On sera largement en dessous des 1000 € et vous avez une main d'oeuvre qualifiée à bon marché.
En maths, il suffit de voir les sujets de bac africains (équivalent bac C années 80-90) pour comprendre qu'un étudiant en L1 au Sénégal est bien meilleur qu'un L3 en France.
Comme le service client d'Orange, ils parlent français mais ne le sont pas.

par Cassius Dim 6 Oct 2019 - 8:14

800 euros par mois pour 8h par semaine quand on n'a aucun revenu en dehors de l'aide des parents, ça en intéressera plus d'un (e). Et la difficulté évidente du métier en sera amoindrie puis l'engagement et la cohérence jouant on aura des captifs pour une ou deux décennies.

par Bouboule Dim 6 Oct 2019 - 9:35

Rater les cours de l'université, ça y est, il est donc acté par le ministère que là aussi ce n'est pas important un cours, ça se rattrape à l'aise, surtout avec les compétences actuelles des étudiants en licence...

par Cassius Dim 6 Oct 2019 - 9:38

Ça les aidera à rater le capes: une façon d'être sauvé :| .

par Kimberlite Dim 6 Oct 2019 - 9:41

Cassius a écrit:Ça les aidera à rater le capes: une façon d'être sauvé :| .

Ben non: comme ils ne sauront pas quoi faire d'autre, ils seront recrutés sous nouveau statut contractuel (ou un nouveau truc encore plus arnaque que ça), et ils seront coincés pour un bon moment... (pour la vie même: on fait quoi, dans la vie, avec une formation en sciences de l'éducation, à part formateur-pseudo-chercheur quand on est pistonné, ou exécutant sous-payé, quand on n'a pas la compétence "piston-réseautage"?).

par Rendash Dim 6 Oct 2019 - 9:41

Meuh non : plus besoin de CAPES avec ce type de pré-recrutement. Toufasson c'est obsolète dans le Nouveau Monde, il faut être mobile et disruptif.

par DesolationRow Dim 6 Oct 2019 - 9:42

Ah ah ah ils ont rencontré mes étudiants de L3 ?

par Rendash Dim 6 Oct 2019 - 9:43

DesolationRow a écrit:Ah ah ah ils ont rencontré mes étudiants de L3 ?

Précisément : et on a du coup estimé qu'il fallait d'urgence les renvoyer au collège bounce

par Ergo Dim 6 Oct 2019 - 11:03

Kimberlite a écrit:

Cassius a écrit:Ça les aidera à rater le capes: une façon d'être sauvé :| .

Ben non: comme ils ne sauront pas quoi faire d'autre, ils seront recrutés sous nouveau statut contractuel (ou un nouveau truc encore plus arnaque que ça), et ils seront coincés pour un bon moment... (pour la vie même: on fait quoi, dans la vie, avec une formation en sciences de l'éducation, à part formateur-pseudo-chercheur quand on est pistonné, ou exécutant sous-payé, quand on n'a pas la compétence "piston-réseautage"?).

Rendash a écrit:Meuh non : plus besoin de CAPES avec ce type de pré-recrutement. Toufasson c'est obsolète dans le Nouveau Monde, il faut être mobile et disruptif.

DesolationRow a écrit:Ah ah ah ils ont rencontré mes étudiants de L3 ?

Rendash a écrit:

DesolationRow a écrit:Ah ah ah ils ont rencontré mes étudiants de L3 ?

Précisément : et on a du coup estimé qu'il fallait d'urgence les renvoyer au collège

Projet de pré-recrutement : des étudiants enseignant à tiers-temps en L3 et M1 ? - Page 3 2252222100

Et bien sûr que beaucoup (trop) de nos étudiants travaillent. Mais de là à accepter leur précarisation et future contractualisation (enfin même pas future, d'ailleurs, puisqu'ils ont déjà un contrat là) par notre propre ministère... Remarquez qu'on sait bien que l'Etat s'y connaît en précarisation.

par Volo' Jeu 7 Nov 2019 - 17:37

Je ne me souviens plus si nous avions créé un sujet concernant l'emploi des AED à des fins d'enseignement dans la logique de préprofessionnalisation. En tout cas, c'est sorti !

circulaire n° 2019-156 du 6-11-2019

Pour améliorer l'attractivité du métier de professeur et faire émerger un nouveau vivier de candidats, la loi Pour une École de la confiance prévoit la possibilité pour les établissements d'enseignement scolaire de recruter des assistants d'éducation qui pourront bénéficier sur trois ans d'un parcours de professionnalisation et, progressivement, exercer des fonctions d'enseignement ou d'éducation.
La présente circulaire rappelle les finalités de ce dispositif de préprofessionnalisation, et précise les conditions d'emploi et de recrutement spécifiques mises en œuvre pour les atteindre.

[...]

[...]

4.b.1. Au sein des établissements ou des écoles, des tuteurs désignés par l'IEN de circonscription ou l'IA-IPR de la discipline d'étude de l'AED et le chef d'établissement

[..]

Modalités de recrutement
Le recteur organise un appel à candidature pour les fonctions de tuteurs. Cet appel est publié sur le site local du rectorat d'académie. Après entretiens des candidats, les tuteurs sont désignés, sur la base de leurs qualités professionnelles :
- par l'IEN de circonscription dans le premier degré ;
- par le chef d'établissement et l'IA-IPR de la discipline pertinente au regard de la mention de licence de l'étudiant dans le second degré.
Chaque tuteur ne peut pas accompagner plus de deux AED en préprofessionnalisation.
Rémunération
L'indemnité des tuteurs est fixée à 600 euros, par AED et par année scolaire. Conformément au décret n° 2010-235 du 5 mars 2010 relatif à la rémunération des agents publics participant, à titre d'activité accessoire, à des activités de formation et de recrutement, l'attribution de cette indemnité est subordonnée à l'exercice effectif des fonctions de tutorat y ouvrant droit. Elle est versée annuellement, après service fait en fin d'année scolaire.

[...]

7. Calendrier : mise en œuvre dès la rentrée scolaire 2019 et extinction progressive des dispositifs EAP et Meef alternant.
Le dispositif est mis en œuvre à la rentrée scolaire 2019.
En conséquence, il n'y aura plus de nouveaux recrutements d'EAP 2 en L2. Les contrats en cours seront exécutés jusqu'à leur terme.
Le dispositif des Meef1 alternants perdure en 2019 et en 2020. Son extinction est prévue pour l'année scolaire 2021-2022, qui coïncide avec l'accès de la première promotion des AED en préprofessionnalisation à la première année de master Meef.

par Occitane sur ciel Jeu 7 Nov 2019 - 18:43

Volo' a écrit:Pour améliorer l'attractivité du métier de professeur et faire émerger un nouveau vivier de candidats, la loi Pour une École de la confiance prévoit la possibilité pour les établissements d'enseignement scolaire de recruter des assistants d'éducation qui pourront bénéficier sur trois ans d'un parcours de professionnalisation et, progressivement, exercer des fonctions d'enseignement ou d'éducation.
La présente circulaire rappelle les finalités de ce dispositif de préprofessionnalisation, et précise les conditions d'emploi et de recrutement spécifiques mises en œuvre pour les atteindre.

J'aime beaucoup la mention en gras! On se demande si c'est ironique. Pour améliorer l'attractivité? Les solutions doivent partir des constats actuels, non?

Les AED, les stagiaires INSPE et les étudiants se destinant au métier vont combler les trous et constitueront une main d'oeuvre motivée et pas chère pour "remplacer " et combler les trous de DHG.

par Occitane sur ciel Jeu 7 Nov 2019 - 18:44

oups, désolée pour les répétitions, je n'ai pas relu.

par epekeina.tes.ousias Jeu 7 Nov 2019 - 19:49

Kimberlite a écrit:
Ben non: comme ils ne sauront pas quoi faire d'autre, ils seront recrutés sous nouveau statut contractuel (ou un nouveau truc encore plus arnaque que ça), et ils seront coincés pour un bon moment... (pour la vie même: on fait quoi, dans la vie, avec une formation en sciences de l'éducation, à part formateur-pseudo-chercheur quand on est pistonné, ou exécutant sous-payé, quand on n'a pas la compétence "piston-réseautage"?).

Ben non… Dans la mesure où les directeurs et directrices d'INSPE sont désormais nommés “conjointement” par le président de l'U. (qui s'en fiche du moment que ça ne coûte rien) et le recteur, dans la mesure où personne dans les INSPE ne sait exactement comment et en quoi il faut refaire les diplômes (on sait seulement qu'il le faut), dans la mesure où, depuis un an au moins, il ne circule que des documents qui “fuitent” (intentionnellement sans doute), il est très probable que la future formation sera pilotée par les recteurs et corps d'inspection — IEN et IPR donc. Avec tout ce que ça implique en termes d'application autoritaire et de commandement vertical.
Quant à l'entrée “progressive” dans le métier, il ne faut pas rêver: lors des deux précédentes “réformes” (2008-10 et 2013), indépendamment de toute alternance politique (!), c'était dénoncé comme un diplôme “tubulaire” et une iniquité (ben oui: ceux qui n'auraient pas le concours ne pourraient pas se reconvertir). Donc, ça sera un diplôme (n'importe lequel= il y a assez de licences dans les facs), commandé par des rectorats en quête d'“efficacité” et du pratico-pratique sauce terrain-inspection, et des rapports de stage et de pratique en guise de “mémoires”.

par Bouboule Sam 9 Nov 2019 - 19:29

60€ par mois pour le tuteur, on ne doit pas lui en demander trop (ou alors faut qu'il prenne 10 AED sous son aile d'un coup et faire une formation collective).

par RogerMartin Sam 9 Nov 2019 - 20:06

Dommage qu'on ne laisse pas étudier les étudiants qui se destineraient au professorat. Mais je suis naïve : il est évident que moins ils en sauront, plus on pourra leur demander de se plier à des lubies pédagos et à des fantaisies organisationnelles, et moins ils pourront se débiner facilement. Donc voilà, pardon, je corrige : super idée, les vocations vont à nouveau repartir à la hausse.

Bonjour à tous,

Je ne suis pas très favorable au dispositif pour toutes les raisons précitées. En revanche, dans mon établissement, une étudiante en prépro ne s'épanouit pas car ma collègue tutrice est totalement désintéressée ... (encore une qui a vu une prime facile ...). Les collègues d'anglais l'ont bien compris, ils l'encadrent mais c'est de l'investissement et du travail. Même si elle s'entend assez bien avec sa tutrice sur le plan personnel, elle s'inquiète qu'à terme, cela lui soit préjudiciable : la tutrice en question fuit tout ce qui concerne son rôle de tutrice ... Elle ne sait même pas si elle doit remplir un rapport annuel (et je ne sais pas non plus à vrai dire)

D'où ma question : est-il possible de changer de tuteur en interne dans le même établissement ? Par exemple par un simple aval de l'inspection et de l'académie ?