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Alexis
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par Alexis Ven 29 Aoû 2008 - 13:14
je pense commencer par l'argumentation avec mes 1eres STG et je me posais une question simple: est-il possible de faire une unique séquence qui présenterait la fable, le conte et l'apologue au sein d'un GT? quelque chose du type "l'argumentation et ses stratégies" en fait.
Je pose cette question car je ne l'ai jamais vu dans une liste de bac...
Suspect
auparavant je séparais l'essai (en OI) de l'apologue (en GT) mais je trouve cela un peu long et les élèves semblent peiner un peu.

merci d'avance pour vos avis

bonne fin de vacances à tous Very Happy
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par Invité Ven 29 Aoû 2008 - 13:15
oui tu peux trés bien le faire.. Daniel en a déjà parlé avec les s.. sur la guerre.
cecile23
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par cecile23 Ven 29 Aoû 2008 - 14:55
je l'ai fait aussi l'an dernier avec la guerre, c'est vrai que c'est un thème qui s'y prête bien, il y a aussi le thème du bonheur qui peut permettre d'étudier fable, essai et conte philosophique...
Moi pour cette année je tente de bidouiller un GT autour de la réflexion morale, les 7 péchés capitaux plus précisément...mais j'ai plus de mal à trouver mes textes que pour la guerre...
Tu peux aussi prendre un thème comme "réflexion sur le pouvoir", il me semble avoir déjà vu cela dans des manuels...
Bonne recherche!
Alexis
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par Alexis Sam 30 Aoû 2008 - 17:40
merci pour vos réponses Wink

je vais faire un GT sur les stratégies argumentatives, sans doute sur le thème du pouvoir effectivement, ça semble rouler et ça devrait être clair pour les élèves

Smile
henriette
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Médiateur

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par henriette Dim 31 Aoû 2008 - 0:04
J'ai fait cela, avec comme problématique "Comment un récit plaisant devient-il le levier d'une réflexion autonome du lecteur" et ça a bien fonctionné.
snow
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par snow Sam 29 Aoû 2009 - 23:22
Bonsoir tout le monde,

je compte travailler avec mes 1e stg sur la dénonciation de l'esclavage pour l'objet d'étude démontrer / convaincre / persuader.
Je vais évidemment leur faire lire des extraits de Montesquieu et de Voltaire mais je voulais savoir si vous aviez d'autres références autour de cette thématique.
Je pense à Césaire par exemple mais il faut que je me replonge dans les textes (peut-être dans le Discours sur le colonialisme?).

d'avance merci!
miss terious
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Doyen

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par miss terious Dim 30 Aoû 2009 - 0:18
Tu as aussi des poèmes de David Diop. J'avais travaillé sur un texte précis à l'ép. où j'avais des 2ndes, mais je ne me souviens plus du titre. Je l'avais trouvé dans un manuel.

_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)[1ère] argumentation Coc210  
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
snow
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par snow Dim 30 Aoû 2009 - 9:37
Merci Miss terious, je viens de chercher quelques textes de Diop que je ne connaissais pas. J'aime beaucoup "celui qui a tout perdu". Je le copie pour ceux que ça intéresse!





Celui qui a tout perdu
Poème de David Diop

Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l'insouciance
Au milieu des feux de liberté.

Puis un jour, le Silence...
Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d'acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l'uniforme de fer et de sang.
Votre voix s'est éteinte aussi
Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.
ysabel
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Devin

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par ysabel Dim 30 Aoû 2009 - 11:37
Voici des textes que j'ai utilisé l'an passé avec mes secondes :

Harriet Beecher-Stowe
La Case de l'oncle Tom (1851)


Ce roman, que l'on présente souvent comme une oeuvre mièvre et larmoyante, est en réalité un livre de combat contre l'esclavage aux États-Unis. Son auteur, Harriet Beecher-Stowe (1811-1896), insère dans le récit des descriptions réalistes des États esclavagistes du Sud et de la vie dans les plantations. Paru en 1851, alors que la question de l'esclavage déchirait les États-Unis, la Case de l'oncle Tom connut un grand succès, notamment parce que, dans un pays profondément chrétien, ce roman soulignait les contradictions entre la foi chrétienne et la pratique de l'esclavage.
Chapitre XXX
Le magasin d'esclaves


Un magasin d'esclaves ! Peut-être ce nom seul a-t-il évoqué d'horribles visions dans l'esprit de quelques-uns de mes lecteurs. Ils se représentent quelque antre immonde, obscur, quelque hor­rible Tartare, « informis, ingens, cui lumen ademptum[1] », mais détrompez-vous, innocent ami ! de nos jours les hommes ont découvert l'art de pécher adroitement et décemment, de manière à ne pas révolter une société respectable. La marchandise humaine est cotée haut sur le marché, aussi est-elle bien nourrie, bien soignée, bien surveillée, bien proprifiée[2], afin qu'elle puisse être mise en vente dans des conditions avantageuses. Un magasin d'esclaves, à la Nouvelle-Orléans, est une maison en appa­rence à peu près semblable à toutes les autres bien tenues, et devant laquelle vous pouvez voir chaque jour, par une sorte d'au­vent, une rangée d'hommes et de femmes qui servent d'enseigne. On vous invitera poliment à entrer et à examiner la marchandise. Là, vous trouverez en abondance des maris, des femmes, des frères et des sœurs, des pères, des mères et des petits enfants, à « vendre séparément ou par lots », au gré de l'acheteur. Et cette âme immortelle, rachetée par le sang et les angoisses d'un fils de Dieu, à cette heure mystérieuse où la terre trembla, où les rochers se fendirent et où les tombeaux furent ouverts, cette âme est ven­due, louée, hypothéquée, ou échangée contre des épiceries ou d'autres valeurs de ce genre, suivant la position commerciale ou la fantaisie de l'acquéreur. [...]

Ceux qui font le commerce de l'article humain font des efforts scrupuleux et systématiques pour entretenir dans leurs magasins une gaieté bruyante, comme le meilleur moyen de noyer la réflexion et de faire oublier aux esclaves leur condition. Depuis le moment où le Noir est vendu sur le marché du Nord jusqu'à celui où il arrive dans le Sud, son possesseur s'applique à le dresser. Tous les efforts sont faits en vue de l'endurcir et de l'abrutir. Le marchand d'esclaves rassemble son troupeau dans la Virginie et le Kentucky, et le conduit dans quelque endroit sain et agréable, souvent auprès des eaux thermales, pour l'y engraisser. Là ils reçoivent chaque jour une nourriture abondante, et comme il s'en trouve toujours quelques-uns que le mal du pays fait dépérir, on joue chaque jour du violon pour les faire danser. Celui qui refuse d'être gai, celui qui ne peut pas bannir de son âme le souvenir de sa femme, de ses enfants, de son home, celui-là est noté comme un caractère chagrin et dangereux, et se trouve en butte à tous les mauvais traitements qu'un homme endurci et sans autre loi que sa volonté peut lui faire subir. La vivacité, l'entrain et la gaieté, surtout en présence des visiteurs, leur sont constamment com­mandés; ils y sont stimulés tantôt par l'espoir d'obtenir un bon maître, tantôt par la crainte des châtiments qui les attendent s'ils se trouvent invendables. (...]
La Case de l'oncle Tom, trad. L. Pilatte, Librairie Nouvelle / Victor Lecou, 1853.



[1] Virgile, Énéide (Livre III, vers 658) : « Monstrum horrendum, informis, ingens, cui lumen ademptum » (« Monstre horrible, affreux, gigantesque et privé de lumière »). Chez Virgile, cette description concerne le cyclope Polyphème aveuglé par Ulysse ; Harriet Beecher-Stowe l'applique au Tartare, la forteresse des Enfers dans le monde antique.


[2] Proprifiée : nettoyée, lavée, rendue propre.

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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante

« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
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par ysabel Dim 30 Aoû 2009 - 11:38
Louis Sala-Molins, Le Code noir ou le Calvaire de Canaan (1987)


Professeur de philosophie politique, Louis Sala-Molins a publié une édition critique du Code noir. Voici le commentaire qu'il fait de l'article 36 reproduit ci-dessous, consacré aux vols commis par les esclaves : l'imagination des maîtres blancs semblait illimitée quand il s'agissait de punir ceux qui avaient attenté à leurs biens...



Article 36. - Les vols de moutons, chèvres, cochons, volailles, cannes de sucre, pois, mil, manioc ou autres légumes faits par les esclaves, seront punis selon la qualité du vol, par les juges, qui pourront s'il y échet[1]les condamner à être battus de verges par l'exécuteur de la haute justice, et marqués d'une fleur de lis.



Comme il a été dit à propos de l'article précédent, la pratique a vite fait de gommer la distinction établie par le Code noir entre les vols qualifiés et les autres. Les maîtres, évidemment, dérangent encore moins la justice pour les petits vols qu'ils ne la sollicitent pour les vols plus considérables. Le récit serait interminable des exploits accomplis par la « justice magistrale[2] » à l'insu, sinon avec la silencieuse complicité de la justice royale, dont les dispensa­teurs là-bas au loin avaient eux-mêmes des esclaves et maniaient en leurs quartiers le fouet avec autant d'élégance que chacun. En fin de compte, que la justice royale intervienne ou pas, ils n'échap­peront pas, les esclaves voleurs de mil ou de pois, à la flagellation appliquée pour la moindre peccadille[3],la moindre faute, le moindre chapardage[4]. La flagellation. À ne pas confondre avec « les coups de fouet distribués par-ci par-là et qui ne font que cin­gler la peau ». C'est de la taille qu'on parle en cas de vol, c'est-à­-dire de cette flagellation féroce qui entaillait profondément la peau et les chairs. À l'origine du système colonial le nombre de coups qu'on donnait n'était pas limité. On le fixa plus tard à 29. En vain, puisqu'on lit dans l'ordonnance célèbre de 1786[5] qu'il « sera désormais interdit de donner plus de 50 coups ».

La flagellation est différemment nommée selon les diverses façons de la pratiquer. On donne un quatre piquets si l'esclave est attaché à quatre piquets par terre. On parle d'échelle s'il est lié à une échelle pour recevoir les coups. On le suspend par les quatre membres pour le mieux tailler, et c'est le hamac. On le suspend par les mains seulement, c'est la brimballe. Le fouet est remplacé parfois par la rigoise, sorte de cravache à nerf de boeuf, ou par des lianes souples et pliantes comme de la baleine. La flagellation terminée, lorsque tout le corps de l'esclave n'est qu'une plaie, on le frottait vigoureusement avec du jus de citron, du sel ou du piment pour éviter l'inflammation des plaies ou l'apparition de la gangrène.

Ce n'est pas tout. On mettait aussi les Noirs au carcan[6] en leur appliquant un baillon frotté de piment. On allait jusqu'à les attacher au carcan par une oreille avec un clou ; puis on coupait l'oreille. La justice « magistrale » mettait aussi les esclaves aux ceps, qui leur ferraient les pieds et les mains. Volaient-ils de la canne à sucre, en mâchaient-ils dans les champs ou les magasins ? Ils étaient coiffés d'un masque de fer-blanc, dont les orifices permet­taient de voir et de respirer, mais pas de manger.

Revenons à la taille ou flagellation. 29 coups ? 50 coups ? La jolie querelle. Le P. Labat[7]a parfois des tendresses envers les esclaves. Sauf quand il s'énerve. C'est lui-même qui raconte avoir fait donner une fois « environ trois cents coups de fouet » à un esclave, « qui l'écorchèrent depuis les épaules jusqu'aux genoux. Il criait comme un désespéré et nos Nègres me demandaient grâce pour lui ». Puis le bon père le fit « mettre aux fers après l'avoir fait laver avec une pimentade, c'est-à-dire avec de la saumure[8] dans laquelle on a écrasé du piment et des petits citrons. Cela cause une douleur horrible à ceux que le fouet a écorchés, mais c'est un remède assuré contre la gangrène qui ne manquerait pas de venir aux plaies ». Cela se passait à la veillée. Le jour venu, le saint homme fit reconduire l'esclave à son maître. Le maître « me remercia] de la peine que je m'étais donnée » et fit encore fouet­ter son esclave « de la belle manière ».
Le Code noir ou le Calvaire de Cancan, ©️ PUF, coll. « Quadrige », 2005, p. 162-163.



[1] S'il y échet : le cas échéant; si le juge le souhaite.


[2] C'est-à-dire la justice » exercée par les maîtres eux-mêmes, sans recours aux tribunaux.


[3] Peccadille : petite faute.


[4] Chapardage : vol mineur.


[5] Cette loi édictée par Louis XVI adoucit quelque peu la condition des esclaves, en imposant par exemple un temps de repos obligatoire de midi à 14 heures, ainsi qu'entre le coucher et le lever du soleil.


[6] Carcan : collier de fer attaché à un poteau, qui liait l'esclave par le cou.


[7] Jean-Baptiste Labat : dominicain et voyageur français (1663-1738), qui fut missionnaire aux Antilles (1693) et qui, à son retour, publia un volume intitulé Nouveau Voyage aux îles de l'Amérique (1722).


[8] Saumure : eau salée.




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par ysabel Dim 30 Aoû 2009 - 11:39
Aimé Césaire (1913-2008)
Cahier d'un retour au pays natal (1947)


Dans ce long poème, dont est extrait ce texte, Césaire définit le concept de « négritude ». Pour cela, il prend les mots à bras-le-corps, en ­particulier le mot « Nègre », qui s'est au fil du temps chargé de connotations racistes et méprisantes, afin de lui redonner toute sa fierté.





[...] Il n'y a pas à dire : c'était un bon Nègre. Les Blanc disent que c'était un bon Nègre, un vrai bon Nègre, le bon Nègre à son bon maître.

Je dis hurrah !



C'était un très bon Nègre,

la misère lui avait blessé poitrine et dos et on avait fourré dans sa pauvre cervelle qu'une fatalité pesait sur lui qu'on ne prend pas au collet ; qu'il n'avait pas puissance sur son propre destin ; qu'un Seigneur méchant avait de toute éternité écrit des lois d'interdic­tion en sa nature pelvienne[1]; et d'être le bon Nègre ; de croire honnêtement à son indignité, sans curiosité perverse de vérifier jamais les hiéroglyphes fatidiques.



C'était un très bon Nègre



et il ne lui venait pas à l'idée qu'il pourrait houer[2],fouir[3],cou­per tout, tout autre chose vraiment que la canne insipide



C'était un très bon Nègre.



Et on lui jetait des pierres, des bouts de ferraille, des tessons[4] de bouteille, mais ni ces pierres, ni cette ferraille, ni ces bou­teilles... Ô quiètes[5] années de Dieu sur cette motte terraquée[6] !



et le fouet disputa au bombillement[7] des mouches la rosée sucrée de nos plaies.

Je dis hurrah ! La vieille négritude

progressivement se cadavérise

l'horizon se défait, recule et s'élargit

et voici parmi des déchirements de nuages la fulgurante d'un signe



le négrier craque de toute part... Son ventre se convulse et résonne... L'affreux ténia[8] de sa cargaison ronge les boyaux fétides de l'étrange nourrisson des mers !

Et ni l'allégresse des voiles gonflées comme une poche de doublons rebondie, ni les tours joués à la sottise dangereuse des frégates policières ne l'empêchent d'entendre la menace de ses grondements intestins



En vain pour s'en distraire le capitaine pend à sa grand’ vergue[9] le Nègre le plus braillard ou le jette à la mer, ou le livre à l'appétit de ses molosses[10]



La négraille[11] aux senteurs d'oignon frit retrouve dans son sang répandu le goût amer de la liberté



Et elle est debout la négraille



la négraille assise

inattendument debout

debout dans la cale

debout dans les cabines

debout sur le pont

debout dans le vent

debout sous le soleil

debout dans le sang

debout

et

libre



debout et non point pauvre folle dans sa liberté et son dénue­ment maritimes girant[12] en la dérive parfaite

et la voici :

plus inattendument debout

debout dans les cordages

debout à la barre

debout à la boussole

debout à la carte

debout sous les étoiles

debout

et

libre

et le navire lustral[13] s'avancer impavide[14] sur les eaux écroulées.

Et maintenant pourrissent nos flocs[15] d'ignominie ! [...]
Cahier d'un retour au pays natal, ©️ Présence africaine, 1971, p. 143-149.



[1] Pelvienne : adjectif relatif au « pelvis», nom scientifique de l'os du bassin. Au sens figuré, la « nature pelvienne» désignerait, par euphémisme, la nature sexuelle, l'essence même.


[2] Houer : piocher (archaïsme).


[3] Fouir : creuser le sol.


[4] Tessons : débris.


[5] Quiètes : calmes.


[6] Terraquée : faite de terre et d'eau (archaïsme).


[7] Bombillement : néologisme qui désigne à la fois le vol désordonné et le bourdonnement des mouches. Cf. Rimbaud, Voyelles : « A, noir corset velu des mouches éclatantes / Qui bombillent autour des puanteurs cruelles. »


[8] Ténia : ver intestinal, communément appelé « ver solitaire ».




[9] Grand'vergue : partie transversale du mât.


[10] Pour terroriser les esclaves, à Saint-Domingue, les Français avaient des chiens à dévorer des Noirs.


[11] Négraille : pour marquer la fierté retrouvée des Noirs, Césaire crée un mot encore plus insultant que « nègre», en ajoutant à ce dernier un suffixe péjoratif (comme dans « marmaille», « volaille», etc.).


[12] Girant : tournant


[13] Lustral : purificateur


[14] Impavide : impassible


[15] Flocs : « dans le costume militaire, petite[s] touffe[s] de laine, de soie » (Littré)


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par ysabel Dim 30 Aoû 2009 - 11:40
Attention, la mise en page du poème de Césaire n'est pas respectée

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Grand sage

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par nuages Dim 30 Aoû 2009 - 11:47
Hugo dénonce le travail des enfants dans les usines comme une forme d'esclavage moderne . Ci-dessous un extrait:

MELANCHOLIA
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !

Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III juillet 1838
snow
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par snow Dim 30 Aoû 2009 - 13:53
Merci beaucoup Ysabel, tes textes me seront très utiles en lecture complémentaire.
snow
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par snow Dim 30 Aoû 2009 - 13:56
merci Nuages, j'avais également pensé à ce texte mais je ne voulais pas choisir trop de poèmes pour cette séquence.
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