- CasparProphète
Philomène87 a écrit:Agrippina furiosa a écrit:
- la feignasse revient à table avec son butin et tend, dans un geste grandiose, le paquet et un stylo rouge (oui, il faut être gentil, tout de même) et lance d'un air détaché en démarrant le chrono : "Vas-y, je te regarde ... mais faut faire un barème, avant d'attaquer, parce que sinon, c'est pas équitable et les élèves viendront râler et il faudra tout recorriger."
En valent-ils vraiment la peine ?
Lorsqu'on m'agresse, je m'en vais. Et je ne reviens pas.
Les gens qui sont incapables de te respecter, ne méritent pas ta compagnie. Donc, aucun regret.
Pas si facile quand il s'agit de ta famille, même si c'est souvent dit sur le ton de la plaisanterie (c'est pénible tout de même). Mon oncle et pas tante pensent que je ne suis "pas assez investi dans mon métier" parce que j'ai parfois le malheur de râler un peu après les élèves ou autre...Il faudrait être toujours content, trouver que tout va bien parce qu'on fait le plus beau métier du monde.
- IphigénieProphète
oh que j’aurais été tentée de répondre que...Caspar a écrit:skindiver a écrit:Qu’est ce que vous en avez à faire de ce que pensent les gens de notre métier? Franchement ça ne me pose aucun soucis. J’ai de la chance, on ne me fait jamais de remarques négatives à part peut être deux fois où j’ai répondu que si ce métier était à ce point idyllique, qu’ il n’avait qu’à passer le concours et prendre ma place et que je ne comprenais du coup pas pourquoi il y avait si peu de candidats, en particulier dans mon département de travail qui est le 93.
C’est sur qu’il ne faut pas avoir un orgueil démesuré pour faire notre métier mais nous l’avons choisi...
Eh bien moi j'en ai assez d'entendre tout le temps les mêmes clichés sur les vacances et autres... Je ne me permets pas de faire de remarques négatives sur les métiers des gens que je rencontre, ne serait-ce que par politesse. Qu'ils pensent tout bas ce qu'ils veulent, ils ne sont pas obligés de le crier sur les toits.
EDIT: Anecdote déjà racontée ici mais je la ressors. Il y a quelques années je reois en rencontre parents profs une mère et sa fille, elève de 3ème. je lui demande ce qu'elle veut faire plus tard: vétérinaire. Je lui réponds que c'est un métier que je connais bien car mon père et mon grand-père étaient vétérinaires. Choc de la mère et de la fille: "Et vous, vous êtes prof ?" = le raté de la famille j'imagine.
- IphigénieProphète
Ah non! Je pensais plutôt à « oui je suis restée dans la même branche »
- CasparProphète
Iphigénie a écrit:Ah non! Je pensais plutôt à « oui je suis restée dans la même branche »
Je n'aurais pas osé (mais j'ai pensé "de toute façon ma petite, tu ne seras jamais vétérinaire vu tes résultats", et j'avais d'ailleurs vu juste :diable: ).
- CathEnchanteur
Danska a écrit:A leur décharge, c'est difficile de se le représenter quand on n'a jamais fait de cours. Et même d'un cours à l'autre, ça varie, selon les élèves, le niveau, la classe, le thème (on dépense moins d'énergie pour surveiller une interro que pour faire un cours magistral ou diriger des travaux de groupe)... A ceux qui essayent de visualiser, je rappelle déjà que pendant une heure de cours, il n'est pas possible d'aller aux toilettes, de faire une pause café, de fermer les yeux ne serait-ce que trente secondes ou de bailler longuement en cas de coup de barre, de se ménager si rhume ou mal de gorge, de rester assis tranquillement, d'aller voir ses mails ou de faire autre chose, etc. Rien que ça, c'est une contrainte, indépendamment même de l'énergie utilisée pour le cours proprement dit.
S'ils ne savent pas, qu'ils se taisent, alors !
- PointàlaligneExpert
Agrippina furiosa a écrit:Si vraiment vous n'en pouvez plus, petite recette (testée et approuvée)pour égayer vos repas de famille un peu lourdingues sur vote existence de feignasse :
- ladite feignasse se lève, très digne et gagne son bureau / son coin de table où se trouve son barda
- la feignasse se munit d'un paquet de copies (comme c'est une authentique feignasse, elle en a bien toujours un ou deux qui trainent)
- la feignasse revient à table avec son butin et tend, dans un geste grandiose, le paquet et un stylo rouge (oui, il faut être gentil, tout de même) et lance d'un air détaché en démarrant le chrono : "Vas-y, je te regarde ... mais faut faire un barème, avant d'attaquer, parce que sinon, c'est pas équitable et les élèves viendront râler et il faudra tout recorriger."
Ah ! Très important, le ton doit resté très calme et didactique (comme la feignasse sait si bien le prendre). Succès assuré !!!
Bon, après, je n'ai pas marqué des points avec ma BS ... mais elle ne m'a plus JAMAIS reparlé de mes edt de feignasse
Superbe !
- BabaretteDoyen
Rendash a écrit:C'est l'avantage d'enseigner l'histoire-géographie, ça. En général, les gens trouvent ça "super utile". Bon, c'est un boulot de feignasse, parce que les fleuves y changent pas d eplace d'une année sur l'autre, et pis "nos ancêtres c'est toujours les Gaulois" (comp-renne qui pourra).
... mais c'est surtout un nid de gauchiss' qui font rien qu'à embrigader nos zenfants et à dire que le communiss' c'est cool et que la grève c'est bien :lol:
Vu la société, en plus le prof ne le fait même pas efficacement.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- SphinxProphète
Je n'ai JAMAIS de remarques négatives sur le métier de prof. Ni de la part de ma famille (la moitié sont profs et le reste en bonne partie fonctionnaires, ça aide ; ils ont leur lot de clichés et je ne vous dis pas ce que se prennent ceux qui bossent aux impôts quand ils reçoivent des usagers...). Ni de la part de mes amis - mais ça c'est parce que je les choisis bien (bon j'ai occasionnellement la blague sur les vacances mais je sais très bien que c'est une blague et qu'en réalité ils trouvent mon métier très difficile, d'ailleurs plusieurs s'y sont essayés et n'y ont pas tenu ; je crois d'ailleurs qu'ils se le peignent pire qu'il ne l'est pour moi). Je ne lis pas les commentaires sur internet, œuvre pour beaucoup d'une bande de trolls anorthographiques et désoeuvrés, souvent fachos, et dont je me suis laissé dire qu'on retrouve souvent les pseudos d'un site de journal à un autre. J'ai déjà eu des commentaires admiratifs de parfaits inconnus, par exemple dans le train en corrigeant mes copies. Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- egometDoyen
Ilona a écrit:Parce que le français est un jaloux pathologique, il ne supporte pas que d'autres aient ce qu'il n'a pas. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est si facile à un politique de jouer les français les uns contre les autres pour faire passer ses méformes. N'avez pas noté que l'argument venant le plus souvent lorsqu'il s'agit de faire avaler une couleuvre aux français est fréquemment celui de l'égalité (l'égalité pour les retraites (un euro cotisé .......), par soucis d'égalité on augmente le gasoil pour qu'il rattrape l’essence etc).
Je pense qu'il faudrait modifier la devise française et remplacer égalité par un autre mot car son sens a été dévoué.
Il y a certainement un problème du côté de la notion d'égalité. Mais remplacer le mot ne changerait rien. Le nouveau serait vite dévoyé de la même façon. On ne dit plus nègre, ni noir, ni black, ni… S'il suffisait de bannir quelques mots pour bannir le racisme, la vie serait tellement simple!
L'ambiguïté de la notion d'égalité se trouve déjà chez les Grecs. Elle parcourt l'histoire de la démocratie depuis le début. Relisons Tocqueville! Ou Marx. Ou Turgot.
Mais disons que la notion juridique d'égalité est beaucoup trop subtile et formelle pour être populaire. La notion populaire et politique est beaucoup trop floue pour être pratique. Elle est à géométrie variable et permet de justifier à peu près n'importe quoi.
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Ubi bene, ibi patria.
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- PseudoDemi-dieu
Sphinx a écrit: Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
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- Pourquoi 3,14159Expert
Sphinx a écrit: Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
Un p'tit lien qui pourrait te faire changer d'avis : voir les commentaires en bas de l'article
- HélipsProphète
Pourquoi 3,14159 a écrit:Sphinx a écrit: Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
Un p'tit lien qui pourrait te faire changer d'avis : voir les commentaires en bas de l'article
Je me permets de citer Sphinx :
Sphinx a écrit:Je ne lis pas les commentaires sur internet, œuvre pour beaucoup d'une bande de trolls anorthographiques et désoeuvrés, souvent fachos, et dont je me suis laissé dire qu'on retrouve souvent les pseudos d'un site de journal à un autre.
J'imagine donc qu'elle n'ira pas lire les commentaires que tu lui proposes (moi non plus).
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- LefterisEsprit sacré
Peut-être justement parce que le réseau de relations que tu as est dans le milieu enseignant, et que par effet de rebond les amis des amis, ou les connaissances, ne sont pas hostiles. Quand on vient "de l'extérieur" , ou fréquente -côtoie plutôt - vraiment des gens de partout, on s'aperçoit quand même qu'il y a pas mal, sinon de haine, tout du moins de mépris pour la profession. D'ailleurs, il ne faut pas s'y tromper : si les politiciens jouent sur cette corde, lancent des réflexions hostiles, jouent les parents contre les enseignants, comme Allègre, Sarko, NVB pur ne citer que les pires, c'est bien que ça marche.Sphinx a écrit:Je n'ai JAMAIS de remarques négatives sur le métier de prof. Ni de la part de ma famille (la moitié sont profs et le reste en bonne partie fonctionnaires, ça aide ; ils ont leur lot de clichés et je ne vous dis pas ce que se prennent ceux qui bossent aux impôts quand ils reçoivent des usagers...). Ni de la part de mes amis - mais ça c'est parce que je les choisis bien (bon j'ai occasionnellement la blague sur les vacances mais je sais très bien que c'est une blague et qu'en réalité ils trouvent mon métier très difficile, d'ailleurs plusieurs s'y sont essayés et n'y ont pas tenu ; je crois d'ailleurs qu'ils se le peignent pire qu'il ne l'est pour moi). Je ne lis pas les commentaires sur internet, œuvre pour beaucoup d'une bande de trolls anorthographiques et désoeuvrés, souvent fachos, et dont je me suis laissé dire qu'on retrouve souvent les pseudos d'un site de journal à un autre. J'ai déjà eu des commentaires admiratifs de parfaits inconnus, par exemple dans le train en corrigeant mes copies. Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
Comme il est dit sur un autre fil, le dénigrement vient même de l'intérieur de l'institution.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
Il y a quand même de plus en plus de gens qui plaignent les professeurs....et ça ne valorise pas le métier....!
- OrlandaFidèle du forum
Iphigénie a écrit:Il y a quand même de plus en plus de gens qui plaignent les professeurs....et ça ne valorise pas le métier....!
Je crois que je préfère encore en effet que l'on me fasse suer à propos de mes vacances et privilèges à ce que l'on me plaigne. "Moi, je ne pourrais pas", est une phrase lourde de mépris et d'humiliation pour moi. On dit la même chose à propos des éboueurs, des assistants en gériatrie, des hommes et femmes de ménage.
J'ai fait des études supérieures assez brillantes, je ne suis pas la seule dans ce cas, et l'on me sert du "Tu as bien du courage, moi, je ne pourrais pas."
Quoi, parler de Racine à des adolescents de 15 ans?
Mais qu'est-ce que les gens s'imaginent donc?
Dans un sens comme dans l'autre, notre métier est mal jugé.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je préfère quand même qu'on nous plaigne, parce que cela laisse l'espoir d'une prise de conscience du champ de ruines qu'est devenu l'Éducation Nationale, et celui d'une possibilité de renaissance. Le dénigrement ne laisse entrevoir que de nouvelles détériorations de nos conditions de travail. Je pense aussi à ceux qui sont mis en arrêt maladie plus ou moins longs à cause de ces conditions de travail, et qui subissent le jugement des autres : il me semble que celui-ci ne peut-être que plus doux si les gens ont conscience des difficultés du métier. Il n'en reste pas moins qu'une phrase comme "Moi, je ne pourrais pas" est débile.
- egometDoyen
Orlanda a écrit:Iphigénie a écrit:Il y a quand même de plus en plus de gens qui plaignent les professeurs....et ça ne valorise pas le métier....!
Je crois que je préfère encore en effet que l'on me fasse suer à propos de mes vacances et privilèges à ce que l'on me plaigne. "Moi, je ne pourrais pas", est une phrase lourde de mépris et d'humiliation pour moi. On dit la même chose à propos des éboueurs, des assistants en gériatrie, des hommes et femmes de ménage.
Et des soldats et des héros. Il peut y avoir aussi une forme d'admiration.
Moi, ce qui m'a fait un drôle d'effet, c'est d'entendre cela de la bouche de militaires. Je parle de légionnaires et de soldats américains de retour d'Afghanistan, pas du biffin de base qui surveille son dépôt de munition. Le courage est une notion toute relative. Je précise que c'était à Djibouti, avec des élèves lanceurs de pierres.
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- SphinxProphète
Hélips a écrit:Pourquoi 3,14159 a écrit:Sphinx a écrit: Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
Un p'tit lien qui pourrait te faire changer d'avis : voir les commentaires en bas de l'article
Je me permets de citer Sphinx :Sphinx a écrit:Je ne lis pas les commentaires sur internet, œuvre pour beaucoup d'une bande de trolls anorthographiques et désoeuvrés, souvent fachos, et dont je me suis laissé dire qu'on retrouve souvent les pseudos d'un site de journal à un autre.
J'imagine donc qu'elle n'ira pas lire les commentaires que tu lui proposes (moi non plus).
Voilà, merci.
Lefteris a écrit:
Peut-être justement parce que le réseau de relations que tu as est dans le milieu enseignant, et que par effet de rebond les amis des amis, ou les connaissances, ne sont pas hostiles.
Non pas vraiment. Ma famille oui, mais mes amis pas vraiment, sauf si tu comptes les quelques-uns qui ont fui à toutes jambes après une période d'essai comprise entre deux jours et six mois. J'ai deux copines profs. Certains sont dans la recherche (pas forcément enseignants chercheurs), un certain nombre bosse dans le privé (voire dans des start-ups)... Récemment j'ai dîné avec une vieille connaissance, trader depuis des années, et sa nouvelle copine qui bosse dans une grande boîte de design et gagne bien moins que lui (elle doit se faire quatre fois mon salaire). Zéro remarque négative. Mais je suis d'accord avec le fond de ce que tu dis, c'est que quand on connaît un imbécile plein de préjugés il y en aura plus facilement d'autres dans le secteur et vice-versa. Mon témoignage visait simplement à relativiser ce que disent d'autres : non, toute la société n'est pas farouchement anti-profs. Oui, certains politiciens entretiennent notre mauvaise presse, mais je pense qu'ils impulsent le mouvement au moins autant qu'ils le suivent. Quand je rencontre un ami d'un camarade de sport de mon conjoint (un type pas du tout de mon réseau, donc, plutôt du genre startup nation), et qu'en apprenant mon métier il me dit que je suis une sainte, quand un papi descendant du train de banlieue où je corrige des copies me tapote l'épaule et me dit "bravo pour ce que vous faites", quand un jeune complètement bourré (même train, un autre jour, 22h30 de retour de soirée au collège) m'entendant parler avec une collègue s'exclame "haaan mais vous êtes profs, haaan mais quand moi j'étais au collège je me rendais pas compte que les profs si ça se trouve ils étaient jeunes comme vous", et de nous taper la discute et de nous souhaiter bon courage pendant que ses potes tout aussi beurrés lui braillent "Kéviiin kestufoooouuus" et qu'il répond "attaaaaaa je parle avec des proooofs", quand les parents sont quand même une majorité à me remercier pour mon travail, je me dis que non, tout le monde ne hait pas les profs. Et si quelqu'un s'avisait de me faire une remarque négative, ben je le zapperais et puis c'est tout
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- IllianeExpert
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je préfère quand même qu'on nous plaigne, parce que cela laisse l'espoir d'une prise de conscience du champ de ruines qu'est devenu l'Éducation Nationale, et celui d'une possibilité de renaissance. Le dénigrement ne laisse entrevoir que de nouvelles détériorations de nos conditions de travail.
+1
- grulietteNiveau 2
Je partage le constat de Sphinx, en grande partie. Je suis issue du monde agricole, mes parents sont tous deux agriculteurs presque à la retraite (enfin dans ce métier, la retraite...), aucun n'a eu le bac. Ils sont toujours très fiers de dire que leur fille est professeur, de français! Lorsque je parle de mon métier en famille élargie et avec les amis de mes parents, les gens sont admiratifs, ce métier a gardé une certain prestige dans le milieu rural auprès des générations plus anciennes, (50-70ans, et plus encore, chez les "anciens") car ils ont cru et vu l'ascenseur social fonctionner. C'est très touchant en fait, et je n'ai pas trop envie de les détromper...
À ce sentiment s'ajoute, chez les gens de tous âges que j'ai pu rencontrer, un capital sympathie face au difficulté de notre métier, à la dimension éducative que beaucoup de gens se représentent comme étant de plus en plus difficile à gérer, avec quand même souvent des discours un brin zemouristes, mais qui vont dans le sens de ce qui a déjà été largement relayé ici "Quand même, je pourrais pas moi, quel mérite, quelle patience il faut!" et souvent auprès des gens dont on s'y attend le moins, des marques d'estime et des souvenirs attendris comme la coiffeuse ou l'infirmière, qui se rappellent de Mme Michu "qui leur avait fait lire tel livre là... elle était gentille!" Idem avec le type bourré du métro, expérience similaire à celle de Sphinx. Certains vont sans doute trouver ça caricatural et mièvre mais moi c'est ce que je ressens surtout.
Bien sûr quelques commentaires de gros beaufs, mais c'est le lot de chaque profession. Quelques vannes sur les vacances aussi, mais en même temps, 5 semaines de congés payés...
À ce sentiment s'ajoute, chez les gens de tous âges que j'ai pu rencontrer, un capital sympathie face au difficulté de notre métier, à la dimension éducative que beaucoup de gens se représentent comme étant de plus en plus difficile à gérer, avec quand même souvent des discours un brin zemouristes, mais qui vont dans le sens de ce qui a déjà été largement relayé ici "Quand même, je pourrais pas moi, quel mérite, quelle patience il faut!" et souvent auprès des gens dont on s'y attend le moins, des marques d'estime et des souvenirs attendris comme la coiffeuse ou l'infirmière, qui se rappellent de Mme Michu "qui leur avait fait lire tel livre là... elle était gentille!" Idem avec le type bourré du métro, expérience similaire à celle de Sphinx. Certains vont sans doute trouver ça caricatural et mièvre mais moi c'est ce que je ressens surtout.
Bien sûr quelques commentaires de gros beaufs, mais c'est le lot de chaque profession. Quelques vannes sur les vacances aussi, mais en même temps, 5 semaines de congés payés...
- User20159Esprit éclairé
Demandez votre mutation en REP+, vous n'entendrez plus jamais de commentaires désobligeants...
Quand j'annonce que je suis prof' en éducation prioritaire (c'est encore pire quand je dis le nom de la commune) je ne rencontre au pire que stupeur...au mieux admiration
je me reconnais assez, ça doit être mon côté gauchiste/grosse feignasse
Quand j'annonce que je suis prof' en éducation prioritaire (c'est encore pire quand je dis le nom de la commune) je ne rencontre au pire que stupeur...au mieux admiration
Rendash a écrit:C'est l'avantage d'enseigner l'histoire-géographie, ça. En général, les gens trouvent ça "super utile". Bon, c'est un boulot de feignasse, parce que les fleuves y changent pas d eplace d'une année sur l'autre, et pis "nos ancêtres c'est toujours les Gaulois" (comp-renne qui pourra).
... mais c'est surtout un nid de gauchiss' qui font rien qu'à embrigader nos zenfants et à dire que le communiss' c'est cool et que la grève c'est bien
je me reconnais assez, ça doit être mon côté gauchiste/grosse feignasse
- Agrippina furiosaFidèle du forum
Je savais bien que je m'étais planté de matière
- LefterisEsprit sacré
Oh, moi je zappe beaucoup, je ne fréquente pas grand monde (au sens propre de "fréquent"), je trie. Mais je côtoie ou ai cotoyé pas mal de monde, et il y quand même cette opinion ambiguë, même dans ceux qui sont les premiers à admettre que le métier d'enseignant est difficilement vivable. Et cette opinion est "Oui , vous en bavez mais c'est votre faute" ( idée biblique que la faute, collective, retombe sur les générations suivantes) ou alors "mais fallait pas faire ce métier". Beaucoup de gens mettent sur le plan de la morale, de la responsabilité individuelle réelle ou supposée, un problème de société. Une autre catégorie déteste les enseignants de certaines matières "inutiles". J'ai quand même eu droit, et dans de la famille par alliance, que c'était un scandale de payer des gens parce qu'ils savent le grec, dont on avait rien à f..tre. C'était dit de manière moins directe, mais je résume.Sphinx a écrit:Hélips a écrit:Pourquoi 3,14159 a écrit:Sphinx a écrit: Finalement le seul endroit où je lis des remarques négatives, c'est ce forum
Un p'tit lien qui pourrait te faire changer d'avis : voir les commentaires en bas de l'article
Je me permets de citer Sphinx :Sphinx a écrit:Je ne lis pas les commentaires sur internet, œuvre pour beaucoup d'une bande de trolls anorthographiques et désoeuvrés, souvent fachos, et dont je me suis laissé dire qu'on retrouve souvent les pseudos d'un site de journal à un autre.
J'imagine donc qu'elle n'ira pas lire les commentaires que tu lui proposes (moi non plus).
Voilà, merci.Lefteris a écrit:
Peut-être justement parce que le réseau de relations que tu as est dans le milieu enseignant, et que par effet de rebond les amis des amis, ou les connaissances, ne sont pas hostiles.
Non pas vraiment. Ma famille oui, mais mes amis pas vraiment, sauf si tu comptes les quelques-uns qui ont fui à toutes jambes après une période d'essai comprise entre deux jours et six mois. J'ai deux copines profs. Certains sont dans la recherche (pas forcément enseignants chercheurs), un certain nombre bosse dans le privé (voire dans des start-ups)... Récemment j'ai dîné avec une vieille connaissance, trader depuis des années, et sa nouvelle copine qui bosse dans une grande boîte de design et gagne bien moins que lui (elle doit se faire quatre fois mon salaire). Zéro remarque négative. Mais je suis d'accord avec le fond de ce que tu dis, c'est que quand on connaît un imbécile plein de préjugés il y en aura plus facilement d'autres dans le secteur et vice-versa. Mon témoignage visait simplement à relativiser ce que disent d'autres : non, toute la société n'est pas farouchement anti-profs. Oui, certains politiciens entretiennent notre mauvaise presse, mais je pense qu'ils impulsent le mouvement au moins autant qu'ils le suivent. Quand je rencontre un ami d'un camarade de sport de mon conjoint (un type pas du tout de mon réseau, donc, plutôt du genre startup nation), et qu'en apprenant mon métier il me dit que je suis une sainte, quand un papi descendant du train de banlieue où je corrige des copies me tapote l'épaule et me dit "bravo pour ce que vous faites", quand un jeune complètement bourré (même train, un autre jour, 22h30 de retour de soirée au collège) m'entendant parler avec une collègue s'exclame "haaan mais vous êtes profs, haaan mais quand moi j'étais au collège je me rendais pas compte que les profs si ça se trouve ils étaient jeunes comme vous", et de nous taper la discute et de nous souhaiter bon courage pendant que ses potes tout aussi beurrés lui braillent "Kéviiin kestufoooouuus" et qu'il répond "attaaaaaa je parle avec des proooofs", quand les parents sont quand même une majorité à me remercier pour mon travail, je me dis que non, tout le monde ne hait pas les profs. Et si quelqu'un s'avisait de me faire une remarque négative, ben je le zapperais et puis c'est tout
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- ElaïnaDevin
Moi je dois vivre au pays des bisounours, mais je tombe plutôt sur des gens comme ceux que rencontre Sphinx. Quant à la remarque "moi je pourrais pas", je le prends plutôt comme une façon de dire "je ne pourrais pas gérer 35 gamins parfois insolents/violents/relous comme n'importe que ado, tout en tentant de faire entrer un bout de ma passion dans leur cerveau", plutôt que "je pourrais pas faire ce métier de chiottes".
J'ai connu aussi le jeune gars bourré qui te regarde corriger dans le rer et finit par te dire "mais en fait, vous êtes prof ?" (heu, bah non en fait je teste des stylos rouges) et être gentiment intéressé.
J'ai connu aussi le jeune gars bourré qui te regarde corriger dans le rer et finit par te dire "mais en fait, vous êtes prof ?" (heu, bah non en fait je teste des stylos rouges) et être gentiment intéressé.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- LefterisEsprit sacré
Oui sans doute un peu Bisounours. Quant au jeune gars bourré, il est sans doute plus intéressé par ce qu'il prend pour une intello en jupons qu'il trouve gironde, que par le fait que tu sois professeur ou le contenu de tes copies .Elaïna a écrit:Moi je dois vivre au pays des bisounours, mais je tombe plutôt sur des gens comme ceux que rencontre Sphinx. Quant à la remarque "moi je pourrais pas", je le prends plutôt comme une façon de dire "je ne pourrais pas gérer 35 gamins parfois insolents/violents/relous comme n'importe que ado, tout en tentant de faire entrer un bout de ma passion dans leur cerveau", plutôt que "je pourrais pas faire ce métier de chiottes".
J'ai connu aussi le jeune gars bourré qui te regarde corriger dans le rer et finit par te dire "mais en fait, vous êtes prof ?" (heu, bah non en fait je teste des stylos rouges) et être gentiment intéressé.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Sur Twitter, pourquoi autant de haine entre profs ? Article de Louise Tourret, 29/082016, site Slate.
- Des profs des écoles deviennent profs des colleges et des profs de lycées peuvent ils devenir instit?
- La haine de la littérature
- Les mises à jour du site "Vive la vie moderne !" de Luigi B.
- Les profs docs et le décret sur les nouveaux statuts des profs.
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