Classe difficile : que demander à la direction pour que les choses s'améliorent ?

Bonjour,

Cette année, nous avons avec les collègues une 4e très difficile. La classe est sous fiche de suivi, les élèves sont mis en retenue dès que leur nom apparaît 3 fois. Les parents ont été reçus.
Malheureusement, globalement la situation ne s'améliore pas vraiment. Le problème, c'est que lorsqu'un élève améliore son comportement, un autre prend le relais et ainsi de suite.

La direction nous a demandés de lui indiquer ce qu'on voulait mettre en place dans chacun de nos cours en plus de tout cela. Mais le problème, c'est que je vois plus trop ce qu'on peut faire. Les élèves s'entraînent les uns les autres, même les bons élèves sont parfois gagnés par le virus.
Les retenues ne fonctionnent pas, à part demander à la direction de passer à des sanctions plus lourdes comme des exclusions ou des retenues immédiates (sans attendre 3 écarts), je ne vois pas trop ce qu'on peut faire d'autre. Pour certains, je demanderais bien à pouvoir les exclure et les envoyer directement dans le bureau de la direction car il n'y a que le nom du principal qui a un effet sur ces élèves qui se vantent d'avoir des retenues et des mots dans le carnet. Mais la direction n'a pas que ça à faire et n'est pas toujours disponible donc je me demande si ça serait faisable...

Qu'en pensez-vous ? Auriez-vous d'autres idées ? (on ne sait plus quoi faire avec cette classe...)

Une intervention groupée pendant un cours (CDE, CPE, PP, quelques enseignants) pour mettre les choses au point ? Ca a parfois son petit effet (surtout quand on ne les prévient pas).
Pour une classe très difficile dont j'étais PP, je donnais une liste d'élèves que le chef convoquait. J'avais ciblé les suiveurs (qui étaient parfois très sérieux l'année précédente). Ca avait calmé quelques élèves.
Quelques exclusions temporaires en interne avec travail à faire me semblent nécessaire si les heures de colle et la convocation des parents n'ont aucun effet.

Bon courage. Il faut tenir bon.

Avant les exclusions temporaires de l'établissement, on peut utiliser les inclusions (posées par le cde) ou l'exclusion ponctuelle (décidée par le prof) de cours afin "d'assurer la continuité des activités de la classe"( http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Sanctions_disciplinaires/84/6/03-l-exclusion_197846.pdf).
Il y a aussi la réunion d'une équipe éducative (principal, PP, CPE, famille et élève), la mesure de responsabilisation pour les cas plus graves (comportement + récidive).
Bon courage.

Passer un ou 2 élèves de cette classe difficile dans une autre 4e ?

Et passer les élèves trop régulièrement collés en "carnet rouge"? C'est comme ça qu'on appelle dans mon établissement le fait d'obliger l'élève à être présent de 8h à et ce jusqu'à la dernière heure de la journée (chez nous 17h40), quand bien même il n'aurait pas cours.
En gros, l'élève est collé tout le temps en dehors de ses heures habituelles de cours.
Nous avions mis ça en place l'an dernier avec les récalcitrants de la classe dont j'étais PP après un rdv avec les parents en présence de l'élève. Pour la plupart d'entre eux la menace a suffi. Ils en avaient déjà fait l'expérience et au bout de quelques jours ça les fait bien suer de voir les copains s'en aller et pas eux.

Passer voir quand/comment se déroule une heure de colle, si ce moment est vraiment vécu comme une punition par l'élève.

Merci pour vos idées !
On avait déjà dit à la direction de les mettre en semaine bloquée, mais il y a un manque de surveillants... Je reposerai la question car c'est vraiment une solution qui peut payer mais le problème c'est qu'on a de moins en moins les moyens de gérer. Sur 3 établissements, j'en ai 2 qui sont en sous-effectif à la vie scolaire, alors ça n'est pas simple.
Plusieurs élèves ont déjà été sortis de la classe...
En ce qui concerne le fait d'aller voir comment se déroule 1h de retenue, perso ça ne sera pas possible étant donné que je navigue entre plusieurs établissements mais à voir avec les collègues.
Sinon je pensais aussi proposer de recevoir les parents avec la direction et l'élève et proposer la signature d'une sorte de contrat, et si l'élève ne le respecte pas, alors sanctions lourdes.

Il y a quelques années, une classe de terminale ES très difficile. Conseil du premier trimestre : 1 élève est changé de classe + 6 élèves en fiche individuelle de suivi que chaque élève nous présentait à chaque cours (long à remplir), chaque semaine la PA (ou le cde ) recevait individuellement les élèves. Ce fut usant, les fiches de suivi ont été abandonnées au bout de 4 semaines, je pense qu'il aurait fallu le faire plus longtemps car le relâchement s'est fait ressentir même si nous avons pu assurer (presque) tous les cours dans un climat de silence quasi normal. Par contre atmosphère délétère de suspicion et de méfiance continuelle difficile à vivre pour les profs mais aussi pour les élèves studieux.

Il me semble qu'il manque quelque chose de positif aux mesures déployées et à celles proposées : le bâton marche mieux avec la carotte.

As-tu envisagé la piste du projet sympa ou d'une sortie si tel objectif est atteint, ou d'utiliser le sursis associé à telle condition explicite ?

pogonophile a écrit:Il me semble qu'il manque quelque chose de positif aux mesures déployées et à celles proposées : le bâton marche mieux avec la carotte.

As-tu envisagé la piste du projet sympa ou d'une sortie si tel objectif est atteint, ou d'utiliser le sursis associé à telle condition explicite ?

S'il manque du positif, c'est qu'on arrive à bout de tout.
Tous les cours ludiques ou les projets sympas proposés ont été les pires heures de cours avec cette classe.

La carotte avec certaines classes, ça ne fonctionne pas.
J'ai eu un groupe de 3e en latin il y a quelques années dans lequel des gamins qui avaient été séparés de classe depuis 2 ans, au vu de leur comportement ensemble, se retrouvaient réunis pour les seules heures de la semaine. L'enfer.
La carotte d'une sortie a duré jusqu'au matin de la sortie. Ils ont été infects toute la journée, et tout le reste de l'année. Autant dire qu'on ne m'y reprendra pas de si tôt.