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- tchanq'Neoprof expérimenté
Mon aîné s'est royalement ennuyé pendant son CP. Il avait appris à lire en MS, il savait compter aussi mais quand on en parle avec lui, il dit que ça ne l'a pas dérangé que ça lui a laissé du temps pour rêvasser. C'est toujours un rêveur il a besoin de ces moments-là. Ce qui n'a pas empêché l'école de lui faire sauter le CM1 plus tard. Mais ce n'est pas le sujet.
Je suis d'accord avec Amaliah, il ne faut pas oublier ceux qui savent trop bien se fondre dans la classe. Ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas être en souffrance.
Je suis d'accord avec Amaliah, il ne faut pas oublier ceux qui savent trop bien se fondre dans la classe. Ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas être en souffrance.
- maikreeeesseGrand sage
Juste pour préciser : le programme de CE1 est très ambitieux, ce n'est plus une consolidation du CP.
- User20827Niveau 8
Merci pour cette information précieuse.maikreeeesse a écrit:Juste pour préciser : le programme de CE1 est très ambitieux, ce n'est plus une consolidation du CP.
Il est vrai que des expériences d'il y a quelques années peuvent ne plus être valables avec le programme actuel.
- BrindIfFidèle du forum
Ma fille a sauté le CP il y a quelques années, de ta liste elle ne maîtrisait que la lecture.
La décision a été prise la première semaine de CP, par les instits de CP et de CE1, sous la forme d'un essai d'une semaine. Il n'en avait jamais été question avant.
Elle est aujourd'hui en CM2, et très à l'aise en classe. Elle a mis environ un trimestre à rattraper le niveau en écriture et numération. Par contre en lecture elle s'est plutôt ennuyée en CE1, où ils ont reppris pas mal de choses qu'elle connaissait déjà.
La décision a été prise la première semaine de CP, par les instits de CP et de CE1, sous la forme d'un essai d'une semaine. Il n'en avait jamais été question avant.
Elle est aujourd'hui en CM2, et très à l'aise en classe. Elle a mis environ un trimestre à rattraper le niveau en écriture et numération. Par contre en lecture elle s'est plutôt ennuyée en CE1, où ils ont reppris pas mal de choses qu'elle connaissait déjà.
- BoubouleDoyen
Flaure a écrit:Merci pour cette information précieuse.maikreeeesse a écrit:Juste pour préciser : le programme de CE1 est très ambitieux, ce n'est plus une consolidation du CP.
Il est vrai que des expériences d'il y a quelques années peuvent ne plus être valables avec le programme actuel.
Beaucoup de choses changent à l'école comme au collège et au lycée et le contenu dépend probablement fortement des écoles (et des instituteurs/institutrices). Ce qui est possible à un endroit ne l'est pas un autre. Je n'arrive pas à comparer les GS entre elles.
Tel parent dit que son enfant n'a jamais fait d'écriture cursive en GS, l'autre venant d'ailleurs dit que toutes les lettres ont été vues, une par une. Certains ont déjà fait + et - entre 0 et 10, d'autres non, etc...
J'ai dans l'idée que le CE1 est plus exigeant que le CP d'où ma surprise qu'on quitte le CP en avril pour finir en CE1 mais j'imagine que ce qui était possible là ne le serait pas ailleurs.
D'où ma question initiale : comment essayer d'objectiver tout ça, quel degré de maîtrise du programme est attendue ?
Si je résume ce que je lis ici, quelqu'un qui lit et comprend en début de GS, écrit une phrase en cursive avec modèle très lisiblement (mais quelle taille ?), dénombre, additionne (mais comment, jusqu'où ?), soustrait (idem ?), parle correctement (mais ça veut dire quoi ?), court, fait du vélo, nage, joue aux cartes, etc... doit-il quand même faire un CP. Comment l'adapter ? Ou pas.
Je précise que je me pose ce type de questions pour certains collégiens et que ça commence à faire son chemin en lycée.
- CleroliDoyen
Je me pose une autre question : est-il réellement possible d'objectiver cette situation ?Bouboule a écrit:
D'où ma question initiale : comment essayer d'objectiver tout ça, quel degré de maîtrise du programme est attendue ?
Si le saut de classe fait l'objet d'un accord collégial auquel participe le psychologue scolaire, n'est -ce pas justement parce qu'on ne peut pas facilement établir une liste de critères objectifs ? Ne serait-il pas plus "juste" d'évoquer un faisceau d'indices (maîtrise des attendus scolaires -là, il suffit de se référer au programme de l'année- mais pas que, justement) laissant penser que le saut de classe, pour cet élève et à ce moment de sa scolarité, est la meilleure décision à prendre ?
Il y a aussi un autre paramètre que tu n'évoques pas : qu'en pense l'enfant ? Certains enfants peuvent refuser l'idée d'être séparés de leurs copains et il faut aussi en tenir compte. Le saut de classe n'a rien d'obligatoire et ce n'est pas une fin en soi.
- maikreeeesseGrand sage
Bouboule, pour moi si l'enfant fait tout ce que tu as énuméré, il est bien préparé pour le CP, cela ne nécessiterait pas un saut en soi. . Maintenant, et c'est dur à décrire objectivement comme tu le demandes (il faut connaître l'élève, le comparer à la cohorte d'enfants qui passe dans l'école, s'appuyer sur notre expérience...) pourquoi un PE proposerait un saut ? Je dirais pour résumer que c'est parce que l'enfant apprend "plus vite", une facilité dans l'abstraction (problèmes, lectures...) et que ses facilités sont assez équilibrées dans les différents domaines. Je m'appuie finalement moins sur ce que c'est déjà faire l'enfant, même si c'est révélateur. Un enfant peut commencer un CP sans savoir lire comme la plupart de ses camarades mais il montrera une appétences dans la lecture, les exercices en mathématiques, le monde qui l'entoure, bref ira beaucoup plus vite que la moyenne. Si cela me faire un craindre un ennui, la mauvaise habitude de bâcler alors que je proposerai un saut aux parents. Après, un enfant peut être brillant et pouvoir rester dans sa classe d'âge, enfin maintenant j'en suis moins sûre, après les réformes que se sont tapées mes enfants au collège...
- SlinkyNiveau 10
Je suis opposée au fait de sauter une classe. Il y a une différence de maturité ensuite entre les élèves à plusieurs niveaux et durant toute la scolarité.
_________________
Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- BoubouleDoyen
Cleroli a écrit:Je me pose une autre question : est-il réellement possible d'objectiver cette situation ?Bouboule a écrit:
D'où ma question initiale : comment essayer d'objectiver tout ça, quel degré de maîtrise du programme est attendue ?
Si le saut de classe fait l'objet d'un accord collégial auquel participe le psychologue scolaire, n'est -ce pas justement parce qu'on ne peut pas facilement établir une liste de critères objectifs ? Ne serait-il pas plus "juste" d'évoquer un faisceau d'indices (maîtrise des attendus scolaires -là, il suffit de se référer au programme de l'année- mais pas que, justement) laissant penser que le saut de classe, pour cet élève et à ce moment de sa scolarité, est la meilleure décision à prendre ?
Il y a aussi un autre paramètre que tu n'évoques pas : qu'en pense l'enfant ? Certains enfants peuvent refuser l'idée d'être séparés de leurs copains et il faut aussi en tenir compte. Le saut de classe n'a rien d'obligatoire et ce n'est pas une fin en soi.
C'est effectivement ce que j'ai suggéré un peu plus haut :
bouboule a écrit:d'où l'envie de comprendre en faisant ressortir des critères mais ce n'est peut-être pas possible car chaque cas est particulier.
Mais le faisceau d'indices est justement ce qui m'intéresse d'où mon appel à la population neoprofienne pour voir ce qu'il faut regarder.
Je n'évoque pas ce qu'en pense l'enfant car ce n'est pas ce que je recherche à comprendre ici (ce qui ne veut pas dire que j'estime qu'on ne doit pas en tenir compte pour la décision finale).
Le saut de classe n'a effectivement rien d'obligatoire mais c'est une pratique finalement assez courante (et si les exigences ne remontent pas et l'école à la maison continue de progresser, on va la voir devenir plus courante aussi en collège et en lycée).
- BoubouleDoyen
maikreeeesse a écrit:Bouboule, pour moi si l'enfant fait tout ce que tu as énuméré, il est bien préparé pour le CP, cela ne nécessiterait pas un saut en soi. . Maintenant, et c'est dur à décrire objectivement comme tu le demandes (il faut connaître l'élève, le comparer à la cohorte d'enfants qui passe dans l'école, s'appuyer sur notre expérience...) pourquoi un PE proposerait un saut ? Je dirais pour résumer que c'est parce que l'enfant apprend "plus vite", une facilité dans l'abstraction (problèmes, lectures...) et que ses facilités sont assez équilibrées dans les différents domaines. Je m'appuie finalement moins sur ce que c'est déjà faire l'enfant, même si c'est révélateur. Un enfant peut commencer un CP sans savoir lire comme la plupart de ses camarades mais il montrera une appétences dans la lecture, les exercices en mathématiques, le monde qui l'entoure, bref ira beaucoup plus vite que la moyenne. Si cela me faire un craindre un ennui, la mauvaise habitude de bâcler alors que je proposerai un saut aux parents. Après, un enfant peut être brillant et pouvoir rester dans sa classe d'âge, enfin maintenant j'en suis moins sûre, après les réformes que se sont tapées mes enfants au collège...
J'ai exactement la même évolution que toi en regardant mes élèves s'ennuyer au lycée après s'être ennuyés au collège...
Je comprends bien ce côté apprentissage plus rapide, je sais (bien ?) l'observer chez des 1erèS et des TS laissés jusque là un peu en friche et projeter leur potentiel mais je n'ai strictement aucune expérience des primaires ;-)
Comment fait une maîtresse pour distinguer un apprentissage rapide d'une simple baignade culturelle familiale par exemple lorsqu'une grande soeur est justement en CP/CE1 ? Existe-t-il des tests assez normés ? (Sans aller jusqu'à faire des tests chez des spécialistes)
- maikreeeesseGrand sage
@Slinky 75: Je suis moins catégorique, je crois que parfois cela sauve la scolarité de certains. Maintenant, je pouvais aussi prédire dès l'inscription en PS quels types de parents allaient me travailler pendant les 3 années de maternelle pour faire sauter de classe leur enfant (génie forcément). 3 par classe...
C'est vraiment une décision collective: parent/enseignant/enfant. Un gros travail en amont avec les autres collègues, le RASED est important. Le must, c'est les classes multi niveaux, on a moins peur de se planter, c'est en douceur.
Bouboule, je ne doute pas qu'il y ait de grosses différences entre classe de GS mais peut-être plus sur la restitution aux parents que le travail mené en classe. Peut être que certaines classes n'ont pas introduit le signe + ou - mais je pense que la plupart ont travaillé sur la décomposition des nombres jusqu'à 10 ce qui implique de multiples opérations (addition, soustraction, double, moitié"...). Mais il n'y aura pas forcément une trace avec le signe. Un peu comme le travail sur les syllabes, je pense que la plupart des classes travaillent sur l'écoute, le localisation des sons (je résume grossièrement par les alphas). Lorsque les élèves arrivent en CP, l'entrée de la lecture est super rapide, en une ou deux semaines, alors qu'on ne pouvait dire qu'ils savaient lire en GS, idem en graphisme (pas d'écritures cursives ou peu mais un gros travail sur l'interligne, la position, la précision, la fluidité...)
Je reconnais qu'il y a un gros biais par rapport à l'endroit où on enseigne: certains élèves semblent brillants mais ne sont que "normaux "dans le quartier favorisé d'à côté.
C'est vraiment une décision collective: parent/enseignant/enfant. Un gros travail en amont avec les autres collègues, le RASED est important. Le must, c'est les classes multi niveaux, on a moins peur de se planter, c'est en douceur.
Bouboule, je ne doute pas qu'il y ait de grosses différences entre classe de GS mais peut-être plus sur la restitution aux parents que le travail mené en classe. Peut être que certaines classes n'ont pas introduit le signe + ou - mais je pense que la plupart ont travaillé sur la décomposition des nombres jusqu'à 10 ce qui implique de multiples opérations (addition, soustraction, double, moitié"...). Mais il n'y aura pas forcément une trace avec le signe. Un peu comme le travail sur les syllabes, je pense que la plupart des classes travaillent sur l'écoute, le localisation des sons (je résume grossièrement par les alphas). Lorsque les élèves arrivent en CP, l'entrée de la lecture est super rapide, en une ou deux semaines, alors qu'on ne pouvait dire qu'ils savaient lire en GS, idem en graphisme (pas d'écritures cursives ou peu mais un gros travail sur l'interligne, la position, la précision, la fluidité...)
Je reconnais qu'il y a un gros biais par rapport à l'endroit où on enseigne: certains élèves semblent brillants mais ne sont que "normaux "dans le quartier favorisé d'à côté.
- BoubouleDoyen
Slinky75 a écrit:Je suis opposée au fait de sauter une classe. Il y a une différence de maturité ensuite entre les élèves à plusieurs niveaux et durant toute la scolarité.
Pas forcément (et puis cette rupture au 31/12 fait qu'on peut n'avoir que quelques heures d'écart ou juste un an). La maturité et son évolution est un critère à prendre en compte pour le saut de classe d'ailleurs.
On peut ensuite aussi se débrouiller pour "reperdre" cette année (j'ai eu deux élèves parties faire l'une, un tour du monde, l'autre un an à l'étranger par exemple, pour revenir plain d'expériences nouvelles).
- tchanq'Neoprof expérimenté
Slinky75 a écrit:Je suis opposée au fait de sauter une classe. Il y a une différence de maturité ensuite entre les élèves à plusieurs niveaux et durant toute la scolarité.
C'est très péremptoire comme affirmation et totalement faux. Il peut très bien y avoir des différences de maturité à un instant T entre 2 enfants du même âge tout comme il se peut qu'on ne voit rien alors que l'un des enfants est plus jeune.
Votre affirmation suppose que tous les enfants se développent au même rythme.
Faire sauter une classe à un enfant, ce n'est pas afficher un trophée ni s'en vanter. C'est faire en sorte qu'il soit sa place. Si on considère que certains enfants ont besoin de plus de temps pour comprendre et maitriser des concepts, alors on doit accepter que certains prennent moins de temps sans qu'ils ne soient forcément poussés par leurs familles.
- celitianSage
C'est marrant parce que nous avons discuté avec mon aîné de son saut de classe en maternelle, et il nous a dit pour la 1ere fois que cela avait été très difficile au collège (à causer seulement de sa "maturité physique", il a grandi tard), nous n'avions rien vu du tout.
Son saut de classe a pourtant été très encadré par enseignants/psy scolaire mais le côté "évolution physique" n'a jamais été abordé alors que c'est un élément très important (j'ai perdu mon an d'avance pour la même raison, le décalage physique).
A l'époque le saut de classe était décidé essentiellement par la psy scolaire, elle avait refusé qu'une petite très en avance scolairement saute une classe car elle estimait que le reste ne suivait pas.
Aujourd'hui je suis très étonnée de voir beaucoup d'enfants sauter une classe sans aucune "étude" du profil psychologique.
Son saut de classe a pourtant été très encadré par enseignants/psy scolaire mais le côté "évolution physique" n'a jamais été abordé alors que c'est un élément très important (j'ai perdu mon an d'avance pour la même raison, le décalage physique).
A l'époque le saut de classe était décidé essentiellement par la psy scolaire, elle avait refusé qu'une petite très en avance scolairement saute une classe car elle estimait que le reste ne suivait pas.
Aujourd'hui je suis très étonnée de voir beaucoup d'enfants sauter une classe sans aucune "étude" du profil psychologique.
- MalagaModérateur
Bouboule a écrit:Slinky75 a écrit:Je suis opposée au fait de sauter une classe. Il y a une différence de maturité ensuite entre les élèves à plusieurs niveaux et durant toute la scolarité.
Pas forcément (et puis cette rupture au 31/12 fait qu'on peut n'avoir que quelques heures d'écart ou juste un an). La maturité et son évolution est un critère à prendre en compte pour le saut de classe d'ailleurs.
On peut ensuite aussi se débrouiller pour "reperdre" cette année (j'ai eu deux élèves parties faire l'une, un tour du monde, l'autre un an à l'étranger par exemple, pour revenir plain d'expériences nouvelles).
+1 J'ai sauté le CP (à la demande de la maîtresse de CP au bout d'une semaine, mes parents ont suivi ses conseils) et je n'ai jamais senti de différence de maturité entre moi et mes autres camarades de classe (je suis née en avril).
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- BoubouleDoyen
maikreeeesse a écrit:@Slinky 75: Je suis moins catégorique, je crois que parfois cela sauve la scolarité de certains. Maintenant, je pouvais aussi prédire dès l'inscription en PS quels types de parents allaient me travailler pendant les 3 années de maternelle pour faire sauter de classe leur enfant (génie forcément). 3 par classe...
C'est vraiment une décision collective: parent/enseignant/enfant. Un gros travail en amont avec les autres collègues, le RASED est important. Le must, c'est les classes multi niveaux, on a moins peur de se planter, c'est en douceur.
Bouboule, je ne doute pas qu'il y ait de grosses différences entre classe de GS mais peut-être plus sur la restitution aux parents que le travail mené en classe. Peut être que certaines classes n'ont pas introduit le signe + ou - mais je pense que la plupart ont travaillé sur la décomposition des nombres jusqu'à 10 ce qui implique de multiples opérations (addition, soustraction, double, moitié"...). Mais il n'y aura pas forcément une trace avec le signe. Un peu comme le travail sur les syllabes, je pense que la plupart des classes travaillent sur l'écoute, le localisation des sons (je résume grossièrement par les alphas). Lorsque les élèves arrivent en CP, l'entrée de la lecture est super rapide, en une ou deux semaines, alors qu'on ne pouvait dire qu'ils savaient lire en GS, idem en graphisme (pas d'écritures cursives ou peu mais un gros travail sur l'interligne, la position, la précision, la fluidité...)
Je reconnais qu'il y a un gros biais par rapport à l'endroit où on enseigne: certains élèves semblent brillants mais ne sont que "normaux "dans le quartier favorisé d'à côté.
Il y a peu, j'ignorais totalement ce qui se faisait en maternelle et puis en s'y intéressant, j'ai vu que les objectifs pour tous amenaient effectivement l'élève juste aux prémices de la lecture et du calcul et je comprends bien ce que tu dis.
Mais j'entends qu'en fin de CP, il y a encore une grosse part des élèves qui lisent en hachant, parfois sans comprendre, écrivent mal voire très mal, ont du mal avec 12 + 15, etc... pendant ce temps-là, les plus rapides sont nourris d'approfondissements ou de coloriages (avec l'ennui qui arrive). Dans le deuxième cas, les parents réfléchissent plus au saut de classe pour leurs cadets (je vois 3 cas favorables au saut de classe pour des 2è ou 3è, un cas défavorable mais c'est leur premier enfant).
Evidemment, ça dépend des endroits comme tu le dis, le fameux "biais".
- SlinkyNiveau 10
Sauter une classe n'est pas une décision uniquement scolaire. Pour moi, l'école est avant tout un lieu d'apprentissage mais aussi d'interactions sociales. Les enfants qui sautent une classe sont régulièrement marginalisés par les autres, ont des difficultés à se faire des copains et sont considérés comme étant le petit génie de service. Faire partie d'un groupe est très important pour certains enfants. Avoir 16, 17 ou 18 ans le jour du bac, cela ne change pas grand chose scolairement à part le fait que celui ayant sauté une classe à plus de chance d'avoir accumulé plusieurs traumatismes face à la pression sociale. Je pense notamment par exemple aux garçons qui se comparent et se jugent de façon impitoyable au collège pour séduire les filles.
Chaque situation est différente mais je persiste à dire qu'il y a plus de conséquences négatives (socialement (physiquement/émotionnellement) et scolairement) que positives dans le saut de classe. Il faudrait aussi faire la différence entre un enfant vraiment en avance intellectuellement pour son âge (dans une carrière, on doit en rencontrer cinq maximum) et un enfant qui est brillant. Être brillant n'implique pas systématiquement un saut de classe. On peut trouver un environnement stimulant à la maison et/ou en profiter pour réaliser des activités extrascolaires.
Chaque situation est différente mais je persiste à dire qu'il y a plus de conséquences négatives (socialement (physiquement/émotionnellement) et scolairement) que positives dans le saut de classe. Il faudrait aussi faire la différence entre un enfant vraiment en avance intellectuellement pour son âge (dans une carrière, on doit en rencontrer cinq maximum) et un enfant qui est brillant. Être brillant n'implique pas systématiquement un saut de classe. On peut trouver un environnement stimulant à la maison et/ou en profiter pour réaliser des activités extrascolaires.
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- celitianSage
Je trouve que tu as plutôt raison, on a souvent tendance à mélanger des profils très différents, l'enfant réellement précoce, d'ailleurs pas forcément fort scolairement, et l'enfant seulement fort à l'école.
Pour le 1er profil, le saut de classe est souvent vital car l'enfant est en souffrance.
C'est pourquoi je suis très étonnée de voir maintenant des enfants sauter une classe sans diagnostic, seulement sur proposition des enseignants ou parents.
Pour le 1er profil, le saut de classe est souvent vital car l'enfant est en souffrance.
C'est pourquoi je suis très étonnée de voir maintenant des enfants sauter une classe sans diagnostic, seulement sur proposition des enseignants ou parents.
- VerduretteModérateur
Cela est très juste. L'ennui, c'est qu'actuellement les enfants brillants sont souvent, hélas, négligés, au profit des élèves en grande difficulté, en inclusion etc ...
(Ce n'est absolument une critique à 'égard des PE, j'ai été moi-même réduite à ce genre de pratique : les élèves brillants travaillent seuls, facilement rapidement, et réclament, or on est débordé par ceux qui rament ou qui mettent le bazar, et on ne sait plus où donner de la tête.
D'où la tentation de faire d'élèves brillants dans leur niveau des élèves plus "moyens" dans le niveau supérieur en se disant qu'ainsi ils seront nourris à leur faim.
Les plus mal lotis sont, au bout du compte, les moyens-bons, surtout s'ils sont sages.
(Ce n'est absolument une critique à 'égard des PE, j'ai été moi-même réduite à ce genre de pratique : les élèves brillants travaillent seuls, facilement rapidement, et réclament, or on est débordé par ceux qui rament ou qui mettent le bazar, et on ne sait plus où donner de la tête.
D'où la tentation de faire d'élèves brillants dans leur niveau des élèves plus "moyens" dans le niveau supérieur en se disant qu'ainsi ils seront nourris à leur faim.
Les plus mal lotis sont, au bout du compte, les moyens-bons, surtout s'ils sont sages.
- MathadorEmpereur
Parce que ce ne serait pas le cas s'ils n'avaient pas sauté de classe ? Si j'ai bien compris, ils n'ont qu'à rester avec ceux de leur âge, en faisant exprès d'avoir l'air moins intelligents et cultivés qu'ils le sont afin d'éviter le tall-poppy syndrome ?Slinky75 a écrit:Sauter une classe n'est pas une décision uniquement scolaire. Pour moi, l'école est avant tout un lieu d'apprentissage mais aussi d'interactions sociales. Les enfants qui sautent une classe sont régulièrement marginalisés par les autres, ont des difficultés à se faire des copains et sont considérés comme étant le petit génie de service.
Au-delà de ça, je trouve que le regroupement par âge qui se fait dans le milieu scolaire est toxique au niveau social, et que les ados gagneraient à fréquenter des gens n'ayant pas le même niveau de maturité. Dans le monde des adultes, les gens que l'on fréquente ont rarement le même âge à un an près.
Personnellement, je ne regrette pas d'avoir été au lycée plutôt qu'au collège à ce moment-là, et d'avoir été entouré de camarades ayant une meilleure intelligence sociale que moi. Je me demande bien ce qui aurait pu se passer sinon…Slinky75 a écrit:Faire partie d'un groupe est très important pour certains enfants. Avoir 16, 17 ou 18 ans le jour du bac, cela ne change pas grand chose scolairement à part le fait que celui ayant sauté une classe à plus de chance d'avoir accumulé plusieurs traumatismes face à la pression sociale. Je pense notamment par exemple aux garçons qui se comparent et se jugent de façon impitoyable au collège pour séduire les filles.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BoubouleDoyen
Slinky75 a écrit:Sauter une classe n'est pas une décision uniquement scolaire. Pour moi, l'école est avant tout un lieu d'apprentissage mais aussi d'interactions sociales. Les enfants qui sautent une classe sont régulièrement marginalisés par les autres, ont des difficultés à se faire des copains et sont considérés comme étant le petit génie de service. Faire partie d'un groupe est très important pour certains enfants. Avoir 16, 17 ou 18 ans le jour du bac, cela ne change pas grand chose scolairement à part le fait que celui ayant sauté une classe à plus de chance d'avoir accumulé plusieurs traumatismes face à la pression sociale. Je pense notamment par exemple aux garçons qui se comparent et se jugent de façon impitoyable au collège pour séduire les filles.
Chaque situation est différente mais je persiste à dire qu'il y a plus de conséquences négatives (socialement (physiquement/émotionnellement) et scolairement) que positives dans le saut de classe. Il faudrait aussi faire la différence entre un enfant vraiment en avance intellectuellement pour son âge (dans une carrière, on doit en rencontrer cinq maximum) et un enfant qui est brillant. Être brillant n'implique pas systématiquement un saut de classe. On peut trouver un environnement stimulant à la maison et/ou en profiter pour réaliser des activités extrascolaires.
Mais tu as des statistiques pour étayer tes affirmations ?
Je suis d'accord pour dire que ces histoires existent mais moi je suis plutôt dans un coin où les bons à l'école ne sont pas du tout marginalisés. En lycée, ils sont applaudis (sauf s'ils sont prétentieux).
Et les petits primaires sages et qui travaillent bien à l'école sont débordés d'invitations et choyés par les clubs car ils sont impec.
Alors effectivement, il reste le collège et cette cruelle adolescence mais là encore, tout le monde n'a pas forcément cette vision, il y a une vie en dehors du collège, surtout quand on a un planning plein (sport, musique, danse, etc.).
- celitianSage
Tu as ce mémoire, je l'avais trouvé intéressant
https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://documentation.ehesp.fr/memoires/2004/men/gagnepain.pdf&ved=2ahUKEwi14dae3LjeAhWygM4BHROjARIQFjAEegQIARAB&usg=AOvVaw07zk8Fx9QErKhdO1rl2pf3
https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://documentation.ehesp.fr/memoires/2004/men/gagnepain.pdf&ved=2ahUKEwi14dae3LjeAhWygM4BHROjARIQFjAEegQIARAB&usg=AOvVaw07zk8Fx9QErKhdO1rl2pf3
- RandoschtroumfNiveau 10
Slinky75, je te trouve bien péremptoire.
Il y a pour moi 2 cas bien différents de saut de classe.
1er cas : l'enfant est brillant scolairement, maîtrise les attendus de fin d'année, il trouve la journée longue à attendre les autres et ne pas apprendre grand chose. 24h par semaine (en primaire) à étudier des notions connues, ça peut être long.
2eme cas : l'enfant à haut potentiel intellectuel. Il peut ne pas être le meilleur de la classe, ou même en difficulté ; il n'a pas forcément acquis les notions au programme. Mais il a des capacités de raisonnement et d'apprentissage qui lui permettront de faire 2 années en une. Le saut de classe peut être vital pour un enfant qui va mal.
J'ai eu lors d'un remplacement en CM1 un élève, testé en CE1 car en grosse difficulté (l'équipe se posait la question d'une déficience et envisageait un maintien ou même une orientation). Il était EIP avec troubles associés. L'équipe a fait le choix, contre l'enseignante de CE1, de valider un saut de CE2. Le gamin bien que diagnostiqué dyslexique, a fait des progrès monstres en lecture; il est passé en tête de classe et s'est épanoui. Il a également révélé une culture et des capacités de raisonnement que personne n'avait soupçonné. Je ne l'aurais jamais imaginé avoir été en difficulté solaire majeure quand je l'ai eu dans ma classe.
Certains enfants seront ravis d'avoir un rythme plan plan en classe, pas grand chose à faire à la maison, il faut les laisser suivre leur tranche d'âge.
D'autres auront besoin d'un rythme plus soutenu pour s'épanouir, et également de se confronter à la difficulté. Pourquoi vouloir les freiner? Des activités extrascolaires stimulantes quelques heures par semaine ne compenseront pas forcément 4 jours (ou 4,5 jours) d'ennui.
Il y a pour moi 2 cas bien différents de saut de classe.
1er cas : l'enfant est brillant scolairement, maîtrise les attendus de fin d'année, il trouve la journée longue à attendre les autres et ne pas apprendre grand chose. 24h par semaine (en primaire) à étudier des notions connues, ça peut être long.
2eme cas : l'enfant à haut potentiel intellectuel. Il peut ne pas être le meilleur de la classe, ou même en difficulté ; il n'a pas forcément acquis les notions au programme. Mais il a des capacités de raisonnement et d'apprentissage qui lui permettront de faire 2 années en une. Le saut de classe peut être vital pour un enfant qui va mal.
J'ai eu lors d'un remplacement en CM1 un élève, testé en CE1 car en grosse difficulté (l'équipe se posait la question d'une déficience et envisageait un maintien ou même une orientation). Il était EIP avec troubles associés. L'équipe a fait le choix, contre l'enseignante de CE1, de valider un saut de CE2. Le gamin bien que diagnostiqué dyslexique, a fait des progrès monstres en lecture; il est passé en tête de classe et s'est épanoui. Il a également révélé une culture et des capacités de raisonnement que personne n'avait soupçonné. Je ne l'aurais jamais imaginé avoir été en difficulté solaire majeure quand je l'ai eu dans ma classe.
Certains enfants seront ravis d'avoir un rythme plan plan en classe, pas grand chose à faire à la maison, il faut les laisser suivre leur tranche d'âge.
D'autres auront besoin d'un rythme plus soutenu pour s'épanouir, et également de se confronter à la difficulté. Pourquoi vouloir les freiner? Des activités extrascolaires stimulantes quelques heures par semaine ne compenseront pas forcément 4 jours (ou 4,5 jours) d'ennui.
- tchanq'Neoprof expérimenté
Slinky75 a écrit:Sauter une classe n'est pas une décision uniquement scolaire. Pour moi, l'école est avant tout un lieu d'apprentissage mais aussi d'interactions sociales. Les enfants qui sautent une classe sont régulièrement marginalisés par les autres, ont des difficultés à se faire des copains et sont considérés comme étant le petit génie de service. Faire partie d'un groupe est très important pour certains enfants. Avoir 16, 17 ou 18 ans le jour du bac, cela ne change pas grand chose scolairement à part le fait que celui ayant sauté une classe à plus de chance d'avoir accumulé plusieurs traumatismes face à la pression sociale. Je pense notamment par exemple aux garçons qui se comparent et se jugent de façon impitoyable au collège pour séduire les filles.
Chaque situation est différente mais je persiste à dire qu'il y a plus de conséquences négatives (socialement (physiquement/émotionnellement) et scolairement) que positives dans le saut de classe. Il faudrait aussi faire la différence entre un enfant vraiment en avance intellectuellement pour son âge (dans une carrière, on doit en rencontrer cinq maximum) et un enfant qui est brillant. Être brillant n'implique pas systématiquement un saut de classe. On peut trouver un environnement stimulant à la maison et/ou en profiter pour réaliser des activités extrascolaires.
En tant que parent, j'ai eu 2 fois l'exemple inverse. Sauter une classe = deux fois plus de copains. (sans doute dû aux doubles niveaux qu'ils ont fréquentés. Et ils les ont gardés jusqu'à maintenant au lycée pour l'un et dans le supérieur pour l'autre malgré la distance. Je suis certaine que nous ne sommes pas un cas à part, bien au contraire. Je ne veux pas enjoliver la chose mais il ne faut pas noircir le tableau non plus.
En tant que prof, je suis dans un lycée (très mixte niveau public) où avoir 1 ou 2 ans d'avance ne pose pas de soucis. Pas de harcèlement entre élèves (on en a malheureusement mais pas pour ce motif). Je regarde les dates de naissance de mes élèves, sans doute de par ma position de maman avec des enfants en avance, pour y être attentive au cas où parce qu'on entend souvent le pire mais non! Pas dans mes classes!
Bien évidemment, je ne nie pas que cela existe mais rien ne prouve qu'ils auraient eu plus de copains et une meilleure intégration sociale sans le saut de classe. Le syndrome de "l'intello" mal perçu par les autres et marginalisé comme vous dites peut arriver dans n'importe quelles circonstances. Je ne suis pas sure que ça soit exacerbé par le saut de classe. Sur ce point de suis totalement d'accord avec Mathador
- BoubouleDoyen
celitian a écrit:Tu as ce mémoire, je l'avais trouvé intéressant
https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://documentation.ehesp.fr/memoires/2004/men/gagnepain.pdf&ved=2ahUKEwi14dae3LjeAhWygM4BHROjARIQFjAEegQIARAB&usg=AOvVaw07zk8Fx9QErKhdO1rl2pf3
Je vais lire.
- tchanq'Neoprof expérimenté
@Bouboule, j'ai une question pour vous. Pourquoi spécifiquement réfléchir à un saut de classe de GS vers CE1 plutôt que d'autres niveaux puisque vous n'êtes pas personnellement concerné si j'ai bien compris?
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