- AllianceNiveau 9
Bonjour !
Je cherche à explique la dernière phrase de "La Solitude" de Baudelaire et en particulier le passage suivant :
« Presque tous nos malheurs nous viennent de n’avoir pas su rester dans notre chambre, » dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle. "
Merci de votre aide !
Je cherche à explique la dernière phrase de "La Solitude" de Baudelaire et en particulier le passage suivant :
« Presque tous nos malheurs nous viennent de n’avoir pas su rester dans notre chambre, » dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle. "
Merci de votre aide !
- Eliza-JaneNiveau 2
Bonjour,
Je suppose qu'il fait allusion à toute la fausse camaraderie qu'exige de nous la vie en société : pour vivre au milieu des autres, il faut faire semblant d'avoir plein de choses en commun, d'être tous frères etc, et cette hypocrisie lui fait horreur au point de l'appeler "prostitution" car elle suppose de renier ce que l'on est vraiment (et la méditation solitaire qui seule permet de voir son âme nue) pour se couler dans le moule attendu, en espérant des compensations illusoires à ce sacrifice. C'est ni plus ni moins ce que dit tout le poème... Le mot "fraternitaire" est sans doute une allusion à un tic de langage journalistique ou autre de son temps ("la belle langue de mon siècle" étant ironique).
En fait il faut relier "...tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution...", alors que Pascal les rappelle [pour les faire revenir] "dans la cellule du recueillement", c'est-à-dire la solitude. "Cellule" au sens monacal, donc positif.
Je suppose seulement, je n'ai rien fait de plus que relire le poème, que je ne connaissais pas et que je trouve terriblement actuel.
Je suppose qu'il fait allusion à toute la fausse camaraderie qu'exige de nous la vie en société : pour vivre au milieu des autres, il faut faire semblant d'avoir plein de choses en commun, d'être tous frères etc, et cette hypocrisie lui fait horreur au point de l'appeler "prostitution" car elle suppose de renier ce que l'on est vraiment (et la méditation solitaire qui seule permet de voir son âme nue) pour se couler dans le moule attendu, en espérant des compensations illusoires à ce sacrifice. C'est ni plus ni moins ce que dit tout le poème... Le mot "fraternitaire" est sans doute une allusion à un tic de langage journalistique ou autre de son temps ("la belle langue de mon siècle" étant ironique).
En fait il faut relier "...tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution...", alors que Pascal les rappelle [pour les faire revenir] "dans la cellule du recueillement", c'est-à-dire la solitude. "Cellule" au sens monacal, donc positif.
Je suppose seulement, je n'ai rien fait de plus que relire le poème, que je ne connaissais pas et que je trouve terriblement actuel.
_________________
Fais ce que dois, advienne que pourra.
- AllianceNiveau 9
Merci beaucoup ! J'étais sur la même explication. Je vais pouvoir maintenant préparer sereinement mon sujet de bac blanc ! Bonne fin de journée !
- JPhMMDemi-dieu
Ivresse religieuse des grandes villes. Panthéisme. Moi, c’est tous ; Tous, c’est moi. Tourbillon.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- liliepingouinÉrudit
J'y vois une satire des utopies socialistes qui fleurissaient à cette époque et devaient user et abuser de la notion de fraternité.
_________________
Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- JPhMMDemi-dieu
Proudhon ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- liliepingouinÉrudit
C'est bien à lui que je pensais en effet car dans un autre poème du Spleen de Paris Baudelaire l'interpelle directement : "Qu'en dis-tu citoyen Proudhon?"
Edit: c'est dans le poème "Assommons les pauvres"
Edit: c'est dans le poème "Assommons les pauvres"
_________________
Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum