Intervention de la CPE avec les TSTMG. Bonne idée ?

Bonsoir, 

J'ai reçu aujourd'hui une proposition de la CPE quant à intervenir dans mon cours, sur une heure qui serait banalisée en "Vie de classe", afin de calmer un climat assez nerveux.

J'étais allée déposer des comptes-rendus au sujet de trois élèves, dont deux exclus aujourd'hui. Jusque là le climat était houleux mais nous n'allions pas jusqu'au défi qui m'a menée à exclure. 

J'ai appris à cette occasion que les élèves s'étaient plaints de moi à la CPE, qui les a encouragés à me parler de leurs difficultés. Ce qu'ils n'ont pas fait, préférant faire n'importe quoi en cours et dire que tout était compris quand je m'arrête pour faire le point. 

Ils ne font pas le travail pour une bonne partie d'entre eux. Miracle, quand ils essaient ils savent me dire des trucs ; mais généralement mes demandes de travail passent loin après leurs occupations dans la classe. 

Soyons bien nets : j'avoue ne pas avoir essayé de parler avec ceux qui ont un comportement ignoble dans mon cours, le tête à tête me faisant un effet très répulsif.
Je n'ai qu'une envie, c'est de les planter là et de ne plus faire face à leurs paroles accusatrices envers moi, victimisatrices pour eux, dites sur un ton agressif.

Je tente le calumet de la paix en me disant que j'ai 7 mois à les supporter et qu'il faudrait que ça se passe mieux ?
Sachant que ça pue le fait d'avaler des couleuvres sous prétexte que ces jeunes ne sont "pas scolaires", "en échec", et bon si la petite Machine est infecte c'est parce qu'elle est perdue. 

Je ne sais pas quoi répondre à cette proposition, qui m'a été faite sans obligation aucune je précise. 
Avez-vous un avis ?

Flaure a écrit:Bonsoir, 

J'ai reçu aujourd'hui une proposition de la CPE quant à intervenir dans mon cours, sur une heure qui serait banalisée en "Vie de classe", afin de calmer un climat assez nerveux.

J'étais allée déposer des comptes-rendus au sujet de trois élèves, dont deux exclus aujourd'hui. Jusque là le climat était houleux mais nous n'allions pas jusqu'au défi qui m'a menée à exclure. 

J'ai appris à cette occasion que les élèves s'étaient plaints de moi à la CPE, qui les a encouragés à me parler de leurs difficultés. Ce qu'ils n'ont pas fait, préférant faire n'importe quoi en cours et dire que tout était compris quand je m'arrête pour faire le point. 

Ils ne font pas le travail pour une bonne partie d'entre eux. Miracle, quand ils essaient ils savent me dire des trucs ; mais généralement mes demandes de travail passent loin après leurs occupations dans la classe. 

Soyons bien nets : j'avoue ne pas avoir essayé de parler avec ceux qui ont un comportement ignoble dans mon cours, le tête à tête me faisant un effet très répulsif.
Je n'ai qu'une envie, c'est de les planter là et de ne plus faire face à leurs paroles accusatrices envers moi, victimisatrices pour eux, dites sur un ton agressif.

Je tente le calumet de la paix en me disant que j'ai 7 mois à les supporter et qu'il faudrait que ça se passe mieux ?
Sachant que ça pue le fait d'avaler des couleuvres sous prétexte que ces jeunes ne sont "pas scolaires", "en échec", et bon si la petite Machine est infecte c'est parce qu'elle est perdue. 

Je ne sais pas quoi répondre à cette proposition, qui m'a été faite sans obligation aucune je précise. 
Avez-vous un avis ?

Bon je ne suis pas une gentille (j'ai déjà claqué la porte au nez d'un CPE qui me ramenait des élèves exclus) mais deux questions préalables :
- Fais-tu confiance à cette CPE ? Si oui pourquoi pas, si non laisse tomber l'idée immédiatement.
- Quel est le but ? Si c'est, "on travaille en équipe et si vous continuez à faire n'importe quoi, des sanctions seront prises", fonce. Si le but est que cette hvc se transforme en bureau des pleurs parce que, "Bou tu es trop méchante", laisse tomber aussi.

Merci pour ta réponse @horribla.

Pour suivre les pistes de réflexion que tu me proposes, je dirais qu'a priori j'ai une confiance très mesurée dans les personnes devant ménager la chèvre et le chou.
Elles veulent aplanir, et je crains que ce soit fait de manière à calmer les plus excités. Ce n'est pas moi. 

Je pense avoir compris qu'elle voudrait qu'ils expriment ce dont ils ont besoin et qu'on leur signifie ce qui est recevable ou non dans leur manière d'agir également. 
J'ai simplement très peur d'avoir un discours complètement faussé de leur part, et que leur donner la parole ainsi soit prétexte à une scène de théâtre sur le ton des élèves bien intentionnés mais tâtonnant par faute d'aide professorale. 

Alors que la réalité c'est qu'une bonne dizaine ne fait rien sauf bordéliser et que j'essaie d'expliquer malgré des mises en cause régulières de mon travail. 

Un coup c'était trop facile, c'était des révisions "On refait le programme de 1ère en terminale ?" un autre on n'y comprenait rien (et pas la peine d'essayer d'expliquer : on n'y comprend rien, revois ta copie)...

Alors, comment dire.... j'ai une certaine lassitude pour ne pas dire une lassitude certaine. 
Je commence à souffrir de la situation, et si je n'avais que eux et ma 2ndeB affreuse je céderais sans doute aux sirènes de l'arrêt maladie. 
Je pleure déjà régulièrement, et les cours dans de telles conditions me font un effet délétère.

Je pense que tu dois d'abord voir la CPE et lui expliquer clairement que certains élèves rendent la classe ingérable, volontairement, et cherchent à pourrir ton cours. Tu lui donnes les noms, les faits. Vois ensuite sa réaction. Si elle est dans l'optique "ok, faut qu'on cogne fort sur les leaders, et aussi voir toute la classe pour remettre les choses à plat", sa proposition est valable. Si tu sens qu'elle te remet en cause, explique-lui que le souci n'est pas toi, que discuter avec la classe tu sais très bien le faire seule, mais que tu as besoin de son appui pour faire pression sur quelques leaders négatifs et leurs "suiveurs" (éventuellement demande-lui si elle a des pistes à te suggérer, autres que rentrer dans leur jeu, si elle les connaît des années précédentes, si elle peut les convoquer...).

Pat B a écrit:Je pense que tu dois d'abord voir la CPE et lui expliquer clairement que certains élèves rendent la classe ingérable, volontairement, et cherchent à pourrir ton cours. Tu lui donnes les noms, les faits. Vois ensuite sa réaction. Si elle est dans l'optique "ok, faut qu'on cogne fort sur les leaders, et aussi voir toute la classe pour remettre les choses à plat", sa proposition est valable. Si tu sens qu'elle te remet en cause, explique-lui que le souci n'est pas toi, que discuter avec la classe tu sais très bien le faire seule, mais que tu as besoin de son appui pour faire pression sur quelques leaders négatifs et leurs "suiveurs" (éventuellement demande-lui si elle a des pistes à te suggérer, autres que rentrer dans leur jeu, si elle les connaît des années précédentes, si elle peut les convoquer...).

J'ai brossé un peu le tableau, mais clairement la CPE n'est pas dans une optique combative. C'est plutôt le genre thérapie de groupe... 

Quand elle te dit d'un air navré que oui XX a eu aussi des problèmes avec l'enseignante d'anglais, parce qu'elle ne sait pas gérer le fait d'être en échec j'ai envie de lui dire qu'il serait temps qu'elle prenne du temps pour réfléchir à ne pas être ainsi. 
Je ne lui donne pas trois jours dans une entreprise (avec tous les échecs des débuts ce serait rock n' roll). 

Bon, je vais décliner la proposition je pense. 
Si c'est leur dire que tel comportement n'est pas possible alors qu'ils le savent très bien, ce sera juste leur donner le service après vente qui les amuse (ah, avoir deux adultes à leurs pieds avec un air concerné). 

Je vais tâcher de finir entière, et ensuite plus-ja-mais un pied dans une classe. 

J'imagine bien la discussion cpe / élèves qui a mené à dire que certains étaient en difficultés.

- Bon alors pourquoi tu fais le chantier en cours de maths ?

- Bah je sais pas ...

- Est-ce que c'est car tu aurais des difficultés

- Oui c'est ça

Matheod a écrit:J'imagine bien la discussion cpe / élèves qui a mené à dire que certains étaient en difficultés.

- Bon alors pourquoi tu fais le chantier en cours de maths ?

- Bah je sais pas ...

- Est-ce que c'est car tu aurais des difficultés

- Oui c'est ça

Ma classe se scinde en 3 parties. 
Une couche de crème, des jeunes filles calmes, appliquées, qui font le travail demandé et posent des questions. Elles sont une poignée. 
Une couche d'élèves qui veulent des méthodes clef en main, des choses efficaces pour leur bac, et critiquent ouvertement mon travail. 

Si j'ai le malheur de parler d'évolution relative avec un rapport (Vf-Vi)/Vi on me dit qu'il faut multiplier par 100.
Si je montre qu'on obtient un nombre qu'on peut exprimer en effet en pourcentage, mais que le principe c'est l'évolution absolue par rapport à la valeur de départ, ce n'est pas bon, ils ne l'ont pas vu comme ça dans telle autre discipline. Puis c'est compliqué, bref je suis un peu incompétente de faire ainsi. 

L'équation de droite à partir des coordonnées de deux points de la droite c'est sublime aussi. 
Ils veulent une recette. Je leur donne la méthode. 
Dans un exercice ce n'est pas le même nom de points que dans la méthode. Je me fais mettre en cause. 

Je donne de quoi s'entraîner à déterminer les équations de droite et dis que je corrigerai tous ceux qui auront senti le besoin de se repencher dessus après les exercices. Personne ne me l'a rendu. 
Mais ils pleurent auprès de leur PP et de la CPE et râlent dans mon cours. 


Bref, et il y a la plus grande part : ceux qui s'en foutent plus ou moins. 
Et dedans il y a un peu de tout. Ça reste du bordel non agressif mais je m'en foutiste pour la plupart. 
D'autres te méprisent ouvertement. 
Hier j'ai exclu suite à refus de changer de place (bavardages ininterrompus depuis le début du cours), insolence (crie à l'injustice et me défie de justifier ma décision). La demoiselle, refusant d'obtempérer et prenant en otage mon cours a été donc exclue, et a laissé derrière elle une montagne d'emballages de pitchs, je l'ai vu après.

La deuxième exclue sur le même principe. Enfin, attaque ad hominem donc plus franchement et la demoiselle faisait mine de partir. Je n'aurais pas dû l'exclure mais lui dire que le cours n'était pas fini et la laisser s'en aller sans autorisation, elle aurait eu plus de conséquences.