Un professeur traîné dans la boue par sa hiérarchie

Pascal Verrier, un professeur de philosophie du lycée Montaigne, traîné dans la boue par des parents d’élèves au bras long et dont ont tenté de se débarrasser plusieurs proviseurs (dont l’un est devenu membre du cabinet de Jean-Michel Blanquer depuis), s’est vu infliger une sanction d’une sévérité inouïe sur la foi d’accusations mensongères d’une poignée d’élèves dont certains se sont rétractés et dont les assertions ont été démenties par les autres élèves de ce professeur, scandalisés et choqués par tant d’injustice : il a été mis à la retraite d’office (dans l’échelle des sanctions, la plus élevée avant la révocation), entraînant dans l’immédiat une perte de salaire nette de 1000 euros (passant d’un traitement de 2500 euros mensuels au bout de 38 ans de carrière à une pension de 1500 euros) et, à vie, une pension de retraite inférieure de 30% à ce qu’elle devrait être.

Rappelons qu’un certain Alexandre Benalla, reconnu par sa hiérarchie ainsi que par le président de la République en personne coupable d’un comportement inacceptable, n’a subi – avant les révélations de la presse – qu’une symbolique suspension de 15 jours qui n’a même pas entraîné la suspension de son traitement (dont le montant est au moins le double de celui de ce professeur en fin de carrière) car il avait des jours de congé à récupérer !

Extrême sévérité dans un cas, extrême bienveillance dans l’autre : un tel contraste dans les sanctions infligées à des agents constitue une entorse grave aux valeurs sur lesquelles est fondée la République.

Je connais personnellement Pascal Verrier depuis 20 ans, nous manifestions ensemble contre Allègre en 1998. Il militait alors au sein de Sud Education, dont il était l’un des fondateurs. Je suis loin d’être d’accord avec lui et avec ce que défend ce syndicat mais, d’où qu’elle vienne et quelle que soit la personne qu’elle touche, je ne supporte pas l’injustice ni qu’on traite ainsi un professeur qui ne méritait même pas un blâme en réalité. C’est pour cela que j’ai rejoint Action & Démocratie, syndicat de l’éducation de la CFE-CGC qui siège au CSFP et apportera tout son soutien à Pascal Verrier ainsi qu’à tous les professeurs victimes de sanctions iniques, disproportionnées ou imméritées auxquelles nous déplorons que les personnels de l’Education nationale, et en particulier les professeurs, soient de plus en plus exposés par une hiérarchie qui ne cesse de faire les yeux doux aux « usagers » pendant qu’elle n’hésite pas à traîner dans la boue ses « personnels » pour les raisons les plus futiles ou les motifs les plus insensées.

 Pour mémoire, la pétition en faveur de Pascal Verrier rédigée par son comité de soutien :
https://drive.google.com/file/d/1V9c5EC_XbfqO3jl7kqhDRN2ll0fDiaXz/view?usp=sharing

 Le lien vers la collecte organisée par son comité de soutien, pour témoigner sa solidarité ainsi que pour l’aider à faire face aux frais de sa défense :
http://www.lepotcommun.fr/pot/9eul6rd6

 Le compte rendu de l’audience auprès de M. Edouard Geffray, Directeur général des ressources humaines au ministère de l’Education nationale, le 6 septembre 2018 à 18h30 :
https://drive.google.com/file/d/1sKJX6ooL1eAmdEqPqGGpRgrS7z3YQK4Z/view?usp=sharing

Socrate but la cigüe car il corrompait la jeunesse.

Trop de fautes dans mon post initial. Toutes mes excuses : les écrans sont une redoutable machine à distraire l'attention !

Pascal Verrier a-t-il pris un avocat et fait appel de la décision ?

gauvain31 a écrit:Pascal Verrier a-t-il pris un avocat et fait appel de la décision ?

Bien entendu. Tous les recours (hiérarchique et contentieux) sont lancés. D'où la collecte.

Nb : le CSFP est le Conseil supérieur de la Fonction publique, instance de recours également.

Quel scandale! Je suis outrée que ce genre de chose puisse arriver. Que des parents accusent un professeur à tort, ça arrive, que ce soit malveillant, c'est inacceptable, que ça donne lieu à une sanction aussi sévère, c'est révoltant.

gauvain31 a écrit:Pascal Verrier a-t-il pris un avocat et fait appel de la décision ?

Protection fonctionnelle?

Plainte pour calomnie et diffamation contre ces parents? Contre la hiérarchie?

Contact de la presse?

Se défendre avec un syndicat n'ayant pas de conflits d'intérêts?

Je ne sais pas ce qu'il en est exactement de cette affaire, mais ça ne donne pas vraiment envie d'enseigner dans ces lycées d'élite parisiens. Au moins, les miens, les footeux, les technos, ils sont lourdingues parfois mais ils ne viennent pas la ramener avec leurs relations haut placées auprès du ministère.

Bon courage à lui.
Les éléments me semblent bien légers : juste un témoignage d'élève ?

roxanne : Le quotidien n'y est pas quand même pas désagréable, loin de là. C'est sûr que parfois, on y est plus embêté par les parents que par les élèves.

Une affaire qui rappelle furieusement celle de ce professeur de philo de Poitiers lui aussi sanctionné, officiellement pour des propos rapportés par des élèves, dans les faits pour le punir de son engagement politique :

https://chazerans.fr/

Le compte rendu de l’audience auprès du Directeur général des ressources humaines est hallucinant :  un professeur est lourdement sanctionné à la suite d'une procédure dont les principaux éléments sont secrets, même pour le principal intéressé. On est revenu au temps de l'Inquisition.