Page 1 sur 2 • 1, 2
- miss teriousDoyen
Pour mon chapitre sur la ville en 4e, j'ai décidé de centrer mon GT sur Paris.
J'ai trouvé presque tous mes textes mais il me manque 1 ou 2 extraits de roman du XXe siècle.
J'ai un peu farfouillé sur le net mais n'ai pas trouvé.
J'ai aussi parcouru mes bibliothèques mais, là encore, n'ai pas trouvé mon bonheur. Je n'ai qu'un extrait de Céline, dans Le Voyage, où il est question de la banlieue et du tramway.
Je pense que chez Sartre, Aragon, Céline, peut-être aussi Vian et Breton, il doit y avoir des passages exploitables mais je n'arrive pas à tomber dessus et je n'ai pas le temps de tout relire.
Alors, je viens demander votre aide. Je suis preneuse de vos idées et vous en remercie par avance.
J'ai trouvé presque tous mes textes mais il me manque 1 ou 2 extraits de roman du XXe siècle.
J'ai un peu farfouillé sur le net mais n'ai pas trouvé.
J'ai aussi parcouru mes bibliothèques mais, là encore, n'ai pas trouvé mon bonheur. Je n'ai qu'un extrait de Céline, dans Le Voyage, où il est question de la banlieue et du tramway.
Je pense que chez Sartre, Aragon, Céline, peut-être aussi Vian et Breton, il doit y avoir des passages exploitables mais je n'arrive pas à tomber dessus et je n'ai pas le temps de tout relire.
Alors, je viens demander votre aide. Je suis preneuse de vos idées et vous en remercie par avance.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- LaotziSage
Le Paysan de Paris d'Aragon, bien entendu (sur les passages parisiens en voie de disparition et sur le parc des Buttes Chaumont notamment).
_________________
"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- IlianaGrand sage
Tu peux regarder les romans de Modiano, aussi ?
_________________
Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- FiatLuxFidèle du forum
Les voyageurs de l'impériale, d'Aragon, l'incipit. Il est savoureux à étudier : il démarre par une exclamation d'horreur face à la découverte de la tour Eiffel lors de l'exposition universelle.
- ici:
- https://ec56229aec51f1baff1d-185c3068e22352c56024573e929788ff.ssl.cf1.rackcdn.com/attachments/original/6/3/1/002624631.pdf
- InvitéInvité
Je ne sais pas du tout si ça conviendrait pour des 4èmes mais il y a aussi J.M.G. Le Clézio, « Ville vivante » Le livre des fuites, 1969 (un peu difficile, peut-être) et China Miéville, Perdido Street Station, I, 2000. Dans ce dernier, tu as la description d'une ville fantastique avec personnifications et métaphores à la pelle. Ce dernier extrait ne me semble pas difficile, mais je ne perçois pas trop le niveau des 4èmes.
Ooooh ! Mille excuses: je n'avais pas bien lu ton titre et il ne s'agit pas de Paris. Pire que les élèves je suis.
Ooooh ! Mille excuses: je n'avais pas bien lu ton titre et il ne s'agit pas de Paris. Pire que les élèves je suis.
- LadKlimaHabitué du forum
Paris est une fête. Inferno. Il doit y en avoir beaucoup sûrement. Je bloque ce matin. Chez Gary peut être ?
- JPhMMDemi-dieu
Paris au XXe siècle, qui n’a pas été écrit au XXe siècle.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- eliamEsprit éclairé
La fin de Thérèse Desqueyroux se pass à Paris. La fin de la nuit se déroule à Paris.
- DeliaEsprit éclairé
Notre prison est un royaume, de Gilbert Cesbron se déroule entièrement au lycée Condorcet.
Oui, Cesbron... il a au moins le mérite d'être francophone !
Oui, Cesbron... il a au moins le mérite d'être francophone !
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- henrietteMédiateur
Mais pourquoi diable juges-tu utile de préciser cela, je me le demande...
On ne peut pas dire qu'il y ait débauche d'auteurs étrangers proposés.
On ne peut pas dire qu'il y ait débauche d'auteurs étrangers proposés.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SeiferÉrudit
Dans Aurélien d'Aragon également, on peut voir à quel point certains quartiers de Paris étaient populaires et vivants, comme Oberkampf par exemple, avant d'être au manne des investisseurs immobiliers et financiers.
_________________
De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- DeliaEsprit éclairé
henriette a écrit:Mais pourquoi diable juges-tu utile de préciser cela, je me le demande...
On ne peut pas dire qu'il y ait débauche d'auteurs étrangers proposés.
Et qui donc conseille Morpurgo pour les 6 e ?
Quant à la grimace finale, je ne la trouve ni polie ni gentille...
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- henrietteMédiateur
Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles.
Quant à la "grimace", ce sont juste des yeux levés au ciel face au ton de ton post en complet décalage avec le topic. Comme si tous les intervenants sur ce fil avaient proposé des inepties anglo-saxones mais que, heureusement, Mme Delia arrive pour enfin proposer de la vraie bonne littérature française, s'il vous plaît.
Quant à la "grimace", ce sont juste des yeux levés au ciel face au ton de ton post en complet décalage avec le topic. Comme si tous les intervenants sur ce fil avaient proposé des inepties anglo-saxones mais que, heureusement, Mme Delia arrive pour enfin proposer de la vraie bonne littérature française, s'il vous plaît.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- VirvirvirNiveau 6
Zazie dans le métro peut-être?
- henrietteMédiateur
J'y ai pensé aussi, puis j'ai laissé tombé, faute de pouvoir signaler un texte précis : tu vois un passage précis avec une description de la ville conséquente ? Je me rappelle plutôt d'une impression de non descriptions, en fait - mais cela fait des années que je ne l'ai pas lu.Virvirvir a écrit:Zazie dans le métro peut-être?
Par contre, il y a des descriptions de Belleville hautes en couleur chez Pennac.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- VirvirvirNiveau 6
Comme toi Henriette, je garde surtout des impressions de lecture, sans pouvoir citer de pages précises. je viens de fouiller ma bibli en fait, pas de trace de mon exemplaire.
Je pense aussi aux premiers romans de Vargas qui doivent faire la part belle aux descriptions de la Seine, de la nuit parisienne, là encore, sans citations précises. Je n'aide pas beaucoup, je lance des petits cailloux...
Je pense aussi aux premiers romans de Vargas qui doivent faire la part belle aux descriptions de la Seine, de la nuit parisienne, là encore, sans citations précises. Je n'aide pas beaucoup, je lance des petits cailloux...
- numéro6Niveau 6
Tu pourrais regarder du côté de Léon-Paul Fargue, l'auteur du Piéton de Paris.
- miss teriousDoyen
Merci à tous pour vos idées. C'est sympa à vous.
Cependant, ce que j'aurais voulu, c'est des extraits précis parce que je n'ai pas tous les romans à la maison et ne les trouve pas tous sur le net.
Et puis ça me permettrait de gagner du temps parce que là j'ai passé des heures à feuilleter des romans, à lire en diagonale, à fureter sur le net, pour de bien piètres résultats...
Pour le moment, j'ai un extrait des Voyageurs de l'impériale (ça m'a rappelé l'agreg...), un extrait du Voyage au bout de la nuit et un extrait de Zazie dans le métro (début du chapitre 4).
J'ai trouvé des extraits en ligne du Piéton de Paris, de La Place de l'étoile et du Paysan de Paris en ligne, mais pas exploitables.
J'ai fouillé dans Ravage et dans le seul Vargas que j'aie (L'homme aux cercles bleus, je crois). J'ai aussi regardé mes Claude Izner et ai pensé à Pennac, mais je me perds dans la masse de pages à feuilleter.
Quant à Verne (Paris au XXe siècle), je garde l'idée sous le coude pour la lecture cursive accompagnant le chapitre. À voir.
Cependant, ce que j'aurais voulu, c'est des extraits précis parce que je n'ai pas tous les romans à la maison et ne les trouve pas tous sur le net.
Et puis ça me permettrait de gagner du temps parce que là j'ai passé des heures à feuilleter des romans, à lire en diagonale, à fureter sur le net, pour de bien piètres résultats...
Pour le moment, j'ai un extrait des Voyageurs de l'impériale (ça m'a rappelé l'agreg...), un extrait du Voyage au bout de la nuit et un extrait de Zazie dans le métro (début du chapitre 4).
J'ai trouvé des extraits en ligne du Piéton de Paris, de La Place de l'étoile et du Paysan de Paris en ligne, mais pas exploitables.
J'ai fouillé dans Ravage et dans le seul Vargas que j'aie (L'homme aux cercles bleus, je crois). J'ai aussi regardé mes Claude Izner et ai pensé à Pennac, mais je me perds dans la masse de pages à feuilleter.
Quant à Verne (Paris au XXe siècle), je garde l'idée sous le coude pour la lecture cursive accompagnant le chapitre. À voir.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- Thalia de GMédiateur
Le Livre des Nuits, Sylvie Germain, p 238-239. Le Paris d'avant-guerre, vu par les yeux d'un enfant.
Je ne suis pas convaincue moi-même que cela puisse te convenir, mais je peux te scanner les 2 pages.
Je ne suis pas convaincue moi-même que cela puisse te convenir, mais je peux te scanner les 2 pages.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- miss teriousDoyen
Merci Thalia.
Mais je crois que je vais me débrouiller avec ce que j'ai.
Je ne peux pas passer plus de temps sur ce chapitre. Il faut que je le finisse aujourd'hui parce que j'ai celui sur L'Ile des esclaves et celui sur "dire l'amour" à préparer derrière.
Pour ceux qui le souhaitent, voici l'extrait de Zazie :
[Zazie] prit la première rue à droite, puis la celle à gauche, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle arrive à l’une des portes de la ville. De superbes gratte-ciel de quatre ou cinq étages bordaient une somptueuse avenue sur le trottoir de laquelle se bousculaient de pouilleux éventaires. Une foule épaisse et mauve dégoulinait d’un peu partout. Une marchande de ballons Lamoricière, une musique de manège ajoutaient leur note pudique à la virulence de la démonstration. Émerveillée, Zazie mit quelque temps à s’apercevoir que, non loin d’elle, une œuvre de ferronnerie baroque plantée sur le trottoir se complétait de l’inscription MÉTRO. Oubliant aussitôt le spectacle de la rue, Zazie s’approcha de la bouche, la sienne sèche d’émotion. Contournant à petits pas une balustrade protectrice, elle découvrit enfin l’entrée. Mais la grille était tirée. Une ardoise pendante portait à la craie une inscription que Zazie déchiffra sans peine. La grève continuait. Une odeur de poussière ferrugineuse et déshydratée montait doucement de l’abîme interdit. Navrée, Zazie se mit à pleurer.
et celui des Voyageurs :
« Oh, quelle horreur ! » s’écria Paulette. […]
Au débusqué du Trocadéro, sur les marches, on se heurtait à cette grande cloche vide au-dessus de Paris, de la Seine et des jardins. […]
« Oh, quelle horreur ! » répéta Paulette.
Elle commençait sous ses pieds, l’Exposition […]
Qui pensait de là-haut, du porche du Trocadéro où les Mercadier avaient fait halte, à quoi que ce fût au monde, à la foule, aux restaurants, aux bicoques, à la bouffée de musique berbère et de piaulements canaques qui s’échappait de tout ça dans l’après-midi finissante, qui pensait à quoi que ce fût, excepté à ce monstre aux pattes écartées, dont la dentelle d’acier dominait tout, trouant le ciel, avec ses étranges corbeilles, son enchevêtrement de câbles, son chapeau de verre là-haut, tout là-haut, dans les nuages roses, dans le bleu ébloui, dans la lumière déchirée. Qui pouvait penser à autre chose qu’à cette tour de trois cents mètres, dont on avait tant parlé, tant médit, mais dont rien n’avait donné l’idée, l’ombre de l’ombre de l’idée.
« Quelle horreur ! » dit pour la troisième fois Paulette, et Pierre hocha la tête, et expliqua « Goût américain. » comme pour le champagne, et il enleva son chapeau neuf, dont le cuir lui serrait le front.
Mais je crois que je vais me débrouiller avec ce que j'ai.
Je ne peux pas passer plus de temps sur ce chapitre. Il faut que je le finisse aujourd'hui parce que j'ai celui sur L'Ile des esclaves et celui sur "dire l'amour" à préparer derrière.
Pour ceux qui le souhaitent, voici l'extrait de Zazie :
[Zazie] prit la première rue à droite, puis la celle à gauche, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle arrive à l’une des portes de la ville. De superbes gratte-ciel de quatre ou cinq étages bordaient une somptueuse avenue sur le trottoir de laquelle se bousculaient de pouilleux éventaires. Une foule épaisse et mauve dégoulinait d’un peu partout. Une marchande de ballons Lamoricière, une musique de manège ajoutaient leur note pudique à la virulence de la démonstration. Émerveillée, Zazie mit quelque temps à s’apercevoir que, non loin d’elle, une œuvre de ferronnerie baroque plantée sur le trottoir se complétait de l’inscription MÉTRO. Oubliant aussitôt le spectacle de la rue, Zazie s’approcha de la bouche, la sienne sèche d’émotion. Contournant à petits pas une balustrade protectrice, elle découvrit enfin l’entrée. Mais la grille était tirée. Une ardoise pendante portait à la craie une inscription que Zazie déchiffra sans peine. La grève continuait. Une odeur de poussière ferrugineuse et déshydratée montait doucement de l’abîme interdit. Navrée, Zazie se mit à pleurer.
et celui des Voyageurs :
« Oh, quelle horreur ! » s’écria Paulette. […]
Au débusqué du Trocadéro, sur les marches, on se heurtait à cette grande cloche vide au-dessus de Paris, de la Seine et des jardins. […]
« Oh, quelle horreur ! » répéta Paulette.
Elle commençait sous ses pieds, l’Exposition […]
Qui pensait de là-haut, du porche du Trocadéro où les Mercadier avaient fait halte, à quoi que ce fût au monde, à la foule, aux restaurants, aux bicoques, à la bouffée de musique berbère et de piaulements canaques qui s’échappait de tout ça dans l’après-midi finissante, qui pensait à quoi que ce fût, excepté à ce monstre aux pattes écartées, dont la dentelle d’acier dominait tout, trouant le ciel, avec ses étranges corbeilles, son enchevêtrement de câbles, son chapeau de verre là-haut, tout là-haut, dans les nuages roses, dans le bleu ébloui, dans la lumière déchirée. Qui pouvait penser à autre chose qu’à cette tour de trois cents mètres, dont on avait tant parlé, tant médit, mais dont rien n’avait donné l’idée, l’ombre de l’ombre de l’idée.
« Quelle horreur ! » dit pour la troisième fois Paulette, et Pierre hocha la tête, et expliqua « Goût américain. » comme pour le champagne, et il enleva son chapeau neuf, dont le cuir lui serrait le front.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- miss teriousDoyen
Je complète ma précédente réponse par un autre extrait de Zazie ; pas exploitable avec des 4e mais il pourrait servir à d'autres :
L'être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparaît. Un taxi l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve (charmant), Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot (oh ! pardon). Là-bas, plus loin - un peu plus loin - que la place de la République, les tombes s'entassent de Parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent les escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et qui tant firent qu'à la fin ils disparurent? Un forceps les amena, un corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon se fendille plus vite que les os des morts trop présents ne se dissolvent dans l'humus de la ville tout imprégné de soucis. (chap. 8)
L'être ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller, venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparaît. Un taxi l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve (charmant), Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve, à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un romancier idiot (oh ! pardon). Là-bas, plus loin - un peu plus loin - que la place de la République, les tombes s'entassent de Parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent les escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et qui tant firent qu'à la fin ils disparurent? Un forceps les amena, un corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon se fendille plus vite que les os des morts trop présents ne se dissolvent dans l'humus de la ville tout imprégné de soucis. (chap. 8)
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- freakfeatherfallNiveau 5
Pourquoi pas Léo Malet ?
De plus les aventures de Nelson Burma ont été adaptées en BD par Tardi, ça peut être intéressant...
De plus les aventures de Nelson Burma ont été adaptées en BD par Tardi, ça peut être intéressant...
- JohnMédiateur
Je pense aux Faux-Monnayeurs, mais c'est de mémoire et je n'ai pas les extraits précis en tête.
Sinon, tu as ce passage dans "Du côté de chez Swann", sur le Bois de Boulogne :
"Il était pour moi comme ces jardins zoologiques où l’on voit rassemblés des flores diverses et des paysages opposés ; où, après une colline on trouve une grotte, un pré, des rochers, une rivière, une fosse, une colline, un marais, mais où l’on sait qu’ils ne sont là que pour fournir aux ébats de l’hippopotame, des zèbres, des crocodiles, des lapins russes, des ours et du héron, un milieu approprié ou un cadre pittoresque ; lui, le Bois, complexe aussi, réunissant des petits mondes divers et clos — faisant succéder quelque ferme plantée d’arbres rouges, de chênes d’Amérique, comme une exploitation agricole dans la Virginie, à une sapinière au bord du lac, ou à une futaie d’où surgit tout à coup dans sa souple fourrure, avec les beaux yeux d’une bête, quelque promeneuse rapide — il était le jardin des femmes ; et — comme l’allée de Myrtes de l’Énéide — plantée pour elles d’arbres d’une seule essence, l’allée des Acacias était fréquentée par les Beautés célèbres. Comme, de loin, la culmination du rocher d’où elle se jette dans l’eau, transporte de joie les enfants qui savent qu’ils vont voir l’otarie, bien avant d’arriver à l’allée des Acacias, leur parfum qui, irradiant alentour, faisait sentir de loin l’approche et la singularité d’une puissante et molle individualité végétale ; puis, quand je me rapprochais, le faîte aperçu de leur frondaison légère et mièvre, d’une élégance facile, d’une coupe coquette et d’un mince tissu, sur laquelle des centaines de fleurs s’étaient abattues comme des colonies ailées et vibratiles de parasites précieux ; enfin jusqu’à leur nom féminin, désœuvré et doux, me faisaient battre le cœur mais d’un désir mondain, comme ces valses qui ne nous évoquent plus que le nom des belles invitées que l’huissier annonce à l’entrée d’un bal. On m’avait dit que je verrais dans l’allée certaines élégantes que, bien qu’elles n’eussent pas toutes été épousées, l’on citait habituellement à côté de Mme Swann, mais le plus souvent sous leur nom de guerre ; leur nouveau nom, quand il y en avait un, n’était qu’une sorte d’incognito que ceux qui voulaient parler d’elles avaient soin de lever pour se faire comprendre. Pensant que le Beau — dans l’ordre des élégances féminines — était régi par des lois occultes à la connaissance desquelles elles avaient été initiées, et qu’elles avaient le pouvoir de le réaliser, j’acceptais d’avance comme une révélation l’apparition de leur toilette, de leur attelage, de mille détails au sein desquels je mettais ma croyance comme une âme intérieure qui donnait la cohésion d’un chef-d’œuvre à cet ensemble éphémère et mouvant".
Sinon, tu as ce passage dans "Du côté de chez Swann", sur le Bois de Boulogne :
"Il était pour moi comme ces jardins zoologiques où l’on voit rassemblés des flores diverses et des paysages opposés ; où, après une colline on trouve une grotte, un pré, des rochers, une rivière, une fosse, une colline, un marais, mais où l’on sait qu’ils ne sont là que pour fournir aux ébats de l’hippopotame, des zèbres, des crocodiles, des lapins russes, des ours et du héron, un milieu approprié ou un cadre pittoresque ; lui, le Bois, complexe aussi, réunissant des petits mondes divers et clos — faisant succéder quelque ferme plantée d’arbres rouges, de chênes d’Amérique, comme une exploitation agricole dans la Virginie, à une sapinière au bord du lac, ou à une futaie d’où surgit tout à coup dans sa souple fourrure, avec les beaux yeux d’une bête, quelque promeneuse rapide — il était le jardin des femmes ; et — comme l’allée de Myrtes de l’Énéide — plantée pour elles d’arbres d’une seule essence, l’allée des Acacias était fréquentée par les Beautés célèbres. Comme, de loin, la culmination du rocher d’où elle se jette dans l’eau, transporte de joie les enfants qui savent qu’ils vont voir l’otarie, bien avant d’arriver à l’allée des Acacias, leur parfum qui, irradiant alentour, faisait sentir de loin l’approche et la singularité d’une puissante et molle individualité végétale ; puis, quand je me rapprochais, le faîte aperçu de leur frondaison légère et mièvre, d’une élégance facile, d’une coupe coquette et d’un mince tissu, sur laquelle des centaines de fleurs s’étaient abattues comme des colonies ailées et vibratiles de parasites précieux ; enfin jusqu’à leur nom féminin, désœuvré et doux, me faisaient battre le cœur mais d’un désir mondain, comme ces valses qui ne nous évoquent plus que le nom des belles invitées que l’huissier annonce à l’entrée d’un bal. On m’avait dit que je verrais dans l’allée certaines élégantes que, bien qu’elles n’eussent pas toutes été épousées, l’on citait habituellement à côté de Mme Swann, mais le plus souvent sous leur nom de guerre ; leur nouveau nom, quand il y en avait un, n’était qu’une sorte d’incognito que ceux qui voulaient parler d’elles avaient soin de lever pour se faire comprendre. Pensant que le Beau — dans l’ordre des élégances féminines — était régi par des lois occultes à la connaissance desquelles elles avaient été initiées, et qu’elles avaient le pouvoir de le réaliser, j’acceptais d’avance comme une révélation l’apparition de leur toilette, de leur attelage, de mille détails au sein desquels je mettais ma croyance comme une âme intérieure qui donnait la cohésion d’un chef-d’œuvre à cet ensemble éphémère et mouvant".
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- IsidoriaDoyen
Si tu veux aller jysqu’au XXIe, tu pourrais donner un extrait de Vernon Subutex 2, où il y a des billes descriptions des quartiers Nord , jardins,...
- miss teriousDoyen
Merci pour ces idées !
J'ai aussi pensé à Vernon Subutex mais... je n'ai même pas pu finir le 1er volume... J'ai essayé, j'en entendais tellement parler. Mais non, impossible.
Il me reste une séance à faire, sur la vision d'un Paris futuriste, et le devoir bilan, et j'aurai bouclé mon chapitre.
Finalement, j'ai pris un extrait de La Nuit, Cauchemar de Maupassant, pour la dictée.
J'ai aussi pensé à Vernon Subutex mais... je n'ai même pas pu finir le 1er volume... J'ai essayé, j'en entendais tellement parler. Mais non, impossible.
Il me reste une séance à faire, sur la vision d'un Paris futuriste, et le devoir bilan, et j'aurai bouclé mon chapitre.
Finalement, j'ai pris un extrait de La Nuit, Cauchemar de Maupassant, pour la dictée.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum