- ElyasEsprit sacré
Leclochard a écrit:Elyas a écrit:Je suis assez surpris par certains arguments. Néanmoins, il y a un fait budgétaire : les fonctionnaires changeant d'affectation de façon obligatoire ont des aides et des primes à ce sujet. Nous sommes 800 000. En moyenne, ça représenterait 80 000 personnes tous les ans. Même une prime minimale de 1000 euros générerait un coût de 80 millions d'euros (et je dis minimum).
Soit ils le font et paient (peu probable), soit ils le font et ne paient pas (plus probable) ce qui dégraderait les conditions pour tout le monde, soit ils testent pour faire passer autre chose (la départementalisation ???).
Dans tous les cas, c'est une idée aberrante car cela casserait l'expertise des publics développés par les enseignants.
C'est pas grand'chose, vu le budget global. On a l'habitude de griller beaucoup plus de sous en vain.
Dernièrement: https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0302002811713-leducation-nationale-donne-un-coup-darret-a-son-mega-logiciel-rh-2193513.php
Pour le reste, d'accord avec toi. Il faudrait une indemnité spéciale en cas de mutation forcée.
Si la prime est de 1000 euros (ce qui serait de la mendicité). Cependant, n'oublie pas que nous donner des sous, même si ce n'est rien, est toujours un problème depuis 20 ans. On ne donne pas de sous aux professeurs.
- SulfolobusÉrudit
C'est-à-dire qu'à part les PRAG/PRCE, un enseignant du supérieur ça n'existe pas : c'est un enseignant-chercheur. Or, autant bouger un enseignant, ça peut se faire, autant bouger un chercheur, son matos et son équipe c'est une autre paire de manche (et un tout autre budget). Alors ça existe dans certains pays (en Allemagne par exemple où après x années ils doivent bouger) mais c'est très très très compliqué. Surtout qu'en général, bouger un chercheur, ça veut aussi dire bouger aussi tous les gens qu'il paie ou qui sont affectés à sa recherche donc thésards/post-docs/techniciens/ingénieurs... ça revient de fait à bouger une équipe.celitian a écrit:Un autre truc que je ne comprends pas, c'est que cette mobilité ne serait que pour les professeurs des écoles et ceux du secondaire ?
Pas pour ceux du supérieur ?
Par contre, on a une mobilité très forte en début de carrière (avant l'obtention du poste), qui est très souvent internationale puisque le passage par l'international est une quasi-obligation pour l'obtention d'un poste fixe en France et dans la plupart des pays. La mobilité (et pas uniquement la mobilité géographique) est extrêmement valorisée dans le monde universitaire.
- Une passanteEsprit éclairé
Elyas a écrit:Leclochard a écrit:Elyas a écrit:Je suis assez surpris par certains arguments. Néanmoins, il y a un fait budgétaire : les fonctionnaires changeant d'affectation de façon obligatoire ont des aides et des primes à ce sujet. Nous sommes 800 000. En moyenne, ça représenterait 80 000 personnes tous les ans. Même une prime minimale de 1000 euros générerait un coût de 80 millions d'euros (et je dis minimum).
Soit ils le font et paient (peu probable), soit ils le font et ne paient pas (plus probable) ce qui dégraderait les conditions pour tout le monde, soit ils testent pour faire passer autre chose (la départementalisation ???).
Dans tous les cas, c'est une idée aberrante car cela casserait l'expertise des publics développés par les enseignants.
C'est pas grand'chose, vu le budget global. On a l'habitude de griller beaucoup plus de sous en vain.
Dernièrement: https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0302002811713-leducation-nationale-donne-un-coup-darret-a-son-mega-logiciel-rh-2193513.php
Pour le reste, d'accord avec toi. Il faudrait une indemnité spéciale en cas de mutation forcée.
Si la prime est de 1000 euros (ce qui serait de la mendicité). Cependant, n'oublie pas que nous donner des sous, même si ce n'est rien, est toujours un problème depuis 20 ans. On ne donne pas de sous aux professeurs.
Si, de la monnaie de singe
- celitianSage
C'est marrant, je m'attendais à cette réponse.
Donc les équipes qui ont mis en place des projets, des habitudes de travail en place sont moins légitimes à garder leur poste qu'un enseignant chercheur.
Ce qui est bizarre, c'est que dans les rep la stabilité des équipes est considérée comme étant extrêmement positif.
Et dans le secondaire aussi on est beaucoup à avoir eu une mobilité très forte en début de carrière.
Donc les équipes qui ont mis en place des projets, des habitudes de travail en place sont moins légitimes à garder leur poste qu'un enseignant chercheur.
Ce qui est bizarre, c'est que dans les rep la stabilité des équipes est considérée comme étant extrêmement positif.
Et dans le secondaire aussi on est beaucoup à avoir eu une mobilité très forte en début de carrière.
- DaphnéDemi-dieu
CortezTheKiller a écrit:De toutes les façons, ce mouvement à deux tours (qui date du milieu des années 90 si je me souviens bien (je fais partie des vieux)) a beaucoup figé les choses. Pas mal de gens n'osent plus rien demander de peur de ne pas atterrir ou ils souhaitent. Si ils veulent du mouvement, qu'ils commencent à revenir au mouvement à un tour où on pouvait demander des choses très précises ou au contraire beaucoup plus larges (un lycée bien précis, une ville, un département, toute une académie)
1999 exactement.
Sous Allègre.
- Isis39Enchanteur
celitian a écrit:C'est marrant, je m'attendais à cette réponse.
Donc les équipes qui ont mis en place des projets, des habitudes de travail en place sont moins légitimes à garder leur poste qu'un enseignant chercheur.
Ce qui est bizarre, c'est que dans les rep la stabilité des équipes est considérée comme étant extrêmement positif.
Et dans le secondaire aussi on est beaucoup à avoir eu une mobilité très forte en début de carrière.
Avec tout mon boulot en tant que référent numérique, notamment la maintenance des iPads, si on m'oblige à bouger je ne m'investis plus, fini...
- henrietteMédiateur
Bien d'accord. C'est étonnant de soutenir/proposer un truc pareil quand d'une on ne connaît pas du tout l'enseignement secondaire et de deux on ne veut à aucun prix y aller alors même que le système le demande, pour pouvoir poursuivre son projet de recherche : en quoi ton choix, Sulfolobus, est-il plus légitime que celui des enseignants du secondaire qui souhaitent, eux aussi, poursuivre leur travail dans un établissement, avec des élèves et des équipes qu'ils connaissent ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- New ZealandNiveau 9
Je trouve le raisonnement de Sulfolobus assez étrange. J'ai 38 ans et souhaite me lancer dans l'enseignement. Je sais que je vais probablement être envoyée en REP à Créteil en début de carrière et je trouve ça normal, quand on commence dans une profession, on est souvent moins bien lotis que ceux qui ont plus d'expérience et qui peuvent choisir (ou être mieux payés, ou avoir plus d'avantages, ou travailler plus vite, etc.). Mais je souhaite que dans X années, je serai dans un établissement qui me plaira dans un lieu que j'aurai choisi.
Contrairement à ce que dit Solfolobus, la perspective d'être ballottée à droite à gauche vingt ans plus tard ne me plaît pas. Si certains le souhaitent, la situation actuelle le leur permet déjà. Mais ce serait une politique qui me ferait réfléchir à deux fois à une reconversion. Et pourtant, j'ai déjà 38 ans !
Le problème du nombre de professeurs en REP et REP + se pose certainement, encore que d'après ce que j'ai compris, il y a toujours une base de professeurs qui souhaitent rester au sein d'établissement difficiles. Le problème semble surtout être la pénurie de titulaires dans certaines académies et le turn-over des contractuels et de certains titulaires. Pour les contractuels, on pourrait envisager de les garder dans le même établissement plusieurs années consécutives plutôt que de les faire changer d'établissement systématiquement. Quant aux titulaires, pourquoi ne pas instaurer une nouvelle prime qui augmenterait au fil des années passées au sein d'un même établissement où il y a pénurie de professeurs (que l'établissement soit classé REP ou non) ? Elle s'ajouterait à la prime REP/REP+ et à celle que Blanquer souhaite instaurer (qui est passée de 3000 € à 1000 € de fixe + en fonction du projet, ce qui suppose une stabilité des équipes - et est quand même du foutage de gueule à visée médiatique).
Contrairement à ce que dit Solfolobus, la perspective d'être ballottée à droite à gauche vingt ans plus tard ne me plaît pas. Si certains le souhaitent, la situation actuelle le leur permet déjà. Mais ce serait une politique qui me ferait réfléchir à deux fois à une reconversion. Et pourtant, j'ai déjà 38 ans !
Le problème du nombre de professeurs en REP et REP + se pose certainement, encore que d'après ce que j'ai compris, il y a toujours une base de professeurs qui souhaitent rester au sein d'établissement difficiles. Le problème semble surtout être la pénurie de titulaires dans certaines académies et le turn-over des contractuels et de certains titulaires. Pour les contractuels, on pourrait envisager de les garder dans le même établissement plusieurs années consécutives plutôt que de les faire changer d'établissement systématiquement. Quant aux titulaires, pourquoi ne pas instaurer une nouvelle prime qui augmenterait au fil des années passées au sein d'un même établissement où il y a pénurie de professeurs (que l'établissement soit classé REP ou non) ? Elle s'ajouterait à la prime REP/REP+ et à celle que Blanquer souhaite instaurer (qui est passée de 3000 € à 1000 € de fixe + en fonction du projet, ce qui suppose une stabilité des équipes - et est quand même du foutage de gueule à visée médiatique).
- SulfolobusÉrudit
Il y a différents niveaux de stabilité : certains établissements n'ont aucune stabilité : évidemment ça ne peut que poser problèmes. D'autres ont au contraire un très faible renouvellement, ce qui n'est pas forcément souhaitable non plus.celitian a écrit:C'est marrant, je m'attendais à cette réponse.
Donc les équipes qui ont mis en place des projets, des habitudes de travail en place sont moins légitimes à garder leur poste qu'un enseignant chercheur.
Ce qui est bizarre, c'est que dans les rep la stabilité des équipes est considérée comme étant extrêmement positif.
- henrietteMédiateur
Pourquoi donc ne serait-ce pas souhaitable ? Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Isis39Enchanteur
Sulfolobus a écrit:Il y a différents niveaux de stabilité : certains établissements n'ont aucune stabilité : évidemment ça ne peut que poser problèmes. D'autres ont au contraire un très faible renouvellement, ce qui n'est pas forcément souhaitable non plus.celitian a écrit:C'est marrant, je m'attendais à cette réponse.
Donc les équipes qui ont mis en place des projets, des habitudes de travail en place sont moins légitimes à garder leur poste qu'un enseignant chercheur.
Ce qui est bizarre, c'est que dans les rep la stabilité des équipes est considérée comme étant extrêmement positif.
Pourquoi ?
- SulfolobusÉrudit
Dans la plupart des carrières, on commence avec des postes faciles et plus on devient bon, plus on augmente la difficulté, parce que l'expérience permet de la gérer cette difficulté. Ça améliore de manière globale la qualité du travail effectué.New Zealand a écrit:Je trouve le raisonnement de Sulfolobus assez étrange. J'ai 38 ans et souhaite me lancer dans l'enseignement. Je sais que je vais probablement être envoyée en REP à Créteil en début de carrière et je trouve ça normal, quand on commence dans une profession, on est souvent moins bien lotis que ceux qui ont plus d'expérience et qui peuvent choisir (ou être mieux payés, ou avoir plus d'avantages, ou travailler plus vite, etc.). Mais je souhaite que dans X années, je serai dans un établissement qui me plaira dans un lieu que j'aurai choisi.
Donc non, je ne trouve pas normal que les postes les plus difficiles soient laissés aux débutants et les postes les plus faciles aux expérimentés. Je trouve cela même parfaitement scandaleux puisque ce sont toujours les mêmes établissements (et donc les mêmes milieux) qui ont le moins de professeurs expérimentés et donc une moins bonne qualité d'enseignement. Surtout quand on invoque l'égalité des territoires pour justifier le statut.
- henrietteMédiateur
Mais tu voudrais pourtant que les équipes qui y sont stables, car cela existe aussi, soient obligées de bouger ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ZagaraGuide spirituel
Sulfolobus a écrit:C'est-à-dire qu'à part les PRAG/PRCE, un enseignant du supérieur ça n'existe pas : c'est un enseignant-chercheur. Or, autant bouger un enseignant, ça peut se faire, autant bouger un chercheur, son matos et son équipe c'est une autre paire de manche (et un tout autre budget). Alors ça existe dans certains pays (en Allemagne par exemple où après x années ils doivent bouger) mais c'est très très très compliqué. Surtout qu'en général, bouger un chercheur, ça veut aussi dire bouger aussi tous les gens qu'il paie ou qui sont affectés à sa recherche donc thésards/post-docs/techniciens/ingénieurs... ça revient de fait à bouger une équipe.celitian a écrit:Un autre truc que je ne comprends pas, c'est que cette mobilité ne serait que pour les professeurs des écoles et ceux du secondaire ?
Pas pour ceux du supérieur ?
Par contre, on a une mobilité très forte en début de carrière (avant l'obtention du poste), qui est très souvent internationale puisque le passage par l'international est une quasi-obligation pour l'obtention d'un poste fixe en France et dans la plupart des pays. La mobilité (et pas uniquement la mobilité géographique) est extrêmement valorisée dans le monde universitaire.
"Les saloperies que je conseille pour vous sont inapplicables pour moi, nous n'avons rien à voir."
Je crois que tu as une perception relativement éloignée des réalités du travail et des projets collectifs qui existent dans le secondaire pour arriver à formuler une telle phrase.
Quant à ce que tu dis du supérieur, ce n'est pas la même réalité dans toutes les branches. Une grande partie de ton post serait fausse si on l'appliquait à mon environnement de travail, par exemple. Encore un cas de "mon expérience personnelle est une règle générale".
Personnellement je préfère respecter les conditions de travail et le jugement de nos collègues du secondaire en ne donnant pas de conseils hors-sols sur comment réformer leur quotidien. Toujours se demander si ce qu'on propose à autrui serait souhaitable pour soi.
- roxanneOracle
C'est d'ailleurs assez mauvais signe quand il commence à y avoir beaucoup de monde qui demande sa mut dans un établissement. Dans mon ancien collège, on doit en être à 8 départs en 5 ans (ce qui est énorme dans un établissement plutôt demandé et pas facile à avoir il y a encore peu), et je parle de gens installés depuis des années qui ne juraient que par le collège. Certains ont eu le lycée comme moi mais d'autres sont partis dans petits collèges plus loin, avec de la route.
- SulfolobusÉrudit
henriette a écrit:Pourquoi donc ne serait-ce pas souhaitable ? Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ?
Avoir de nouveaux arrivants de manière régulière, c'est avoir des gens qui vont arriver avec leurs idées, leurs manières de faire, leurs questions, leurs remises en cause : c'est bon pour la dynamique d'une équipe.
Il faut des postes où les gens aient le temps d'arriver, d'apprendre de leur nouvel établissement ce qui s'y fait, d'y apporter leur pâte, et d'aller ailleurs transmettre ce qu'ils ont appris. Ça ne casse pas les identités d'établissement si le renouvellement n'est pas trop rapide.
Ne pas avoir de renouvellement casse cette dynamique d'équipe au niveau local mais aussi au niveau global puisque ce qui a été bien développé à un endroit donné n'est pas transmis en dehors (ou alors très lentement). Tu as une forte structuration spatiale entre établissements qui ne peut que renforcer les inégalités entre établissements, ce qui n'est pas souhaitable.
De plus, si tu as un flux très faible vers les établissements demandés, tu crées une éducation à plusieurs vitesses, avec d'un côté un monde entre-soit des bons établissements/académies (puisque les enseignants qui y sont ne lâcheront pas leur poste pour autre chose) et les autres. Tu empêches les établissements peu demandés de bénéficier de ce que les enseignants développent dans les bons établissements puisqu'il n'y a personne ou presque qui passe d'un établissement demandé à un établissement qui l'est moins.
C'est très dommageable pour les enseignants en début de carrière qui ont peu d'occasion de bénéficier de l'expérience de leurs ainés et c'est dommageable pour les élèves des établissements peu demandés puisqu'ils ne bénéficieront pas de l'enseignement de personnes ayant exercés dans d'autres milieux.
- New ZealandNiveau 9
Pas tout à fait d'accord car quand on commence dans un métier, on a souvent moins le choix en matière d'entreprises, moins d'avantages. Mais peu importe, au final, là n'est pas la question. Car dans l'EN, il existe très peu d'avantages. La stabilité en est un, la supprimer n'aidera pas à recruter. Je rappelle que c'est ce que vous affirmez, que la mobilité contribuera à pallier la pénurie de recrutement. Hors, entre une mobilité obligatoire pendant 10-15 ans (en gros, situation actuelle) et une mobilité obligatoire toute sa vie (celle que vous proposez), je préfère la situation actuelle et j'imagine que c'est le cas de nombreuses personnes. L'EN peine à recruter, ce qui entraîne de fait une inégalité des territoires, il faut donc jouer sur différents leviers (avantages, rémunération, primes, conditions de travail) pour recruter. Je pense que ce que vous proposez aurait pour conséquence de faire encore plus fuir les étudiants (dont le niveau a fortement baissé, au point que tous les postes ne sont pas pourvus).
Mais que pensez-vous de ma proposition de primes qui augmenteraient avec le temps, ce qui n'est pas le cas actuellement ? L'EN souhaite payer le moins possible ses enseignants mais leur demande toujours plus. On parle souvent dans les médias de l'Allemagne, avec sa bivalence. Mais les Allemands sont mieux payés et il me semble que leur journée se termine plus tôt qu'en France. Le gouvernement FR souhaite la bivalence, une plus grande flexibilité, mais sans compensation financière. C'est injuste.
Par ailleurs, je ne vois pas trop l'intérêt de la mobilité des enseignants du supérieur si c'est pour faire bouger l'ensemble de l'équipe ; dans ce cas, on se retrouve avec le même projet, mais dans un endroit différent, alors que la mobilité, il me semble, sert à changer les équipes pour faire émerger de nouvelles idées. Comment ça se passe dans d'autres pays ? Dans ce cas, la mobilité des enseignants-chercheurs ne poserait pas tellement de problème, pas plus que celle des enseignants, voire peut-être moins.
Mais que pensez-vous de ma proposition de primes qui augmenteraient avec le temps, ce qui n'est pas le cas actuellement ? L'EN souhaite payer le moins possible ses enseignants mais leur demande toujours plus. On parle souvent dans les médias de l'Allemagne, avec sa bivalence. Mais les Allemands sont mieux payés et il me semble que leur journée se termine plus tôt qu'en France. Le gouvernement FR souhaite la bivalence, une plus grande flexibilité, mais sans compensation financière. C'est injuste.
Par ailleurs, je ne vois pas trop l'intérêt de la mobilité des enseignants du supérieur si c'est pour faire bouger l'ensemble de l'équipe ; dans ce cas, on se retrouve avec le même projet, mais dans un endroit différent, alors que la mobilité, il me semble, sert à changer les équipes pour faire émerger de nouvelles idées. Comment ça se passe dans d'autres pays ? Dans ce cas, la mobilité des enseignants-chercheurs ne poserait pas tellement de problème, pas plus que celle des enseignants, voire peut-être moins.
- User20401Vénérable
Bin oui mais si on suit ton raisonnement (la partie en gras notamment) : puisque rester dans un établissement trop longtemps, c'est le mal, l'établissement très demandé finira par devenir mauvais, avec son équipe enkystée, non ? Donc finalement, l'enkystement, c'est bon pour lutter contre les inégalités. :lol:Sulfolobus a écrit:henriette a écrit:Pourquoi donc ne serait-ce pas souhaitable ? Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ?
Avoir de nouveaux arrivants de manière régulière, c'est avoir des gens qui vont arriver avec leurs idées, leurs manières de faire, leurs questions, leurs remises en cause : c'est bon pour la dynamique d'une équipe.
Il faut des postes où les gens aient le temps d'arriver, d'apprendre de leur nouvel établissement ce qui s'y fait, d'y apporter leur pâte, et d'aller ailleurs transmettre ce qu'ils ont appris. Ça ne casse pas les identités d'établissement si le renouvellement n'est pas trop rapide.
Ne pas avoir de renouvellement casse cette dynamique d'équipe au niveau local mais aussi au niveau global puisque ce qui a été bien développé à un endroit donné n'est pas transmis en dehors (ou alors très lentement). Tu as une forte structuration spatiale entre établissements qui ne peut que renforcer les inégalités entre établissements, ce qui n'est pas souhaitable.
De plus, si tu as un flux très faible vers les établissements demandés, tu crées une éducation à plusieurs vitesses, avec d'un côté un monde entre-soit des bons établissements/académies (puisque les enseignants qui y sont ne lâcheront pas leur poste pour autre chose) et les autres. Tu empêches les établissements peu demandés de bénéficier de ce que les enseignants développent dans les bons établissements puisqu'il n'y a personne ou presque qui passe d'un établissement demandé à un établissement qui l'est moins.
C'est très dommageable pour les enseignants en début de carrière qui ont peu d'occasion de bénéficier de l'expérience de leurs ainés et c'est dommageable pour les élèves des établissements peu demandés puisqu'ils ne bénéficieront pas de l'enseignement de personnes ayant exercés dans d'autres milieux.
- SulfolobusÉrudit
Ça serait vrai s'il n'y avait pas d'autres facteurs. Or tu sais aussi bien que moi qu'il y en a d'autres.
- roxanneOracle
Je reste très dubitative sur ce mythe des "bons " profs dont seraient privés les établissements ZEP, APV violence...Je pense être relativement bonne dans mon travail mais je n'ai plus l'âge ni l'énergie d'affronter des élèves REP et autres surtout après avoir connu une relative normalité. Et nous sommes nombreux dans ce cas. Tout le monde devrait pouvoir travailler dans des conditions normales.
Quant au turn over, il existe toujours. Tiens par exemple, en 5 ans il y a eu 5 nouvelles arrivées dans l'équipe de Lettres de mon lycée (dont la mienne), et ça devrait encore bouger d'ici deux ans. Et pourtant c'était une équipe stable. Mais, ça peut tourner très vite et oui, il y a eu aussi des nouvelles idées. Après, parfois c'est bien (instauration d'oraux blancs pour tous les élèves là où chacun faisait sa sauve dans son coin) parfois moins (devoir commun de seconde ). Tout n'est pas toujours à changer non plus.
Quant au turn over, il existe toujours. Tiens par exemple, en 5 ans il y a eu 5 nouvelles arrivées dans l'équipe de Lettres de mon lycée (dont la mienne), et ça devrait encore bouger d'ici deux ans. Et pourtant c'était une équipe stable. Mais, ça peut tourner très vite et oui, il y a eu aussi des nouvelles idées. Après, parfois c'est bien (instauration d'oraux blancs pour tous les élèves là où chacun faisait sa sauve dans son coin) parfois moins (devoir commun de seconde ). Tout n'est pas toujours à changer non plus.
- ZagaraGuide spirituel
Soit dit en passant, le thème "la mobilité permet l'innovation et est dynamique" fait partie du prêt-à-porter idéologique du moment pour justifier ce qui est de facto une précarité supplémentaire qui ferait chuter l'attractivité du métier. Qui a envie, une fois qu'il a des attaches et des enfants, de passer son temps à déménager ? Pas grand monde chez les gens ordinaires qui ne sont pas dévorés par l'idéologie de l'agilité-dynamique-qui-permet-l'accomplissement-de-soi-par-la-performance-permanente. Quand on n'arrive pas à recruter, on augmente l'attractivité, on ne la baisse pas.
- New ZealandNiveau 9
Sulfolobus a écrit:henriette a écrit:Pourquoi donc ne serait-ce pas souhaitable ? Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ?
Avoir de nouveaux arrivants de manière régulière, c'est avoir des gens qui vont arriver avec leurs idées, leurs manières de faire, leurs questions, leurs remises en cause : c'est bon pour la dynamique d'une équipe.
Je trouve que c'est encore plus important dans le supérieur, où on fait de la recherche ! Les professeurs du secondaire (ou du primaire) n'ont pas vocation à faire de la recherche. On applique ce qui nous intéresse de ce qu'on devrait apprendre en formation. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, les formations étant généralement indigentes (d'après ce que j'ai lu ici). Si vous souhaitez que les profs se renouvellent, alors ils doivent recevoir des formations qui leur permettent ce renouvellement et qui leur donnent envie de se renouveler. Entre de bonnes formations et les changements de CDE réguliers, ça devrait être suffisant. Et puis, en matière d'éducation, pas sure qu'une évolution systématique des pratiques soit vraiment nécessaire.
- AndmaExpert spécialisé
Il existe des chefs, pour la répartition de services, qui veulent imposer leur choix, en nous infantilisant, en nous demandant de faire des choses qu'on a pas envie, pour qu'on s'enrichisse personnellement, parce que nos supérieurs savent ce qui est bon pour nous.
Là, c'est pareil. Nos députés, nos ministres, nos experts, savent ce dont notre expérience professionnelle a besoin, pour qu'on soit plus performant et qu'on arrive à hisser notre belle nation au sommet des classement PISA, le saint GRAAL. Ils veulent nous faire voir du pays, nous faire vivre des expériences variées donc enrichissantes, tout ça parce qu'on a un métier installé et qu'on a besoin de sortir de notre zone de confort. Peu importe ta maison que tu paies, ta voiture pourrie que tu dois changer pour te taper plus de bornes, tes gosses que tu dois laisser plus longtemps en garderie, ta vie de famille, c'est secondaire, tu es un fonctionnaire et ta vie première c'est ton service, ta famille et ta vie passent après. Tu grandiras et tu t'élèveras dans ta mission.
Voilà, tout simplement.
Ah, que je l'aime la Macronnerie.
Ils font tout pour asservir les enseignants, comme ils asservissent les cheminots en ce moment.
Là, c'est pareil. Nos députés, nos ministres, nos experts, savent ce dont notre expérience professionnelle a besoin, pour qu'on soit plus performant et qu'on arrive à hisser notre belle nation au sommet des classement PISA, le saint GRAAL. Ils veulent nous faire voir du pays, nous faire vivre des expériences variées donc enrichissantes, tout ça parce qu'on a un métier installé et qu'on a besoin de sortir de notre zone de confort. Peu importe ta maison que tu paies, ta voiture pourrie que tu dois changer pour te taper plus de bornes, tes gosses que tu dois laisser plus longtemps en garderie, ta vie de famille, c'est secondaire, tu es un fonctionnaire et ta vie première c'est ton service, ta famille et ta vie passent après. Tu grandiras et tu t'élèveras dans ta mission.
Voilà, tout simplement.
Ah, que je l'aime la Macronnerie.
Ils font tout pour asservir les enseignants, comme ils asservissent les cheminots en ce moment.
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Nelson Mandela : « en faisant scintiller notre lumière nous offrons la possibilité aux autres d'en faire autant »
- SPQR 08Niveau 6
Chère Sulfolobus,
Que je plussoie à toutes vos convictions et propositions si lumineuses. "Il faut être absolument moderne". Etre en mouvement perpétuel permet de ne pas "s'encroûter", de s'enrichir d'expériences pédagogiques innovantes et de rencontres humaines et professionnelles diversifiées et passionantes. Et puis, "stagner" dans le même poste, c'est ne pas penser aux jeunes arrivants : quels manques d'empathie voir(e) (= cela s'écrit ainsi) de civisme !
Enseignant depuis 1994, je mesure l'immense privilège d'avoir fréquenté le collège, le lycée et le LP; d'avoir pu bénéficier de 14 ans de services partagés dans 14 établissements différents d'un département ultrafavorisé; d'avoir eu le bonheur d'expérimenter pendant 3 ans une matière autre que la mienne.
Aujourd'hui, je suis un "mi-jeune" "mi-vieux". Je te rassure, je suis encore pour un an en complèment de service (c'est mon côté "jeune").
L'an prochain, je vais retrouver un poste à temps plein où je vais relancer des projets suspendus pour cause de complèment à l'extérieur.
Viens donc le temps des questions existentielles. Dois-je définitevement m'enterrer et m'abonner à Libra dans mon établissement de pré-retraite; ou dois-je demander ma mutation, continuer à m'enrichir ailleurs pour être le dernier arrivé dans un autre bahut ?
Bien à vous petite padawan
Que je plussoie à toutes vos convictions et propositions si lumineuses. "Il faut être absolument moderne". Etre en mouvement perpétuel permet de ne pas "s'encroûter", de s'enrichir d'expériences pédagogiques innovantes et de rencontres humaines et professionnelles diversifiées et passionantes. Et puis, "stagner" dans le même poste, c'est ne pas penser aux jeunes arrivants : quels manques d'empathie voir(e) (= cela s'écrit ainsi) de civisme !
Enseignant depuis 1994, je mesure l'immense privilège d'avoir fréquenté le collège, le lycée et le LP; d'avoir pu bénéficier de 14 ans de services partagés dans 14 établissements différents d'un département ultrafavorisé; d'avoir eu le bonheur d'expérimenter pendant 3 ans une matière autre que la mienne.
Aujourd'hui, je suis un "mi-jeune" "mi-vieux". Je te rassure, je suis encore pour un an en complèment de service (c'est mon côté "jeune").
L'an prochain, je vais retrouver un poste à temps plein où je vais relancer des projets suspendus pour cause de complèment à l'extérieur.
Viens donc le temps des questions existentielles. Dois-je définitevement m'enterrer et m'abonner à Libra dans mon établissement de pré-retraite; ou dois-je demander ma mutation, continuer à m'enrichir ailleurs pour être le dernier arrivé dans un autre bahut ?
Bien à vous petite padawan
- ElyasEsprit sacré
Sulfolobus, tu as une vision extrêmement caricaturale et fausse de la vie des établissements. Aucun établissement n'a la même composition d'équipe sur un temps long. Il y a toujours des arrivées et des départs, rien que par le jeu des DHG, des décharges, des temps partiels, des ouvertures/fermetures de classe. La vision d'un établissement qui ne se remet pas en cause est offensante car tu considères donc que toute l'équipe reste dogmatique sur ses choix initiaux. C'est extrêmement faux. Les établissements vivent dans des environnements ouverts et non clos. Un stage, des amis professeurs ailleurs, une lecture ou une envie de changer peut tout à fait changer tout un bahut.
Ensuite, les établissements en REP(+) ont souvent une base de professeurs qui sont là depuis très longtemps et restent. C'est même une règle quasi-générale dans tous les bahuts REP que je connais.
C'est donc un affaiblissement du service public d'enseignement qui se produirait avec ton système, et dans les REP en premier lieu puisque les vétérans qui restent depuis toujours sont souvent ceux qui permettent aux nouveaux de travailler correctement et ils sont souvent la mémoire et les premiers facilitateurs pour créer les projets des nouveaux venus. Mais c'est aussi tuer les traditions efficaces et les possibilités de projets longs dans les bahuts tranquilles. Dans des bahuts aux équipes stables, il y a des tas de projets intéressants. Leurs points communs : ils sont faits par des collègues qui sont là depuis longtemps ou qui veulent rester. Par exemple, l'intégration scolaire des gens du voyage est rendue possible par la permanence d'une équipe que les gens du voyage connaissent depuis longtemps. Fais ton projet de mobilité forcée et on ne recréera jamais une telle confiance.
Bref, ton projet, pardonne moi, est une abomination pour tous les types d'établissements.
Ensuite, les établissements en REP(+) ont souvent une base de professeurs qui sont là depuis très longtemps et restent. C'est même une règle quasi-générale dans tous les bahuts REP que je connais.
C'est donc un affaiblissement du service public d'enseignement qui se produirait avec ton système, et dans les REP en premier lieu puisque les vétérans qui restent depuis toujours sont souvent ceux qui permettent aux nouveaux de travailler correctement et ils sont souvent la mémoire et les premiers facilitateurs pour créer les projets des nouveaux venus. Mais c'est aussi tuer les traditions efficaces et les possibilités de projets longs dans les bahuts tranquilles. Dans des bahuts aux équipes stables, il y a des tas de projets intéressants. Leurs points communs : ils sont faits par des collègues qui sont là depuis longtemps ou qui veulent rester. Par exemple, l'intégration scolaire des gens du voyage est rendue possible par la permanence d'une équipe que les gens du voyage connaissent depuis longtemps. Fais ton projet de mobilité forcée et on ne recréera jamais une telle confiance.
Bref, ton projet, pardonne moi, est une abomination pour tous les types d'établissements.
- Isis39Enchanteur
roxanne a écrit:Je reste très dubitative sur ce mythe des "bons " profs dont seraient privés les établissements ZEP, APV violence...Je pense être relativement bonne dans mon travail mais je n'ai plus l'âge ni l'énergie d'affronter des élèves REP et autres surtout après avoir connu une relative normalité. Et nous sommes nombreux dans ce cas. Tout le monde devrait pouvoir travailler dans des conditions normales.
Je suis assez d'accord avec toi. Mais on ne peut le concevoir qu'en vieillissant. On s'imagine qu'être expérimenté suffit pour affronter le public de REP+. Mais il faut aussi l'envie et l'énergie.
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