- VerduretteModérateur
Vous le savez, le sujet me tient à cœur. Du fil "j'hallucine... boulot" aux différents sujets évoquant des suicides d'enseignants en passant par la maltraitance institutionnelle des stagiaires, nous sommes nombreux à nous exprimer ici sur les difficultés que nous rencontrons au quotidien hors des difficultés purement scolaires de nos élèves.
Suite à un nième article du Point sur J.M. Blanquer et les méthodes d'enseignement, j'ai pris ma plume ou plutôt mon clavier, et j'ai écrit à Sophie Coignard, journaliste de cette revue. Je lui ai écrit, en substance, que chercher, recommander, imposer les meilleures méthodes du monde, faire les programmes et les rythmes scolaires les plus parfaits, mieux former les enseignants, ne servirait pas à grand chose tant que nous serions bloqués par une minorité d'élèves qui flanquent la pagaille dans nos classes, nous font perdre un temps fou et précieux, rendent insupportable la vie de leurs camarades et de leurs profs, ce dans la plus totale impunité, et avec pour tout soutien de la hiérarchie des paroles soit méprisantes (s'ils se tiennent mal c'est que vos cours ne sont pas assez intéressants), soit "sirupeuses" (il faut donner la priorité à ces enfants en souffrance, sous-entendu : tant pis pour les autres et aussi pour vous).
J'ai ajouté que dès le moment où les familles refusaient de reconnaître les difficultés de comportement de leurs enfants, ce qui était malheureusement courant, nous n'avions plus aucun recours. Même si la médicalisation de certains dysfonctionnements est excessive, elle témoigne d'une prise en compte, et apporte parfois des améliorations. Dès le moment où la famille ne nous suit pas, c'est mort. Et le problème vient aussi du fait que les familles ont le dernier mot sur les orientations, les éventuelles aides etc et n'ont plus, accessoirement, le moindre respect pour l'enseignant et son "expertise professionnelle". ...
Sophie Coignard m'a répondu. Elle n'était pas véritablement étonnée de ce que je lui racontais, puisqu'elle enquête depuis longtemps sur le fonctionnement de l'Education Nationale, et notamment deux points cruciaux : l'omerta et la pratique nocive qui consiste à déplacer les problèmes au lieu de les résoudre. Toutefois, elle ne pensait pas que les difficultés que je signalais étaient aussi importantes, surtout en primaire. En collège/lycée, on en parle beaucoup, mais en maternelle/élémentaire, beaucoup moins. Et surtout, elle était surprise de voir que notre hiérarchie ne nous soutenait pas, caressait les familles dans le sens du poil pour éviter les remous, et s'occupait bien rarement des enseignants en perdition morale, au point parfois, malheureusement, de se suicider.
Elle aimerait développer le sujet, dans un dossier du journal, voire dans un livre. Sophie Coignard a publié en 2011 « Le pacte immoral » , une enquête effectuée sur le fonctionnement de notre système éducatif.
http://www.critique-livre.fr/essais/le-pacte-immoral-sophie-coignard/
Et bien, c'est l'occasion de lui en donner. J'ai évoqué Néoprofs, la modération m'a donné son feu vert, je vais donc proposer à Sophie Coignard de venir faire sa proposition ici même.
Nous avons recentré le propos sur les écoles maternelles et élémentaires : les élèves qui ont de graves problèmes de comportement en toute impunité et sans aide, les parents tout-puissants, décisionnaires en dernier recours, et parfois agressifs et violents avec nous, les tonnes de paperasse PPRE et compagnie qui n'aboutissent à rien ou presque sinon nous faire perdre encore du temps, le manque de considération, l'absence d'aide de l'institution qui nous demande de faire profil bas devant les parents-consommateurs, ... bref la souffrance des enseignants au travail (un travail où on finit par faire tout sauf enseigner, puisque notre temps est occupé à jouer les nounous, les flics, les assistantes sociales et les animateurs culturels...)
Ca n'empêche nullement les professeurs du secondaire d'intervenir car vous récupérez le plus souvent une situation récurrente, non traitée depuis plusieurs années, ce qui arriverait peut-être moins si nous pouvions agir en amont.
On retrouve l'un des grands mantras de l'institution : ne rien dire, laisser venir, en espérant que ça s'arrangera tout seul ...
L'intérêt est donc de multiplier les observations, doléances, situations, et le cas échéant de proposer des solutions.
Il est possible aussi que l'orientation centre-droit du Point ne corresponde pas à votre sensibilité politique, mais je pense que c'est un clivage à dépasser. Si nous pouvions avoir un dossier étayé qui mette ces difficultés en lumière et fasse émerger des solutions ... qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?
Merci pour votre compréhension et votre éventuelle contribution sur ce nouveau fil qui sera prochainement ouvert.
Suite à un nième article du Point sur J.M. Blanquer et les méthodes d'enseignement, j'ai pris ma plume ou plutôt mon clavier, et j'ai écrit à Sophie Coignard, journaliste de cette revue. Je lui ai écrit, en substance, que chercher, recommander, imposer les meilleures méthodes du monde, faire les programmes et les rythmes scolaires les plus parfaits, mieux former les enseignants, ne servirait pas à grand chose tant que nous serions bloqués par une minorité d'élèves qui flanquent la pagaille dans nos classes, nous font perdre un temps fou et précieux, rendent insupportable la vie de leurs camarades et de leurs profs, ce dans la plus totale impunité, et avec pour tout soutien de la hiérarchie des paroles soit méprisantes (s'ils se tiennent mal c'est que vos cours ne sont pas assez intéressants), soit "sirupeuses" (il faut donner la priorité à ces enfants en souffrance, sous-entendu : tant pis pour les autres et aussi pour vous).
J'ai ajouté que dès le moment où les familles refusaient de reconnaître les difficultés de comportement de leurs enfants, ce qui était malheureusement courant, nous n'avions plus aucun recours. Même si la médicalisation de certains dysfonctionnements est excessive, elle témoigne d'une prise en compte, et apporte parfois des améliorations. Dès le moment où la famille ne nous suit pas, c'est mort. Et le problème vient aussi du fait que les familles ont le dernier mot sur les orientations, les éventuelles aides etc et n'ont plus, accessoirement, le moindre respect pour l'enseignant et son "expertise professionnelle". ...
Sophie Coignard m'a répondu. Elle n'était pas véritablement étonnée de ce que je lui racontais, puisqu'elle enquête depuis longtemps sur le fonctionnement de l'Education Nationale, et notamment deux points cruciaux : l'omerta et la pratique nocive qui consiste à déplacer les problèmes au lieu de les résoudre. Toutefois, elle ne pensait pas que les difficultés que je signalais étaient aussi importantes, surtout en primaire. En collège/lycée, on en parle beaucoup, mais en maternelle/élémentaire, beaucoup moins. Et surtout, elle était surprise de voir que notre hiérarchie ne nous soutenait pas, caressait les familles dans le sens du poil pour éviter les remous, et s'occupait bien rarement des enseignants en perdition morale, au point parfois, malheureusement, de se suicider.
Elle aimerait développer le sujet, dans un dossier du journal, voire dans un livre. Sophie Coignard a publié en 2011 « Le pacte immoral » , une enquête effectuée sur le fonctionnement de notre système éducatif.
http://www.critique-livre.fr/essais/le-pacte-immoral-sophie-coignard/
Le critique a écrit:Le livre regorge de faits avérés qui sont autant de condamnations sans appel. Il se termine par cette constatation : il suffirait de peu de choses pour que ça fonctionne. Oui, sans doute, beaucoup de courage politique et un grand nettoyage pour se débarrasser de tous les Diafoirus jargonnants et autres malfaisants qui pantouflent dans les hautes sphères. Là, d’ailleurs, réside une certaine faiblesse du livre. Sophie Coignard se cantonne un peu trop aux couloirs du ministère, aux magouilles diverses et variées, aux tractations et tripatouillages entre décideurs, hauts fonctionnaires et syndicalistes. Elle aurait pu donner un peu plus la parole aux soutiers et aux galériens, ces enseignants du terrain qui, la plupart du temps, en trichant avec les instructions délirantes, arrivent envers et contre tout à maintenir à flot ce radeau de la Méduse pris de folie. Pour en savoir plus sur la réalité du terrain, lisez plutôt Le Bris « Et vos enfants ne seront pas lire… ni compter » ou Viallet « Le mammouth m’a tuer ». Des témoignages, des vrais.
Et bien, c'est l'occasion de lui en donner. J'ai évoqué Néoprofs, la modération m'a donné son feu vert, je vais donc proposer à Sophie Coignard de venir faire sa proposition ici même.
Nous avons recentré le propos sur les écoles maternelles et élémentaires : les élèves qui ont de graves problèmes de comportement en toute impunité et sans aide, les parents tout-puissants, décisionnaires en dernier recours, et parfois agressifs et violents avec nous, les tonnes de paperasse PPRE et compagnie qui n'aboutissent à rien ou presque sinon nous faire perdre encore du temps, le manque de considération, l'absence d'aide de l'institution qui nous demande de faire profil bas devant les parents-consommateurs, ... bref la souffrance des enseignants au travail (un travail où on finit par faire tout sauf enseigner, puisque notre temps est occupé à jouer les nounous, les flics, les assistantes sociales et les animateurs culturels...)
Ca n'empêche nullement les professeurs du secondaire d'intervenir car vous récupérez le plus souvent une situation récurrente, non traitée depuis plusieurs années, ce qui arriverait peut-être moins si nous pouvions agir en amont.
On retrouve l'un des grands mantras de l'institution : ne rien dire, laisser venir, en espérant que ça s'arrangera tout seul ...
L'intérêt est donc de multiplier les observations, doléances, situations, et le cas échéant de proposer des solutions.
Il est possible aussi que l'orientation centre-droit du Point ne corresponde pas à votre sensibilité politique, mais je pense que c'est un clivage à dépasser. Si nous pouvions avoir un dossier étayé qui mette ces difficultés en lumière et fasse émerger des solutions ... qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?
Merci pour votre compréhension et votre éventuelle contribution sur ce nouveau fil qui sera prochainement ouvert.
- ipomeeGuide spirituel
Super, Verdurette. Je ne connais rien au primaire, donc je ne témoignerai pas mais je vais lire avec un très grand intérêt.
- MalagaModérateur
Merci pour l'initiative, Verdurette.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- DaphNenyaNeoprof expérimenté
Excellente initiative, merci !
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On her finger was Nenya, the ring wrought of mithril, that bore a single white stone flickering like a frosty star.
JRR Tolkien
- nitescenceÉrudit
Remarque qui vaut aussi bien pour le secondaire que le primaire : bien souvent, quand les familles ne réagissent pas, c'est qu'elles sont dépassées et ne savent pas quoi faire. Bien sûr il y a aussi des familles dans le déni qui n'imaginent pas que l'ange à la maison se transforme en démon à l'école (je crois qu'il y a une souffrance narcissique à découvrir qu'on ne connaît pas tout de la vie de son enfant).
Anecdotes personnelles :
- mère de STMG : "je ne comprends pas pourquoi mon fils ne travaille pas à la maison, il a pourtant tout pour réussir. J'ai mis une télé et un ordinateur dans sa chambre"
- mère de 2de qui punit sob fils, confisque le portable pour une semaine et le rend à la fin de la journée parce que le fils est trop gentil. Le gamin a vite compris que les menaces de punition n'étaient pas sérieuses
Anecdotes personnelles :
- mère de STMG : "je ne comprends pas pourquoi mon fils ne travaille pas à la maison, il a pourtant tout pour réussir. J'ai mis une télé et un ordinateur dans sa chambre"
- mère de 2de qui punit sob fils, confisque le portable pour une semaine et le rend à la fin de la journée parce que le fils est trop gentil. Le gamin a vite compris que les menaces de punition n'étaient pas sérieuses
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- Marie LaetitiaBon génie
C'est une bonne chose que cette enquête soit focalisée sur le primaire: les collègues y sont souvent seuls face aux élèves difficiles, et encore plus lâchés par la hiérarchie que dans le secondaire. Bravo, Verdurette!
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ElaïnaDevin
Chouette initiative Verdurette, merci.
Une anecdote assez révélatrice sur le déni des familles.
Mon fils cadet, de fin d'année, est entré en PS l'an passé. Balèze de corps mais assez bébé dans sa tête, il a très tôt développé une carrière de casse-pieds. Pas méchant pour un sou avec les autres, mais agité (le genre à essayer de vérifier si son arcade sourcillière est plus solide que le radiateur en fonte) et volontiers suiveur des excités notoires.
Il finit sa MS cette année. Voilà deux ans que ses maîtresses successives me disent que nous sommes les seuls de toute son "association de malfaiteurs" à réagir à la maison, à punir et à continuer d'exiger de lui un comportement exemplaire en classe. Nous avons demandé des RDV avec les enseignantes pour mettre en place un suivi efficace à l'école (et au périscolaire), via un "cahier de comportement". Nous avons suivi ce cahier - dispositif étendu à d'autres enfants pénibles - en lui attachant beaucoup d'importance, ce qui a été efficace pour notre fils. Pendant ce temps, les autres parents refusaient de sévir à la maison - "il a déjà été sanctionné en classe, je ne peux rien faire de plus" - voire contestaient la mise en place du fameux cahier "parce que c'est discriminant pour mon enfant". Difficile pour notre fils de comprendre pourquoi lui se faisait engueuler devant la maîtresse le soir alors que les autres non. Difficile pour lui de se tenir tranquille alors que les autres avaient quasiment le blanc-seing de leurs parents pour continuer à faire n'importe quoi. Difficile pour la maîtresse de voir que dans le tas de parents, seuls deux tentaient de faire évoluer leur enfant.
Mais le résultat est là : le comportement de notre fils s'est amélioré, les maîtresses de l'école qui le connaissent comme le loup blanc, même celles qui ne l'avaient pas en classe, ont toutes souligné ses progrès et ses capacités d'évolution. Mais pour un enfant recadré (et il reste du boulot à faire, ce n'est pas gagné !), combien d'autres livrés à eux-mêmes ? Honnêtement, je plains les enseignants qui vont se coltiner ces enfants qui dès le plus jeune âge ont un boulevard ouvert devant eux pour faire n'importe quoi.
Une anecdote assez révélatrice sur le déni des familles.
Mon fils cadet, de fin d'année, est entré en PS l'an passé. Balèze de corps mais assez bébé dans sa tête, il a très tôt développé une carrière de casse-pieds. Pas méchant pour un sou avec les autres, mais agité (le genre à essayer de vérifier si son arcade sourcillière est plus solide que le radiateur en fonte) et volontiers suiveur des excités notoires.
Il finit sa MS cette année. Voilà deux ans que ses maîtresses successives me disent que nous sommes les seuls de toute son "association de malfaiteurs" à réagir à la maison, à punir et à continuer d'exiger de lui un comportement exemplaire en classe. Nous avons demandé des RDV avec les enseignantes pour mettre en place un suivi efficace à l'école (et au périscolaire), via un "cahier de comportement". Nous avons suivi ce cahier - dispositif étendu à d'autres enfants pénibles - en lui attachant beaucoup d'importance, ce qui a été efficace pour notre fils. Pendant ce temps, les autres parents refusaient de sévir à la maison - "il a déjà été sanctionné en classe, je ne peux rien faire de plus" - voire contestaient la mise en place du fameux cahier "parce que c'est discriminant pour mon enfant". Difficile pour notre fils de comprendre pourquoi lui se faisait engueuler devant la maîtresse le soir alors que les autres non. Difficile pour lui de se tenir tranquille alors que les autres avaient quasiment le blanc-seing de leurs parents pour continuer à faire n'importe quoi. Difficile pour la maîtresse de voir que dans le tas de parents, seuls deux tentaient de faire évoluer leur enfant.
Mais le résultat est là : le comportement de notre fils s'est amélioré, les maîtresses de l'école qui le connaissent comme le loup blanc, même celles qui ne l'avaient pas en classe, ont toutes souligné ses progrès et ses capacités d'évolution. Mais pour un enfant recadré (et il reste du boulot à faire, ce n'est pas gagné !), combien d'autres livrés à eux-mêmes ? Honnêtement, je plains les enseignants qui vont se coltiner ces enfants qui dès le plus jeune âge ont un boulevard ouvert devant eux pour faire n'importe quoi.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- falblablaNiveau 7
C'est une très bonne initiative, et on espère qu'elle sera vraiment utile. Il faut changer le regard des gens sur l'école primaire. Il y a des vacataires ou des jeunes titularisés qui arrivent persuadés d'avoir affaire à des choupinous, et ils se font vite écraser par les élèves, leurs parents, les responsabilités et la quantité de travail demandé. Sans parler des problèmes posés aux titulaires.
Et il y a tout le reste : la hiérarchie, les paperasseries, les réunions...Tout ce qui empêche de faire correctement son travail au lieu d'aider.
Et il y a tout le reste : la hiérarchie, les paperasseries, les réunions...Tout ce qui empêche de faire correctement son travail au lieu d'aider.
- Ajonc35Sage
Bravo Verdurette. Belle initiative. Vraiment une très bonne idée.
- pseudo-intelloSage
Merci, madame Grenouille, pour cette belle initiative.
Quand il verra (si ce n'est pas déjà fait) changer le regard que les maîtresses portent sur lui, quand les autres loustics seront toujours perçus comme des arsouilles, il comprendra, et sera très fier.
Moi aussi, je fais partie des mamans relou qui au lieu de demander "c'était bien, l'école ? Tu t'es bien amusé ?" à la sortie, je demande "tu as été sage, aujourd’hui, à l'école ?".
Elaïna a écrit:Chouette initiative Verdurette, merci.
Une anecdote assez révélatrice sur le déni des familles.
Mon fils cadet, de fin d'année, est entré en PS l'an passé. Balèze de corps mais assez bébé dans sa tête, il a très tôt développé une carrière de casse-pieds. Pas méchant pour un sou avec les autres, mais agité (le genre à essayer de vérifier si son arcade sourcillière est plus solide que le radiateur en fonte) et volontiers suiveur des excités notoires.
Il finit sa MS cette année. Voilà deux ans que ses maîtresses successives me disent que nous sommes les seuls de toute son "association de malfaiteurs" à réagir à la maison, à punir et à continuer d'exiger de lui un comportement exemplaire en classe. Nous avons demandé des RDV avec les enseignantes pour mettre en place un suivi efficace à l'école (et au périscolaire), via un "cahier de comportement". Nous avons suivi ce cahier - dispositif étendu à d'autres enfants pénibles - en lui attachant beaucoup d'importance, ce qui a été efficace pour notre fils. Pendant ce temps, les autres parents refusaient de sévir à la maison - "il a déjà été sanctionné en classe, je ne peux rien faire de plus" - voire contestaient la mise en place du fameux cahier "parce que c'est discriminant pour mon enfant". Difficile pour notre fils de comprendre pourquoi lui se faisait engueuler devant la maîtresse le soir alors que les autres non. Difficile pour lui de se tenir tranquille alors que les autres avaient quasiment le blanc-seing de leurs parents pour continuer à faire n'importe quoi. Difficile pour la maîtresse de voir que dans le tas de parents, seuls deux tentaient de faire évoluer leur enfant.
Quand il verra (si ce n'est pas déjà fait) changer le regard que les maîtresses portent sur lui, quand les autres loustics seront toujours perçus comme des arsouilles, il comprendra, et sera très fier.
Moi aussi, je fais partie des mamans relou qui au lieu de demander "c'était bien, l'école ? Tu t'es bien amusé ?" à la sortie, je demande "tu as été sage, aujourd’hui, à l'école ?".
- ElaïnaDevin
Oui il était vraiment très fier quand, le dernier jour, la maîtresse lui a dit "tu m'as montré que tu étais capable d'être un élève formidable, je suis très contente de toi". Il rayonnait.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- archebocEsprit éclairé
Il y aurait un gros travail d'investigation à faire sur la façon dont les élites administratives et médiatiques calculent la stratégie éducative de leurs rejeton. Lorsque la moitié du rectorat place sa progéniture dans le privé, cela ne peut pas ne pas influer sur la pratique professionnelle de ces officiers d'état-major de l'éducation.
Plus que le positionnement de centre-droit, ce qui pourrait gêner, c'est que le Point s'est affiché comme soutien solide de la politique de Blanquer. Dans ce que vous vivez sur le terrain comme un paquet de mépris global, Sophie Coignard risque de vouloir séparer les mesures qui lui plaisent de celles qu'elles va critiquer. L'autonomie locale risque de lui plaire, sans qu'elle se rende compte de ce qu'il y a derrière en terme de constitution de petites baronnies.
Partant du principe que mes globules ne vont pas à l'école pour être sage, mais pour apprendre, je les quitte le matin sur : "apprends plein de belles choses", et les accueille le soir d'un "qu'as-tu appris de beau aujourd'hui ?". En revanche, très très tôt, je leur ai expliqué que leur scolarité nous coûtait très cher, était très fragile, et que c'était de leur devoir d'en prendre soin.
Plus que le positionnement de centre-droit, ce qui pourrait gêner, c'est que le Point s'est affiché comme soutien solide de la politique de Blanquer. Dans ce que vous vivez sur le terrain comme un paquet de mépris global, Sophie Coignard risque de vouloir séparer les mesures qui lui plaisent de celles qu'elles va critiquer. L'autonomie locale risque de lui plaire, sans qu'elle se rende compte de ce qu'il y a derrière en terme de constitution de petites baronnies.
pseudo-intello a écrit:Moi aussi, je fais partie des mamans relou qui au lieu de demander "c'était bien, l'école ? Tu t'es bien amusé ?" à la sortie, je demande "tu as été sage, aujourd’hui, à l'école ?".
Partant du principe que mes globules ne vont pas à l'école pour être sage, mais pour apprendre, je les quitte le matin sur : "apprends plein de belles choses", et les accueille le soir d'un "qu'as-tu appris de beau aujourd'hui ?". En revanche, très très tôt, je leur ai expliqué que leur scolarité nous coûtait très cher, était très fragile, et que c'était de leur devoir d'en prendre soin.
- pseudo-intelloSage
archeboc a écrit:pseudo-intello a écrit:Moi aussi, je fais partie des mamans relou qui au lieu de demander "c'était bien, l'école ? Tu t'es bien amusé ?" à la sortie, je demande "tu as été sage, aujourd’hui, à l'école ?".
Partant du principe que mes globules ne vont pas à l'école pour être sage, mais pour apprendre, je les quitte le matin sur : "apprends plein de belles choses", et les accueille le soir d'un "qu'as-tu appris de beau aujourd'hui ?". En revanche, très très tôt, je leur ai expliqué que leur scolarité nous coûtait très cher, était très fragile, et que c'était de leur devoir d'en prendre soin.
Le tiens sont plus grand. Le mien était en petite section...
Par la suite, je lui demande souvent ce qu'il a fait, et il me répond (laconiquement) ou pas, mais quoiqu'il en soit, si on veut apprendre des choses, le préalable, c'est de se comporter correctement.
- henrietteMédiateur
Nous avons récupéré un élève en 6e précédé d'un d'une réputation épouvantable au primaire : dangereux, harceleur violent, ingérable, relevant de l'ITEP. Son année de 6e a été une succession d'exclusions temporaires, mais toujours pas de place en ITEP.
Les premières victimes : les 25 gamins qui ont eu la malchance de tomber dans la même classe que lui, à qui il a pourri la vie autant qu'à ses enseignants.
Et lui-même aussi : ce gamin a un sentiment de quasi toute puissance, les adultes ne peuvent rien contre lui. Je ne pense pas que, vu la gravité de ses troubles, ce soit ce qui aura une chance de lui permettre un jour de vivre en société.
On prie qu'il ait une place à la rentrée, sinon, on le récupèrera en 5e.
Si c'est dans ma classe, je le verrai 4h30 par semaine. Mais les autres enfants, eux, devront le supporter 26h.
Les premières victimes : les 25 gamins qui ont eu la malchance de tomber dans la même classe que lui, à qui il a pourri la vie autant qu'à ses enseignants.
Et lui-même aussi : ce gamin a un sentiment de quasi toute puissance, les adultes ne peuvent rien contre lui. Je ne pense pas que, vu la gravité de ses troubles, ce soit ce qui aura une chance de lui permettre un jour de vivre en société.
On prie qu'il ait une place à la rentrée, sinon, on le récupèrera en 5e.
Si c'est dans ma classe, je le verrai 4h30 par semaine. Mais les autres enfants, eux, devront le supporter 26h.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- mamieprofExpert spécialisé
Très belle idée Verdurette.
Dois-je en déduire que vous avez fini vos recherches dijonnaises ? :lol:
Dois-je en déduire que vous avez fini vos recherches dijonnaises ? :lol:
- VerduretteModérateur
Oui, nous avons trouvé !
Archeboc, j'entends bien ta remarque, mais justement : mon idée, c'est de mettre au défi notre classe politique de ne faire que des établissements où ils pourraient mettre leurs enfants. Je ne me prends pas pour la fée Mélusine, non plus, mais dire les choses ouvertement, ça n'a jamais fait de mal à personne.
Et j'ai aussi envie de casser le morceau sur le suicide des enseignants.
Archeboc, j'entends bien ta remarque, mais justement : mon idée, c'est de mettre au défi notre classe politique de ne faire que des établissements où ils pourraient mettre leurs enfants. Je ne me prends pas pour la fée Mélusine, non plus, mais dire les choses ouvertement, ça n'a jamais fait de mal à personne.
Et j'ai aussi envie de casser le morceau sur le suicide des enseignants.
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