Stagiaires 2018/2019

Paul Dedalus a écrit:Ce n'est pas surprenant du tout pourtant !

Sans doute, mais je crois que même si on se prépare bien, on se s'attend jamais vraiment à ce qu'on vit à la rentrée.

Edit : comme je ne suis pas sûre d'être claire, je vais tenter de donner un exemple : en début d'année, j'avais tendance à hausser le ton (pas hurler, il ne faut jamais hurler !) pour me faire respecter ou juste entendre. Ça ne marchait pas du tout, les élèves ont "senti" que ça n'était pas naturel, alors qu'avec d'autres professeurs, pas de problème. Ça a beaucoup mieux fonctionné quand j'ai commencé à les "vanner" (rien de méchant, juste un bon mot pour leur montrer que leur comportement n'était pas le bon ou les remettre à leur place gentiment mais fermement). Ils rigolaient, et on revenait au cours.

Je plussoie le fait qu'il faut essayer d'être naturel et d'agir en fonction de ce que l'on est (dans le respect des règles bien sûr).

Lors de ma première année de stage, on nous avait conseillé de ne pas sourire, d'avoir un visage neutre ... Etant plutôt très scolaire, je me suis appliquée à suivre ce conseil. C'était assez dur vu que je suis de nature assez souriante.

Trois ans plus tard, un jour, mon tuteur m'a dit: "Tu ne leur souris jamais. On dirait que tu n'es pas contente d'être là. Que tu te fais chié avec eux."

Bizarrement, depuis, je souris quand j'ai envie de sourire, je fais une petite blague de temps en temps … Et bizarrement, ça se passe mieux aussi dans mes classes.

Il faut suivre les conseils qu'on nous donne. Mais il faut aussi savoir se les approprier.

Marounette a écrit:J
Lors de ma première année de stage, on nous avait conseillé de ne pas sourire, d'avoir un visage neutre ...

Je n'ai jamais suivi ce conseil ! Soyez souriants amis stagiaires !

Marc Smith a écrit:

Marounette a écrit:J
Lors de ma première année de stage, on nous avait conseillé de ne pas sourire, d'avoir un visage neutre ...

Je n'ai jamais suivi ce conseil ! Soyez souriants amis stagiaires !

Et tu as eu bien raison.
Avec le recul, je me dis que j'ai été vraiment c**ne de suivre ce conseil.

En effet, il est bizarre ce conseil !

Un conseil que j'ai trouvé très bien : dire bonjour individuellement aux élèves quand ils entrent en classe, en disant leur prénom s'ils ne répondent pas Ça fonctionne très bien sur le court et le long terme, et les élèves apprécient.

Marounette a écrit:Je plussoie le fait qu'il faut essayer d'être naturel et d'agir en fonction de ce que l'on est (dans le respect des règles bien sûr).

Lors de ma première année de stage, on nous avait conseillé de ne pas sourire, d'avoir un visage neutre ... Etant plutôt très scolaire, je me suis appliquée à suivre ce conseil. C'était assez dur vu que je suis de nature assez souriante.

Trois ans plus tard, un jour, mon tuteur m'a dit: "Tu ne leur souris jamais. On dirait que tu n'es pas contente d'être là. Que tu te fais chié avec eux."

Bizarrement, depuis, je souris quand j'ai envie de sourire, je fais une petite blague de temps en temps … Et bizarrement, ça se passe mieux aussi dans mes classes.

Il faut suivre les conseils qu'on nous donne. Mais il faut aussi savoir se les approprier.

On m'a donné le conseil inverse. Il faut dire que mon visage est en état de perpétuelle anesthésie.
Plus sérieusement, ne cherchez pas à être ce que vous n'êtes pas, ça ne convaincra personne.

Merci à tous pour vos précieux conseils !
Pour ce qui est de dire bonjour à chaque élève à l'entrée du cours, j'ai un exemple assez semblable que j'ai pu observer et que j'ai bien aimé lors de mon stage de M1 : pour faire l'appel, le professeur regardait un à un chaque élève et celui-ci devait lui répondre avec un sourire ! Bien évidemment difficilement possible en grand groupe de 30, mais en petit groupe, j'aimerais bien tester un jour.

Dire bonjour, sourire... Une collègue m'avait conseillé aussi, au moment de l'entrée en classe, de montrer qu'on s'intéresse aux élèves : "ta maman est sortie de l'hôpital ?" "ca a donné quoi ton permis de conduire ?"

Celyne a écrit:
Je rejoins un peu ce statut pour poser une question qui me taraude un peu : J'ai 22 ans, autant dire que je ne suis pas bien vieille. J'ai déjà travaillé avec des élèves de l'âge collège à l'étranger (j'avais alors 20 ans) et tout c'est très bien passé. Mais me voilà maintenant affectée pour mon année de stage au lycée, et surtout avec une classe de Terminal. Certains de mes élèves auront donc 18, 19, voir pour quelques exceptions 20 ans. Pour ceux étant passés par cette situation, comment avez-vous fait pour vous sentir légitime, pour arriver à vous placer (en position d'autorité entre autre) par rapport à vos élèves avec une différence d'âge aussi fine ? J'en ai déjà un peu parlé avec ma prof d'EPS de lycée qui a vécu la même situation, mais je ne serai pas contre le retour d'expérience d'autres personnes.

Bonjour Celyne,

Si ça peut te rassurer j'ai vécu la même chose les quelques années précédentes (pas en lycée mais en formation pro. avec des mineurs, puis post-bac), et ça s'est très bien passé ! On lie bien sûr des liens différents avec les élèves quand les différences d'âge sont minimes, mais avec un sourire, de l'humour et de la répartie, j'ai trouvé que cela passait en général très bien.

J'ai aussi remarqué qu'il y avait très peu de corrélation entre le fait qu'une séance se passe bien et le degré de préparation des cours, mon âge ou encore ma sévérité. Par contre, les cours qui se passaient bien étaient systématiquement ceux où j'étais convaincue de ma valeur ajoutée et de ce que je pouvais leur apporter, tout en étant reposée et détendue. Je dirais donc que peut importe l'âge, ce qui compte c'est de savoir pourquoi on est là et de savoir qu'on a des choses à apporter.
Savoir quelles sont nos limites et s'y tenir fermement (pas grave pour moi que les jeunes discutent un peu entre eux, je trouve ça plus humain et je trouve qu'ils apprennent mieux dans l'échange, par contre si ça empêche les autres de travailler ou que c'est de la moquerie, ou qu'ils sortent un téléphone, que ça s'éloigne du cours, ... Tolérance zéro).

Le "regard qui tue" comme en parlent plusieurs règle dans mes cours 90 % des problèmes de discipline. Super efficace

Encore une chose: j'ai posé un choix très ferme de m'en tenir systématiquement au vouvoiement dans mes échanges, entre autres à cause de la faible différence d'âge. Je ne compte pas forcément revenir sur ce choix l'année prochaine, même si certains étudiants (18-20 ans) me l'ont reproché et ont avancé qu'ils seraient plus à l'aise avec une relation "égalitaire". Pour moi le vouvoiement ne s'y oppose pas !
Dans tous les cas je pense qu'il faut y réfléchir avant de se retrouver face à la classe, quel que soit ton choix final.

kioupsPBT a écrit:Dire bonjour, sourire... Une collègue m'avait conseillé aussi, au moment de l'entrée en classe, de montrer qu'on s'intéresse aux élèves : "ta maman est sortie de l'hôpital ?" "ca a donné quoi ton permis de conduire ?"

Celyne a écrit:Merci à tous pour vos précieux conseils !
Pour ce qui est de dire bonjour à chaque élève à l'entrée du cours, j'ai un exemple assez semblable que j'ai pu observer et que j'ai bien aimé lors de mon stage de M1 : pour faire l'appel, le professeur regardait un à un chaque élève et celui-ci devait lui répondre avec un sourire ! Bien évidemment difficilement possible en grand groupe de 30, mais en petit groupe, j'aimerais bien tester un jour.

+1

J'ajoute qu'apprendre rapidement les prénoms et le caractère de chaque élève, ça facilite beaucoup les choses pour créer du lien !
Je les salue quasi systématiquement individuellement, avec le prénom, soit à l'entrée en salle soit en leur distribuant un cours ou devoir corrigé (préalablement trié par rangée, ça évite les zigzag en cours et ça me permet de réviser les prénoms tranquillement chez moi en début d'année).

colombane a écrit:

Tu peux commencer à emballer tes livres et ton manteau d'hiver et les apporter dans ton autre pied-à-terre !

Euh...tu as installé des caméras chez moi (dans mon compteur Linky peut-être ? ).

Parce que restituer exactement ce que j'ai emballé hier, pour un parano comme moi, tu comprendras que c'est un peu flippant!  

Plus sérieusement, j'apprécie ton dévouement. Mille merci.

J'espère trouver sur Orléans et si possible à Faubourg Bannier!

Je vais chez le médecin spécial prof demain...j'angoisse légèrement.


Sinon j'ai trouvé une "solution" si je n'ai vraiment pas trouvé au 31 Août.

Un membre de ma famille viendra récupérer le gros de mes affaires dans mon appartement actuel le 30 Août et les emmènera dans une cave à lui en province en attendant que la situation se débloque de mon côté (ça ne l'enchante pas mais bon, dans le pire des cas...)

Et moi je commencerai à enseigner en vivant dans mon pied à terre de 7m² à Paris en faisant les allers-retours Orléans-Paris, pas le choix...

Mais si vous commencez à 8h, à quelle heure devrez-vous partir ?

Tôt...il faut que mon train de Paris soit à 6h30 au plus tard (plutôt 6 heures pour avoir de la marge) pour être à Orléans à 7h30 et à mon lycée à 8h (10 minutes pour rejoindre le bus de la gare et 20 minutes en bus).

Donc en dernier recours...j'espère trouver.

Après si le cas de figure se présente (démarrage 8h), je peux aussi couchsurfer à Orléans.

D'accord car il ne s'agit pas d'être fatigué avant même de commencer la journée de cours.
Vous ferez au mieux de toute façon.

@celyne J'ai vécu la même chose il y a peu, et voici mon conseil : sois toi même, mais attention toutefois pas trop sévère (ça ne sert à rien si ce n'est pas ta personnalité, mais pas trop cool non plus (certains élèves s'engouffrent dans le copain copine et tu pourrais avoir du mal à t'en défaire).
Fais toi confiance, ça va le faire.
Je pense aussi quil est important de maitriser le contenu de ton cours (être sûr de l'enchaînement des notions, éviter les moments de doutes) afin de pouvoir te consacrer à la gestion de ta classe et aux imprévus s'il y en a.
Le plus dur pour moi a plutot été la fin d'année : quand tu as passé une super année avec eux, qu'ils parlent de goûters, de bowling, etc, et bien pas toujours facile de se dire je suis leur prof, je ne m'autorise pas à les accompagner. Juste pour info c'est ce que j'ai fait de refuser les sorties de fin d'année et de les laisser entre étudiants, et perso je ne regrette pas (on a juste accélérer un bowling c'était super sympa mais on était 3 profs avec eux)

ThomCarver a écrit: Il faut composer avec sa personnalité, ne pas tricher car les élèves sont de redoutables psychologues et te cernent direct.

Oui et non. Mais plutôt non en fait !  
Car je crois que cette croyance est dangereuse très justement!
C'est pourquoi je me permets de rebondir sur ton message.

Les élèves ne sont ni psychologues ni redoutables et le fait qu'ils saisissent immédiatement certains traits sociaux de la personne ne tient qu'au fait qu'ils se trouvent dans une position d'observation privilégiée.

Comme disait Sherlock, ce qu'ils perçoivent immédiatement c'est le malaise d'un jeune enseignant. On ne peut pas leur cacher qu'on est débutant non plus. En cela, je suis ok avec "ils n'aiment pas être pris pour des idiots". J'ai beaucoup délibéré avec moi-même et ma décision est prise : en Septembre je me présente à mes classes comme un débutant :

"Bonjour, c'est ma première véritable année d'enseignement dans un établissement public sous contrat, je préfère vous le dire d'emblée par souci d'honnêteté et que ça fait partie de ce que l'on ne peut cacher".

Mais dire qu'ils vont cerner notre être profond immédiatement, non, pas du tout...

A mon sens, dire qu'ils sont psychologues relève du fantasme à mon sens. Au contraire : je dirais qu'ils restent en surface, s'en tenant à l'apparence ou interprétant grossièrement ce qu'ils pensent être le signe de telle ou telle caractéristique. En somme, je ne suis d'accord avec toi que si on donne au terme "psychologie" une acception très sociale et populaire. Psychologie de comptoir quoi.

Le mystère de l'être -fût il enseignant - reste entier!


Mais eux mêmes parfois croient à ce mythe et je me fais fort de le démystifier en les amenant plutôt vers une pensée "de ce qui échappe essentiellement" à toute illusion de saisie. L'impossibilité du portrait unique et encore plus de l'autoportrait. Je me sers souvent d'interviews de Duras à ce sujet. Je pourrais aussi partir de textes de Nietzsche. Ce serait intéressant de remettre ça en perspective dans un cours, en partant de cette question du regard des élèves sur l'enseignant pour amener une réflexion sur une pensée de la connaissance de soi qui passe par l'autre.

Je l'ai fait un peu une fois mais sans vraiment jouer carte sur table. Il faudrait faire comme Duras et leur lancer un "qui êtes vous, vous, qui me regardez? "

Pour moi, c'est pleinement philosophique ces questions, aussi je te remercie de ton intervention!

Paul Dedalus a écrit:J'ai beaucoup délibéré avec moi-même et ma décision est prise : en Septembre je me présente à mes classes comme un débutant :

"Bonjour, c'est ma première véritable année d'enseignement dans un établissement public sous contrat, je préfère vous le dire d'emblée par souci d'honnêteté et que ça fait partie de ce que l'on ne peut cacher".

Je te le déconseille fortement ! C'est donner le bâton pour se faire battre !

kioupsPBT a écrit:

Paul Dedalus a écrit:J'ai beaucoup délibéré avec moi-même et ma décision est prise : en Septembre je me présente à mes classes comme un débutant :

"Bonjour, c'est ma première véritable année d'enseignement dans un établissement public sous contrat, je préfère vous le dire d'emblée par souci d'honnêteté et que ça fait partie de ce que l'on ne peut cacher".

Je te le déconseille fortement ! C'est donner le bâton pour se faire battre !

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kioupsPBT a écrit:

Paul Dedalus a écrit:J'ai beaucoup délibéré avec moi-même et ma décision est prise : en Septembre je me présente à mes classes comme un débutant :

"Bonjour, c'est ma première véritable année d'enseignement dans un établissement public sous contrat, je préfère vous le dire d'emblée par souci d'honnêteté et que ça fait partie de ce que l'on ne peut cacher".

Je te le déconseille fortement ! C'est donner le bâton pour se faire battre !

En tout cas, c'est offrir le flanc aux critiques et contestations en tous genres. On peut souhaiter à Paul que des Terminale soient suffisamment matures pour rester conciliants et respectueux mais j'ai de sérieux doute sur ce point précis.
Une amie s'est présentée comme stagiaire en début d'année : les élèves, des collégiens certes, en ont profité pour contester toutes ses décisions et les parents, qui ne sont pas toujours plus sensés que leur progéniture, n'ont pas mis longtemps à lui tomber dessus.

kioupsPBT a écrit:

Paul Dedalus a écrit:J'ai beaucoup délibéré avec moi-même et ma décision est prise : en Septembre je me présente à mes classes comme un débutant :

"Bonjour, c'est ma première véritable année d'enseignement dans un établissement public sous contrat, je préfère vous le dire d'emblée par souci d'honnêteté et que ça fait partie de ce que l'on ne peut cacher".

Je te le déconseille fortement ! C'est donner le bâton pour se faire battre !

Si j'ai bien suivi, il s'agit d'un établissement public et non pas d'un établissement privé sous contrat.D'autre part vous avez passé le concours du CAPES donc vous n'êtes pas "sous contrat"
Quant à la présentation, sa forme ne me semble pas la plus judicieuse.

En effet, c'est l'établissement qui est sous contrat...rappel de pronom? Grammaire élémentaire...
Do you remember?


Ce qui convient à une personne ne conviendra pas à une autre, j'en ai marre d'entendre "pfff le mytho" dans les rangs chaque fois que je me réfère à mes expériences passés devant les élèves donc cette fois j'anticipe.

Paul Dedalus, pour te présenter tu donnes ton nom. C'est tout.
Ils sont dupes si, les miens ont découvert le dernier jour qu'ils avaient été mes premiers élèves, quand je leur ai dit. Ils étaient tout contents d'avoir cette place.

Après, si tu veux te tirer une balle dans le pied... Parce que tu sembles vouloir leur dire dans l'idée de justifier par avance tes maladresses à venir. Ben alors là, c'est clair qu'ils y seront plus attentifs du coup.

Mais avec moi ça ne passe pas, je me fais traiter de mytho par mes élèves chaque fois que je prétends avoir la moindre expérience antérieure (ce qui est pourtant vrai) et j'en ai marre.

Une fois je faisais référence à "une réflexion pertinente d'un élève l'année passée" : gros pouffement général dans la classe et brouhaha.

Comme si je n'avais pas le droit d'affirmer la moindre préexistence scolaire.

Paul Dedalus a écrit:En effet, c'est l'établissement qui est sous contrat...rappel de pronom? Grammaire élémentaire...
Do you remember?


Ce qui convient à une personne ne conviendra pas à une autre, j'en ai marre d'entendre "pfff le mytho" dans les rangs chaque fois que je me réfère à mes expériences passés devant les élèves donc cette fois j'anticipe.

On ne te demande pas d'affabuler. A la limite, un mensonge par omission.
Il y a des choses que les élèves n'ont pas besoin de savoir, cela fait partie de la distance à instaurer quand on entre dans la fonction.

Paul Dedalus a écrit:En effet, c'est l'établissement qui est sous contrat...rappel de pronom? Grammaire élémentaire...
Do you remember?

Je persiste, un lycée public n'est pas un établissement sous contrat !