EPI : des idées cohérentes à proposer ?

Bonsoir,
Je suis en lettres et j'ai des troisièmes. Il est déjà acté que l'an prochain, il y aura un EPI qui inclut ma matière. Mon équipe étant dotée d'une force d'inertie impressionnante, je n'ai aucune chance d'empêcher ça, ni de réussir à y échapper sans me mettre tout le monde à dos…

La vérité, c'est notre EPI s'est révélé ennuyeux comme la pluie (normal me direz-vous?)et je me trouve donc face à une alternative:
- refaire cet EPI (un diaporama) qui m'oblige à faire une séquence entière sur la guerre encore plus ennuyeuse
-proposer autre chose pour faire un truc un peu pertinent avec cette usine à gaz…


D'où ma question: qui a fait des EPI "potables" en 3e avec le français? Quelles réalisations concrètes, non chronophages tout en étant en lien avec le programme avez-vous trouvées?

S'il vous plait, mentez-moi, dites-moi que c'est possible...

Pourquoi mentir ?

Voilà, il faut avoir le courage de regarder la vérité en face. J'ai vu des choses scandaleusement ridicules (et donc fort drôle tant qu'on n'est pas concerné), mais pas une seule d'intéressante. Je compatis, et surtout avec les élèves qui vont encore perdre là quelques heures d'enseignement dont ils auraient bien besoin.

Chez nous, on a un seul EPI en 3e qui s'appelle de façon totalement innovante "L'art comme arme de résistance et de dénonciation", qui nous sert d'oral au DNB conjointement avec le rapport de stage. J'étudie Matin Brun en classe, Le Message en cursive, La Vague en cursive, Un secret en cursive et voilà. Les élèves ont donc le choix de 4 oeuvres, même si Un secret est un tantinet tiré par les cheveux, mais ça m'est égal.
La réalisation concrète est l'oral du DNB (que j'ai fait précéder cette année d'une réalisation de sortes de Booktube, mais c'est vraiment parce que j'avais le temps et envie de bosser avec ma copine du CDI).

Chez nous, c'est Art et mémoire (arts plastiques, HG, français) : projet de maquette de mémorial en lien avec un événement historique du XXe siècle choisi par les élèves; visite du monument aux morts de la ville, d'une expo qui tombait bien l'an dernier et d'un grand mémorial de la région; étude de textes et d’œuvres (bref ma séquence sur l'art engagé!).

Quand je dis mentir, c'est pour rire , Ipomee. J'ai déjà une opinion très arrêtée sur les epi… J'essaie juste de perdre le moins de temps possible pour des trucs qui ne me passionnent pas.

Sinon, merci pour vos réponses… Je constate qu'on s'est tous plus ou moins retrouvé à faire un truc sur la guerre et la littérature engagée (pas ma tasse de thé) Je garde néanmoins l'idée des booktubes. Personne n'a tenté un epi autour de la satire? Ou de la science-fiction?

Ici on a fait un truc sur l'engagement. On les fait bosser en groupes pour être débarrassés plus vite et avoir moins de corrections oiseuses, mais comme ça génère des arguties à n'en plus finir, je ne suis pas sûre de reconduire le procédé l'an prochain. On a aussi emmené toutes les classes en sortie, mais ils se sont mal conduits et on a eu droit à des récriminations (han pourquoi on doit aller en sortie à Paris toute la journée alors qu'on avait que cinq heures de cours, on est obligés de venir hein dites) qui m'ont coupé toute envie de sortir à nouveau des 3e un jour, ou alors il faudrait que j'aie vraiment une classe de mignons. Et pour la tâche finale, on fait une revue : avantage : une revue, c'est en réalité une compilation de travaux écrits vaguement mis en page avec une couv et un édito, donc c'est ce qui se rapproche le plus d'un vrai travail et s'éloigne le plus d'une maquette de l'Assemblée Nationale réalisée en bâtonnets de ChupaChups ; inconvénient : le logiciel gratuit de création de magazines qu'on a intégré dans l'ENT est une sombre bouse (comme l'ENT). Bref, vous l'aurez compris, cet EPI me saoule puissance dix, donc moi aussi je vais suivre ce fil avec intérêt.

On a fait un EPI très intéressant mais long et très prenant autant pour les élèves que pour les profs. En lien avec l'histoire, ils ont écrit par deux un journal intime d'un jeune homme ou une jeune femme de 1914 à 1945.
On a eu des romans.

Le problème des EPI, c'est que même s'ils débouchent sur quelque chose d'intéressant, c'est au prix de 10 000 heures passées à bricoler, sortir, préparer toutes sortes de supports... Cela pose un problème d'efficience. Quand on fait le bilan des apprentissages réels, même si c'était fait de façon sympa, motivante, tout ce qu'on voudra, et de tout ce qu'on n'aura pas pu apprendre faute de temps, temps absorbé par cette démarche pédagogique, on se rend compte que le principe est difficilement défendable. Remettez-moi 8 heures de français par semaine, et je vous ferai des EPI, c'est promis. Avec la moitié, c'est hors de question.
Bref, fais simple, turbulette.
Tu dois faire un truc sur la guerre ? Fais ton chapitre en classe normalement (GT ou OI). Pour la "production", fais écrire une lettre de Poilu ou toute autre activité d'écriture que tu dois de toute façon mener avec tes élèves. Et ça ira bien. Éventuellement, s'il y a une sortie vraiment intéressante, tu accompagnes, vous faites un rapide retour en classe, ou une réelle exploitation (se servir des infos de la sortie pour rédiger la lettre dudit Poilu, par exemple) s'il y a de la matière. Tu traites réellement ton programme sans te laisser déborder aux dépens des autres points.

Il est pas beau, mon EPI ?

Je suis d'accord avec Véro. Notre EPI nous a permis de boucler le programme en travaillant beaucoup l'écriture.

Ah alors je me suis mal expliquée, Véronique. Je n'ai PAS envie de faire un chapitre sur la guerre (j'ai essayé les années d'avant… Résultat: un groupement de textes fait de bric et de broc, avec pour seul intérêt d'étudier un passage de Céline, des lettres de poilus écrites par les élèves drôles et/ou affligeantes…) En ce qui concerne "agir dans la cité", je préfère largement consacrer plus de temps à Antigone et la Ferme des animaux!

La seule raison de faire ce chapitre, c'est...l'EPI commun commandité par en haut. D'où ma recherche de plan B.

J'avais pensé à un EPI sur l'autobiographie (en lien avec l'autoportrait en Arts) ou à partir du thème "progrès et rêves scientifiques" (avec la technologie?) Mais tout ça reste bien flou… Mais en tout cas, merci de vos retours, c'est toujours intéressant de voir comme ça se passe "en interne" (la galère, quoi )

Et Emma, j'adore l'idée du journal intime… Il ne me reste effectivement plus qu'à attendre qu'on double le volume horaire hebdo si je veux espérer finir le programme...

On t'impose de faire un EPI, mais sur le thème que tu veux ? Je ne comprends pas trop. Qui a décidé de cet EPI ? Chez nous ce sont les profs qui décident de se lancer dans un EPI, parce que le thème choisi (par ces mêmes profs) entre dans leurs programmes.

Mais quelles sont tes contraintes, pour cet EPI ? J'avais mal compris : je pensais que la guerre était un thème imposé. Quelles sont les matières concernées ? Y a-t-il déjà des éléments déterminés, un thème, une sortie ?

Mais tout est déjà déterminé! matières concernées, production finale, sortie, etc, etc!

Mon équipe ne me laisse aucune voix au chapitre et discuter est peine perdue: comme je le disais, règne chez moi la dictature du travail en équipe (progression commune, devoir commun, blabla), ce qui équivaut à "tu fais l'EPI commetoutlemonde et tu la f....".

Au niveau supérieur, un beau tableau est fait chaque année avec 2 EPI pour chaque niveau, pour que les élèves aient le choix…
Donc si je n'en fais pas je prive mes élèves d'avoir le choix comme tous les autres. Un peu tendu. J'attends le perestroïka avec impatience mais c'est pas prévu cette année...

Et je sais, ce n'est pas normal… Mais faire la révolution toute seule...

Donc cet EPI est sur la guerre, tu ne peux pas travailler sur l'autobio ou la science-fiction, c'est bien ça ?

Je trouve ça bien l'idée du journal intime historique, je vais peut-être repiquer l'idée.

Oui l'EPI commun est là-dessus, mais je voudrais faire autre chose avec ma classe. comme l'autobio, pourquoi pas...

En fait, je pense que le meilleur moyen de me dégager ce qui ne m'intéresse pas, c'est de proposer autre chose pour mes élèves. Comme ça l'argument de "oui mais les élèves???" est d'emblée court-circuité.

C'est ce que j'allais dire, Turbulette. Si tu ne veux absolument pas de cet EPI, je ne vois pas au nom de quoi on pourrait te l'imposer. Si les élèves doivent faire un EPI cet année, décide par toi-même. Tourne-toi vers des collègues sympas (arts p, musique ?) pour le I, fais simple et un truc qui te parlera, et te permettra de motiver tes élèves.

Je ne comprends pas comment tu peux faire autre chose qu'aborder la guerre si l'EPI porte sur ce thème mais si tu arrives à trouver une solution qui satisfait tout le monde, tant mieux !

L'EPI des autres concerne la guerre. Le sien concernera autre chose. Accepterais-tu qu'on t'impose un projet, quel qu'il soit ? La seule chose qu'on puisse éventuellement opposer à Turbulette c'est la nécessité pour ses 3e d'avoir un EPI s'ils n'en ont pas eu auparavant. Et encore, ils peuvent faire un EPI avec d'autres matières que le français. Quelles sont les autres matières qui participent à cet EPI ?

Je n'accepterais pas qu'on m'impose un EPI, non. Mais si Turbulette parle de faire quand même partie de cet EPI imposé, s'il est sur la guerre je ne vois pas comment elle pourrait faire un autre thème. Ou alors on lui impose de faire un EPI, peu importe le thème ? Ce n'est pas très clair mais ça ne change rien au problème de l'obligation de faire un EPI.

Si elle est libre de monter l'EPI comme cela lui chante, elle peut donc choisir son thème (et donc ne pas s'embêter avec la guerre qui ne lui va pas) et trouver des collègues qui se joindront à elle.
Si elle doit entrer dans l'EPI sur la guerre, ben... elle ne peut pas choisir d'autre thème

Ça existe encore les EPI ?

Je ne vois pas sur quel texte réglementaire on pourrait s'appuyer pour prétendre qu'elle doit faire un EPI sur la guerre. Elle le fait si elle veut. Sinon, fuck.