Démissionner pour devenir contractuel

@Himpy

Il y a pourtant des académies qui paient franchement mieux que le SMIC paraît-il.
Peut-être est-ce parce qu'elles n'arrivent même pas à trouver des titulaires de licence prêts à s'y coller ?

(C'est vrai qu'on ne va pas vers de la compétence avec la contractualisation : j'ai une vieille licence et personne n'a véritablement vérifié mes compétences au rectorat)

Merci beaucoup à tous ceux qui ont tenté d'apporter une réponse concrète à la question posée.

Je dois dire que je suis atterré par le nombre d'attaques personnelles et de moralisations infantilisantes - fondées qui plus est sur des expressions misogynes (pourquoi parler de "caprice de princesse" pour la situation d'un homme ?). Cela en dit long sur la capacité d'empathie de certains collègues.

En France, l'absurdité du système fait qu'on doit passer les concours de l'enseignement pour pouvoir faire carrière à l'université (sachant que l'acceptation d'un poste à l'université est un renoncement aux dits concours...). On passe donc un concours en Master, pour ensuite être détaché pendant de nombreuses années en tant que doctorant ou ATER. Autant vous dire que la situation n'est plus du tout la même à la fin du parcours. On n'accepte pas les mêmes sacrifices à 22 ans (et d'ailleurs, pourquoi devrait-on accepter ces sacrifices, à n'importe quel âge ? On n'est plus dans les années 50) et à 30, quand on a des enfants et une vie installée quelque part.

Si l'on prêt à renoncer au statut de fonctionnaire, qui offre pourtant tant d'avantages, c'est bien qu'il y a un souci.

PS : je tiens à préciser pour les plus outrés que je ne cherche pas à renoncer à une affectation dans la banlieue parisienne, mais dans une Académie provinciale et tout à fait campagnarde.
Je pense que c'est le cas de beaucoup de collègues qui sont prêts à devenir contractuels ; le but n'est pas d'échapper aux établissements difficiles. Je suis tout à fait volontaire pour aller enseigner dans les établissements les plus difficiles de ma région.

Une démission peut également faire des heureux: je suis TZR et remplace une collègue qui était dans la même situation que toi (sauf qu'elle avait pris le poste, tenu 3 mois, et a fini par être arrêtée. Je la remplace depuis.). Elle aussi a pensé à démissionner, puis elle a finalement pu obtenir son académie d'origine pour la rentrée prochaine, donc la situation n'est pas exactement la même, mais comparable. Je suis ravie sur son poste, elle a pu retrouver son académie (ce qui aurait été également le cas en démissionnant): tout le monde est satisfait dans l'histoire. J'attends même de voir si je l'obtiens en poste fixe!

Quant aux "black-listés", la pratique dépend des académies. Mais j'aurais tendance à dire que les besoins en remplacements sont tels qu'ils ne peuvent pas trop se permettre de black-lister des gens prêts à effectuer des remplacements..

En agissant ainsi, on facilite la volonté du gouvernement de remplacer la FP par des contractuels. Parce que dans certains cas, c'est plus confortable.
Bien sûr quand tout le monde sera conteactuel, ce ne sera plus le cas mais tant pis hein.

Gwennpi, ta collègue a eu à l ava ce la garantie de retrouver son aca ? Curieux...

Cath a écrit:En agissant ainsi, on facilite la volonté du gouvernement de remplacer la FP par des contractuels. Parce que dans certains cas, c'est plus confortable.
Bien sûr quand tout le monde sera conteactuel, ce ne sera plus le cas mais tant pis hein.

C'est vrai aussi.. Question assez compliquée.. Je considère aussi que la mobilité fait partie intégrante des contraintes du fonctionnaire (si ce n'est THE contrainte majeure). Lorsque l'on passe un concours de la fonction publique, on doit malheureusement s'y attendre, ce n'est pas caché que les enseignants se baladent.. Mais je comprends la réaction d'HugoS malgré tout. Mon côté schyzo peut-être!

Cath a écrit:Gwennpi, ta collègue a eu à l ava ce la garantie de retrouver son aca ? Curieux...

Elle était contractuelle dans son académie, a passé le concours, et s'est retrouvée dans mon académie (rurale.. Peut être la même qu'HugoS ^^). Elle a tout de même pris le poste, pensant pouvoir cumuler des points et vite repartir.. Mais elle a fini par se faire arrêter, et a finalement quand même réussi à obtenir à l'inter son académie d'origine. Donc la situation n'est pas la même, mais elle aurait sûrement démissionné si elle n'avait pas eu sa mutation à l'inter. Son poste libéré, démission ou pas, aura au moins fait une heureuse TZR . Mais je suis d'accord avec ce que tu dis sur le futur de notre statut...

Eussiez vous préféré "caprice d'enfant roi" ?

J'en prend bonne note.

Quant à parler d'empathie, vous ne vous rendez même pas compte de l'égoïsme engendré par votre individualisme forcené. D'ailleurs il ne s'agit pas d'attaque ad hominem mais sur le principe même. Vous croyez sincèrement que je ne sais pas ce qu'être muté en dehors de mon académie signifie ? Que je ne sais pas ce qu'être contractuel signifie ? Ne venez pas me brandir votre "empathie" au visage.

Quand l'état aura fini sa marche forcée vers la contractualisation globale et que nous aurons à subir une pression despotique accrue d'une hiérarchie toujours aussi incompétente (globalement bien sûr, il existe des chefs en or) que nous ne pourrons refuser sous peine de ne pas être reconduits, j'espère que ceux qui ne voient pas le problème aujourd'hui auront la décence de ne pas se plaindre.

HugoS a écrit:PS : je tiens à préciser pour les plus outrés que je ne cherche pas à renoncer à une affectation dans la banlieue parisienne, mais dans une Académie provinciale et tout à fait campagnarde.
Je pense que c'est le cas de beaucoup de collègues qui sont prêts à devenir contractuels ; le but n'est pas d'échapper aux établissements difficiles. Je suis tout à fait volontaire pour aller enseigner dans les établissements les plus difficiles de ma région.

Bonjour,

Attention, je crois que tu idéalises le statut de contractuel...
Tu n'as peut être pas vu ce fil:
https://www.neoprofs.org/t117209-franceinfo-france3-contractuels-dans-l-education-nationale-les-abus-de-l-etat-denonces

Comme cela a été dit précédemment, suivant les académies cela peut être compliqué d'avoir des contrats "intéressants". Et n'imagine pas pouvoir être titularisé sans risque de l'être hors de ton académie. Si tu veux de la stabilité ( surtout si c'est en Bretagne ), il faut envisager d'enseigner dans le privé.

Ton conjoint ne peut vraiment pas te suivre dans l'académie où tu as été nommé?

Je suis désolé, mais ce n'est pas parce qu'on a été soi-même victime d'un système que ça le rend juste...ou que les autres doivent également le subir.

Je déplore grandement la "contractualisation" de l'EN, tout comme la privatisation des services publics en général, mais je ne pense pas qu'accepter passivement les décisions des "algorithmes" soit un beau geste politique pour lutter contre cette tendance. Au contraire, c'est se plier tout à fait à la technocratie anonymante que dénoncent ceux-là mêmes qui parlent "d'individualisme néo-libéral" quand on choisit une voie plus personnelle. Les modes de recrutement n'ont jamais été parfaits, mais il me semble assez clair que ce n'est pas en allant vers une pseudo-neutralité mathématique qu'on atteindra plus de justice. Le neutre n'existe pas, et ce système français fondé sur le neutre et l'"universel" détruit depuis toujours les élèves différents à l'école, tout comme il conduit à la dépression un pourcentage croissant de profs qui n'acceptent plus la dépersonnalisation et la solitude.

lisa81 a écrit: Si tu veux de la stabilité ( surtout si c'est en Bretagne ), il faut envisager d'enseigner dans le privé.

Même dans le privé, on n'enseigne pas où on veut. On va là où il y a un poste de libre. Certes, les mutations sont académiques, mais une académie, c'est grand. Si on est muté à 150 kilomètres de chez soi, privé ou pas, il faut bien déménager.