- AiônNiveau 8
Si je suis bien certains d'entre vous, toute personne qui n'accepterait pas de se soumettre à des décisions qu'il juge iniques le ferait en raison d'un égo surdimensionné ? C'est certainement une analyse psychologique un peu sommaire mais on en voit bien le bénéfice : isoler l'insoumis en question et briser les solidarités, rabattre sa contestation politique sur des contingences psychologiques et ainsi pathologiser l'esprit critique.
Si l'on ne se révolte que pour sa petite personne et ses intérêts particuliers, alors ce type de critiques peut avoir une certaine pertinence (ce n'est pas un communiste qui vous dira le contraire). Néanmoins je vous ferai remarquer que ceux qui s'opposent ici à l'uniforme le font pour les autres. C'était pour ma part déjà le cas quand j'étais au lycée, ne m'étant pas opposé aux remarques qui me visaient, mais ayant organisé une protestation collective quand une autre élève avait été sanctionnée pour avoir cousu un nounours sur son sac à dos.
J'ai une vie, et il m'arrive de me prendre pour exemple afin d'illustrer des situations politiques. Vouloir en tirer argument pour me faire passer pour un partisan du "moi je, moi je" me laisse les bras ballants. [Je précise, parce que moi aussi j'ai dit "jamais je n'aurais accepté de porter un uniforme"]
Quant aux smartphones, j'y suis tout à fait opposé, mais j'ai vu un collectif d'élèves bloquer mon lycée pour réclamer leur autorisation dans les couloirs. Il me semble que dans ce cas la protestation s'élevait au-delà de leur petite personne, et ils ont eu droit à mon respect, même si je m'opposais à leur ligne.
Si l'on ne se révolte que pour sa petite personne et ses intérêts particuliers, alors ce type de critiques peut avoir une certaine pertinence (ce n'est pas un communiste qui vous dira le contraire). Néanmoins je vous ferai remarquer que ceux qui s'opposent ici à l'uniforme le font pour les autres. C'était pour ma part déjà le cas quand j'étais au lycée, ne m'étant pas opposé aux remarques qui me visaient, mais ayant organisé une protestation collective quand une autre élève avait été sanctionnée pour avoir cousu un nounours sur son sac à dos.
J'ai une vie, et il m'arrive de me prendre pour exemple afin d'illustrer des situations politiques. Vouloir en tirer argument pour me faire passer pour un partisan du "moi je, moi je" me laisse les bras ballants. [Je précise, parce que moi aussi j'ai dit "jamais je n'aurais accepté de porter un uniforme"]
Quant aux smartphones, j'y suis tout à fait opposé, mais j'ai vu un collectif d'élèves bloquer mon lycée pour réclamer leur autorisation dans les couloirs. Il me semble que dans ce cas la protestation s'élevait au-delà de leur petite personne, et ils ont eu droit à mon respect, même si je m'opposais à leur ligne.
- SeiferÉrudit
On a vraiment le gouvernement le plus réactionnaire du la Vème République.
C'est beau la nouvelle politique, c'est beau.
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- BabaretteDoyen
Selqit a écrit:J'avoue être assez sidérée par certains arguments de ce fil... Que dire?
Sur la liberté, il ne semble choquant pour personne qu'un élève n'ait pas le droit de venir en classe en pyjama ou en maillot de bain (sauf s'il y a piscine, bien sûr!) mais ce serait à la limite du fascisme d'imposer un uniforme... Je ne crois pas que la Grande-Bretagne ou les DOM français soient des régimes fascistes, non?
Concernant le coût, rassurez-vous, les enfants des classes les plus défavorisées en Grande-Bretagne ne se présentent pas en guenilles. Un uniforme bien pensé consiste en un descriptif des vêtements à porter et non dans une obligation de les acheter à tel ou tel endroit (ce qui serait pour le coup illégal). Devoir acheter un certain nombre de pantalons/jupes, chemises ou T-shirts et pulls pour envoyer ses enfants à l'école est le lot de tous les parents. Qu'ils soient de telle ou telle couleur ne change pas le coût, me semble-t'il!
Il est bien évident que le port de l'uniforme ne résout en rien les inégalités sociales mais il permet de limiter la course aux marques, ce qui n'est pas un mal à mon sens. Et il marque également la distinction symbolique entre l'environnement scolaire et le reste, ce qui ne me paraît pas absurde de nos jours.
Ayant travaillé dans une école en Angleterre, je n'ai pas constaté que les élèves étaient traumatisés, ni niés dans leur personnalité par le port de l'uniforme. Cela permet de créer un cadre symbolique qui n'est pas inintéressant mais qui n'est bien évidemment pas une baguette magique qui résoudrait tout!
Je pense donc qu'il ne faut considérer l'uniforme ni comme une baguette magique, ni comme un épouvantail!
Pour ce que j'ai graissé, j'en doute très fort: "Haha, oh l'autre, il a une chemise H&M, le looser, moi au moins, je porte du Ralph Lauren".
Pour ce qui est de la tenue à acheter: oui, certes. Mais comme l'élève portera sans doute autre chose à l'extérieur, ça fait pas mal de choses à acheter.
Pour l'argument de "faire corps" (même si tu ne l'as pas énoncé) : pardon, mais beurk. J'en aurais encore plus bavé au collège si j'avais dû, en plus, éprouver un sentiment d'appartenance à mon établissement. Au nom de quoi?
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- ElyasEsprit sacré
nicole 86 a écrit:Verdurette a écrit:+1000.
J'ai tiqué aussi sur le "jamais je n'aurais accepté de porter un uniforme", pas par attachement inconditionnel audit uniforme, mais parce que c'est homologue du "jamais je n'accepterai de lâcher mon smartphone", "jamais je n'accepterai ce refus de passage en S alors que j'ai 3 de moyenne en maths". Actuellement, une partie de nos difficultés vient du fait que les élèves ne fonctionnent qu'avec ce qu'il veulent bien ou ne veulent pas et ignorent superbement toute forme de règle collective.
Un uniforme n'a jamais empêché une véritable personnalité de s'exprimer, je dirais même : au contraire. Parce qu'assimiler les errances vestimentaires, piercings et autres tatouages à de la personnalité, comment dire ... c'est juste un autre uniforme, c'est tout. Sauf que c'est un uniforme qui fait l'objet d'un accord tacite de l'intérieur, et pas un uniforme imposé par des adultes et un système extérieur.
Les enfants et les adolescents sont égocentriques, c'est un fait. Mais on ne peut pas dire qu'on les aide à sortir de cet état, or c'est indispensable pour accéder à l'âge adulte (cela dit, j'ai un certain nombre de parents d'élèves qui sont encore dans cet état d'esprit cela explique peut-être cela).
Les errances vestimentaires, piercings et autres tatouages résultent, selon moi, d'injonctions plus subtiles que le règlement intérieur d'un établissement scolaire ; l'omniprésence des marques et la nécessité de céder à leurs sirènes pour ne pas être rejeté entravent largement la liberté des adolescents et préparent la main mise de l'industrie de la mode. Ne pas être obnubilé par le choix quotidien de ses vêtements est un pas vers une liberté qui ne se cantonne pas à l'apparence et c'est aux adultes de montrer ce chemin.
Avant toute chose, je tiens à préciser que je n'ai ni piercing, ni tatouage et que mon look habituel est pantalon + chemise blanche et petit pull de couleur. Ma fantaisie : les chinos colorés. Je suis d'une platitude niveau mode qui confine au spleen pour un adepte modéré de la mode. J'aurais porté l'uniforme sans problème si ç'avait été imposé (mais je l'aurais un peu customisé, je pense).
Je tique cependant sur le côté un peu naïf de ce message. Le fait d'avoir un uniforme ne fait que contourner le problème de la mode, des errances vestimentaires et de la différenciation sociale tout en n'empêchant pas les tatouages et les piercings. Il suffit de voir ce qui se fait au Japon ou en Grande-Bretagne sur les errances avec l'uniforme. De même, les familles qui donnent au troisième fiston le costume élimé acheté pour le premier vont voir leur enfant côtoyé celui qui a acheté un costume sur mesure.
Pour ce que j'ai graissé, le point Wahlou m'empêche de croise à cette assertion
- PrezboGrand Maître
Verdurette a écrit:
Un uniforme n'a jamais empêché une véritable personnalité de s'exprimer, je dirais même : au contraire. Parce qu'assimiler les errances vestimentaires, piercings et autres tatouages à de la personnalité, comment dire ... c'est juste un autre uniforme, c'est tout. Sauf que c'est un uniforme qui fait l'objet d'un accord tacite de l'intérieur, et pas un uniforme imposé par des adultes et un système extérieur.
Sur le fond, je suis grosso-modo d'accord avec l'analyse de Moonchild.
Mais pour ce passage, on est complètement dans le jugement moralisateur, non ?
- TardisNiveau 9
Je viens de lire ceci (voir la suite !!)
- TardisNiveau 9
https://www.bbc.com/news/world-europe-44368368
Je viens de lire ceci.
Je viens de lire ceci.
- gnafron2004Grand sage
En cette veille de rentrée, pression et chantage sur les parents d'élèves battent leur plein à Provins... convocation par le maire, chantage à l'inscription dans l'école de la ville haute... les parents d'élèves qui refusent d'acheter un uniforme commencent ont fort à faire!
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