Ressources et gratuité dans votre établissement ?

CampusStellae a écrit:Mais l'"intérêt des élèves", ça existe ! Et il est bien supérieur à nos petites carrières, que diable ! Même si je reconnais volontiers que les chefs abusent un peu (beaucoup !) de ce slogan...

Et même les ado, malgré l'immaturité qui les définit, s'en rendent (parfois) compte.

Excuse-moi, mais j'ai du mal à comprendre en quoi le fait que nous devions payer nous-mêmes ce qui sert à notre travail apporte quelque chose aux élèves... au contraire. L'intérêt des élèves, ce serait, par exemple, que des tas de scientifiques compétents et pédagogues ne se détournent pas de l'enseignement parce qu'on y gagne une misère.

Audrey a écrit:Vas-y , fais-toi plaisir Nestya! en général, ils rient bêtement, sidérés de la réponse... certains osent un "Ah bon?", et dans ce cas, je leur réponds "Pourquoi, vous l'avez fait vous? Dans ce cas, achetez donc le matos vous-mêmes!/ faites cours à ma place!/ etc...".

Bon, j'avoue, j'ai toujours eu des principaux "réceptifs" à mon humour, ou presque.

Excuse-moi Audrey, je ne veux pas être méchante (vraiment !). Mais si j'entendais cela, moi aussi je serais sidérée. En ensuite je serais triste.

Nestya a écrit:. Si les chefs et l'EN en général avaient vraiment à coeur l'intérêt des élèves, l'école n'irait pas si mal.

Là je suis d'accord...

CampusStellae a écrit:

Nestya a écrit:. Si les chefs et l'EN en général avaient vraiment à coeur l'intérêt des élèves, l'école n'irait pas si mal.

Là je suis d'accord...

Je plussoie.

neo a écrit:

CampusStellae a écrit:

Nestya a écrit:. Si les chefs et l'EN en général avaient vraiment à coeur l'intérêt des élèves, l'école n'irait pas si mal.

Là je suis d'accord...

Je plussoie.

Et si nous nous en rendons compte, c'est JUSTEMENT une raison pour ne pas agir (et penser) comme eux.

CampusStellae a écrit:Mais l'"intérêt des élèves", ça existe ! Et il est bien supérieur à nos petites carrières, que diable ! Même si je reconnais volontiers que les chefs abusent un peu (beaucoup !) de ce slogan...

Et même les ado, malgré l'immaturité qui les définit, s'en rendent (parfois) compte.

L'intérêt des élèves est que je puisse assurer mon cours dans les meilleures conditions possibles avec un salaire décent qui m'enlève les soucis du quotidien...

CampusStellae a écrit:Au risque de me faire lyncher...

Nous ne sommes pas des salariés comme les autres. Nous sommes, pour la plupart d'entre nous, des agents de l'Etat. A ce titre, je n'ai jamais trouvé fondamentalement anormal que notre salaire soit un peu plus bas (que dans le privé), ou que nous ne bénéficiions pas tout à fait d'avantages équivalents (aux gens du privé). Je suis de celles qui pensent que nous devons (au moins un peu !) montrer l'exemple. Bien sûr, je ne suis pas naïve au point de croire que les gens s'en rendront compte et nous remercierons... mais c'est ainsi. Je ne travaille pas pour la reconnaissance.

Je conçois tout à fait que mon point de vue en choque certains et, si c'était le cas, je m'en excuse. Mais je me suis toujours fait cette idée-là du métier.

Et très concrètement, je prévois tous les mois de consacrer une partie de mon traitement à l'achat de "fournitures" (livres pour entretenir mon niveau, stylos, feuilles, etc.) Je le sais et j'ai toujours fonctionné ainsi.

Je pensais comme toi, et je fonctionnais exactement comme toi, tout en estimant que cette manière de faire était tout à fait normale... jusqu'à ce que je m'aperçoive que ça n'était pas la même chose pour tous les fonctionnaires.
Depuis, je fonctionne toujours de la même manière, parce que je suis soucieuse du travail bien fait, et que pour cela, j'ai besoin de matériel, mais je le fais en râlant; parce que si mon ordinateur tombe en rade, je ne peux pas en racheter un demain, parce qu'au lieu d'acheter des livres pro, je pourrais faire autre chose, parce que l'imprimante, si je n'en faisais qu'un usage perso, j'aurais moins de cartouches à acheter, etc.

Dans d'autres corps de métiers, on n'a pas ce genre de dépense, tout comme une fois qu'on a quitté le travail, on n'a pas à travailler à la maison, non plus.
Alors je trouve que cela commence à faire... un peu beaucoup pour notre pomme...

Mais il y a des établissements très bien équipés, côté matériel informatique, et où, si tu demandes du petit matériel pour un projet-classe, on ne t'envoie pas sur les roses; pourvu que cela puisse être généralisé!

CampusStellae a écrit:

neo a écrit:

CampusStellae a écrit:

Nestya a écrit:. Si les chefs et l'EN en général avaient vraiment à coeur l'intérêt des élèves, l'école n'irait pas si mal.

Là je suis d'accord...

Je plussoie.

Et si nous nous en rendons compte, c'est JUSTEMENT une raison pour ne pas agir (et penser) comme eux.

pas à passer pour un pigeon...

ysabel a écrit:


L'intérêt des élèves est que je puisse assurer mon cours dans les meilleures conditions possibles avec un salaire décent qui m'enlève les soucis du quotidien...

Nestya a écrit:D'accord avec Ysabel. Je n'ai absolument pas envie de me sacrifier en quoi que ce soit. C'est un travail pas un sacerdoce.

+1!

Tout ce que je paie de ma poche, je le déduis de ma déclaration... Mais c'est vrai qu'avec les trajets que je fais, j'ai "la chance" de pouvoir être aux frais réels...

ysabel a écrit:

CampusStellae a écrit:Mais l'"intérêt des élèves", ça existe ! Et il est bien supérieur à nos petites carrières, que diable ! Même si je reconnais volontiers que les chefs abusent un peu (beaucoup !) de ce slogan...

Et même les ado, malgré l'immaturité qui les définit, s'en rendent (parfois) compte.

L'intérêt des élèves est que je puisse assurer mon cours dans les meilleures conditions possibles avec un salaire décent qui m'enlève les soucis du quotidien...

+1

J'ajouterai que, depuis que j'ai remarqué que j'étais traitée comme une "ressource", jetable, interchangeable et corvéable à merci, j'ai beaucoup réfléchi, et je n'hésite pas à réclamer des feutre, des stylos, j'utilise exclusivement les ramettes des établissements pour mes impressions (j'en emporte aussi à la maison pour les impressions que j'y fais parce que c'est plus pratique) et je supporte le front haut les regards outrés de certains collègues quand je fais quelques photocop perso. :lol:

Lilyrose a écrit:Tout ce que je paie de ma poche, je le déduis de ma déclaration... Mais c'est vrai qu'avec les trajets que je fais, j'ai "la chance" de pouvoir être aux frais réels...

et concrètement, on peut déduire quoi en frais réels (j'y songe moi aussi à cause des km) ? Est-ce qu'on pourrait déduire toutes les dépenses de librairie (= frais de documentation)
Là j'ai un doute

CampusStellae a écrit:Bon, je me doutais que je ne vous convaincrais pas.

Mais reconnaissez tout de même que nous ne faisons pas un métier "comme les autres" ? et que, même si je veux bien admettre que les conditions de travail sont parfois pénibles, il est source de plus grandes joies que beaucoup d'autres métiers.

Ca, je suis complètement d'accord, nous faisons un très beau métier!

Mais je ne vois pas le rapport entre cette réalité et la question des fournitures et du matériel de travail?!

Chocolat a écrit:
Je pensais comme toi, et je fonctionnais exactement comme toi, tout en estimant que cette manière de faire était tout à fait normale... jusqu'à ce que je m'aperçoive que ça n'était pas la même chose pour tous les fonctionnaires.
Depuis, je fonctionne toujours de la même manière, parce que je suis soucieuse du travail bien fait, et que pour cela, j'ai besoin de matériel, mais je le fais en râlant; parce que si mon ordinateur tombe en rade, je ne peux pas en racheter un demain, parce qu'au lieu d'acheter des livres pro, je pourrais faire autre chose, parce que l'imprimante, si je n'en faisais qu'un usage perso, j'aurais moins de cartouches à acheter, etc.

Dans d'autres corps de métiers, on n'a pas ce genre de dépense, tout comme une fois qu'on a quitté le travail, on n'a pas à travailler à la maison, non plus.
Alors je trouve que cela commence à faire... un peu beaucoup pour notre pomme...

Mais il y a des établissements très bien équipés, côté matériel informatique, et où, si tu demandes du petit matériel pour un projet-classe, on ne t'envoie pas sur les roses; pourvu que cela puisse être généralisé!

Tout à fait !

Aux Impôts, à la sécu et ailleurs tout le matériel de bureau est fourni - souvent en telles quantité qu'ils peuvent fournir toute la famille...
Vous connaissez bcp d'établissements scolaires où les prof disposent d'une fontaine à eau ?
vous connaissez bcp de fonction publique où pour 18h de "travail" on peut vous forcer à rester plus de 30H sur place ?
vous connaissez bcp de fonction publique où on peut vous refuser l'accès à la cantine légalement ?
vous connaissez bcp de fonction publique où on peut vous refuses légalement un après-midi de congé parce que vous enterrez votre grand-mère ?
vous connaissez bcp de fonction publique où il n'y a pas de CE ?
etc.

alors non, pas question que je me sacrifie pour mon boulot...

Nestya a écrit:

ysabel a écrit:


L'intérêt des élèves est que je puisse assurer mon cours dans les meilleures conditions possibles avec un salaire décent qui m'enlève les soucis du quotidien...

Je conçois que ma position soit difficile à défendre, dans le monde actuel, qui est très égocentré. Mais faut-il tout rapporter à nous (mon salaire, mon confort, etc.) à chaque fois ? Pour ma part, mon UNIQUE fierté, dans l'exercice de ce métier... c'est de travailler pour le roi de Prusse ! et de me payer le luxe de me ficher éperdument de la reconnaissance (de la hiérarchie, des parents, etc.) Nous jouissons tout de même d'une "formidable" (!) liberté. Et quand nous réussissons à transformer un élève, à lui transmettre l'amour inconditionnel du savoir, n'est-ce pas une récompense qu'aucun salaire, qu'aucune prime, qu'aucun avantage ne peut égaler ?

Bon, je me doute de vos réactions à venir. Mais pensez-y !

Lilyrose a écrit:Tout ce que je paie de ma poche, je le déduis de ma déclaration... Mais c'est vrai qu'avec les trajets que je fais, j'ai "la chance" de pouvoir être aux frais réels...

En déduisant, tu ne paies simplement pas d'impôts sur l'argent que tu as utilisé pour acheter tout ça (parce qu'il est vrai que nous avons oublier de préciser qu'en plus, nous étions imposés sur l'argent dépensé pour notre travail), mais on ne te rembourse pas les frais engagés.

Adri a écrit:


J'ajouterai que, depuis que j'ai remarqué que j'étais traitée comme une "ressource",

"Parce que vous pensez que vous êtes indispensable ?" ...

C'est la PREMIERE phrase que j'ai entendue, de la part de mon chef, lors de mon premier jour de travail.

CampusStellae a écrit:

Adri a écrit:


J'ajouterai que, depuis que j'ai remarqué que j'étais traitée comme une "ressource",

"Parce que vous pensez que vous êtes indispensable ?" ...

C'est la PREMIERE phrase que j'ai entendue, de la part de mon chef, lors de mon premier jour de travail.

Et c'est vrai : si tu ne peux plus travailler, on te remplacera et la Terre ne s'arrêtera pas de tourner.

c'est de travailler pour le roi de Prusse !

C'est exactement ça, car en acceptant de travailler dans de mauvaise conditions, ce n'est pas du tout pour nos élèves qu'on travaille, au contraire !!!

Adri a écrit:

Lilyrose a écrit:Tout ce que je paie de ma poche, je le déduis de ma déclaration... Mais c'est vrai qu'avec les trajets que je fais, j'ai "la chance" de pouvoir être aux frais réels...

et concrètement, on peut déduire quoi en frais réels (j'y songe moi aussi à cause des km) ? Est-ce qu'on pourrait déduire toutes les dépenses de librairie (= frais de documentation)
Là j'ai un doute

Bonne question! Apparemment, plein de choses (à hauteur de certains %): j'ai un collègue de lettres aussi qui a déduit une partie de l'achat de son ordi puisqu' outil de travail, au niveau de son domicile, un certain nb de m2 déclarés comme bureau professionnel (ben oui, on travaille aussi à domicile), certains consommables informatiques... je crois qu'il y avait d'autres trucs, mais j'ai oublié!
Quelqu'un sait ça? (Pierre au carré m'avait l'air pointu sur les questions fiscales, j'me trompe? :lol: )

lene75 a écrit:

CampusStellae a écrit:

Adri a écrit:


J'ajouterai que, depuis que j'ai remarqué que j'étais traitée comme une "ressource",

"Parce que vous pensez que vous êtes indispensable ?" ...

C'est la PREMIERE phrase que j'ai entendue, de la part de mon chef, lors de mon premier jour de travail.

Et c'est vrai : si tu ne peux plus travailler, on te remplacera et la Terre ne s'arrêtera pas de tourner.

Eh oui...

CampusStellae a écrit:

Nestya a écrit:

ysabel a écrit:


L'intérêt des élèves est que je puisse assurer mon cours dans les meilleures conditions possibles avec un salaire décent qui m'enlève les soucis du quotidien...

Je conçois que ma position soit difficile à défendre, dans le monde actuel, qui est très égocentré. Mais faut-il tout rapporter à nous (mon salaire, mon confort, etc.) à chaque fois ? Pour ma part, mon UNIQUE fierté, dans l'exercice de ce métier... c'est de travailler pour le roi de Prusse ! et de me payer le luxe de me ficher éperdument de la reconnaissance (de la hiérarchie, des parents, etc.) Nous jouissons tout de même d'une "formidable" (!) liberté. Et quand nous réussissons à transformer un élève, à lui transmettre l'amour inconditionnel du savoir, n'est-ce pas une récompense qu'aucun salaire, qu'aucune prime, qu'aucun avantage ne peut égaler ?

Bon, je me doute de vos réactions à venir. Mais pensez-y !

mais c'est capital ! néotit on m'a balancé à 100km de chez moi (voiture obligatoire, pas de trnsport en commun) en tant que TZR, mère célibataire d'un gamin qui rentrait au CP. le recteur n'en a rien eu à battre... ça a duré 2 ans (mais pas dans le même établissement)
J'ai dû acheter une voiture neuve, je ne parle pas des frais de nourrice etc.. avec mon salaire de néotit je pouvais vivre 15 jours... alors non, le salaire ce n'est pas de l'egocentrisme ou le simple confort, c'est vivre ; tu penses bien que les élèves étaient le cadet de mes soucis, mon seul souci était de survivre...

alors le sens du sacrifice, à l'EN, ils peuvent se le mettre où ils veulent mais pas chez moi...

Melle Shrek a écrit:

Bonne question! Apparemment, plein de choses (à hauteur de certains %): j'ai un collègue de lettres aussi qui a déduit une partie de l'achat de son ordi puisqu' outil de travail, au niveau de son domicile, un certain nb de m2 déclarés comme bureau professionnel (ben oui, on travaille aussi à domicile), certains consommables informatiques... je crois qu'il y avait d'autres trucs, mais j'ai oublié!
Quelqu'un sait ça? (Pierre au carré m'avait l'air pointu sur les questions fiscales, j'me trompe? :lol: )

Je connais un certain Flaubert qui se plairait à décortiquer ces charmants petits comptes...

ysabel a écrit:
Tout à fait !

vous connaissez bcp de fonction publique où on peut vous refuser l'accès à la cantine légalement ?

dis, c'est quoi ce truc? :shock:

tu ne savais pas que la cantine était pour les élèves ? les professeurs sont simplement tolérés - c'est une vieille loi (ou décret...)

Dans un collège où j'ai enseigné - un sale con de principal - il signait un papier à chaque professeur qui désirait y manger pour déclarer qu'il acceptait qu'il mange à la cantine.

Comme officiellement nous sommes tenus de vivre dans la ville où nous enseignons.

Vieilles lois tombées en désuétude mais tjs existantes.