Perles de nos élèves.

ernya a écrit:

roxanne a écrit:Sinon, dans le genre "conseils avisés " , un 1eS à la fin de ce qui était censé être un commentaire d'un extrait de la Controverse de Valladolid propose en ouverture (et je le livre tel quel) "Dans le même genre. Je vous conseil de lire Les Misérables de Victor Hugo). Je l'ai bien remercié pour ce conseil...

J'avais eu ça pour une cinquième.
Contrôle de fin de séquence sur l'Avare. La dernière question était "Avez-vous apprécié cette pièce ? Pourquoi ?". L'élève répond "Oui, je l'ai aimé, d'ailleurs, je vous conseille de le lire, c'est sympa".

C'est très mignon.

Un élève m'a rendu une fiche de lecture facultative l'autre jour sur L'Ami retrouvé (titre pris dans une liste que je leur ai donnée en début d'année), et il m'a donné le livre avec pour que je puisse le lire avant de corriger

Dans un genre différent j'en ai un qui m'a tutoyée tout au long de son rapport de stage en m'expliquant comment devenir ingénieur chez Renault : "tu peux faire un master ou alors un DUT..."

… et pis tu peux même te marier à Versailles, si tu grimpes dans la hiérarchie, trop la classe, quoi !

Sphinx a écrit:Un élève m'a rendu une fiche de lecture facultative l'autre jour sur L'Ami retrouvé (titre pris dans une liste que je leur ai donnée en début d'année), et il m'a donné le livre avec pour que je puisse le lire avant de corriger

C'est mignon, je trouve. Naïf et mignon.

Connaissez-vous les statistiques de Lindsey ? (devoir de seconde).

Sphinx a écrit:Un élève m'a rendu une fiche de lecture facultative l'autre jour sur L'Ami retrouvé (titre pris dans une liste que je leur ai donnée en début d'année), et il m'a donné le livre avec pour que je puisse le lire avant de corriger

Dans un genre différent j'en ai un qui m'a tutoyée tout au long de son rapport de stage en m'expliquant comment devenir ingénieur chez Renault : "tu peux faire un master ou alors un DUT..."

J'ai droit au tutoiement à chaque fois qu'un élève, de la 2de à la Tle, veut prendre un exemple... Et à chaque fois, il faut rappeler d'utiliser le vouvoiement même si ce n'est pas à moi qu'il s'adresse directement (ou bien le "on" à la rigueur).

LemmyK a écrit:Connaissez-vous les statistiques de Lindsey ? (devoir de seconde).

J'ai dû réfléchir une fraction de seconde avant de comprendre que Lindsey n'est pas un spécialiste de moi inconnu.

"Dans ce chapitre, Candide tombe dénut". (pour des nues)

Première S "Ils choisissent un bouc des misères"

Trouvé récemment dans une copie : "une odeur nose à bombe".

Une très mignonne : "Victor Hugo, c'est un poème..."

Dans le même genre, plusieurs élèves de STMG me demandent "mais Madame, enfin je veux vous poser une question qui n'a rien à voir avec le cours, mais un peu quand même parce que c'est en rapport avec la philo...et on est plusieurs à se demander donc je demande au nom de plusieurs personnes...mais Madame, vous avez vraiment lu tous les livres dont vous nous parlez? le Léviathan et tout? Même le Contrat social? ..."
Je leur réponds que oui, que je ne trouve pas mes cours tout prêts dans mon casier le matin en arrivant.
"Hé bééé....."

Tivinou a écrit:Première S "Ils choisissent un bouc des misères"

Oh, moi, j'ai régulièrement beaucoup plus poétique que le bouc. Je trouve : "Un bouquet mystère". C'est mignon !

Prezbo a écrit:

Austrucheerrante a écrit:Florilège du dernier paquet de rédacs :

- créativité orthographique et profondeur du dialogue : "haaa, dige d'une voix apeuré aprés mon évanuissen" (ponctuation d'origine).

Outre le problème d'orthographe, j'ai un problème de logique : si le personnage s'est évanui, comment peut-il dire quelque chose d'une voie apeurée ?

Voilà un élève qui a trop lu Ponson du Terrail !

J'ai eu droit à des remarques du même acabit en terminale. Nous interrogeons les élèves sur les notions étudiées par nos collègues. Une élève très inquiète lève la main: "Madame, on a travaillé sur les droits civiques aux USA mais si votre collègue n'y connait rien, ça va nous plomber pour l'oral et les questions".
Je tente de la rassurer.
"Alors vous voulez dire que tous les profs d'anglais du lycée savent qui est MLK ?"
:lol:

Tallulah23 a écrit:Dans le même genre, plusieurs élèves de STMG me demandent "mais Madame, enfin je veux vous poser une question qui n'a rien à voir avec le cours, mais un peu quand même parce que c'est en rapport avec la philo...et on est plusieurs à se demander donc je demande au nom de plusieurs personnes...mais Madame, vous avez vraiment lu tous les livres dont vous nous parlez? le Léviathan et tout? Même le Contrat social? ..."
Je leur réponds que oui, que je ne trouve pas mes cours tout prêts dans mon casier le matin en arrivant.
"Hé bééé....."

Me voyant lire un roman pendant que la classe planche sur un contrôle, un élève: "Madame, vous lisez? Mais... C'est pas trop dur?"

Dhaiphi a écrit:

Austrucheerrante a écrit: j'ai heureusement plusieurs copies correctement écrites et intéressantes (j'en ai même une très mal écrite mais très intéressante ).

Nous voilà rassurés !  
Effectivement , une classe, ce sont des bons, des moyens et des pas bons mais dans des proportions variables, très très variables...

Et j'avoue ne pas être moi-même totalement à l'aise pour corriger des rédacs.

Intéressant ! Quelles sont les causes de ce "malaise" à votre avis ?  

Disons que, dans une rédac, je considère que je dois noter :

- la maîtrise de la langue française ;
- le respect de la consigne ;
- l'intérêt du propos ;

dans une proportion à peu près égale (en insistant sur les deux premiers points qui sont davantage fondamentaux). Je trouve que ça demande une part d'appréciation et d'habitude de ce que peuvent produire les élèves beaucoup plus importante que pour les autres exercices, et je suis plus souvent hésitant sur ma notation (bon, pas pour passer du 05 au 15 non plus, hein) ; je remarque aussi que j'ose moins mettre de mauvaises notes en rédac (comme en récitation d'ailleurs). Et je me refuse à utiliser une grille stricte de correction, qui me semble trop rigide pour un exercice comme celui-là (en plus de gonfler à mort le temps de correction).

Peut-être la solution serait-elle de faire écrire moins mais plus souvent ? Je ne sais pas.

Sinon, les extraits que j'ai posté venaient de ma classe "forte". Je vais bientôt revenir avec les extraits issus des poèmes rédigés par ma quatrième "faible" ; je ne doute pas qu'il y aura du lourd.

Travail sur le réalisme en seconde. Ils devaient me faire le portrait de Gustave Courbet à partir de son tableau Le Désespéré.
Copie d'une élève :

Courbet est semblable à un pirate

Un pirate ???

...

Ok, donc voilà une élève de seconde qui trouve que  Gustave Courbet  ressemble à ce qui me semble être...Jack Sparrow.

"Cela faisait 20 minutes que je cherchais ma route, mais sans vin."

sifi a écrit:"Cela faisait 20 minutes que je cherchais ma route, mais sans vin."

Austrucheerrante a écrit:

Dhaiphi a écrit:

Austrucheerrante a écrit: j'ai heureusement plusieurs copies correctement écrites et intéressantes (j'en ai même une très mal écrite mais très intéressante ).

Nous voilà rassurés !  
Effectivement , une classe, ce sont des bons, des moyens et des pas bons mais dans des proportions variables, très très variables...

Et j'avoue ne pas être moi-même totalement à l'aise pour corriger des rédacs.

Intéressant ! Quelles sont les causes de ce "malaise" à votre avis ?  

Disons que, dans une rédac, je considère que je dois noter :

- la maîtrise de la langue française ;
- le respect de la consigne ;
- l'intérêt du propos ;

dans une proportion à peu près égale (en insistant sur les deux premiers points qui sont davantage fondamentaux). Je trouve que ça demande une part d'appréciation et d'habitude de ce que peuvent produire les élèves beaucoup plus importante que pour les autres exercices, et je suis plus souvent hésitant sur ma notation (bon, pas pour passer du 05 au 15 non plus, hein) ; je remarque aussi que j'ose moins mettre de mauvaises notes en rédac (comme en récitation d'ailleurs). Et je me refuse à utiliser une grille stricte de correction, qui me semble trop rigide pour un exercice comme celui-là (en plus de gonfler à mort le temps de correction).

Peut-être la solution serait-elle de faire écrire moins mais plus souvent ? Je ne sais pas.

Sinon, les extraits que j'ai posté venaient de ma classe "forte". Je vais bientôt revenir avec les extraits issus des poèmes rédigés par ma quatrième "faible" ; je ne doute pas qu'il y aura du lourd.

C'est en forgeant que l'on devient forgeron, pas en établissant des barèmes ou des grilles.

Ce sujet peut t'intéresser:
https://www.neoprofs.org/t13070-bareme-ou-pas-pr-sujet-d-invention

Quelques élèves dans mon paquet de copies de bac blanc ont eu l'excellente idée de choisir la dissertation... Allez, un exemple d'introduction :
"La littérature est là depuis des siècles. Rimbaud affirme qu'elle a des pouvoirs pour changer la vie. Je suis du même avis mais la littérature a-t-elle vraiment le pouvoir de changer la vie ?"

Un nouveau verbe : recenscentir

Ascagne a écrit:"La littérature est là depuis des siècles. Rimbaud affirme qu'elle a des pouvoirs pour changer la vie. Je suis du même avis mais la littérature a-t-elle vraiment le pouvoir de changer la vie ?"

Tout à fait. D'ailleurs personnellement après ma lecture de L'Argent de Zola je suis subitement devenu riche comme Crésus.

Cela ne me donne pas envie de lire les Mémoires d'outre-tombe…
:dehors2:

Boah, je viens de lire ceci sous le descriptif d'un canapé Ikea : "Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville, dans des espaces de plus en plus petits, tandis que la technologie a transformé nos modes de vie." Oui bon comme depuis cinq mille ans, donc.

Sphinx a écrit:Boah, je viens de lire ceci sous le descriptif d'un canapé Ikea : "Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville, dans des espaces de plus en plus petits, tandis que la technologie a transformé nos modes de vie." Oui bon comme depuis cinq mille ans, donc.

Ça existe depuis cinq mille ans, les canapés?

Eh bien probablement puisque m'interrogeant tout à l'heure sur l'étymologie du mot, j'ai découvert que ça vient du latin canopeia désignant un lit, et à la base un lit à moustiquaire, lui-même venant du grec konopeia (sorry, je ne sais pas faire le grec sur Neo), désignant une moustiquaire (va savoir sous quelle forme), lui-même du grec konops (moustique). Mais bon, la phrase que j'ai citée ne contient pas le mot canapé et je la citais seulement parce que ça m'a fait penser aux amorces pourries qu'on trouve dans les intros de dissertations.