- Blan6ineÉrudit
Bonjour à tous,
Mes collègues et moi avons élaboré une séquence de 6e sur la poésie articulée autour de la poésie francophone d'origine africaine.
Nous avons choisi des poèmes passionnants parfois difficiles du point de vue du vocabulaire, du rythme, de la longueur... Et nous ne trouvons quel poème leur donner à apprendre.
L'un de vous connaît-il un poème francophone susceptible d'être appris et récité par un élève de 6e ? (critères: une dizaine de vers, un nombre de mots à expliquer limité, un ensemble pas trop sensuel...)
Merci à vous!
Bonne semaine !
Mes collègues et moi avons élaboré une séquence de 6e sur la poésie articulée autour de la poésie francophone d'origine africaine.
Nous avons choisi des poèmes passionnants parfois difficiles du point de vue du vocabulaire, du rythme, de la longueur... Et nous ne trouvons quel poème leur donner à apprendre.
L'un de vous connaît-il un poème francophone susceptible d'être appris et récité par un élève de 6e ? (critères: une dizaine de vers, un nombre de mots à expliquer limité, un ensemble pas trop sensuel...)
Merci à vous!
Bonne semaine !
- CeladonDemi-dieu
Je suis seul
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec les arbres recroquevillés de froid
Qui, coudes au corps, se serrent les uns tout contre les
autres.
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec les gestes de désespoir pathétique des arbres
Que leurs feuilles ont quittés pour des îles d’élection.
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit.
Je suis la solitude des poteaux télégraphiques
Le long des routes
Désertes.
Leopold Sédar Senghor
L'oeuvre poétique
Un peu triste peut-être, pour des 6e ?
- Blan6ineÉrudit
Un peu triste... mais en tout cas, merci pour cette proposition !
- CeladonDemi-dieu
Une autre, facile à apprendre, de Malick Fall :
Crépuscule
Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit
Une mère avive le tison pâle
Un enfant ramène les chèvres
Un père bénit le soir hésitant
Et l’ombre mord un pan du village
Si doucement que la peur s’estompe
Bonne nuit villages d’Afrique.
Malick Fall ("Reliefs" - Présence Africaine, 1964)
Crépuscule
Mes villages ont peur de l’ombre
Mais l’ombre les prévient
Avant de les habiller de nuit
Une mère avive le tison pâle
Un enfant ramène les chèvres
Un père bénit le soir hésitant
Et l’ombre mord un pan du village
Si doucement que la peur s’estompe
Bonne nuit villages d’Afrique.
Malick Fall ("Reliefs" - Présence Africaine, 1964)
- Blan6ineÉrudit
Je ne le connaissais pas du tout celui-ci !
Merci pour cette belle découverte
Merci pour cette belle découverte
- aristoteNiveau 2
Bonjour,
Je me permets une proposition qui pourrait peut-être être un peu difficile, mais, en l'apprenant par fragment, il peut être très intéressant, d'autant que les vers sont courts et que ce poème intègre parfaitement la séquence que vous élaborez. De plus, il est d'un auteur peut connu mais ayant pourtant joué un rôle très important dans le mouvement de la Négritude puisqu'il en est le co-fondateur avec Senghor.
Il peut être en tous cas un poème à aborder, puisque l'expression du message voulu par Damas est assez explicite.
En espérant vous avoir aidé.
Je me permets une proposition qui pourrait peut-être être un peu difficile, mais, en l'apprenant par fragment, il peut être très intéressant, d'autant que les vers sont courts et que ce poème intègre parfaitement la séquence que vous élaborez. De plus, il est d'un auteur peut connu mais ayant pourtant joué un rôle très important dans le mouvement de la Négritude puisqu'il en est le co-fondateur avec Senghor.
La complainte du Nègre.in Pigments (1937)
Ils me l'ont rendue
la vie
plus lourde et lasse
Mes aujourd'hui ont chacun sur mon jadis
de gros yeux qui roulent de rancoeur
de honte
Les jours inexorablement
tristes
jamais n'ont cessé d'être
à la mémoire
de ce que fut
ma vie tronquée
Va encore
mon hébétude
du temps jadis
de coups de corde noueux
de corps calcinés
de l'orteil au dos calcinés
de chair morte
de tisons
de fer rouge
de bras brisés
sous le fouet qui se déchaîne
sous le fouet qui fait marcher la plantation
et s'abreuver de sang de mon sang de sang la sucrerie
et la bouffarde du commandeur crâner au ciel.
Ils me l'ont rendue
la vie
plus lourde et lasse
Mes aujourd'hui ont chacun sur mon jadis
de gros yeux qui roulent de rancoeur
de honte
Les jours inexorablement
tristes
jamais n'ont cessé d'être
à la mémoire
de ce que fut
ma vie tronquée
Va encore
mon hébétude
du temps jadis
de coups de corde noueux
de corps calcinés
de l'orteil au dos calcinés
de chair morte
de tisons
de fer rouge
de bras brisés
sous le fouet qui se déchaîne
sous le fouet qui fait marcher la plantation
et s'abreuver de sang de mon sang de sang la sucrerie
et la bouffarde du commandeur crâner au ciel.
Il peut être en tous cas un poème à aborder, puisque l'expression du message voulu par Damas est assez explicite.
En espérant vous avoir aidé.
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– Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
A. Rimbaud
- DeliaEsprit éclairé
La dérive des continents a donc replacé la Guyane en Afrique ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MaryseNiveau 5
Bonjour,
J'aime ce poème "Les Souffles" de Birago Diop (Sénagal), dans Leurres et Lueurs, 1960, disponible sur cette page: http://neveu01.chez-alice.fr/birasouf.htm
J'aime ce poème "Les Souffles" de Birago Diop (Sénagal), dans Leurres et Lueurs, 1960, disponible sur cette page: http://neveu01.chez-alice.fr/birasouf.htm
- DeliaEsprit éclairé
Superbe ! Merci Maryse !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MCJe viens de m'inscrire !
Bonjour Blandine,
Voudrais-tu bien expliquer les raisons qui vous ont conduit, avec vos collègues, à élaborer cette séquence ?
Je m'explique : je suis étudiante en Master 2 et je réalise un mémoire sur les références culturelles promues par les programmes (et les professeurs) depuis un demi-siècle. Parmi les professeurs que j'ai rencontré pour l'instant, peu d'entre eux ont cité d'auteurs africains, bien que Bigaro Diop, Amadou Ampaté Ba et Leopold Sedar Senghor soient au programme depuis 2008.
Et si une telle séquence me paraît naturellement légitime, j'aimerais beaucoup que tu puisses m'exposer de quoi est partie cette initiative, puisqu'elle semble être le fruit d'une démarche volontaire (en effet, c'est l'intention avant le texte qui prime - en quelque sorte - dans ta démarche, puisque tu demandes des idées de texte ici).
Donc quelles sont vos motivations : ouvrir les élèves à une culture patrimoniale ? Quel message veux-tu faire passer à tes élèves par là ? Est-ce que c'est lié à votre public d'élève, ou simplement par principe ?
Merci beaucoup !
Voudrais-tu bien expliquer les raisons qui vous ont conduit, avec vos collègues, à élaborer cette séquence ?
Je m'explique : je suis étudiante en Master 2 et je réalise un mémoire sur les références culturelles promues par les programmes (et les professeurs) depuis un demi-siècle. Parmi les professeurs que j'ai rencontré pour l'instant, peu d'entre eux ont cité d'auteurs africains, bien que Bigaro Diop, Amadou Ampaté Ba et Leopold Sedar Senghor soient au programme depuis 2008.
Et si une telle séquence me paraît naturellement légitime, j'aimerais beaucoup que tu puisses m'exposer de quoi est partie cette initiative, puisqu'elle semble être le fruit d'une démarche volontaire (en effet, c'est l'intention avant le texte qui prime - en quelque sorte - dans ta démarche, puisque tu demandes des idées de texte ici).
Donc quelles sont vos motivations : ouvrir les élèves à une culture patrimoniale ? Quel message veux-tu faire passer à tes élèves par là ? Est-ce que c'est lié à votre public d'élève, ou simplement par principe ?
Merci beaucoup !
- DeliaEsprit éclairé
Leonora Miano (née à Douala...) refuse la qualification d'auteur africain francophone : elle se veut femme de lettres d'expression française.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Blan6ineÉrudit
MC a écrit:Bonjour Blandine,
Voudrais-tu bien expliquer les raisons qui vous ont conduit, avec vos collègues, à élaborer cette séquence ?
Nous avions l'année dernière déjà élaboré une séquence sur ce thème car nous la menions en parallèle des manifestations du Printemps des Poètes dont le thème était, pour l'année 2017, "Afrique(s)".
Le choix de ce thème ayant plu aux élèves comme aux professeurs (pour des raisons diverses : la caractère nouveau pour beaucoup d'élèves, la participation à la transmission d'un patrimoine d'expression française et non seulement français pour plusieurs adultes...), il a été décidé de reconduire ce thème, sans les activités liées au Printemps des Poètes, et ainsi d'étoffer ce que nous proposons.
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