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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
J'ai fait la même chose avec Pétrone
Mais on parle de conseiller des lectures à faire à la maison, là. Élève, ça ne me choquait pas du tout que mon professeur nous conseille Sade et nous raconte les pires épisodes des Cent Vingt journées de Sodome. Aujourd'hui, je choisirais bien mon établissement avant de l'imiter :|
Meersch a écrit:Sade peut aussi faire l'objet d'une étude philosophique ou littéraire approfondie Smile .
Mais on parle de conseiller des lectures à faire à la maison, là. Élève, ça ne me choquait pas du tout que mon professeur nous conseille Sade et nous raconte les pires épisodes des Cent Vingt journées de Sodome. Aujourd'hui, je choisirais bien mon établissement avant de l'imiter :|
- BabaretteDoyen
Orlanda a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Mémoires d'Hadrien, mille fois oui. Quoi de plus sûr ? J'ajoute les Fleurs de mal, parce qu'elles m'ont renversé quand j'étais lycéen. S'il a lu Rimbaud, il peut lire Baudelaire.
Je suis très étonné par ces histoires de direction de conscience. Quand je pense que mon professeur de 1re allait jusqu'à nous conseiller Sade
Je ne conseille pas Sade, mais je dis, pour peu que son nom surgisse du cours: "N'allez surtout pas voir à quoi ça ressemble."
Le lendemain: "Madame, ah oui quand même!"
Et je réponds: "J'avais dit: n'allez surtout pas voir ça! "
C'est mon côté chic scout.
C'est une bonne technique pour faire lire les élèves, leur dire de ne surtout pas le faire. J'aurais dû essayer.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- MeerschNiveau 6
Sur ce point là je suis d'accord. De même qu'il faut éviter de conseiller Cioran ou Caraco à un adolescent perturbé. Mais le motif est alors psychologique, non idéologique.Anaxagore a écrit:Je pense qu'il ne faut pas que les uns et les autres se trompent de combat.
On peut vouloir une grande liberté d'étudier des textes en vue d'une réflexion philosophique ou en vue d'une étude littéraire.
Là où je rejoindrais Philomèle, c'est qu'il est ici question de lectures qui seraient conseillées sur un plan personnel et affectif et sur ce plan on peut comprendre une certaine prudence.
- MeerschNiveau 6
Dans quel sens tu dis que tu choisirais bien ton établissement ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ai fait la même chose avec PétroneMeersch a écrit:Sade peut aussi faire l'objet d'une étude philosophique ou littéraire approfondie Smile .
Mais on parle de conseiller des lectures à faire à la maison, là. Élève, ça ne me choquait pas du tout que mon professeur nous conseille Sade et nous raconte les pires épisodes des Cent Vingt journées de Sodome. Aujourd'hui, je choisirais bien mon établissement avant de l'imiter :|
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je choisirais un établissement où le risque d'avoir des ennuis pour rien est faible. Les élèves du coin où j'enseigne ont le scandale facile.
- MeerschNiveau 6
Ah oui, là je suis tout à fait d'accord avec toi. Concrètement, il faut évaluer le contexte pour se permettre des libertés de ce genre, il s'agit pas de faire le fou. Être professeur (ou élève), c'est bien, dans les faits, ne pas dépasser les limites idéologiques fixées implicitement par l'autorité. Mais bon, il y a deux réactions possibles face à ces contraintes : les déplorer en tant qu'entraves à la liberté de penser, ou les chérir par orthodoxie. Je précise que sur ce dernier point, je ne crois pas du tout que les professeurs conformistes le soient consciemment : il y a une adhésion spontanée à l'idéologie véhiculée par l'autorité qui font qu'ils n'ont pas besoin de se forcer pour remplir leur rôle "policier". Ils croient évidemment agir pour le Bien.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je choisirais un établissement où le risque d'avoir des ennuis pour rien est faible. Les élèves du coin où j'enseigne ont le scandale facile.
- PhilomèleNiveau 9
Anaxagore a écrit:Je pense qu'il ne faut pas que les uns et les autres se trompent de combat.
On peut vouloir une grande liberté d'étudier des textes en vue d'une réflexion philosophique ou en vue d'une étude littéraire.
Là où je rejoindrais Philomèle, c'est qu'il est ici question de lectures qui seraient conseillées sur un plan personnel et affectif et sur ce plan on peut comprendre une certaine prudence.
Voilà.
Je suis en train de lire un livre bouleversant de Mathieu Riboulet, mort récemment, Entre les deux il n'y a rien (oeuvre permise par celle de Pasolini, je dirais, pour situer), je me garderais en tant qu'enseignante de conseiller cette lecture à un adolescent (fragile ou non) ou de le mettre au programme d'un de mes cours de licence. Évidemment que le programme scolaire et le diplôme ne sont pas en eux-mêmes des fins culturelles (au sens de terminus) et qu'en dehors de l'école, au sortir de l'école, les gens (professeurs ou non) lisent comme bon leur semble et échangent avec qui le souhaite. Et dans ce cadre comme dans le cadre d'une relation pédagogique, qui tient des propos haineux ou y incite s'expose à une condamnation pénale, la loi est ainsi faite.
- MeerschNiveau 6
Ah bah là je suis quasiment d'accord avec toi, telle que tu t'exprimes dans ce message. Par contre je pense qu'on ne peut pas assimiler "conseiller un auteur qui a tenu des propos haineux" à "tenir des propos haineux", c'est tout.Philomèle a écrit:Anaxagore a écrit:Je pense qu'il ne faut pas que les uns et les autres se trompent de combat.
On peut vouloir une grande liberté d'étudier des textes en vue d'une réflexion philosophique ou en vue d'une étude littéraire.
Là où je rejoindrais Philomèle, c'est qu'il est ici question de lectures qui seraient conseillées sur un plan personnel et affectif et sur ce plan on peut comprendre une certaine prudence.
Voilà.
Je suis en train de lire un livre bouleversant de Mathieu Riboulet, mort récemment, Entre les deux il n'y a rien (oeuvre permise par celle de Pasolini, je dirais, pour situer), je me garderais en tant qu'enseignante de conseiller cette lecture à un adolescent (fragile ou non) ou de le mettre au programme d'un de mes cours de licence. Évidemment que le programme scolaire et le diplôme ne sont pas en eux-mêmes des fins culturelles (au sens de terminus) et qu'en dehors de l'école, au sortir de l'école, les gens (professeurs ou non) lisent comme bon leur semble et échangent avec qui le souhaite. Et dans ce cadre comme dans le cadre d'une relation pédagogique, qui tient des propos haineux ou y incite s'expose à une condamnation pénale, la loi est ainsi faite.
Bref, je dois vaquer à d'autres occupations, excellente journée à vous tous .
- PhilomèleNiveau 9
maldoror1 a écrit:Je pense aussi au Loup des steppes, qui m'avait bouleversée lycéenne.
Du même Hermann Hesse, j'ai connu des jeunes gens marqués par Narcisse et Goldmund (mais peut-être dans un an ou deux, pour cet élève de 1re ? Difficile à dire)
- LevincentNiveau 9
DesolationRow a écrit:Levincent a écrit:Meersch a écrit:Bien sûr, j'ai moi-même étudié Céline en philosophie. C'est pas le maccarthysme mais il y a tout de même une sphère de l'acceptable idéologiquement, aux frontières certes mal définies, mais bien présentes.
Tout à fait. Je pense que personne n'a étudié Les deux étendards, qui est pourtant un chef-d'oeuvre théologico-philosophique, mais qui a malencontreusement le même auteur que Les Décombres.
Le fait de ne pas devoir mon bagage philosophique et littéraire au lycée et à l'université, et la propension très candide chez moi à ne pas faire grand cas de la catégorie politique des auteurs que je lis (parce que je n'ai jamais eu peur de me faire contaminer) m'a permis d'approcher un spectre d’œuvres assez large et de me sensibiliser au problème de la censure et du déni des artistes vivants de la part de la classe bourgeoise. D'où ma réponse quelque peu cinglante.
Je ne comprends pas ce qui te fait penser que ta réponse est pertinente, désolé. Est-ce que j'ai fait l'éloge de ma modestie ? Non. Ai-je fait un éloge de moi-même ? Non plus. J'explique simplement pourquoi j'ai ressenti le besoin d'être cinglant envers une attitude qui pour moi révèle un problème sur lequel j'ai été sensibilisé.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- LevincentNiveau 9
Philomèle a écrit: Et dans ce cadre comme dans le cadre d'une relation pédagogique, qui tient des propos haineux ou y incite s'expose à une condamnation pénale, la loi est ainsi faite.
Et puisque le livre en question n'est tombé sous le coup d'aucune condamnation pénale, inciter à le lire n'en expose à aucune, la loi est ainsi faite.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
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