Re: Lectures pour un élève intelligent en plein désarroi existentiel ?

par Dimka Sam 24 Mar 2018 - 18:43

Poul Anderson, Jo Walton, Tolkien, Glen Cook, George R. R. Martin.

par Invité Sam 24 Mar 2018 - 18:53

Je pense aussi au Loup des steppes, qui m'avait bouleversée lycéenne.

Et s'il est sensible à la prose poétique, tout Pierre Michon.

par DesolationRow Sam 24 Mar 2018 - 18:59

VicomteDeValmont a écrit:La Nausée, L'Etranger, Les Choses

Le but n'est pas de le dégoûter définitivement de toute forme de littérature.

par Salsepareille Sam 24 Mar 2018 - 19:07

L'année de l'Eveil, Charles Juliet. Parfait pour les doutes existentiels d'un ado.
Les livres de Zweig: La Confusion des sentiments par exemple.

par archeboc Sam 24 Mar 2018 - 19:26

A rebours a écrit:Huysmans, A rebours, même si les désillusions du personnage, des Esseintes, peuvent parfois égarer... Ce roman a été un choc culturel pour moi, une révélation sur la décadence.

Euh, pour un gamin qui sort de Pascal, j'éviterais de le jeter dans Huysmans. j'éviterais Cioran, Rimbaud aussi d'ailleurs. Offrez-lui cela quand il aura pris un peu de solidité. L'objectif n'est pas de lui en flanquer plein la vue mais de l'aider à pousser droit.

Boileau, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, en tout cas pour son art poétique, mais le vers classique avec Racine et Corneille, si, bien-sûr.

par Ihaveadream Sam 24 Mar 2018 - 20:01

Merci Archeboc ! Cioran, mais quelle violence ! Pour Rimbaud, il est bon d'attendre un peu également.
Propos sur le bonheur, Pensées pour moi-même, suivies du Manuel d'Epictete dans mon édition, je ne peux qu'aquiescer !

par Meersch Sam 24 Mar 2018 - 20:43

Orlanda a écrit:

Meersch a écrit:Pourquoi ne pas lui faire lire aussi du vers régulier et même surtout classique ? Ca lui éviterait ce défaut dominant chez les poètes novices de se tourner vers la prose ou le vers libre non par choix véritable, mais par facilité ou par ignorance des règles formelles qui ont longtemps fait l'essence de la poésie. On sait très bien qu'en règle générale, dans le champ de la poésie, l'adolescent mystérieux en crise existentielle ne va pas se jeter sur Boileau, encore moins sur Rutebeuf ou Clément Marot. Rimbaud est l'idole number one, ce qui induit souvent chez le jeune poète deux défauts majeurs : le rejet peu justifié des règles de la versification et l'obscurité du sens.
Si le devoir du professeur est de contrebalancer les influences dominantes en dirigeant l'élève vers ce qu'il n'aurait pas cherché à connaître de lui-même et qui pourrait lui éviter certains écueils, il me semblerait pertinent de lui faire lire l'Art poétique de Boileau. Ce serait idéal pour le "cadrer" dans sa pratique poétique : c'est un peu la base de toute écriture poétique vraiment éclairée, bien qu'évidemment on puisse ensuite s'en éloigner, mais alors consciemment et volontairement.
Après, effectivement, ce ne serait pas le caresser dans le sens du poil, mais le faut-il ?

Euh...Après ta plaisanterie sur Bigard, j'espère que ce message en est une aussi?

Pas vraiment, non. Autant le caractère humoristique de ma première proposition était évident, je l'accorde, autant, là je ne vois pas ce qui est particulièrement comique. Qu'est-ce qui te semble absurde dans ce que j'ai dit ?

par Meersch Sam 24 Mar 2018 - 20:45

archeboc a écrit:

A rebours a écrit:Huysmans, A rebours, même si les désillusions du personnage, des Esseintes, peuvent parfois égarer... Ce roman a été un choc culturel pour moi, une révélation sur la décadence.

Euh, pour un gamin qui sort de Pascal, j'éviterais de le jeter dans Huysmans. j'éviterais Cioran, Rimbaud aussi d'ailleurs. Offrez-lui cela quand il aura pris un peu de solidité. L'objectif n'est pas de lui en flanquer plein la vue mais de l'aider à pousser droit.

Boileau, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, en tout cas pour son art poétique, mais le vers classique avec Racine et Corneille, si, bien-sûr.

Pourquoi donc ? Après, on peut aussi passer par des opuscules scolaires sur les règles de la versification, mais c'est une expérience esthétique plus intéressante de les voir incarnées dans les vers qui les exposent, surtout quand on aime la poésie. Ca n'exclut pas de lire les Satires ou les Epîtres bien sûr.

par JPhMM Sam 24 Mar 2018 - 20:48

archeboc a écrit:L'objectif n'est pas de lui en flanquer plein la vue mais de l'aider à pousser droit.

J'hésite entre le fait de ne pas comprendre ce que cela veut dire, et le fait de trop bien comprendre.

par Orlanda Sam 24 Mar 2018 - 20:55

Je commence à avoir peur de ce que certains veulent faire de mon pauvre élève! Razz

Meersch, ta phrase sur le "devoir du professeur" ne peut pas être écrite sérieusement, si?

par JPhMM Sam 24 Mar 2018 - 21:00

Pauvre élève, vous voulez lui faire lire de ces trucs... Boileau...
Conseille-lui du Anaïs Nin, c'est de son âge.

:diable:

par Meersch Sam 24 Mar 2018 - 21:04

Orlanda a écrit:Je commence à avoir peur de ce que certains veulent faire de mon pauvre élève!

Meersch, ta phrase sur le "devoir du professeur" ne peut pas être écrite sérieusement, si?

A nouveau, j'aimerais comprendre en quoi elle est si absurde ou scandaleuse ? J'ai employé une formule hypothétique parce que je subodorais que ça n'allait pas plaire, mais j'aimerais comprendre le problème, précisément. Ce que je me borne à dire, c'est qu'il vaut mieux parler à l'élève des bonnes choses vers lesquelles il ne se dirigerait pas sans nous, que des bonnes choses vers lesquelles il se dirigerait même sans nous.

Moi, j'ai lu du Boileau à 16 ans, ça s'est bien passé. Je pense que j'aurais eu une approche de la poésie beaucoup plus foireuse si j'avais commencé par Eluard ou Char.

par JPhMM Sam 24 Mar 2018 - 21:08

Meersch a écrit:Moi, j'ai lu du Boileau à 16 ans, ça s'est bien passé.

La preuve que non : tu as fini prof de philo.

Razz

par Meersch Sam 24 Mar 2018 - 21:10

JPhMM a écrit:

Meersch a écrit:Moi, j'ai lu du Boileau à 16 ans, ça s'est bien passé.

La preuve que non : tu as fini prof de philo.

J'ai surtout fini amateur de vers classiques, ce qui est socialement plus mal vu encore Very Happy

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par JPhMM Sam 24 Mar 2018 - 21:12

par archeboc Sam 24 Mar 2018 - 21:21

JPhMM a écrit:

archeboc a écrit:L'objectif n'est pas de lui en flanquer plein la vue mais de l'aider à pousser droit.

J'hésite entre le fait de ne pas comprendre ce que cela veut dire, et le fait de trop bien comprendre.

Et bien face à un élève qui cherche spécifiquement des conseils qui sont à la limite de la direction de conscience, je ne prendrais pas la responsabilité de le pousser sur une voie qui pourrait faire croître quelques tendances nihilistes ou suicidaires. Je lui donnerais un horizon le plus vigoureux possible.
J'espère avoir éclairé votre indécision.

par Meersch Sam 24 Mar 2018 - 21:23

archeboc a écrit:

JPhMM a écrit:

archeboc a écrit:L'objectif n'est pas de lui en flanquer plein la vue mais de l'aider à pousser droit.

J'hésite entre le fait de ne pas comprendre ce que cela veut dire, et le fait de trop bien comprendre.

Et bien face à un élève qui cherche spécifiquement des conseils qui sont à la limite de la direction de conscience, je ne prendrai pas la responsabilité de le pousser dans une direction qui pourrait nourrir quelques tendances nihilistes ou suicidaires. Je lui donnerai un horizon le plus vigoureux possible.
J'espère avoir éclairé votre indécision.

Je suis plutôt d'accord. Conseiller du Cioran à un élève qui se la joue poète maudit qui doute du sens de la vie, c'est un peu le meilleur moyen de se retrouver avec un sale suicide sur les bras Lectures pour un élève intelligent en plein désarroi existentiel ? - Page 2 1482308650

Lectures pour un élève intelligent en plein désarroi existentiel ? - Page 2 1482308650

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par archeboc Sam 24 Mar 2018 - 21:52

J'ai plusieurs camarades qui m'ont dit avoir été portés, en leur fin d'adolescence, par Saint Exupéry : Vol de Nuit, Citadelle, Terre des Hommes. Je rapporte, sans me prononcer.

par DesolationRow Sam 24 Mar 2018 - 22:10

Vol de nuit, c'est un chef d'oeuvre.

par A rebours Sam 24 Mar 2018 - 22:30

Salsepareille a écrit:L'année de l'Eveil, Charles Juliet. Parfait pour les doutes existentiels d'un ado.
Les livres de Zweig: La Confusion des sentiments par exemple.

Ado, j'ai effectivement beaucoup aimé cet ouvrage de Ch. Juliet.

par Levincent Dim 25 Mar 2018 - 17:45

Plutôt que de lui faire lire des auteurs morts, autant lui faire lire Au Régal des vermines, car le bénéfice sera double. D'une part ça lui indiquera tous les bons livres à lire (et toute la bonne musique à écouter), et ça lui enseignera que la sensibilité existentielle n'est pas une raison pour se laisser aller à la morosité et au vague-à-l'âme. C'est vraiment le livre qu'il faut lire à cet âge, ça peut le sauver, comme il m'a sauvé il y a bien longtemps, bien que ce soit une recommandation très politiquement incorrecte de la part d'un prof.

par Orlanda Dim 25 Mar 2018 - 18:08

Tiens, il faut que je relise Vol de nuit, et que je découvre ce récit de Juliet. Merci une fois encore pour vos contributions.

par Babarette Dim 25 Mar 2018 - 19:24

Shakespeare, œuf corse ! Hamlet, Le Roi Lear, Richard III. Et Les Justes, de Camus.

par Izambard Dim 25 Mar 2018 - 19:32

Je lui donnerais du Kundera.

par verdurin Dim 25 Mar 2018 - 20:58

Je conseillerais volontiers la lecture de Bourbaki.

C'est chouette, ça chauffe, c'est vraiment bien.

par Daria Lun 26 Mar 2018 - 10:39

Du Romain Gary? L'Education européenne, Les Racines du ciel...