- che35Niveau 7
Un peu d'humour ?
En lisant ce fil ça m'a rappelé une situation analogue qui m'est arrivé en tout début de carrière (il y a donc plus de 30 ans). La différence est que les élèves n'ont pas été impliqués, mais pour le reste, la malveillance, j'y ai eu droit.
J'ai été convoqué par mon CdE de l'époque, qui m'a rapporté des propos que j'aurais tenus et qui auraient été plus que désobligeants sinon grossiers à l'égard d'une tierce personne. Il ne m'a pas dit de qui lui venait l'information mais je n'ai pas tardé à identifier la personne. Le CdE me connaissait suffisamment bien pour deviner que ce qu'on lui avait rapporté était faux et qui de de toute façon était trop énorme. Il m'avait convoqué pour me demander d'aller arrondir les angles auprès de la personne que j'aurais, disons, "insultée", ce que j'ai fait dans l'heure qui a suivi notre entretien. Cela n'a aucunement nui à ma carrière (pour rassurer Hugo).
J'ai cependant voulu comprendre comment on avait pu en arriver là. Et après avoir identifié la personne (avec une certitude absolue car elle s'était par la suite confiée à quelqu'un qui me l'a rapporté, en regrettant ce qu'elle m'avait fait et qui aurait pu avoir de grosses conséquences pour moi) je me suis aperçu que c'était une jeune collègue (je précise hiérarchiquement mon égale, on n'était donc pas dans le contexte #metoo ), qui, sans se poser la question de savoir si j'étais ou non engagé dans une relation avec quelqu'un, ce qui était d'ailleurs le cas, m'avait fait des avances pressantes mais que j'avais éconduite...
Hugo, tu as essayé de comprendre ce qui s'est passé ?
En lisant ce fil ça m'a rappelé une situation analogue qui m'est arrivé en tout début de carrière (il y a donc plus de 30 ans). La différence est que les élèves n'ont pas été impliqués, mais pour le reste, la malveillance, j'y ai eu droit.
J'ai été convoqué par mon CdE de l'époque, qui m'a rapporté des propos que j'aurais tenus et qui auraient été plus que désobligeants sinon grossiers à l'égard d'une tierce personne. Il ne m'a pas dit de qui lui venait l'information mais je n'ai pas tardé à identifier la personne. Le CdE me connaissait suffisamment bien pour deviner que ce qu'on lui avait rapporté était faux et qui de de toute façon était trop énorme. Il m'avait convoqué pour me demander d'aller arrondir les angles auprès de la personne que j'aurais, disons, "insultée", ce que j'ai fait dans l'heure qui a suivi notre entretien. Cela n'a aucunement nui à ma carrière (pour rassurer Hugo).
J'ai cependant voulu comprendre comment on avait pu en arriver là. Et après avoir identifié la personne (avec une certitude absolue car elle s'était par la suite confiée à quelqu'un qui me l'a rapporté, en regrettant ce qu'elle m'avait fait et qui aurait pu avoir de grosses conséquences pour moi) je me suis aperçu que c'était une jeune collègue (je précise hiérarchiquement mon égale, on n'était donc pas dans le contexte #metoo ), qui, sans se poser la question de savoir si j'étais ou non engagé dans une relation avec quelqu'un, ce qui était d'ailleurs le cas, m'avait fait des avances pressantes mais que j'avais éconduite...
Hugo, tu as essayé de comprendre ce qui s'est passé ?
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je viens de lire toute la discussion, voilà ce que j'en retire:
_ La CDE d'Hugo semble très bien, et a fait au mieux vues les circonstances. Dommage pour le délai et le stress, mais finalement, si on évoluait dans un univers professionnel apaisé, on aurait à la base, aucune raison de stresser. Bon courage Hugo, éducation prioritaire dans l'académie de Versailles, je connais la machine. Il faut de l'endurance plutôt que de la puissance.
_ "Faire écrire" les élèves semble mal vu, sur ces questions. Mais pour moi le problème est ailleurs: dans ce métier il y a une ribambelle de bonnes âmes qui pensent qu'être une oreille pour les plaintes des élèves à propos des collègues fait partie de leurs attributions. Souvent, les mêmes oublient de prendre en compte certains facteurs: mauvaise foi, incompréhension, frustration pas toujours légitime (surtout si on recueille les réactions à chaud). Les mêmes omettent souvent aussi d'avoir la courtoisie d' "instruire à charge et à décharge" (je rappelle que si l'on se prétend procureur, il faut maîtriser les principes de la justice, comme la procédure contradictoire #EMC4e). En même temps je peux comprendre, c'est très pratique: on se donne le beau rôle et on a moins de cours à préparer.
Pour ceux qui s'inquiètent d'un éventuel mal-être des bambins, je ne peux que conseiller ceci: commencez par vous construire une crédibilité disciplinaire, vous êtes amoureux de votre matière et vous ne voulez entendre parler que d'elles pendant les minutes qui y sont consacrées (hors temps de respiration). Agissez avec justice et loyauté (à l'égard des élèves et des collègues) dans votre classe et en dehors. Au bout d'un certain temps, vos élèves vous identifieront (peut-être) comme quelqu'un à qui l'on peut faire confiance. Et ils viendront vous parler (individuellement ou en tout petit groupe, j'insiste là-dessus) naturellement de leurs soucis. A vous ensuite d'instaurer une limite, et d'agir en fonction de la gravité de ce qui est signalé.
A contrario, si ça se sait qu'on peut faire sauter votre cours en prononçant des phrases magiques ("Vous avez vu Donald Trump", "Y'a eu un problème dans le cours d'avant", "Mme Machin elle est trop méchante"), bon courage. Après tout l'important, c'est d'être le genre de prof qu'on a envie d'être.
Pour ceux qui en ont marre des remarques acerbes des collègues récolteurs de trolls d'élève:
Quand M. / Mme X me choppe entre deux portes ou salle des profs pour me faire une remarque du genre "Les élèves m'ont dit que dans ton cours...", je réponds ça:
"Tu as le temps de parler de ça avec (insérer le nom de la classe) ? Tu n'a pas assez de (insérez le nom de la discipline enseignée par M. / Mme X) à faire avec eux ? Moi en classe je n'ai le temps de faire que de l'histoire ou de la géographie" (vous pouvez adapter le ton en fonction et modifier votre pokerface en fonction de la nature de la remarque du collègue: est-elle bienveillante ? anodine ? condescendante ? hostile ?)
Vous prenez quand même le risque d'être convoqué par votre CDE pour "absence au rituel de la machine à café" et risquez de ne plus être invités aux repas entre collègues. C'est à prendre en compte.
_ La CDE d'Hugo semble très bien, et a fait au mieux vues les circonstances. Dommage pour le délai et le stress, mais finalement, si on évoluait dans un univers professionnel apaisé, on aurait à la base, aucune raison de stresser. Bon courage Hugo, éducation prioritaire dans l'académie de Versailles, je connais la machine. Il faut de l'endurance plutôt que de la puissance.
_ "Faire écrire" les élèves semble mal vu, sur ces questions. Mais pour moi le problème est ailleurs: dans ce métier il y a une ribambelle de bonnes âmes qui pensent qu'être une oreille pour les plaintes des élèves à propos des collègues fait partie de leurs attributions. Souvent, les mêmes oublient de prendre en compte certains facteurs: mauvaise foi, incompréhension, frustration pas toujours légitime (surtout si on recueille les réactions à chaud). Les mêmes omettent souvent aussi d'avoir la courtoisie d' "instruire à charge et à décharge" (je rappelle que si l'on se prétend procureur, il faut maîtriser les principes de la justice, comme la procédure contradictoire #EMC4e). En même temps je peux comprendre, c'est très pratique: on se donne le beau rôle et on a moins de cours à préparer.
Pour ceux qui s'inquiètent d'un éventuel mal-être des bambins, je ne peux que conseiller ceci: commencez par vous construire une crédibilité disciplinaire, vous êtes amoureux de votre matière et vous ne voulez entendre parler que d'elles pendant les minutes qui y sont consacrées (hors temps de respiration). Agissez avec justice et loyauté (à l'égard des élèves et des collègues) dans votre classe et en dehors. Au bout d'un certain temps, vos élèves vous identifieront (peut-être) comme quelqu'un à qui l'on peut faire confiance. Et ils viendront vous parler (individuellement ou en tout petit groupe, j'insiste là-dessus) naturellement de leurs soucis. A vous ensuite d'instaurer une limite, et d'agir en fonction de la gravité de ce qui est signalé.
A contrario, si ça se sait qu'on peut faire sauter votre cours en prononçant des phrases magiques ("Vous avez vu Donald Trump", "Y'a eu un problème dans le cours d'avant", "Mme Machin elle est trop méchante"), bon courage. Après tout l'important, c'est d'être le genre de prof qu'on a envie d'être.
Pour ceux qui en ont marre des remarques acerbes des collègues récolteurs de trolls d'élève:
Quand M. / Mme X me choppe entre deux portes ou salle des profs pour me faire une remarque du genre "Les élèves m'ont dit que dans ton cours...", je réponds ça:
"Tu as le temps de parler de ça avec (insérer le nom de la classe) ? Tu n'a pas assez de (insérez le nom de la discipline enseignée par M. / Mme X) à faire avec eux ? Moi en classe je n'ai le temps de faire que de l'histoire ou de la géographie" (vous pouvez adapter le ton en fonction et modifier votre pokerface en fonction de la nature de la remarque du collègue: est-elle bienveillante ? anodine ? condescendante ? hostile ?)
Vous prenez quand même le risque d'être convoqué par votre CDE pour "absence au rituel de la machine à café" et risquez de ne plus être invités aux repas entre collègues. C'est à prendre en compte.
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Asinus asinum fricat
- LucreziaNiveau 9
Hugo, je réitère ma question (à laquelle tu peux choisir de ne pas répondre, bien entendu):
Quand tu dis que ta CDE a voulu "t'entendre sur le sujet", cela signifie-t-il qu'elle t'a demandé si les critiques écrites par les élèves étaient vraies?
Quand tu dis que ta CDE a voulu "t'entendre sur le sujet", cela signifie-t-il qu'elle t'a demandé si les critiques écrites par les élèves étaient vraies?
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« Ὁ βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρή, ὁ δὲ καιρὸς ὀξύς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερή, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή. » Hippocrate
- archebocEsprit éclairé
pogonophile a écrit:scot69 a écrit:Je trouve aussi que dans l'affaire, la CDE a perdu en crédibilité, si un jour elle doit convoquer un prof pour un truc officiel, pas sûr qu'elle soit prise au sérieux.
D'autant plus que la collègue en question doit avoir un sentiment d'immunité désormais.
Et qu'aurait-elle dû faire alors ?
Je ne dirais pas que la CDE a perdu en crédibilité, mais elle a inquiété inutilement un agent sous ses ordres, puis elle a introduit entre deux agents un motif de discorde qu'elle n'a pas totalement désamorcé.
Je gère dans une école d'ingénieur une toute toute petite équipe d'enseignants formidables, dont pas un ne s'est jamais livré à ce genre de jeu pervers. J'ai du mal à me représenter ce que je ferai dans un cas comme celui-là. En tout cas, je compartimenterais au maximum, c'est-à-dire que je ne ferais pas savoir à l'agent B que l'agent A a bavé sur son compte. Il y a ici deux problèmes relativement indépendants : la relation entre l'agent B et les élèves, d'une part, et d'autre part le zèle exagéré de l'agent A. Je ne convoquerais personne dans mon bureau, lieu de l'autorité hiérarchique. J'intercepterais à la sortie d'un cours deux ou trois élèves stables et sensés pour avoir confirmation que les reproches faits à l'agent B sont creux, ineptes, et sans objet, puis je dirais à l'agent B, au sortir d'un de ses cours, que j'ai fait cette démarche, sans mentionner l'action de l'agent A. Je discuterais avec l'agent A, pour comprendre avec lui ses motivations, et lui faire comprendre pourquoi sa dénonciation imprudente me met, moi, en porte-à-faux vis-à-vis de l'ensemble des enseignants.
- MC311Niveau 10
Des élèves que je croyais "stables et sensés" ont déjà colporté (voire été à l'initiative) des rumeurs malveillantes au sujet d'un collègue. C'était en collège mais je crois que le public concerné ne change pas la nature humaine, l'effet de groupe ...archeboc a écrit:Je gère dans une école d'ingénieur une toute toute petite équipe d'enseignants formidables, dont pas un ne s'est jamais livré à ce genre de jeu pervers. J'ai du mal à me représenter ce que je ferai dans un cas comme celui-là. En tout cas, je compartimenterais au maximum, c'est-à-dire que je ne ferais pas savoir à l'agent B que l'agent A a bavé sur son compte. Il y a ici deux problèmes relativement indépendants : la relation entre l'agent B et les élèves, d'une part, et d'autre part le zèle exagéré de l'agent A. Je ne convoquerais personne dans mon bureau, lieu de l'autorité hiérarchique. J'intercepterais à la sortie d'un cours deux ou trois élèves stables et sensés pour avoir confirmation que les reproches faits à l'agent B sont creux, ineptes, et sans objet, puis je dirais à l'agent B, au sortir d'un de ses cours, que j'ai fait cette démarche, sans mentionner l'action de l'agent A. Je discuterais avec l'agent A, pour comprendre avec lui ses motivations, et lui faire comprendre pourquoi sa dénonciation imprudente me met, moi, en porte-à-faux vis-à-vis de l'ensemble des enseignants.
Je pense que l'agent B se demanderait pourquoi vous avez fait cette démarche, Archeboc, s'il n'est pas fait mention de l'agent A, les "on-dit" ne donnant pas lieu (je l'espère) à une enquête de la part d'un cde.
L'idée de discuter du problème hors du bureau est intéressante, même si, dans mon établissement, il y a beaucoup de passages donc d'oreilles potentiellement indiscrètes.
Le fait de comprendre ce qui s'est passé et de faire comprendre me semble important pour une bonne gestion de l'équipe.
- Hugo78Niveau 10
Lucrezia a écrit:Hugo, je réitère ma question (à laquelle tu peux choisir de ne pas répondre, bien entendu):
Quand tu dis que ta CDE a voulu "t'entendre sur le sujet", cela signifie-t-il qu'elle t'a demandé si les critiques écrites par les élèves étaient vraies?
Oui, tout en me disant que ça l'étonnait beaucoup. Après encore une fois, je ne lui en veux pas, elle a essayé de faire au mieux avec les éléments qu'elle avait. Par contre, cette jeune collègue mériterait des baffes, surtout qu'elle a complètement nié quand je suis allé la voir. Si c'est ça les jeunes recrues d'aujourd'hui, autant changer de métier immédiatement !
- RendashBon génie
Autrement dit, plutôt que d'en causer avec le principal intéressé, tu vas dans son dos demander confirmation aux élèves. Et au vu et au su de tous les autres, évidemment, puisqu'à la sortie d'un cours plutôt que dans ton burlingue. Histoire d'être bien certain qu'une semaine après, tout le bahut, professeurs compris, soit au courant que le chef enquête sur le collègue après avoir pris au sérieux les rumeurs. Comment donner corps à ce qui n'en avait pas.
Y'a pas, t'es un champion :lol:
Y'a pas, t'es un champion :lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Hugo78Niveau 10
Cath a écrit:Ah parce qu'en plus elle a nié ?
Oui, oui, mais je vais me la faire avant la fin de l'année ! Je trouve son comportement incroyable !
- RendashBon génie
Hugo78 a écrit:Cath a écrit:Ah parce qu'en plus elle a nié ?
Oui, oui, mais je vais me la faire avant la fin de l'année ! Je trouve son comportement incroyable !
Laisse pisser, va. Tu risques juste de te mettre dans ton tort, et ça ne fera rien de bon. Traiter ça par le mépris, c'est tout ce que tu peux faire, et c'est déjà beaucoup.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17095Érudit
pogonophile a écrit:Le point qui me chiffonne le plus, c'est de laisser Hugo78 et sa collègue repartir "comme ça" : faut-il faire l'économie d'une médiation ?
Je m'autocite pour conclure au vu de ce que dit Hugo78 que... non il n'aurait pas fallu.
Mais c'est comme ça et en l'état le conseil de Rendash est très bon : laisse pisser.
Il y a deux raisons pour ça :
- la positive : tu fais preuve de noblesse, tu évites d'altérer le climat de l'établissement, de provoquer des tensions et des prises de parti, auxquelles tu ne gagnerais rien
- celle qui va avec le rire de méchant : tu la laisses mijoter, de temps en temps en salle des profs tu soupires en regardant par la fenêtre, qu'elle se fasse des films... et si elle vient se justifier "non je ne souhaite pas revenir dessus... ce qui est fait est fait"
Pas mieux.Rendash a écrit:Y'a pas, t'es un champion :lol:
La situation de Hugo78 pourrait typiquement faire l'objet d'une question à l'oral du perdir, du type sans bonne réponse unique, mais avec beaucoup, beaucoup de mauvaises.
- PoupoutchModérateur
Assez d'accord avec Rendash. Ce genre de collègues, moins tu traites avec eux, mieux tu te portes. Quel manque de dignité et de confiance en elle elle doit avoir, tout de même, pour recourir à ce genre de pratique... Toi au moins, tu es droit dans tes bottes. Conserve cette position, elle te rend bien supérieur à elle, toute crasse que tu pourrais envisager de faire te rabaisserait.Rendash a écrit:Hugo78 a écrit:Cath a écrit:Ah parce qu'en plus elle a nié ?
Oui, oui, mais je vais me la faire avant la fin de l'année ! Je trouve son comportement incroyable !
Laisse pisser, va. Tu risques juste de te mettre dans ton tort, et ça ne fera rien de bon. Traiter ça par le mépris, c'est tout ce que tu peux faire, et c'est déjà beaucoup.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Hugo78Niveau 10
En tout cas cette histoire ne me donne vraiment plus envie de m'impliquer dans l'établissement. C'est malheureux, mais franchement j'en ai ma claque de ce genre de collègues ! En outre, les gens qui mettent sur un même plan la parole des élèves et celle des adultes m'effraient encore plus.
merci encore pour vos conseils en tout cas !
merci encore pour vos conseils en tout cas !
- MC311Niveau 10
Hugo 78 : je suppose que tu voulais dire "ne me donne vraiment plus".
Je suis d'accord avec toi et n'oublions pas, dans "les gens", les parents pour qui, parfois/souvent (suivant l'endroit où on enseigne), mettent la parole de l'élève au-dessus de celle de l'adulte.
Je suis d'accord avec toi et n'oublions pas, dans "les gens", les parents pour qui, parfois/souvent (suivant l'endroit où on enseigne), mettent la parole de l'élève au-dessus de celle de l'adulte.
- meevadeborahNiveau 8
Hugo78 a écrit:En tout cas cette histoire ne me donne vraiment plus envie de m'impliquer dans l'établissement. C'est malheureux, mais franchement j'en ai ma claque de ce genre de collègues ! En outre, les gens qui mettent sur un même plan la parole des élèves et celle des adultes m'effraient encore plus.
merci encore pour vos conseils en tout cas !
Personnellement, j'ai tendance à mettre sur un même plan la parole de l'enfant et de l'adulte, oui. J'aurais tendance à prendre les deux avec beaucoup de précautions quand il s'agit d'une parole construite sur un effet de groupe, par exemple. Ou en réaction à un événement, aussi. N'as-tu jamais vu des adultes colporter des rumeurs ? Ah, bah si... c'était un peu le sujet, en fait, non ?
Plus sérieusement, et pour être claire - on ne sait jamais - je pense qu'il y a autant de paroles sensées chez les enfants, mais en classe, on a affaire à des groupes, ce qui change tout. En vie de classe, "mes" élèves - 6ème - m'ont parlé de leur sentiment d'injustice face à certains collègues, en essayant d'abord de ne citer personne, mais là, c'était pas une réussite. Dans le fond, il n'y en avait pas tant que ça : 6 sur 26 (c'est déjà beaucoup mais parce qu'entre copains, ils se sentent solidaires).
Moi j'ai informé oralement les collègues de ce qui m'a été dit et de la réponse que j'ai apporté, pour qu'ils soient au courant, mais à lire KrilinXV3, je vois que je n'ai pas forcément bien fait. Quoique là, c'était en vie de classe...
- RendashBon génie
Mouais, enfin, la vie de classe, c'est pas non plus censé être le bureau des plaintes et doléances.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- gauvain31Empereur
Oui d'ailleurs, pourquoi faire cette heure de vie de classe? Pourquoi donner la parole à ces mioches qui n'ont aucun sur le système ? Les mioches, ça se tait et ça écoute le professeur . Non mais.
- PoupoutchModérateur
Quand je suis PP, il y a deux règles que je clarifie très vite :
Aux élèves : je ne suis ni la maman ni le chef des profs. Vous avez un problème avec eux, vous essayez de le résoudre avec eux.
Aux profs : Je ne suis pas la maman des élèves. Vous avez un problème avec eux, vous m'en parlez, essayez de le régler puis, si besoin, je prends le relais.
C'est une des raisons pour lesquelles je trouve que le rôle de PP est pénible.
Sinon, j'avais un collègue qui accordait tellement d'importance à la parole des enfants qu'il faisait, à intervalles réguliers, des sondages pour savoir qui était leur prof préféré dans l'équipe enseignante... Et qui a fini par me donner les résultats d'un sondage où j'étais en tête, avec une grande fierté, pour se voir gratifier d'un "tu es sûr que tu n'as que ça à faire?". C'est le même collègue qui, ayant eu vent que j'avais fondu en larmes dans la salle des profs, a cru bon de dire aux élèves que leur comportement les décevait car "ils avaient fait pleurer Mme Poupoutch". Cette fois-là, j'ai demandé un recadrage au proviseur (et l'ai obtenu).
Aux élèves : je ne suis ni la maman ni le chef des profs. Vous avez un problème avec eux, vous essayez de le résoudre avec eux.
Aux profs : Je ne suis pas la maman des élèves. Vous avez un problème avec eux, vous m'en parlez, essayez de le régler puis, si besoin, je prends le relais.
C'est une des raisons pour lesquelles je trouve que le rôle de PP est pénible.
Sinon, j'avais un collègue qui accordait tellement d'importance à la parole des enfants qu'il faisait, à intervalles réguliers, des sondages pour savoir qui était leur prof préféré dans l'équipe enseignante... Et qui a fini par me donner les résultats d'un sondage où j'étais en tête, avec une grande fierté, pour se voir gratifier d'un "tu es sûr que tu n'as que ça à faire?". C'est le même collègue qui, ayant eu vent que j'avais fondu en larmes dans la salle des profs, a cru bon de dire aux élèves que leur comportement les décevait car "ils avaient fait pleurer Mme Poupoutch". Cette fois-là, j'ai demandé un recadrage au proviseur (et l'ai obtenu).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- meevadeborahNiveau 8
Avant le conseil de classe, je fais un bilan. Je laisse la parole aux élèves sur le trimestre. Cela permet - d'habitude - de répondre à de légitimes interrogations. Comme les contrôles qui "tombent" en même temps. Cela concerne tous les professeurs. Je veux dire par là qu'ils ne peuvent s'adresser à un en particulier. Explication sur les cours qui sautent, le prof qui ne voit les élèves qu'une fois la semaine et ne peut reporter le contrôle, rappel qu'à l'école primaire ils avaient souvent plusieurs évaluations le même jour et rappel qu'ils peuvent demander aux enseignants de déplacer un contrôle, qu'ils risquent juste d'entendre "non" et qu'il vaut mieux s'adresser aux matières qu'ils ont tous les jours. C'est un exemple parmi d'autres pour lequel je trouve que ça vaut le coup de répondre quelque chose.
Le problème dans mon bahut, c'est qu'au bout de trois observations dans le carnet, c'est le PP qui met une heure de retenue à l'élève. Alors les élèves le voient un peu comme un super prof en effet (en 6ème, après ils ont compris). Je pense que c'est pour ça qu'ils m'ont parlé de ça, parce qu'ils m'ont dit "les observations" elles sont données de manière injuste, bla, bla...
Cela dit, c'est la première année que des élèves me confient ce genre de choses. Je me suis demandée si ça venait de moi mais je crois qu'ils en ont dit encore plus à d'autres profs qui ne sont pas leur PP, alors finalement ça doit venir d'eux...
Oh, un mot d'élève, mignon, à ce propos : "Madame, pourquoi un élève souvent pénible, il a une observation dès le premier coup alors qu'un élève tout le temps sage, il a juste un rappel à l'oral ?"
Le problème dans mon bahut, c'est qu'au bout de trois observations dans le carnet, c'est le PP qui met une heure de retenue à l'élève. Alors les élèves le voient un peu comme un super prof en effet (en 6ème, après ils ont compris). Je pense que c'est pour ça qu'ils m'ont parlé de ça, parce qu'ils m'ont dit "les observations" elles sont données de manière injuste, bla, bla...
Cela dit, c'est la première année que des élèves me confient ce genre de choses. Je me suis demandée si ça venait de moi mais je crois qu'ils en ont dit encore plus à d'autres profs qui ne sont pas leur PP, alors finalement ça doit venir d'eux...
Oh, un mot d'élève, mignon, à ce propos : "Madame, pourquoi un élève souvent pénible, il a une observation dès le premier coup alors qu'un élève tout le temps sage, il a juste un rappel à l'oral ?"
- DhaiphiGrand sage
Ce qui t'a permis de faire une leçon d'EMC sur le pouvoir discrétionnaire et la modulation de la peine en fonction du passé de délinquance.meevadeborah a écrit: "Madame, pourquoi un élève souvent pénible, il a une observation dès le premier coup alors qu'un élève tout le temps sage, il a juste un rappel à l'oral ?"
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- meevadeborahNiveau 8
Dhaiphi a écrit:Ce qui t'a permis de faire une leçon d'EMC sur le pouvoir discrétionnaire et la modulation de la peine en fonction du passé de délinquance.meevadeborah a écrit: "Madame, pourquoi un élève souvent pénible, il a une observation dès le premier coup alors qu'un élève tout le temps sage, il a juste un rappel à l'oral ?"
Plus modestement, juste de lui dire que la réponse était dans la question...
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
meevadeborah a écrit:
Moi j'ai informé oralement les collègues de ce qui m'a été dit et de la réponse que j'ai apporté, pour qu'ils soient au courant, mais à lire KrilinXV3, je vois que je n'ai pas forcément bien fait. Quoique là, c'était en vie de classe...
C'est plus compliqué que ça en ce me qui concerne, je partais du cas évoqué par Hugo où la "collègue" n'est pas PP de la classe (apporter certaines précisions aurait encore alourdi le propos), mais puisque tu en parles.
En vie de classe, ce n'est pas la même chose, pour moi: c'est pas du temps d'histoire géo qui est gâché.
Je n'aimais pas le faire, mais dans mon établissement c'est une tradition que cette heure " d'avant le conseil de classe". Je fais tout pour éviter de tomber dans les travers du procès des profs (systématique quand j'étais PP de 4e - c'est fou, j'en voyais littéralement se creuser la tête pour trouver un truc à dire, et toujours négatif, mais en même temps c'est souvent comme ça que leurs bulletins à eux sont remplis par leurs profs).
Du coup maintenant, je commence par un temps individuel d'introspection à l'écrit (mais à lire pogonophile, je vois que je ne fais pas forcément bien ): 3 fiches à remplir. Une pour leurs délégués (ce qu'ils veulent dire au conseil -contrevisé et éventuellement censuré par moi entre l'HVC et le conseil + ce qui a été dit au conseil, l'idée générale, au moins), une pour moi et une fiche vierge pour indiquer tout ce qu'ils voudraient dire sans forcément l'oser (pression de la classe) ou en prendre le temps.
Du coup, il ne reste plus qu'un petit quart d'heure pour "le procès des profs" et ils sont obligés d'aller à l'essentiel et au problématique. En plus, je demande à ce qu'on commence par des remarques générales sur le fonctionnement de l'établissement (et là il y a à dire chez moi :| ) avant de passer aux cours. Surprise: depuis que je suis PP de 5e, cela fait 3 ans de suite que c'est plutôt du 60 % de remarques positives (mais ça c'est en le pratiquant au quotidien dans la classe en tant qu'enseignant qu'on leur montre l'exemple).
Je laisse les délégués répartir la parole, j'interviens pour essayer d'approfondir/déconstruire certaines remarques (ou recadrer le débat: on doit parler en général et pas invoquer son cas personnel, vu que ça a déjà été fait dans la première phase) et je prends des notes. A la fin je montre aux délégués ce que j'ai noté. S'ils n'ont dit que des trucs sans intérêt par pur plaisir cathartique d'inversion, je ne note rien. Et pas de suite. S'il y a des trucs à vraiment dire, on reformule et on se partage le bébé pour ce qui est des interventions au conseil (les remarques risquées pour moi, les trucs anodins pour eux).
Donc, je fais à peu près comme toi, sauf que je filtre vraiment beaucoup. Inutile de rappeler à nos collègues que nos élèves sont parfois des ados de mauvaise foi. Maintenant, en cas de truc plus personnel et qui me paraît plus problématique, j'en parle au collègue.
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Asinus asinum fricat
- DhaiphiGrand sage
meevadeborah a écrit:Plus modestement, juste de lui dire que la réponse était dans la question...
Je ne puis que te féliciter de cette démarche pédagogique qui va permettre à l'élève de construire son savoir.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- *Ombre*Grand sage
Bonjour,
À mon tour d'être convoquée chez le CDE : je fais remonter ce fil.
Ce qui m'étonne, en fait, c'est que le mail, cordial au demeurant, me fixe rendez-vous sans exposer aucun motif, même le plus général qui soit. Et certes, en ce moment, les motifs ne manquent pas. J'ai bataillé, courtoisement mais fermement, lors du conseil péda préparatoire à la DHG, pour essayer de défendre le sort des Lettres. J'ai essayé de mobiliser en SDP pour la grève d'aujourd'hui. Nous sommes en pleine discussion autour de la répartition pour l'an prochain. J'ai envoyé un mail à toute l'équipe, direction comprise, en réponse à un collègue qui citait une circulaire expliquant que les dédoublements étaient à créer prioritairement en sciences, pour expliquer que ce n'est pas parce les besoins en Lettres étaient ignorés par tous et par les circulaires qu'ils n'existaient pas, je me suis fendue d'un rappel historique de nos pertes d'heures sans diminution du volume de nos programmes, de l'explosion du nombre de classes qui en découle, ainsi que la surcharge de travail, de la souffrance vécue par de nombreux collègues de Lettres, classiques en particulier mais pas seulement...
Peut-être le CDE s'inquiète-t-il pour moi suite à ce mail et veut-il tout simplement s'assurer que je vais bien. Ou causer répartition. Ou que sais-je. Mais je trouve très inconfortable de ne pas savoir à quoi s'attendre, pas même dans les grandes lignes. N'est-il pas d'usage, au moins par courtoisie, d'assortir une convocation de son motif ?
Je ne vais pas refuser d'y aller pour autant, hein ! Notre CDE est une personne humaine, ouverte au dialogue. Je n'ai aucune raison a priori d'y aller prévenue (ni, j'espère, comme prévenu !). Mais bon, je m'interroge sur la façon de faire, et si le contexte le permet, je me permettrai sans doute d'en faire la remarque.
À mon tour d'être convoquée chez le CDE : je fais remonter ce fil.
Ce qui m'étonne, en fait, c'est que le mail, cordial au demeurant, me fixe rendez-vous sans exposer aucun motif, même le plus général qui soit. Et certes, en ce moment, les motifs ne manquent pas. J'ai bataillé, courtoisement mais fermement, lors du conseil péda préparatoire à la DHG, pour essayer de défendre le sort des Lettres. J'ai essayé de mobiliser en SDP pour la grève d'aujourd'hui. Nous sommes en pleine discussion autour de la répartition pour l'an prochain. J'ai envoyé un mail à toute l'équipe, direction comprise, en réponse à un collègue qui citait une circulaire expliquant que les dédoublements étaient à créer prioritairement en sciences, pour expliquer que ce n'est pas parce les besoins en Lettres étaient ignorés par tous et par les circulaires qu'ils n'existaient pas, je me suis fendue d'un rappel historique de nos pertes d'heures sans diminution du volume de nos programmes, de l'explosion du nombre de classes qui en découle, ainsi que la surcharge de travail, de la souffrance vécue par de nombreux collègues de Lettres, classiques en particulier mais pas seulement...
Peut-être le CDE s'inquiète-t-il pour moi suite à ce mail et veut-il tout simplement s'assurer que je vais bien. Ou causer répartition. Ou que sais-je. Mais je trouve très inconfortable de ne pas savoir à quoi s'attendre, pas même dans les grandes lignes. N'est-il pas d'usage, au moins par courtoisie, d'assortir une convocation de son motif ?
Je ne vais pas refuser d'y aller pour autant, hein ! Notre CDE est une personne humaine, ouverte au dialogue. Je n'ai aucune raison a priori d'y aller prévenue (ni, j'espère, comme prévenu !). Mais bon, je m'interroge sur la façon de faire, et si le contexte le permet, je me permettrai sans doute d'en faire la remarque.
- *Ombre*Grand sage
La formulation du mail ne laisse pas vraiment entendre que je pourrais décliner l'invitation.
De toute façon, c'est mon chef : j'accepte qu'il ait des trucs à me dire, y compris l'éventualité qu'il n'apprécie pas beaucoup la nature de mes interventions.
C'est l'absence de motif mentionné qui me laisse songeuse. Il n'y a pas besoin d'être grand psychologue pour se douter que cela met la personne concernée dans une situation inconfortable. Je trouve cela étonnant et, à vrai dire, pas très sympathique.
De toute façon, c'est mon chef : j'accepte qu'il ait des trucs à me dire, y compris l'éventualité qu'il n'apprécie pas beaucoup la nature de mes interventions.
C'est l'absence de motif mentionné qui me laisse songeuse. Il n'y a pas besoin d'être grand psychologue pour se douter que cela met la personne concernée dans une situation inconfortable. Je trouve cela étonnant et, à vrai dire, pas très sympathique.
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