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- Fires of PompeiiGuide spirituel
Thucydide a écrit:ok, alors j'aurais dû dire "ré-apprendre"... Pour préciser, je n'enseigne pas la langue latine de la même manière que je l'ai apprise, et je ne l'enseigne pas aujourd'hui de la même manière que je l'enseignais il y a 10 ans... (je précise que j'enseigne également au lycée). Effectivement, si désormais on peut être en réussite au Capes option latin en LM avec seulement 1 année de latin, c'est bien peu, et trop peu par rapport à un cursus classique.
Quant à la culture classique, elle s'élargit elle-même sans cesse au fil des ans, en pratiquant et en enseignant. J'en suis à ma 16è année, et je suis toujours en recherche de textes, d’œuvres... Idem pour le français d'ailleurs (attention je frise le hors-sujet). Bref, il s'agit certainement de ma conception de l'enseignement, qui n'est pas celui d'un savoir détenu depuis des lustres et transmis de manière identique au fil d'interminables années, mais d'un savoir se construisant, s'enrichissant, se renouvelant au fil des ans...
On est d'accord sur ça, ce n'est pas le problème. Mais moi je parle de la grammaire : si on n'a pas de connaissance sûre de ce qu'on doit enseigner à des collégiens, alors c'est inquiétant, voilà tout.
Je dis juste que pour enseigner le latin il faut en savoir plus que le minimum, et bien plus que ce que l'on enseigne aux élèves. Ça ne veut pas dire qu'on ne continue pas de lire et d'affiner sa connaissance après (qui a dit ça ???).
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Tu me connais trop...DesolationRow a écrit:Alors que FoP elle n'aime le savoir que mort, de préférence avec une solide rigidité cadavérique.
La rigor mortis.
henriette a écrit:Le fond du problème, de toute façon, c'est le manque cruel de profs de LC : les concours qui ont moins d'inscrits que de postes proposés, les postes non pourvus dans les collèges, l'absence de remplaçants, et de contractuels.
Entièrement d'accord.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- ThucydideNiveau 1
Fires of Pompeii a écrit:Thucydide a écrit:ok, alors j'aurais dû dire "ré-apprendre"... Pour préciser, je n'enseigne pas la langue latine de la même manière que je l'ai apprise, et je ne l'enseigne pas aujourd'hui de la même manière que je l'enseignais il y a 10 ans... (je précise que j'enseigne également au lycée). Effectivement, si désormais on peut être en réussite au Capes option latin en LM avec seulement 1 année de latin, c'est bien peu, et trop peu par rapport à un cursus classique.
Quant à la culture classique, elle s'élargit elle-même sans cesse au fil des ans, en pratiquant et en enseignant. J'en suis à ma 16è année, et je suis toujours en recherche de textes, d’œuvres... Idem pour le français d'ailleurs (attention je frise le hors-sujet). Bref, il s'agit certainement de ma conception de l'enseignement, qui n'est pas celui d'un savoir détenu depuis des lustres et transmis de manière identique au fil d'interminables années, mais d'un savoir se construisant, s'enrichissant, se renouvelant au fil des ans...
On est d'accord sur ça, ce n'est pas le problème. Mais moi je parle de la grammaire : si on n'a pas de connaissance sûre de ce qu'on doit enseigner à des collégiens, alors c'est inquiétant, voilà tout.
Je dis juste que pour enseigner le latin il faut en savoir plus que le minimum, et bien plus que ce que l'on enseigne aux élèves. Ça ne veut pas dire qu'on ne continue pas de lire et d'affiner sa connaissance après (qui a dit ça ???).
Et moi je suis tout à fait d'accord avec ça. Je n'ai jamais dit que je m'étais pointée devant les élèves dans ces circonstances.
Quant au niveau de la collègue, elle seule peut l'estimer, dans le cadre de la présente discussion. Je fais encore une digression : j'ai une collègue de maths, proche de la retraite, qui est malade de stress, qui doute sans cesse d'elle-même, de son niveau, qui dit qu'elle est nulle, qu'elle plante les gamins... alors même qu'elle les récupère après un collègue calamiteux, que les parents en conseil de classe tiennent à la remercier pour ce qu'elle fait pour les élèves, etc... Donc quand un collègue exprime ses doutes, son impression de ne pas être au niveau, je prends toujours un peu de recul par rapport à ses dires, car cela dépend souvent de l'image qu'il a de lui-même et de sa confiance en lui / en elle. D'où, encore une fois, mon propos initial...
- archebocEsprit éclairé
Gilles B. a écrit:Alinéa 2 de l'article 4 du décret 2014-940 a écrit: Les enseignants qui ne peuvent pas assurer la totalité de leur service dans l'enseignement de leur discipline, ou de leurs disciplines pour les professeurs de lycée professionnel, dans l'établissement dans lequel ils sont affectés peuvent être appelés, avec leur accord, à le compléter dans une autre discipline, sous réserve que cet enseignement corresponde à leurs compétences.
Si le latin est bien une discipline spécifique aux LC, ton CDE ne peut pas t'imposer de l'enseigner, quoi qu'en disent les IPR par contre tu pourrais être aménée à compléter ton emploi du temps dans un autre établissement.
Alors qu'on recruterait un vacataire en LM dans son collège ? C'est légal, cela ?
- AphrodissiaMonarque
Ce n'est pas comme ça que je comprends ce que dit fame au sujet du vacataire: je comprends qu'il est déjà sur place actuellement mais qu'à la rentrée prochaine l'établissement n'aura pas besoin de lui (diminution des besoins en français) mais qu'il aimerait y rester, ce qui ne sera possible que si quelqu'un (fame en l'occurrence) lui donne quelques heures de français en prenant en charge le latin.archeboc a écrit:Gilles B. a écrit:Alinéa 2 de l'article 4 du décret 2014-940 a écrit: Les enseignants qui ne peuvent pas assurer la totalité de leur service dans l'enseignement de leur discipline, ou de leurs disciplines pour les professeurs de lycée professionnel, dans l'établissement dans lequel ils sont affectés peuvent être appelés, avec leur accord, à le compléter dans une autre discipline, sous réserve que cet enseignement corresponde à leurs compétences.
Si le latin est bien une discipline spécifique aux LC, ton CDE ne peut pas t'imposer de l'enseigner, quoi qu'en disent les IPR par contre tu pourrais être aménée à compléter ton emploi du temps dans un autre établissement.
Alors qu'on recruterait un vacataire en LM dans son collège ? C'est légal, cela ?
Il me semble que c'est en LC qu'il devrait y avoir un vacataire ; on distribue toutes les heures de français aux LM, s'il y a de quoi faire pour tout le monde, il n'y a pas de vacataire en français. Mais tout de même c'est étrange qu'il n'y ait pas de poste de LC dans ce collège car s'il y en a un, il doit aussi y avoir des heures de français qui y sont attachées, non?
Ce poste de LC devrait passer au mouvement s'il est libre (et s'il existe).
- fame59Niveau 9
Armide a écrit:J'ai connu des gens qui passaient le capes de LC en ayant commencé le grec l'année de préparation du concours. Je ne sais pas s'ils l'ont eu, cela dit. Les LM qui commencent le latin, l'année de l'agreg sont très nombreux. L'épreuve est redoutée d'ailleurs. Cela représente combien d'heures de latin ( ou de grec) pour être jugé apte à l'enseigner ?
Après, il faut reconnaître qu'en 5ème, avec une heure par semaine, même en faisant beaucoup de langue, il n'est pas forcément besoin de réviser l'intégralité de sa grammaire. Mais je rejoins Provence, quel mépris pour les élèves et pour cet enseignement !
Oui, vous avez dit l mot juste.
Je ne me sens pas légitime.
Et je pense que c'est se moquer des élèves que de vouloir mettre quelqu'un d'incompétent, à avoir moi, à ce poste....
J'y vois également une mort programmée de cette option dans mon établissement, s'il n'y a pas de recrutement cohérent. c'est peut-être le volonté de mon CDE ?
- fame59Niveau 9
Aphrodissia a écrit:Ce n'est pas comme ça que je comprends ce que dit fame au sujet du vacataire: je comprends qu'il est déjà sur place actuellement mais qu'à la rentrée prochaine l'établissement n'aura pas besoin de lui (diminution des besoins en français) mais qu'il aimerait y rester, ce qui ne sera possible que si quelqu'un (fame en l'occurrence) lui donne quelques heures de français en prenant en charge le latin.archeboc a écrit:Gilles B. a écrit:Alinéa 2 de l'article 4 du décret 2014-940 a écrit: Les enseignants qui ne peuvent pas assurer la totalité de leur service dans l'enseignement de leur discipline, ou de leurs disciplines pour les professeurs de lycée professionnel, dans l'établissement dans lequel ils sont affectés peuvent être appelés, avec leur accord, à le compléter dans une autre discipline, sous réserve que cet enseignement corresponde à leurs compétences.
Si le latin est bien une discipline spécifique aux LC, ton CDE ne peut pas t'imposer de l'enseigner, quoi qu'en disent les IPR par contre tu pourrais être aménée à compléter ton emploi du temps dans un autre établissement.
Alors qu'on recruterait un vacataire en LM dans son collège ? C'est légal, cela ?
Il me semble que c'est en LC qu'il devrait y avoir un vacataire ; on distribue toutes les heures de français aux LM, s'il y a de quoi faire pour tout le monde, il n'y a pas de vacataire en français. Mais tout de même c'est étrange qu'il n'y ait pas de poste de LC dans ce collège car s'il y en a un, il doit aussi y avoir des heures de français qui y sont attachées, non?
Ce poste de LC devrait passer au mouvement s'il est libre (et s'il existe).
Oui, c'est tout à fait cela.
Mais le vacataire ne veut pas non plus prendre les heures de latin... et le poste LC est dispo : il devrait donc passer au mouvement ...( 11h latin + le reste en français).
Merci de vos pistes de réflexion...
Si vis pacem, para bellum : ça va, j'ai de bons restes ??
- ProvenceEnchanteur
C'est un super poste de LC! De toute façon, s'il y a un prof de LC, tu n'as aucune raison d'assurer ces heures de latin.fame59 a écrit:
Mais le vacataire ne veut pas non plus prendre les heures de latin... et le poste LC est dispo : il devrait donc passer au mouvement ...( 11h latin + le reste en français).
Si vis pacem, para bellum : ça va, j'ai de bons restes ??
- Fires of PompeiiGuide spirituel
11h de langues anciennes, le rêve...
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- fame59Niveau 9
Bonsoir,
J'ai vu mon CDE pour lui dire mon refus catégorique d'enseigner le latin, les LCA, pardon ....
Il y a 11h de LC dans mon établissement : mais ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que toutes ces heures ne passent pas au mouvement ... comment un prof de LC peut-il postuler lors des mutations ?? quelque chose m'échappe ...
S'il ne trouve pas de professeur de LC, il demandera aux professeurs de LM de s'y coller ... sympa ..... et inadmissible pour les élèves !
J'ai vu mon CDE pour lui dire mon refus catégorique d'enseigner le latin, les LCA, pardon ....
Il y a 11h de LC dans mon établissement : mais ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est que toutes ces heures ne passent pas au mouvement ... comment un prof de LC peut-il postuler lors des mutations ?? quelque chose m'échappe ...
S'il ne trouve pas de professeur de LC, il demandera aux professeurs de LM de s'y coller ... sympa ..... et inadmissible pour les élèves !
- HermionyGuide spirituel
abricotedapi a écrit:Passer le CAPES ne signifie pas avoir 5 à 10 ans de latin derrière soi. J'ai passé le CAPES en 2013 : j'ai fait latin au collège (5e, 4e, 3e) et en L1 (2007-2008). A peine quatre ans de latin, et en niveau débutante. Je serais totalement incapable d'enseigner cette langue.
+1
Encore plus avec la nouvelle mouture du concours et celle des "parcours" à la fac de lettres.
J'ai fait du latin de la 5e à l'agrégation externe (où le latin est obligatoire), j'avais de bonnes bases, mais ce n'est pas pour autant que je me sens capable de l'enseigner. Quand je feuillette le manuel de ma collègue, il y a des choses que je ne saurais pas enseigner, même si je les maîtrise.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- henrietteMédiateur
@fame59 : Ces heures sont prises sur la marge, les LCA n'ont plus d'heures dédiées dans les DHG. En fait, c'est lui qui souhaite consacrer 11h de cette marge aux LCA, ce qui est tout à son honneur : ce n'est pas partout qu'il y en a tant.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- LefterisEsprit sacré
Le latin est maintenant une non-matière (comme le défunt grec) , seulement un "enseignement de complément", au même titre que les "éducations à..." ou les projets. Donc tout le monde peut l'enseigner, où est le problème ? De toute manière, le nombre de professeurs de LC diminue et va tendre à la quasi disparition, vu l'absence de "vivier", les professeurs de LM débarquant désormais vont de moins en moins avoir le niveau , certains ayant esquivé le latin toute leur scolarité, et n'ayant même plus conscience que le latin, c'est non seulement notre langue maternelle , mais aussi notre littérature. PLus personne ne voulant de ce boulot, faut bien se faire une raison sur l'avenir des lettres en France. Voir les collègues préparant aux concours...
Il faudra donc très bientôt se contenter d'un ersatz de latin jusqu'à disparition totale, pour satisfaire les parents en leur maintenant l'illusion.
J'ai consulté quelques "manuels de cycle", nés de la réforme, reçus en spécimens, il n'y a déjà pratiquement plus de langue dedans . Des jeux, des devinettes avec des indices par rapport à des textes, des points de grammaire éparpillés dans des parcours à thème. Je crois que tout le monde a déjà préparé l'enterrement, plus qu'à attendre...
Il faudra donc très bientôt se contenter d'un ersatz de latin jusqu'à disparition totale, pour satisfaire les parents en leur maintenant l'illusion.
J'ai consulté quelques "manuels de cycle", nés de la réforme, reçus en spécimens, il n'y a déjà pratiquement plus de langue dedans . Des jeux, des devinettes avec des indices par rapport à des textes, des points de grammaire éparpillés dans des parcours à thème. Je crois que tout le monde a déjà préparé l'enterrement, plus qu'à attendre...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Shere KhanNiveau 10
Selon les textes, dixit Bayrou en son temps, tout professeur de Lettres Modernes est censé enseigner le latin jusqu'en Terminale et le grec ancien en initiation. Aucun CDE n'est assez toqué our le faire, mais l'épée de Damoclès est là.Lefteris a écrit:Le latin est maintenant une non-matière (comme le défunt grec) , seulement un "enseignement de complément", au même titre que les "éducations à..." ou les projets. Donc tout le monde peut l'enseigner, où est le problème ? De toute manière, le nombre de professeurs de LC diminue et va tendre à la quasi disparition, vu l'absence de "vivier", les professeurs de LM débarquant désormais vont de moins en moins avoir le niveau , certains ayant esquivé le latin toute leur scolarité, et n'ayant même plus conscience que le latin, c'est non seulement notre langue maternelle , mais aussi notre littérature. PLus personne ne voulant de ce boulot, faut bien se faire une raison sur l'avenir des lettres en France. Voir les collègues préparant aux concours...
Il faudra donc très bientôt se contenter d'un ersatz de latin jusqu'à disparition totale, pour satisfaire les parents en leur maintenant l'illusion.
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Les socialistes, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît..
Un éléphant (républicain…) ça Trump énormément (celle-là, j'en suis très fier)
- egometDoyen
Lefteris a écrit:Le latin est maintenant une non-matière (comme le défunt grec) , seulement un "enseignement de complément", au même titre que les "éducations à..." ou les projets. Donc tout le monde peut l'enseigner, où est le problème ? De toute manière, le nombre de professeurs de LC diminue et va tendre à la quasi disparition, vu l'absence de "vivier", les professeurs de LM débarquant désormais vont de moins en moins avoir le niveau , certains ayant esquivé le latin toute leur scolarité, et n'ayant même plus conscience que le latin, c'est non seulement notre langue maternelle , mais aussi notre littérature. PLus personne ne voulant de ce boulot, faut bien se faire une raison sur l'avenir des lettres en France. Voir les collègues préparant aux concours...
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Le cortège funèbre avance d'un train de sénateur, depuis plusieurs décennies que ça dure.
Personne n'ose assassiner mémé, et tout le monde attend qu'elle veuille bien décéder d'elle-même, la bougresse! C'est vrai quoi, l'héritage est pour ainsi dire déjà dépensé.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- NicétasNiveau 9
egomet a écrit:Lefteris a écrit:Le latin est maintenant une non-matière (comme le défunt grec) , seulement un "enseignement de complément", au même titre que les "éducations à..." ou les projets. Donc tout le monde peut l'enseigner, où est le problème ? De toute manière, le nombre de professeurs de LC diminue et va tendre à la quasi disparition, vu l'absence de "vivier", les professeurs de LM débarquant désormais vont de moins en moins avoir le niveau , certains ayant esquivé le latin toute leur scolarité, et n'ayant même plus conscience que le latin, c'est non seulement notre langue maternelle , mais aussi notre littérature. PLus personne ne voulant de ce boulot, faut bien se faire une raison sur l'avenir des lettres en France. Voir les collègues préparant aux concours...
Il faudra donc très bientôt se contenter d'un ersatz de latin jusqu'à disparition totale, pour satisfaire les parents en leur maintenant l'illusion.
J'ai consulté quelques "manuels de cycle", nés de la réforme, reçus en spécimens, il n'y a déjà pratiquement plus de langue dedans . Des jeux, des devinettes avec des indices par rapport à des textes, des points de grammaire éparpillés dans des parcours à thème. Je crois que tout le monde a déjà préparé l'enterrement, plus qu'à attendre...
Le cortège funèbre avance d'un train de sénateur, depuis plusieurs décennies que ça dure.
Personne n'ose assassiner mémé, et tout le monde attend qu'elle veuille bien décéder d'elle-même, la bougresse! C'est vrai quoi, l'héritage est pour ainsi dire déjà dépensé.
J'ai beau savoir tout cela moi aussi, il faut que j'arrête de lire le forum
J'ai très peur pour la suite. C'est vrai, que nous est-il permis d'espérer, à nous qui commençons tout juste à enseigner ?
- V.MarchaisEmpereur
Tout cela est d'une absurdité sans nom. Trivalents, les professeurs de LM ? Laissez-moi rire.
Pourtant, j'ai choisi le latin au concours, et j'ajoute que j'y étais la meilleure de ma promo, avec 18 de moyenne à peu près tout le temps.
Mais voilà, c'était il y a 20 ans. Et aujourd'hui, outre toute la culture en histoire et littérature latines que je n'ai jamais reçue, après 20 ans sans jamais exercer cette langue, il n'en reste à peu près rien. Je ne serais sans doute même plus capable de traduire toutes les citations d'un album d'Astérix.
Alors me coller devant des élèves pour leur enseigner le latin, ça aurait à peu près la même légitimité que de me demander de leur enseigner les maths ou la SVT. Après tout, j'ai des connaissances, j'ai étudié ces matières jusque dans le supérieur.
Si on se met à trouver normal de mettre des gens incompétents devant les élèves, ça va commencer à sentir le sapin pour tout le monde - pas seulement pour les LC.
Pourtant, j'ai choisi le latin au concours, et j'ajoute que j'y étais la meilleure de ma promo, avec 18 de moyenne à peu près tout le temps.
Mais voilà, c'était il y a 20 ans. Et aujourd'hui, outre toute la culture en histoire et littérature latines que je n'ai jamais reçue, après 20 ans sans jamais exercer cette langue, il n'en reste à peu près rien. Je ne serais sans doute même plus capable de traduire toutes les citations d'un album d'Astérix.
Alors me coller devant des élèves pour leur enseigner le latin, ça aurait à peu près la même légitimité que de me demander de leur enseigner les maths ou la SVT. Après tout, j'ai des connaissances, j'ai étudié ces matières jusque dans le supérieur.
Si on se met à trouver normal de mettre des gens incompétents devant les élèves, ça va commencer à sentir le sapin pour tout le monde - pas seulement pour les LC.
- henrietteMédiateur
On est rendu de plus en plus à devoir faire le choix suivant, en fait : soit quelqu'un qui n'est pas compétent, soit personne et on ferme.
Grosso modo, le choix de la couleur de la corde.
Grosso modo, le choix de la couleur de la corde.
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- LefterisEsprit sacré
Disons que les professeurs de LM peuvent être bivalents - trivalents, mais qu'on n'en a aucune garantie, et que les différences sont énormes selon les cas. Certains ont fait du latin sérieusement tout leur parcours scolaire et universitaire (c'était le cas de toute une génération, c'est encore le cas des agrégés du concours externe, où le latin est encore obligatoire je crois) ,tandis que d'autres n'en ont jamais fait, ou presque rien. J'ai vu de mes propres yeux des candidats aux concours avec la "mention latin" et des stagiaires qui l'ont obtenue, alors qu'ils en ont fait jusqu'en 3e, puis une année en fac. Je passe pudiquement sur ceux qui n'en ont jamais étudié un mot (je ne sais pas comment d'ailleurs, je croyais qu'il y avait un minimum dans tous les cursus de lettres) et pour lesquels l'univers antique en général est en plus totalement étranger. Ce sont gens qui seront déjà professionnellement limités pour enseigner l'étymologie, les textes de la Renaissance et classiques (et même les textes fondateurs) , les rudiments d'histoire de notre littérature... et on veut maintenant leur faire enseigner carrément le latin !V.Marchais a écrit:Tout cela est d'une absurdité sans nom. Trivalents, les professeurs de LM ? Laissez-moi rire.
Pourtant, j'ai choisi le latin au concours, et j'ajoute que j'y étais la meilleure de ma promo, avec 18 de moyenne à peu près tout le temps.
Mais voilà, c'était il y a 20 ans. Et aujourd'hui, outre toute la culture en histoire et littérature latines que je n'ai jamais reçue, après 20 ans sans jamais exercer cette langue, il n'en reste à peu près rien. Je ne serais sans doute même plus capable de traduire toutes les citations d'un album d'Astérix.
Alors me coller devant des élèves pour leur enseigner le latin, ça aurait à peu près la même légitimité que de me demander de leur enseigner les maths ou la SVT. Après tout, j'ai des connaissances, j'ai étudié ces matières jusque dans le supérieur.
Si on se met à trouver normal de mettre des gens incompétents devant les élèves, ça va commencer à sentir le sapin pour tout le monde - pas seulement pour les LC.
Si vraiment il faut boucher des trous, puisqu'on en est là avant le coup de poignard final, on peut piocher dans les autres disciplines avec des collègues qui ont suivi de solides parcours dans l'une ou l'autre langue ancienne, par goût, en histoire, philo, arts etc.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- egometDoyen
Nicétas a écrit:egomet a écrit:Lefteris a écrit:Le latin est maintenant une non-matière (comme le défunt grec) , seulement un "enseignement de complément", au même titre que les "éducations à..." ou les projets. Donc tout le monde peut l'enseigner, où est le problème ? De toute manière, le nombre de professeurs de LC diminue et va tendre à la quasi disparition, vu l'absence de "vivier", les professeurs de LM débarquant désormais vont de moins en moins avoir le niveau , certains ayant esquivé le latin toute leur scolarité, et n'ayant même plus conscience que le latin, c'est non seulement notre langue maternelle , mais aussi notre littérature. PLus personne ne voulant de ce boulot, faut bien se faire une raison sur l'avenir des lettres en France. Voir les collègues préparant aux concours...
Il faudra donc très bientôt se contenter d'un ersatz de latin jusqu'à disparition totale, pour satisfaire les parents en leur maintenant l'illusion.
J'ai consulté quelques "manuels de cycle", nés de la réforme, reçus en spécimens, il n'y a déjà pratiquement plus de langue dedans . Des jeux, des devinettes avec des indices par rapport à des textes, des points de grammaire éparpillés dans des parcours à thème. Je crois que tout le monde a déjà préparé l'enterrement, plus qu'à attendre...
Le cortège funèbre avance d'un train de sénateur, depuis plusieurs décennies que ça dure.
Personne n'ose assassiner mémé, et tout le monde attend qu'elle veuille bien décéder d'elle-même, la bougresse! C'est vrai quoi, l'héritage est pour ainsi dire déjà dépensé.
J'ai beau savoir tout cela moi aussi, il faut que j'arrête de lire le forum
J'ai très peur pour la suite. C'est vrai, que nous est-il permis d'espérer, à nous qui commençons tout juste à enseigner ?
Allez, pour te consoler, j'ai eu des nouvelles d'un de mes anciens élèves qui est actuellement à la fac, qui continue le grec et s'apprête à devenir professeur. Il y a encore quelques infirmiers qui s'obstinent à donner des soins à mémé. Ca lui rendra pas sa jeunesse, mais ça fera les pieds aux héritiers et aux vautours.
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- fame59Niveau 9
henriette a écrit:@fame59 : Ces heures sont prises sur la marge, les LCA n'ont plus d'heures dédiées dans les DHG. En fait, c'est lui qui souhaite consacrer 11h de cette marge aux LCA, ce qui est tout à son honneur : ce n'est pas partout qu'il y en a tant.
Merci de ces précisions, Henriette.
Mon CDE m'a d'ailleurs dit qu'il supprimerait les LCA ( qu'il a rendu obligatoire pour tous les 5èmes cette année) s'il ne trouvait pas de professeurs .... et je suis dépitée d'entendre cela. Parce que, même si je suis incompétente pour l'enseigner, je pense que c'est une pauvreté supplémentaire à rajouter à la longue liste des dégâts de la réforme du collège 2016....
- henrietteMédiateur
D'où mon message suivant : on en est rendu à choisir entre fermer de suite l'option ou mettre quelqu'un de peu compétent devant les élèves.
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- V.MarchaisEmpereur
Et si vous informiez les délégués des parents d'élèves ?
- archebocEsprit éclairé
V.Marchais a écrit:Et si vous informiez les délégués des parents d'élèves ?
Dans le collège de mes globules, les parents FCPE bavent devant tout ce qu'on pourrait faire en plus avec les deux heures de grec.
- LefterisEsprit sacré
C'est inévitable et même inexorable. Si j m'en tiens aux chiffres EN , il y a 9800 collèges et lycées d'enseignement général. IL y avait 9240 professeurs de LC en 2017. Donc moins d'un par établissement. En tenant compte du fait que certains en ont plusieurs, cela en fait plein qui ne savent plus à quoi ressemble un enseignant de LC . La perte d'effectifs depuis 2012 était, toujours en 2017 selon le rapport Charvet, de 1098 enseignants. Ca donne une idée, et vu l'aggravation prévisible de la situation, ça devrait aller encore plus vite maintenant. La réforme du collège a porté un coup terrible aux "vocations" , et le saccage prévisible de l'option au lycée ne va pas arranger la chose.henriette a écrit:D'où mon message suivant : on en est rendu à choisir entre fermer de suite l'option ou mettre quelqu'un de peu compétent devant les élèves.
Les seules solutions sont donc, pour beaucoup d'établissements, la disparition ou l'ersatz...
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- Peut-on avoir l'agregation externe LM sans connaître le latin-grec, et comment s'améliorer en latin-grec ?
- De l'avenir des langues anciennes au collège en 2016: sortez vos mouchoirs.
- Peut-on imposer aux LM des heures de latin ?
- Peut-on m'obliger à enseigner le latin en lycée?
- Peut-on légalement autoriser le début du latin en 4e?
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