Pétition (p.3) contre menace de fermeture des Lettres Classiques. Université de Pau

Je fais suivre ce message que j'ai reçu :

"Menace de fermeture des Lettres Classiques à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour à compter de la L1 l'an prochain "pour faire des économies": les étudiants actuellement en L1 et L2 pourraient terminer leurs études de L2 et L3 (à condition de ne pas redoubler, bien sûr!). "Discussion" très rude ce matin avec le directeur-adjoint du Collège (l'ex-UFR Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sport, regroupé désormais avec le Droit-Economie-Gestion --> Le principe de l'administration doit sûrement être "Filez Droit, faites des Économies et on s'occupe de la Gestion", comme conséquence de la nouvelle organisation de l'UPPA, vendue comme la panacée mais contre laquelle nous n'avons pas eu notre mot à dire).

Nos étudiants sont presque tous boursiers et ont parfois même besoin de travailler en plus pour se payer leurs études: qui parmi les futurs bacheliers pourra aller à Toulouse ou Bordeaux pour suivre la formation en Lettres Classiques? Très peu, aucun doute. Alors par défaut ils prendront autre chose. C'est anormal! C'est une rupture d'équité parmi les étudiants du bassin. Si chaque université fait de même pour les "formations à faibles effectifs", quelle université sera offerte aux futurs étudiants? Du vide (ou de la poudre aux yeux, comme vous préférez -ou pas).

On me dit que l'on ne remet pas en cause notre énergie, notre investissement, les très bons résultats au Capes et l'intérêt que les étudiants peuvent trouver à cette formation (avec les heures de grec ou le latin avec la méthode audio-orale de Claude Fiévet) mais que si ça ferme, ça n'a aucune incidence pour l'image de l'UPPA, aucune incidence pour la qualité de la formation en Lettres.

On me dit que ce qui compte ce sont "les chiffres" dans le joli tableau Excel: on coûte trop cher en heures complémentaires et en heures de vacation... Forcément! Nous sommes passés de 6 à 2 titulaires, une PRAG et une MC pour tout faire: double service pour l'une et l'autre et heureusement d'anciens étudiants devenus profs qui assurent des heures de vacation. Mais lorsque nous proposons de nous redonner un poste pour diminuer ce nombre, on nous dit qu'il faut arrêter de se moquer du monde.

On me dit que les Lettres Classiques "sont une niche". Alors CAVETE CANEM... On ne compte pas se laisser faire et on va mordre très fort!
SI VIS PACEM, PARA BELLVM.

Merci de faire le plus de bruit possible face à cette injustice: il est encore temps pour nous de faire changer la donne en laissant à tous les étudiants la possibilité de continuer à suivre des études de Lettres Classiques à Pau.
Diffusez ce message au maximum sur les réseaux sociaux et dans vos contacts journalistiques et/ou politiques par exemple.
Vous pouvez nous soutenir en envoyant un message à mon adresse julie.gallego@univ-pau.fr
Si vous êtes "un ancien", vous pouvez dire aussi ce que ces études "de proximité" en grec et en latin vous ont apporté: peut-être que certains administratifs ne pourront plus faire la sourde oreille si je porte de nombreux témoignages !"

--
Julie GALLEGO
Maître de conférences de latin
Lettres Classiques et Modernes

Quelle misère...

Quelle honte. Cela me fait d'autant plus de peine que j'ai bien connu le premier président de cette université... Il aurait été désespéré de cette nouvelle.

C'est lamentable ! Quelle honte !

Combien d'inscrits en L1 "lettres classiques" ces dernières années ?

Aujourd'hui Pau, demain la Sorbonne. Des lettres classiques, il ne restera rien.

Oui vraiment honteux: le latin avait (a ?) toujours bonne réputation dans cette faculté car l'enseignement y est de haut niveau. La meilleure amie de ma sœur y a fait une partie du cursus en Lettres classiques il y a longtemps maintenant. C'est pour cela que me suis permis d'en parler.

Et contrairement à ce qui est dit, la fermeture des Lettres classiques dégradera l'image de la fac de Pau: beaucoup de jeunes du Sud Ouest (dont j'ai fait partie) aiment cette université familiale, de proximité, indépendante de l'université de Bordeaux et fière de l'être. Elle évitait aux étudiants de partir dans de grandes métropoles

Je suis aussi très triste ce soir. Et en colère.

VicomteDeValmont a écrit:Aujourd'hui Pau, demain la Sorbonne. Des lettres classiques, il ne restera rien.

Après-demain seulement...

C'est bien triste. Si je n'avais pas été en prépa, c'est cette université que j'envisageais d'intégrer. Le seul horizon proche quand on vient du pays basque, du Béarn. Je suis très déçue et attristée de cette nouvelle. C'est honteux, d'autant que la filière était assez réputée.

Sibylle, peux-tu conseiller à cette collègue de rédiger une pétition en bonne et due forme ? C'est complètement fou de supprimer une formation qui "marche".

RogerMartin a écrit:Sibylle, peux-tu conseiller à cette collègue de rédiger une pétition en bonne et due forme ? C'est complètement fou de supprimer une formation qui "marche".

Je provoque un peu mais pourquoi dites-vous qu'elle "marche" ?

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:Sibylle, peux-tu conseiller à cette collègue de rédiger une pétition en bonne et due forme ? C'est complètement fou de supprimer une formation qui "marche".

Je provoque un peu mais pourquoi dites-vous qu'elle "marche" ?

Parce qu'ils amènent leurs étudiants au Capes avec de bons résultats. Il n'y a que deux titulaires à payer, et le reste en heures sup. À 40 euros l'heure de vacation, je gage qu'en supprimant quelques cocktails dont les présidences ont le secret et en réaffectant les fonds, la formation peut tout à fait continuer à tourner. Ils sont dans un bassin où ils ne peuvent pas espérer voir croître les effectifs, mais ils permettent à des étudiants qui n'ont pas les moyens de partir ailleurs de se former correctement. Pour moi, le contrat est rempli.

Je suis aussi attristé que tous. Le latin et le grec devraient être obligatoires au lycée, jamais je ne comprendrai qu'on a au mieux rendu leur enseignement facultatif. Quelle misère que cette nouvelle. A force de vouloir faire dans l'utilitarisme commercial à tout prix, voilà le résultat.

RogerMartin a écrit:

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:Sibylle, peux-tu conseiller à cette collègue de rédiger une pétition en bonne et due forme ? C'est complètement fou de supprimer une formation qui "marche".

Je provoque un peu mais pourquoi dites-vous qu'elle "marche" ?

Parce qu'ils amènent leurs étudiants au Capes avec de bons résultats. Il n'y a que deux titulaires à payer, et le reste en heures sup. À 40 euros l'heure de vacation, je gage qu'en supprimant quelques cocktails dont les présidences ont le secret et en réaffectant les fonds, la formation peut tout à fait continuer à tourner. Ils sont dans un bassin où ils ne peuvent pas espérer voir croître les effectifs, mais ils permettent à des étudiants qui n'ont pas les moyens de partir ailleurs de se former correctement. Pour moi, le contrat est rempli.

Je comprends bien ce que tu écris mais la MdC parle elle-même d'une formation à faible effectif en L1 (avec à quelques centaines de mètres une hypokhâgne).
Il me manque une donnée sur les effectifs pour un peu mieux saisir la catastrophe.

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:Sibylle, peux-tu conseiller à cette collègue de rédiger une pétition en bonne et due forme ? C'est complètement fou de supprimer une formation qui "marche".

Je provoque un peu mais pourquoi dites-vous qu'elle "marche" ?

Parce qu'ils amènent leurs étudiants au Capes avec de bons résultats. Il n'y a que deux titulaires à payer, et le reste en heures sup. À 40 euros l'heure de vacation, je gage qu'en supprimant quelques cocktails dont les présidences ont le secret et en réaffectant les fonds, la formation peut tout à fait continuer à tourner. Ils sont dans un bassin où ils ne peuvent pas espérer voir croître les effectifs, mais ils permettent à des étudiants qui n'ont pas les moyens de partir ailleurs de se former correctement. Pour moi, le contrat est rempli.

Je comprends bien ce que tu écris mais la MdC parle elle-même d'une formation à faible effectif en L1 (avec à quelques centaines de mètres une hypokhâgne).
Il me manque une donnée sur les effectifs pour un peu mieux saisir la catastrophe.

Évidemment qu'ils ont peu d'étudiants en L1, Pau n'est de toute façon pas une grosse fac, et seulement une faible proportion des étudiants de lettres font LC. Mais pour autant, si ce sont bien ces étudiants qu'ils emmènent ensuite au Capes, quelle est la finalité de leur fermer cette possibilité ? La satisfaction d'empêcher des étudiants qui n'ont pas les moyens de bouger d'étudier les langues anciennes ???

RogerMartin a écrit:

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:

Bouboule a écrit:

Je provoque un peu mais pourquoi dites-vous qu'elle "marche" ?

Parce qu'ils amènent leurs étudiants au Capes avec de bons résultats. Il n'y a que deux titulaires à payer, et le reste en heures sup. À 40 euros l'heure de vacation, je gage qu'en supprimant quelques cocktails dont les présidences ont le secret et en réaffectant les fonds, la formation peut tout à fait continuer à tourner. Ils sont dans un bassin où ils ne peuvent pas espérer voir croître les effectifs, mais ils permettent à des étudiants qui n'ont pas les moyens de partir ailleurs de se former correctement. Pour moi, le contrat est rempli.

Je comprends bien ce que tu écris mais la MdC parle elle-même d'une formation à faible effectif en L1 (avec à quelques centaines de mètres une hypokhâgne).
Il me manque une donnée sur les effectifs pour un peu mieux saisir la catastrophe.

Évidemment qu'ils ont peu d'étudiants en L1, Pau n'est de toute façon pas une grosse fac, et seulement une faible proportion des étudiants de lettres font LC. Mais pour autant, si ce sont bien ces étudiants qu'ils emmènent ensuite au Capes, quelle est la finalité de leur fermer cette possibilité ? La satisfaction d'empêcher des étudiants qui n'ont pas les moyens de bouger d'étudier les langues anciennes ???

J'imagine bien que dans un monde idéal, des L1 de LC à 8 étudiants, c'est le rêve (4 admis au capes Lettres en 2017 à l'UPPA, certes un point minimal). Je ne vois simplement pas comment face à des gestionnaires, cette collègue peut défendre avec efficacité ses modules de latin et de grec avec un discours aussi flou.

S'il y a 4 admis au CAPES de LC en fin de boucle, il doit y avoir plus de 8 étudiants en L1 je pense. Franchement, le poids salarial d'une MCF et d'un PRAG + heures sup à 40 euros bruts, ce n'est pas grand chose si ces deux personnes s'occupent de L1/L2/L3 et de la partie "non pédago-go" du M1 MEEF.

Quand on voit les gros abus qu'il y a à côté (nomination de potes recteurs, rémunération toujours plus grande des présidents d'Université cf la nomination d'Eric Labaye à l'X, coûts démentiels des diverses réceptions organisées, ...), il est absolument scandaleux de taper sur deux enseignants qui font vivre une discipline sur laquelle on commence décidément à trop taper. Ça commence à bien faire.

Plutarque a écrit:S'il y a 4 admis au CAPES de LC en fin de boucle, il doit y avoir plus de 8 étudiants en L1 je pense. Franchement, le poids salarial d'une MCF et d'un PRAG + heures sup à 40 euros bruts, ce n'est pas grand chose si ces deux personnes s'occupent de L1/L2/L3 et de la partie "non pédago-go" du M1 MEEF.

Quand on voit les gros abus qu'il y a à côté (nomination de potes recteurs, rémunération toujours plus grande des présidents d'Université cf la nomination d'Eric Labaye à l'X, coûts démentiels des diverses réceptions organisées, ...), il est absolument scandaleux de taper sur deux enseignants qui font vivre une discipline sur laquelle on commence décidément à trop taper. Ça commence à bien faire.

J'ai pris les chiffres 2017 communiqués par l'UPPA.
4 admis au capes de lettres, je ne sais pas quelle est la proportion de LC et de LM. Et combien viennent du L1 (vu qu'il y a une Khâgne avec latin pas loin, certains vont en L3 ensuite).

J'essaie de comprendre la situation.

La France, ce pays qui aime bien s’essuyer les talons sur ses citoyens.

Toutes ces mesures économiques de démantèlement me font vomir.

L'université de Pau est également un fer de lance pour la méthode audio-orale en latin. Et je ne crois pas que l'on retrouve cette spécificité dans beaucoup d'autres facs... Rien que pour ça, il ne faut pas la fermer.

C'est vrai qu'être civilisé coûte de l'argent. Amis comptables, essayez l'ignorance et la sauvagerie, c'est gratuit.

C'est marrant une culture qui a donné les clefs du pouvoir à l'intendant. On est la première à le faire, non ?

J'étais en LM, mais je suis passée par l'excellent enseignement de Claude Fievet en latin à Pau. Cela me chagrine fortement que la logique entreprenariat l'emporte.

Pau, c'est pas la ville de Bayrou?...

Si! Lui qui se targue d'être agrégé de LC!

C'est révoltant.