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- ZagaraGuide spirituel
La plupart des gens ne savent ni ce qu'est l'ENA, ni ce qu'est l'agrégation. Ils ont vaguement idée qu'un fonctionnaire, c'est quelqu'un qui bosse 20-30h par semaine après avoir fait un examen, mais voilà tout.
Il n'y a pas besoin d'être dégoûté pour ne pas s'intéresser à la politique : le désintérêt est le rapport ordinaire à la politique en fait. Les gens s'occupent de leur famille, de leurs amis, de leurs dettes et de leur boulot. Une fois tous les 5 ans ils s'intéressent un peu en lisant les programmes et en regardant la télé. Voilà. Ce n'est ni bien ni mal, ça a plus ou moins toujours été comme ça : les militants et gens "éveillés" politiquement sont des minorités agissantes qui orientent la masse des indécis et des gens qui peuvent changer d'avis. En fait, heureusement que la plupart des gens n'ont pas d'idée politique tranchée, parce que sinon l'alternance serait impossible (si la moitié des gens était résolument de droite et l'autre résolument de gauche, on ne pourrait pas changer le résultat de l'élection par le militantisme et le concept même de démocratie représentative serait rendu obsolète. Heureusement que les indécis existent).
Il n'y a pas besoin d'être dégoûté pour ne pas s'intéresser à la politique : le désintérêt est le rapport ordinaire à la politique en fait. Les gens s'occupent de leur famille, de leurs amis, de leurs dettes et de leur boulot. Une fois tous les 5 ans ils s'intéressent un peu en lisant les programmes et en regardant la télé. Voilà. Ce n'est ni bien ni mal, ça a plus ou moins toujours été comme ça : les militants et gens "éveillés" politiquement sont des minorités agissantes qui orientent la masse des indécis et des gens qui peuvent changer d'avis. En fait, heureusement que la plupart des gens n'ont pas d'idée politique tranchée, parce que sinon l'alternance serait impossible (si la moitié des gens était résolument de droite et l'autre résolument de gauche, on ne pourrait pas changer le résultat de l'élection par le militantisme et le concept même de démocratie représentative serait rendu obsolète. Heureusement que les indécis existent).
- JPhMMDemi-dieu
C'est vrai, et tu as raison de le dire.Zagara a écrit:Il n'y a pas besoin d'être dégoûté pour ne pas s'intéresser à la politique : le désintérêt est le rapport ordinaire à la politique en fait.
Il semble acquis que tout citoyen s'intéresse à la politique, conséquemment, puisque c'est acquis, les politiques ne font rien pour rendre cela intéressant (au sens de "intéressant pour un citoyen"). Sauf que non, ce n'est pas acquis.
Plus, donc, le fait que beaucoup de gens sont absolument écœurés. Difficile d'estimer, mais à mon avis, pour au moins 40% des gens, un politique c'est un con.nard, point barre. De droite, de gauche, du milieu, d'en haut, peu importe. Une raclure. Et voter, c'est choisir entre la peste et le choléra.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LaverdureEmpereur
Un truc toujours intéressant (c'est le baromètre CEVIPOF), où l'on s'aperçoit que l'intérêt pour la politique est assez stable depuis 2009 (malgré une légère baisse globale) et concerne plus de 50% des sondés. Mais parallèlement à ça, une large majorité considère que la démocratie fonctionne mal. Quant à la confiance dans les institutions ou les personnalités politiques, elle dépend de l'institution ou de la fonction : on fait plus confiance au conseil municipal/à son maire qu'à l'OMC. L'ensemble est assez varié.
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- JPhMMDemi-dieu
Merci.Laverdure a écrit:Un truc toujours intéressant, où l'on s'aperçoit que l'intérêt pour la politique est assez stable depuis 2009 (malgré une légère baisse globale) et concerne plus de 50% des sondés. Mais parallèlement à ça, une large majorité considère que la démocratie fonctionne mal. Quant à la confiance dans les institutions ou les personnalités politiques, elle dépend de l'institution ou de la fonction : on fait plus confiance au conseil municipal/à son maire qu'à l'OMC.
Ça a le mérite de la clarté la plus absolue.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LaverdureEmpereur
C'est pour ça que je disais que c'est assez varié : les sondés peuvent répondre des choses pouvant être assez contradictoire notamment concernant l'intérêt pour la politique pour plus de 50% des sondés mais également des sentiments négatifs pour 76% des sondés quand il s'agit du rapport à la politique.
En même temps, la proximité vis-à-vis des gens n'est pas la qualité les plus importante selon les sondés :
En même temps, la proximité vis-à-vis des gens n'est pas la qualité les plus importante selon les sondés :
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- ZagaraGuide spirituel
Il faut dire que la question "est-ce que vous vous intéressez à la politique ?" est si polysémique qu'elle ne peut que donner des résultats contradictoires selon les sondages. C'est une question à tiroir qui ne veut rien dire.
Cas d'école de la mauvaise question de sondage. Ça me rappelle ce sondage burlesque sur les théories du complot, qui a squatté la une de tous les médias pendant une semaine alors qu'il n'avait pas une seule question bien fichue dedans et qu'il péchait par plein d'autres points de méthode.
Cas d'école de la mauvaise question de sondage. Ça me rappelle ce sondage burlesque sur les théories du complot, qui a squatté la une de tous les médias pendant une semaine alors qu'il n'avait pas une seule question bien fichue dedans et qu'il péchait par plein d'autres points de méthode.
- JPhMMDemi-dieu
C'est légitime qu'ils espèrent surtout qu'ils soient honnêtes et qu'ils respectent leurs promesses quand ils ont expérience de leur récurrente malhonnêteté et de leurs perpétuels mensonges. Je suis surtout étonné qu'ils espèrent quoique ce soit. Pour beaucoup, les politiques sont des barons, avec des fiefs, qui se battent contre d'autres barons. Bref, un autre monde, un monde d'aristocrates puants et au-dessus des lois, un monde dont il faut accepter la présence, parce que le monde est ainsi fait, mais qu'ils vomissent au plus haut point, alors ils préfèrent vivre en fermant les yeux sur son existence.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LaverdureEmpereur
Je ne sais pas comment sont rédigées les questions. Je me demande, au vu de l'organisme mandataire (Science Po), si les chercheurs du CEVIPOF interviennent dans le choix des questions. Par ailleurs, je ne vois pas très bien comment mesurer l'intérêt pour la politique sans commencer (au moins) par cette question-là : vous y intéressez-vous ? Mais je suis d'accord avec toi sur le principe : la question est très très vague. Mais comme elle n'est pas la seule, on peut peut-être voir les suivantes comme des questions permettant d'affiner les réponses initiales.
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- LaverdureEmpereur
J'aime bien celui-là :
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- AscagneGrand sage
J'ai l'impression que les rapports de jury de ce concours regrettent ce point depuis quelques années déjà, non ?
- ZagaraGuide spirituel
@Laverdure : Tu l'aimes parce qu'il illustre bien tous les problèmes fondamentaux que soulèvent le sur- et mé-usage des sondages de nos jours ?
@Ascagne : Ce serait assez logique vu que les candidats de l'ENA sont pris dans deux logiques inconciliables : d'un côté tout est fait pour ne pas leur apprendre à réfléchir et de l'autre tout concours digne de ce nom prétend vouloir sélectionner des libre-penseurs, parce que ça fait plus chic que de dire qu'on sélectionne des pantins.
Faudrait aussi savoir quel est le gap entre ce que dit le jury ("on veut des gens qui savent penser par eux-mêmes !") et ce que fait le jury : quand ils ont quelqu'un vraiment capable de penser et de remettre en cause les dogmes ancrés de cette école, est-ce qu'ils le valorisent ou est-ce qu'ils le virent ? Parce que, si ça se trouve, ils éliminent (inconsciemment, du fait de leurs attentes) les libre-penseurs puis se plaignent de leur absence pour faire bien dans le rapport.
@Ascagne : Ce serait assez logique vu que les candidats de l'ENA sont pris dans deux logiques inconciliables : d'un côté tout est fait pour ne pas leur apprendre à réfléchir et de l'autre tout concours digne de ce nom prétend vouloir sélectionner des libre-penseurs, parce que ça fait plus chic que de dire qu'on sélectionne des pantins.
Faudrait aussi savoir quel est le gap entre ce que dit le jury ("on veut des gens qui savent penser par eux-mêmes !") et ce que fait le jury : quand ils ont quelqu'un vraiment capable de penser et de remettre en cause les dogmes ancrés de cette école, est-ce qu'ils le valorisent ou est-ce qu'ils le virent ? Parce que, si ça se trouve, ils éliminent (inconsciemment, du fait de leurs attentes) les libre-penseurs puis se plaignent de leur absence pour faire bien dans le rapport.
- LaverdureEmpereur
Parce que je trouve qu'il illustre une certaine contradiction entre les discours intra-EN et l'opinion "publique" et aussi parce qu'il est intéressant de constater ce que l'on retient comme possibilité lorsqu'on souhaite n'en avoir que 2 (alors qu'on aurait très bien pu proposer d'autres affirmations).
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- ZagaraGuide spirituel
Marrant, mon premier réflexe face à ce sondage c'était : "je n'aurais pas répondu puisque je pense que ces deux options ne sont pas antinomiques et qu'on peut faire les deux ensemble ; encore un sondage étrangement posé qui crée une norme en prétendant la décrire". Ça m'a l'air d'être pile-poil un de ces sondages spéculaires qui fabriquent du réel (et dans le cas d'espèce un réel artificiellement polarisé) au lieu de l'enregistrer.Laverdure a écrit:Parce que je trouve qu'il illustre une certaine contradiction entre les discours intra-EN et l'opinion "publique" et aussi parce qu'il est intéressant de constater ce que l'on retient comme possibilité lorsqu'on souhaite n'en avoir que 2 (alors qu'on aurait très bien pu proposer d'autres affirmations).
J'aurais tellement de choses à dire contre le règne des sondages. Je crois qu'on pourrait écrire un livre de 400 p. contre la pratique sondagière d'aujourd'hui et ce ne serait que l'introduction.
- JPhMMDemi-dieu
Oui.Zagara a écrit:Faudrait aussi savoir quel est le gap entre ce que dit le jury ("on veut des gens qui savent penser par eux-mêmes !") et ce que fait le jury
D'ailleurs, ça veut dire quoi "savoir penser par soi-même" ?
Quelque part, cela ne veut rien dire.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LaverdureEmpereur
On risque de s'éloigner du sujet initial mais la question c'était "avec laquelle de ces deux opinions êtes-vous le plus d'accord ?" On peut supposer que, dans l'esprit des sondés, il n'y a pas nécessairement antinomie mais probablement une hiérarchie entre ces deux rôles de l'école.
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- ZagaraGuide spirituel
Oui ; sauf que tu sais bien comment ce sondage serait interprété à la fois par les politiques et les médias. Absolument personne ne le comprendrait de la manière dont tu le dis ; ce serait immédiatement une polarisation du débat légitimée par cet effet de réel assez artificiel. Du type : "aujourd'hui sur BFM nous invitons M. LeRéactionnaire contre Mme BéniOuiOui pour discuter de ce sondage SENSATIONNEL où on apprend que LES FRANÇAIS veulent à une majorité ÉCRASANTE rétablir la discipline et l'ordre à l'école ! Alors Mme BéniOuiOui, n'est-ce pas un désaveu pour votre clan de laxistes ?"Laverdure a écrit:On risque de s'éloigner du sujet initial mais la question c'était "avec laquelle de ces deux opinions êtes-vous le plus d'accord ?" On peut supposer que, dans l'esprit des sondés, il n'y a pas nécessairement antinomie mais probablement une hiérarchie entre ces deux rôles de l'école.
Bref, un sondage de ce type (comme beaucoup d'autres) fabrique du réel au lieu de le décrire, à la fois au moment où on y répond et au moment de son interprétation. Il y a de nos jours un effet retour qui a pris le pas sur le but initial des sondages : le réel se conforme aux sondages et se définit par rapport à eux, alors que ça devrait être l'inverse.
- pseudo-intelloSage
Zagara a écrit:Je suis prête à parier mes deux mains que 99% des candidats répèteront tranquillement le Credo "agrougrou Russie méchante nous gentils-droits-de-l'homme-victimes-du-loup" et que le 1% sera viré pour non-conformité idéologique.
Quand j'ai lu, j'ai visualisé la scène, de l'aspirant énarque répondant "agrougrou" à son jury.
J'ai ri.
(je suis tout à fait d'accord, par ailleurs : que des prêcheurs de TINA se plaignent de moutonnerie, on aura tout vu)
- CeladonDemi-dieu
Voilà qui va donner un souffle non moutonnier :
https://www.nouvelobs.com/politique/20180308.OBS3288/francois-de-rugy-il-faut-la-parite-femmes-hommes-au-concours-de-l-ena.html
https://www.nouvelobs.com/politique/20180308.OBS3288/francois-de-rugy-il-faut-la-parite-femmes-hommes-au-concours-de-l-ena.html
- SchéhérazadeNiveau 10
Sérieusement, la parité hommes/femmes à l'ENA? Et donc, à quand la parité hommes/femmes au CAPES de lettres, en école d'infirmiers, au CRPE, ou au GIGN?
Discrimination totalement illégitime.
Ou comment desservir la cause féministe que l'on prétend promouvoir...à un concours, je veux être considérée et évaluée pour mes connaissances et mes aptitudes, pas choisie ou refusée en raison de mon sexe.
Discrimination totalement illégitime.
Ou comment desservir la cause féministe que l'on prétend promouvoir...à un concours, je veux être considérée et évaluée pour mes connaissances et mes aptitudes, pas choisie ou refusée en raison de mon sexe.
- ZagaraGuide spirituel
Ce qui leur manque, ce n'est pas la parité homme/femme, c'est la parité droite/gauche.
La parité mouton/esprit-critique serait pas mal aussi, mais c'est un vœu pieux.
La parité mouton/esprit-critique serait pas mal aussi, mais c'est un vœu pieux.
- RendashBon génie
pseudo-intello a écrit:Zagara a écrit:Je suis prête à parier mes deux mains que 99% des candidats répèteront tranquillement le Credo "agrougrou Russie méchante nous gentils-droits-de-l'homme-victimes-du-loup" et que le 1% sera viré pour non-conformité idéologique.
Quand j'ai lu, j'ai visualisé la scène, de l'aspirant énarque répondant "agrougrou" à son jury.
J'ai ri.
+1 :lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CondorcetOracle
JPhMM a écrit:Oui.Zagara a écrit:Faudrait aussi savoir quel est le gap entre ce que dit le jury ("on veut des gens qui savent penser par eux-mêmes !") et ce que fait le jury
D'ailleurs, ça veut dire quoi "savoir penser par soi-même" ?
Quelque part, cela ne veut rien dire.
Je le comprends comme une faculté à s'écarter des sentiers battus et ne pas toujours répondre à la demande institutionnelle de la manière dont l'institution le souhaiterait.
- ZagaraGuide spirituel
En fait "penser par soi-même" signifie ici "savoir faire des pirouettes rhétoriques qui stimulent intellectuellement le bourgeois sans le scandaliser". Parce qu'il vaut mieux éviter de dire ce qu'inspire la vraie pensée critique si on veut être sélectionné (des choses comme : "90% des médias sont contrôlés par 10 milliardaires, leur production est donc peut-être orientée" ou "l'UE a bien plus agressé la Russie ces 30 dernières années que l'inverse" ou "les politiques d'ajustement structurel ont prouvé leur inefficacité en période de récession, de croissance nulle ou molle et il faut être soit un con soit un incompétent pour encore les défendre" ou "vous et vos copains êtes une des principales causes de la montée de l'extrême-droite dans toute l'Europe" ou "votre école fabrique de l'esprit de gramophone").
- LeclochardEmpereur
A ceux qui ont passé le concours des SES: est-ce qu'on pourrait imaginer un candidat défendant une point de vue marxiste ? Ma question est-elle incongrue ?
A l'ENA, ce serait interprété comme une folie ou une énorme blague, j'imagine.
A l'ENA, ce serait interprété comme une folie ou une énorme blague, j'imagine.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- SchéhérazadeNiveau 10
J'avoue que je ne connais pas bien l'ENA.
Mais enfin, est-ce à ce point une école de conformisme idéologique?
Il me semble qu'il y a quand même des épreuves disciplinaires, en droit, en économie, en finances. Ou faut-il supposer que ce sont des disciplines indignes de ce nom? aussi scientifiques que le défunt marxisme-léninisme à la grande époque de l'URSS? Certes, il y a deux épreuves de gueule à l'oral, pour l'externe. Mais cela suffit-il à discréditer le concours?
Mais j'ai du mal à imaginer quand même qu'une telle école ne recrute que des gens capables d'ânonner la doxa...
Ne risquons-nous pas d'incriminer une école au lieu d'incriminer une politique?
Mais enfin, est-ce à ce point une école de conformisme idéologique?
Il me semble qu'il y a quand même des épreuves disciplinaires, en droit, en économie, en finances. Ou faut-il supposer que ce sont des disciplines indignes de ce nom? aussi scientifiques que le défunt marxisme-léninisme à la grande époque de l'URSS? Certes, il y a deux épreuves de gueule à l'oral, pour l'externe. Mais cela suffit-il à discréditer le concours?
Mais j'ai du mal à imaginer quand même qu'une telle école ne recrute que des gens capables d'ânonner la doxa...
Ne risquons-nous pas d'incriminer une école au lieu d'incriminer une politique?
- ZagaraGuide spirituel
Sur les cinq épreuves écrites de l'externe, j'en qualifierais 2 de purement disciplinaires (la composition de droit public et la note de synthèse, exercice roi des concours administratifs) et 3 reposant sur des bases tant disciplinaires qu'idéologiques qui passent pour de la technique.
Par exemple, l'épreuve de questions de finances publiques ne demande pas que d'énoncer des faits et des mécanismes (partie disciplinaire), mais impose de proposer des "améliorations" réglementaires (partie politique-idéologique). Dans la "bonne copie" que je regarde à l'instant, la recommandation jugée correcte par le jury est de baisser l'impôt sur les sociétés au prétexte que la fraude y est importante. Mesure ultra-libérale s'il en est, qui vient toute armée avec son système de justification bidon. Tout le vocabulaire est par ailleurs orienté : ce qui a été fait et ce qui est proposé est qualifié à la fois positivement et recouvert d'un glacis technique pour faire croire qu'il ne s'agit pas de politique. Dans ces copies, il est de bon sens de baisser l'IS, ça ne vaut pas la peine d'en parler au peuple, ce n'est qu'une mesure technique.
Pour la question contemporaine, je ne vais pas commenter, juste citer la conclusion de la "bonne copie" 2017 sur le bonheur de l'opinion publique :
Par exemple, l'épreuve de questions de finances publiques ne demande pas que d'énoncer des faits et des mécanismes (partie disciplinaire), mais impose de proposer des "améliorations" réglementaires (partie politique-idéologique). Dans la "bonne copie" que je regarde à l'instant, la recommandation jugée correcte par le jury est de baisser l'impôt sur les sociétés au prétexte que la fraude y est importante. Mesure ultra-libérale s'il en est, qui vient toute armée avec son système de justification bidon. Tout le vocabulaire est par ailleurs orienté : ce qui a été fait et ce qui est proposé est qualifié à la fois positivement et recouvert d'un glacis technique pour faire croire qu'il ne s'agit pas de politique. Dans ces copies, il est de bon sens de baisser l'IS, ça ne vaut pas la peine d'en parler au peuple, ce n'est qu'une mesure technique.
Pour la question contemporaine, je ne vais pas commenter, juste citer la conclusion de la "bonne copie" 2017 sur le bonheur de l'opinion publique :
Si c'est pas une profession de foi, je ne sais pas ce que c'est. En tout cas ce n'est certainement pas une analyse (un agrégatif qui sortirait ça aurait entre 2 et 4). Ce passage est encadré par 2 citations creuses pour faire genre on est lettrés à l'ENA.un vaillant esprit a écrit:L’Etat peut ainsi in fine être un vecteur de projet, de changement, d’avenir meilleur : la construction européenne peut retrouver cette vocation que ses pères fondateurs lui prêtaient.
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- Le jury du CAFEP de philosophie est-il distinct du jury du CAPES de philosophie
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