Pourquoi tant de profs veulent-ils quitter l'académie de Nice ?

Bonjour,

Des paysages sublimes, le Soleil toute l'année, la possibilité de se baigner un tiers de l'année...l'académie de Nice semble attractive
Beaucoup de retraités y vont pour profiter du Soleil
Et pourtant peu de profs mutés dans cette académie y restent jusqu'à la retraite ! Elle est une académie originale en France, assez attractive mais beaucoup de profs...une fois qu'ils y sont...cherchent à la quitter !!! Au point que peu y sont encore pour leur retraite. 52% des postes libérés correspondent à des départs à la retraite contre 71% dans l'académie de Rennes par exemple. Paradoxal non ?
(étant nouveau membre, je ne suis pas autorisé à citer le lien de ma source)

Donc y envisageant une mutation avec ma copine sudiste, j'imagine :

- Pénible de travailler avec la chaleur
- Public difficile dans pas mal d'établissements
- Temps de transport
- Prix du logement

Bref si vous avez choisi de quitter cette académie ou envisager de la quitter ou même si vous vous y plaisez, n'hésitez pas à laisser votre témoignage. Merci d'avance !

Bonjour,
Pour avoir eu la possibilité d'y rester puis d'y revenir, ce qui nous a "refroidis" n'est pas tant la chaleur (l'hiver même plus doux reste l'hiver) mais effectivement les difficultés de transport, la voiture omniprésente car très peu de transports en commun efficaces dans les communes et encore plus entre communes.
De plus, il y a effectivement des zones extrêmement difficiles et puis un certain état d'esprit qui ne nous convient pas en continu.
Donc pour nous le 83-06, c'est pour les vacances !

Yoda35 a écrit:Bonjour,

Des paysages sublimes, le Soleil toute l'année, la possibilité de se baigner un tiers de l'année...l'académie de Nice semble attractive
Beaucoup de retraités y vont pour profiter du Soleil
Et pourtant peu de profs mutés dans cette académie y restent jusqu'à la retraite ! Elle est une académie originale en France, assez attractive mais beaucoup de profs...une fois qu'ils y sont...cherchent à la quitter !!! Au point que peu y sont encore pour leur retraite. 52% des postes libérés correspondent à des départs à la retraite contre 71% dans l'académie de Rennes par exemple. Paradoxal non ?
(étant nouveau membre, je ne suis pas autorisé à citer le lien de ma source)

Donc y envisageant une mutation avec ma copine sudiste, j'imagine :

- Pénible de travailler avec la chaleur
- Public difficile dans pas mal d'établissements
- Temps de transport
- Prix du logement

Bref si vous avez choisi de quitter cette académie ou envisager de la quitter ou même si vous vous y plaisez, n'hésitez pas à laisser votre témoignage. Merci d'avance !

Bonjour,
J'ai vécu 6 ans sur Nice.

Prix des logements très élevé, en effet... mais également de la nourriture.
Difficile pour une famille également: difficile d'avoir une place en crèche, tarif des nounous très élevé...
Du soleil, un cadre de vie agréable , certes, mais peu de convivialité...
Je m'explique, pour ma première mutation, je me suis retrouvée en Alsace, je me suis faite beaucoup d'amis..
Par contre à Nice, j'ai trouvé que les gens étaient "entre'-eux": si tu n'es pas né là_bas, tu n'as pas fait tes études la-bas, il est difficile de s'intégrer.
J'ai également trouvé que la présence de nombreux touristes (surtout en juillet-août ) était pesante.

Coût de la vie, sans doute,en particulier de l'immobilier; pour le "entre-eux", je ne suis pas sûre qu'il y ait encore un "entre-eux" en fait, ...Enfin perso, tous les gens que j'ai connus et qui ont fait des études sont en "diaspora"...
Enfin, entrer dans l'académie, ça ne veut pas dire forcément se retrouver sur la côte: il y a un grand arrière-pays, très montagneux, pas facilement accessible si on a le mal de mer  des lacets et de mentalité, pour le coup, assez "insulaire"...

Je suis installée dans cette académie depuis quelques années. Mon mari est un autochtone, terriblement attaché à sa région. Moi, j'ai souvent déménagé. S'il ne tenait qu'à moi, je partirais (mais je ne sais pas où).
Il est en outre très difficile de muter en intra. L'académie est peu dotée en moyens car elle est petite. Il y a beaucoup de copinage et de cooptation "dans les étages supérieurs".
Il faut se faire à la culture du secret et aux manœuvres diverses qui les accompagnent (relire Pagnol) ainsi qu'aux pratiques détestables de certains richissimes touristes qui ne respectent pas la loi.
La clim. est une nécessité vitale pour travailler.
La vie est chère, la culture trop peu développée (le rythme est celui des "festivals" quand on compare à d'autres régions.)
Il y a de sensibles différences entre la côte et l'arrière-pays, mais aussi entre le pays niçois et le Var.
Les transports ne sont pas pensés : Nice-Toulon-Marseille : plus difficile que le voyage d'Ulysse.
La nature est très violente et indomptable : pluie, feu, vent.
Tout est compliqué ici.
Le soleil est si fort que les volets sont toujours fermés, comme les sourires.
Bon, là, j'exagère un peu à cause du mal du pays, pays d'ailleurs que je ne reconnais plus quand je remonte vers le Nord.
Je m'y sens toujours étrangère même si j'ai des amis, ou plus exactement, le paysage me semble toujours étranger et je ne me fais pas non plus à la lumière de cette région. Je suis confuse mais je ne saurais l'expliquer autrement.
Il ne reste que la famille comme port d'attache ou alors il faut voyager... tout le temps.

J'ai dû la quitter contrainte et forcée après mon stage, pour n'y revenir qu'aux vacances. J'y ai longtemps vécu et y ai passé le concours. A cette époque, nous ne pouvons pas rester dans l'académie avec notre nombre de points bien maigrichon. Direction, pour notre petit groupe de copains, au choix, les académies de Lille, Amiens, Versailles et Créteil...
Par contre, tous les autres copains de fac qui n'ont pas passé le concours se sont fait embaucher illico comme MA et ont ensuite attendus de pouvoir être titularisés pendant que nous étions dans le septentrion.

Là, j'y suis en vacances et effectivement, les transports, c'est le bazar. Il faut calculer en temps et bien prévoir quand on est éloigné de son domicile à cause des embouteillages. Le TER, c'est un souk infâme. J'aime beaucoup cette région mais pour des aspects liés à mes souvenirs d'enfant, ado et étudiante, des éléments typiques. Je fais alors abstraction des cagoles, des touristes mal élevés, et des parvenus qui le sont tout autant et ne respectent pas la loi. Et des raclures politiques constamment réélus dans certaines localités ...

Olympias a écrit:J'ai dû la quitter contrainte et forcée après mon stage, pour n'y revenir qu'aux vacances. J'y ai longtemps vécu et y ai passé le concours. A cette époque, nous ne pouvons pas rester dans l'académie avec notre nombre de points bien maigrichon. Direction, pour notre petit groupe de copains, au choix, les académies de Lille,  Amiens, Versailles et Créteil...
Par contre, tous les autres copains de fac qui n'ont pas passé le concours se sont fait embaucher illico comme MA et ont ensuite attendus de pouvoir être titularisés pendant que nous étions dans le septentrion.

Là, j'y suis en vacances et effectivement, les transports, c'est le bazar. Il faut calculer en temps et bien prévoir quand on est éloigné de son domicile à cause des embouteillages. Le TER, c'est un souk infâme. J'aime beaucoup cette région mais pour des aspects liés à mes souvenirs d'enfant, ado et étudiante, des éléments typiques. Je fais alors abstraction des cagoles, des touristes mal élevés, et des parvenus qui le sont tout autant et ne respectent pas la loi. Et des raclures politiques constamment réélus dans certaines localités ...

+1
Le mot est faible. Ils sont en plus incapables de s'entendre et d'imaginer l'avenir pour leur région.

J'ai vécu à Nice pendant les vingt premières années de ma vie, et je suis très contente d'en être partie. Vie culturelle: néant, territoire de beaufs, cagoles ou de gros pleins de fric vulgaires, orientation politique à gerber... Quand j'ai débarqué dans ma nouvelle ville en M1, beaucoup m'ont dit "Quoi? Tu es partie de Nice pour venir ici? Tu es folle?". Non, vraiment pas. J'aimais bien le vieux quartier, mais il n'est pas génial non plus. Et la bibliothèque, pourtant BMVR, est sacrément merdique.

trompettemarine a écrit:

Olympias a écrit:J'ai dû la quitter contrainte et forcée après mon stage, pour n'y revenir qu'aux vacances. J'y ai longtemps vécu et y ai passé le concours. A cette époque, nous ne pouvons pas rester dans l'académie avec notre nombre de points bien maigrichon. Direction, pour notre petit groupe de copains, au choix, les académies de Lille,  Amiens, Versailles et Créteil...
Par contre, tous les autres copains de fac qui n'ont pas passé le concours se sont fait embaucher illico comme MA et ont ensuite attendus de pouvoir être titularisés pendant que nous étions dans le septentrion.

Là, j'y suis en vacances et effectivement, les transports, c'est le bazar. Il faut calculer en temps et bien prévoir quand on est éloigné de son domicile à cause des embouteillages. Le TER, c'est un souk infâme. J'aime beaucoup cette région mais pour des aspects liés à mes souvenirs d'enfant, ado et étudiante, des éléments typiques. Je fais alors abstraction des cagoles, des touristes mal élevés, et des parvenus qui le sont tout autant et ne respectent pas la loi. Et des raclures politiques constamment réélus dans certaines localités ...

+1
Le mot est faible. Ils sont en plus incapables de s'entendre et d'imaginer l'avenir pour leur région.

Avec Cricri et Riri, c'est space ...
Après le motodidacte, le cyclistidacte

Je trouve certains témoignages très durs vis-à-vis de cette académie. J'y suis née et j'y ai toute ma famille qui y vit. On est dans le sud, alors, oui, il fait chaud, quand il pleut, il pleut fort. On a à peu près tous les paysages, le chant des cigales, les mouettes, les gabians, les tortues de gonfaron. Mais, il y a des paysages somptueux à couper le souffle. Après, au niveau du public dans les collèges, il y en a des difficiles, voire extrêmement difficiles comme dans toutes les académies à mon humble avis. Pour les transports, certes, ce n'est pas parfait mais il faut laisser le temps que tout se développé comme pour Paris qui a mis du temps à se développer et qui parfois connait des couacs.
Donc, je pense que pour l'Académie de Nice, tout n'est pas si négatif, même si bien sûr, on peut améliorer certains points.

Garder à l'esprit que l'académie de Nice est absorbée par celle de Marseille de façon imminente, 2018 si le projet n'a pas changé.

J'aime la région. La mer me manque, ne plus la voir, les premiers temps, c'était dur, très dur.

Il y a des paysages géniaux, tout pousse ou presque. Dès que j'arrive, je me rue sur la socca et les beignets de fleurs de courgettes.

Voilà, mais de là à s'y fixer et à y enseigner sur du long terme...

C'est vrai que la cuisine niçoise est délicieuse. Et qu'il est impossible de trouver un pan bagna ailleurs qu'à Nice. Mais ça ne suffit pas à me donner envie d'y retourner.

Babarette a écrit:J'ai vécu à Nice pendant les vingt premières années de ma vie, et je suis très contente d'en être partie. Vie culturelle: néant, territoire de beaufs, cagoles ou de gros pleins de fric vulgaires, orientation politique à gerber... Quand j'ai débarqué dans ma nouvelle ville en M1, beaucoup m'ont dit "Quoi? Tu es partie de Nice pour venir ici? Tu es folle?". Non, vraiment pas. J'aimais bien le vieux quartier, mais il n'est pas génial non plus. Et la bibliothèque, pourtant BMVR, est sacrément merdique.

Vie culturelle néant : faux. Théâtre, opéra, musées. Ce n'est pas Paris, certes.
J'ai eu d'excellents profs de khâgne et de fac ensuite.
La politicaille ne résume pas tout.

Oui, le programme de l'opéra est sympa, oui il y a une théâtre, mais la programmation est bof.
Mais effectivement, j'ai eu d'excellents profs de khâgne.

Babarette, tu es trop dans le cliché. Des beaufs tu en as de partout, les cagoles ou autre nom d'oiseaux de ce genre ne résument pas une ville. Je trouve ça regrettable et bien triste.

Je suis restée un an sur Nice pour mes études.

En dehors de la chaleur, caniculaire même en hiver quand on est picarde d'origine, je m'y suis sentie à l'aise. Je me suis fait des amies, notamment en participant à la vie culturelle (danse plus précisément), qui est riche, surtout quand on la compare à un petit village

J'ai adoré les paysages, bien que la montagne me soit oppressante. J'ai vécu dans des paysages plats, c'était ultra compliqué. Et j'ai eu le mal de mer en allant dans l'arrière-pays. Mais là encore, on s'y habitue. Et la mer ... La balade du week-end sur la promenade des anglais, que de beaux souvenirs !
C'était très chouette, et cela restera une très très bonne année.

Cependant, je n'y retournerai pas en dehors des vacances :
- Je n'aime pas spécialement la mentalité. Attention, il y a des "vilains" partout, mais c'est différent dirons nous. Ce n'est pas un clivage Nord/Sud, c'est juste différent ^^
- Trop chaud ! Et non, on ne peut pas retirer sa propre peau la nuit histoire d'enlever une couche.
- Je suis allergique aux moustiques, du coup c'est vraiment rédhibitoire ...

Mais voila, y aller une semaine, voir mes amis, oui, sans hésitation Mais je n'y demanderai pas ma mutation.

Tout de même, l'Estérel, les gorges du Verdon, le Mercantour voisins, et l'Italie, et, pour ceux qui l'aiment, la mer : et que dirais-je de la Corse ? La localisation m'a très vite paru le principal atout de ce territoire, au milieu de quelques inconvénients : ostentation des richesses, bétonisation galopante, folklorisation de la Riviera, paysages marins en façon de cartes postales, climat redoutable dans les espaces intérieurs (relativement rigoureux l'hiver pour le Midi, et horriblement aride dans le courant du printemps). Et puis, c'est une minuscule académie, mais aux déséquilibres territoriaux très grands. Ce n'est pas la même chose d'habiter à Nice ou dans l'arrière-pays varois.

wasabi en folie a écrit:Babarette, tu es trop dans le cliché. Des beaufs tu en as de partout, les cagoles ou autre nom d'oiseaux de ce genre ne résument pas une ville. Je trouve ça regrettable et bien triste.

Culte du fric et de l'apparence + programmation théâtrale faiblarde + tendance politique me sortant par les trous de nez + bibliothèque minable. Il y a donc plus que les beaufs pour me dégoûter. Et tout ça, ça n'est pas du cliché.

Petit HS : les cagoles, c'est Marseille et pas Nice. Faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes .

Iphigénie a écrit:Coût de la vie, sans doute,en particulier de l'immobilier; pour le "entre-eux", je ne suis pas sûre qu'il y ait encore un "entre-eux" en fait, ...Enfin perso, tous les gens que j'ai connus et qui ont fait des études sont en "diaspora"...
Enfin, entrer dans l'académie, ça ne veut pas dire forcément se retrouver sur la côte: il y a un grand arrière-pays, très montagneux, pas facilement accessible si on a le mal de mer  des lacets et de mentalité, pour le coup, assez "insulaire"...

Enfin, pour ceux qui arrivent dans les Alpes-maritimes, 90% des postes sont à Nice.... En 6 ans de TZr, j'ai toujours eu un poste sur Nice...

Babarette a écrit:

wasabi en folie a écrit:Babarette, tu es trop dans le cliché. Des beaufs tu en as de partout, les cagoles ou autre nom d'oiseaux de ce genre ne résument pas une ville. Je trouve ça regrettable et bien triste.

Culte du fric et de l'apparence + programmation théâtrale faiblarde + tendance politique me sortant par les trous de nez + bibliothèque minable. Il y a donc plus que les beaufs pour me dégoûter. Et tout ça, ça n'est pas du cliché.

Je ne suis pas d'accord du tout avec tout ce que tu dis. Tu généralises.

titus06 a écrit:Petit HS : les cagoles, c'est Marseille et pas Nice. Faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes .

Tout à fait d'accord.

Aponie a écrit:Tout de même, l'Estérel, les gorges du Verdon, le Mercantour voisins, et l'Italie, et, pour ceux qui l'aiment, la mer : et que dirais-je de la Corse ? La localisation m'a très vite paru le principal atout de ce territoire, au milieu de quelques inconvénients : ostentation des richesses, bétonisation galopante, folklorisation de la Riviera, paysages marins en façon de cartes postales, climat redoutable dans les espaces intérieurs (relativement rigoureux l'hiver pour le Midi, et horriblement aride dans le courant du printemps). Et puis, c'est une minuscule académie, mais aux déséquilibres territoriaux très grands. Ce n'est pas la même chose d'habiter à Nice ou dans l'arrière-pays varois.

C'est une réalité très importante à prendre en compte si l'on demande l'académie de Nice sans la connaître.

Des collèges et des lycées se créent dans le pays varois car les gens ne peuvent plus se loger sur le littoral varois. Certains collèges du littoral varois se dépeuplent.
Pour tout ce qui est d'ordre pédagogique, le Var est totalement abandonné. Peu de formations s'y déroulent, et tout se passe à Nice la plupart du temps ou à Cannes : des heures de voiture pour une formation font que les collègues ne se déplacent plus (plus le prix des péages). En outre, comme il n'y a plus d'argent, les Varois sont invités à ne pas demander de stages pour que le rectorat n'ait pas à payer les indemnités de déplacement. Même les IPR désertent le Var.
Marseille est plus proche pour quelqu'un qui habite dans certaines villes du Var.