- henrietteMédiateur
Fil nettoyé d'un post trollesque (et donc des citations qui en étaient faites).
- Flagada_28Niveau 7
Cleroli a écrit:
Il est aussi possible et souhaitable que la Sc Po soit présente à la fois dans le programme de SES et dans celui du nouvel enseignement (c'est le cas actuellement avec le tronc commun de SES et la spé SSP). A mon avis, il aurait été préférable de créer 2 enseignements complémentaires (l'un spécifique à l'HG et l'autre à la SSP) mais cela s'oppose à l'esprit qui anime cette réforme.
Je reste indigné de voir des professeurs d'Histoire Geographie surpris de notre attitude, enseignants en S.E.S.
La science politique (autrement dit la sociologie politique) était notre domaine et on se rend compte qu'elle arrive dans une spé HG. Normal qu'on soit indigné et qu'on demande a la récupérer.
Mais non, beaucoup d'enseignants en HG y compris dans mon entourage ne comprennent pas pourquoi ça serait a nous d'enseigner la science po, et que de base ce droit devrait de toute manière et en tout temps, être reservé aux enseignants en HG...
Je suis un peu surpris.
J'ai même entendu des enseignants en HG dire que la sociologie c'est de 'larnaque, c'est de l'Histoire. Que "à la base c'est à nous, on devrait supprimer les S.E.S. et donner tout ces contenus aux enseignants en HG, point final".
Je suis un peu estomaqué. J'ai fait 5 ans de sociologie et je prépare une thèse et j'ai un profond respect pour l'Histoire que je considère comme ma discipline grande soeur, mais de là à faire un fatricide...
- HonchampDoyen
Flagada_28 a écrit:Cleroli a écrit:
Il est aussi possible et souhaitable que la Sc Po soit présente à la fois dans le programme de SES et dans celui du nouvel enseignement (c'est le cas actuellement avec le tronc commun de SES et la spé SSP). A mon avis, il aurait été préférable de créer 2 enseignements complémentaires (l'un spécifique à l'HG et l'autre à la SSP) mais cela s'oppose à l'esprit qui anime cette réforme.
Je reste indigné de voir des professeurs d'Histoire Geographie surpris de notre attitude, enseignants en S.E.S.
La science politique (autrement dit la sociologie politique) était notre domaine et on se rend compte qu'elle arrive dans une spé HG. Normal qu'on soit indigné et qu'on demande a la récupérer.
Mais non, beaucoup d'enseignants en HG y compris dans mon entourage ne comprennent pas pourquoi ça serait a nous d'enseigner la science po, et que de base ce droit devrait de toute manière et en tout temps, être reservé aux enseignants en HG...
Je suis un peu surpris.
J'ai même entendu des enseignants en HG dire que la sociologie c'est de 'larnaque, c'est de l'Histoire. Que "à la base c'est à nous, on devrait supprimer les S.E.S. et donner tout ces contenus aux enseignants en HG, point final".
Je suis un peu estomaqué. J'ai fait 5 ans de sociologie et je prépare une thèse et j'ai un profond respect pour l'Histoire que je considère comme ma discipline grande soeur, mais de là à faire un fatricide...
Heureusement que tu dis "des" professeurs d'histoire-géographie , et non "les"....
Si tu vas lire du côté des pages 8-9-10 , tu verras qu'il y a eu discussion entre profs d'HG.
Nous sommes quelques uns à penser que les sciences politiques ne sont pas du ressort et du champ épistémologique de l'hist-géo, que ce n'est pas de l'histoire contemporaine.
Bref, que cela relève du champ des SES, de par la formation (et les épreuves aux concours) des profs de SES.
Mais je ne voudrais pas relancer la polémique interne.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CroustibaptNiveau 7
+1 Honchamp
A mon avis, ce qui joue, dans cette histoire, du côté des professeurs d'HG (sans mauvais jeu de mots), c'est l'absence d'une véritable "spé à nous". Voir les SES (discipline sœur donc) disposer et d'une Spé entière ("Sciences économiques et sociales") et d'un morceau d'une autre ("HGGSSP" sigle qui fait rêver au passage) alors que l'HG n'a rien vraiment à elle conduit à cette situation tendue.
Assurer, en tant que professeur d'HG, posséder la même compétence pour enseigner les SSP qu'un collègue de SES est, à mon sens, bien présomptueux. (Personnellement, je suis spécialiste de la religion eu XVIIe, et n'ai jamais été évalué dans les sciences politiques, comme bon nombre de mes collègues d'HG à mon avis).
Nous devrions cependant pouvoir nous entendre et dépasser cela.
A mon avis, ce qui joue, dans cette histoire, du côté des professeurs d'HG (sans mauvais jeu de mots), c'est l'absence d'une véritable "spé à nous". Voir les SES (discipline sœur donc) disposer et d'une Spé entière ("Sciences économiques et sociales") et d'un morceau d'une autre ("HGGSSP" sigle qui fait rêver au passage) alors que l'HG n'a rien vraiment à elle conduit à cette situation tendue.
Assurer, en tant que professeur d'HG, posséder la même compétence pour enseigner les SSP qu'un collègue de SES est, à mon sens, bien présomptueux. (Personnellement, je suis spécialiste de la religion eu XVIIe, et n'ai jamais été évalué dans les sciences politiques, comme bon nombre de mes collègues d'HG à mon avis).
Nous devrions cependant pouvoir nous entendre et dépasser cela.
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Discipline & Bonté
- BélinacFidèle du forum
On est quand-même déjà dans le tronc commun, et avec les 2/3 d'une spécialité, ne nous plaignons pas ! C'est quand-même insensé que certains collègues d'HG n'aient pas la même bienveillance que toi (croustibat) ou Honchamp vis à vis de nos cousins de SES.... Moi, toutes ces histoires me dépassent : que l'on défende tous ensembles toutes ces belles matières, Histoire, Sciences Eco, Géographie, Sociologie, Géopolitique, Sociologie Politique....
- BélinacFidèle du forum
On a un rôle social : que nos élèves s'enrichissent de ces différentes approches....
- mamieprofExpert spécialisé
Bélinac a écrit:Je suis d'accord avec cela, mais quand on lit que l'APSES demande la moitié des heures ou qu'une association de Politistes affirme de manière implicite que la Géopolitique ce n'est pas sérieux, ça ne vous choque pas ?mamieprof a écrit:Bélinac a écrit:+ 1000Croustibapt a écrit:Quoi qu'il en soit, la lecture de ce sujet est bien triste.
Voir des enseignants de deux disciplines sœurs se disputer ainsi est déprimant.
La réforme aura au moins réussi à diviser, quand on lit les communiqués de l'APHG et ceux de l'APSES.
S'il n'y a pas de cadrage national et qu'il faut départager la ventilation HG/SES au sein de chaque établissement, cela augure de bien des affrontements et disputes sanglantes, chaque année.
Et que l'on tombe ainsi dans le panneau me bouleverse profondément.
ce n'est pas tomber dans le panneau c'est simplement demander à enseigner la scpo que l'on enseigne depuis qu'elle existe au lycée et sur laquelle on est évalué lors de nos concours de recrutement. Ah tiens, on revient au sujet de départ !
Bien sur que ça me choque ! J'ai des élèves qui après un bac ES étudient la géopolitique dans le supérieur en suivant les conseils d'une collègue géographe qui présente chaque année les nombreux débouchés après des études de géographie. L'APSES demande la moitié des 6 heures pour en récupérer au final 2 j'imagine (on a 1h30 en spé scpo actuellement)
- DanskaProphète
Le truc qui m'échappe, sans vouloir rallumer la polémique, c'est que justement, l'HG a déjà beaucoup ! En tant qu'enseignante de SES, j'échangerais volontiers une place dans le tronc commun contre une spécialité et demie (sur 10 options possibles, rappelons-le)...Croustibapt a écrit:+1 Honchamp
A mon avis, ce qui joue, dans cette histoire, du côté des professeurs d'HG (sans mauvais jeu de mots), c'est l'absence d'une véritable "spé à nous". Voir les SES (discipline sœur donc) disposer et d'une Spé entière ("Sciences économiques et sociales") et d'un morceau d'une autre ("HGGSSP" sigle qui fait rêver au passage) alors que l'HG n'a rien vraiment à elle conduit à cette situation tendue.
Assurer, en tant que professeur d'HG, posséder la même compétence pour enseigner les SSP qu'un collègue de SES est, à mon sens, bien présomptueux. (Personnellement, je suis spécialiste de la religion eu XVIIe, et n'ai jamais été évalué dans les sciences politiques, comme bon nombre de mes collègues d'HG à mon avis).
Nous devrions cependant pouvoir nous entendre et dépasser cela.
La question, en réalité, n'est pas là : l'idéal serait évidemment de faire une place à chaque discipline, sachant que ni les SES ni l'HG ne sont plus ou moins légitimes l'une que l'autre. Mais je ne comprends pas cette "crainte" (ce n'est peut-être pas le bon terme) de certains collègues d'HG à l'idée de perdre deux heures d'option, sachant que cette option vient de toute façon en plus d'une place déjà bien ancrée dans le tronc commun.
- FeuchtwangerNiveau 9
Lorsque j'ai participé au début de la conversation, j'avais spontanément indiqué que la discussion n'avait pas vraiment lieu d'être dans la mesure où les SES étaient menacées d'une déperdition horaire : le bon réflexe à avoir me semblait être de donner l'enseignement des sciences politiques au SES, au nom d'un simple principe de solidarité.
J'avoue que la discussion des dernières pages a considérablement freiné ce premier élan. Je suis quelque peu surpris et choqué de la manière dont certains martèlent que seuls les enseignants de SES sont capables d'enseigner les sciences po, que les sciences po étaient déjà dans le programme de SES, etc...Je trouve cette attitude assez déplorable dans la mesure où elle rentre dans le jeu du ministère et crée des tensions absolument inutiles tout en obéissant à une logique que je trouve fort peu collégiale et quelque peu boutiquière.
Tout d'abord, il faut se rappeler que nous sommes au lycée et non pas à l'université. De ce fait, enseigner les sciences politiques, si cela nécessite assurément la maîtrise d'un certain appareil critique,n'est pas l'apanage des personnes ayant suivi une certaine formation ou un certain concours. Pour prendre un autre exemple, est-ce qu'un professeur ayant passé le CAPES d'histoire est stricto sensu compétent pour enseigner la géopolitique? Je le dis humblement, après avoir passé l'agrégation de géographie, je n'avais aucune notion de ce qu'était réellement le corpus de la géopolitique (la faute à un enseignement mis sous le boisseau pour des raisons idéologiques déjà mentionnées sur le fil). Au niveau universitaire, un géographe social est totalement incompétent pour enseigner la géopolitique (qui est en fait assez éloignée de la géographie, notament de celle que l'on trouve dans les manuels). L'entrée géopolitique proposée dans les programmes actuels de Terminale ES/L n'a de géopolitique que le nom (d'ailleurs on parle de géostratégie pour les espaces maritimes ce qui renvoie encore à un autre champ disciplinaire)).
De mémoire, à l'agrégation de géographie (du moins quand je l'ai passée), il n'y avait absolument pas de géopolitique dans les questions.
Partant de ce constat, on peut pousser assez loin le jeu de qui est légitime ou pas pour enseigner telle ou telle matière. C'est simplement entrer dans le jeu du ministère de créer des querelles picrocholines alors qu'il faudrait plutôt se poser la question de comment combattre cette réforme en bloc. Au vu de la destruction de l'égalité des chances et du coup de rabot généralisé sur nos statuts, le service public d'éducation nationale et nos conditions de travail qui se profilent, cela me semblerait plus constructif que de chercher à sauver une micro parcelle disciplinaire que nous perdrons de toute façon par ailleurs.
Ensuite, sur la légitimité, l'argument est à double tranchant :
Prenons l'exemple de mon lycée: il existe depuis plusieurs années une préparation Science Po. C'est un travail très lourd, très angoissant (attente des résultats, oraux blancs), très chronophage, etc... Cet enseignement est tenu depuis des années par l'histoire géographie sans jamais qu'un prof de SES ne s'y soit intéressé. Dans ce contexte, est-il de voir subitement les professeurs de SES se rattacher à une spécialité qui est destinée à préparer aux instituts de sciences politiques tout simplement pour sauver des heures?
Quid des professeurs d'histoire géographie qui sont passés par les IEP, ont participé pendant leurs études à des groupes de recherche voire rédigé des thèses en sciences politiques? Sont-ils par essence moins légitimes qu'un professeur ayant passé le CAPES?
Enfin que se cache-t-il derrière l'intitulé "sciences politiques". Une bonne partie des programmes de ECJS voire même du programme d'histoire de Terminale (le thème 3 "gouverner") correspond bien aux sciences politiques au sens large. Il est explicitement mentionné dans les attendus Eduscol qu'il ne s'agit pas de dérouler la chronologie des gouvernements selon une approche historique (ce que font malheureusement certains collègues). Ce n'est certes pas de la science politique au sens universitaire strict, tout comme la géopolitique du lycée n'est pas vraiment de la géopolitique, etc... Le fait est que le label "science politique" fait vendre (tout comme "géopolitique") et que nous découvrirons peut-être à la lecture des programmes que derrière cet intitulé ronflant, nous étudierons classiquement les phénomènes de politisation (tiens, une de mes questions d'agrég en histoire, alors qu'il paraît que nous n'avons jamais vu ces questions à la différence des professeurs de SES) et les régimes politiques. Dans cette perspective, nous serions aussi légitimes que des professeurs de SES.
Malheureusement, quand on voit l'effondrement du niveau des attentes au lycée, la volonté de fusionner les champs disciplines s'impose comme une suite logique. Un cours de science politique de haut niveau ne peut être dispensé que par une personne ayant la formation ad hoc. Un cours de science politique de soupoudrage peut-être mené par n'importe qui (et même un professeur d'histoire géographie :lol: ). Nous sommes souvent confrontés à ce problème en histoire : quand on voit le niveau des exigences du programme d'histoire de 5ème, un prof n'ayant jamais réellement étudié le Moyen-Age peut tranquillement le faire. Un professeur spécialiste ne fera sans doute pas le même cours mais en quoi sera-t-il valorisé par l'institution?
Bref, désolé pour le long poste, mais cela me chagrine de nous voir le nez dans le guidon à pédaler pour récolter des miettes alors qu'il y a une véritable réflexion de fond à avoir sur nos statuts, nos compétences et nos missions. Pendant que nous gardons nos oeillères, le ministère se charge de la mener pour nous et pas à notre avantage.
J'avoue que la discussion des dernières pages a considérablement freiné ce premier élan. Je suis quelque peu surpris et choqué de la manière dont certains martèlent que seuls les enseignants de SES sont capables d'enseigner les sciences po, que les sciences po étaient déjà dans le programme de SES, etc...Je trouve cette attitude assez déplorable dans la mesure où elle rentre dans le jeu du ministère et crée des tensions absolument inutiles tout en obéissant à une logique que je trouve fort peu collégiale et quelque peu boutiquière.
Tout d'abord, il faut se rappeler que nous sommes au lycée et non pas à l'université. De ce fait, enseigner les sciences politiques, si cela nécessite assurément la maîtrise d'un certain appareil critique,n'est pas l'apanage des personnes ayant suivi une certaine formation ou un certain concours. Pour prendre un autre exemple, est-ce qu'un professeur ayant passé le CAPES d'histoire est stricto sensu compétent pour enseigner la géopolitique? Je le dis humblement, après avoir passé l'agrégation de géographie, je n'avais aucune notion de ce qu'était réellement le corpus de la géopolitique (la faute à un enseignement mis sous le boisseau pour des raisons idéologiques déjà mentionnées sur le fil). Au niveau universitaire, un géographe social est totalement incompétent pour enseigner la géopolitique (qui est en fait assez éloignée de la géographie, notament de celle que l'on trouve dans les manuels). L'entrée géopolitique proposée dans les programmes actuels de Terminale ES/L n'a de géopolitique que le nom (d'ailleurs on parle de géostratégie pour les espaces maritimes ce qui renvoie encore à un autre champ disciplinaire)).
De mémoire, à l'agrégation de géographie (du moins quand je l'ai passée), il n'y avait absolument pas de géopolitique dans les questions.
Partant de ce constat, on peut pousser assez loin le jeu de qui est légitime ou pas pour enseigner telle ou telle matière. C'est simplement entrer dans le jeu du ministère de créer des querelles picrocholines alors qu'il faudrait plutôt se poser la question de comment combattre cette réforme en bloc. Au vu de la destruction de l'égalité des chances et du coup de rabot généralisé sur nos statuts, le service public d'éducation nationale et nos conditions de travail qui se profilent, cela me semblerait plus constructif que de chercher à sauver une micro parcelle disciplinaire que nous perdrons de toute façon par ailleurs.
Ensuite, sur la légitimité, l'argument est à double tranchant :
Prenons l'exemple de mon lycée: il existe depuis plusieurs années une préparation Science Po. C'est un travail très lourd, très angoissant (attente des résultats, oraux blancs), très chronophage, etc... Cet enseignement est tenu depuis des années par l'histoire géographie sans jamais qu'un prof de SES ne s'y soit intéressé. Dans ce contexte, est-il de voir subitement les professeurs de SES se rattacher à une spécialité qui est destinée à préparer aux instituts de sciences politiques tout simplement pour sauver des heures?
Quid des professeurs d'histoire géographie qui sont passés par les IEP, ont participé pendant leurs études à des groupes de recherche voire rédigé des thèses en sciences politiques? Sont-ils par essence moins légitimes qu'un professeur ayant passé le CAPES?
Enfin que se cache-t-il derrière l'intitulé "sciences politiques". Une bonne partie des programmes de ECJS voire même du programme d'histoire de Terminale (le thème 3 "gouverner") correspond bien aux sciences politiques au sens large. Il est explicitement mentionné dans les attendus Eduscol qu'il ne s'agit pas de dérouler la chronologie des gouvernements selon une approche historique (ce que font malheureusement certains collègues). Ce n'est certes pas de la science politique au sens universitaire strict, tout comme la géopolitique du lycée n'est pas vraiment de la géopolitique, etc... Le fait est que le label "science politique" fait vendre (tout comme "géopolitique") et que nous découvrirons peut-être à la lecture des programmes que derrière cet intitulé ronflant, nous étudierons classiquement les phénomènes de politisation (tiens, une de mes questions d'agrég en histoire, alors qu'il paraît que nous n'avons jamais vu ces questions à la différence des professeurs de SES) et les régimes politiques. Dans cette perspective, nous serions aussi légitimes que des professeurs de SES.
Malheureusement, quand on voit l'effondrement du niveau des attentes au lycée, la volonté de fusionner les champs disciplines s'impose comme une suite logique. Un cours de science politique de haut niveau ne peut être dispensé que par une personne ayant la formation ad hoc. Un cours de science politique de soupoudrage peut-être mené par n'importe qui (et même un professeur d'histoire géographie :lol: ). Nous sommes souvent confrontés à ce problème en histoire : quand on voit le niveau des exigences du programme d'histoire de 5ème, un prof n'ayant jamais réellement étudié le Moyen-Age peut tranquillement le faire. Un professeur spécialiste ne fera sans doute pas le même cours mais en quoi sera-t-il valorisé par l'institution?
Bref, désolé pour le long poste, mais cela me chagrine de nous voir le nez dans le guidon à pédaler pour récolter des miettes alors qu'il y a une véritable réflexion de fond à avoir sur nos statuts, nos compétences et nos missions. Pendant que nous gardons nos oeillères, le ministère se charge de la mener pour nous et pas à notre avantage.
- Albert JarlHabitué du forum
Danska a écrit:Mais je ne comprends pas cette "crainte" (ce n'est peut-être pas le bon terme) de certains collègues d'HG à l'idée de perdre deux heures d'option, sachant que cette option vient de toute façon en plus d'une place déjà bien ancrée dans le tronc commun.
Parce que si l'on y perd pas sur le nombre d'heures, on y perd beaucoup sur les conditions de travail. Les trois heures du tronc commun c'est moins que les 4 dont on dispose actuellement en L/ES (voire 4,5 dans certains bahut où c'est dédoublé) donc c'est davantage de classes, d'élèves, de corrections, de prépas, de conseils, de réunions, etc. La spé c'est la perspective d'avoir des blocs de 6 heures donc de meilleures conditions de travail, les conditions de travail dont jouiront les profs de SES avec leur spé sans avoir à lutter.
Je ne fais que répondre à la question (pas taper la modération )
_________________
Si vis pacem, para bellum
- LaotziSage
Oui, il faut regarder les choses de près et comparer avec la situation présente. La réforme va très clairement dégrader les conditions de travail en HG, en rajoutant des classes à tous les collègues qui pouvaient avoir des ES ou des L. De plus, l'HG comptera pour 5 % du bac, donc une part ridicule (à peine un coeff 2 aujourd'hui), ce que les élèves vont bien vite savoir. Si l'on ajoute à cela le fait que l'HG sera évaluée en contrôle continu sous forme de partiels dès la 1e qui vont brimer la liberté pédagogique et mettre en évaluation permanente... Alors on comprend l'envie d'avoir une spécialité réservée à l'HG.
Les SES ne sont aujourd'hui présentes que dans la série ES (et en EE en seconde). On peut le déplorer mais c'est la situation actuelle. On peut estimer que les élèves qui s'orientent actuellement vers la série ES prendront évidemment la spé SES puisque c'est l'identité même de la série. Il n'est donc pas illogique, même si ce n'est que pure spéculation, de considérer que la spé SES sera choisie dans un ordre de grandeur assez similaire à la série ES aujourd'hui, en gardant une place forte pour le bac et une évaluation terminale.
Les SES ne sont aujourd'hui présentes que dans la série ES (et en EE en seconde). On peut le déplorer mais c'est la situation actuelle. On peut estimer que les élèves qui s'orientent actuellement vers la série ES prendront évidemment la spé SES puisque c'est l'identité même de la série. Il n'est donc pas illogique, même si ce n'est que pure spéculation, de considérer que la spé SES sera choisie dans un ordre de grandeur assez similaire à la série ES aujourd'hui, en gardant une place forte pour le bac et une évaluation terminale.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- JPhMMDemi-dieu
Je propose de mettre tout le monde d'accord et de confier l'enseignement de la Science Politique au Médef.
Ah ! on me souffle à l'oreillette que c'est prévu !
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CleroliDoyen
Feuchtwanger a écrit: Lorsque j'ai participé au début de la conversation, j'avais spontanément indiqué que la discussion n'avait pas vraiment lieu d'être dans la mesure où les SES étaient menacées d'une déperdition horaire : le bon réflexe à avoir me semblait être de donner l'enseignement des sciences politiques au SES, au nom d'un simple principe de solidarité.
J'avoue que la discussion des dernières pages a considérablement freiné ce premier élan. Je suis quelque peu surpris et choqué de la manière dont certains martèlent que seuls les enseignants de SES sont capables d'enseigner les sciences po, que les sciences po étaient déjà dans le programme de SES, etc...Je trouve cette attitude assez déplorable dans la mesure où elle rentre dans le jeu du ministère et crée des tensions absolument inutiles tout en obéissant à une logique que je trouve fort peu collégiale et quelque peu boutiquière.
Et pourtant, c'est le seul argument légitime. Se soucier de la perte d'heures en SES ne l'est pas (aussi sympathique soit ta réaction, elle ne se justifie pas sur ce critère).
Feuchtwanger a écrit:Tout d'abord, il faut se rappeler que nous sommes au lycée et non pas à l'université. De ce fait, enseigner les sciences politiques, si cela nécessite assurément la maîtrise d'un certain appareil critique, n'est pas l'apanage des personnes ayant suivi une certaine formation ou un certain concours.
C'est pourtant ce sur quoi le système se base pour confier un enseignement de maths aux profs de maths, un enseignement de PC aux profs de PC, etc. Ceci dit, je vais dans ton sens : la polyvalence nous guette et avec elle, la constitution de blocs disciplinaires (nous enseignerons aussi bien l'HG que les SES, sans distinction).
Feuchtwanger a écrit:Partant de ce constat, on peut pousser assez loin le jeu de qui est légitime ou pas pour enseigner telle ou telle matière. C'est simplement entrer dans le jeu du ministère de créer des querelles picrocholines alors qu'il faudrait plutôt se poser la question de comment combattre cette réforme en bloc.
Je suis peut-être totalement à côté de la plaque mais je considère que c'est justement en exigeant de n'enseigner que ce pour quoi on a été recruté, qu'on luttera contre la réforme.
Tous en grève le 22, ce serait déjà un bon débutFeuchtwanger a écrit:Au vu de la destruction de l'égalité des chances et du coup de rabot généralisé sur nos statuts, le service public d'éducation nationale et nos conditions de travail qui se profilent, cela me semblerait plus constructif que de chercher à sauver une micro parcelle disciplinaire que nous perdrons de toute façon par ailleurs.
Il s'agit d'une prépa sans réel cadre (ce n'est pas un enseignement reposant sur un programme et un volume horaire). Chaque lycée fait comme il l'entend, y compris en décidant ne pas proposer de préparation, on ne peut donc pas prendre appui sur des pratiques locales.Feuchtwanger a écrit:Ensuite, sur la légitimité, l'argument est à double tranchant :
Prenons l'exemple de mon lycée: il existe depuis plusieurs années une préparation Science Po. C'est un travail très lourd, très angoissant (attente des résultats, oraux blancs), très chronophage, etc... Cet enseignement est tenu depuis des années par l'histoire géographie sans jamais qu'un prof de SES ne s'y soit intéressé. Dans ce contexte, est-il de voir subitement les professeurs de SES se rattacher à une spécialité qui est destinée à préparer aux instituts de sciences politiques tout simplement pour sauver des heures?
A un moment donné, il faut que des règles communes s'appliquent sinon, on entre dans les souhaits/cursus/passions de chacun, autrement dit dans un débat sans fin.Feuchtwanger a écrit:Quid des professeurs d'histoire géographie qui sont passés par les IEP, ont participé pendant leurs études à des groupes de recherche voire rédigé des thèses en sciences politiques? Sont-ils par essence moins légitimes qu'un professeur ayant passé le CAPES?
L'EMC est gardés dans la réforme, le programme de SC Po devrait être différent.Feuchtwanger a écrit:Enfin que se cache-t-il derrière l'intitulé "sciences politiques". Une bonne partie des programmes de ECJS voire même du programme d'histoire de Terminale (le thème 3 "gouverner") correspond bien aux sciences politiques au sens large.
Il faut résister et non se soumettre d'avance.Feuchtwanger a écrit:Malheureusement, quand on voit l'effondrement du niveau des attentes au lycée, la volonté de fusionner les champs disciplines s'impose comme une suite logique.
Pour moi, tout est lié.Feuchtwanger a écrit:Bref, désolé pour le long poste, mais cela me chagrine de nous voir le nez dans le guidon à pédaler pour récolter des miettes alors qu'il y a une véritable réflexion de fond à avoir sur nos statuts, nos compétences et nos missions. Pendant que nous gardons nos oeillères, le ministère se charge de la mener pour nous et pas à notre avantage.
- CleroliDoyen
Cette remarque prévaut pour toutes les disciplines et je n'en vois aucune qui "sauve sa peau" avec la réforme (certaines étant, certes, plus attaquées que d'autres notamment les LC et les SVT).Albert Jarl a écrit:Danska a écrit:Mais je ne comprends pas cette "crainte" (ce n'est peut-être pas le bon terme) de certains collègues d'HG à l'idée de perdre deux heures d'option, sachant que cette option vient de toute façon en plus d'une place déjà bien ancrée dans le tronc commun.
Parce que si l'on y perd pas sur le nombre d'heures, on y perd beaucoup sur les conditions de travail.
- FeuchtwangerNiveau 9
Cleroli a écrit:
Pour moi, tout est lié.
Pour moi aussi et en fait je crois que nous dressons le même constat et nous rejoignons sur l'essentiel : la grève.
De toute façon il n'y a pas de bonne réponse à apporter puisque de toute façon la spécialité renforce le rôle de boîte à outils multifonctionnelle des profs d'HG même s'ils ne font pas de science po. Si on arrive à une spécialité partagée, on donne un coup de canif à la liberté pédagogique (puisque cela nécessite des progressions communes, etc...) et à une perte de notre indépendance en tant que professeur. Tu sembles plutôt craindre la polyvalence. Pour ma part, peut-être de mon parcours qui n'est pas étroitement disciplinaire et qui fait que la polyvalence m'attire plutôt (y compris pour d'autres matières comme la philo, les langues ou la littérature), j'ai plutôt peur des conditions d'exercice en spécialité partagée.
Personnellement, je le répète, si nous n'arrivons pas à saborder la réforme, je pars plutôt du principe qu'il faut localement faire au mieux dans un esprit de concertation entre SES et HG. Néanmoins, je suis profondément irrité par certains discours que j'entends sur cette question et si les profs de SES de mon établissement venaient me les tenir en vrai (mais ce n'est pas leur genre), et bien je crois bien que je les laisserai se dépatouiller. Je veux bien ne pas faire le jeu de la division, mais il y a des limites (et je concède que des profs d'HG peuvent aussi être problématiques).
- Flagada_28Niveau 7
Moi je ne comprend pas l'argument "la science politique n'est pas aux enseignants de S.E.S."
On est évalué dessus au concours, c'est dans nos programmes depuis un bon nombre d'années, et pas dans ceux d'histoire-geographie...
Pourquoi remettre cela en cause?
J'ai vraiment l'impression que beaucouip d'enseignants en HG se représentent l'option science po comme étant Montesquieu ou Locke.
C'est surtout de la sociologie politique!!
J'aimerais , en toute bonne foi qu'on m'explique pourquoi certains qui ne sont pas formés pour enseigner la science po et n'ont pas cette épreuve au concours, devraient avoir le droit de l'enseigner?
Y'a eu de la science po a l'agregation de S.E.S.!!!
On est évalué dessus au concours, c'est dans nos programmes depuis un bon nombre d'années, et pas dans ceux d'histoire-geographie...
Pourquoi remettre cela en cause?
J'ai vraiment l'impression que beaucouip d'enseignants en HG se représentent l'option science po comme étant Montesquieu ou Locke.
C'est surtout de la sociologie politique!!
J'aimerais , en toute bonne foi qu'on m'explique pourquoi certains qui ne sont pas formés pour enseigner la science po et n'ont pas cette épreuve au concours, devraient avoir le droit de l'enseigner?
Y'a eu de la science po a l'agregation de S.E.S.!!!
- BélinacFidèle du forum
Flagada_28 a écrit:Moi je ne comprend pas l'argument "la science politique n'est pas aux enseignants de S.E.S."
On est évalué dessus au concours, c'est dans nos programmes depuis un bon nombre d'années, et pas dans ceux d'histoire-geographie...
Pourquoi remettre cela en cause?
J'ai vraiment l'impression que beaucouip d'enseignants en HG se représentent l'option science po comme étant Montesquieu ou Locke.
C'est surtout de la sociologie politique!!
J'aimerais , en toute bonne foi qu'on m'explique pourquoi certains qui ne sont pas formés pour enseigner la science po et n'ont pas cette épreuve au concours, devraient avoir le droit de l'enseigner?
Y'a eu de la science po a l'agregation de S.E.S.!!!
"On est évalué", ou on peut-être évalué éventuellement au concours (un peu comme les Profs d'Histoire/Géo pour l'EMC, qui n'est plus leur exclusivité depuis quelques années) ?
- BélinacFidèle du forum
J'ai fait pendant mes études de la Sociologie Politique pure (DEA), et je laisserai la priorité aux collègues de SES, mais franchement Cleroli ça me choque que tu balaies mes compétences d'un revers de main.... A part à l'agreg, y a t'il une épreuve de SP à l'écrit du concours, et si c'est envisageable (pour l'épreuve de Sociologie), ça tombe souvent ?
- BélinacFidèle du forum
La Science Politique est à un certain nombre d'enseignants de SES l'équivalent de la Géopolitique pour les enseignants d'Histoire-Géo (qui sont d'ailleurs très largement Historiens de formation). Feuchtwanger le souligne avec beaucoup de justesse.
- CleroliDoyen
Je ne balaie pas tes compétences d'un revers de main, je me base sur un critère qui me semble le moins contestable car il se situe en dehors des situations personnelles (et je m'applique bien volontiers ce principe).Bélinac a écrit:J'ai fait pendant mes études de la Sociologie Politique pure (DEA), et je laisserai la priorité aux collègues de SES, mais franchement Cleroli ça me choque que tu balaies mes compétences d'un revers de main.... A part à l'agreg, il y a une épreuve de SP à l'écrit du concours, et si c'est envisageable (pour l'épreuve de Sociologie), ça tombe souvent ?
- BélinacFidèle du forum
Pourquoi confier alors l'EMC aux profs de SES puisqu'ils n'ont pas passé un concours qui valide cet enseignement (contrairement aux enseignantd d'HG) ? Pourquoi les profs d'HG ou de SES acceptent d'enseigner le Droit, ect...?
- CleroliDoyen
Peut-être parce qu'il ne peut plus être rattaché à une discipline en particulier ?Bélinac a écrit:Pourquoi confier alors l'EMC aux profs de SES puisqu'ils n'ont pas passé un concours qui valide cet enseignement ?
Education.gouv a écrit:
L’enseignement moral et civique (EMC) a été créé par la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République. Ce nouvel enseignement est mis en œuvre de l’école au lycée à partir de la rentrée 2015.
Il se substitue aux programmes d’éducation civique existants à chacun des niveaux de l’école élémentaire, du collège et du lycée (...)
L’EMC doit transmettre un socle de valeurs communes : la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice, le respect de la personne, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et l’absence de toute forme de discrimination. Il doit développer le sens moral et l’esprit critique et permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective.
- BélinacFidèle du forum
Il a été rattaché à l'HG pendant des décennies, il l'est encore au collège et il peut être évalué lors du concours du CAPES....
- CleroliDoyen
Tu as entièrement raison de préciser qu'il est explicitement rattaché à l'HG au collège mais ce n'est pas le cas du lycée où l'interdisciplinarité est demandée par la nature même des thèmes à aborder. Ceci dit, si l'APHG lance demain une pétition pour que l'EMC revienne à l'HG, je serai l'une des premières à la signer.Bélinac a écrit:Il a été rattaché à l'HG pendant des décennies, il l'est encore au collège et il peut être évalué lors du concours du CAPES....
- BélinacFidèle du forum
.... La situation de la Science PO est assez semblable avec ce qu'a connu l'EMC pour les Profs d'HG, il y a quelques années... Là ou le bas blesse dans ton argumentaire, c'est qu'il n y a pas d'épreuve de SP obligatoire pour tous les candidats au CAPES de SES... Comment alors balayer d'un revers de main la compétence d'un prof de HG qui a fait un IEP ? Et je le répète, je laisserai à ma collègue de SES les heures de Science Po...
- BoubouleDoyen
J'ai la réponse à la question : personne ! Car il n'y aura pas d'élèves assez fous pour prendre cette spécialité.
:dehors2:
(comme l'écrivait un autre, c'est à peu près le seul sujet qui débat de la réforme, ça me fait du bien d'y écrire un mot inutile)
:dehors2:
(comme l'écrivait un autre, c'est à peu près le seul sujet qui débat de la réforme, ça me fait du bien d'y écrire un mot inutile)
- Enseigner ailleurs... Postes au BO. Dossiers à remplir avant le 24 avril 2009 pour enseigner un an à l'étranger
- Emmanuel Davidenkoff (L'Express) : "Enseigner aux plus riches et aux meilleurs est nettement mieux récompensé par la République qu'enseigner aux plus fragiles".
- Marion Sigaut (Debout la République) : "L'école n'est plus là pour enseigner, elle sert à enseigner le sexe et la perversion".
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