- PonocratesExpert spécialisé
Parce que nous sommes payés pour cela ? :jesors:
La vraie question est: "Pourquoi obliger les élèves à supporter ceux qui les empêchent de tirer profit de l'enseignement ?"
La vraie question est: "Pourquoi obliger les élèves à supporter ceux qui les empêchent de tirer profit de l'enseignement ?"
- amalricuNeoprof expérimenté
Verdurette a écrit:Pourquoi alors obliger les enseignants à supporter l'élève ?
A moins d'être le précepteur d'une famille aisée, je ne vois pas. Grandeur et servitude fonctionnaire !
- Fesseur ProGuide spirituel
C'est les joies de notre métier...Verdurette a écrit:Pourquoi alors obliger les enseignants à supporter l'élève ?
_________________
Pourvu que ça dure...
- luxNiveau 9
Je pense que c'est encore possible. Quand on aura atteint un point de non-retour, ça va finir par craquer. Le problème, c'est qu'on n'est pas tous d'accord sur cette notion de point de non-retour et on a tendance à repousser de plus en plus loin les limites de l'acceptable.Rabelais a écrit:Enfin, et je ne dis pas ça pour vous démoraliser, mais pensez-vous que cela change ?
Que nos propositions soient un jour appliquées ?
Ce n'est pas le chemin que cela prend et d'ailleurs, il n'y a même pas consensus entre nous ( et les dissensions sur ce fil ne sont rien à côté de celles rencontrées en dehors de ce fil ).
C'est fichu .
- Ramanujan974Érudit
Verdurette a écrit:je reconnais que la sanction financière n'est pas une solution
A-t-on vraiment essayé ou alors on se réfugie toujours derrière cet argument ?
Quelques pistes :
- aucune bourse sur critères sociaux décorrélée du comportement en classe (pas des résultats), et payée en fin d'année, pas chaque trimestre.
- application stricto sensu de la loi concernant les insultes et violences sur enseignant.
- obligation de répondre aux convocations des enseignants, sous peine d'amende
Autre point, dans une classe de 30 élèves avec 3 perturbateurs notoires, possibilité pour les 27 parents restants de déposer plainte.
Contre les parents des 3 pénibles et contre le chef d'établissement.
- amalricuNeoprof expérimenté
Ramanujan974 a écrit:Verdurette a écrit:je reconnais que la sanction financière n'est pas une solution
A-t-on vraiment essayé ou alors on se réfugie toujours derrière cet argument ?
Quelques pistes :
- aucune bourse sur critères sociaux décorrélée du comportement en classe (pas des résultats), et payée en fin d'année, pas chaque trimestre.
- application stricto sensu de la loi concernant les insultes et violences sur enseignant.
- obligation de répondre aux convocations des enseignants, sous peine d'amende
Autre point, dans une classe de 30 élèves avec 3 perturbateurs notoires, possibilité pour les 27 parents restants de déposer plainte.
Contre les parents des 3 pénibles et contre le chef d'établissement.
Toucher aux allocations familiales de la CAF, c'est rarissime (signalement pour absentéisme prolongé) et et contre-productif (tensions supplémentaires avec les familles).
Par contre, appliquer véritablement le règlement intérieur : une évidence ! Des lois fortes appliquées mollement ne valent plus rien.
C'est déjà le cas pour les bourses au mérite, non ? pour les autres, les critères financiers sont le seul paramètre : à voir si l'avis du 3ème conseil de classe (à bulletin secret) peut être alors requis.
En effet, un délit de perturbation pédagogique peut être étudié : j'y pense aussi.
- Ramanujan974Érudit
amalricu a écrit:
Toucher aux allocations familiales de la CAF, c'est rarissime (absentéisme prolongé) et et contre-productif (tensions supplémentaires avec les familles).
N'est-ce pas contre-productif parce que c'est rarissime ?!
- RabelaisVénérable
Quelque chose me chiffonne dans votre argumentation, par ailleurs très intéressante :
les parents rencontrés avouent ne plus réussir à gérer leur enfant, ce perturbateur dont on parle.
Qu'y changerait une retenue sur allocation ?
Au collège, en 5ème, la moitié des parents signalent qu'ils ne réussissent pas à se faire obéir ( je ne vous dirai pas ce que j'en pense ici, j'en ai assez de me prendre des remontrances à chaque fois que je dis que c'est tout petit qu'on doit IMPOSER le respect et le suivi des regles de la société mais apparemment, c'est devenu compliqué aussi et l'idée même de soumission de l'enfant à ses parents ( aux regles parentales ) fait pousser des hauts cris).
Bref, c'est un constat : aucune aide à attendre des parents pour changer le comportement des collègiens et d'ailleurs, à ces âges, n'est-il pas déjà bien tard pour le faire, ils ont déjà perdu.
Reste l'EN.
Appliquer drastiquement le règlement intérieur me paraît d'un bon sens à toute épreuve et puisque le parent ne reussit pas à éduquer aux regles, pourquoi ne pas renforcer la force et l'impact de sa signature de ce règlement :
- en personne, lors de l'inscription, explication du règlement et signature , pas contents ? Menace du CNED.
Et là, je crois qu'on ne va pas avoir grand monde.
- application absolue de ce règlement, par tous, y compris les collègues ( ils se rangent devant la salle en silence, ok, ils n'entrent pas chez l'un en rang et chez l'autre en grappe etc.).
- l'élève est récalcitrant ? Éviction du groupe classe et fichier autonome en permanence, évalué.
les parents rencontrés avouent ne plus réussir à gérer leur enfant, ce perturbateur dont on parle.
Qu'y changerait une retenue sur allocation ?
Au collège, en 5ème, la moitié des parents signalent qu'ils ne réussissent pas à se faire obéir ( je ne vous dirai pas ce que j'en pense ici, j'en ai assez de me prendre des remontrances à chaque fois que je dis que c'est tout petit qu'on doit IMPOSER le respect et le suivi des regles de la société mais apparemment, c'est devenu compliqué aussi et l'idée même de soumission de l'enfant à ses parents ( aux regles parentales ) fait pousser des hauts cris).
Bref, c'est un constat : aucune aide à attendre des parents pour changer le comportement des collègiens et d'ailleurs, à ces âges, n'est-il pas déjà bien tard pour le faire, ils ont déjà perdu.
Reste l'EN.
Appliquer drastiquement le règlement intérieur me paraît d'un bon sens à toute épreuve et puisque le parent ne reussit pas à éduquer aux regles, pourquoi ne pas renforcer la force et l'impact de sa signature de ce règlement :
- en personne, lors de l'inscription, explication du règlement et signature , pas contents ? Menace du CNED.
Et là, je crois qu'on ne va pas avoir grand monde.
- application absolue de ce règlement, par tous, y compris les collègues ( ils se rangent devant la salle en silence, ok, ils n'entrent pas chez l'un en rang et chez l'autre en grappe etc.).
- l'élève est récalcitrant ? Éviction du groupe classe et fichier autonome en permanence, évalué.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- Ramanujan974Érudit
Rabelais a écrit:
les parents rencontrés avouent ne plus réussir à gérer leur enfant, ce perturbateur dont on parle.
Qu'y changerait une retenue sur allocation ?
Une paire de baskets en moins ?
- RabelaisVénérable
AhahahRamanujan974 a écrit:Rabelais a écrit:
les parents rencontrés avouent ne plus réussir à gérer leur enfant, ce perturbateur dont on parle.
Qu'y changerait une retenue sur allocation ?
Une paire de baskets en moins ?
Ou peut-être sur le long terme ?
Le bouche à oreille ?
Les parents des plus jeunes feraient plus attention à se faire respecter et dans 8/9 ans, les enfants entrant en 6e seraient moins mal élévés ?
Ouai, vu comme ça, ça peut fonctionner ( mais je serai deja partie )
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- Ramanujan974Érudit
Rabelais a écrit:
les parents rencontrés avouent ne plus réussir à gérer leur enfant, ce perturbateur dont on parle.
Qu'y changerait une retenue sur allocation ?
Plus sérieusement : j'ai l'impression qu'on considère que c'est une fatalité.
C'est comme si on disait à un type qui conduit sans permis : "à quoi bon lui mettre une amende, il recommencera".
Soit on accepte la situation, par résignation, soit on prend des mesures radicales :
si les parents n'arrivent pas à gérer leur enfant, l'Etat s'en chargera : retrait de l'enfant de la famille et placement à l'autre bout de la France dans un centre de rééducation.
Evidemment, l'argent touché lié à l'enfant sera saisi (allocations, demi-part fiscale,etc..) pour aider au financement.
- LefterisEsprit sacré
Je serais 100% non pour la retenue, mais pour la mise sous tutelle des allocations familiales (et de rentrée scolaire) pour les parents défaillants, qui ne se soumettent pas aux obligations d'éducation que leur prescrit le code Civil. Mais qui s'en occuperait ? Le services sociaux sont déjà exsangues.amalricu a écrit:
Toucher aux allocations familiales de la CAF, c'est rarissime (signalement pour absentéisme prolongé) et et contre-productif (tensions supplémentaires avec les familles).
Par contre, appliquer véritablement le règlement intérieur : une évidence ! Des lois fortes appliquées mollement ne valent plus rien.
C'est déjà le cas pour les bourses au mérite, non ? pour les autres, les critères financiers sont le seul paramètre : à voir si l'avis du 3ème conseil de classe (à bulletin secret) peut être alors requis.
En effet, un délit de perturbation pédagogique peut être étudié : j'y pense aussi.
Quand au délit, du moins pour les élèves de plus de 13 ans (uniquement responsabilité civile pour les autres et sanctions disciplinaires) l'esprit de la loi le permettrait (notions déjà existantes dans d'autres situations d' obstacle à l'exercice d'un mission de service public, préservation de l'intérêt public, protection des agents, intérêt individuel lésé dans le cas de parents ayant leur enfant dans une telle classe etc.) ça pourrait se faire théoriquement . Mais là encore, qui s'occuperait de cette avalanche de procédures (du moins dans un premier temps, jusqu'à ce que l'ordre revienne dans cette pétaudière qu'est l'E.N.) ?
Il y a effectivement des classes où l'on ne fait rien, ou pas grand chose. J'en ai une cette année, détestable. Ca s'apostrophe en permanence, donc on ne peut rien dire (même quand on en vire deux ou trois, ça ne suffit pas), ça joue la montre quand on les met en activité, ça ne copie pas le cours, chaque remarque tourne au conflit, l'élève explose, les autres s'en mêlent. Il ne reste que le cours projeté comme solution pour les bonnes volontés, ils ont au moins de quoi apprendre. Mais quoi qu'ils fassent, ils iront moins vite, moins bien, et dans de moins bonnes conditions que ceux des bonnes classes et des bons établissements.
Cette situation est un véritable scandale . Scandale public, qui met à mal la notion de res publica, qui coûte à la Nation, parce que personne ne veut y remédier, que ce soit au niveau local ou plus haut, on préfère étouffer ou minimiser. Scandale moral, quand on sait qu' une immense partie de la planète n'a pas accès à un semblant d'instruction.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Ramanujan974Érudit
Lefteris a écrit:Scandale moral, quand on sait qu' une immense partie de la planète n'a pas accès à un semblant d'instruction.
La voila, la solution !
Des accords d'échanges avec les pays francophones du 1/3 monde : ils nous envoient leurs élèves méritants repérés par les instits de brousse et on leur envoie nos délinquants !
- VerduretteModérateur
Ramanujan, sur le principe, je trouve que c'est frappé au coin du bon sens, mais quand on voit qu'il faut déjà des mois, voire des années pour qu'on place des enfants victimes de véritable maltraitance (au point qu'ils meurent souvent avant, malheureusement), on n'est pas sorti des ronces.
Et j'aimerais beaucoup pouvoir prélever dans les allocations familiales de quoi payer l'orthophoniste ou le psychologue quand ils sont nécessaires et que la famille s'y refuse même quand on leur donne des pistes pour une prise en charge qui ne leur coûte rien.
Mais tout le problème est là, effectivement : à force de dire "à quoi bon" (faire respecter le règlement, mettre des amendes...) on ne fait plus rien. Certains l'ont bien compris, d'ailleurs ...
Cela fait des années que j'écris tous azimuts pour dire que c'est dès la maternelle que les élèves apprennent l'impunité, mais je n'ai jamais eu beaucoup d'échos. Et ce disant, je ne mets pas en cause mes collègues PE de maternelle, mais un véritable laxisme officiellement appelé "bienveillance". C'est d'autant plus idiot que les parents de maternelle, n les a sous la main, la plupart du temps.
Et j'aimerais beaucoup pouvoir prélever dans les allocations familiales de quoi payer l'orthophoniste ou le psychologue quand ils sont nécessaires et que la famille s'y refuse même quand on leur donne des pistes pour une prise en charge qui ne leur coûte rien.
Mais tout le problème est là, effectivement : à force de dire "à quoi bon" (faire respecter le règlement, mettre des amendes...) on ne fait plus rien. Certains l'ont bien compris, d'ailleurs ...
Cela fait des années que j'écris tous azimuts pour dire que c'est dès la maternelle que les élèves apprennent l'impunité, mais je n'ai jamais eu beaucoup d'échos. Et ce disant, je ne mets pas en cause mes collègues PE de maternelle, mais un véritable laxisme officiellement appelé "bienveillance". C'est d'autant plus idiot que les parents de maternelle, n les a sous la main, la plupart du temps.
- RabelaisVénérable
Pour tout vous dire, mon problème c'est pas vraiment le gros perturbateur, celui qui empêche visiblement les autres de travailler ( il m'épuise une dizaine de minutes puis je l'explose ou le sors, affaire réglée, un peu répétitive, certes, mais parfois ils sont exclus une semaine et à force, ils se calment un peu).
Non, mon problème est plus lié aux eleves dont parle Verdurette dans son tout premier post.
C'est ce genre de classe-là que je ne réussis pas à instruire, ou trés difficilement, avec deux ou trois eleves venus là pour apprendre et qui souffrent, encore quatre ou cinq qui grattent pour ne pas faire de vague et le reste qui se chamaille, ne sait rien, n'apprend rien, profite de chaque moment de flou ( distribution de poly, trousse qui tombe, oiseau, AED qui passe, appel etc.) pour bavarder, crier et qui ne se met au travail que très lentement et encore " pour de faux".
Ils ne font rien de réellement répréhensible, sont toujours sur le fil, mais travailler avec eux est une horreur et je suis tenue de faire le programme pour ces deux pauvres petits qui veulent progresser.
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
Non, mon problème est plus lié aux eleves dont parle Verdurette dans son tout premier post.
C'est ce genre de classe-là que je ne réussis pas à instruire, ou trés difficilement, avec deux ou trois eleves venus là pour apprendre et qui souffrent, encore quatre ou cinq qui grattent pour ne pas faire de vague et le reste qui se chamaille, ne sait rien, n'apprend rien, profite de chaque moment de flou ( distribution de poly, trousse qui tombe, oiseau, AED qui passe, appel etc.) pour bavarder, crier et qui ne se met au travail que très lentement et encore " pour de faux".
Ils ne font rien de réellement répréhensible, sont toujours sur le fil, mais travailler avec eux est une horreur et je suis tenue de faire le programme pour ces deux pauvres petits qui veulent progresser.
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- cubeNiveau 8
On bosse dans le même collège ?Rabelais a écrit:Pour tout vous dire, mon problème c'est pas vraiment le gros perturbateur, celui qui empêche visiblement les autres de travailler ( il m'épuise une dizaine de minutes puis je l'explose ou le sors, affaire réglée, un peu répétitive, certes, mais parfois ils sont exclus une semaine et à force, ils se calment un peu).
Non, mon problème est plus lié aux eleves dont parle Verdurette dans son tout premier post.
C'est ce genre de classe-là que je ne réussis pas à instruire, ou trés difficilement, avec deux ou trois eleves venus là pour apprendre et qui souffrent, encore quatre ou cinq qui grattent pour ne pas faire de vague et le reste qui se chamaille, ne sait rien, n'apprend rien, profite de chaque moment de flou ( distribution de poly, trousse qui tombe, oiseau, AED qui passe, appel etc.) pour bavarder, crier et qui ne se met au travail que très lentement et encore " pour de faux".
Ils ne font rien de réellement répréhensible, sont toujours sur le fil, mais travailler avec eux est une horreur et je suis tenue de faire le programme pour ces deux pauvres petits qui veulent progresser.
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
Nous avions testé il a y quelques années une classe "à profil", sous-entendu "à profil professionnel" sur des 4èmes et 3èmes. On avait limité le nombre d'élèves (une vingtaine), et on n'avait pas mis les gros perturbateurs, juste les élèves-qui-rament (il y avait donc des petits perturbateurs dans le lot) pour leur faire un programme adapté (on suivait le programme, mais on restait sur un niveau "acquérir les bases"). L'avantage, c'est qu'on pouvait vraiment s'adapter au niveau des élèves, passer du temps sur le basique sans nuire aux "bons élèves" qui ont besoin d'aller plus loin. Ca avait bien marché, tous les élèves avaient eu une orientation satisfaisante à la fin de la 3ème et le niveau atteint n'était pas ridicule. Puis un nouveau CDE est arrivé, nous a traité de vilains élitistes et a re-hétérogénéisé les classes. Et depuis, je rame ! Je suis toujours tiraillée entre le fait de "faire pour celui qui suit" et d'essayer de "raccrocher celui qui ne suit pas". Mais la proportion d'élèves qui glandouille et se déconcentre toutes les deux minutes est de plus en plus haute, ça fait trop de monde à remobiliser (parce qu'ils se déconcentrent à tour de rôle, ces boulets, ils ne sont pas synchronisés !!). Remarquez, à ce train-là, bientôt, je n'aurai plus que des glandouilleurs (c'est déjà quasiment le cas dans une de mes classes de 4ème) : je me sens moins coupable pour ceux qui veulent apprendre sérieusement... il n'y en a pas !
- LefterisEsprit sacré
C'est exactement le type de classe dont je parle plus haut. Il faut dix minutes de mise au calme (et pourtant je les fais entrer un par un et non en grappe et je les laisse debout), puis faire ranger les trousses (juste un stylo sur la table, sinon c'est jet d'objets, découpage, collage, vol de trousse que sais-je ) , enlever les manteaux , poser les sacs par terre. A la différence que tout est, à chaque fois, une négociation (pourtant j'exclus ceux qui négocient, mais ils ont trop nombreux) . Très mauvais état d'esprit aussi, tentatives permanente de triche en contrôle, tout est contesté, déformé, les professeurs sont mis en cause, et chaque remarque, généralement pour le silence, entraîne une explosion de colère avec gesticulations ("je suis pas le seul", "et lui on lui dit rien", etc.) qui retranche plusieurs minutes de cours. Evidemment aucun travail sérieux, au moins un tiers de la classe ne fait RIEN , un autre tiers fait parfois semblant, mais profite bien des temps morts et du retard que prend le cours. Un petit tiers est visiblement gêné mais fait le dos rond et évidemment n'ose rien dire. On se bat effectivement pour eux, sinon on mettrait tout ce beau monde en salle informatique,avec des boules Quies dans les oreilles, et on attendrait que ça se passe.Rabelais a écrit:Pour tout vous dire, mon problème c'est pas vraiment le gros perturbateur, celui qui empêche visiblement les autres de travailler ( il m'épuise une dizaine de minutes puis je l'explose ou le sors, affaire réglée, un peu répétitive, certes, mais parfois ils sont exclus une semaine et à force, ils se calment un peu).
Non, mon problème est plus lié aux eleves dont parle Verdurette dans son tout premier post.
C'est ce genre de classe-là que je ne réussis pas à instruire, ou trés difficilement, avec deux ou trois eleves venus là pour apprendre et qui souffrent, encore quatre ou cinq qui grattent pour ne pas faire de vague et le reste qui se chamaille, ne sait rien, n'apprend rien, profite de chaque moment de flou ( distribution de poly, trousse qui tombe, oiseau, AED qui passe, appel etc.) pour bavarder, crier et qui ne se met au travail que très lentement et encore " pour de faux".
Ils ne font rien de réellement répréhensible, sont toujours sur le fil, mais travailler avec eux est une horreur et je suis tenue de faire le programme pour ces deux pauvres petits qui veulent progresser.
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- VerduretteModérateur
Vous oubliez une chose : En élémentaire, pas moyen de sortir ou exclure le "gros perturbateur". On se le fade toute la journée et pendant cinq ans. La plupart des élèves qui nous ont rendu dingues pendant cinq ans restent en moyenne quatre ou cinq mois dans le collège où ils atterrissent en sixième. Ils sont souvent exclus temporairement dans les semaines qui suivent la rentrée et définitivement peu après.
- AndréCNiveau 9
Vous avez omis l'argument économique dans votre raisonnement, c'est lui qui in fine décide de la politique.Ramanujan974 a écrit:
Soit on accepte la situation, par résignation, soit on prend des mesures radicales :
si les parents n'arrivent pas à gérer leur enfant, l'Etat s'en chargera : retrait de l'enfant de la famille et placement à l'autre bout de la France dans un centre de rééducation.
Evidemment, l'argent touché lié à l'enfant sera saisi (allocations, demi-part fiscale,etc..) pour aider au financement.
Un enfant placé en IME coûte environ 60000 €/an.
En hôpital de jour, c'est encore plus cher entre 120 000 € et 300 000 € /an.
http://blog-autisme-asperger.blogspot.fr/2013/03/comparatif-cout-ime-hopital-de-jour.html
- Ramanujan974Érudit
AndréC a écrit:Vous avez omis l'argument économique dans votre raisonnement, c'est lui qui in fine décide de la politique.Ramanujan974 a écrit:
Soit on accepte la situation, par résignation, soit on prend des mesures radicales :
si les parents n'arrivent pas à gérer leur enfant, l'Etat s'en chargera : retrait de l'enfant de la famille et placement à l'autre bout de la France dans un centre de rééducation.
Evidemment, l'argent touché lié à l'enfant sera saisi (allocations, demi-part fiscale,etc..) pour aider au financement.
Un enfant placé en IME coûte environ 60000 €/an.
En hôpital de jour, c'est encore plus cher entre 120 000 € et 300 000 € /an.
http://blog-autisme-asperger.blogspot.fr/2013/03/comparatif-cout-ime-hopital-de-jour.html
Il faudrait voir ce coût rapporté à la dépense inutile induite par le fait de garder l'élève.
Même si l'Etat est perdant, il peut récupérer l'argent ailleurs.
- Ramanujan974Érudit
Rabelais a écrit:
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
Le problème des classes de comportement c'est que primo il faut trouver quelqu'un pour s'en occuper, et deuzio ça ne fait que déplacer le problème, même si cela permet aux autres de travailler.
Ou alors on leur file un ballon ou des crayons de couleur pour la journée.
- amalricuNeoprof expérimenté
Ramanujan974 a écrit:AndréC a écrit:Vous avez omis l'argument économique dans votre raisonnement, c'est lui qui in fine décide de la politique.Ramanujan974 a écrit:
Soit on accepte la situation, par résignation, soit on prend des mesures radicales :
si les parents n'arrivent pas à gérer leur enfant, l'Etat s'en chargera : retrait de l'enfant de la famille et placement à l'autre bout de la France dans un centre de rééducation.
Evidemment, l'argent touché lié à l'enfant sera saisi (allocations, demi-part fiscale,etc..) pour aider au financement.
Un enfant placé en IME coûte environ 60000 €/an.
En hôpital de jour, c'est encore plus cher entre 120 000 € et 300 000 € /an.
http://blog-autisme-asperger.blogspot.fr/2013/03/comparatif-cout-ime-hopital-de-jour.html
Il faudrait voir ce coût rapporté à la dépense inutile induite par le fait de garder l'élève.
Même si l'Etat est perdant, il peut récupérer l'argent ailleurs.
C'est un gag ? On rétablit les galères ?
Dans mon département, on a même pas assez de familles d'accueil même rémunérées pour accueillir les enfants placés par les services sociaux...les gamins restent donc chez eux (dans des milieux toxiques) faute de places...
- VerduretteModérateur
Rappel : investir 1 € pour la petite enfance évite d'en dépenser 8 vingt ans plus tard.
Et je suis payée contractuellement pour enseigner, pas pour dresser des fauves.
Et je suis payée contractuellement pour enseigner, pas pour dresser des fauves.
- SalsepareilleÉrudit
Je n'ai pas lu la dernière page du post, mais je rebondis par rapport à l'avant dernière page et aux envies d'informer les parents sur les écrans, le sommeil, l'hygiène de vie... Je crois vraiment que c'est un coup d'épée dans l'eau. Ca ne coûte rien de le faire, certes, et pourquoi pas à la réunion plénière de rentrée. Mais on dépasse alors notre mission, je trouve, comme on le fait souvent. On ne peut le faire que si on est irréprochables. Or depuis quelques années, je vois pas mal de choses chez mes collègues qui m'agacent, et qui nous freinent, nous, dans ce qu'on veut apprendre aux enfants.
Par exemple, en réunion plénière de l'école primaire de mes fils, la directrice nous fait toujours un topo sur les retards, à 8h30. On se fait presque "engueuler" en réunion plénière, de manière générale. Mais si l'école est intransigeante sur les retards, que dire des deux instits qui régulièrement arrivent après la sonnerie, sans se presser? Comment inciter nos enfants à être à l'heure si leurs maitresses arrivent tous les jours en retard?
Au collège, j'aimerais beaucoup que les parents aient conscience de la toxicité des écrans sur le cerveau. Mais comment leur faire la leçon, lorsque mes propres collègues ne sont pas fichus de déjeuner à la cantine sans avoir l'oeil rivé au portable? Lorsque les collègues d'EPS conduisent les enfants au gymnase en ayant l'oreillette vissée dans l'oreille, en passant leurs coups de fil perso? Lorsque les maîtresses de primaire répondent aux coups de fil perso en classe devant les élèves? Lorsque l'une d'entre elle met un message sur Facebook pendant une heure de cours? (Attention je ne fais pas de généralités. Il y des collègues d'EPS très bien, et des maîtresses très bien aussi, je parle de certains collègues seulement, mais je crois qu'il y en a dans chaque établissement et que quelques uns suffisent à pourrir une équipe, une ambiance, une éducation).
De plus en plus le laxisme arrive chez les enseignants:
- les écrans (enseignants rivés sur le portable)
- les retards sans plus de réelle motivation pour au moins faire semblant
- le défaitisme face aux devoirs à la maison, lorsque les devoirs ne sont pas faits (beaucoup de mes collègues... ont renoncé à en donner. C'est tellement plus simple... Du coup, ceux qui en donnent doivent ramer trois fois plus pour obtenir qu'ils soient faits).
- Je pourrais rajouter d'autres tirets...
Une scission est en train d'apparaître chez les enseignants eux-mêmes, et cette scission n'aide pas du tout pour nos classes. Les élèves s'engouffrent dedans.
Les nouveaux élèves de sixième qui arrivent au collège n'ont plus aucune conscience de l'autorité qu'on peut avoir; trop d'enseignants n'exercent plus, justement, cette autorité.
Quant aux classes de niveau, je suis vraiment pour. Si on disait aux parents de tous les élèves "particuliers" qu'on les regroupait dans la même classe, je peux assurer qu'on pourrait enlever au moins 50% des élèves parmi les élèves particuliers. C'est difficile de faire reconnaître à un parent que l'enfant est handicapé. Alors, oui, l'enfant ne peut pas écrire, pas lire, pas faire les devoirs, pas se concentrer plus de 10 min, vous devez adapter tout, mais il n'est pas handicapé?? Moi ça m'afflige... Parmi ces enfants, il y a de vrais soucis, parfois, et parfois il y a juste de la surprotection et de l'angoisse des parents. A ceux là il faut un vrai coup de pied. Soit on les met dans une classe "à part" (et les parents refuseront mais ils auront l'obligation de s'adapter à une classe lambda), soit on les met dans une classe lambda. Resteront tous les enfants à vrais problèmes (soit d'apprentissage, soit de comportement inadapté à la vie en groupes.... Et là, je pense que les classes à profil seraient bénéfiques. Moins d'élèves, des enseignants au courant, prévenus, qui devront adapter leur enseignement.
Et je crois que c'est un problème qui n'est pas près d'être réglé, car tout va dans le mauvais sens:
- l'enseignement par les écrans
- le salaire des enseignants trop bas, qui ne motive par pour lutter contre tout ça
- l'inclusion massive de tous les élèves (et on se dirige vers la fin des EGPA!).
Je me faisais la réflexion, l'autre jour, que les élèves qui étaient avant en hôpital de jour, allaient maintenant en SEGPA. Et que les élèves qui allaient avant en SEGPA à cause d'apprentissages difficiles allaient maintenant en classe lambda. Les bons élèves, eux, n'ont qu'à patienter... Et les élèves moyens sont tirés vers le bas.
Par exemple, en réunion plénière de l'école primaire de mes fils, la directrice nous fait toujours un topo sur les retards, à 8h30. On se fait presque "engueuler" en réunion plénière, de manière générale. Mais si l'école est intransigeante sur les retards, que dire des deux instits qui régulièrement arrivent après la sonnerie, sans se presser? Comment inciter nos enfants à être à l'heure si leurs maitresses arrivent tous les jours en retard?
Au collège, j'aimerais beaucoup que les parents aient conscience de la toxicité des écrans sur le cerveau. Mais comment leur faire la leçon, lorsque mes propres collègues ne sont pas fichus de déjeuner à la cantine sans avoir l'oeil rivé au portable? Lorsque les collègues d'EPS conduisent les enfants au gymnase en ayant l'oreillette vissée dans l'oreille, en passant leurs coups de fil perso? Lorsque les maîtresses de primaire répondent aux coups de fil perso en classe devant les élèves? Lorsque l'une d'entre elle met un message sur Facebook pendant une heure de cours? (Attention je ne fais pas de généralités. Il y des collègues d'EPS très bien, et des maîtresses très bien aussi, je parle de certains collègues seulement, mais je crois qu'il y en a dans chaque établissement et que quelques uns suffisent à pourrir une équipe, une ambiance, une éducation).
De plus en plus le laxisme arrive chez les enseignants:
- les écrans (enseignants rivés sur le portable)
- les retards sans plus de réelle motivation pour au moins faire semblant
- le défaitisme face aux devoirs à la maison, lorsque les devoirs ne sont pas faits (beaucoup de mes collègues... ont renoncé à en donner. C'est tellement plus simple... Du coup, ceux qui en donnent doivent ramer trois fois plus pour obtenir qu'ils soient faits).
- Je pourrais rajouter d'autres tirets...
Une scission est en train d'apparaître chez les enseignants eux-mêmes, et cette scission n'aide pas du tout pour nos classes. Les élèves s'engouffrent dedans.
Les nouveaux élèves de sixième qui arrivent au collège n'ont plus aucune conscience de l'autorité qu'on peut avoir; trop d'enseignants n'exercent plus, justement, cette autorité.
Quant aux classes de niveau, je suis vraiment pour. Si on disait aux parents de tous les élèves "particuliers" qu'on les regroupait dans la même classe, je peux assurer qu'on pourrait enlever au moins 50% des élèves parmi les élèves particuliers. C'est difficile de faire reconnaître à un parent que l'enfant est handicapé. Alors, oui, l'enfant ne peut pas écrire, pas lire, pas faire les devoirs, pas se concentrer plus de 10 min, vous devez adapter tout, mais il n'est pas handicapé?? Moi ça m'afflige... Parmi ces enfants, il y a de vrais soucis, parfois, et parfois il y a juste de la surprotection et de l'angoisse des parents. A ceux là il faut un vrai coup de pied. Soit on les met dans une classe "à part" (et les parents refuseront mais ils auront l'obligation de s'adapter à une classe lambda), soit on les met dans une classe lambda. Resteront tous les enfants à vrais problèmes (soit d'apprentissage, soit de comportement inadapté à la vie en groupes.... Et là, je pense que les classes à profil seraient bénéfiques. Moins d'élèves, des enseignants au courant, prévenus, qui devront adapter leur enseignement.
Et je crois que c'est un problème qui n'est pas près d'être réglé, car tout va dans le mauvais sens:
- l'enseignement par les écrans
- le salaire des enseignants trop bas, qui ne motive par pour lutter contre tout ça
- l'inclusion massive de tous les élèves (et on se dirige vers la fin des EGPA!).
Je me faisais la réflexion, l'autre jour, que les élèves qui étaient avant en hôpital de jour, allaient maintenant en SEGPA. Et que les élèves qui allaient avant en SEGPA à cause d'apprentissages difficiles allaient maintenant en classe lambda. Les bons élèves, eux, n'ont qu'à patienter... Et les élèves moyens sont tirés vers le bas.
- amalricuNeoprof expérimenté
Verdurette a écrit:Rappel : investir 1 € pour la petite enfance évite d'en dépenser 8 vingt ans plus tard.
Et je suis payée contractuellement pour enseigner, pas pour dresser des fauves.
Sur le nécessaire investissement et son retour bénéfique sur les petits âges, nous sommes entièrement d'accord.
Pour le reste, avons-nous encore le choix ?
Si quelqu'un a les numéros du prochain tirage du Loto, je suis preneur !
- RabelaisVénérable
Non, on revoit les bases différemment, on rabâche, on ouvre les esprits, lentement, très lentement, on discute, on apprend la relaxation, on teste.Ramanujan974 a écrit:Rabelais a écrit:
Non, les classes de niveau ou plutôt de comportement , il va falloir y venir.
Le problème des classes de comportement c'est que primo il faut trouver quelqu'un pour s'en occuper, et deuzio ça ne fait que déplacer le problème, même si cela permet aux autres de travailler.
Ou alors on leur file un ballon ou des crayons de couleur pour la journée.
Alors oui, on ne fait pas " Le Cid " , mais on peut avancer un peu et les amener peut-être vers l'autonomie, vers un comportement plus adapté.
Et pendant ce temps, les autres peuvent avoir droit à l'instruction qu'ils demandent et qui les nourrit et n'ont pas à se conformer à la stupidité pour exister.
Volontaire dans ces conditions.
_________________
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