Philosophie. Les propositions du rapport Mathiot.

Aiôn a écrit:(...) Mon rêve profond : être connecté, tactile (...)

Ça ressemble à un rêve érotique, ton truc, là...

lene75 a écrit:

marx a écrit:Le système américain n'est pas idiot : aux meilleurs bacheliers, le droit d'entrer dans les meilleures universités.

privées, très chères.

Il y a aussi de très bonnes universités publiques (bon ok il faut aussi payer, mais moins cher) et rester dans son État permet aussi de payer moins.

William Foster a écrit:Ça ressemble à un rêve érotique, ton truc, là...

Effectivement, je trouve le nouveau lycée que l'on nous vend (numérique, modulaire...) un peu trop séducteur pour être sain à mon sens.

Moi j'aime bien: "colorer son parcours"

ddalcatel a écrit:

marx a écrit:

PauvreYorick a écrit:

marx a écrit: renégocier le contrat avec l'Etat

Si contrat il y avait, les choses seraient bien différentes.

On a bien tous un contrat de travail en bonne et due forme qui fait référence à des dispositions réglementaires sur l'organisation hebdomadaire des services, les maxima horaires, le statut des heures indemnisées, etc. et on peut toujours ajouter des étages intéressants à tout cet échafaudage de décrets et c'est ce qui se fera s'il y annualisation du temps de travail (comme ça s'est fait dans le primaire il y deux ans). La révision des statuts réglementaires est possible dans les deux sens.

Je ne suis pas juriste mais non, il me semble que nous n'avons aucun contrat de travail. Aucun document signé par deux parties (nous et notre employeur).
Nous vivons au rythme des décrets...

Autant pour moi, c'est dans le privé sous contrat qu'il y a, comme le nom l'indique, un contrat de travail entre le professeur et l'Etat. Et c'est aussi vrai pour les "contractuels" du public.
Mais il y a l'équivalent d'un contrat de travail pour les titulaires du public, vous avez bien signé quelque chose, quand même... vous avez donné votre consentement quelque part... et s'il n'y a que des décrets qui font foi de la volonté de l'employeur, ça ne change rien au fait que les décrets sont le résultat des rapports de force entre le gouvernement, les ministères, les syndicats...

Non, on ne signe pas de contrat en tant que fonctionnaire, sauf temporaire (ATER par ex.).
Et dans l'enseignement privé sous contrat, c'est l'établissement qui est sous contrat avec l'Etat, cela ne fait en rien référence aux statuts des enseignants.


En même temps, je m'en voudrais de vous empêcher de continuer à raconter n'importe quoi, la semaine a été longue et un peu de popcorn est toujours le bienvenu.

Occam a écrit:La perspective d'avoir 2h en tronc commun m'effraie assez, mais selon certains le plus probable serait quand même qu'on obtienne 3h car la discipline "Démarche et culture scientifique" correspondrait vraisemblablement à moins de 2h. Et comme la philosophie devrait selon le rapport peser 10% du bac, il ne serait pas si étonnant qu'elle ne soit pas réduite à 2h...
J'ai trouvé ce point de vue "rassurant" ici :
https://monsieurphi.com/2018/01/25/la-place-de-la-philosophie-dans-le-futur-lycee/
Que pensez-vous de ce raisonnement ?

En réalité, je trouve personnellement ces arguments inquiétants.
Inquiétants car la lecture du rapport me montre deux matières "reines" : la philosophie et les mathématiques qui raflent toutes les mises.
Et les autres, qui devront "survivre" comme elles peuvent, quitte à s'éloigner des fondamentaux qui en font leur intérêt.

Je tombe (malheureusement) dans le travers -très probablement voulu - de la mise en concurrence des disciplines : et c'est ce que je ressens sur ce post. Beaucoup de monde s'inquiète de la philosophie, fondamentale effectivement pour l'esprit critique et l'argumentation.

Mais Quid des autres disciplines ? Je trouve, personnellement, qu'il est aberrant de donner un tel coefficient à la philosophie. Assez peu d'étudiants en auront besoin dans leur cursus scolaire (ATTENTION, je n'ai pas dit qu'elle n'était pas fondamentale pour la construction citoyenne... Comme toutes les autres disciplines ; mais je trouve que cette position est exagérée.)
Je trouve extrêmement préoccupant le sort réservé aux autres disciplines (Physique-Chimie, SES, SVT etc...)
Et, à la lecture du rapport, il serait extrêmement étonnant que le cours de "Culture et démarche scientifique" revienne à la philosophie. Certes, les ponts entre philosophie et sciences naturelles existent et sont intéressants à exploiter. Mais est-il du ressort des professeurs de philosophie d'enseigner le réchauffement climatique (ses causes, ses conséquences...) par exemple ?

Pour tout vous dire je suis assez inquiet de cette réforme. Mais clairement, à la lecture du texte, ce n'est absolument pas la philosophie qui est la plus à plaindre.

(Bon, les 3/4 des personnes de ce fil s'apprêtent à m'insulter, mais je me devais d'exposer mon avis de manière argumentée )

gauvain31 a écrit:

Rendash a écrit:

gauvain31 a écrit:Des collègues de Physique appliquée se sont reconvertis en Physique-Chimie. Un collègue de SPC s'est reconverti en professeur d'EPS.... Des anciens instituteurs se sont reconvertis en professeurs de SVT. Mais je ne connais aucun professeur de SVT reconverti dans une autre matière. Je ne vois pas trop ce qu'on pourrait faire d'autre à part des ST2S ou STL éventuellement .....

Ben, du français ; tu parles français, non ?

Et du latin. L'étymologie, toussah.

Et du sport. T'es TZR, le sport, tu connais.

Pour les cours de pipeau, prière de s'adresser aux inspecteurs, aux militants des syndicarpettes SGUNSAiennes, et au ministre.

Tu rigoles, mais le pire est que j'ai fait tout ça!
-Du français ; j'en fait tout le temps
-Du latin effectivement pour l’étymologie; je vais devoir expliquer lundi aux Terminales pourquoi on dit un "locus" et des "loci"
-Et le sport; en ITEP , j'ai remplacé au pied levé ma collègue d'EPS (j'avais une heure de creux). Bon j'ai rien fait , je leur ai juste donné le ballon pour qu'ils jouent au foot et je les ai laissé se débrouiller tout seuls par ce que je suis incompétent  sais leur donner de l'autonomie. J'ai fait l'arbitre.

Tu as raison Rendash, je suis polyvalent. Par quelle matière vais-je finir ma carrière ?

Pour l'explication, c'est facile, j'ai pratiqué aujourd'hui avec mes 4e : il suffit de leur botter le train.

" A ma locus :pleurs:
- A ma loci "

De rien

Si ce projet est adoptè mème avec des amènagememts il en sera fini d’un enseignement de la philosophie digne de ce nom .Je lis ici que la philosophie rafle la mise .On croit rêver , avec dans le tronc commun 2h d’enseignememt par classe ,singuliere rafle et quand aux mineures croit on que les élèves de première au moment du choix se précipiteront sur la mineure philosophie ? La maison brûle .Que les collègues se préparent à être les bouche trous de la répartition administrative des heures devant éléves et que les actuels étudiants en philo se réorientent .
La seule question qui se pose est :Quelle sera la reactivitè du monde enseignant et de la sociètè face ã cette imposture ?
Je note que Madame Souad Ayada doyenne de l’IG de philosophie fait partie de la commission Mathiot .Avalise t elle le plan de disparition de la discipline qu’elle est censèe défendre et le corps d’inspection acceptera t il aussi cette conséquence ?

Quel pessimiste, cet Arthur !

On peut lire la synthèse de la place de la philo dans le rapport qu'a faite A. Léandri :
http://www.philotextes.info/spip/spip.php?article118

Le but non avouè est bien sur de réduire le nombre d’heures d’enseignememt donc de postes et en finir avec le statut actuel des enseignants .Vieux projet des libéraux de tout poil .Macron est le premier qui a l’opportunitè politique de le mettre en œuvre .La philosophie subira comme les autres les conséquences de ce projet .12 heures divisèes par 6 font toujours 2 ( matière universelle ou pas ) Les profs de philo et ils ne seront pas les seuls doivent s’attendre à une rupture historique de leur condition de travail .Certes l’inspection leur expliquera qu’il faut s’adapter .
Derrière cette initiative apparaît une forme de haine contre une certaine tradition française .

RogerMartin a écrit:Non, on ne signe pas de contrat en tant que fonctionnaire, sauf temporaire (ATER par ex.).
Et dans l'enseignement privé sous contrat, c'est l'établissement qui est sous contrat avec l'Etat, cela ne fait en rien référence aux statuts des enseignants.


En même temps, je m'en voudrais de vous empêcher de continuer à raconter n'importe quoi, la semaine a été longue et un peu de popcorn est toujours le bienvenu.

Les professeurs du privé sont des "contractuels", il y a bien un contrat avec l'Etat, ou plutôt le rectorat, à parapher en trois exemplaires, mais je m'en voudrais aussi de vous empêcher de vous gausser d'erreurs imaginaires... le contrat qui lie l'organisme de gestion de l'établissement privé à l'Etat, est distinct du contrat entre l'Etat et les personnels enseignants de l'établissement (qui ne sont pas employés par l'établissement mais par l'Etat, sans être pour autant des fonctionnaires de plein droit, c'est un statut mixte). Bref, renseignez-vous un peu.

Ma cde nous rapportait, lors d'une réunion des collègues de philosophie au sujet de la pénible répartition des trop nombreuses heures sup (mais plus d'heures poste, parait-il, pour des bmp conséquents ou des stagiaires), qu'elle avait parlé la veille de notre problème à l'IPR qu'elle connaît bien, et qui est assez estimé par tous : "Je comprends que ce soit individuellement délicat, mais qu'ils prennent toutes les heures qu'ils peuvent, et qu'ils en profitent, dans 3 ans, tant de postes sauteront...", a-t-il répondu tristement.
Il paraît complètement dépité.

Merci pour les infos et ces échanges...

Stagirite a écrit:Merci pour les infos

Attention Stagirite, peut-être que tu en es parfaitement conscient, mais la plupart des infos sur ce fil, qui traduisaient des inquiétudes sur le nombre d'heures de philo en tronc commun, sont aujourd'hui obsolètes.  

neo_prof_SVT a écrit:Bon, les 3/4 des personnes de ce fil s'apprêtent à m'insulter

Et bien visiblement non. Et je ferai même grève contre cette réforme, globalement délétère, notamment par solidarité avec les collègues qui s'estiment encore plus mal lotis, et que je n'insulte jamais. Et j'espère que ce sera le cas de beaucoup de collègues de philo. Quand au réchauffement climatique, d'un point de vue scientifique, c'est au mieux un fait, que l'on peut apprendre à correctement induire d'autres. Dès que nous le refusons, ce que je fais très activement comparativement à la moyenne nationale, nous devons faire de la philosophie, car il faut mobiliser le concept d'intérêt général, apprendre à penser un rapport moins naïf au désir, au progrès, à la technique, découvrir des modèles de sagesse... Vaut mieux pas qu'on se fâche de toute manière, qu'on y gagne ou qu'on y perde pour sa matière, bientôt on va nous contraindre à faire des genres d'EPI transdisciplinaires de grand oral ensemble sur ces questions... sans payer les heures de réunion .

Inquiétante déclaration de l'APPEP (article du 18 mars 2018) ...  
http://www.appep.net/reforme-blanquer-la-philosophie-en-vitrine-son-enseignement-menace/