Interview de Stanislas Dehaene, nouveau directeur du Conseil Scientifique de l'EN

Voir ou revoir l'interview de Stanislas Dehaene, membre du Collège de France, nous parlant des neurosciences...

Au lendemain de l'installation du Conseil scientifique de l'éducation nationale, Marc Fauvelle reçoit son directeur, Stanislas Dehaene, pour comprendre le rôle de ce nouveau conseil, s'interroger sur la place des neurosciences dans les politiques éducatives et sur les inégalités à l'école.

https://www.franceinter.fr/emissions/interactiv/interactiv-11-janvier-2018

Qu'est-ce que j'aime ces scientifiques qui parlent pédagogie et qui sont gentiment posés dans leur laboratoire.

Interview très agaçante. A un moment, Léa Salamé (je crois) lui pose la question : "mais alors, l'école, est-ce que c'était mieux avant ?" Dehaene répond que non, qu'avant peu d'élèves allaient au bac, qu'il y a maintenant de nouveaux publics... En revanche, il a bafouillé quand on lui a demandé la cause de la baisse des résultats de la France aux tests PISA. Il faut qu'on réfléchisse, qu'on étudie cela a-t-il dit. La baisse des horaires en primaire et en français ne lui est pas venue à l'esprit...

J'ai tiqué également... j'ai bien peur que les nouveaux programmes soient encore plus orientées sur l'utilisation des TICE.
Il est intéressant d'aller voir le site animé par Dehaene.

https://moncerveaualecole.com/les-dys/

Où l'on parle de compétences fondamentales basées sur le jeu vidéo, que l'enfant est un EXPERT bien avant de savoir lire...
Pour les Dys, il élude complétement la surexposition des enfants aux écrans, cela va complètement à contre-courant des messages alarmants des professionnels de santé, prônant le retour au "manuel" et à l'interaction avec l'enseignant.

Heureusement, y'a Dehaene

J'aime assez comme des gens qui ne connaissent pas le bonhomme ni son boulot viennent en tirer quelques lignes pour le caricaturer. Précisément ce que l'on demande aux élèves d'éviter. Sans parler du mépris, partir du principe que l'interlocuteur est un idiot et que nous détenons la clé qu'il s'attache à cacher. J'ai beaucoup de mal avec ce ton. Je peux comprendre qu'on le construise en réaction, mais ce moment ou le ressenti prend le pas sur l'analyse m'effraie un peu.
Honnêtement, beaucoup des travaux de Dehaene peuvent venir en support aux revendications que j'ai souvent lues sur ce forum, notamment a propos de la place de la lecture/ecriture.

Une chose est certaine : quelqu'un qui qualifie Alvarez de "pédagogue d'exception" n'y connaît pas grand chose en enseignement, ou pour le moins a de grosses lacunes et probablement de gros préjugés (faux).

ylm a écrit:Une chose est certaine : quelqu'un qui qualifie Alvarez de "pédagogue d'exception" n'y connaît pas grand chose en enseignement, ou pour le moins a de grosses lacunes et probablement de gros préjugés (faux).

C'est sûr qu'elle a une trèèèèès haute estime d'elle-même et on peut dire qu'elle a bien géré sa carrière : elle ne devrait plus avoir à enseigner et devrait se contenter de faire des conférences où elle donnera de précieux conseils du haut de ses 3 années d'expérience, un modèle pour nous tous.
Sinon, ce jugement peut aussi être vu comme un bon signal pour les PE : les conditions de travail qui ont été données à S. Alvarez vont donc être généralisées puisque l'expérience a été concluante. Et là, c'est tout de même extra toute cette liberté qui va être offerte et toutes ces enveloppes budgétaires qui vont pleuvoir dans les écoles pour se fournir le matériel et le reste...

JEMS a écrit:Voir ou revoir l'interview de Stanislas Dehaene, membre du Collège de France, nous parlant des neurosciences...

Au lendemain de l'installation du Conseil scientifique de l'éducation nationale, Marc Fauvelle reçoit son directeur, Stanislas Dehaene, pour comprendre le rôle de ce nouveau conseil, s'interroger sur la place des neurosciences dans les politiques éducatives et sur les inégalités à l'école.

https://www.franceinter.fr/emissions/interactiv/interactiv-11-janvier-2018

Qu'est-ce que j'aime ces scientifiques qui parlent pédagogie et qui sont gentiment posés dans leur laboratoire.

Je ne sais pas si vous avez des scientifiques purs et durs dans votre famille, mais c'est mon cas, et une chose est sûre: si vous voulez les faire pouffer de rire, il suffit de prononcer devant eux le mot "neurosciences". De ce que j'ai pu comprendre, cela leur fait le même effet que, sur nous, "sciences de l'éducation".

Orlanda a écrit:Je ne sais pas si vous avez des scientifiques purs et durs dans votre famille, mais c'est mon cas, et une chose est sûre: si vous voulez les faire pouffer de rire, il suffit de prononcer devant eux le mot "neurosciences". De ce que j'ai pu comprendre, cela leur fait le même effet que, sur nous, "sciences de l'éducation".

Hum hum. La carrière de Stanislas Dehaene, c'est aussi :

Il a été élu membre de l’Académie des Sciences le 29 novembre 2005, et est professeur au Collège de France à la chaire de psychologie cognitive expérimentale. Stanislas Dehaene est directeur de l'unité de Neuroimagerie Cognitive, unité mixte INSERM-CEA à Neurospin dans l'Essonne.

Je ne concevais pas le collège de France, l'INSERM, le CEA et l'académie des Sciences comme des annexes du Djamel Comedy Club. Je doute par exemple qu'on trouve le moindre "scientifique de l'éducation" à l'académie des sciences.

Une vidéo de 37 minutes de Stanilas Dehaene filmée dans le cadre de la journée « Séminaire Sciences cognitives et éducation (Ministère de l'Education Nationale/Collège de France) ».
Il rappelle que les neurosciences ne sont pas des sciences « stabilisées » et qu'un dialogue avec les enseignants est nécessaire en vue d'améliorer l'apprentissage des enfants.

En fin de vidéo il termine par quelques mots de prudence (à 35'38") :

1.  toute recherche scientifique présente une part d'incertitude et les enseignants doivent exercer leur regard critique
   
2. beaucoup de résultats de sciences cognitives et d'imagerie cérébrale sont récents et demandent à être confirmés, les enseignants doivent donc les prendre avec précaution
   
3. même si les processus cognitifs des enfants étaient entièrement connus, on ne pourrait pas en déduire quelle est la méthode optimale, il ne croit pas à LA méthode, mais à des principes d'enseignement structurés
   
4. certaines tentatives de passage trop rapide de la connaissance scientifique à l'enseignement ont conduit à l'erreur, c'est le cas de la méthode globale de lecture qui est venue de certains de ses prédécesseurs, ce qui appelle à la prudence.