- HeathflowerNiveau 4
Bonjour à tous.
Dans ma séquence sur dire l'amour, je vais profiter du poème "Demain dès l'aube" pour revoir le futur simple et ses emplois avec mes 4è. J'aimerais bien leur faire une petite interro sur 10 ensuite, mais j'ai du mal à trouver un poème dans le thème qui soit au futur et qui en présente plusieurs emplois... Auriez-vous des idées ?
Je précise que me tutrice m'impose de faire des évaluations "en contexte" c'est-à-dire à partir d'un texte littéraire. Si je ne trouve pas le poème parfait, pensez-vous qu'un corpus de vers ferait l'affaire ?
Dans ma séquence sur dire l'amour, je vais profiter du poème "Demain dès l'aube" pour revoir le futur simple et ses emplois avec mes 4è. J'aimerais bien leur faire une petite interro sur 10 ensuite, mais j'ai du mal à trouver un poème dans le thème qui soit au futur et qui en présente plusieurs emplois... Auriez-vous des idées ?
Je précise que me tutrice m'impose de faire des évaluations "en contexte" c'est-à-dire à partir d'un texte littéraire. Si je ne trouve pas le poème parfait, pensez-vous qu'un corpus de vers ferait l'affaire ?
- miss sophieExpert spécialisé
Plusieurs emplois, je ne sais pas, mais ce poème comporte du futur :
Soleils couchants
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne
Soleils couchants
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne
- ProvenceEnchanteur
Heathflower a écrit:
Je précise que me tutrice m'impose de faire des évaluations "en contexte" c'est-à-dire à partir d'un texte littéraire.
:|
L'an prochain, la liberté.
Puisqu'il vaudrait mieux profiter du texte sans en abuser, tu peux étudier la valeur principale du futur simple et rappeler les autres valeurs (plus rares).
- tannatHabitué du forum
Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, (1578).
L’écolier
J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche
quand je n’irai pas à l’école
j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d’Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l’orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau, Battre la campagne (1968).
Que me conseillez-vous, mon coeur ?
Que me conseillez-vous, mon coeur ?
Irai-je par devers la belle
Lui dire la peine mortelle
Que souffrez pour elle en douleur ?
Pour votre bien et son honneur,
C'est droit que votre conseil céle.
Que me conseillez-vous, mon coeur,
Irai-je par devers la belle ?
Si pleine la sais de douceur
Que trouverai merci en elle,
Tôt en aurez bonne nouvelle.
J'y vais, n'est-ce pour le meilleur ?
Que me conseillez-vous, mon cœur ?
Charles d'Orléans (1394-1465).
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène, (1578).
L’écolier
J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche
quand je n’irai pas à l’école
j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d’Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l’orthographe mélancoliquement
Raymond Queneau, Battre la campagne (1968).
Que me conseillez-vous, mon coeur ?
Que me conseillez-vous, mon coeur ?
Irai-je par devers la belle
Lui dire la peine mortelle
Que souffrez pour elle en douleur ?
Pour votre bien et son honneur,
C'est droit que votre conseil céle.
Que me conseillez-vous, mon coeur,
Irai-je par devers la belle ?
Si pleine la sais de douceur
Que trouverai merci en elle,
Tôt en aurez bonne nouvelle.
J'y vais, n'est-ce pour le meilleur ?
Que me conseillez-vous, mon cœur ?
Charles d'Orléans (1394-1465).
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- HeathflowerNiveau 4
Merci pour vos réponses, je pense que je vais prendre le poème de Queneau, ils devront repérer l'emploi du futur, réécrire en changeant de personne, et je leur demanderai aussi de rappeler les autres emplois et ce sera bien, pour une interro sur 10 je ne veux pas trop me casser la tête
- tannatHabitué du forum
Il y a aussi ce poème de Francis Jammes, Le Deuil des primevères, 1901.
ÉLÉGIE SEPTIÈME
— Dis-moi, dis-moi, guérirai-je
de ce qui est dans mon cœur ?
— Ami, ami, la neige
ne guérit pas de sa blancheur.
— Amie qui, dans les larmes, souris
comme un arc-en-ciel dans la pluie,
dis-moi, dis-moi, ô Mamore,
s’il me faudra mourir encore ?
— Es-tu fou mon petit ami ?
Tu le sais... Nous irons en Paradis...
— Ô Mamore, dans le ciel bleu,
dis ? Que diras-tu au Bon-Dieu ?
— Je lui dirai que, sur la terre,
il y a de grandes misères.
— Ô Mamore tant aimée... Dis ?...
Comment sera le Paradis ?
— Il y aura des harpes
d’azur et des écharpes.
— Qu’y aura-t-il encore, Mamore,
au Paradis ? Encore... Encore...
— Ô ami je suis ta Mamore.
Au Paradis il y a notre amour.
ÉLÉGIE SEPTIÈME
— Dis-moi, dis-moi, guérirai-je
de ce qui est dans mon cœur ?
— Ami, ami, la neige
ne guérit pas de sa blancheur.
— Amie qui, dans les larmes, souris
comme un arc-en-ciel dans la pluie,
dis-moi, dis-moi, ô Mamore,
s’il me faudra mourir encore ?
— Es-tu fou mon petit ami ?
Tu le sais... Nous irons en Paradis...
— Ô Mamore, dans le ciel bleu,
dis ? Que diras-tu au Bon-Dieu ?
— Je lui dirai que, sur la terre,
il y a de grandes misères.
— Ô Mamore tant aimée... Dis ?...
Comment sera le Paradis ?
— Il y aura des harpes
d’azur et des écharpes.
— Qu’y aura-t-il encore, Mamore,
au Paradis ? Encore... Encore...
— Ô ami je suis ta Mamore.
Au Paradis il y a notre amour.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum