Utiliser le jeu de société comme support pédagogique

du temps ... cela demande du temps

J'utilise souvent les dominos pour réviser.
Je ne travaille que des connaissances avec les jeux car je trouve qu'ils n'arrivent pas à faire le lien avec le cours, ne transposent pas ces compétences au cours.
Bref, pour réviser je trouve ça bien, ça change un peu.

JPhMM a écrit:

vinirandofr a écrit:JPhMM ... ce ne sont que des exemples de compétences, mais il est tout à fait possible de développer n'importe quelle connaissance ou compétence à travers un jeu ... le jeu n'étant encore une fois qu'un outil pédagogique parmi d'autres.

Je comprends bien. Encore faut-il qu'ils transposent. Ce qui est loin d'être évident. C'est un peu le problème principal des compétences : la transposition.

J'anime le club de jeux de société du collège, je leur achète plein de jeux différents et j'ai bien des jeux qui mettent en jeu de telles compétences, a priori, mais les mêmes en classe ne déploient pas nécessairement ces compétences. J'ai en tête par exemple des élèves de 6e qui adorent jouer à l'Ile Interdite (jeu coopératif) mais sont incapables de travailler les maths en groupe. Va comprendre.

C'est exactement ce que dit Tricot, il explique que "tous les travaux .... convergent malheureusement vers la même conclusion : en jouant au jeu X on apprend à jouer au jeu X, et c'est tout !".

vinirandofr a écrit:Je ne suis pas un pro de la création de jeux et j'aurais bien aimé croiser quelqu'un ici qui a déjà construit un jeu de cartes ou un jeu de plateau pour enrichir ses cours. Mais la discussion que j'ai entamée ici ne se limite pas à cette envie de créer des jeux, je souhaite avoir partager votre expérience avec les jeunes sur l'utilisation du jeu en classe.

Pas en tant qu'enseignant mais en tant qu'étudiant je faisais souvent des parties de "Trivial Poursuit" thématique pour permettre, non pas d'apprendre mais de tester l'acquisition des connaissances (retenir dates, nom, actions, définitions ...).
L'important est, je pense, de ne pas chercher à réinventer la roue. Adapter un mécanisme de jeu, simple et connu, me semble plus efficace et moins abracadabrantesques.

Le jeu est un mécanisme fort dans l'apprentissage, surtout une forme d'autonomie (le petit bac pour l'acquisition de vocabulaire). En ce sens, il me semble que présenter le jeu, comme un outil/moyen d'apprentissage et de révision (une méthode de révision avec un esprit ludique) est plus important que de transmettre des contenus par voie ludique ou que d'idéaliser l'acquisition de compétences par le jeu.

Monsieur_Tesla a écrit:du temps ... cela demande du temps

Je confirme. Ce premier escape game m'a pris 3 semaines à organiser. Bon, comme c'était mon premier, je pense que le suivant sera plus rapide à faire.


Question efficacité, je pense que c'est la création de jeu qui offre la plus grande richesse pédagogique parce qu'il faut comprendre la mécanique et la faire vivre.
Une collègue de maths utilise les jeux pour faire découvrir les probabilités au collège.
Couplé à un bon Zombicide ça peut motiver les élèves à savoir quelle stratégie mettre en place. Aller fouiller les pièces d'abord ou buter du runner d'abord ? Oh zut t'es mort !

celitian a écrit:

JPhMM a écrit:

vinirandofr a écrit:JPhMM ... ce ne sont que des exemples de compétences, mais il est tout à fait possible de développer n'importe quelle connaissance ou compétence à travers un jeu ... le jeu n'étant encore une fois qu'un outil pédagogique parmi d'autres.

Je comprends bien. Encore faut-il qu'ils transposent. Ce qui est loin d'être évident. C'est un peu le problème principal des compétences : la transposition.

J'anime le club de jeux de société du collège, je leur achète plein de jeux différents et j'ai bien des jeux qui mettent en jeu de telles compétences, a priori, mais les mêmes en classe ne déploient pas nécessairement ces compétences. J'ai en tête par exemple des élèves de 6e qui adorent jouer à l'Ile Interdite (jeu coopératif) mais sont incapables de travailler les maths en groupe. Va comprendre.

C'est exactement ce que dit Tricot, il explique que "tous les travaux .... convergent malheureusement vers la même conclusion : en jouant au jeu X on apprend à jouer au jeu X, et c'est tout !".

Oui voilà.
Merci pour ce retour de Tricot.

Mila Saint Anne a écrit:Une collègue de maths utilise les jeux pour faire découvrir les probabilités au collège.

En même temps... les probas sont nées par les jeux et les dés, alors.

Mila Saint Anne a écrit:

Monsieur_Tesla a écrit:du temps ... cela demande du temps

Je confirme. Ce premier escape game m'a pris 3 semaines à organiser. Bon, comme c'était mon premier, je pense que le suivant sera plus rapide à faire.


Question efficacité, je pense que c'est la création de jeu qui offre la plus grande richesse pédagogique parce qu'il faut comprendre la mécanique et la faire vivre.
Une collègue de maths utilise les jeux pour faire découvrir les probabilités au collège.
Couplé à un bon Zombicide ça peut motiver les élèves à savoir quelle stratégie mettre en place. Aller fouiller les pièces d'abord ou buter du runner d'abord ? Oh zut t'es mort !

Je ne sais pas s'il est possible d'imaginer un truc qui m'aurait davantage "démotivé" quand j'étais collégien que ce genre de niaiseries.

Pour ma part, à la fin de mon année de stage j'avais fait un jeu de rôles avec mes 5e (faut dire qu'ils n'étaient plus très nombreux en cours ^^) qui les obligeait à exploiter tout ce que nous avions fait en cours d'année... Ils s'étaient éclatés... et moi aussi !

Cela ne nous rajeunit pas...

eh oui, mais si le programme est fait, les élèves auront appris à communiquer (communiquer c'est essentiel en sciences, communication orale, écrite, visuelle), à travailler en groupe, à faire des recherches documentaires, à reformuler ... c'est tout bénéfice !

JPhMM a écrit:

Cela ne nous rajeunit pas...

Ai-je le droit de dire que j'aime encore les livres dont vous êtes le héros (mention spéciale à Loup solitaire) ? Après, c'était un jeu de rôles "grandeur nature" avec des objets et tout et tout !

Oh purée !

Les jeux de rôles sont très à la mode en ce moment. Intégrer des jeux de rôles dans les cours ne peut être que bénéfique, mais l'aspect ludique n'est pas compris de la même manière par les élèves.

Nous avons eu au lycée une intervenante qui a proposé un jeu de rôle pour sensibiliser les élèves sur les problèmes politiques liés à l'eau, c'était génial, les élèves se sont vraiment pris au jeu et ont appris énormément de choses.

Ca peut m'arriver en latin, surtout en cinquième. J'utilise le principe du "qui suis-je" par exemple pour créer des automatismes dans la reconnaissance de la flexion des noms (je travaille par cas plutôt que par modèle de déclinaison) ; je les oblige à "dialoguer en latin" pour introduire quelques réflexes avant de les formaliser plus tard. Bon, ça dure cinq minutes en fin d'heure, pas plus.

Oui mais 5 minutes c'est mieux que rien et il faut bien commencer par un bout.

Illiane a écrit:Pour ma part, à la fin de mon année de stage j'avais fait un jeu de rôles avec mes 5e (faut dire qu'ils n'étaient plus très nombreux en cours ^^) qui les obligeait à exploiter tout ce que nous avions fait en cours d'année... Ils s'étaient éclatés... et moi aussi !

Moi aussi, j'avais terminé mon année de stage par la création d'un jeu — mais vraiment basique ; c'était une sorte de trivial pursuit créé par les élèves à partir de toutes les leçons de français de l'année. J'avais trouvé ça intéressant pour eux (mais long) pour s'approprier vraiment les leçons. Seulement, c'était sans doute un peu tardif pour être durablement efficace.

J'ai fabriqué un Time's Up avec les notions de langues vivantes et ça marche très bien. Ils me le réclament même parfois.
Je vais en faire un pour chaque niveau avec le vocabulaire vu dans l'année.
Il faut dire que j'adore plastifier des cartes!^^

J'ai demandé il y a quelques années, en modules, à 2 élèves férus de jeu de rôle de nous faire une initiation en anglais (nous avions travaillé sur un texte présentant les créateurs du jeu): ça c'était très bien passé.

Combien d'heures ça t'a pris pour créer le trivial pursuit avec les élèves ?

vinirandofr a écrit:Combien d'heures ça t'a pris pour créer le trivial pursuit avec les élèves ?

Quatre heures avec des sixièmes.

Illiane a écrit:

JPhMM a écrit:

Cela ne nous rajeunit pas...

Ai-je le droit de dire que j'aime encore les livres dont vous êtes le héros (mention spéciale à Loup solitaire) ? Après, c'était un jeu de rôles "grandeur nature" avec des objets et tout et tout !

Oh mais tu as le droit, d'autant que les Loup Solitaire sont des merveilles du genre. J'ai encore le "les Maîtres des Ténèbres" première édition.

Mila Saint Anne a écrit:Oh purée !

Comme tu dis.

Et ça aussi.

J'ai démarré un projet pour créer un jeu de société avec mes 6èmes sur le thème de l'énergie. J'ai prévu 6 h. Je mène ce projet avec la documentaliste.

Question : tu as guidé les élèves ? c'est toi qui a choisi le trivial pursuit ou bien c'est eux qui ont envie de faire un tel jeu ?

Pour ma part je me pose 3 alternatives :

- soit je décide quel jeu on construit et je les guide à travers mon idée de jeu
- soit je laisse la classe en discuter en fonction des envies et surtout des connaissances des jeux que chacun peut avoir, et ainsi des groupes se forment et travaillent indépendamment des autres groupes sur leur propre jeu
- soit la classe choisit ensemble le type de jeu qu'ils souhaitent créer et ensuite je scinde la classe en petits groupes spécialisés (travail sur le plateau, travail sur les cartes, travail sur les questions, travail sur les graphismes, ...)

Pourrais-tu me conseiller ?

Les mots me manquent.

Bref.

Les jeux à valeur ajoutée pédagogique non chiants (soyons sincères, les serious games sont souvent sérieusement chiants) sont rares. Les Défis Nature et autres Timeline en font partie. Sinon il faut basculer sur les grands classiques, qui sont très intéressants pour certains élèves : échecs par exemple (ici certaines classes de SEGPA font des tournois d'échecs, comme Président du FSE j'ai acheté 10 jeux d'échecs pour cela).

En fait la préparation du projet a démarré, mais je démarre réellement avec les élèves en janvier.