- KamolNiveau 9
Bonsoir à tous,
Forte des conseils tout frais de mon inspectrice, je m'apprête à aborder les Fourberies sous l'angle pro(?)posé par les nouveaux programmes, faisant fi, ou presque de l'entrée comique (non, je n'y arriverai pas totalement, je le sais), ou du moins ne l'annonçant pas comme problématique centrale.
Ainsi, j'ai choisi cette problématique: "Comment l'auteur nous parle-t-il des relations entre parents et enfants et entre hommes et femmes dans cette pièce du XVIIe siècle ?"
Aussi, j'aimerais savoir quels textes vous étudieriez dans cette optique?
Je pensais ne pas faire l'impasse sur la scène d'exposition (question de principe) ni sur celle du sac (tout de même culte!) (donc je parlerai forcément du comique), mais du coup, j'aurais bien étudié une scène que je ne vois jamais, celle ou Zerbinette et Hyacinte exposent leurs craintes d'être délaissées par leur amant devant l'autorité paternelle revenue. Qu'en pensez-vous? D'autres idées/ scènes à voir selon vous dans cette optique?
Merci pour votre aide, et de m'avoir lue.
Bonne soirée
Forte des conseils tout frais de mon inspectrice, je m'apprête à aborder les Fourberies sous l'angle pro(?)posé par les nouveaux programmes, faisant fi, ou presque de l'entrée comique (non, je n'y arriverai pas totalement, je le sais), ou du moins ne l'annonçant pas comme problématique centrale.
Ainsi, j'ai choisi cette problématique: "Comment l'auteur nous parle-t-il des relations entre parents et enfants et entre hommes et femmes dans cette pièce du XVIIe siècle ?"
Aussi, j'aimerais savoir quels textes vous étudieriez dans cette optique?
Je pensais ne pas faire l'impasse sur la scène d'exposition (question de principe) ni sur celle du sac (tout de même culte!) (donc je parlerai forcément du comique), mais du coup, j'aurais bien étudié une scène que je ne vois jamais, celle ou Zerbinette et Hyacinte exposent leurs craintes d'être délaissées par leur amant devant l'autorité paternelle revenue. Qu'en pensez-vous? D'autres idées/ scènes à voir selon vous dans cette optique?
Merci pour votre aide, et de m'avoir lue.
Bonne soirée
- Kan-gourouFidèle du forum
Je ne vois pas pourquoi il faudrait mettre le comique de côté. La scène de la galère permet à la fois de rire et de montrer les relations père-fils.
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Travaux en cours...
- KamolNiveau 9
Pas "mettre de côté", mais elle voulait dire qu'il fallait faire des choix, et donc pas forcément aborder les oeuvres sous l'angle générique canonique. C'était pour nous déculpabiliser, en fait.
Mais non, je ne laisserai pas le côté comique, c'est clair, même si je voulais, je n'y arriverais pas.
Merci, tu as raison pour cette scène qui est de toute évidence une des plus riches, donc difficilement contournable...
Mais non, je ne laisserai pas le côté comique, c'est clair, même si je voulais, je n'y arriverais pas.
Merci, tu as raison pour cette scène qui est de toute évidence une des plus riches, donc difficilement contournable...
- IphigénieProphète
Où l'on voit que l'obsession de la problématique en vient à plier une oeuvre à la fantaisie d'une IPR en recherche d'un second souffle pour sa carrière. ..
l'angle canonique c'est quand même le minimum à faire acquérir par l'élève, s'il y a quelque chose à laisser tomber c'est la suggestion de l'inspectrice plutôt....
Cela dit Moliere vu sous l'angle tragique, c'est la tarte à la crème redondante des trente dernières années, sous pretexte de lecture originale. ..
l'angle canonique c'est quand même le minimum à faire acquérir par l'élève, s'il y a quelque chose à laisser tomber c'est la suggestion de l'inspectrice plutôt....
Cela dit Moliere vu sous l'angle tragique, c'est la tarte à la crème redondante des trente dernières années, sous pretexte de lecture originale. ..
- LefterisEsprit sacré
C'est ça, les nouveaux programmes. Etudier la littérature non pour ce qu'elle est, mais pour la plier aux lubies sociétalistes du moment, aux interprétations branchées, voire en faire quelque chose de "pratique", puisque cette idéologie a fortement sévi et influencé les programmes (d'ailleurs, on peut étudier autre chose que de la littérature, du moment que ça sert la "problématique", tout se vaut).Iphigénie a écrit:Où l'on voit que l'obsession de la problématique en vient à plier une oeuvre à la fantaisie d'une IPR en recherche d'un second souffle pour sa carrière. ..
l'angle canonique c'est quand même le minimum à faire acquérir par l'élève, s'il y a quelque chose à laisser tomber c'est la suggestion de l'inspectrice plutôt....
Cela dit Moliere vu sous l'angle tragique, c'est la tarte à la crème redondante des trente dernières années, sous prétexte de lecture originale. ..
A mon avis, il vaut mieux faire étudier les classiques pour donner les bases culturelles, jusqu'à ce que cette bouille de vomi soit balayée, et coller après le titre ronflant qu'ils veulent, on trouve toujours un des trucs tirés par les cheveux.
Etudier Scapin par exemple parce que ses inspirations sont multiples, ce qui est bien plus avéré que les délires sortis d'un séminaire pédagogol ( comédie antique, farce, commedia dell'arte, comédie d'intrigue... )et permet d'élargir l'horizon culturel, me paraît plus intéressant sur le long terme qu'un fil conducteur capillotracté digne du scénario d'une série télé pour ados.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Autrement dit, étudier les Fourberies de Scapin, parce que c'est grave cool
Je suis compassion pour les collègues de lettres dont on dénature ainsi le métier. On connaît ça, en HG, avec les citoyennetés Vivrensambl durables.
Je suis compassion pour les collègues de lettres dont on dénature ainsi le métier. On connaît ça, en HG, avec les citoyennetés Vivrensambl durables.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Pierre-HenriHabitué du forum
Les relations père-fils n'ont rien de crédible dans cette pièce. Molière écrit une farce, pas un drame familial.
Personnellement, je lis le dénouement (l'abracadabrante double reconnaissance) sous cet angle : une parodie de mélodrame. Les personnages doivent surjouer la scène larmoyante, se jeter à grands cris dans les bras les uns des autres, devenir ridicules à force d'émotion factice.
Personnellement, je lis le dénouement (l'abracadabrante double reconnaissance) sous cet angle : une parodie de mélodrame. Les personnages doivent surjouer la scène larmoyante, se jeter à grands cris dans les bras les uns des autres, devenir ridicules à force d'émotion factice.
- DeliaEsprit éclairé
Pierre-Henri a écrit:Les relations père-fils n'ont rien de crédible dans cette pièce. Molière écrit une farce, pas un drame familial.
Personnellement, je lis le dénouement (l'abracadabrante double reconnaissance) sous cet angle : une parodie de mélodrame. Les personnages doivent surjouer la scène larmoyante, se jeter à grands cris dans les bras les uns des autres, devenir ridicules à force d'émotion factice.
Parodie de mélodrame avant la naissance du mélodrame ? C'est le plagiat par anticipation !
Molière se plie à la loi du genre, dans la droite ligne de Ménandre, Plaute et Térence. Surjouer la scène ? Bien entendu qu'il faut surjouer la scène, comme toutes les autres scènes : c'est une farce.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- IphigénieProphète
Deus e machina, c'est pas inventé d'hier.
- InvitéInvité
Cette entrée est débile, comme ces nouveaux programmes pensés avec les pieds. Une fois l'IPR partie, il serait urgent d'oublier ces fadaises et s'appuyer sur le TDL, qui propose de longs extraits, des questionnaires solides et des exercices d'écriture toujours pertinents par exemple. Je signale que la Comédie Française propose des retransmissions de cette pièce jusqu'en janvier.
- MélisandeNeoprof expérimenté
J'étudie les Fourberies de Scapin en faisant une belle problématique, correspondant au programme, affichée en tête de mes objectifs de séquence...
Et je m'en préoccupe comme d'une guigne pendant l'étude, privilégiant la richesse de la langue, les ressorts comiques et le contexte historique, la figure du valet, éléments bien plus intéressants que la relation père-fils (comme si Molière s'était préoccupé de la relation père-fils en écrivant cette pièce !).
Et je m'en préoccupe comme d'une guigne pendant l'étude, privilégiant la richesse de la langue, les ressorts comiques et le contexte historique, la figure du valet, éléments bien plus intéressants que la relation père-fils (comme si Molière s'était préoccupé de la relation père-fils en écrivant cette pièce !).
- LefterisEsprit sacré
Pas écrit que avec les pieds. Ecrits par un pédagogiste retraité , avec la rage de détruire ce qui existait, et de voir triompher les idées du pédagogisme.corailc a écrit:Cette entrée est débile, comme ces nouveaux programmes pensés avec les pieds. Une fois l'IPR partie, il serait urgent d'oublier ces fadaises et s'appuyer sur le TDL, qui propose de longs extraits, des questionnaires solides et des exercices d'écriture toujours pertinents par exemple. Je signale que la Comédie Française propose des retransmissions de cette pièce jusqu'en janvier.
Pareil, ils veulent des titres ronflants, on les colle sur les chapitres, si ça leur chante, mais on étudie les oeuvres, pas les sujets de société qui tiennent à coeur à tous ces gens qui sont à genoux devant la société extérieure, mercantile, pratique et utilitaire, vissée à ses lubies et ses portables, où l'élève est un roi qui doit choisir et s'"amuser" tout le temps.Mélisande a écrit:J'étudie les Fourberies de Scapin en faisant une belle problématique, correspondant au programme, affichée en tête de mes objectifs de séquence...
Et je m'en préoccupe comme d'une guigne pendant l'étude, privilégiant la richesse de la langue, les ressorts comiques et le contexte historique, la figure du valet, éléments bien plus intéressants que la relation père-fils (comme si Molière s'était préoccupé de la relation père-fils en écrivant cette pièce !).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- KamolNiveau 9
Aïe, d'accord, au temps pour moi... Bon, bah je ferai ça comme ça cette année, et je reprendrai mon "bon vieux" cours l'an prochain.
Bon, je pensais que c'était l'occasion d'aborder la pièce sous un autre angle, et de faire que les élèves se sentent plus concernés par son propos, mais vous avez raison, c'est sans doute démago...
Que je suis influençable!
Bon, je pensais que c'était l'occasion d'aborder la pièce sous un autre angle, et de faire que les élèves se sentent plus concernés par son propos, mais vous avez raison, c'est sans doute démago...
Que je suis influençable!
- ernyaFidèle du forum
Tu peux utiliser la scène où Scapin fait répéter son rôle à Octave et où il imite le père fâché.
Pour moi, la pièce se prête moins bien à ce thème que l'Avare, par exemple. Les enfants communiquent très peu avec leurs parents dans les Fourberies.
Vivement que cette idée d'aborder la littérature par thèmes débiles soit abandonnée !
Pour moi, la pièce se prête moins bien à ce thème que l'Avare, par exemple. Les enfants communiquent très peu avec leurs parents dans les Fourberies.
Vivement que cette idée d'aborder la littérature par thèmes débiles soit abandonnée !
- ProvenceEnchanteur
Il ne tient qu'à nous de ne pas en tenir compte.ernya a écrit:
Vivement que cette idée d'aborder la littérature par thèmes débiles soit abandonnée !
- MyrrhaNiveau 9
Bonjour,
Je me permets de relancer ce fil pour poser une question : pensez-vous qu'il soit plus approprié de faire étudier Les Fourberies de Scapin en 6ème (ruses, mensonges et masques) ou en 5ème (amis, familles, réseaux) ?
Et au-delà de ces programmes par entrées thématiques, il est vrai discutables, pensez-vous que cette pièce soit plus adaptée à des élèves de 6ème ou de 5ème ?
Je ne sais pas encore quelles classes j'aurai l'an prochain (nouvelle stagiaire) mais j'ai vu que la pièce serait jouée à La Comédie Française et comme je suis affectée à Paris, j'aimerais beaucoup étudier la pièce et emmener les élèves au théâtre.
Je me permets de relancer ce fil pour poser une question : pensez-vous qu'il soit plus approprié de faire étudier Les Fourberies de Scapin en 6ème (ruses, mensonges et masques) ou en 5ème (amis, familles, réseaux) ?
Et au-delà de ces programmes par entrées thématiques, il est vrai discutables, pensez-vous que cette pièce soit plus adaptée à des élèves de 6ème ou de 5ème ?
Je ne sais pas encore quelles classes j'aurai l'an prochain (nouvelle stagiaire) mais j'ai vu que la pièce serait jouée à La Comédie Française et comme je suis affectée à Paris, j'aimerais beaucoup étudier la pièce et emmener les élèves au théâtre.
- RabelaisVénérable
En cinquième.Myrrha a écrit:Bonjour,
Je me permets de relancer ce fil pour poser une question : pensez-vous qu'il soit plus approprié de faire étudier Les Fourberies de Scapin en 6ème (ruses, mensonges et masques) ou en 5ème (amis, familles, réseaux) ?
Et au-delà de ces programmes par entrées thématiques, il est vrai discutables, pensez-vous que cette pièce soit plus adaptée à des élèves de 6ème ou de 5ème ?
Je ne sais pas encore quelles classes j'aurai l'an prochain (nouvelle stagiaire) mais j'ai vu que la pièce serait jouée à La Comédie Française et comme je suis affectée à Paris, j'aimerais beaucoup étudier la pièce et emmener les élèves au théâtre.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- MyrrhaNiveau 9
Merci pour vos réponses.
- ElaïnaDevin
Je me rappelle que dans mon bahut, on faisait Le médecin malgré lui en 6e et Scapin en 5e.
Maintenant, sur la problématique générale, la plupart des spécialistes de Molière, historiens et autres, sont d'accord pour montrer que Molière est partisan d'une contrainte des pères sur leurs enfants (comme tout le monde au XVIIe siècle, il n'y a pas de raison pour qu'il y échappe), mais d'une contrainte légère et négociable.
Maintenant, sur la problématique générale, la plupart des spécialistes de Molière, historiens et autres, sont d'accord pour montrer que Molière est partisan d'une contrainte des pères sur leurs enfants (comme tout le monde au XVIIe siècle, il n'y a pas de raison pour qu'il y échappe), mais d'une contrainte légère et négociable.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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