- User9242Niveau 5
Bonjour.
Bien à vous.
L'erreur de ma part n'est pas à exclure, si c'est tel est le cas, voici mes excuses préalables.
C'est juste pour dire qu'après avoir parcouru quelques topics qui se sont intéressés à l'approche par compétence, il me semble que certains aspects relatifs à la question n'ont pas encore suscité quelque intérêt. Il s'agit, d'une part, de l'existence probable d'un hiatus entre la définition de la notion de compétence, telle qu'elle a été institutionnalisée par le Socle commun, et ses différentes déclinaisons dans les programmes et, d'autre part, de la question de savoir si cet enseignement est possible ou non.
En effet, même en essayant de résister à toute propension à la critique, l'examen de la question de l'approche par compétence n'en révèle pas moins un certain nombre d'aspects problématiques. Car, quand bien même l'on voudrait accorder foi à cette doxa, toute tentative de sa mise en pratique -si l'on prend au sérieux la définition institutionnelle- semble déboucher inexorablement sur une impasse pédagogique. Et l'énoncé du Socle commun, quant à l'usage qu'il fait du terme "compétence" par le truchement des différentes acceptions qu'il lui affecte, participe d'une certaine confusion qui interroge. C'est ce que tente de révéler la modeste réflexion exprimée à travers le lien ci-après :
https://antipedagog.wordpress.com/2017/11/25/un-enseignement-par-competence-est-il-possible/C'est juste pour dire qu'après avoir parcouru quelques topics qui se sont intéressés à l'approche par compétence, il me semble que certains aspects relatifs à la question n'ont pas encore suscité quelque intérêt. Il s'agit, d'une part, de l'existence probable d'un hiatus entre la définition de la notion de compétence, telle qu'elle a été institutionnalisée par le Socle commun, et ses différentes déclinaisons dans les programmes et, d'autre part, de la question de savoir si cet enseignement est possible ou non.
En effet, même en essayant de résister à toute propension à la critique, l'examen de la question de l'approche par compétence n'en révèle pas moins un certain nombre d'aspects problématiques. Car, quand bien même l'on voudrait accorder foi à cette doxa, toute tentative de sa mise en pratique -si l'on prend au sérieux la définition institutionnelle- semble déboucher inexorablement sur une impasse pédagogique. Et l'énoncé du Socle commun, quant à l'usage qu'il fait du terme "compétence" par le truchement des différentes acceptions qu'il lui affecte, participe d'une certaine confusion qui interroge. C'est ce que tente de révéler la modeste réflexion exprimée à travers le lien ci-après :
Si on s'intéresse à la genèse de cette croyance en la possibilité d'un enseignement par compétence, dans l'esprit du zappeur, il y a fort à parier, selon toute vraisemblance, qu'elle émane d'une conception de la notion de compétence comme étant toute "aptitude" que met en œuvre l'élève pour répondre aux sollicitations scolaires. a écrit:
Par conséquent, si un usage extensif de la notion de compétence peut se comprendre dans une discussion de salon ou dans une salle de professeurs, il s'avère néanmoins inopérant, voire néfaste, quand on cherche, avec une certaine rigueur intellectuelle, à savoir si cet enseignement est possible ou non. Introduisant un vice conceptuel dans la réflexion, cet usage extensif, loin d'être l'expression d'une réelle polysémie, difficilement justifiable du reste dans ce contexte, devient vite un abus de langage générateur de malentendus et susceptible de nous égarer. a écrit:
Ce qui précède nous conduit immanquablement à interroger l'autre épineuse question : l'évaluation. La compétence étant une affaire de mobilisation/transfert de ressources dans la nouveauté, qu'en est-il de son évaluation ? Comment évaluer la capacité d'adaptation à la situation nouvelle (vraiment singulière) tout en veillant à ne pas priver l'élève de références semblables issues des situations d'apprentissage ? Nous voilà donc devant une impasse didactico-pédagogique : a écrit:
Bien à vous.
- XIIINeoprof expérimenté
Demande à Gattaz, c'est son syndicat qui est la l'origine de cette magnifique avancée.
- User9242Niveau 5
J'ai l'impression que cela transcende la sphère d'une entité comme celle à laquelle tu fais référence. C'est plutôt du côté de l'OCDE et de l'Union Européenne qu'il faut chercher la principale influence. Bref, il semble qu'avec cette logique de la compétence, l'on est rentré de plain pied dans l'ère de la mondialisation de l'éducation.
- qrabiereNiveau 2
Je commence dans le métier depuis peu et je suis déjà perdu avec ces compétences. A chaque fois que j'en évalue une, j'ai l'impression d'évaluer autre chose. Je suis au collège, et j'ai l'impression que je n'évalue que du français, c'est horrible ! Exploiter une expérience, comprendre la logique, qu'est-ce sinon maîtriser le langage ?
- PointàlaligneExpert
La question serait plutôt... est-il souhaitable ?
:diable:
:diable:
- User9242Niveau 5
Bonsoir.
Ça peut s'entendre, mais je crois qu'il faut lire l'article mentionné pour saisir la légitimité de la question du titre.
Bien à vous.
Ça peut s'entendre, mais je crois qu'il faut lire l'article mentionné pour saisir la légitimité de la question du titre.
Bien à vous.
- User9242Niveau 5
Visiblement, une modeste réflexion qui tente de montrer que l'Institution n'est pas très claire quant à un concept qu'elle a érigé en dogme, n'a pas l'air d'intéresser grand monde.
Où sont les lecteurs avertis et les esprits éclairés ? C'est affligeant.
Où sont les lecteurs avertis et les esprits éclairés ? C'est affligeant.
- XIIINeoprof expérimenté
La compétence remplacera le diplôme auquel sont adossés toutes les conventions collectives et les grilles salariales. La voilà la seule raison à cette mise en place.
https://rfp.revues.org/143
https://rfp.revues.org/143
- DeliaEsprit éclairé
La compétence ne serait-elle point fille des objectifs ?
La pédagogie par objectifs (on ne tape pas !) m'a rendu de grands services pour la construction de mes séquences : le mot magique est : Rendre l'Elève Capable de... tricoter une écharpe de 10 cms de large et 20 mètres de long, se gratter l'oreille droite avec la main gauche, sauter par dessus un élastique tendu à un mètre, scander un hexamètre dactylique... autrement dit, quel comportement observable me prouvera que le but est atteint?
La pédagogie par objectifs (on ne tape pas !) m'a rendu de grands services pour la construction de mes séquences : le mot magique est : Rendre l'Elève Capable de... tricoter une écharpe de 10 cms de large et 20 mètres de long, se gratter l'oreille droite avec la main gauche, sauter par dessus un élastique tendu à un mètre, scander un hexamètre dactylique... autrement dit, quel comportement observable me prouvera que le but est atteint?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- User9242Niveau 5
Bonjour.
En effet, Delia, la pédagogie des compétences (le pluriel n'est pas gratuit) est bel et bien la nouvelle version de la pédagogie par objectifs. Mais le texte proposé à la lecture, sur ce fil, en mettant l'accent sur l'emploi du terme au singulier, tente de révéler d'abord que la définition institutionnelle est en décalage par rapport aux différentes déclinaisons de la notion dans les programmes et, d'autre part, cherche à montrer que l'enseignement de la compétence, en vertu de cette même définition institutionnelle, est peut-être impossible.
Et pour cause : si la compétence est une affaire de mobilisation/transfert des ressources cognitives, il en résulte qu'elle traduit la capacité intellectuelle consistant à opérer un choix pertinent devant la situation inédite. Or, cette capacité à détecter la pertinence, à identifier le "bon escient", qui sous-tend la notion de compétence (au singulier, pas au pluriel), telle qu'elle est définie institutionnellement par la vulgate curriculaire, n'est-ce pas ce que nous nommons "intelligence" ? Dès lors, peut-on enseigner l'intelligence ?
À cet égard, la compétence ne doit pas être confondue avec les ressources cognitives qui se matérialisent par des savoirs et des savoir-faire. Et l'emploi extensif du terme est, in fine, un galvaudage qui s'avère être source d'une insigne confusion, pour ne pas dire d'un brouillage conceptuel savamment entretenu.
Il est vraiment dommage que le texte n'ait pas été lu.
Bien à vous.
En effet, Delia, la pédagogie des compétences (le pluriel n'est pas gratuit) est bel et bien la nouvelle version de la pédagogie par objectifs. Mais le texte proposé à la lecture, sur ce fil, en mettant l'accent sur l'emploi du terme au singulier, tente de révéler d'abord que la définition institutionnelle est en décalage par rapport aux différentes déclinaisons de la notion dans les programmes et, d'autre part, cherche à montrer que l'enseignement de la compétence, en vertu de cette même définition institutionnelle, est peut-être impossible.
Et pour cause : si la compétence est une affaire de mobilisation/transfert des ressources cognitives, il en résulte qu'elle traduit la capacité intellectuelle consistant à opérer un choix pertinent devant la situation inédite. Or, cette capacité à détecter la pertinence, à identifier le "bon escient", qui sous-tend la notion de compétence (au singulier, pas au pluriel), telle qu'elle est définie institutionnellement par la vulgate curriculaire, n'est-ce pas ce que nous nommons "intelligence" ? Dès lors, peut-on enseigner l'intelligence ?
À cet égard, la compétence ne doit pas être confondue avec les ressources cognitives qui se matérialisent par des savoirs et des savoir-faire. Et l'emploi extensif du terme est, in fine, un galvaudage qui s'avère être source d'une insigne confusion, pour ne pas dire d'un brouillage conceptuel savamment entretenu.
Il est vraiment dommage que le texte n'ait pas été lu.
Partant du principe que c’est l’inhérence du caractère inédit de la situation au processus de mobilisation/transfert qui fonde la notion de compétence, cela revient à dire que ce qui est en jeu ici s’appelle tout simplement l’intelligence. Du « savoir-mobiliser/transférer on a le réflexe d’inférer des ressources qui se déclinent en connaissances et savoir-faire, mais on a souvent tendance à ne pas considérer suffisamment l’importance des opérations mentales complexes mises en œuvre par le sujet : ces aptitudes propres à chaque individu qui lui permettent, plus ou moins rapidement, dans une sorte d’élan intuitif, d’analyser, interpréter, conceptualiser, synthétiser, cerner les paramètres de la nouvelle situation pour en faire une représentation pertinente, élaborer une stratégie et, enfin, identifier les connaissances et les procédures « expertes », les coordonner, les combiner pour faire face à la singularité de celle-ci. Cette capacité de mobilisation/transfert à bon escient, n’est-ce pas ce que nous nommons tout simplement intelligence ? Ne voit-on pas que la possession des savoirs et savoir-faire ne garantit nullement à elle seule la réussite dans la nouveauté, mais que le succès dépend surtout de ce « bon escient », c’est-à-dire de la pertinence du choix ? Les pratiques de classe ne nous montrent-elles pas régulièrement le cas de l’élève maîtrisant parfaitement les ressources nécessaires à la résolution d’un problème (à titre d’exemple), mais échoue à cause d’une mauvaise interprétation de la situation ? Dès lors, enseigner des compétences c’est enseigner l’aptitude à mobiliser et à transférer à bon escient, c’est enseigner la pertinence en réalité. Or, comment peut-on faire acquérir ce sens du « bon escient » aux élèves ? Il en résulte que cela revient à prétendre pouvoir enseigner l’intelligence, in fine. Mais, s’il est assez difficile de savoir réellement comment fonctionne ce processus d’intellection dans l’opération de mobilisation/transfert, comment alors enseigner l’intelligence ? Est-ce d’abord quelque chose d’enseignable ? a écrit:
Bien à vous.
- DeliaEsprit éclairé
Je lis et relis. Mais je suis à la retraite depuis quatre ans et j'ai perdu ma compétence bilinguisme français/éduc-nat. Je n'y ai rien compris, mais j'ai aimé la présentation en versets scandés « a écrit ». On dirait du Thomas Bernhard !
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- SphinxProphète
Desnos, merci de faire attention à la mise en forme des citations : https://www.neoprofs.org/t57975-tutoriel-premiers-pas-sur-le-forum-comment-faire-pour#3960782
Il est clair qu'une pareille captatio beneuolentiae ne manquera pas de vous attirer des lecteurs.
desnos a écrit:Visiblement, une modeste réflexion qui tente de montrer que l'Institution n'est pas très claire quant à un concept qu'elle a érigé en dogme, n'a pas l'air d'intéresser grand monde.
Où sont les lecteurs avertis et les esprits éclairés ? C'est affligeant.
Il est clair qu'une pareille captatio beneuolentiae ne manquera pas de vous attirer des lecteurs.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- So VoxNiveau 7
desnos a écrit:Bonjour.
.../
Il est vraiment dommage que le texte n'ait pas été lu.
Partant du principe que c’est l’inhérence du caractère inédit de la situation au processus de mobilisation/transfert qui fonde la notion de compétence, cela revient à dire que ce qui est en jeu ici s’appelle tout simplement l’intelligence. Du « savoir-mobiliser/transférer on a le réflexe d’inférer des ressources qui se déclinent en connaissances et savoir-faire, mais on a souvent tendance à ne pas considérer suffisamment l’importance des opérations mentales complexes mises en œuvre par le sujet : ces aptitudes propres à chaque individu qui lui permettent, plus ou moins rapidement, dans une sorte d’élan intuitif, d’analyser, interpréter, conceptualiser, synthétiser, cerner les paramètres de la nouvelle situation pour en faire une représentation pertinente, élaborer une stratégie et, enfin, identifier les connaissances et les procédures « expertes », les coordonner, les combiner pour faire face à la singularité de celle-ci. Cette capacité de mobilisation/transfert à bon escient, n’est-ce pas ce que nous nommons tout simplement intelligence ? Ne voit-on pas que la possession des savoirs et savoir-faire ne garantit nullement à elle seule la réussite dans la nouveauté, mais que le succès dépend surtout de ce « bon escient », c’est-à-dire de la pertinence du choix ? Les pratiques de classe ne nous montrent-elles pas régulièrement le cas de l’élève maîtrisant parfaitement les ressources nécessaires à la résolution d’un problème (à titre d’exemple), mais échoue à cause d’une mauvaise interprétation de la situation ? Dès lors, enseigner des compétences c’est enseigner l’aptitude à mobiliser et à transférer à bon escient, c’est enseigner la pertinence en réalité. Or, comment peut-on faire acquérir ce sens du « bon escient » aux élèves ? Il en résulte que cela revient à prétendre pouvoir enseigner l’intelligence, in fine. Mais, s’il est assez difficile de savoir réellement comment fonctionne ce processus d’intellection dans l’opération de mobilisation/transfert, comment alors enseigner l’intelligence ? Est-ce d’abord quelque chose d’enseignable ?
Bien à vous.
euh... c'est pas faux !
- DeliaEsprit éclairé
Dommage que l'on ne puisse enseigner l'intelligence, j'en aurais grand besoin ici !Partant du principe que c’est l’inhérence du caractère inédit de la situation au processus de mobilisation/transfert qui fonde la notion de compétence, cela revient à dire que ce qui est en jeu ici s’appelle tout simplement l’intelligence.
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Amadou Hampaté Ba
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