Polémique sur un stage syndical non mixte

Apparemment il va y avoir de grands moments de bulverisme.

Merci pour ce mot que je ne connaissais pas.

Delia a écrit:Retour aux sources (tout cela me rappelle la dent d'or)
Extrait du programme complet, trouvé sur  site de Sud 93 :

Après-midi

- Atelier récit d’expérience : quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s ?
Atelier en non-mixité
- Enseignant-e-s blanc-he-s : interroger nos représentations et nos postures dominantes

Hé oui ! Il y a des choses qu'on ne peut se dire qu'entre blancs tant la peur de blesser ou de gaffer peut nouer les langues.
Au fait, ce stage est un stage organisé par Sud, réservé, donc,  aux syndiqués de Sud.
J'ai le sentiment d'avoir été manipulée, car tout est parti de la copie d'un Tweet, anonyme par hypothèse et invérifiable, copie contenant la copie tronquée et falsifiée d'un tract; Je dis bien tronquée : le stage dure trois jours ! Je dis bine falsifiée : est-ce bien Sud qui encercle atelier non mixte ? Ce qu'il ne fait pas sur son site. Donc notre indignation a été savamment provoquée et dirigée. Je m'y suis laissée rende et cela me met un goût amer dans la bouche.

Pourriez-vous donner un exemple SVP?

Tout dépend : es-tu assez blanche pour être capable de le lire ?

:diable:

Ohlala j'étais passée à côté de ce fil...
Bon je retourne à mes marchands médiévaux. Sinon je vais péter une durite.
Indéfendable. Ce que la """gauche""" fait de pire : un retour du racisme et de la ségrégation sous couvert de bienveillance. Et les mêmes diront que ce sont les autres qui sont racistes.

JPhMM a écrit:Tout dépend : es-tu assez blanche pour être capable de le lire ?

:diable:

Tu ne peux pas comprendre : tu es un homme blanc qui exerce un pouvoir sur des dominés !

Je n'étais pas hostile à Sud pourtant. Mais là, c'est définitif.

Delia a écrit:Retour aux sources (tout cela me rappelle la dent d'or)
Extrait du programme complet, trouvé sur  site de Sud 93 :

Après-midi

- Atelier récit d’expérience : quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s ?
Atelier en non-mixité
- Enseignant-e-s blanc-he-s : interroger nos représentations et nos postures dominantes

Hé oui ! Il y a des choses qu'on ne peut se dire qu'entre blancs tant la peur de blesser ou de gaffer peut nouer les langues.
Au fait, ce stage est un stage organisé par Sud, réservé, donc,  aux syndiqués de Sud.
J'ai le sentiment d'avoir été manipulée, car tout est parti de la copie d'un Tweet, anonyme par hypothèse et invérifiable, copie contenant la copie tronquée et falsifiée d'un tract; Je dis bien tronquée : le stage dure trois jours ! Je dis bine falsifiée : est-ce bien Sud qui encercle atelier non mixte ? Ce qu'il ne fait pas sur son site. Donc notre indignation a été savamment provoquée et dirigée. Je m'y suis laissée rende et cela me met un goût amer dans la bouche.

Non, pas de manipulation. Oui le tweet ne provient pas de SUD, mais réserver des ateliers aux "blancs" qui doivent seuls s'interroger sur leurs représentations dites dominantes et donc racistes est en soi du racisme, qui considère que les "autres" ne sont pas dans ce cas d'ailleurs (ce qui est finalement une forme de racisme aussi).

Et là c'est SUD qui le propose, pas le tweet. C'est effectivement de la "non-mixité" et une réflexion qui finalement reprend des concepts racistes en prétendant lutter contre le racisme.

Après cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'interroger sur nos pratiques, y compris avec nos élèves (je ne parle de racisme pur qui consisterait à juger de façon différente selon des origines, une couleur, une religion.... - d'ailleurs j'ai un collègue qui le fait, positivement, par communautarisme) comme par exemple renvoyer sans y prendre garde un élève à des racines supposées africaines sous prétexte que sa peau est noire. IL m'est arrivé de poser des questions du type "tu es de quelle origine ?" et de m'entendre répondre : "française Monsieur !". La question n'était pas du tout raciste, c'était pour pouvoir profiter des origines variées de nos élèves et parfois de profiter des expériences, du passé des parents ou grands-parents, mais cela renvoie l'élève systématiquement à des racines qu'il ne peut pas considérer comme sienne. Et c'est vrai qu'en histoire ou en géographie c'est souvent tentant de profiter de la diversité de nos classes. Je fais maintenant très attention à mes formulations, au cas de l'élève (est-ce un élève qui parle de son passé, de celui de ses parents, de leur pays d'origine...). On entend souvent, plutôt à droite, reprocher aux personnes qui ont des origines étrangères de ne pas se sentir assez français ou simplement français, mais parfois c'est nous qui leur renvoyons cette image sans vouloir faire mal, ou sans aucun racisme derrière.
Parler de tout cela est intéressant, mais caser les "blancs" dans un atelier spécifique et les autres dans un c'est limite je trouve.

InstantKarma a écrit:

JPhMM a écrit:Tout dépend : es-tu assez blanche pour être capable de le lire ?

:diable:

Tu ne peux pas comprendre : tu es un homme blanc qui exerce un pouvoir sur des dominés !

Tu as oublié la fin : ... sur des dominés non blancs !

Jacq a écrit:mais caser les "blancs" dans un atelier spécifique et les autres dans un c'est limite je trouve.

T'as le sens de la litote.
C'est l'illustration parfaite de la ségrégation raciale. Différencier les lieux, les temps et les accès selon des "races" supposées.

Ça me bouffe que le racisme et la ségrégation soient confortés par des gens qui se croient sincèrement de gauche. Qu'est-ce qu'on a raté ? Où ça a merdé ? Aux USA peut-être... ça vient de là la folie de la "non-mixité", qui n'est jamais qu'une sorte de réappropriation/réinterprétation de leur racisme local à tendance ségrégationniste (jamais vraiment digéré, ni dépassé). Mais pourquoi ça trouve un écho en France ?

Jacq a écrit:Parler de tout cela est intéressant, mais caser les "blancs" dans un atelier spécifique et les autres dans un c'est limite je trouve.

D'ailleurs, ce n'est pas exactement ce qui est demandé. Non-mixité signifie aussi que caser des "non-blancs divers" ensemble est tout aussi impossible.

D'où mon interrogation de page 1 :
Iwao Takamoto aurait-il le droit d'y participer ?

Et qu'en sera-t-il des blanc.he.s ?

J'ai lu l'expression "blanc catho" dans le fil.

On va quand même rappeler que trois français sur cinq se déclarent athée ou sans religion.

Alors, bien sûr, tous ne sont pas "blancs". Il y a très certainement pas mal de "racisés" athées ou sans religion, j'en connais quelques uns. Mais utiliser "blanc catho" pour symboliser le non racisé typique, c'est franchement à côté de la plaque.

C'était en référence à une expression qui avait été utilisée ailleurs : "Nous, les blancs cathos".

Mais enfin, le monde est tombé sur la tête ou on est minoritaires à avoir à l'esprit une évidence : les "races" sont des constructions historiquement datables et manier ces concepts au premier degré ne peut que les renforcer et les re-naturaliser alors qu'on a passé 50 ans à essayer de les mettre à terre... Poser "blanc" ou "noir" comme une donnée, c'est renforcer le concept puisque c'est l'accepter. Ici, en plus, on a un beau ségrégationnisme chimiquement pur.

L'expression de "blanc catho" est une sorte de calque actualisé du "wasp" américain pour essayer, maladroitement, de l'acclimater à la France. Les USA sont très nocifs pour l'anti-racisme : adopter des idées venant d'un pays où la "race" est sur la carte d'ID et fait partie des mentalités fondamentales... voilà quoi... faut pas attendre d'eux une réfutation en règle du racisme... au contraire, à chaque fois, ils le renforcent, avec leurs expressions qui posent les "races" comme des évidences, des données.

ycombe a écrit:

Dimka a écrit:
Est-ce que la salle des profs, la salle de garde, la salle de repos… sont de scandaleux lieux de discrimination non-mixtes parce que MoiJe n'est pas autorisé à y entrer et à participer aux conversations ?

Il y a une petite différence entre décompresser entre personnes qui vivent la même chose et qui se retrouvent ensemble (parce qu'ils travaillent ensemble ou parce qu'ils choisissent de se retrouver ensemble) et organiser une session de formation professionnelle ouverte à tous les profs dans laquelle on va séparer les gens sur ce critère.

Voilà. Le problème, c'est qu'il ne s'agit pas d'un groupe de parole destiné aux enseignants victimes de racisme, mais d'un stage syndical visant à débattre de solutions pour déconstruire les préjugés racistes des élèves ou nos préjugés racistes d'ailleurs... Je vois mal comment on peut déconstruire en classant les gens en blancs, Arabes, noirs, Asiatiques etc, c'est ridicule. Parce que c'est bien de ça dont il s'agit. Je doute que les organisateurs se soient triturés le cerveau pour réfléchir à ce qu'est un blanc, un noir, un Arabe etc. En fonction de ta tronche, ils ont l'intention de te caser dans telle ou telle case. (Sans réfléchir d'ailleurs où ils allaient fourrer les métisses...).

Zagara a écrit:Mais enfin, le monde est tombé sur la tête ou on est minoritaires à avoir à l'esprit une évidence : les "races" sont des constructions historiquement datables et manier ces concepts au premier degré ne peut que les renforcer et les re-naturaliser alors qu'on a passé 50 ans à essayer de les mettre à terre ?

(l'expression de "blanc catho" est une sorte de calque actualisé du "wasp" américain pour essayer, maladroitement, de l'acclimater à la France. )

Baptisé élégamment « Souchien » par certains…

Rendash a écrit:Faut déjà définir ce qu'est censé être un Blanc.

J'aurais voulu répondre "caucasien" mais après quelques recherches il semblerait que le terme soit impropre.

kiwi a écrit:

ycombe a écrit:

Dimka a écrit:
Est-ce que la salle des profs, la salle de garde, la salle de repos… sont de scandaleux lieux de discrimination non-mixtes parce que MoiJe n'est pas autorisé à y entrer et à participer aux conversations ?

Il y a une petite différence entre décompresser entre personnes qui vivent la même chose et qui se retrouvent ensemble (parce qu'ils travaillent ensemble ou parce qu'ils choisissent de se retrouver ensemble) et organiser une session de formation professionnelle ouverte à tous les profs dans laquelle on va séparer les gens sur ce critère.

Voilà. Le problème, c'est qu'il ne s'agit pas d'un groupe de parole destiné aux enseignants victimes de racisme, mais d'un stage syndical visant à débattre de solutions pour déconstruire les préjugés racistes des élèves ou nos préjugés racistes d'ailleurs... Je vois mal comment on peut déconstruire en classant les gens en blancs, Arabes, noirs, Asiatiques etc, c'est ridicule. Parce que c'est bien de ça dont il s'agit. Je doute que les organisateurs se soient triturés le cerveau pour réfléchir à ce qu'est un blanc, un noir, un Arabe etc. En fonction de ta tronche, ils ont l'intention de te caser dans telle ou telle case. (Sans réfléchir d'ailleurs où ils allaient fourrer les métisses...).

C'est pourtant simple : blancs/non blancs. Voilà voilà.

J'espère qu'ils vont rétablir le test sud-africain du peigne pour différencier les vrais blancs des faux blancs.
Sinon des faux positifs pourraient se glisser dans leur atelier. Quitte à ségréguer, autant le faire avec méthode.

Et si un type considéré comme "non-blanc" par le vigile de la race à l'entrée veut assister à l'atelier, on fait quoi ? On le vire ? Il devra prouver sa blancheur en présentant la liste de ses ancêtres ?
C'est tellement glauque.

SUD doit se chercher sa Rosa Parks, à l'heure qu'il est...

Zagara a écrit:J'espère qu'il vont rétablir le test sud-africain du peigne pour différencier les vrais blancs des faux blancs.
Sinon des faux positifs pourraient se glisser dans leur atelier. Quitte à ségréguer, autant le faire avec méthode.

Faut-il rétablir les panneaux de la honte ?

ycombe a écrit:J'ai lu l'expression "blanc catho" dans le fil.

On va quand même rappeler que trois français sur cinq se déclarent athée ou sans religion.

Alors, bien sûr, tous ne sont pas "blancs". Il y a très certainement pas mal de "racisés" athées ou sans religion, j'en connais quelques uns.  Mais utiliser "blanc catho" pour symboliser le non racisé typique, c'est franchement à côté de la plaque.

Ha, mais tu prêches un convaincu, très cher. T'as juste loupé le fil auquel il est fait référence via cette expression, mais je plussoie.

Je n'ai aps le courage de lire toutes les pages, désolée si je répète ce quelqu'un a déjà écrit.
Sud parle de programme d'histoire servant le "roman national". J'ai dû rêver en enseignant les traites, les conquêtes coloniales (et pas leur côté positif), etc.

Zagara a écrit:Ohlala j'étais passée à côté de ce fil...
Bon je retourne à mes marchands médiévaux. Sinon je vais péter une durite.
Indéfendable. Ce que la """gauche""" fait de pire : un retour du racisme et de la ségrégation sous couvert de bienveillance. Et les mêmes diront que ce sont les autres qui sont racistes.  

Et oui. ... comme je l'ai dit en début de fil j'ai eu cette conversation surréaliste via Twitter qui m'a passablement déprimée. Je partage totalement tes arguments ainsi que ceux de Rendash hier même si je n'ai pas le même talent ni la même énergie pour les défendre

Je suppose que je fais partie des racisés, je suis à Sud et depuis une heure je pense sérieusement que je vais me barrer.
Une copine m'a invité à venir marcher vendredi à une marche "juste entre femmes" pour récupérer l'espace public. Je lui ai expliqué que je n'allais pas dans des endroits où les trois hommes de ma vie n'étaient pas les bienvenus.
Ce stage, c'est pareil. Je peux me rendre à un stage sur la question mais ma meilleure amie, qui travaille au même endroit que moi, fait face aux mêmes difficultés que moi, ne le pourrait pas ?
Je suis indignée et un peu écœurée. On enseigne la mixité à nos élèves, non ? Tiens j'imagine bien un cours d'EMC sur les discriminations où l'enseignant séparerait les élèves en ateliers selon leur couleur de peau ! J'ose espérer que mes élèves, si sensibles à l'injustice, réagiraient aussitôt...