- camomillesNiveau 4
Bonjour à tous,
Je viens apprendre que je vais devoir animer une heure de sport et culture pour un groupe de 10 élèves de 6ème.
C'est une heure en plus que les 6èmes et qui n'est pas évaluée. Elle doit être ludique.
Les professeurs de mathématiques jouent aux échecs avec les élèves, les profs de sport leur font des petites activités.
En français, j'ai un peu de mal à voir ce que je peux faire. Je suis en REP+ et ce sont des élèves très faibles. De ce fait, je me demandais si vous aviez des idées d'activités plutôt ludiques autour de la littérature, de la presse ou encore du théâtre qui pourraient être susceptibles d'intéresser les élèves .
Merci infiniment pour vos réponses
Je viens apprendre que je vais devoir animer une heure de sport et culture pour un groupe de 10 élèves de 6ème.
C'est une heure en plus que les 6èmes et qui n'est pas évaluée. Elle doit être ludique.
Les professeurs de mathématiques jouent aux échecs avec les élèves, les profs de sport leur font des petites activités.
En français, j'ai un peu de mal à voir ce que je peux faire. Je suis en REP+ et ce sont des élèves très faibles. De ce fait, je me demandais si vous aviez des idées d'activités plutôt ludiques autour de la littérature, de la presse ou encore du théâtre qui pourraient être susceptibles d'intéresser les élèves .
Merci infiniment pour vos réponses
- RabelaisVénérable
Je n'en peux plus de toutes leurs C....
Ceci étant dit, une balle en mousse, un gamin au tableau et c'est parti pour trouver des mots qui riment sur une puis deux puis trois syllabes.
Hip, on les ecrit au tableau et on a appris la qualité des rimes.
Ensuite, on crée une phrase qui se termine par le mot, trés vite, toujours en se lançant la balle.
On note.
A la fin de ton atelier sport et poésie, on a un joli poème.
( testé dans mon ancien établissement pro-réforme)
Ceci étant dit, une balle en mousse, un gamin au tableau et c'est parti pour trouver des mots qui riment sur une puis deux puis trois syllabes.
Hip, on les ecrit au tableau et on a appris la qualité des rimes.
Ensuite, on crée une phrase qui se termine par le mot, trés vite, toujours en se lançant la balle.
On note.
A la fin de ton atelier sport et poésie, on a un joli poème.
( testé dans mon ancien établissement pro-réforme)
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- camomillesNiveau 4
Ah ça c'est une grande question...Je ne sais pas d'où vient ce dispositif et je n'en vois pas trop l'utilité pour les élèves qui eux font tout pour éviter de venir à ces heures de "cours". Je suis donc bien dans l'embarras pour demain...
J'avais limite envie de leur faire travailler l'oral et faire du théâtre mais là encore, je ne suis pas vraiment qualifiée pour ça et ne sais pas par où commencer...
J'avais limite envie de leur faire travailler l'oral et faire du théâtre mais là encore, je ne suis pas vraiment qualifiée pour ça et ne sais pas par où commencer...
- ProvenceEnchanteur
Ce serait la première chose à savoir. On ne va pas se lancer dans toutes les guignoleries qui traînent et qu'on peut cherche à nous imposer. Par ailleurs, qu'est-ce qui pourrait te contraindre à faire du ludique? Où est la liberté pédagogique du professeur (et le respect de l'élève) dans tout ça?camomilles a écrit:Ah ça c'est une grande question...Je ne sais pas d'où vient ce dispositif et je n'en vois pas trop l'utilité pour les élèves qui eux font tout pour éviter de venir à ces heures de "cours".
Fais cours normalement. Tes élèves méritent mieux que d'être pris pour des idiots.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Fais une leçon de grammaire, et les phrases d'exemple parleront vaguement de sport :-D
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- camomillesNiveau 4
En fait, ce ne sont pas mes élèves. Je vais avoir un groupe de 10 élèves de 6ème que je ne connais pas du tout. C'est vraiment décroché de leur cours de français.
Je ne dois pas faire quelque chose qui a un rapport avec le Sport hein, cela veut juste dire que les professeurs de sport participent à ce dispositif.
En gros, pour les professeurs de français, cela s'appelle "Jus de fruits littéraire"
Je ne dois pas faire quelque chose qui a un rapport avec le Sport hein, cela veut juste dire que les professeurs de sport participent à ce dispositif.
En gros, pour les professeurs de français, cela s'appelle "Jus de fruits littéraire"
- ProvenceEnchanteur
Fais des exercices de Bled ou de l'entraînement à la lecture à haute voix.
Tu es payée, au moins, pour faire ça?
Tu es payée, au moins, pour faire ça?
- ernyaFidèle du forum
Le théâtre me semble être une bonne idée. S'ils sont 10, ça reste gérable. Ca leur fera bosser l'oral et rien ne t'empêche de leur faire découvrir de beaux textes littéraires.
Tu peux commencer par leur donner des phrases à dire avec un ton ou un sentiment particulier (tristesse, colère, joie...) et quand ils se sont à l'aise pour dire leur phrase correctement, sans bafouiller, avec un vrai ton et pourquoi pas un geste, tu pourras leur donner des textes plus longs.
Tu peux commencer par leur donner des phrases à dire avec un ton ou un sentiment particulier (tristesse, colère, joie...) et quand ils se sont à l'aise pour dire leur phrase correctement, sans bafouiller, avec un vrai ton et pourquoi pas un geste, tu pourras leur donner des textes plus longs.
- OudemiaBon génie
Révélateur..camomilles a écrit:Ah ça c'est une grande question...Je ne sais pas d'où vient ce dispositif et je n'en vois pas trop l'utilité pour les élèves qui eux font tout pour éviter de venir à ces heures de "cours". Je suis donc bien dans l'embarras pour demain...
J'avais limite envie de leur faire travailler l'oral et faire du théâtre mais là encore, je ne suis pas vraiment qualifiée pour ça et ne sais pas par où commencer...
Mais ce n'est donc pas exceptionnel ? Quelle est la fréquence ? Une fois par trimestre ?
Il y a du temps pour ces conneries, pas pour une remédiation bien pensée
Dire que celui qui a trouvé ça doit être en être tout fiercamomilles a écrit:En gros, pour les professeurs de français, cela s'appelle "Jus de fruits littéraire"
- camomillesNiveau 4
Oui oui je suis rémunérée. Je dois prendre en charge ce groupe une fois par semaine jusqu'à la fin de l'année.
Du coup, je pense partir vraiment sur de l'oral
Du coup, je pense partir vraiment sur de l'oral
- ProvenceEnchanteur
camomilles a écrit:
Du coup, je pense partir vraiment sur de l'oral
Attention au mirage de l'oral qui ne permet pas toujours de travailler en profondeur ce dont les élèves ont besoin. Puisque tu gardes ce petit groupe toute l'année, aide-les à progresser dans le maniement de la langue à l'écrit ou travaille la lecture, ils en ont toujours besoin également.
- mafalda16Modérateur
camomilles a écrit:En fait, ce ne sont pas mes élèves. Je vais avoir un groupe de 10 élèves de 6ème que je ne connais pas du tout. C'est vraiment décroché de leur cours de français.
Je ne dois pas faire quelque chose qui a un rapport avec le Sport hein, cela veut juste dire que les professeurs de sport participent à ce dispositif.
En gros, pour les professeurs de français, cela s'appelle "Jus de fruits littéraire"
J'hésite entre rire et pleurer.
D'où vient l'obligation de participer à cette fumisterie ?
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- VinZTDoyen
Tu peux toujours pomper deux-trois idées dans cette consternante magnifique page :
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/lettres/enseignement/projets/projet-lettres-eps-bel-ami-ou-le-desir-de-s-elever--1024820.kjsp
http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/lettres/enseignement/projets/projet-lettres-eps-bel-ami-ou-le-desir-de-s-elever--1024820.kjsp
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- henrietteMédiateur
Sinon, je te cède bien volontiers les droits d'utilisation de mon cauchemar de fin de vacances, que tu adapteras sans problème avec n'importe quel poème : https://www.neoprofs.org/t114594p200-flood-le-topic-pour-ne-rien-dire#4260154
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Night OwlNiveau 10
sport cérébral: mots croisés et autres jeux de lettres?
- ProvenceEnchanteur
C'est occuper les élèves plutôt que les instruire, non?Night Owl a écrit:sport cérébral: mots croisés et autres jeux de lettres?
- Night OwlNiveau 10
Provence a écrit:C'est occuper les élèves plutôt que les instruire, non?Night Owl a écrit:sport cérébral: mots croisés et autres jeux de lettres?
ça dépend Si on leur demande de créer la grille, ou plutôt travailler les définitions (on trouve des logiciels pour construire la grille ensuite) et/ou un thème en lien avec la séquence, je suppose que ça les fait travailler, non?
Je précise que j'enseigne l'anglais, mes objectifs ne sont peut-être pas les mêmes.
- DesolationRowEmpereur
Oudemia a écrit:
Mais ce n'est donc pas exceptionnel ? Quelle est la fréquence ? Une fois par trimestre ?
Il y a du temps pour ces conneries, pas pour une remédiation bien pensée
:shock:
- pseudo-intelloSage
Provence a écrit:C'est occuper les élèves plutôt que les instruire, non?Night Owl a écrit:sport cérébral: mots croisés et autres jeux de lettres?
Ben des mots croisés de conjugaison, alors. Sur le présent, puis sur le passé simple, etc.
J'ai testé ce genre de situation l'an dernier en EPI : payée pour faire du rien, ou enfin si, mais des bricoles. J'ai fait les cours les moins idiots possibles, même pas idiots, mais à contre-coeur, en sachant pertinemment que les élèves profiteraient largement plus d 'un cours de français classique.
Mais bon, j'étais payée.
Et j'avais 8 groupes, donc une heure préparée était utilisée 8 fois. (2h sur mon emploi du temps hebdomadaire)
Donc j'étais payée à préparer une heure de cours par mois, et à l'effectuer devant des demi-groupes. Ça s'appelle une bonne planque (imposée, mais planque quand même).
Comme après tout, je travaille pour vivre et pas pour sauver le monde à tout prix, si je suis payée pareil pour moins en faire, je vais pas me plaindre. De ce fait, je fais l'année sans broncher (ça me complète mon service, en plus donc voilà).
Je suis faible et vénale.
Je suis syndiquée, je vais aux conseils syndicaux, je fais presque chaque grève et m'insurge contre le culte du ludique à tout prix, mais quand une partie est perdue, si la défaite permet de me procurer un certain confort de travail, je crache pas dessus.
- cannelle21Grand Maître
Je me rends compte que les élèves ne savent pas lire.
- Tu peux en profiter pour leur lire à haute voix de beaux textes classiques, pour le plaisir de la lecture. Ils apprendront du vocabulaire, se familiariseront avec des structures de phrases, auront davantage de culture littéraire.
- Tu peux aussi travailler la mise en voix d'un texte littéraire
Voici un exemple de travail qui peut être fait sur la mise en voix de textes littéraires.
Exercice I : lire Les malheurs de Sophie
On réalise une pioche avec dix morceaux du texte.
On se retrouve avec sa feuille sur l’espace de jeu.
On déambule dans l’espace et on « musite » son texte. On se le lit à voix haute pour soi, pour se le mettre en bouche avant d’être dans le rapport à l’autre.
Lors de la déambulation, on rencontre quelqu’un et on lui adresse le texte. C’est déjà une première confrontation au regard de l’autre. Il faut lever la tête du texte.
Lors de la déambulation, l’animateur touche l’épaule de l’un des comédiens. Celui-ci doit se placer dans l’espace de façon à dire le texte pour tous, à être entendu de tous. Pour trouver sa place dans le groupe, cela doit également passer par le regard. Il est important de se placer par rapport aux auditeurs.
Tous sur scène. Sans connaître le texte des autres, il va falloir dire son texte aux spectateurs, dans l’ordre (et ça n’est pas grave si ce n’est pas le bon ordre). L’exercice impose d’écouter l’autre pour construire ensemble le sens, dans un travail de lecture chorale.
On prend un temps pour discuter de ce que l’on comprend, de ce qui fait sens.
Ça peut être une activité de découverte du texte. L’idée c’est de rester dans de la lecture (pas trop long mais ne pas être tenté d’apprendre par cœur). L’important c’est d’adresser, de transmettre et conter l’histoire. Il faut retrouver l’adresse, le regard, le temps de concerner tous les auditeurs.
La lecture est un acte qui éloigne du théâtre et du jeu. Et pourtant on peut se poser la question de savoir à quel moment on est dans la citation de l’émotion du personnage, à quel moment on joue le personnage qui parle.
Exercice II : Travail de lecture au pupitre sur des textes non théâtraux
Lecture du texte : groupe de quatre avec un pupitre chacun. Chacun enchaîne le texte phrase après phrase.
Travailler de façon orchestrale. Il faut essayer de faire unisson sur la couleur de la narration. Celui qui démarre va donner, dans sa façon de lire, une certaine couleur, un certain rythme… On vise quelque chose qui pourrait comme une seule et même chose qui parle.
Il faut être au contact du public par le regard.
On continue sur cette idée que l’on doit trouver une couleur. Mais on ajoute l’idée d’une choralité possible : à quel moment peut-être parler en même temps que les autres pour le plaisir de faire chorus.
On ne regarde pas les autres, on regarde le public.
On a le droit de faire ensemble, mais on peut aussi répéter pour insister (échos).
On garde les invariants : regard, écoute, couleur, chorus, répétition. On a maintenant le droit d’ajouter des gestes pour compléter, illustrer. Mais avec cette contrainte que les autres doivent répéter le geste. Pour que ça soit fort, il faut que la répétition du geste vienne après. Attention aux petits gestes parasites. On se pose la question de savoir ce qui souligne le texte, de ce qui est redondant (attention à la chanson de gestes).
On ajoute ensuite des commentaires sonores qui viennent apporter un point de vue supplémentaire, une réserve d’interprétation.
Texte : Les petits poissons
Sophie était étourdie ; elle faisait souvent sans y penser de mauvaises choses.
Voici ce qui lui arriva un jour :
Sa maman avait des petits poissons pas plus longs qu’une épingle et pas plus gros qu’un tuyau de plume de pigeon. Mme de Réan aimait beaucoup ses petits poissons, qui vivaient dans une cuvette pleine d’eau au fond de laquelle il y avait du sable pour qu’ils pussent s’y enfoncer et s’y cacher. Tous les matins Mme de Réan portait du pain à ses petits poissons ; Sophie s’amusait à les regarder pendant qu’ils se jetaient sur les miettes de pain et qu’ils se disputaient pour les avoir.
Un jour son papa lui donna un joli petit couteau en écaille ; Sophie, enchantée de son couteau, s’en servait pour couper son pain, ses pommes, des biscuits, des fleurs, etc.
Un matin, Sophie jouait ; sa bonne lui avait donné du pain, qu’elle avait coupé en petits morceaux, des amandes, qu’elle coupait en tranches, et des feuilles de salade ; elle demanda à sa bonne de l’huile et du vinaigre pour faire la salade.
« Non, répondit la bonne ; je veux bien vous donner du sel, mais pas d’huile ni de vinaigre, qui pourraient tacher votre robe. »
Sophie prit le sel, en mit sur sa salade ; il lui en restait beaucoup.
« Si j’avais quelque chose à saler ? se dit-elle. Je ne veux pas saler du pain ; il me faudrait de la viande ou du poisson... Oh ! la bonne idée ! Je vais saler les petits poissons de maman ; j’en couperai quelques-uns en tranches avec mon couteau, je salerai les autres tout entiers ; que ce sera amusant ! Quel joli plat cela fera ! »
Et voilà Sophie qui ne réfléchit pas que sa maman n’aura plus les jolis petits poissons qu’elle aime tant, que ces pauvres petits souffriront beaucoup d’être salés vivants ou d’être coupés en tranches. Sophie court dans le salon où étaient les petits poissons ; elle s’approche de la cuvette, les pêche tous, les met dans une assiette de son ménage, retourne à sa petite table, prend quelques-uns de ces pauvres petits poissons, et les étend sur un plat. Mais les poissons, qui ne se sentaient pas à l’aise hors de l’eau, remuaient et sautaient tant qu’ils pouvaient.
- Tu peux en profiter pour leur lire à haute voix de beaux textes classiques, pour le plaisir de la lecture. Ils apprendront du vocabulaire, se familiariseront avec des structures de phrases, auront davantage de culture littéraire.
- Tu peux aussi travailler la mise en voix d'un texte littéraire
Voici un exemple de travail qui peut être fait sur la mise en voix de textes littéraires.
Exercice I : lire Les malheurs de Sophie
On réalise une pioche avec dix morceaux du texte.
On se retrouve avec sa feuille sur l’espace de jeu.
On déambule dans l’espace et on « musite » son texte. On se le lit à voix haute pour soi, pour se le mettre en bouche avant d’être dans le rapport à l’autre.
Lors de la déambulation, on rencontre quelqu’un et on lui adresse le texte. C’est déjà une première confrontation au regard de l’autre. Il faut lever la tête du texte.
Lors de la déambulation, l’animateur touche l’épaule de l’un des comédiens. Celui-ci doit se placer dans l’espace de façon à dire le texte pour tous, à être entendu de tous. Pour trouver sa place dans le groupe, cela doit également passer par le regard. Il est important de se placer par rapport aux auditeurs.
Tous sur scène. Sans connaître le texte des autres, il va falloir dire son texte aux spectateurs, dans l’ordre (et ça n’est pas grave si ce n’est pas le bon ordre). L’exercice impose d’écouter l’autre pour construire ensemble le sens, dans un travail de lecture chorale.
On prend un temps pour discuter de ce que l’on comprend, de ce qui fait sens.
Ça peut être une activité de découverte du texte. L’idée c’est de rester dans de la lecture (pas trop long mais ne pas être tenté d’apprendre par cœur). L’important c’est d’adresser, de transmettre et conter l’histoire. Il faut retrouver l’adresse, le regard, le temps de concerner tous les auditeurs.
La lecture est un acte qui éloigne du théâtre et du jeu. Et pourtant on peut se poser la question de savoir à quel moment on est dans la citation de l’émotion du personnage, à quel moment on joue le personnage qui parle.
Exercice II : Travail de lecture au pupitre sur des textes non théâtraux
Lecture du texte : groupe de quatre avec un pupitre chacun. Chacun enchaîne le texte phrase après phrase.
Travailler de façon orchestrale. Il faut essayer de faire unisson sur la couleur de la narration. Celui qui démarre va donner, dans sa façon de lire, une certaine couleur, un certain rythme… On vise quelque chose qui pourrait comme une seule et même chose qui parle.
Il faut être au contact du public par le regard.
On continue sur cette idée que l’on doit trouver une couleur. Mais on ajoute l’idée d’une choralité possible : à quel moment peut-être parler en même temps que les autres pour le plaisir de faire chorus.
On ne regarde pas les autres, on regarde le public.
On a le droit de faire ensemble, mais on peut aussi répéter pour insister (échos).
On garde les invariants : regard, écoute, couleur, chorus, répétition. On a maintenant le droit d’ajouter des gestes pour compléter, illustrer. Mais avec cette contrainte que les autres doivent répéter le geste. Pour que ça soit fort, il faut que la répétition du geste vienne après. Attention aux petits gestes parasites. On se pose la question de savoir ce qui souligne le texte, de ce qui est redondant (attention à la chanson de gestes).
On ajoute ensuite des commentaires sonores qui viennent apporter un point de vue supplémentaire, une réserve d’interprétation.
Texte : Les petits poissons
Sophie était étourdie ; elle faisait souvent sans y penser de mauvaises choses.
Voici ce qui lui arriva un jour :
Sa maman avait des petits poissons pas plus longs qu’une épingle et pas plus gros qu’un tuyau de plume de pigeon. Mme de Réan aimait beaucoup ses petits poissons, qui vivaient dans une cuvette pleine d’eau au fond de laquelle il y avait du sable pour qu’ils pussent s’y enfoncer et s’y cacher. Tous les matins Mme de Réan portait du pain à ses petits poissons ; Sophie s’amusait à les regarder pendant qu’ils se jetaient sur les miettes de pain et qu’ils se disputaient pour les avoir.
Un jour son papa lui donna un joli petit couteau en écaille ; Sophie, enchantée de son couteau, s’en servait pour couper son pain, ses pommes, des biscuits, des fleurs, etc.
Un matin, Sophie jouait ; sa bonne lui avait donné du pain, qu’elle avait coupé en petits morceaux, des amandes, qu’elle coupait en tranches, et des feuilles de salade ; elle demanda à sa bonne de l’huile et du vinaigre pour faire la salade.
« Non, répondit la bonne ; je veux bien vous donner du sel, mais pas d’huile ni de vinaigre, qui pourraient tacher votre robe. »
Sophie prit le sel, en mit sur sa salade ; il lui en restait beaucoup.
« Si j’avais quelque chose à saler ? se dit-elle. Je ne veux pas saler du pain ; il me faudrait de la viande ou du poisson... Oh ! la bonne idée ! Je vais saler les petits poissons de maman ; j’en couperai quelques-uns en tranches avec mon couteau, je salerai les autres tout entiers ; que ce sera amusant ! Quel joli plat cela fera ! »
Et voilà Sophie qui ne réfléchit pas que sa maman n’aura plus les jolis petits poissons qu’elle aime tant, que ces pauvres petits souffriront beaucoup d’être salés vivants ou d’être coupés en tranches. Sophie court dans le salon où étaient les petits poissons ; elle s’approche de la cuvette, les pêche tous, les met dans une assiette de son ménage, retourne à sa petite table, prend quelques-uns de ces pauvres petits poissons, et les étend sur un plat. Mais les poissons, qui ne se sentaient pas à l’aise hors de l’eau, remuaient et sautaient tant qu’ils pouvaient.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- JaneMonarque
Ils feraient mieux de donner des heures pour les cours plutôt que de proposer des heures d'animation !
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
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