Bonjour mes sauveurs (Capes de Philosophie)

Meersch a écrit:

User17706 a écrit:Pas de règle générale si ce n'est qu'on essaie de ne pas sacrifier d'aspects du sujet.

Est-ce que tu penses que pour un sujet assez large, par exemple un sujet qui aurait des implications à la fois épistémologiques, éthiques et politiques, il faille une problématique et un développement qui les incluent toutes ? C'est ce que tu semble suggérer. Pourtant, il me semble avoir lu à plusieurs reprises dans les rapports de jurys que ce n'était pas un problème de restreindre le sujet à un de ses champs à partir du moment où on formule une bonne problématique et qu'on y répond de façon pertinente, seules exigences réellement fondamentales de la dissertation. Par exemple, dans le rapport sur la dissertation hors programme sur la clarté (de je ne sais plus quelle année), il est clairement précisé que certaines très bonnes copies se sont bornées à traiter le problème d'un point de vue épistémologique (alors que le rapport reconnaît qu'il concernait également d'autres champs).
Alors que penser sur cette question fondamentale ? Une dissertation doit-elle inclure tous les champs (esthétique, politique, métaphysique...) concernés par le sujet, ou bien peut-elle s'en problème se borner à un seul de ces champs ? C'est quand même un problème méthodologique de base, donc c'est plutôt gênant qu'il y ait dissensus.

Edit : j'ai retrouvé le rapport sur la clarté, c'est celui de 2009. Extrait : "L’une des meilleures copies, cohérente et pédagogique, se limite à un examen épistémologique du sujet".

Si quelqu'un peut me donner une réponse claire ou du moins me dire ce qu'il en pense (en précisant bien s'il exprime son opinion et sa méthode personnelle ou un point méthodologique qui fait officiellement consensus), ce serait sympathique.

Remarques et questions très justes !
De fait, sur bien des points, de détail mais pour autant essentiels, les auteurs de méthodologies sont en désaccord. En effet lire en parallèle, par exemple, la fameuse "Méthodologie philosophie", Tinland, Perrin, sans parler des rapports de jury, donne le tournis et laisse perplexe à la fin...

Un coup on vante "le choix" (donc la sélection, la restriction), un autre on le déplore ; un coup on réclame que la problématique formule "le problème", un autre qu'elle en articule plusieurs ; un coup on conseille d'annoncer le "plan", un autre on l'interdit... Pas évident.

Je suis parfaitement d'accord avec toi. Et à partir du moment où on a clairement identifié les multiples désaccords qui opposent les professeurs ou auteurs d'ouvrages scolaires de méthodologie philosophique sur des points basiques, il est difficile de les prendre au sérieux quand ils déclarent par ailleurs que les modalités d'évaluation de la dissertation philosophique sont objectifs et précis (même si évidemment sur des points très généraux ils se rejoignent, heureusement). C'est franchement inquiétant. On pourrait rejeter comme ridicules et ignorantes les remarques des élèves ou étudiants sur le caractère "subjectif" de la notation en philosophie mais... pour être parfaitement honnête, je pense qu'avec leur simple bon sens, ils touchent carrément juste.

Pamplemousse4, tu dis travailler avec tes élèves sur Le Manuel de chez Ellipses, comment t'y prends-tu ? Je me demande si je ne vais pas l'utiliser alors je ne suis pas contre un petit retour d'expérience !

Je parlais une fois objectivité de la notation avec un collègue professeur de pâtisserie. Ils ont exactement les mêmes problèmes que nous : départager des tartes infectes, fixer un seuil de brûlé tolérable, retirer des points aux gâteaux informes mais parfois succulents :helips2: Ce n'est pas d'une objectivité rigoureuse, mais on sait à quoi doit ressembler un dessert, et ça doit être bon.

Je suis à l'oral !

Je sais que je ne suis pas actif mais je suis de ces lecteurs de l'ombre qui profitent de vos conseils !
Vraiment, Merci à vous !

Félicitations, Slevin !
Tous mes voeux de réussite !!!

Bravo !!!!

Félicitations ! Et bon courage pour la dernière ligne droite. Je te souhaite une grande clarté d'esprit.

Merci

Petite question pratique, j'ai eu ma convocation pour le 22 et le 28 juin (une semaine d'écart entre les deux).

Pour info ; il n'y a pas, en philosophie, de réunion la veille pour les consignes ?

Bonne journée à vous !

Slevin a écrit:il n'y a pas, en philosophie, de réunion la veille pour les consignes ?

Quand je l'ai passé il n'y en avait pas. Et je ne vois pas bien ce qu'ils auraient pu nous dire. Il faut faire une explication et une dissertation, les soutenir devant le jury, et voilà tout. Ils expliquaient le fonctionnement de la bibliothèque du concours le jour j. Mais là encore, on lève la main pour aller à la bibliothèque, rien de bien sorcier. Je sais que c'est très impressionant, mais d'un point de vue organisationnel c'est tout de même assez simple pour les candidats. Par contre il faut venir bien en avance, ne pas oublier d'avoir de quoi se restaurer, avoir l'heure, bien s'habiller, ne pas se perdre dans Paris, ne pas oublier sa convocation, ses papiers d'identité, son matériel d'écriture, et avec le stress important, une de ces choses simples peut facilement passer à la trappe. Je signale en passant que dans la bibiothèque du concours il y a normalement le Littré ainsi que l'intégrale de Platon de Flammarion (Brisson) et l'intégrale de Nietzsche Robert Laffont (Lacoste, Le Rider) qui ont un index notionnel. Je les avais utilisé avec beaucoup de profit pour la leçon...

Une semaine d'écart ! Ils exagèrent. C'est stressant pour tout le monde et vraiment pas sympa pour les non-parisiens. Nous c'était sur deux jours consécutifs.

Félicitations à l'auteur du topic

J'en profite pour demander :
Il paraît qu'on peut assister aux oraux : pensez-vous que c'est une bonne idée pour quelqu'un qui s'est lamentablement planté aux écrits (quoique sans vraie préparation, mais enfin), et qui hésite entre tenter une fois de plus (mais vraiment) et se reconvertir dans la mécanique vélo ? Et si oui, comment s'organiser, quelles seraient les astuces pratiques (pour un plouc de province — quels jours, quelles heures, etc.) ?
Merci !

On peut tout à fait assister aux oraux. Je l'ai fait le jour précédant mon propre passage à l'oral, avec profit. Il suffit de se présenter sur le lieu des épreuves et de le demander aux organisateurs. Les candidats peuvent s'opposer, mais beaucoup acceptent néanmoins.

Il s'agit d'une démarche intéressante, car toute source d'information est bonne à prendre. Pour ma part j'ai assisté à un oral raté. La pauvre candidate n'était pas à l'aise sur le sujet proposé et l'entretien s'est passé de plus en plus mal. Le jury n'a pas été méchant avec elle (ce qui était rassurant) mais ce n'était pas beau à voir. Je dirais qu'il faut savoir ce que l'on cherche à savoir en y allant, et faire attention à ne pas se démoraliser en se comparant aux performances des autres, qu'elles soient ratées ou réussies. Cela peut aider à dédramatiser la situation et reste donc utile.

Pour les astuces pratiques il est difficile de répondre. Les dates et lieux sont susceptibles de changer chaque année et il faut se renseigner au coup par coup.

Merci Aiôn pour la réponse,

Nos camarades de lettres sont convoqués la veille pour une réunion de présentation très générale dans l'esprit du concours. Avec un membre du jury qui fait un discours sur l'importance du concours et pour donner quelques indications aux futurs lauréats. Mais merci pour l'info : je tente d'évacuer le stress pratique petit à petit. Merci aussi pour le type de référence à disposition. Je fais un usage systématique du dictionnaire pendant mes prépas pour l'oral.

Ces réponses sont d'autant plus rassurantes pour moi que, étant candidat libre, je n'ai pas de contact avec d'autres capesiens.

Très bonne journée à vous

Mais de rien du tout Slevin. C'est le minimum de la solidarité.

Aiôn a écrit:On peut tout à fait assister aux oraux. [...]

Merci pour la réponse !
Je me dis que ça vaut le coup en effet... même si Paris c'est loin

Félicitations Slevin !
Admissible également !
Comment se passent vos revisions ?

Bonjour Lol V Stein (Au moins une référence utilisable dans beaucoup de sens au capes, celle-là !)

De mon côté (et je ne présume pas que la méthode soit la meilleure), je fais surtout des entraînements sur des sujets (en temps d'épreuve) et je me concentre sur deux auteurs en poursuite de révision de connaissance (Kant et Nietzsche, pour couvrir des sujets variés). Si vous, ou un autre, souhaitez passer des inter-kholles (par skype) pour s'entraîner à passer, on peut probablement trouver des moments.

Bonne journée à vous.

Oui, pourquoi pas
La meilleure préparation est bien sûr celle de l'exercice.
D'autres sont-ils partants ?

Hello à tous,

Je me suis heurté à l'admission : refusé après cette année passée à dériver en philosophie.

Ecrit :
- 8 à la dissertation
- 14,5 à l'explication

Oral :
- 8 à l'explication
- 9,5 à la leçon

Ce qu'il y a de plus compliqué, n'ayant pas pu être à la proclamation, c'est de ne pas savoir exactement quel point renforcer pour la prochaine fois (j'étais persuadé d'avoir réussi l'explication à l'oral et complètement raté la leçon). Toutefois je suis content d'en être arrivé là. Amer le jour des résultats, forcément, mais content quand même. Étant certifié en lettres (en report de stage depuis 2 ans), je vais prendre le poste en français l'année prochaine. Et je continuerai de le passer sans inscription en faculté. Peut-être un jour...

Tes résultats sont encourageants. Je pense que tu fais le bon choix en validant ton capes de lettres. Tu pourras retenter le Philo en interne et-ou externe. Garde la motivation.
Bien cordialement

Salut Slevin,

Bravo, tu l'as loupé de peu il me semble.

Ensuite, je pense que si tu es affecté au lycée, il y a vraiment peu de différences entre enseigner le français et la philo car il y a vraiment des passerelles entre les deux matières et je peux te dire que les lycéens apprécient grandement un prof de français un peu philosophe qui permet de rentrer avec plus d'acuité dans les textes, je le sais puisque j'ai essentiellement enseigné cette matière pendant mon report de stage et j'y ai pris un grand plaisir.

D'autant plus qu'avec la réforme en cours, les deux matières seront encore davantage assimilées si j'ai bien compris.

Tu as raison de ne pas renoncer à ton CAPES de LM par ailleurs. Je connais une personne qui l'a fait pour passer les concours de philo pour finalement ne pas les avoir (même pas une admissibilité) au bout de deux ans, ce qui est forcément regrettable et vain d'autant plus pour les raisons citées plus haut.

Enseigner les lettres en collège et enseigner la philo au lycée ce n'est pas la même chose mais enseigner la philo en lycée ou les lettres en lycée c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

Moi je sais que si demain on me disait que mon CAPES de philo se transforme en CAPES de lettres mais que je serai quand même affecté en lycée, ça ne me ferait ni chaud ni froid.

Je te souhaite donc d'être affecté en lycée et de t'épanouir dans ton futur poste.

Paul Dedalus a écrit:
D'autant plus qu'avec la réforme en cours, les deux matières seront encore davantage assimilées si j'ai bien compris.
...
Enseigner les lettres en collège et enseigner la philo au lycée ce n'est pas la même chose mais enseigner la philo en lycée ou les lettres en lycée c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

N'importe quoi ! Mais vraiment n'importe quoi. On voit que tu n'as pas commencé à enseigner, ni une matière ni l'autre, en tout cas dans le cadre d'un poste de l'éducation nationale.

Ah quand même. Merci Johnny.

Dr Jones' Apple a écrit:

Paul Dedalus a écrit:
D'autant plus qu'avec la réforme en cours, les deux matières seront encore davantage assimilées si j'ai bien compris.
...
Enseigner les lettres en collège et enseigner la philo au lycée ce n'est pas la même chose mais enseigner la philo en lycée ou les lettres en lycée c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

N'importe quoi ! Mais vraiment n'importe quoi. On voit que tu n'as pas commencé à enseigner, ni une matière ni l'autre, en tout cas dans le cadre d'un poste de l'éducation nationale.

@Dr Jones' Apple

On se demande pourquoi il y a deux capes distincts !! Je vais ajouter "professeure de philosophie" dans mon CV : si ça marche dans un sens, ça marche dans l'autre !

Dr Jones' Apple a écrit:

Paul Dedalus a écrit:
D'autant plus qu'avec la réforme en cours, les deux matières seront encore davantage assimilées si j'ai bien compris.
...
Enseigner les lettres en collège et enseigner la philo au lycée ce n'est pas la même chose mais enseigner la philo en lycée ou les lettres en lycée c'est bonnet blanc et blanc bonnet.

N'importe quoi ! Mais vraiment n'importe quoi. On voit que tu n'as pas commencé à enseigner, ni une matière ni l'autre, en tout cas dans le cadre d'un poste de l'éducation nationale.

Si. Peu importe dans quelle structure.

Et les meilleurs profs de lettres de lycée montrent les liens existants avec la philosophie et les meilleurs profs de philo prennent des exemples dans la littérature.

Enfin chacun fait comme il veut, je disais juste qu'à mon sens, il n'y a pas à regretter un CAPES de philo si on est prof de lettres en lycée : qu'est-ce que ça change au fond? Il est aussi très courant que les élèves de terminale aient des soucis d'expression donc on s'interroge sur le sens des mots et on s'efforce de définir les termes rencontrés dans les textes. Exactement comme on le fait en lettres.

Essaie d'expliquer Proust ou un poème de Baudelaire (ou de Ponge ou de Michaux) à des lycéens sans convoquer des concepts philosophiques...
Essaie de parler de la connaissance de soi en philosophie sans convoquer l'autobiographie.

(Pourquoi Derrida commente-t-il longuement le poème en prose de Baudelaire "La fausse monnaie" dans Donner le temps.)

Ensuite les mouvements littéraires étudiés en première sont des aides précieuses à la compréhension de bon nombre d'aspects de programme du philosophie. Les deux disciplines sont complémentaires.

Ensuite il y a beaucoup d'auteurs communs au programme.

Le bac de français donné aux ES et S cette année le prouve, d'autant plus que le texte de Voltaire à commenter faisait référence à Descartes.

Ensuite il y a la grande similarité des exercices de bac en français et en philo.


J'espère avoir justifié mes propos aux yeux des moins obtus.

Dire que l'autre dit n'importe quoi sans prendre le temps de réfléchir à sa proposition pour le plaisir d'asseoir une forme de complexe de supériorité avec une agressivité et un mépris certains. Revoilà un procédé typique des bas-fonds de Néoprofs...

Enfin je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de me justifier tellement ce que je dis est frappé de bon sens.

Tu es quelqu'un d'obtu qui ne veut pas prendre le risque de sortir de ses petites cases confortables, c'est tout.

Hmmm....

Qu'il y ait des liens, bien sûr, mais de là à dire que c'est bonnet blanc et blanc bonnet, il y a quand même des limites.

Les matières sont de facto liées les unes aux les autres, mais ne sont pas interchangeables.