Que faire quand des élèves refusent l'exclusion de cours ?

Dans mon collège, il est fréquent que les élèves, trouvant l'exclusion injuste, refusent de sortir. Dans ces cas là, il faut aller faire chercher un surveillant pour que l'élève daigne sortir (et encore), ce qui fait perdre du temps à tout le monde. Je trouve cela complètement inadmissible, mais le soucis c'est qu'il n'y a pas de différence entre un élève qui sort immédiatement et un élève qui résiste. Quand je le précise dans les rapports, ça n'entraîne pas de sanction particulière, la vie scolaire ne traite pas et c'est donc à moi de punir derrière.
Pour ma part, ce genre de cas se sont multipliés et je trouve ça véritablement inquiétant. Est-ce que vos établissements prévoient quelque chose dans ces situations ?

C'est exactement le même cas chez nous...
Pire encore: quand on veut envoyer un élève chercher un surveillant, celui-ci est vu comme un traître par le reste de ses camarades, ou il accepte d'y aller et retourne bredouille en disant qu'il n'a trouvé personne...

À mon avis on ne peut faire grand-chose sans le soutien de l'équipe et de la Vie Scolaire.

Surtout ne pas céder !
J'envoie le délégué chercher un surveillant.. Dans la majorité des cas, l'élève cède dès que le délégué passe le seuil de la porte.. Par deux fois ,cependant , en STMG, l'élève n'a pas cédé et le surveillant est venu chercher "l'exclu"... Moment de grande solitude  mais nécessaire... Cela montre à tous, que tu ne céderas pas.. Puis rédaction d'u rapport avec motif de l'exclusion + refus d'obéissance.
Chez nous, la CPE suit...

Voilà la circulaire envoyée chaque année par l'administration:
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Sanctions_disciplinaires/84/6/03-l-exclusion_197846.pdf

Code de l'Education a écrit:L'article L 912-1 du Code de l'éducation prévoit que les enseignants sont responsables de l'ensemble des activités scolaires des élèves et, à ce titre, une décision d'exclusion de cours peut être prise en fonction de l'intérêt général et pour assurer la continuité des activités de la classe.

L'administration pense de prime abord que les exclusions de cours peuvent être évitées.

Code de l'Education a écrit:
Justifiée par un comportement inadapté au bon déroulement d'un cours, l'exclusion ponctuelle doit demeurer exceptionnelle et donner lieu systématiquement à une information écrite au conseiller principal d'éducation ainsi qu'au chef d'établissement. Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet de manière à assurer la continuité de la surveillance.

L'administration précise que les exclusions doivent rester exceptionnelles.
La prise en charge : c'est donner un travail à l'élève.

Code de l'Education a écrit:
Il s'agit d'une réponse ponctuelle qui relève de la responsabilité professionnelle de l'enseignant.
Toutefois la répétitivité d'une exclusion doit amener l'équipe éducative à s'interroger sur une prise en compte collective des difficultés que rencontre l'élève fréquemment exclu.

Si les exclusions ne sont plus exceptionnelles, l'équipe doit envisager des solutions alternatives pour l'élève : stage de résinsertion scolaire, dispositifs spéciaux, etc...

Code de l'Education a écrit:
Il convient enfin de souligner que l'exclusion d'un ou plusieurs cours d'un élève prise, à titre de punition, par les personnels enseignants ou de direction, trop systématiquement répétée ou pour plusieurs jours consécutifs, s'apparenterait à une sanction, et ne relèverait plus des mesures d'ordre intérieur.

Une exclusion ne doit pas être une punition, mais permettre le déroulement d'un cours.

L'an dernier, j'ai exclu un élève qui a refusé de sortir. J'ai envoyé un élève chercher le principal. A l'arrivée de ce dernier, l'élève refusait toujours de sortir. Le principal m'a alors demandé ce que j'envisageais, je lui ai répondu que c'était soit l'élève soit moi, mais l'un des deux ne restait pas en classe. Il a su trouvé les mots pour emmener l'élève avec lui.
S'il avait fallu que je parte, j'allais directement chez mon médecin et faisais consigner un accident de service.
Je me fiche que l'élève exclu qui refuse soit davantage sanctionné que celui qui accepte, ce qui compte c'est que le cours puisse se dérouler normalement avec les élèves présents et que même si mon autorité a été mise à mal, j'ai eu gain de cause : je décide qu'il sort, donc il sort.

"Justifiée par un comportement inadapté au bon déroulement d'un cours".
Libre d'interprétation.
Un élève qui insulte un prof, techniquement, ça n'empêche pas le "bon déroulement du cours". Car le prof n'a qu'à continuer de faire cours. C'est ce que diront certains cde.
Par contre, je sais pas vous, mais si un élève m'insulte, je suis physiquement incapable de continuer mon cours avec le gus en face de moi (on ne peut plus être "à fond" quand on vient de se faire insulter).
J'exclus donc sans scrupule.
L'an dernier j'ai exclu une élève qui m'a dit "bah c'est bon faut se calmer". Pas d'insulte mais une insolence qui demandait une réaction forte et immédiate, surtout face à cette classe qui n'était pas facile.

Philomène87 a écrit:"Justifiée par un comportement inadapté au bon déroulement d'un cours".
Libre d'interprétation.
Un élève qui insulte un prof, techniquement, ça n'empêche pas le "bon déroulement du cours". Car le prof n'a qu'à continuer de faire cours. C'est ce que diront certains cde.
Par contre, je sais pas vous, mais si un élève m'insulte, je suis physiquement incapable de continuer mon cours avec le gus en face de moi (on ne peut plus être "à fond" quand on vient de se faire insulter).
J'exclus donc sans scrupule.
L'an dernier j'ai exclu une élève qui m'a dit "bah c'est bon faut se calmer". Pas d'insulte mais une insolence qui demandait une réaction forte et immédiate, surtout face à cette classe qui n'était pas facile.

on est d'accord ! Heureusement dans mon bahut , on peut exclure facilement un élève... D'ailleurs, certains collègues abusent un peu....Mais il est vrai que tout est suggestif ! J'ai remarqué que dans les collèges c'est plus compliqué...

On m’a un jour ramené un élève que j’avais exclu : je suis rentré chez moi !

L'année dernière, un élève a refusé de sortir. Il faisait peur au reste du groupe (en AP, je le voyais pour la 1ère fois, les groupes changeaient toutes les 6 semaines).

J'ai appelé le CPE au téléphone (je ne voyais pas d'autres solutions). Il est sorti.

(Avec un autre collègue, il a toujours refusé de sortir avec le CPE, puis avec intervention du proviseur-adjoint ; il a fallu appeler ses parents qui sont venus bien après la fin du cours...).

InstantKarma a écrit:On m’a un jour ramené un élève que j’avais exclu : je suis rentré chez moi !

Ce n'est pas normal qu'on vous ramène un élève exclu. Par contre, vous avez eu de la chance que ça ne soit pas considéré comme un abandon de poste.

KrilinXV3 a écrit:

InstantKarma a écrit:On m’a un jour ramené un élève que j’avais exclu : je suis rentré chez moi !

Ce n'est pas normal qu'on vous ramène un élève exclu. Par contre, vous avez eu de la chance que ça ne soit pas considéré comme un abandon de poste.

Mais si, ce fut un abandon de poste.
Je ne le conseille à personne mais libre à chacun de choisir sa réaction.

Moi aussi j envoie le délégué (donc pas un traître, il a été élu) chercher un surveillant.
L'an dernier pour la première fois un élève a refusé de sortir avec surveillant et ensuite avec la cpe. J'ai fait noter aux élèves dans les carnets "le cours de SES ne pouvant se poursuivre dans des conditions normales, les élèves sont libérés à 10 h 35 et devront rester dans l'enceinte du lycée".
Je suis restée avec la cpe et l'élève. Il a fallu que la proviseur adjointe arrive en le menaçant pour qu'il dégage de la salle. Il était arrivé en novembre chez nous suite à une exclusion d'un lycée voisin et a été exclu en avril après avoir frappé le proviseur...

InstantKarma a écrit:

KrilinXV3 a écrit:

InstantKarma a écrit:On m’a un jour ramené un élève que j’avais exclu : je suis rentré chez moi !

Ce n'est pas normal qu'on vous ramène un élève exclu. Par contre, vous avez eu de la chance que ça ne soit pas considéré comme un abandon de poste.

Mais si, ce fut un abandon de poste.
Je ne le conseille à personne mais libre à chacun de choisir sa réaction.

Que s'est-il passé ?

Convocation chez les « chefs », retrait d’une journée de salaire, inscription dans le dossier.
Je n’ai pas laissé les élèves seuls, ils étaient avec le pion qui était venu me ramener l’excité. Qui d’ailleurs fut viré plus tard dans l’année, après conseil de discipline.

Pffff.
Le monde à l'envers.

Ce ne sont vraiment pas des situations évidentes.
Dans l'inspiration du moment, il m'est arrivé de laisser le surveillant et l'élève récalcitrant dans la salle et de me rendre avec le reste de la classe dans la salle d'à côté, que je savais libre.
L'élève a été sanctionné par la suite (un jour d'exclusion il me semble... de fait je ne l'ai plus revu, il s'est appliqué à sécher les cours de maths jusqu'à la fin de l'année ).